La énième causerie médiatico-politique stérile à propos de l'anonymat sur l'Internet me gonfle… Comme je suis lassé de me répéter, je fais simple et court lorsque je prends la parole AFK (non, pas IRL). Voici environ ce que je raconte.
L'anonymat, ou plus exactement le pseudonymat (car l'anonymat est très difficile à atteindre, sur Internet comme AFK), est la manière normale d'établir des liens sociaux. On se connaît AFK depuis X temps. Avant, tu ignorais mon existence. Pourtant, je n'étais même pas un anonyme à tes yeux que je pouvais déjà te nuire ! Puis on s'est rencontré. J'étais un anonyme. Je t'ai dit que je me prénomme Y et tu m'as crû sans même me demander un document d'identité. T'ai-je donné mon vrai prénom, au moins ?! Je suis devenu un pseudonyme. À ce nom-là, tu as associé une description physique, des compétences, des défauts, des qualités, des souvenirs, des sentiments, des propos qui t'ont marqué positivement ou négativement, etc. C'est tout ça que tu nommes Y. Ça change quoi que Y ait pour valeur « grosloulou42 » ? Ça reste le même paquetage de concepts, je reste la même personne. Ça change quoi que nous ayons fait connaissance via un intermédiaire (l'air AFK) ou via d'autres intermédiaires (des ordinateurs, un réseau de communication, etc.) ? Tu as obtenu une description physique, le reste est inchangé. Tu noteras que ce pseudonymat AFK ne m'a pas empêché de tenir des propos qui t'ont interloqué / blessé à propos de Z.
Quand je n'ai pas le temps et / ou si je dispose d'une attention limitée (et c'est souvent le cas dans notre monde moderne…), je fais simple et court : Y'a X temps, j'étais un inconnu pour toi. Y'a Y temps, ta copine / ton copain était aussi un⋅e inconnu⋅e. Pourtant, maintenant, vous baisez ensemble… Tu baises avec un⋅e ex-inconnu⋅e qui t'as dit qu'il⋅elle se prénomme Y et tu t'en portes bien ! L'anonymat n'est pas dangereux. Vous vous êtes découverts. Tu noteras qu'il⋅elle peut toujours te faire souffrir, alors qu'il⋅elle n'est pourtant plus un⋅e anonyme.