5571 links
  • GuiGui's Show

  • Home
  • Login
  • RSS Feed
  • Tag cloud
  • Picture wall
  • Daily
Links per page: 20 50 100
◄Older
page 91 / 279
Newer►
  • Les HLM ne sont pas privées de désert

    Des HLM qui restent vides faute d’habitants à loger, des immeubles récents promis à la démolition… Bienvenue dans les déserts français, ces territoires qui ne cessent de perdre des habitants pour cause de chômage de masse.

    Montluçon est champion de cette situation ubuesque, avec 18 % d’habitations inoccupées, dont près d’un millier de logements sociaux (« Le Monde », 1/6). La crise y tourne au cercle vicieux : la baisse du nombre de locataires appauvrit les organismes de HLM ; puis les bailleurs augmentent les loyers et économisent sur l’entretien ; enfin, les habitants ne peuvent plus payer et débarrassent le plancher, et ainsi de suite…

    A l’inverse, d’autres sociétés de HLM se portent comme un charme, et leurs finances sont jugées plutôt « dodues » par l’Ancols, le corps d’inspection du logement social. Parmi elles : Domnis, une boîte gérée par des œuvres charitables chrétiennes très conservatrices, comme la Fondation Jérôme-Lejeune (anti-IVG) ou l’Ordre de Malte. Elle gère 11 000 appartements à Paris et en banlieue, une zone où les candidats-locataires ne manquent pas vraiment.

    Les inspecteurs ont découvert que Domnis n’était pas toujours très charitable : son parc compte deux fois moins de bénéficiaires de l’allocation logement que les autres boîtes de HLM, et la loi Dalo (Droit au logement opposable) n’y est appliquée qu’au compte-gouttes.

    En prime, la machine à piston y fonctionne à merveille : l’Ancols y a débusqué 13 appartements attribués, à Paris, à des candidats dépassant les plafonds de ressources. Notamment un studio de 29 m2, loué à la fille du directeur général de Domnis trois fois moins cher que le prix du marché. Charité bien ordonnée…

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 15:27:09 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?-yp9rA
  • Qui pour remplacer Bouteflika ? L'armée ?!

    En Algérie, ça se gâte sérieusement. Le Conseil constitutionnel a été contraint, ce week-end, de reporter sine die la bouffonnerie qui se préparait pour le 4 juillet : une élection présidentielle avec, en tout et pour tout, deux candidats inconnus.

    Dans le même temps, comme l’écrit « Libération » (30/5), « depuis l’accès de Gaïd Salah (le chef d’état-major) au pouvoir, une vague d’arrestations inquiète ONG et politiques ».

    Pour Kamel Eddine Fekhar, militant des droits de l’homme détenu à Ghardaïa, dans le Sud, depuis deux mois, c’est trop tard, signale « L’Humanité » (25/5) : il est mort le 28 mai, au 50e jour d’une grève de la faim.

    Le Printemps arabe nous a pourtant illustré qu'aucune révolution est facile, évidente, rapide et réussie.

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 15:21:27 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?7P_SNA
  • Collomb fait grincer le Parquet

    Enquête préliminaire pour détournement de fonds publics visant Gérard Collomb à propos des emplois de son ex-compagne dans la ville de Lyon.

    Au cabinet du maire de Lyon, on prédit (en des termes gastronomiques choisis ) que « l’histoire va faire des grattons ». Un rapport provisoire de la chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes est consacré à la gestion de la ville de Lyon. Pas encore public et n’ayant pas reçu la réponse des intéressés, il vient d’échouer sur le bureau du Parquet national financier. Lequel a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics. Gérard Collomb, affirment les rapporteurs, aurait fait bénéficier son ex-compagne de plusieurs emplois municipaux depuis plus de vingt ans.

    Compagne municipale

    En 1995, Collomb se lance à la conquête de la mairie de Lyon. Tête de liste, il remporte cette année-là trois arrondissements, notamment le IXe, dont il devient le maire. Au sein du groupe PS de la municipalité lyonnaise, trois permanents sont recrutés. Parmi eux, Meriem Nouri, alors compagne de l’ex-ministre de l’Intérieur, exerce à temps partiel des fonctions de secrétariat et d’accueil. Quatre ans plus tard, désormais séparée du maire de Lyon, elle est embauchée en tant que contractuelle.

    Jusqu’en 2014, — année de sa titularisation —, elle va occuper toute une série d’emplois : à la mairie du IIIe, à celle du IVe, parfois au cabinet du maire, parfois à l’accueil, ou dans une bibliothèque municipale, etc. « En 2006, se rappelle un élu lyonnais, elle présentait au public la maquette de l’aménagement des berges de la Saône. »

    Gégé contre-attaque

    Les magistrats de la chambre régionale des comptes ont, en outre, constaté que l’ex-Mme Collomb avait bénéficié d’une rémunération complémentaire, payée en heures sup. « Je n’ai pas attendu Gérard Collomb pour travailler pour la ville de Lyon, a-t-elle indiqué au “Canard”. Cela fait trente ans que j’y suis employée. Et je travaille plus qu’il n’en faut. Je gagne moins de 1 500 euros par mois. Alors on m’a donné des heures supplémentaires… »

    Il suffit de travailler « plus qu'il n'en faut » pour toucher des heures sup' ?! Intéressant à savoir. Je pense que beaucoup de personnes seraient intéressées. :))))


    Ayant pris connaissance du rapport provisoire de la chambre régionale des comptes, Collomb trouve, lui, que les magistrats poussent le bouchon (lyonnais) un peu loin. Surtout à dix mois des prochaines municipales.

    « Gérard a déclenché une enquête interne dont les conclusions seront rendues fin juin, précise un élu de sa majorité. Il a demandé également à ses services de saisir la justice pour faire la lumière. »

    Et gagner du temps ?

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 15:16:42 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?2t69ow
  • Le casse d'un géant pharmaceutique sur une merveille de la recherche française

    La start-up qui avait payé un remède 13 millions d’euros au Téléthon a été rachetée illico 7,7 milliards par le laboratoire suisse Novartis !

