â Une clĂ© qui ouvre toutes les portes a une valeur immense, mais une porte qui se fait ouvrir par toutes les clĂ©s est une porte sans valeur.
â Un coton tige qui nettoie plusieurs oreilles, c'est dĂ©gueu, mais une oreille nettoyĂ©e par plusieurs cotons-tiges, c'est de l'hygiĂšne. Tout le monde peut trouver la mĂ©taphore qui l'arrange. Les filles font ce qu'elles veulent de leur corps. Ta bite n'est pas la 8e merveille du monde.
Hahaha. J'ai tellement lu cette stupide comparaison entre le sexe féminin et une porte que je trouve cette réponse parfaite car elle est précisement tout aussi stupide (et c'est le but, afin de mettre en exergue l'absurdité de la construction initiale).
Ces Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques ont Ă©tĂ© effectuĂ©es par la Brigade nationale de lutte contre la criminalitĂ© organisĂ©e, en Corse, dans le cadre dâune information judiciaire ouverte pour « extorsion en bande organisĂ©e, association de malfaiteurs, recel, blanchiment, abus de biens sociaux, recel dâabus de biens sociaux ». Les retranscriptions dont nous disposons sont celles dâĂ©coutes rĂ©alisĂ©es en novembre et dĂ©cembre 2014. Et la personne Ă©coutĂ©e est Jean-Pierre BernĂšs, lors de ses Ă©changes avec une autre personne que les procĂšs-verbaux Ă©tablis par la police dĂ©nomment « P » ou « Philippe ». Dans un procĂšs-verbal en date du 12 dĂ©cembre 2014, il est indiquĂ© que la police a adressĂ© une rĂ©quisition Ă lâopĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique SFR pour connaĂźtre lâidentitĂ© de ce « P » et quâil sâagit de Philippe Amram, lâun des avocats de Jean-Pierre BernĂšs.
Je croyais qu'il y avait des professions protĂ©gĂ©es des Ă©coutes, notamment les conversations entre un avocat et son client (ici, dans le cadre d'une rĂ©flexion dans laquelle le client BernĂšs se renseigne sur ses possibilitĂ©s de recours dans le cadre d'une procĂ©dure judiciaire). C'est mĂȘme ce qu'on nous a vendu en 2015 dans le cadre de la loi Renseignement : soyez sans crainte, des professions privilĂ©giĂ©es seront Ă©pargnĂ©es par les boĂźtes noires. Un mensonge supplĂ©mentaire ?
[âŠ]
Et, comme Ă son habitude, Bernard Tapie a fait front, assurant quâen 1998, il avait certes dĂ©dicacĂ© un livre Ă Pierre Estoup, mais sans le connaĂźtre ni lâavoir rencontrĂ©, et quâil ne se souvenait donc plus de son nom quand, en 2007, neuf ans plus tard, son avocat, Me Lantourne, avait suggĂ©rĂ© quâil soit lâun des trois arbitres. « Neuf ans plus tard, je ne me rappelle pas plus de son nom que je me souviendrai du vĂŽtre dans trois semaines », a ironisĂ© Bernard Tapie Ă lâadresse de la prĂ©sidente du tribunal, avant dâajouter que dans le passĂ©, il avait aussi dĂ©dicacĂ© des livres Ă lâex-juge dâinstruction Eva Joly. « Si je suis votre raisonnement, elle mâa donnĂ© six non-lieux Ă cause de la dĂ©dicace ? » sâest moquĂ© Bernard Tapie.
C'est pour ça que cette piĂšce a toujours Ă©tĂ© fragile Ă mes yeux. Je prĂ©fĂšre porter mon attention sur les relations de travail entre Estoup et les avocats de Tapie. ĂDIT DU 23/03/2019 Ă 21H20 : sans compter que, si Estoup a travaillĂ© pour le compte de Tapie, Bredin, autre arbitre dans cette affaire, a travaillĂ© pour le CrĂ©dit Lyonnais. La vente d'Adidas en 1993 a Ă©tĂ© signĂ©e dans son bureau. Source : le Canard enchaĂźnĂ© du 13/03/2019. FIN DE L'ĂDIT.
Un petit contournement des contrÎles "de sécurité" dans la vie de tous les jours. :D
â Vous n'avez, Ă prĂ©sent, plus le droit d'approcher un Ă©tablissement scolaireâŠ
â Paaarfait ! Et si je viole un juge, je n'aurai plus le droit d'approcher un tribunal ?
:D
Dessin publié dans le numéro février 2019 de Siné mensuel.
Il nây avait pas grand-chose de bon Ă attendre dâĂ©tats gĂ©nĂ©raux pilotĂ©s par un gouvernement qui ne cesse de prĂŽner la productivitĂ© et la rentabilitĂ© comme seuls signes de progrĂšs. Câest donc sans surprise quâon voit les affligeants rĂ©sultats de ces Egaiim : lâindustrie peut dire merci.
Les Ătats gĂ©nĂ©raux de lâalimentation (Ăgalim) ont montrĂ© la volontĂ© de la FNSEA, de lâagro-industrie et de la grande distribution de nâamĂ©nager quâĂ la marge le modĂšle agricole actuel. Le rĂ©chauffement climatique, lâextinction en masse de la biodiversitĂ©, la politique agricole commune et les traitĂ©s de libre-Ă©change, c'est-Ă -dire lâessentiel de ce qui pĂšse aujourdâhui sur lâagriculture et les systĂšmes alimentaires, ont Ă©tĂ© soit exclus, soit repoussĂ©s aux marges des dĂ©bats. Ă la place de qualitĂ© de nourriture. on y a surtout parlĂ© rĂ©partition des bĂ©nĂ©fices de la malbouffe et concĂ©dĂ© aux consommateurs un meilleur Ă©tiquetage des productions alimentaires. Comment « dĂ©cider collectivement dâun changement profond de paradigme », comme lâannonçait le prĂ©sident Macron dans son discours de Rungis, quand on confie la dĂ©finition de cette mutation aux seules filiĂšres agricoles moulĂ©es et ligotĂ©es par lâagro-industrĂźe ? Certes, il y a une Ă©volution en ce que les mots de lâĂ©cologie â souverainetĂ© alimentaire, biodiversitĂ©, agrobiologie, agroforesterie â entrent dĂ©sormais dans le langage courant agro-industriel. Le greenwashing progresse.
Verdir le productivisme
Dans la « loi alimentation », comme toujours, le diable se cache dans le dĂ©tail des formulations et lâaccĂšs aux financements. On fait un petit pas avec lâinterdiction des nĂ©onicotinoĂŻdes et on bĂ©nit lâarrosage aux pesticides avec « la protection des riverains a proximitĂ© des zones Ă traitement phytos ».
Au courage dâopter rĂ©solument pour le bio, on prĂ©fĂšre lâobjectif de « 15 % de surface agricole bio en 2022 » : prioriser la surface plutĂŽt que le nombre de fermes, câest faire le choix de la conversion industrielle au bio plutĂŽt que favoriser lâinstallation de jeunes paysans alors quâil y a une installation pour deux dĂ©parts en retraite. Câest le meilleur moyen dâaccĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement des fermes intensives. On assiste clairement au dĂ©marrage du productivisme bio.
