Deuxième livre du Comité invisible après L'insurrection qui vient et avant Maintenant, qui distille une doctrine révolutionnaire basée sur une analyse du monde et des récents mouvements sociaux défaits (comme le mouvement des places).
Comme pour le premier tome, on retourne dans du pompeux, de l'abstrait à outrance, et de la grandiloquence. L'intello-branlette parle à l'intello-branlette. Morceaux choisis : "le local existe uniquement par contraire du global, car c'est quand on a été privé d'un attachement qu'on souhaite le retrouver" ; "la terre rend possible l'existence du peuple, le peuple donne du sens à la terre" ; "on n'est pas libre, on est, tout simplement. Se dire libre, c'est avoué être lié à une réalité qui nous dépasse", "la détox technologique est une sottise car l'expérience est avant tout vécue comme une projection mentale du moment de la reconnexion, donc ça sert à rien" ; etc.
Pour comprendre les parties les plus arides du bouquin, qui sont les mêmes que celles de L'insurrection qui vient, il faut situer le Comité dans le courant de pensée de la destitution. Celle-ci a deux sens :
Partant de là, on arrive à plusieurs des idées défendues dans ce bouquin : les mouvements sociaux des places (type Nuit Debout, mais ça existait avant en Espagne) sont voués à l'échec ; nous ne devrions pas articuler nos causeries sur les institutions à instaurer mais sur la forme de vie désirable (l'intendance suivra…) ; l'insurrection doit grandir en chacun (sinon la tête qui dépasse sera retournée contre le mouvement par le pouvoir en place, cf. IRA entre 1969 et 1972) ; les liens affectifs sont supérieurs à ceux codifiés (syndicat, parti, etc.) ; il n'y a pas à gérer les biens communs, juste à partager un rapport commun à ce que l'on ne veut pas s'approprier ; il y a des formes (langage, amour, habitudes, etc.) dans ce qui vit, donc il est inutile de les codifier, la vie elle-même est institution ; on ne gère pas la vie, on ne gouverne pas, on devine (sic) ce dont un groupe humain ou une période a besoin pour se développer ; la démocratie est l'expression d'une angoisse : celle qu'advienne quelque chose en dehors de toute procédure prévisible, qu'un événement nous dépasse, etc. ; il ne faut ni hégémonie ni organisation, juste « l'intelligence de la situation » pour trouver des solutions aux obstacles. Bref, tout s'organiserait par magie.
Je ne crois pas à cela. Tout groupe social a des formes institutionnelles, sauf peut-être de très petits groupes extrêmement homogènes qui peuvent se réguler par un « on se comprend ». Pour le reste, il y a toujours des règles (y compris implicites), un cadre, un substrat commun, etc.
Reproches adressés aux mouvements des places (type Nuit Debout, qui, même s'il n'avait pas eu lieu à la sortie de ce livre, prendra sa dose dans Maintenant) :
Fragments de stratégie révolutionnaire :
Le chapitre sur le numérique est à la fois intéressant et navrant :
Divers :
P.-S. : j'ai lu ce livre à la fin de 2019, après avoir visionné une entrevue de jz.
Le point de départ de ce livre est la note de désirabilité que Tinder aurait attribué à ses clients (on en apprendra rien, l'auteure n'a pas réussi à en savoir plus ni à récupérer la sienne via l'exercice de son droit d'accès RGPD), puis il s'élargit autour d'une prise de conscience que notre manière de consommer l'amour engendre des conséquences néfastes dont nous sommes tous responsables, avant de présenter quelques-uns des algorithmes potentiellement utilisés par Tinder (je divulgue : le fameux document de 27 pages qui « contient de quoi faire trembler Tinder » annoncé dans la 4e de couverture n'est que l'un des brevets rachetés par la marque, rien de neuf ni de transcendant).