    C'est le médicament le plus cher du monde : 2,1 millions de dollars (1,86 million d’euros) pour le Zolgensma, qui vient d’être autorisé aux Etats-Unis et débarquera bientôt en France, à un prix forcément dément. Pour Novartis, qui fabrique ce médoc destiné a combattre une grave maladie génétique des nourrissons, cela ressemble au casse du siècle : à en croire les analystes, ce remède devrait lui rapporter 2 milliards de recettes par an. Mais le plus dingue, comme l’a raconté le site de « L’Express » (3/6), c’est que cette thérapie génique a été largement inventée, en France, par le Généthon, le laboratoire de recherche du Téléthon, qui a cédé son brevet pour une bouchée de pain. Bref, cette montagne de profits est due à la générosité publique ! Cocorico ! Ou plutôt cocori-con…

    Avec des chercheurs de l’Inserm, le Généthon a travaillé des années sur l’amyotrophie spinale, qui paralyse les muscles et le système respiratoire des bébés. L’équipe a découvert que l’injection d’un certain « vecteur viral » pouvait corriger le gène défaillant. « On a déposé des brevets pour se protéger, mais, à partir de la, les découvertes deviennent publiques, expligue Laurence Tiennot-Herment, la présidente de l’AFM-Téléthon. Les données sont publiées dans la littérature scientifique et dans des congrès. La compétition s’ouvre, et c’est le plus rapide qui gagne. » Le mieux financé, surtout… Car l’étape suivante coûte une fortune. Alors que le Généthon avait dépensé « de 12 à 15 millions d'euros » afin de mener ses recherches sur des souris, une start-up américaine, Avexis, a levé 500 millions de dollars pour réaliser des essais cliniques et finaliser l’invention, permettant d’éviter la mort aux bébés. A ce stade, la jeune pousse américaine n’a pas encore besoin de détenir le brevet français.

    Culbute du siècle

    Le 8 mars 2018, le Généthon, hors course, cède les droits de son brevet à Avexis pour 15 millions de dollars (13,3 millions d’euros), auxquels s’ajoutent entre 3,75 et 5 % de royalties. Une paille, vu la suite du feuilleton ! Un mois plus tard, le 9 avril, la start-up — qui n’a que le Zolgensma dans sa corbeille de mariée — est rachetée par le géant suisse Novartis pour… 8,7 milliards de dollars (7,7 milliards d’euros) ! « On s’effondre dans son fauteuil en découvrant des montants pareils ! » s’indigne Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé, qui fédère les associations de patients. Au bout de la spirale, le prix du médicament est totalement déconnecté de son coût de recherche-développement. En fait, il l’est tellement que Novartis propose aimablement aux assureurs américains (qui jouent, outre-Atlantique, le rôle de la Sécu) d’étaler le paiement de chaque médoc sur cinq ans !

    Pour la France, c’est une réussite sur toute la ligne : non seulement la découverte lui. échappe, mais, en plus, la Sécu devra payer le remède au prix fort (une centaine de bébés pourraient en bénéficier chaque année). Le 22 mai 2018, au cours d’un déjeuner organisé par le Club de l’Europe (une boîte de lobbying), le patron de Novartis France avait déjà évoqué, devant une brochette de députés, sénateurs et associations de patients, le coût du futur Zolgensma : « Il a parlé de 800 000 euros pour la France, mais ce sera peut-être plus, vu le prix délirant obtenu aux Etats-Unis » [ NDLR : le prix est de 2,1 millions de dollars pour une seule prise ], raconte un des participants.

    La bourse ou la vie

    Face aux milliards de profits déjà encaissés par les actionnaires d’Avexis, les 15 millions payés pour le brevet au Généthon ont l’air d’une mauvaise blague… « On est allés au bout de la négociation, assure la présidente de l’association. L’important, pour nous, c’était que le traitement voie le jour. » Une autre boîte, Regenxbio — qui possédait le brevet du vecteur viral —, s’est tout de même mieux débrouillée : Avexis a acheté les droits pour 260 millions de dollars, sans compter les royalties…

    D’autres brevets de médicaments innovants inventés en France grâce à la recherche publique ont déjà été rachetés par des start-up étrangères. Mais, cette fois, les montants crèvent les plafonds. « On tire la sonnette depuis des années pour éviter ce scénario, assure Laurence Tiennot-Herment. Je ne compte plus les ministres et les présidents (y compris Emmanuel Macron) que l’on a interpellés pour les convaincre de créer une filière française des thérapies géniques, qui irait de la recherche jusqu’à l’industrialisation et qui permettrait de maîtriser le coût du médicament. Sinon, on est dépossédés de nos brevets. »

    Voire tondus comme des moutons…

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 15:08:59 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?-sGUjA
  • Macron : pour les copains, c‘est souvent au Quai !

    Sur le papier, la nomination d’une jeune ambassadrice au poste de secrétaire générale de la conférence mondiale de l’Organisation des Nations unies sur les femmes était séduisante. Le Quai d’Orsay, qui s’est maintes fois fait taper sur les doigts en raison de sa réticence à nommer des femmes à des postes à responsabilités, avait l’occasion de calmer les critiques. Sauf que, chez les diplomates, le profil de la promue fait jaser.

    Delphine O — c’est son nom — devient, à 33 ans, la plus jeune ambassadrice de la Ve République, en dépit d’un pedigree plutôt mince. Au cours de sa brève carrière, la jeune femme a occupé un seul poste à l’étranger : chargée des discours au consulat général de France à New York. En revanche, jusqu’en avril, elle siégeait à l’Assemblée nationale en tant que suppléante En marche ! de l’ancien secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, remplacé depuis à ce portefeuille par… Cédric O, frère de la diplomate. Le monde est petit.

    Diplomatie du karaté

    Cette promo express agace d’autant plus au Quai qu’elle intervient après d’autres nominations, un brin politiques, imposées par le Château. En décembre, Yann Wehrling, illustrateur de formation, sans expérience internationale (en 2017, il suivait une formation d’anglais financée par le conseil régional d’Ile-de-France), en a profité. Cet ancien secrétaire national des Verts, puis secrétaire général du MoDem — le parti allié de Macron —, a été propulsé ambassadeur délégué à l’environnement. Autre ascension diplomatique : celle de Pascal Cagni, ancien haut cadre d’Apple. Celui qui fut l’un des premiers convives des dîners de levée de fonds du candidat Macron a été nommé, dès septembre 2017, ambassadeur délégué aux… investissements internationaux. En mai dernier, enfin, Laurence fischer, ex-championne du monde de karaté et membre de plusieurs missions humanitaires, qui avait appelé à voter pour le futur président, est devenue ambassadrice pour le sport.

    En marche !, un moteur à piston ?

    Je pense que c'est plus compliqué de cela.

    Tout pouvoir politique tente de placer des pions qui lui sont acquis un peu partout dans l'administration afin que celle-ci, aidée par son statut protecteur, ne lui mette pas des bâtons dans les roues dans l'application du programme du candidat-président. Macron a annoncé cela (spoil system à l'américaine) dans son programme. Donc c'est forcément des copains qui sont nommés puisqu'on renonce sciemment à nommer au mérite ou au sort.