On se gargarise dâun blabla sur la sĂ©curitĂ© alimentaire. En la matiĂšre, lâinsĂ©curitĂ© croĂźt avec lâindustrialisatton : plus on concentre des animaux, plus on a de risques sanitaires ; plus on appauvrit la gĂ©nĂ©tique â animale comme vĂ©gĂ©tale â, plus on affaiblit les rĂ©sistances aux maladies ; plus on travaille le volume (de lait, de viande, de lĂ©gumes) venant de plusieurs sources, plus celui-ci peut ĂȘtre entiĂšrement contaminĂ© par une seule source. Plus on entre dans la standardisation de lâassiette.
On se drape dâaudace en annonçant 50 % de bio dans la restauration collective pour 2022 et câest immĂ©diatement attĂ©nuĂ© par un « ou sous signe de qualitĂ© ou de produit local » : câest bien connu, le pesticide local est meilleur que lâĂ©tranger. On pourrait continuer avec « la labellisation de 50 % de la viande », qui ne veut pas dire grand-chose si on ne sait pas de quelle sorte de label il sâagit. Ne pas annoncer dâemblĂ©e des labels avec charte dâĂ©levage contraignante type bio ou label rouge ouvre lâespace Ă des labels dâautopromotion type « viande française » ou « viande dâici » qui ne garantissent rien et servent de cache-sexe aux pires pratiques. En Ă©levage bovin, 50 % de label, ça ne fait que consacrer le bon boulot des Ă©leveurs de vaches allaitantes (53,8 % du troupeau de vaches), et ça ne change rien Ă la production bas de gamme issue du troupeau laitier intensif (barquettes des supermarchĂ©s).
CĂŽtĂ© bien-ĂȘtre animal, la rĂ©vision des modes dâabattage se conclut par un contrĂŽle vidĂ©o « expĂ©rimental » des abattoirs laissĂ© Ă lâinitiative volontaireâŠ
Bref, par les portes ouvertes de sa formulation, le texte final permet de continuer lâagriculture industrielle et mĂȘme plus intense quâavant. En effet, la loi issue des Ăgalim sert de tremplin dâaccĂšs aux 5 milliards consacrĂ©s Ă lâagriculture du grand plan dâinvestissement (GPI) de 57 milliards promis par Macron de 2019 Ă 2022. Lâargent est flĂ©chĂ© vers la « multiperformance » et la « compĂ©titivitĂ© ». En langue industrielle, ça veut dire de plus gros bĂątiments dâĂ©levage, de plus grandes surfaces par ferme, plus de matĂ©riel et de robots, moins de paysans. Et une part de marchĂ© intacte pour lâindustrie et la grande distribution. Une perpĂ©tuation du vieux paradigme. »
« Et en mĂȘme temps », il faut avoir le sens de la nuance, mon bon monsieur !
Dans le numéro de février 2019 de Siné mensuel.
Ă Troyes, Amiens, Lyon, Grenoble, la justice du travail vient dâattribuer des indemnitĂ©s de licenciement supĂ©rieures au barĂšme imposĂ© par Macron dans sa loi travail. Au motif que leur plafonnement viole le droit international.
Lentement mais sĂ»rement, un des monuments du macronisme triomphant est en train de s'effondrer. Les ordonnances plafonnant les indemnitĂ©s de licenciement, prises Ă la hussarde le 23 septembre 2017 par un prĂ©sident Ă peine Ă©lu et bien dĂ©cidĂ© Ă rĂ©former le code du travail, viennent dâĂȘtre dĂ©clarĂ©es illĂ©gales. Ce sont les conseils de prud'hommes qui ont lancĂ© la charge. Quatre dâentre eux ont dĂ©jĂ rendu des dĂ©cisions allant dans ce sens : Amiens, Troyes, Lyon, Grenoble, le 18 janvier. Tous ont dĂ©clarĂ© que lâarticle introduisant « un plafonnement limitatif des indemnitĂ©s prudâhomales en cas de licenciement sans cause rĂ©elle et sĂ©rieuse dâun salariĂ© » viole lâarticle 24 de la charte sociale europĂ©enne et lâarticle 10 de la Convention internationale du travail. Ces deux textes trĂšs officiellement ratifiĂ©s par la France consolident le droit dâun salariĂ© injustement licenciĂ© Ă obtenir le versement dâ« une indemnitĂ© adĂ©quate » ou « toute autre forme de rĂ©paration considĂ©rĂ©e comme appropriĂ©e ». Et câest ce qu'ont fait les juges en condamnant les employeurs Ă verser des dommages et intĂ©rĂȘts supĂ©rieurs au barĂšme imposĂ© par Macron. Une victoire pour les organisations syndicales, politiques et judiciaires qui luttent pour l'abolition de ces ordonnances iniques et dangereuses.
Avant, les indemnitĂ©s pour licenciement abusif Ă©taient laissĂ©es Ă lâapprĂ©ciation des conseils de prudâhommes. ComposĂ©s Ă part Ă©gale de reprĂ©sentants des employeurs et des salariĂ©s, ils intĂ©graient de nombreux paramĂštres dans leur calcul : Ăąge, santĂ©, situation familiale, contexte professionnel. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, les juges du travail accordaient un mois par annĂ©e dâanciennetĂ©. Depuis la nouvelle loi, les indemnitĂ©s de licenciement sont plafonnĂ©es entre un et vingt mois de salaire. Lâemployeur qui dĂ©cide de virer un salariĂ© peut ainsi savoir combien ca lui coĂ»tera. Il suffit de le budgĂ©ter et l'affaire est terminĂ©e, sans autre explication. Un chĂšque, et dehors ! Câest justement pour lutter contre ces abus que les textes internationaux et europĂ©ens ont mis en place une sĂ©rie de protections en faveur des salariĂ©s. Et câest en vertu du respect de ces textes que les conseils de prudâhommes ont rejetĂ© les dispositions pro-patronales de Macron, considĂ©rant quâelles violent le droit international. Câest du lourd, dâautant que lâargumentaire juridique dĂ©ployĂ© par les juges prudâhomaux est bien ficelĂ©.