Consommer l'amour et turpitudes :
Les sites web de rencontre transforment l'amour en marché économique sur lequel les femmes veulent l'exclusivité afin de se sentir aimées, d'où elles privilégient la qualité (en ne remplissant pas leur profil ? :)))) ), alors que les hommes veulent se mettre en avant par leur nombre de conquêtes, et privilégient donc la quantité. Ce cliché… Source : la sociologue Eva Illouz. J'ajoute que la dernière enquête sur la sexualité des Français confirme ce biais. Mais, puisqu'il s'agit d'un marché, d'une construction sociale, cela signifie que la dèche amoureuse est socialement construite par une société humaine, comme l'est la pauvreté (cf. Marx). Étrangement, l'auteure s'étonnera par ailleurs que Tinder Gold (boost du profil) est une solution mercantile à un problème de visibilité induit par le classement algorithmique de Tinder… Oui bah, comme d'hab, le capitalisme vend un problème et sa solution ;
Turpitudes de l'auteure :
Techniques brevetées de mise en relation :
Divers :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020 et je l'ai pris en compte pour rédiger mon avis sur les sites web de rencontres amoureuses.
Un livre écrit par Isabelle Attard, ancienne députée 2012-2017 EELV puis Nouvelle Donne (apparenté écolo) qui avait fait le pont avec les défenseurs des libertés à l'heure du numérique (exemple) avant d'exposer ses désillusions sur notre système démocratique (regarder ça et/ou ça).
Elle ambitionne de réhabiliter le mot anarchie en nous le faisant découvrir progressivement à travers un résumé de son parcours intellectuel et politique. Ce bouquin n'est pas une autobiographie.
Définitions :
Le déjà-là anarchiste :
Mon avis : c'est toujours les quelques mêmes exemples qui reviennent. Or, ils se placent chacun dans un contexte éco / géo / politique particulier (zone de guerre, absence de matières premières, etc.), une temporalité éphémère ou courte, et à une échelle micro-locale (donc l'intégralité de la division du travail n'est pas assumée, donc le développement sera limité). Pas sûr que ce soit transposable… Le Chiapas permet à Coca-Cola d'extraire 100 millions de litres d'eau par an… alors que 12 millions d'habitants n'ont pas accès à l'eau potable (source), donc on est loin de l'égalité et de l'indépendance.
Parcours politique d'Attard :
Quelques pratiques d'autogestion :
Baratin :
Divers :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020.
Livre du blogueur Korben qui se veut être un guide pratique pour réduire son utilisation de son smartphone.
Korben serait passé par là suite à une hausse de son niveau de stress liée à une surcharge de travail. Or, comment se poser quand on reçoit des notifs en permanence ? Bien sûr, on ne vient pas à bout d'une surcharge de travail et de son mal-être en mettant simplement son smartphone de côté, et tel n'est pas mon propos ni celui de l'auteur (qui s'organise mieux, qui a pris du recul sur son travail, qui s'est mis au sport et à une nourriture plus saine, etc.).
Ça donne un livre illustré, direct (pas de circonvolution), et structuré sous forme d'un tutoriel progressif (car on ne stoppe pas "l'addiction" d'un seul coup net). Sur le fond, j'aurais rien à dire puisque je n'ai jamais eu besoin de me désintoxiquer de mon smartphone.
Pourquoi réduire son utilisation de son smartphone ? Santé physique (vue, cou, articulations, sommeil) et mentale (déprime, angoisse, peur de manquer / de l'ennui / de la solitude), perturbation des relations sociales (on zieute son smartphone au lieu d'écouter, de vivre l'instant présent), baisse de la mémoire (car à force d'avoir tout dans son agenda, carnet d'adresses, blablabla, pipeau !), un potentiel cancer lié aux ondes qu'il vaut mieux prévenir que guérir (… … …).
Certains des conseils peuvent également être appliqués par les non-accrocs ou les voyageurs : désinstaller un max d'appli, au besoin utiliser la version web (effort supplémentaire, moins de flicage) ; tél et SIM bas de gamme en vacs pour limiter le préjudice d'un vol ou d'une perte ; personne n'a obligation de se rendre disponible dans l'immédiat ; restreindre l'accès à ses réseaux sociaux / trier ses "amis".