    La presse ne cesse de se faire l'écho depuis 2 ans qu'En Marche, par sa jeunesse, manque de personnes en interne à même de tenir des postes-clés. Cela conduit soit à recruter ailleurs (et donc à se rendre vulnérable à d'autres partis politiques), soit à prendre ce qu'il y a en interne. La deuxième solution, en plus de former des "professionnels" dont on manque, permet d'acquérir la fidélité des personnes concernées et/ou de récompenser les soutiens de la première heure, ce qui est toujours appréciable si l'optique est d'obtenir une administration obéissante, une réélection, etc.

    Ce n'est pas un hasard si ces nominations se déroulent dans la diplomatie française : il suffit de blablater, parlementer, rencontrer les autres ambassadeurs du monde, gratter du papier, etc. C'est un début de carrière, en somme.

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 14:53:09 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?AQGQ_g
  • Histoire : des mallettes du RPR aux cahiers du PS

    Ancien ministre sous Mitterrand, sous Chirac-Jospin puis sous Hollande, Michel Sapin s’est laissé aller à quelques confidences dans une interview à « Libération » (25/5). Ainsi, alors que dans les années 80 il occupait le poste de trésorier du PS, il tombe, à la buvette de l’Assemblée, sur son homologue du RPR, l’ancien ministre Robert Galley. Et Sapin de raconter : « Il me demande : “C’est quoi, cette affaire qui vous touche, les carnets d’Urba ? Tout est noté. Il ne faut jamais faire ça !” Il me raconte que, lui, pour le financement, il fait tout en liquide, dans une petite mallette. Je lui réponds qu’il y a alors forcément de la perte. Il me rétorque : “Oui. Quand la première mallette est remise, je sais qu’il y aura 50 % de déperdition.” Et il me raconte ça très librement, à la buvette. »

    Voilà qui explique mieux pourquoi, à l’époque glorieuse du parti gaulliste, Jacques Chirac et les siens ne payaient jamais aucune dépense par carte bancaire ou par chèque. Mais seulement avec des liasses de billets à l’effigie de Pascal et autres… Un effet de la « déperdition », comme disait Robert Galley.

    Si ce n’est de l’évaporation…

    Ho bah tiens donc ! Quand les politiciens nous expliquent que les espèces sont seulement utilisés par les criminels dont les terroristes, ils parlent en spécialistes du sujet, en fait ! :) Ou alors, peut-être y a-t-il des bons criminels et des mauvais criminels ?

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 13:50:12 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?IdVI_g
  • La révision constitutionnelle déjà (presque) mort-née

    S'il y avait un sondage au sein du gouvernement sur les chances de voir aboutir la réforme constitutionnelle, le non l’emporterait probablement à 80 %. L’Elysée et Matignon ont beau afficher un optimisme de bon aloi, Macron comme Philippe ne croient guère à l’aboutissement de cette réforme, encalminée depuis près d’un an pour cause d’affaire Benalla.

    C’est du moins ce qu’il ressort des confidences que les deux hommes ont faites, ces derniers jours, à leurs proches comme à plusieurs visiteurs.

    « Si le Sénat est au clair et se montre fiable dans sa volonté de trouver un accord sur la réforme, celle-ci se fera, a résumé Macron. Mais il n’est pas question de passer trois mois à débattre pour constater un désaccord. »

    Et le chef de l’Etat d’expliquer à ses interlocuteurs : « C’est pour cela que j’ai demandé à Philippe et à Ferrand de voir sur quoi les sénateurs sont prêts publiquement à s’engager. On jugera sur pièces. »

    Bloqué de chez bloqué

    Les barons de la Macronie ne brillent pas non plus par leur optimisme sur le sujet.

    « J’ai une confiance très limitée dans la parole des Républicains », a affirmé le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, lors d’un petit déjeuner à l’hôtel de Lassay, le 29 mai. Et le même d’ajouter, un peu plus tard, cette fois devant des députés LRM :

    « Le président du Sénat dit » vouloir aboutir, mais il multiplie les lignes rouges. Et, quand je vois la capacité des Républicains à tenir un compromis, je souhaite bon courage à Edouard. »

    A vrai dire, depuis un an, le rapport de force n’a pas bougé et le problème reste le même : le gouvernement doit composer, comme on le sait, avec le Sénat, donc avec la droite, qui y est majoritaire, s’il veut obtenir la majorité des trois cinquièmes au Congrès pour faire passer sa réforme constitutionnelle. Laquelle, outre la fin de l’entrée automatique des anciens présidents au Conseil constitutionnel et la réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), comprendrait désormais l’acte II de la décentralisation, la modification du référendum d’initiative partagée (RIP) et l’entrée de citoyens tirés au sort au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

    Le pouvoir doit aussi se soumettre au bon vouloir du Sénat, dont le vote conforme est nécessaire pour adopter les lois organiques. C’est-à-dire, en l’occurrence, la limitation dans le temps du cumul des mandats et la baisse du nombre de députés et de sénateurs.

    À mon avis :

    • La fin de l'entrée automatique des anciens présidents au Conseil Constitutionnel est une chimère si l'on ne repense pas l'institution dans sa globalité ;

    • La réforme du Conseil supérieur de la magistrature est un désastre complet pour l'indépendance de la justice ;

    • La baisse du nombre de parlementaires est une hérésie. Il nous faut précisément l'inverse si l'on veut avoir une chance que les citoyens soient mieux entendus et représentés ! Moins d'élus = moins de représentativité et plus de professionnalisation du rôle politique, car cela signifie moins de temps pour traiter les sujets, donc on aura des technocrates spécialisés sur des sujets précis, ignorants sur les autres sujets (ce qui laisse la porte grande ouverte aux lobbys professionnels) et loin des réalités du terrain et des citoyens par manque de temps. Il est impossible d'être à l'écoute, par téléphone, courrier, mail ou présentiel, de dizaines de milliers de personnes, ça ne loge pas dans un agenda, même en travaillant 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Il est impossible d'être proche de dizaines de milliers de personnes, de les connaître, de savoir ce qu'elles font (et je ne parle pas uniquement du travail), de savoir de quelle (absence de) régulation auraient besoin ces personnes dans leurs activités, etc. À plusieurs dizaines de milliers de personnes, on ne travaille plus à une échelle humaine, mais à une échelle industrielle avec des statistiques, des suppositions, des profils démographiques, etc., bref, des outils qui permettent de traiter de la masse ;

    • Du peu qu'on en sait à l'heure actuelle, l'acte II de la décentralisation sera de même nature que l'acte I de 1982 : un transfert de compétences à un millefeuille dépossédé des financements permettant de les exercer ;

    • La modification des modalités du RIP, le tirage au sort au Cese et la limitation dans le temps du cumul des mandats sont des hochets agités devant les citoyens. Oui, c'est intéressant pour les citoyens, mais il ne faut pas brader les autres points afin d'obtenir ces trois-là, car le deal n'est pas à l'avantage des citoyens. Il faut se méfier du miroir aux alouettes.