La contre-attaque a Ă©tĂ© lancĂ©e aussitĂŽt la publication des ordonnances. DĂšs septembre 2017, avocats et juristes de tous bords ont travaillĂ© collectivement pour examiner les failles du systĂšme. Le Syndicat des avocats de France (SAF), notamment, a mis au point une sorte de kit prĂȘt Ă lâemploi dĂ©montant les ordonnances Macron. Au dĂ©but de lâannĂ©e 2018, le SAF lâa postĂ© sur son site. Il lâa ainsi mis Ă disposition de tous les dĂ©fenseurs des salariĂ©s avec comme mot dâordre : « Copiez-collez-le dans vos requĂȘtes et faites-nous remonter les dĂ©cisions ». Une mĂ©thode exemplaire et efficace. « Ces dĂ©cisions ouvrent la voie de la rĂ©sistance des juges contre cette rĂ©forme inacceptable, ce dĂ©ni de justice », explique Me Isabelle Taraud, du SAF. « Ce plafonnement est en droit français la seule exception, intolĂ©rable et incomprĂ©hensible, au principe selon lequel celui qui a causĂ© un prĂ©judice doit en assumer la rĂ©paration intĂ©grale. Il nâest pas normal que lâemployeur ait plus de droits que les autres. » En somme, que les patrons soient plus protĂ©gĂ©s que les salariĂ©s, eux-mĂȘmes rĂ©duits Ă une variable dâajustement dont on se dĂ©barrasse en payant, pas trop quand mĂȘme. Une brĂšche sâest ouverte qui risque d'en ouvrir dâautres. « Ă moins que Macron ne rĂ©introduise plus de justice sociale et supprime ses propres ordonnances », ajoute l'avocate en feignant la crĂ©dulitĂ©. Elle a raison, on peut toujours rĂȘver.
Lisons nous-mĂȘme l'article 2 de l'ordonnance qui plafonne les indemnitĂ©s prudhommales : entre un Ă dix ans d'anciennetĂ© dans une boĂźte hors TPE (donc start-ups), l'indemnitĂ© est plafonnĂ©e à ⊠1 mois de salaire par annĂ©e d'anciennetĂ©, soit ce qu'appliquaient en gĂ©nĂ©ral les juges jusqu'Ă prĂ©sent selon cet article. Cette ordonnance change donc la donne majoritairement pour les salariĂ©s de TPE et pour ceux ayant une expĂ©rience supĂ©rieure Ă 10 ans. Elle retire aussi aux tribunaux la possibilitĂ© de sanctionner plus fermement les licenciements indignes. C'est cela le plus injuste : les licenciements banals seront traitĂ©s comme avant. Le risque financier d'un licenciement indigne est plafonnĂ©. L'injustice est accentuĂ©e. Bref, je suis d'accord avec la fin de l'article, mais pas sur le cheminement intellectuel qu'il propose.
Ces premiÚres décisions sont une bonne nouvelle, mais attendons de voir si elles sont confirmées par les cours d'appel et, surtout, par la Cour de cassation, dont le jugement de la conformité d'une décision de justice avec la loi est le seul qui vaille.
Dans le numéro de février 2019 de Siné mensuel.
ArmĂ© du courage du fanfaron, Macron avait raflĂ© 5 euros aux bĂ©nĂ©ficiaires de l'allocation logement au cĆur de lâĂ©tĂ© 2017. Une « connerie », auraitâil reconnu depuis. Mais le filou rĂ©cidive en 2019, la tartufferie en plus.
Dans son principe, la formule de lâaide au logement est assez simple. On calcule dâabord une « dĂ©pense Ă©ligible » â qui dĂ©pend du coĂ»t du logement â puis on en dĂ©duit une « participation personnelle », variable selon le revenu, pour obtenir le montant de lâaide. Avec lâinflation, il faut ajuster les paramĂštres de calcul pour maintenir le pouvoir dâachat de lâaide. Si les paramĂštres clĂ©s qui dĂ©terminent le montant de la dĂ©pense Ă©ligible et celui de la participation personnelle ne suivent pas lâinflation, le pouvoir dâachat des aides diminue, tout comme celui des allocataires.
Les gouvernements ont souvent jouĂ© sur ces paramĂštres pour rogner les aides au logement mais sans oser jusquâĂ prĂ©sent faire baisser leur pouvoir dâachat davantage que lâinflation. Au pire, pour un mĂ©nage qui parvenait bon an mal an Ă maintenir le pouvoir dâachat de ses salaires, cela signifiait que le montant en euros de son allocation restait Ă peu prĂšs le mĂȘme. Le pouvoir dâachat de lâaide Ă©tait rognĂ© par lâinflation mais de façon difficilement mesurable. La ponction variait selon lâinflation.
Pour un Macron pressĂ© dâĂ©conomiser ce « pognon de dingue », ce nâĂ©tait pas assez. DâoĂč sa dĂ©cision de baisser uniformĂ©ment ces aides de 5 euros par mois Ă lâĂ©tĂ© 2017. Une dĂ©cision exĂ©cutĂ©e par ses sbires, mais de façon sans doute assez maladroite et trop visible. « Une connerie » aurait dĂ©clarĂ© le chef. Depuis, les techno-salopards ont fourbi leurs armes.
Picsou et les technorapaces
Pour lâannĂ©e 2019, ils reprennent dâabord les vieilles ficelles. La revalorisation des paramĂštres de calcul est nulle ou proche de zĂ©ro. Une dĂ©cision qui a Ă©tĂ© unanimement dĂ©noncĂ©e par les associations en octobre 2018. Comme lâinflation prĂ©vue est de 1,5 %, câest une baisse Ă peu prĂšs Ă©quivalente du pouvoir dâachat des aides qui est programmĂ©e. Mais les technorapaces en rajoutent une couche en changeant le mode de calcul.
JusquâĂ prĂ©sent, le revenu pris en compte pour le calcul de lâaide Ă©tait le dernier revenu connu dĂ©clarĂ© Ă lâadministration fiscale, le revenu dâil y a deux ans (annĂ©e N-2). DĂ©sormais, ce sera le revenu des douze derniers mois. Pas besoin dâavoir fait lâEna pour comprendre que si le revenu a suivi lâinflation, il sera plus Ă©levĂ© avec le nouveau mode de calcul et que le montant de lâaide sera, par consĂ©quent, plus faible. Picsou Macron rafle ainsi une partie des hausses de salaire qui ont simplement permis de maintenir le pouvoir dâachat des allocataires. Câest vrai pour ceux dont le pouvoir dâachat a augmentĂ©, mais aussi pour ceux qui lâont simplement maintenu. Contrairement Ă ce quâaffirment les mercenaires intellectuels de la macronnerie, cette seule mesure va faire baisser le montant de lâallocation, mĂȘme pour les mĂ©nages Ă pouvoir dâachat constant et dont la situation financiĂšre ne sâest donc pas amĂ©liorĂ©e. Cette baisse supplĂ©mentaire peut ĂȘtre chiffrĂ©e, au minimum, Ă environ 5 ⏠par mois.
Pour les allocataires dont la situation sâest dĂ©gradĂ©e depuis deux ans, la hausse de lâallocation sera un peu plus rapide quâauparavant. Mais des mĂ©canismes existaient dĂ©jĂ pour prendre en compte certaines de ces situations. Ce coup de pouce sera loin de compenser la ponction qui sera opĂ©rĂ©e sur tous les autres. Câest ce qui explique pourquoi le gouvernement table sur une Ă©conomie dâenviron 5 % du montant total des aides, soit environ 1 milliard dâeuros.
Macron nâest pas seulement le prĂ©sident des riches, câest aussi le Termmator des pauvres. Il est vrai que lâun ne va pas sans lâautre, mais câest difficilement avouable. Alors le brigand prend des gants technocratiques, dans lâespoir de masquer sa turpitude. En bon Gaulois mĂȘme pas rĂ©fractaire, cela sâappelle prendre les gens pour des cons.