Plusieurs sous-chapitres sont redondants (un appareil par usage = remplacer son smartphone par 1) téléphone, 2) agenda papier, 3) montre, 4) réveil, 5) une prévision de ses itinéraires ; mode avion = éteindre son téléphone pour se concentrer = couper la data et le wifi = éloigner son téléphone) et un même conseil revient dans plusieurs sous-chapitres.
Conseils :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020, donc j'ai la version auto-éditée de 2019 (couverture bleu clair), et j'en avais fait un très concis résumé dans mon article « (Presque) trois ans sans smartphone ».
Un livre qui se veut pratique pour prendre de la distance avec le numérique.
Pourquoi réduire son utilisation du numérique ? Écologie (déchets, minerais rares), flicage (point assez peu développé), sécurité (fuites de données via, par exemple, les objets connectés), économie de l'attention, baisse de nos facultés comme notre mémoire, notre sens de l'orientation, ou notre empathie (ces points ne seront pas argumentés), et absence d'un aspect humain du numérique (ce n'est pas explicité autrement que comme la préservation du petit commerce et des rapports sociaux, alors que le numérique a pour lui de gommer une partie des handicaps).
Là encore, beaucoup de baratin :
Le reste est correct :
Solutions :
Notes :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020 et j'en avais fait un très concis résumé dans mon article « (Presque) trois ans sans smartphone ».
Un livre consacré à la marchandisation de l'attention à l'ère du numérique (je rappelle que la vente du temps de cerveau humain disponible est antérieure aux réseaux sociaux numériques).
Ce bouquin alterne entre le baratin et le vrai…
Commençons par le baratin :
Sur le reste, ce livre vise juste :
L'auteur propose majoritairement des solutions systémiques (= pas basées sur des gestes individuels) :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020 et j'en avais fait un très concis résumé dans mon article « (Presque) trois ans sans smartphone ».
Énième livre de François Ruffin pour lequel il n'y a pas de lutte climatique sans lutte des classes et sans lutte sociale. Le réchauffement climatique éteindrait la guerre des classes au nom d'un intérêt humain supérieur ? Sur les revenus, la fiscalité, etc. les dominants se moquent du sort commun, ils font sécession, mais il faudrait être écolos tous ensemble ? Cette fois-ci, ils vont accepter les nouvelles règles du jeu ?
Les arguments sont éculés (les riches polluent plus, etc.), sauf un : pour remporter la lutte climatique, il faudra au préalable changer d'imaginaire / de mentalité : adieu la société de consommation / de l'abondance, etc. Le sociologue Veblen a constaté qu'une classe sociale envie la classe immédiatement supérieure (un temps, Ruffin illustrait ça par les nobles français qui suivaient la mode impulsée par le roi). C'est en cela que la classe supérieure doit donner l'exemple : pour impulser le changement.
Ruffin propose de ne pas se fissurer sur les prolos pas écolos (ils voudraient le carburant pas cher, ils ne voudraient pas isoler leur maison, blablabla), car on a besoin des prolos et des intellos de gauche. Quand les Goodyear veulent préserver leurs emplois dans un secteur climaticide, bien sûr qu'ils pensent à leur gueule, et c'est le rôle des intellos et des politiciens d'accompagner la lutte, de parler de réduction du temps de travail (à rémunération égale ? Ruffin ne le dit pas) par ex., ce qui n'a pas été fait, et a donné une image individualiste à leur mouvement social. Quelles solutions (carotte et bâton) apporter pour initier le changement systémique ? Quelle direction, quel horizon ? Parce que si c'est pour avoir une taxe carbone sur les carburants qui n'est même pas affectée à des mesures pro-climat…
Ruffin pose également les premières briques de ce qu'il développera dans Fakir durant et après le Covid : quel est le sens de l'existence, qu'est-ce que le bonheur ? Découle-t-il du progrès technique ou de la consommation ? L'ONU, comme d'autres, rappelle que, si les premières étapes du développement économique procurent le bonheur, au-delà de 20-30 k$ de revenu national par habitant, il n'y a plus d'effet sur l'espérance de vie ni sur le ressenti (sondages "êtes-vous satisfait de votre vie ?").