    Question qui tue

    Reste une interrogation (au moins). Si ça bloque sur les deux textes précités, faut-il maintenir le troisième volet : l’instauration d’une dose de proportionnelle [ NDLR : aux élections législatives ], qui relève de la loi ordinaire. pour laquelle l’Assemblée a le dernier mot ? Bayrou y tient, à sa proportionnelle. Et, pourtant, le patron des députés MoDem, Patrick Mignola, répond négativement.

    « Ce doit être tout ou rien, explique celui qui est aussi rapporteur de la réforme constitutionnelle. La révision est un bloc. Soit on vote ensemble parce qu’on est capables de mettre l’intérêt général au-dessus de l’intérêt partisan, soit la droite et le Sénat refusent de le faire et ils se tirent plusieurs balles dans le pied. Le Sénat passera pour une chambre ultra-conservatrice, qui empêche l’application des conclusions du grand débat. Ils feront des mécontents chez les Français et chez les élus locaux. »

    Chantage as usual… Déprimant…


    Comme si les Français (et les élus locaux) avaient besoin du Sénat pour être mécontents...

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 13:42:46 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?MYCtpQ
  • Vote de confiance = reconnaître ses vrais amis ?

    Aux yeux de Macron, ce scénario du vote de confiance a un autre avantage : « voir, après les élections européennes, qui est dans la majorité présidentielle et qui ne l’est pas ».

    Il s’agit surtout de clarifier les choses du côté des centristes de l’UDI et des ex-LR d’Agir, le microparti de Franck Riester, dont certains députés n’avaient pas voté le budget 2019, à commencer par l’ancienne suppléante du Premier ministre ! Mais aussi d’y voir plus clair sur le côté gauche, alors qu’une autre structure est en voie de création sous l’égide de Le Drian et de Didier Guillaume.

    Commentaire présidentiel : « Ainsi, les camps seront définis pour la seconde partie du quinquennal. Un discours de politique générale, ça sert à compter les voix, c’est fait pour ça. »

    « Les camps seront définis »… du moins jusqu’aux résultats des municipales.

    Pourquoi ai-je envie de vomir ? Le vote de confiance est un contre-pouvoir constitutionnel donné au Peuple lui permettant le contrôle de son gouvernement, pas un jouet servant à vérifier l'obédience des représentants des citoyens par le gouvernement.

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 13:09:24 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?TdmgOQ
  • Exode fiscal français

    Enfin une victoire française à l’exportation : celle des millionnaires. « Sur quinze ans, presque 20 % des millionnaires français ont fui l’Hexagone », selon une étude du Cercle des fiscalistes (« L’Opinion », 31/5). « Un phénomène inédit, que l’on ne rencontre dans aucun autre pays de l’OCDE (…), faisant de la France le premier pays exportateur de millionnaires », précisent les auteurs, qui citent le rapport de l’institut de recherche sud-africain New World Wealth.

    Ainsi, parmi les 300 plus riches résidents suisses, on trouve 54 Français, à la tête d’un patrimoine total de 82 milliards d’euros. Les auteurs concluent que, « outre la délocalisation des richesses, l’exil fiscal engendre la délocalisation des cerveaux ».

    Heureusement, ceux de Bercy restent en place.

    Attendons le prochain rapport, celui qui sera publié dans un journal de gauche et qui démontrera précisément l'inverse de celui-ci et qui sera lui-même contredit par un autre rapport qui sera lui-même… Bref, je sors le pop-corn, il n'y a pas comportement plus adapté en pareille situation.

    La tentative d'établir un lien entre richesse et intelligence est tout aussi savoureuse. D'un part, un PDG n'est pas plus intelligent que la moyenne, il est juste très bien conseillé par des dizaines de cerveaux. Malgré cela, les foirages historiques sont légions. D'autre part, les prétendus génies de la Silicon Valley sont loin de tous l'être. Uber, AirB'n'B et autres n'ont rien de génial : ils ont simplement appliqué le précepte de la désintermédiation à un maximum d'activités humaines. Moutons de Panurge, pas inventeurs. Je passe sur les désosseurs, ces prétendus entrepreneurs qui achètent à la casse des sociétés commerciales en grande difficulté, qui y appliquent des purges sociales avant de revendre la société par petits bouts. Arrêtons d'idolâtrer des médiocres anti-sociaux !

    La réaction sous-entendue du Canard, « [ Les cerveaux ] de Bercy restent en place », qui signifie qu'il faudrait réduire les impôts des milliardaires, est un non-sens. Une communauté de personnes définit une règle de vivre-ensemble. Une autre communauté, vivant juste à côté de la première, décide d'une autre règle de vivre-ensemble sur le même sujet. Pourquoi diable la seule existence de la deuxième communauté devrait contraindre la première à aligner sa règle de vivre ensemble sur la deuxième ?! Le jour où un pays légalisera l'assassinat ou le viol ou autre, les autres pays du monde en feront de même ? Ce raisonnement est rien d'autre que de la résignation. Pour moi, soit tu es bon joueur et tu acceptes qu'une personne qui a fait fortune en France s'exile, soit tu es mauvais joueur et tu le sanctionnes pour cela, mais en aucun cas tu changes ta législation, car cela serait reconnaître la loi du plus fort, ce que nos systèmes de lois et d'États sont précisément censés limités !

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 13:03:16 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?xoC9Tw
  • Un président pas très gay

    Ho, bah tiens donc… Un illustre violent à l'invective très facile est également un miséreux sentimental / social.

    En public comme en privé, Rodrigo Duterte balance le mot « homosexuel » comme on crache une insulte. Elu président de la République des Philippines en 2016, responsable de l’assassinat de 30 000 « drogués », traitant de « fils de pute » les grands de ce monde, considérant Hitler et Idi Amin Dada comme ses héros, Duterte a profité d’un déplacement à l’étranger pour faire un curieux « coming out » (« huffingtonpost .fr », 4/6).