« Ils ont les mains blanches », chantait en 1910 MontĂ©hus : « Ăa sent le tartuffe, lâavare, le grippâsous / VoilĂ câquâon appelle des mains de filou ! / Ăa sent le roublard, ça sent le malin / VoilĂ câquâon appelle un poil dans la main ! »
Et ça vient nous parler du sens de lâeffortâŠ
Dans le numéro de février 2019 de Siné mensuel.
Gros +1.
Dessin publié dans le numéro février 2019 de Siné mensuel.
Il est 0h12. Plusieurs bip retentissent dans mon habitation. Ouais, c'est cette saloperie de dĂ©tecteur de fumĂ©e installĂ© par ma propriĂ©taire. Ce n'est pas le signal d'alarme. Il doit rĂ©clamer une nouvelle pile. Dans mes prĂ©cĂ©dents logements, j'ai toujours retirĂ© les piles. Ici, je n'ai pas d'escabeau pour l'atteindre, donc j'ai sans cesse remis cela Ă plus tard. Cette fois-ci, on y va. Assemblage de tables + chaise, dĂ©clipsage du boĂźtier de son support mural. Tiens, bizarre, il n'y a pas de trappe pour les piles. Trois vis cruciformes Ă l'arriĂšre, dont une derriĂšre une Ă©tiquette. Comme d'habitude, je n'ai pas le tournevis strictement adaptĂ© Ă la taille de la tĂȘte de vis, donc je force un peu avec un tournevis plat. Ăa s'ouvre. Et, lĂ , surprise : la pile est soudĂ©e sur le circuit imprimĂ©.
En vrai, ça a du sens si l'on réfléchit comme les concepteurs et les promoteurs de ces merdes :
Pour le cÎté lolilol, je t'invite à lire Détecteur de fumée (DAAF) : sécurité incendie dans le logement. Extraits choisis :
Aucune sanction n'est prévue par la réglementation en cas de non-installation du détecteur de fumée.
La compagnie d'assurance ne peut d'ailleurs pas se prĂ©valoir du dĂ©faut d'installation du dĂ©tecteur pour sâexonĂ©rer de son obligation d'indemniser les dommages causĂ©s par un incendie.
:)))) Oui, je sais, nos politiciens ont choisi d'y aller Ă©tape par Ă©tape vu que ça risquait de froisser beaucoup de gens, donc dans un premier temps, il n'y a pas de sanctions (loi et/ou assurance), mais il y en aura dans un deuxiĂšme temps, quand les logements commenceront Ă ĂȘtre bien Ă©quipĂ©s.
Bref, un tournevis plat, faire levier jusqu'Ă ce que les soudures cĂšdent, refermer le boĂźtier et le clipser sur son support mural. Fin de l'histoire en ce qui me concerne.
Je comprends de moins en moins ce mondeâŠ
RĂ©primĂ©s Ă coups de Flashball, bientĂŽt interdits de manifestations, les « gilets jaunes » sont dĂ©sormais⊠sur Ă©coute. Câest ce que rĂ©vĂšle Le Point, ce jeudi 7 fĂ©vrier, dans ses indiscrets. Au total, une centaine de « gilets jaunes » en province et une cinquantaine Ă Paris et en petite couronne ont Ă©tĂ© placĂ©s sur Ă©coute tĂ©lĂ©phonique ou sous « espionnage » Internet, prĂ©cise le journal.
N'oublions pas non plus le fichage des gilets jaunes par les Renseignements territoriaux, les consignes reçues par les magistrats visant Ă saquer les gilets jaunes, mĂȘmes les innocents et les propos surrĂ©alistes prononcĂ©s par des juges et des magistrats.
[âŠ]
Pour justifier de ces demandes sans porter atteinte Ă la libertĂ© de manifester, les deux services de renseignement invoquent la prĂ©vention des « atteintes Ă la forme rĂ©publicaine des institutions ». [âŠ]
Ce motif a été introduit par la loi Renseignement de 2015. Ce texte a été voté sous la bonne excuse de la lutte contre le terrorisme. Approuvons-nous, citoyens, que d'autres citoyens soient considérés comme des terroristes durant leurs activités citoyennes ou reconnaissons-nous que la bonne excuse n'était⊠qu'une bonne excuse afin de museler les citoyens ?
Via https://twitter.com/FelixTreguer/status/1094567452976054273 via https://twitter.com/vincib/ .
La éniÚme causerie médiatico-politique stérile à propos de l'anonymat sur l'Internet me gonfle⊠Comme je suis lassé de me répéter, je fais simple et court lorsque je prends la parole AFK (non, pas IRL). Voici environ ce que je raconte.
L'anonymat, ou plus exactement le pseudonymat (car l'anonymat est trĂšs difficile Ă atteindre, sur Internet comme AFK), est la maniĂšre normale d'Ă©tablir des liens sociaux. On se connaĂźt AFK depuis X temps. Avant, tu ignorais mon existence. Pourtant, je n'Ă©tais mĂȘme pas un anonyme Ă tes yeux que je pouvais dĂ©jĂ te nuire ! Puis on s'est rencontrĂ©. J'Ă©tais un anonyme. Je t'ai dit que je me prĂ©nomme Y et tu m'as crĂ» sans mĂȘme me demander un document d'identitĂ©. T'ai-je donnĂ© mon vrai prĂ©nom, au moins ?! Je suis devenu un pseudonyme. Ă ce nom-lĂ , tu as associĂ© une description physique, des compĂ©tences, des dĂ©fauts, des qualitĂ©s, des souvenirs, des sentiments, des propos qui t'ont marquĂ© positivement ou nĂ©gativement, etc. C'est tout ça que tu nommes Y. Ăa change quoi que Y ait pour valeur « grosloulou42 » ? Ăa reste le mĂȘme paquetage de concepts, je reste la mĂȘme personne. Ăa change quoi que nous ayons fait connaissance via un intermĂ©diaire (l'air AFK) ou via d'autres intermĂ©diaires (des ordinateurs, un rĂ©seau de communication, etc.) ? Tu as obtenu une description physique, le reste est inchangĂ©. Tu noteras que ce pseudonymat AFK ne m'a pas empĂȘchĂ© de tenir des propos qui t'ont interloquĂ© / blessĂ© Ă propos de Z.
Quand je n'ai pas le temps et / ou si je dispose d'une attention limitĂ©e (et c'est souvent le cas dans notre monde moderneâŠ), je fais simple et court : Y'a X temps, j'Ă©tais un inconnu pour toi. Y'a Y temps, ta copine / ton copain Ă©tait aussi unâ e inconnuâ e. Pourtant, maintenant, vous baisez ensemble⊠Tu baises avec unâ e ex-inconnuâ e qui t'as dit qu'ilâ elle se prĂ©nomme Y et tu t'en portes bien ! L'anonymat n'est pas dangereux. Vous vous ĂȘtes dĂ©couverts. Tu noteras qu'ilâ elle peut toujours te faire souffrir, alors qu'ilâ elle n'est pourtant plus unâ e anonyme.