Gramsci écrivait que, quand une classe est dominante par la coercition, c'est que le peuple ne croit plus en son idéologie. Ce qui fait dire à Ruffin que plus grand-monde ne croit à la croissance, à la compétitivité, à la mondialisation, etc. Reste l'hypothèse d'un système qui nous embarque tous, alors ?
Notes :
Modèle prédictif HANDY qui tient compte des effondrements sociétaux précédents (romains, mayas, etc.). Des disparités économiques trop fortes et une sur-exploitation de la nature peuvent toutes deux, et indépendamment, entraîner un effondrement de la société. Mais, en l'absence de stratification économique, le tir est plus facile à rectifier.
Ruffin s'étonne des sondages qui mesurent en même temps une défiance envers les partis politiques, et une confiance envers un gouvernement informé pour prendre les bonnes décisions sur le climat. Pour moi, c'est la lâcheté habituelle : "laissons d'autres personnes faire le sale boulot, et tant que ce n'est pas fait, ne pas changer mes pratiques". C'est oublier que l'action politicienne ne suffit pas :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020.
Ce livre présente la faisabilité de trois grandes utopies : fin de la pauvreté (par le revenu de base), réduction du temps de travail, et suppression des frontières. Pourquoi celles-ci plus que d'autres ? Aucune idée.
Vu que les utopies présentées ne sont pas novatrices, on s'attend à de solides arguments, mais, rien de neuf (mais il y a des chiffres et des graphiques sourcés sur la réduction du temps de taff, l'absence de lien entre PIB et bien-être, les inégalités, etc.) :
Plusieurs arguments sont douteux :
Au final, ce livre ne traite pas d'utopies radicales (qui tentent de résoudre un problème à sa racine) : point de fin du salariat, point de communisme, point de fin de l'héritage patrimonial ou du crédit bancaire, etc. De même, les solutions proposées sont sociales-libérales (taxation, aides sociales dont revenu de base, etc.), donc mollassonnes. Le déjà-là peine à convaincre.
Notes :
P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020.
Un roman centré sur une hackeuse spécialisée en doxing et un assistant parlementaire.
L'une, qui aspire à changer les choses depuis la marge, nous parle d'Anonymous, d'Assange, de Snowden, du lulz, des zero-day, de la société de la surveillance diffuse (tout le monde surveille tout le monde, notamment entre conjoints), de la do-ocratie (qui est ici défini comme faire sans attendre et convaincre les autres uniquement si t'as besoin d'eux), de son boulot alimentaire de merde (domination, infantilisation, effet de groupe), de l'évolution des mouvements hackers et politiques autour d'Internet dans les années 2010, etc.
L'autre, qui aspire à changer les choses de l'intérieur, nous parle de son désarroi, de sa lassitude, du cynisme, de la lâcheté et de l'inaction de son député PS de patron, de la petite politique, de l'amplitude horaire de son taff qui ne lui laisse pas l'opportunité d'écrire un bouquin, etc. Il y a une symbiose avec les désillusions d'Isabelle Attard et les propos de Ruffin sur "les députés sont des technocrates au service de l'exécutif, l'Assemblée nous étouffe, aucune vision politique, etc.".
J'ai été déçu sur un point : la 4e de couverture dit « comment continuer le combat quand l'ennemi semble trop grand pour être défait ? ». Or, le livre n'apporte aucun début de piste, rien. Il se termine abruptement, dans une ferme de hippies (je caricature) sans qu'on sache ce que devient le mec de la protagoniste, un hacker arrêté par les flics après une action contre une société commerciale spécialisée dans la surveillance. Je suis resté sur ma faim et triste de quitter cette histoire.
Ce livre est un coup de cœur. Les deux personnages centraux parlent du monde dans lequel j'ai évolué. De mes références culturelles et techniques (plutôt bien maîtrisées, on peut toujours pinailler sur la précision d'une vulgarisation, mais ça n'a aucun intérêt). De certains de mes combats. De mes désillusions politiques. De l'échec politique malgré les alliances entre les hackers et les politiciens dans la première moitié des années 2010. C'est très rare, donc appréciable.