    Prenant la parole à Tokyo, Duterte a attaqué le sénateur philippin Antonio Trillanes, son principal détracteur, dont il a coutume de rappeler l’homosexualité. « Une maladie », selon le Président. Mais, cette fois, surprise de taille, Duterte a prétendu avoir été lui-même touché par cette « maladie ». « Trillanes et moi sommes pareils, a-t-il expliqué à la communauté philippine de Tokyo, mais je me suis soigné. Je suis guéri. Je suis redevenu un homme avec l’aide de belles femmes. »

    Lors de la campagne présidentielle, celui qui prétend être « redevenu » un homme avait plaisanté sur le viol et le meurtre d’une missionnaire australienne, en 1989, dans une prison philippine : « Je me suis dit : “Putain, ils l’ont violée ! Elle était si belle. J’aurais dû passer en premier.” »

    Pour mémoire, ce sale mec règne sur plus de 107 millions de personnes…

    Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.

    Sun Jun 16 12:38:34 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?9WEbww
  • Infiltré dans l'ultradroite - Mon année avec l'alt-right | ARTE

    D'un côté, je salue la motivation et le courage de ce militant.

    D'un autre côté, je reste sur ma faim : on nous présente quelques noms connus de l'extrême droite anglaise et américaine (Steadman, Turner, Johnson, Spencer, Jorjani, Bannon, , etc.) ainsi que quelques-unes des idées habituelles dans ce milieu (guerre raciale, état ethnique, etc.) et puis… c'est tout. Rien de nouveau.

    Enfin, je trouve dommage, quand on a beaucoup filmé en caméra cachée, de ne pas diffuser la vidéo sans commentaire afin de laisser le spectateur se faire un avis sur pièce. Durant la plupart du film, Hermansson nous relate ce qu'il a vu et entendu. C'est son interprétation, nous sommes obligés de lui faire confiance. J'aurais préféré avoir des extraits vidéos plus conséquents afin de mettre les partisans de l'extrême droite face à leurs responsabilités.

    Si je connaissais le doxing (publication non autorisée de données personnelles concernant une personne ou un ensemble de personnes) depuis 2011 (dans le cadre de la publication de l'identité et de l'adresse postale de flics français par copwatch-idf), je n'avais pas compris aussi clairement l'un des objectifs de cette action (qui peut être militante ou non) : produire une répercussion sur la vie sociale des personnes qui agissent dans l'ombre voire dans une forme d'impunité, notamment à l'aide de pseudos. C'est un moyen de générer de l'auto-censure.

    Sat Jun 15 23:48:25 2019 - permalink -
    - https://www.arte.tv/fr/videos/082246-000-A/infiltre-dans-l-ultradroite-mon-annee-avec-l-alt-right/
  • Marianne et Thinkerview : illustration de la soumission de la presse par copinage idéologique

    Marianne qui fait l'éloge de Thinkerview. Que c'est beau, la soumission de la presse par copinage idéologique (on pense environ pareil, on se retrouve, on se fréquente, on ne se tire plus dessus car on se connaît environ, etc.) !

    Pour les personnes qui ne savent pas à quoi je fais référence, une petite chronologie :

    • Le 04/02/2019, Marianne publie un article qui évoque, entre autres, Thinkerview ;

    • Le 12/02/2019, Natacha Polony, rédactrice en chef de Marianne, est interrogée pour la troisième fois par Thinkerview (mes notes). Elle se fait tancer sur l'article sus-cité (à partir de la 43e minute). Elle y défend la liberté de son journaliste, la largeur de la ligne éditoriale qu'elle veut imprimer à Marianne, etc. ;

    • Le 15/06/2019 (aujourd'hui), Marianne publie un article tout bien gentil et tout bien consensuel dédié à Thinkerview. Que c'est beau !
    Sat Jun 15 14:16:50 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?uybJ3Q
  • Alain Damasio : l'intuition de la science-fiction ? [EN DIRECT] - Thinkerview

    Entretien avec Alain Damasio écrivain de science-fiction. Elle est complémentaire à celle publiée dans Siné mensuel. J'en recommande le visionnage. :)

    On notera que Thinkerview s'est mis à la promo ces derniers temps, mais de là à filmer en gros plan le livre de Damasio et à lui en faire lire un extrait…

    Mes notes :

    • Michel Foucault identifie plusieurs types de société. Société féodale jusqu'au 18e siècle. Société disciplinaire jusqu'au début des années 60-70 : l'autorité / le pouvoir est exercé sur les personnes en des lieux bien identifiés durant une période de temps bien délimitée : école, caserne, usine, prison, etc. Cette classification est complétée par Gilles Deleuze avec la société de normalisation / de contrôle dans laquelle l'autorité se dissimule, cherche à se rendre moins pyramidale, plus insidieuse, joue son rôle en permanence et en tous lieux. L'auteur prolonge cette réflexion avec la société de traces dans laquelle nous serions désormais : techno-cocon, techno-nounou, couveuse, flicage partout tout le temps, contrôle diffus pour nous apporter prétendument le bonheur ;

    • Damasio identifie plusieurs types de contrôles : le contrôle vertical (gouvernement, société commerciale, etc.). L'inter-contrôle (filmer le moindre événement dans la rue, le patron qui se renseigne sur son futur salarié, le salarié qui se renseigne sur son futur patron, la femme qui lit l'historique web de son homme, l'homme qui lit les SMS de sa femme, les voisins qui s'entre-surveillent, etc.). L'intra-contrôle (autocensure comme les fêtes du Festival de Cannes se seraient assagies par peur des fuites vidéos, frein au développement d'une pensée critique, etc.). Tout cela forme un maillage très dense où chacun dont chacun de nous est victime mais aussi acteur, ce qui explique, selon Damasio, l'absence de réel impact des publications de Snowden : le grand public s'est dit "boaaarf, on fait tous ça, c'est booon". Pour réduire l'inter-contrôle, il faut accepter de ne pas tout savoir, accepter de faire confiance (à sa femme, à ses enfants, à ses amis, etc.) et offrir la liberté aux autres** (ton enfant peut en effet consommer de la drogue, c'est son choix, si t'as fait ce qu'il faut pour lui expliquer les mauvais côtés, t'as fait ton maximum ;

    • Damasio énonce un ensemble de chiffres pour illustrer l'injustice fiscale. L'approximation est au rendez-vous. :(