Le directeur du groupe Audiens est parti avec un beau parachute doré.
Que les gros salaires lĂšvent le doigt ! AprĂšs lâaugmentation maousse du prĂ©sident de la Macif, rĂ©vĂ©lĂ©e par « Le Canard » (23/1), un autre groupe de complĂ©mentaires retraite et de santĂ© clĂŽture ses comptes 2018 sur un bel exploit de tiroir-caisse.
Chez Audiens, le patron, Patrick BĂ©zier, est parti, en juin 2018, avec un parachute en or massif : douze mois de salaire, soit 300 000 euros net, qui sâajoutent aux indemnitĂ©s lĂ©gales. Le directeur gĂ©nĂ©ral nâĂ©tait, jusque-lĂ , pas trop maltraitĂ© : en 2017, son salaire culminait Ă 422 000 euros brut annuels, selon les Ă©lĂ©ments recueillis par « Le Canard ».
Pas mal, pour un groupe de protection sociale Ă but non lucratif ! Au total, entre son salaire, ses indemnitĂ©s de dĂ©part Ă la retraite et un Ă©norme solde de tout compte (congĂ©s payĂ©s, etc.), ce patron trĂšs protĂ©gĂ© a ainsi touchĂ© 1,9 million brut en 2018. De quoi tutoyer certains dirigeants du CAC 40âŠ
MalhonnĂȘtetĂ© du Canard : les sommes lĂ©galement dues ne peuvent pas ĂȘtre valablement prises en compteâŠ
Générosité bien ordonnée
Le mĂ©ritant dirlo, qui Ă©tait aux manettes dâAudiens depuis quinze ans, a aussi eu droit Ă deux retraites chapeaux, lâune au titre de lâarticle 39 du Code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts, lâautre au titre de lâarticle 83. De quoi faire saliver les nombreux prĂ©caires qui cotisent chez Audiens : le groupe gĂšre les congĂ©s spectacles des intermittents ou encore les caisses de retraite des pigistesâŠ
Notre nouveau retraitĂ© nâa pas encore tirĂ© sa rĂ©vĂ©rence : il est toujours « conseiller spĂ©cial » de la nouvelle patronne, Odile Tessier, et prĂ©sident dâAudiens Care, le pĂŽle santĂ© du groupe. Mais ces deux casquettes sont portĂ©es « Ă titre bĂ©nĂ©vole », assure Patrick BĂ©zier. Câest beau ! Quant au montant de ses Ă©moluments, Patrick BĂ©zier trouve « plus honnĂȘte de parler en net, et mĂȘme en net aprĂšs impĂŽts (sic) », et tout est question de point de vue, explique-t-il au « Canard » : « Audiens regroupe une dizaine dâinstitutions de retraite, de prĂ©voyance, etc. Je touchais un salaire pour diriger chacune dâelles. RamenĂ© Ă chaque sociĂ©tĂ©, ça fait des montants trĂšs raisonnables. » DĂ©fense de rire ! « Par exemple, pour diriger la mutuelle dâAudiens, jâĂ©tais payĂ© 5 000 euros par mois. » Une aumĂŽne. Et certains reprochent encore aux mutuelles dâaugmenter leurs tarifs pour payer leurs copieux frais de gestionâŠ
Les conditions trĂšs dorĂ©es de son dĂ©part, elles, ont Ă©tĂ© fixĂ©es « il y a un peu plus de dix ans, quand les choses allaient bon train, ajoute BĂ©zier, et tout a Ă©tĂ© approuvĂ© en conseil dâadministration ». Sympathique de la part des syndicats et du patronat, qui gĂšrent paritairement le groupe ! « Il a trĂšs bien manĆuvrĂ©, pendant des annĂ©es, pour se mettre tout le monde dans la poche, notamment la CGT, qui y joue un rĂŽle clĂ© », estime un ancien de la maison.
Et, si Audiens est « Ă but non lucratif », Patrick BĂ©zier juge ses Ă©moluments « dans la norme »⊠du secteur lucratif : « On fait le mĂȘme mĂ©tier que des groupes dâassurances oĂč les dirigeants touchent, eux, des stock-options. »
Vive le nivellement par le haut !
Pour rappel, j'ai approfondit la question des frais de gestion des assurances-santé et ceux de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (comparaison public / privé, proportion des cotisation, utilisations, etc.) dans un autre shaarli.
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
Jusqu'au 27 fĂ©vrier, Laurent Montet crevait lâĂ©cran. CâĂ©tait un « expert » cathodique reconnu. Lâun de ces spĂ©cialistes « vus Ă la tĂ©lĂ© » qui Ă©cument les plateaux en donnant leur avis sur tout. Son truc Ă lui, câĂ©tait la criminologie. Avec un titre ronflant de « docteur » et un CV accumulant diplĂŽmes universitaires, travaux et publications long comme un casier judiciaire de grand bandit, Montet avait ses entrĂ©es partout : LCI, NRJ 12, C8⊠DĂšs quâil y avait un crime, Montet venait en expliquer le sens.
En 2014, dâailleurs, il avait ouvert Forcrim, « lâĂ©cole professionnelle des criminologues en France », permettant de valider des masters et de prĂ©parer son entrĂ©e dans la profession. La scolaritĂ© coĂ»tait cher et lâexpert demandait aux Ă©tudiants de payer leur inscription au plus vite, et si possible en mandat cash. Forte des conventions signĂ©es avec de nombreuses uniâ versitĂ©s, la haute Ă©cole de criminologie parisienne a attirĂ© nombre dâĂ©tudiants. TransformĂ©s en pigeons.
Le doctorat de Montet ne valait rien, sauf en CĂŽte dâIvoire (« Le Parisien », 28/2). Tous les partenariats brandis par lâexpert Ă©taient faux ou pĂ©rimĂ©s. Et les cinq annĂ©es dâĂ©tudes nâont aucune valeur en France. Câest pour cela quâune trentaine dâĂ©tudiants sâĂ©taient portĂ©s partie civile, ayant perdu â selon lâavocat gĂ©nĂ©ral â « de lâargent, du temps et lâestime de soi » (« LâEst Eclair », 1/3). Comme ces Ă©tudiants Ă©trangers dĂ©sormais dans lâimpossibilitĂ© de justifier leur prĂ©sence en France.
Il y a quelques annĂ©es, Montet avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© rappelĂ© Ă lâordre par la justice, sans en tenir compte. « Câest un usurpateur des lois. Câest un escroc », a tonnĂ© le ministĂšre public, le 27 fĂ©vrier, dans son rĂ©quisitoire. Alors, rĂ©vocation du sursis antĂ©rieur, 3 ans ferme et arrestation Ă lâaudience.
On est curieux de voir quel « expert » viendra nous expliquer le cas Laurent Montet Ă la tĂ©lĂ©visionâŠ
Le bullshit lolilol de la semaine.