Divers :
‒ [ Qu'est-ce qui pousse une jeune fille comme toi à se plonger dans les ordinateurs ? ]
‒ Si je faisais du piano, personne ne m'emmerderait à vouloir savoir pourquoi je fais du piano ».
P.-S. : j'ai lu ce livre fin 2020 sur "conseil" de Fakir.
Le dernier recueil de la série « un autre regard » de la dessinatrice Emma. (Je n'ai pas rédigé d'article sur les deux premiers tomes de la série car ils contiennent uniquement des BD publiées en ligne, sur lesquelles je m'étais déjà exprimé avant de lire les livres-recueils.)
Il contient 4 BD dont 2 sont disponibles sur le web :
Fun fact : d'après une étude de 2012 de Elinder et Erixon, portant sur 18 naufrages de navires durant les trois derniers siècles, l'expression « les femmes et les enfants d'abord » est fausse : le plus haut taux de survie va aux membres de l'équipage (61 %) puis aux hommes (37 %) puis aux femmes (27 %) puis aux gosses (15 %). Le Titanic fait exception avec 70 % de femmes survivantes contre 20 % des hommes.
Historique simplifié de l'organisation du travail :
P.-S. : j'ai lu ce livre à sa sortie (fin 2019).
Je n'ai pas compris la trame narrative de cette BD. Une femme participe subitement à une manif' "comme ça" puis à une autre, puis elle participe à une action anti-pub puis elle sert le thé à des sans-abris puis elle file un coup de main dans une cantine populaire, puis retour en manif'. S'agit-il de montrer des actions concrètes dans lesquelles s'engager ? Pourquoi celles-ci plus que d'autres ?
Je n'ai pas compris comment cette BD entend atteindre son objectif (de nous faire bouger) :
Pour nuancer, il y a bien quelques mots d'explication : manif' = rituel collectif pour se redonner de l'énergie ; « tout le monde est bienveillant [ dans une manif' ], je n'ai pas peur des autres manifestants [ sans pour autant aller jusqu'à nommer la violence policière qui est dessinée ] » ; « t'en as pas marre de subir ?! C'est facile de justifier sa flemme ou son indifférence en disant que les manifs servent à rien. Au moins, on essaie […]. On voit qu'on n'est pas seuls à vouloir autre chose ».
Au final, cette BD est simplement descriptive (y a ci et ça qui se pratique, dans telles conditions, etc.). Ça permet de s'imprégner un peu du vocabulaire militant.
Une BD qui retrace l'histoire de résistants du Musée de l'Homme (entre autres) entre 1938 et 1942 (date du procès suite au démantèlement opéré par la Gestapo au début 1941 à la suite de dénonciations). Notamment des ethnologues pour qui le concept de race est infondé qui, dès 1938, et malgré l'air du temps, maintiennent leurs expositions afin de chasser l'obscurantisme, y compris lors de l'arrivée de l'armée allemande à Paris.
Tous les propos prononcés par un personnage l'ont vraiment été (ils sont issus de lettres, journaux, procès-verbal, entretiens, rapports de résistance, etc.), seuls le contexte (tel propos dans tel lieu) et le récit (leur agencement) n'est pas garanti.
Je n'ai pas accroché plus que ça : j'ai rien appris de neuf, le format BD délivre très peu d'infos en beaucoup de vignettes et de pages, et l'authenticité des propos conduit à de franches cassures dans le récit.
Durant le déménagement de l'un de des serveurs informatiques, j'ai utilisé l'outil Zonemaster de l'AFNIC et de son équivalent suédois afin de vérifier le bon fonctionnement de mes serveurs DNS qui font autorité.
Zonemaster m'a informé qu'une clé RSA de 1024 bits est considérée comme trop faible de nos jours : « La clé (DNSKEY) avec le tag XXXXX utilisant l'algorithme 8 (RSA/SHA-256) a une taille (1024) plus petite que la taille recommandée (2048) pour cet algorithme. ».
J'ai décidé de passer à 3072 bits pour ma KSK et à 2048 bits pour ma ZSK. 3072 bits sert à rien puisque info. utilise des ZSK RSA de 1024 bits et que la racine utilise des clés RSA de 2048 bits. La sécurité globale est celle du maillon le plus faible. Néanmoins, une taille différente me permet de distinguer très rapidement mes KSK de mes ZSK.