      • Le taux maximal de l'IRPP est passé de 65 % à 45 % en 35 ans, pas de 60 % à 30 % (Damasio compte la flat-tax qui s'applique uniquement aux revenus des capitaux). On peut aussi regarder l'évolution de l'IRPP sur 100 ans et constater que l'écart entre le taux moyen d'imposition des 0,1 % les plus riches et celui des 90 % les moins riches s'est réduit de 15 points en 30 ans. Même chose entre celui des 1 % les plus riches et celui des 90 % les moins riches (10 points) ;

      • Les droits de succession auraient été divisés par un coefficient deux en 30 ans. Je n'ai pas retrouvé ce chiffre… Pour un héritage en ligne directe, on parle d'un taux maximal qui varie entre 40 % et 45 % sur les 30 dernières années, mais les abattements ont beaucoup évolués (et ça a profité à tous) ;

      • Le taux maximal de l'impôt sur les sociétés est bien passé de 50 % à 31 % en 33 ans… mais ça ne prouve rien : le taux de 31 % s'applique dès 38 000 € de bénéfices… si c'est ça une société commerciale appartenant à un riche… ;

      • La répartition de la valeur ajoutée entre les salariés et les actionnaires serait passée de 70 % (travail) - 30 % (capital) à 60 % (travail) - 40 % (capital) en 30 ans. Heu ? On parle d'une variation de 5 points à tout casser, pas de 10 ponts, les années 71-87 faussant. Sources : OCDE et INSEE et même le T'Chio Fakir de 2012 ;

      • Il fallait 10 ans pour acheter une maison, il en faut désormais 20. J'ai rien trouvé qui confirme cela… Je ne vois même pas de quoi on parle ? Du crédit financier qui va avec ?
    • Le fait de pouvoir paramétrer, personnaliser nos smartphones, de pouvoir choisir nos applis, de pouvoir déléguer toutes sortes de tâches à la machin, ça nous donne l'impression d'avoir du pouvoir sur notre vie, sur notre environnement proche : tout est personnalisable, quoi. Cela rend la lutte pour nos droits très lointaine, fumeuse… Ça demande beaucoup de travail alors qu'on est bercé dans le confort. Pourquoi se frotter à l'impuissance des luttes quand on peut se croire tout puissant en personnalisant ses joujous technologiques ? ;

    • Damasio fait, comme d'autres, la distinction entre la violence contre des objets (Fouquet's, par exemple) et la violence systémique contre des personnes. La violence contre les personnes est exercée majoritairement par la police, le gouvernement, les oligarques, les médias et les criminels. La violence est un processus. Les gens violent en manifestation se sont fait rejeter des dizaines de fois en entretien d'embauche, se sont fait discriminer (arabe, femme, etc.), ont du se battre pour toucher leurs indemnités chômage qu'on veut de plus en plus leur sucrer, etc. Ils constatent l'injustice fiscale (ultra-riches imposés à que dalle, etc.). Ils constatent l'échec des manifestations. Leur colère finie par sortir. Il faut regarder seulement la fin du processus pour trouver cette violence scandaleuse. De même, cette violence refoulée qui sort est une bonne chose : la colère refoulée entraîne dépression, suicide, violence conjugale, agressivité constante, etc. La violence permet de sortir l'oligarchie de l'impunité dans laquelle elle s'est réfugiée en lui faisant peur, en lui faisant se sentir vulnérable, de retour parmi nous. Il faut évidemment que cette violence s'inscrive dans une lutte plus large, avec des objectifs, une narration, des idéaux enviables, etc. ;

    • Dans le récit et la communication, pour bâtir un personnage, il faut que le récepteur (lecteur, citoyen, consommateur, etc.) s'identifie à lui. Il y a deux formes d'identification : par l'admiration (trouver des qualités que l'on aimerait avoir, comme super-héro ou superbe réussite, magnifique couple, reconnaissance sociale, etc.) ou par la familiarité (je suis normal, je vous ressemble). Exemples d'identification par l'admiration : Macron, Sarko. Exemples d'identification par la familiarité : Hollande, Cauet ;

    • Les humains retiennent mieux le chant, la poésie (grâce aux rimes), l'anecdote, une ligne narrative, d'où la proéminence de ces formes de communication dans de précédentes civilisations.
    Mon Jun 10 21:07:06 2019 - permalink -
    - https://videos.thinkerview.com/w/crBzaLgXkLYtFzkbcLW3an
  • Mes notes du Siné Madame d'avril 2019

    Il s'agit du premier numéro de ce journal de la même maison que Siné mensuel qui se présente comme satirique, sociétal et entièrement écrit et dessiné par des femmes. Oui, quand des hommes font des trucs entre eux sans laisser entrer des femmes dans le groupe, on dit qu'ils sont exclusifs, qu'il s'agit de non-mixité subie et c'est très très mal. Quand des femmes font des trucs entre elles sans laisser entrer des hommes dans le groupe, c'est de la non-mixité voulue et c'est socialement valorisé… Néanmoins, lisons et faisons-nous un avis sur pièce.

    Mes notes :

    • Andropause ou syndrome du déficit androgénique lié à l'âge chez l'homme : baisse progressive de la testostérone à partir de la cinquantaine. Cela peut entraîner réduction de la masse musculaire, augmentation de la graisse, ostéoporose, troubles de l'humeur, bouffées de chaleur, dépression, baisse du désir sexuel, troubles de l'érection (même si le désir permet de compenser la baisse d'hormones, donc de ne pas avoir ces troubles), etc. ;

    • Le papillomavirus, que l'on associe trop souvent au seul cancer du col de l'utérus, peut provoquer des cancers de la gorge ou de l'anus. Les hommes sont donc également concernés, notamment les homosexuels ;

    • Sine Madame, comme d'autres, analyse un curieux écart publié dans la dernière enquête sérieuse sur la sexualité des Français (Contexte de la sexualité en France, 2006) : en moyenne, les femmes déclarent 4,4 partenaires sexuels au cours de leur vie. Les hommes en déclarent 11,6. Soit l'homosexualité est bien plus répandue qu'on ne le croit, soit l'enquête n'est pas représentative d'un point de vue de l'âge (plus de vieux hommes que de vieilles femmes), soit il y a des menteurs. Ça peut être des hommes (qui veulent conserver leur statut de queutard), des femmes (qui ne veulent pas passer pour des salopes)… ou les deux. Quand l'imaginaire collectif et les rôles genrés influent sur les stats ;

    • Siné Madame nous rappelle qu'au Moyen Âge, les noms de métiers disposaient d'un masculin et d'un féminin : on pouvait être autrice, tavernière, peintresse, bourrelle, philosophesse. L'usage exclusif du masculin a commencé au 17e siècle, encouragé, entre autres, par les bourgeois de l'Académie française qui jugeait le féminin moins noble. Jugesse, notaresse, mairesse, etc. continuaient à être utilisés au 18-19e siècle. Certains noms de métiers féminins ont été donnés à des machines : moissonneuse, faneuse, balayeuse, etc. D'autres ont été donnés à la « femme de » : avant, une jugesse était une juge, pas la femme d'un juge, une ambassadrice était une ambassadeur à part entière, pas la femme au foyer d'un ambassadeur, etc. Bref, ceux qui pensent que l'Académie française a fait un grand pas en avant en ce début 2019 en reconnaissant les noms de métiers féminins se trompent : nous sommes revenus dans le passé.