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
Comment, classer, Ă©plucher, synthĂ©tiser les quelque 2 millions de textes gĂ©nĂ©rĂ©s par le grand dĂ©bat, sans que ça prenne des siĂšcles ? RĂ©unions locales avec comptes rendus, cahiers de dolĂ©ances, contributions sur le site gouvernemental « grand-debat.fr »⊠Qui va lire tout ça ? Les cinq « garants » dĂ©signĂ©s pour sâassurer que « toutes les contributions seront intĂ©grĂ©es dans le compte rendu final » ? Non, voyonsâŠ
Du coup, les garants ne peuvent rien garantir ? Du coup, ce ne sont plus des garants ? Du coup, on se fiche de nous ?
AprĂšs la fin officielle du grand dĂ©bat, ce 15 mars, ce sont les machines qui vont prendre le relais. Les ordinateurs. Lâ intelligence artificielle. Les algorithmes. Et câest lâinstitut de sondage OpinionWay, assistĂ© par Qwam, une boĂźte spĂ©cialisĂ©e dans les « solutions logicielles innovantes », qui va sây coller : « La machine lit chacun des verbatim avec une extrĂȘme prĂ©cision et les compare Ă un dictionnaire de notions â de mots, de groupes de mots, dâidĂ©es â dont elle est Ă©quipĂ©e, explique lâun de ses directeurs. Cela lui permet de trier, classer et sous-classer les idĂ©es » (« LibĂ©ration », 16/2).
Comme d'habitude, ce sont des structures proches du pouvoir qui ont raflĂ© ce marchĂ©âŠ
ĂniĂšme note technique pour le Canard : un dictionnaire de mots et du traitement statistique, ce n'est pas de l'intelligence artificielle (point « Qu'est-ce que rĂ©ellement l'intelligence artificielle ? »). C'est un algorithme, oui, mais autant qu'une recette de cuisine ou que chacune de nos routines au saut du lit, c'est-Ă -dire une suite d'instructions⊠40% des start-up europĂ©ennes d'intelligence artificielle n'utilisent pas d'intelligence artificielle (via).
Ah, les gentilles machines ! Elles ont beau ne rien comprendre Ă ce quâelles lisent, cela ne les empĂȘche pas de mouliner des masses de donnĂ©es, de les hiĂ©rarchiser et dâorganiser ainsi les prioritĂ©s politiques. Ou, comme on dit dans le jargon « civil tech », dâobtenir « une cartographie des thĂšmes et des propositions ». Par consĂ©quent, si lâexpression « supprimer des services publics » revient plus souvent que « renforcer des services publics », la machine conclura que la premiĂšre proposition lâemporte. Ce qui nâennuierait certes pas trop Macron !
Juste au moment oĂč les ordinateurs dâOpinionWay se mettent Ă chauffer et Ă surchauffer, « Le Monde » (27/2) publie une enquĂȘte sur les bugs de lâintelligence artificielle. Laquelle reste plus que faillible, facile Ă berner, capricieuse, approximative et pleine de dĂ©fauts, dont lâun des plus distrayants est quâelle est incapable de faire le distinguo entre une corrĂ©lation et une causalitĂ© : « Le piĂšge bien connu est de constater quâil y a plus de morts Ă lâhĂŽpital et que donc lâhĂŽpital tue⊠» Heureusement, il est prĂ©vu que les synthĂšses fournies par les algorithmes seront lues et relues par des humains en chair et en os. Ils nâont pas fini de se marrer.
Le débat sur le grand débat et ses retombées ne va pas manquer de déboucher sur un trÚs, trÚs grand débat !
Tout ça pour ça⊠Tout cet argent public, tous ce brassage de vent, pour, au final, retenir une minoritĂ© des propositions des gilets jaunes, celles qui continueront Ă endommager notre monde, comme la rĂ©duction du nombre de parlementaires ou le RIC ou les rĂ©ductions d'impĂŽts sans rĂ©flexion sur leur usageâŠ
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
L'éditeur américain Mozilla a organisé un beau colloque a Paris (4-5/3) afin de plancher sur la lutte contre les fake news en période électorale. Parmi les experts, surprise ! il y avait les Belges de l'ONG EU DisinfoLab, qui s'étaient distingués cet été en laissant entendre que l'affaire Benalla était une manip russe. Mais aussi les Américains de New Knowledge, qui se sont fait connaßtre aux Etats-Unis pendant les élections de mi-mandat (midterms) en créant de faux comptes russes, et en France pour avoir également suspecté une influence russe dans la crise des gilets jaunes.
Pour dénoncer les fake news, personne n'est mieux placé que ceux qui les fabriquent !
En mĂȘme temps, ça fait bien longtemps que Mozilla n'a plus de projet politique donc part dans tous les sens⊠Ils soutiennent un navigateur web pour le simple fait de soutenir un navigateur web, pour justifier leur existence⊠L'organisation n'a pas utilisĂ©e le pouvoir qu'elle avait sur le marchĂ© des navigateurs web pour amĂ©liorer les chosesâŠ
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
VoilĂ un sujet qu'Emmanuel Macron nâa pas eu le temps dâĂ©voquer pendant les quatorze heures quâil a passĂ©es au Salon de lâagriculture : les mĂ©chantes dĂ©faillances dans le contrĂŽle sanitaire de notre alimentation. Deux semaines avant que la plus grande ferme de France ouvre ses portes Ă Paris, la Cour des comptes venait pourtant, dans son rapport annuel, de hacher menu notre systĂšme de surveillance de la chaĂźne alimentaire.
Les magistrats de la Rue Cambon lâont d'autant plus mauvaise que rien ou presque ne s'est amĂ©liorĂ© depuis leur prĂ©cĂ©dent contrĂŽle, en 2013. Ils relĂšvent ainsi que « des insuffisances subsistent a toutes les Ă©tapes », et ce « depuis les autocontroles rĂ©alisĂ©s par les entreprises jusqu'Ă la publication des rĂ©sultats des inspections ».
Premier constat : l'Etat n'a pas assez de troupes pour vĂ©rifier la qualitĂ© des denrĂ©es qui finissent ans notre assiette. Dans les abattoirs de volailles et de lapins, par exemple, « les moyens disponibles en inspecteurs demeurent toujours insuffisants pour se conformer Ă l'obligation europĂ©enne de prĂ©sence d'un agent des services vĂ©tĂ©rinaires dans chaque abattoir ». LâEtat manque aussi de bras pour surveiller les commerces d'alimentation, les grandes surfaces et les restaurants. « Un Ă©tablissement de restauration est donc contrĂŽlĂ© en moyenne tous les quinze ans », dĂ©plorent les rapporteurs. Il y aurait bien un moyen de trouver de l'argent pour Ă©toffer les troupes de contrĂŽleurs : augmenter les redevances sanitaires payĂ©es par les entreprises, ce que permet la rĂ©glementation europĂ©enne. Prenez les 55 millions d'euros de redevances perçus chaque annĂ©e par la Direction GĂ©nĂ©rale de l'alimentation (DGAL, la somme couvre Ă peine 17 % du coĂ»t des contrĂŽles. Et que dire de la RĂ©pression des fraudes (DGCCRF), qui se contente de 1 million dâeuros annuels au titre d'une redevance Ă l'import ? Finalement, lâagroalimentaire ne finance que 10 % des contrĂŽles sanitaires de l'alimentation opĂ©rĂ©s par l'Etat, contre 28 % aux Pays-Bas et 47 % au Danemark !