Avec OpenDNSSEC, la taille des clés (et l'algorithme à utiliser, il n'y a pas que RSA, fr. utilise les courbes elliptiques, par ex.) est configurée dans la politique appliquée à une zone. Par défaut, son stockage se fait dans /etc/opendnssec/kasp.xml
.
Il suffit de modifier la valeur de l'attribut XML « length » des balises « Algorithm » dans l'arborescence « Keys ».
Ensuite, il faut demander à OpenDNSSEC de relire la politique et de l'appliquer (le redémarrer ne sert à rien, la politique actuelle est sauvegardée et lue dans /var/lib/opendnssec/
) : ods-enforcer policy import
.
Il n'y a pas besoin de forcer à la mano le roulement / renouvellement / rollover des clés. Normalement, OpenDNSSEC va s'occuper de tout.
Si la soumission de la KSK à la zone parente est manuelle, il faudra appliquer la procédure habituelle (ds-seen, ds-gone, etc.).
Le rapport 2021 de l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur les profits mirobolants des concessions autoroutes, publié par le Canard en mars 2023, préconisait, sur l'ensemble des réseaux ASF-Escota (aka Vinci) et (APRR-Area) aka Eiffage, qui représentent près de 2/3 des autoroutes concédées, une baisse des tarifs des péages de près de 60 % dès 2022 et jusqu'à la fin des concessions (2036). La rentabilité est proche de 12 % alors que la cible contractualisée est de 7,67 %. Les concessionnaires recevront 55 milliards d'euros de plus que prévu d'ici 2036 (au moins, vu que la hausse des tarifs va continuer). D'où les ristournes concédées cet été ? ;) ;
Le 10 juillet 2023, la Commission européenne a adopté la nouvelle décision d'adéquation des États-Unis en matière de données personnelles : EU-US Data Privacy Framework (ou Trans-Atlantic DPF ou Cadre de protection des données). Les données personnelles peuvent donc à nouveau circuler librement entre l'UE et les É-U (à destination des seules entités ricaines auto-certifiées, pour être précis, cf. ci-dessous).
Pour les définitions, les enjeux, et l'historique, lire ici.
TL;DR : rien de sérieux, pas d'apport sur les points bloquants ayant entraînés l'invalidation de la précédente décision, l'UE a, une fois encore, baissé pavillon.
Cette décision n'a pas d'effet rétroactif, donc les plaintes adressées antérieurement à la CNIL (et autres APD) ne sont pas caduques (cf. question 10). Depuis le 10 juillet :
L'avis du Comité Européen de la Protection des Données (CEPD), qui coordonne toutes les Autorités nationales de Protection des Données (APD) comme la CNIL, est mitigé :
Le Parlement européen a voté une résolution qui va dans le même sens : attendre que le nouveau cadre, qui n'a pas été assez amendé pour offrir une protection équivalente au RGPD, soit appliqué côté États-Unis avant d'adopter une décision d'adéquation. Une fois encore, on s'est torché avec la démocratie.
La réaction de NOYB ne diffère pas de mon résumé de novembre 2022 pointé au début de ce shaarli.
La section 702 de la loi ricaine FISA (qui autorise la collecte des données et des metadonnées des personnes ne disposant pas de la citoyenneté ricaine, voir ici, point 2) est caduque à la fin de l'année sauf renouvellement par le Congrès. En adoptant une décision d'adéquation avant ce débat, l'UE prive le parlement ricain et se prive de tout levier de négociation. Même si nous dépendons énormément des ricains au niveau technique cf. le bilan de mes plaintes CNIL, l'UE, c'est environ 450 millions de personnes, donc un sacré marché économique, donc il y avait moyen de peser. L'UE a renoncé à une vision géopolitique (une fois de plus). :(
Comme d'autres, je trouve facile la critique des États-Unis quand nous, Français, pratiquons ce qu'on leur reproche. La réponse-type et l'absence de droit d'accès (ce que déplore aussi le CEPD), c'est ainsi que procèdent la CNIL, la CNCTR et le Conseil d'État dès qu'un citoyen veut savoir s'il est fiché par les renseignements ou les flics français (deuxième source). Seize (!) dossiers sont toujours devant la CEDH.