    L'enfant et la louve

    J'ai lu le courrier des lecteurs dont le thème majeur est, en gros : « Mais on n' y comprend rien/ on sait plus comment vous causer/ draguer/ c’est quoi la méthode, merde! » Pour y répondre, j’ ai pastiché ce finaud de La Fontaine. À la manière de celui qui se servait des animaux pour instruire les hommes, voici la fable L’Enfant et la Louve.

    Hugo, mon neveu de 8 ans et moi,
    Nous nous promenions à la campagne,
    lorsque surgit une louve d’un fourré.
    Plantée face a nous, le regard furieux et
    l’air assez affolé
    Pour qu’Hugo, enfant de la ville, soit
    pris d’effroi.
    (N’ayant plus fait de poésie depuis le
    CE2, je reprends la prose.)
    « Alors, mon chéri, commence par la
    regarder droit dans les yeux. Et parle.
    C’est pas tant qu’elle comprend le
    français, mais elle entend le son de ta
    voix. Ni agressif, ni apeuré, montre-lui
    qu’elle t’intéresse.
    Si elle s’approche, la queue battante,
    laisse-la venir. Elle s’habitue a ton
    odeur, voilà. Regarde, elle semble même
    séduite, c’est bien. À présent, tu peux la
    caresser puisqu’en venant aussi près,
    elle te l’autorise.
    Pas sur la tête, malheureux ! Je
    comprends, elle est séduisante et douce,
    cette tête, mais vous n’êtes pas
    apprivoisés encore. Tu ne voudrais pas
    la dominer, n’est-ce pas?
    Oui, sur l’épaule, c’est bien, c’est
    respectueux.
    Si elle grogne, réponds-lui. Dis-lui
    d’une voix forte que non, elle n’a pas
    à te faire peur.
    Et si elle reste à distance, alors accepte
    la frustration, tes doigts ne connaîtront
    pas la suavité de sa fourrure, il faut
    renoncer à devenir son ami : elle a le
    droit, parce que, vois-tu, l’amitié, c’est
    un truc qui se danse à deux. »

    Hugo a très bien compris. Et vous ?

    Mon Jun 10 12:10:05 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?e7jr2g
  • Analyses des élections européennes 2019 : il s'agirait de grandir !

    LREM qui se réjouit de finir quasiment premier ex aequo avec le RN aux élections européennes… Quand il te reste uniquement la sémantique pour continuer de convaincre que tu as des biceps sur-développés… Lamentable… Ceci dit, factuellement, ce n'est pas faux : les deux partis auront 23 sièges chacun au Parlement européen (après le Brexit, 21 pour LREM et 22 pour le RN en attendant source, source 2). Ce qui va faire la différence, c'est les alliances. LREM a rejoint l'ALDE pour un total de 106 sièges, le RN a rejoint l'ENF pour un total de 58 sièges (source). Tu le vois mieux, le rapport de force ? Tu le vois mieux que le RN ne va pas changer le rapport de force au Parlement européen ?

    Macron qui, selon le Canard enchaîné du 29 mai 2019, se réjouit de la bipolarisation du paysage politique français entre RN et LREM… D'un certain côté, il a raison : cela lui assure son fauteuil et ses privilèges… … … jusqu'au basculement dans le gouffre. Comment peut-on se réjouir d'une situation qui ressemble plutôt à la méthode Coué « jusque-là tout va bien… jusque-là, tout va bien… jusque-là… » ?! C'est cela, être responsable ?! Comment peut-on se réjouir de la réduction de la qualité du débat politique ?! On va se manger de l'enfumage "moi le gentil Macron versus le méchant RN" et se farder les régressions sociales qui vont avec pendant encore longtemps… Bon sang…

    Les journalistes, même de journaux que je respecte, comme le Canard, qui font des comparaisons à tout-va entre les résultats de la dernière présidentielle, des dernières législatives, des européennes actuelles et des prochaines municipales, et qui nous expliquent que, dans le fief de Hollande, c'est le RN qui l'emporte (sous-entendu : c'est rien que de la faute à Hollande) et que dans la région de Wauquiez, LR divise son score par deux par rapport à 2014 (sous-entendu : c'est rien que la faute à Wauquiez) et que…, vous n'avez pas autre chose à écrire ?! Vous n'en avez pas marre d'additionner des courgettes avec des voitures pour obtenir l'âge du capitaine sans même vous demander s'il est intéressant de calculer l'âge du capitaine ?! Dans toutes les élections que vous mélangez, ce ne sont pas les mêmes candidats (et ça a de l'importance vu que, dans l'imaginaire de la 5e Ripoublique, la présidentielle repose sur un homme providentiel) ni les mêmes enjeux (on ne devrait pas calquer les enjeux nationaux sur l'UE, mais définir une feuille de route indépendante des enjeux nationaux avec, pourquoi pas, des candidats européens, pas nationaux) ni le même mode de scrutin (les électeurs, pas idiots, savent qu'ils peuvent faire passer le RN ou les Verts lors d'une élection proportionnelle, donc ils se mobilisent) !

    Les écolos qui se présentent désormais comme la 3e force politique de France… Ils sont membres d'un groupe de 74 députés européens… Autant dire qu'ils sont minoritaires face au PPE, aux S&D et à l'ALDE, donc que leur marge de manœuvre va être très limitée…

    Je préfère constater que LREM a rejoint le groupe parlementaire ALDE, que cela forme une troisième force au Parlement européen qui nuance avec l'habituel bipartisme PPE-S&D. Ça peut être intéressant, car dans mes combats passés (ACTA, neutralité du net, etc.), l'ALDE a souvent été une petite réserve de voix… même si ce groupe s'est souvent aligné sur les libéraux du PPE…

    Je préfère constater également, qu'avant, le RN n'avait pas de groupe au Parlement européen, alors qu'aujourd'hui, le RN a rejoint l'ENF de Salvini (et un peu de l'Autriche et de la Belgique)… J'imagine que, comme au Parlement français, former un groupe offre des possibilités d'action supplémentaires (au niveau français, cela octroie du temps de parole, des contre-pouvoirs, etc.).