Pour rendre les choses encore plus complexes, si, dans la plupart des pays européens, un seul organisme pilote la sécurité sanitaire, la France en aligne trois⊠qui se marchent sur les pieds : la direction générale de la santé, pour la qualité des eaux, la DGAL, pour les aliments d'origine animale, et la DGCCRF, pour les végétaux.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
La Macronie profite du chantier des Jeux olympiques pour cajoler Unibail, le bĂątisseur favori de la Mairie de Paris.
Cinq ans avant lâouverture des JO de Paris, le numĂ©ro 1 mondial des centres commerciaux, le promoteur Unibail, a dĂ©jĂ raflĂ© un joli paquet de mĂ©dailles. En or massif, sâil vous plaĂźt ! Le ComitĂ© dâorganisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) en a fait lâun de ses principaux prestataires privĂ©s. Il a prĂ©vu dâorganiser nombre dâĂ©preuves et de manifestations annexes sur des sites gĂ©rĂ©s par Viparis, une filiale dâUnibail et de la chambre de commerce spĂ©cialisĂ©e dans lâorganisation des salons professionnels.
Le groupe va ainsi accueillir le handball, le tennis de table et certaines cĂ©rĂ©monies olympiques au parc des expositions de la porte de Versailles (que lui concĂšde la Ville de Paris). Viparis hĂ©bergera Ă©galement lâimposant centre de presse dans son deuxiĂšme parc des expositions, installĂ© Ă lâaĂ©roport du Bourget. Pour quel montant ? SollicitĂ© par « Le Canard », le Cojop se retranche derriĂšre le « secret commercial » . Câest pas du Jeu(x)âŠ
Mouais, la critique est facile, mais elle est superficielle. Ă mon avis, les questions essentielles sont plutĂŽt : 1) avons-nous besoin de ces jeux qui ont perdu leur but original et qui normalisent et massacrent tout sur leur passage ? 2) Si l'on a rĂ©pondu oui Ă la question 1), la deuxiĂšme question est : oĂč se dĂ©roule les Ă©preuves et tout le bazar ? La ville doit-elle construire de nouveaux terrains afin de ne pas solliciter le privĂ© ? Le vĂ©ritable problĂšme n'est-il pas que le public loue voire dĂ©lĂšgue la construction de plus en plus de lieux de la vie en commun (prison, stade sportif, musĂ©es, infrastructures de transport, etc.) au privĂ© ? ForcĂ©ment, aprĂšs c'est le privĂ© qui s'en met plein les fouilles lors d'Ă©vĂ©nements tels que les JO. Mais les JO sont seulement l'une des nombreuses occasionsâŠ
Aubaines juridiques
Les JO vont Ă©galement permettre Ă Unibail de faire avancer ses propres projets immobiliers. A commencer par celui de la grandiose tour Triangle, prĂ©vue Ă la porte de Versailles, avec la bĂ©nĂ©diction de la municipalitĂ©. Le bĂątiment de 180 mĂštres doit ĂȘtre inaugurĂ© en 2028, mais le constructeur sâest plaint Ă lâElysĂ©e des multiples recours juridiques dĂ©posĂ©s par des riverains et des associations Ă©colos, qui lui reprochent de saccager le paysage parisien.
La loi olympique â votĂ©e en 2017 â avait dĂ©jĂ accĂ©lĂ©rĂ© les procĂ©dures juridiques et limitĂ© les droits des tiers contre les permis de construire. Il sâagissait de garantir lâachĂšvement de tous les Ă©quipements nĂ©cessaires avant la cĂ©rĂ©monie dâouverture. Depuis, un dĂ©cret miraculeux, paru le 12 fĂ©vrier au « Journal officiel », a permis dâinclure la tour Triangle dans ce pĂ©rimĂštre olympique (« Le Journal du Grand Paris », 24/2).
RĂ©sultat : le tribunal administratif devrait ĂȘtre prochainement dessaisi de tous les recours dĂ©posĂ©s contre le gratte-ciel au profit de la cour administrative dâappel, qui jugera en premier et dernier ressort (sous rĂ©serve dâun recours en cassation). A la clĂ©, un an de procĂ©dure et de copieuses Ă©conomies pour Unibail.
Comment un tel prodige a-t-il Ă©tĂ© possible, alors que la tour Triangle nâest strictement dâaucune utilitĂ© pour les JO ? La rĂ©ponse rĂ©side dans un discret amendement Ă la loi Elan (sur le logement et le numĂ©rique), introduit par le SĂ©nat en juillet 2018. Il Ă©tend les dispositions « spĂ©cial JO » aux immeubles dont la « proximitĂ© immĂ©diate [avec un site olympique les rend susceptibles dâen] affecter les conditions de desserte, dâaccĂšs, de sĂ©curitĂ© ou dâexploitation ».
Serviables sénateurs
CuriositĂ© : cet amendement a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par une quinzaine de sĂ©nateurs de province qui nâont aucun rapport, ni de prĂšs ni de loin, avec le dossier des Jeux. Ces Ă©lus, tous radicaux de gauche, se sont contentĂ©s de porter les valises du gouvernement. Leur petit camarade de parti, Jacques MĂ©zard, alors ministre de la CohĂ©sion des territoires, leur avait demandĂ© de dĂ©poser lâamendement Ă sa place. Sans doute par pudeurâŠ
Que c'est beau, démocratique et tout, la rédaction de la loi. :')
Pour Jean Castex, le délégué interministériel aux JO, ce bazar législatif serait destiné à satisfaire la Préfecture de police. Les poulets souhaitent que tous les chantiers situés à proximité immédiate des enceintes sportives soient terminés avant les Jeux ou suspendus durant les compétitions.
Et, Ă entendre Castex, seul un louable souci dâĂ©conomie aurait poussĂ© le gouvernement Ă prĂ©fĂ©rer lâaccĂ©lĂ©ration des travaux Ă leur arrĂȘt temporaireâŠ
Cette chasse aux dĂ©penses inutiles nâen semble pas moins avoir Ă©tĂ© taillĂ©e sur mesure pour Unibail. Comme le reconnaĂźt le dĂ©lĂ©guĂ© interministĂ©riel, un nouveau dĂ©cret est aujourdâhui Ă lâĂ©tude pour Ă©tendre cette procĂ©dure Ă une deuxiĂšme parcelle urbaine chĂšre au groupe immobilier. Il sâagit cette fois de la porte Maillot, oĂč la Mairie envisage dâagrandir un palais des congrĂšs prĂ©existant et dĂ©jĂ gĂ©rĂ© par Unibail.