Ce traitement vaut aussi pour les non-citoyens français surveillés par la France via sa loi de surveillance internationale de 2015 (voir 1 et 2).
Que penser de l'absence de contrôle par une autorité indépendante quand, chez nous, la CNCTR, chargée de contrôler le renseignement, se déclare chaque année, et pas plus tard qu'en juin 2023, en manque de moyens et de compétences, ainsi qu'impuissante à contrôler les techniques de renseignement les plus intrusives ?
Le refus d'accès au dossier d'instruction durant de longues années dans le cadre d'une affaire pénale (toute thématique confondue), c'est aussi une pratique bien établie (Canard enchaîné du 16/11/2022).
Je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas asticoter les États-Unis, mais qu'il faut aussi nettoyer devant notre porte.
Conséquence de mes shaarlis précédents du jour, j'ai mis à jour le bilan de mes réclamations CNIL et ses statistiques.
Pour résumer : j'ai déposé de nouvelles réclamations. À part ça, rien a évolué : mes réclamations, transmises au service des plaintes, n'ont pas reçu de réponse.
L'accès à l'espace client de Red by SFR est conditionné par Google reCAPTCHA. Or, son utilisation n'est pas conforme au RGPD (voir), comme en atteste plusieurs décisions de la CNIL (1, 2, 3, 4).
Le site web de Red by SFR incorpore plusieurs ressources web (images, scripts JavaScript) de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergées par de telles sociétés : Google Tag Manager, Bing (Microsoft), Facebook, ups.analytics.yahoo.com (hébergement Amazon), analytics.tiktok.com (hébergement Akamai Technologies), smetrics.sfr.fr (Adobe Inc. marketing cloud dissimulé en tracker first-party), plusieurs dizaines de régies publicitaires et assimilées, etc. Ces ressources sont également téléchargées lors de la consultation de l’espace client, à l’exception des régies de pub et assimilées. Cela n'est pas conforme au RGPD (voir).
Du coup, hop, réclamation déposée auprès de la CNIL il y a plusieurs mois.
Bonjour,
Ce jour, j’ai accédé à mon espace client sur le site web de Red by SFR (https://www.red-by-sfr.fr/).
La connexion à cet espace client nécessite l’utilisation de Google reCAPTCHA sans recueil du consentement (le refus des cookies dans le bandeau dédié n’empêche pas son chargement), cf. PJ 1. Cela n’est pas conforme au RGPD, cf. vos décisions passées contre l’IGPN, l’Assurance-Maladie, la première version de l’application StopCovid ou, plus récemment contre la société commerciale CityScoot (délibération SAN-2023-003 du 16 mars 2023).
L’utilisation de Google reCAPTCHA génère également des transferts illégaux de données personnelles, dont l’adresse IP du client SFR et des données techniques concernant son terminal, vers la société commerciale états-unienne Google. Illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, aucune décision d’adéquation, absence de garanties, absence de mesures complémentaires suffisantes, etc.).
Le site web de Red by SFR fait automatiquement télécharger un paquet de ressources web (scripts, images, etc.) propriétés d’entités de droit états-unien et/ou hébergées sur des serveurs détenus par de telles entités : Google Tag Manager, Bing (Microsoft), Facebook, ups.analytics.yahoo.com (hébergement Amazon), analytics.tiktok.com (hébergement Akamai Technologies), smetrics.sfr.fr (Adobe Inc. marketing cloud dissimulé en tracker first-party), plusieurs dizaines de régies publicitaires et assimilées, etc. Ces ressources sont également téléchargées lors de la consultation de l’espace client, à l’exception des régies de pub et assimilées. Ces téléchargements génèrent des transferts illégaux de données personnelles du client SFR (adresse IP, données techniques sur le terminal, etc.) vers un État tiers non adéquat.
Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne SFR.
Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.
Bonne journée.