Il nây a pourtant aucun site olympique Ă la ronde. Mais la proximitĂ© dâun hĂŽtel dĂ©diĂ© Ă lâhĂ©bergement des responsables du ComitĂ© international olympique est censĂ©e justifier ce passe-droit supplĂ©mentaire. A ce compte-lĂ , autant demander aux patrons dâUnibail de rĂ©crire eux-mĂȘmes le Code de lâurbanismeâŠ
Gros +1⊠C'est beau, la loi pour soiâŠ
Fort de ses 62 milliards dâeuros dâactifs immobiliers, le groupe Unibail-Rodamco-Westfield ne manque pas dâappuis politiques. A Paris, Bertrand DelanoĂ« lui a accordĂ© des conditions royales pour la rĂ©novation du Forum des Halles, comme lâa rĂ©cemment relevĂ© la chambre rĂ©gionale des comptes. Lâancien maire et celle qui lui a succĂ©dĂ©, Anne Hidalgo, ont Ă©galement dĂ©roulĂ© le tapis rouge Ă Unibail pour sa tour Triangle, Ă la porte de Versailles (lire ci-dessus).
Lâancien prĂ©sident dâUnibail Guillaume Poitrinal a aussi ses entrĂ©es Ă lâElysĂ©e. AprĂšs avoir Ă©tĂ© chargĂ© de diverses missions par François Hollande, il est dĂ©sormais rĂ©guliĂšrement consultĂ© par Emmanuel Macron. Un ancien du groupe siĂšge dâailleurs au Conseil des ministres : le porte-parole du gouvernement (et candidat Ă la Mairie de Paris), Benjamin Griveaux. Directeur de la communication et des affaires publiques du groupe immobilier de 2014 Ă 2016, Griveaux veillait alors avec un soin jaloux aux intĂ©rĂȘts de son employeur Ă Matignon, Ă Bercy et au ParlementâŠ
*Soupirs*
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
Se vantant dâĂȘtre le « pitbull » de Trump, lâavocat Michael Cohen a, dix ans durant, endossĂ© les turpitudes de son grand homme et couvert ses frasques. Sâil sâapprĂȘte Ă purger 3 ans de prison Ă partir du 6 mai, câest notamment pour avoir menti devant le CongrĂšs afin de continuer de couvrir son patronâŠ
Câest dire quâil connaĂźt la bĂȘte de trĂšs prĂšs. « Jâai honte parce que je sais qui est M. Trump. Câest un raciste. Câest un escroc. Et câest un tricheur. » Câest en ces termes que Michael Cohen dĂ©crit dĂ©sormais son ex-boss, Ă lâoccasion dâune audition par une commission parlementaire le 27 fĂ©vrier. Il faut dire que Trump lâa laissĂ© tomber comme une vulgaire chaussette dĂšs ses premiers dĂ©mĂȘlĂ©s judiciaires par procuration, et que Cohen a donc acceptĂ© de collaborer Ă lâenquĂȘte du procureur Mueller sur les ingĂ©rences russes dans la campagne de 2016.
Cohen, qui se disait jadis « prĂȘt Ă prendre une balle » pour Trump, ne le flingue pas Ă la lĂ©gĂšre. « Un raciste » : « Il mâa dit que les Noirs ne voteraient jamais pour lui car ils Ă©taient trop stupides. » « Un escroc » qui ne « briguait la prĂ©sidence » que « pour faire grandir sa marque ». Et qui a continuĂ© de nĂ©gocier en sous-main son projet juteux de Trump Tower Ă Moscou pendant la campagne Ă©lectorale⊠« Un tricheur » invoquant une exemption mĂ©dicale imaginaire pour Ă©chapper Ă la conscription : « Tu penses que je suis stupide ? Je nâallais pas partir pour le Vietnam. » Trouvant « formidable » que WikiLeaks sâapprĂȘte Ă un grand dĂ©ballage sur Hillary Clinton Ă lâĂ©tĂ© 2016, et se rĂ©jouissant des contacts directs entre son Ă©quipe et le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aujourdâhui accusĂ© dâavoir Ă©tĂ© alimentĂ© par des agents russes⊠« Un tricheur », enfin, qui a priĂ© son indispensable avocat Michael Cohen de dĂ©dommager sur ses fonds propres deux de ses ex-maĂźtresses pour quâelles la bouclent. Avant de le rembourser en douce par chĂšque⊠« Mentir Ă la premiĂšre dame est lâun de mes plus gros regrets », lĂąche Cohen aujourdâhui.
Câest cette derniĂšre manĆuvre pour couvrir â encore et toujours â Trump qui envoie Cohen en prison. Et qui lui vaut dâĂȘtre traitĂ© par la Maison-Blanche de « criminel dĂ©shonorĂ© ». Miroir, mon laid miroirâŠ
Dans le Canard enchaßné du 6 mars 2019.
Encore une entrevue avec Natacha Polony, journaliste et rédactrice en chef de Marianne.
Mes notes :
Bon, je vais faire court : je me suis fait entourlouper une fois de plus en voulant rémunérer la création.
Au hasard d'une navigation sur mon site web de vente de films sans DRM préféré, les Mutins de Pangée, je tombe sur un film qui m'intéresse. Par flemme, je remets l'achat à plus tard. Un mois plus tard, ce film n'est plus proposé à leur catalogue.
Quelques semaines plus tard, ce film me revient en tĂȘte. Je le trouve sur Youtube (pas la plateforme de VOD payante, juste Youtube standard). Toujours pas chez les Mutins. Je le visionne.
Encore plus tard, je m'aperçois qu'il est en vente sur la boutique Arte. Comme je l'ai trouvé intéressant et qu'il traite une thématique qui l'est insuffisamment à mon goût, je décide de passer à la caisse.
Sauf que la boutique d'Arte utilise des DRMâŠ
Lors d'une tentative de visionnage en streaming, Firefox me demande si je veux installer la prise en charge des DRM. Ce que je refuse.
Pour tĂ©lĂ©charger le film, il faut utiliser le logiciel d'Arte⊠Bon, c'est un AppImage donc il fonctionne sous Debian GNU/Linux et c'est pratique. Le tĂ©lĂ©chargement s'effectue sans problĂšme. Le visionnage peut avoir lieu sans connexion Internet. En revanche, le logiciel tente en permanence de se connecter aux serveurs d'Arte⊠Arte sait donc a minima que son logiciel est utilisé⊠Reste Ă identifier ce que le logiciel mouchardeâŠ
Le film est découpé en environ 2600 fichiers avec quatre listes de lecture, une pour l'audio, une pour la vidéo, une pour les sous-titres français et une qui assemble le tout. C'est le format HLS (HTTP Live Streaming). La liste de lecture vidéo fait référence à un fichier clé qui est stocké en local. Les listes de lecture audio et sous-titres ne font pas référence à une quelconque clé. Les listes de lecture sont illisibles avec vlc, mplayer, ffplay, etc.
Vu que je possÚde la clé en local, il est évident que je peux déchiffrer le contenu. Néanmoins, je n'ai pas trouvé comment faire. J'ai utilisé ffmpeg, hls-fetch, openssl directement à la main, etc. Sans succÚs.
Bref, je suis déçu⊠Inscription obligatoire sur le site web (avec une collecte inutile du prénom + nom), DRM, logiciel imposé qui flique l'utilisateur, etc. Pas merci, Arte. :( J'aurai dû me contenter de la version Youtube. Je suis trop naïf.