    Il s'agirait de grandir.

    Sun Jun 9 16:51:11 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?6McCOw
  • Le secret des sources cuit à l’étouffée

    Pas moins de huit journalistes ont été conviés, ces derniers jours, par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Et ce n’était pas pour prendre le thé mais pour les interroger sur leurs sources, alors même que la loi reconnaît à la presse le droit de les garder secrètes !

    Les services et les magistrats du parquet sont sur les dents depuis que Disclose, « Quotidien », Radio France et « Le Monde » ont publié des informations gênantes sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et sur l’affaire Benalla. Dans le premier dossier, il s’agit d’une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale » ouverte par le parquet de Paris et punissable de 7 ans d’emprisonnement.

    Il est reproché aux confrères d’avoir diffusé une note classifiée de la Direction du renseignement militaire adressée au président de la République. Ce document prouve que les canons de 155 Caesar vendus par la France aux Saoudiens ont servi à bombarder des populations civiles au Yémen.

    La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a justifié, sur Europe 1 (23/5), la convocation des journalistes, jugeant qu’il n’était « pas normal » qu’« une note classée secret-défense se retrouve dans la nature ». La vraie question est pourtant tout autre : était-il ou non légitime d’informer les lecteurs que nos « amis » de Riyad utilisaient l’artillerie made in France pour massacrer hommes, femmes et enfants ? Sibeth Ndiaye s’est bien gardée de la poser et d’y répondre…

    +1 avec le Canard : ces questions sont, en effet, prioritaires. Est-il normal que la France vende ce type d'armes à ce type de pays ? Est-il normal qu'elle reste inactive quand elle détient les preuves que les armes vendues sont utilisées à mauvais escient (en admettant qu'il y ait un "bon" usage des armes…) ? Est-il légitime ou non que la presse informe le citoyen de la merde que les politiciens sèment dans le monde en son nom ? Tout ça est bien plus intéressant, et permet de relativiser le secret-défense.


    « Le Monde » est ciblé, lui, pour avoir évoqué le rôle de Chokri Wakrim, un militaire des forces spéciales dont le nom est apparu à plusieurs reprises dans le dossier Benalla. Pas de bol : une loi de 20l6, votée sous François Hollande, punit de 5 ans de taule « la révélation ou divulgation de toute information qui pourrait conduire, directement ou indirectement, à l’identification d’une personne comme membre des forces spéciales ». En somme, il suffit que le premier venu soit affecté aux forces spéciales ou dans un service de renseignement (c’est la même loi) pour qu’il puisse faire les 400 coups sans que jamais les journalistes aient le droit de s’intéresser à lui**.

    Une forme d'impunité inacceptable, en somme.


    De quoi susciter bien des vocations…

    Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.

    Sun Jun 9 13:54:17 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?z3DHTg
  • Cortisone le glas

    C'est marrant : les supermarchés ne sont jamais en pénurie de Coca, mais, pour les médicaments c'est une autre limonade. Cette fois, c’est la cortisone qui manque, depuis des semaines, dans les pharmacies. Cet anti-inflammatoire est indispensable à des millions de patients, mais pas aux labos — Sanofi ou Biogaran — qui les produisent. Ce vieux médoc n’est vendu que 2 ou 3 euros la boîte. Pas de quoi motiver les industriels, qui ont tous invoqué — quel hasard ! — un retard de fabrication. «

    Convoqués à l’Agence du médicament, les labos ont promis de procéder à des « importations ». Tel le nuage de Tchernobyl, la pénurie s’est arrêtée à la France : d’autres pays étaient bien approvisionnés par les mêmes fabricants… A en croire les labos, tout rentrera dans l’ordre d’ici à la fin juin. Avant la prochaine crise (cardiaque) ?

    Ça fait deux fois en un an que je prends conscience que la France manque d'un médoc' totalement commun… Cela illustre que la pénurie de médocs a été multipliée par 10 en 10 ans… L'ANSM en est à tenir une liste des médocs en rupture ou en tension d'approvisionnement dont la pénurie peut être fatale ou réduire la probabilité d'une guérison…

    De l'autre côté, on a des médocs dont la R&D a été rentabilisée qui sont toujours vendus hors de prix…

    Un pays dit développé est en pénurie de médocs nécessaires, mince, alors ! Moi qui pensais que Saint Marché s'occupait de tout ça avec sa main invisible qui fait naître l'intérêt commun à partir de la somme des intérêts individuels et qui fourni une offre à toute demande. Je suis un peu déboussolé que ça ne soit pas le cas et qu'il ait fallu un petit rappel à l'ordre de la mézante puissance publique qui trouble le gentil Saint Marché afin que les choses rentrent dans l'ordre (au sujet de la cortisone)…

    Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.

    Sun Jun 9 13:37:54 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?6uYmxA
  • Vague idée de la répercussion du coût du protectionnisme économique américain

    Avant de partir quatre jours en visite au Japon — où on lui présentera le nouvel empereur et où il jouera au golf avec le Premier ministre, Shinzo Abe —, Trump a menacé la Chine d’alourdir encore les taxes à l’importation.

    Elles seraient portées à 25 % sur 300 milliards de dollars de produits (dont les téléphones portables et les ordinateurs). Pour assurer aux citoyens américains qu’à ce petit jeu ils ne risquent rien.

    Or c’est faux, démontre « Le Figaro » (25/5) : selon une étude de la Réserve fédérale, le surcoût moyen par foyer US dû aux nouveaux droits de douane a été de 414 dollars en 2018, de 831 dollars cette année et sera « nettement plus » élevé si Trump applique ses dernières menaces.

    Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

    Quand tu vois qu'en France, ça fronde pour quelques centimes de taxe soda, pour 60 € d'APL, et pour quelques centaines d'euros de CSG, tu te dis que nous ne sommes pas prêts pour la baisse de pouvoir d'achat induite par le protectionnisme économique (et là, on va m'expliquer que ce n'est pas comparable, que pour la bonne cause du protectionnisme les gens comprendront, blablabla).

    Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.

    Sun Jun 9 13:20:01 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?1rC4nQ
  • Les Prud'hommes virent les ordonnances Macron - GuiGui's Show

    Suite :

    En quelques mois, 12 conseils de prud’hommes ont eu le toupet de violer les ordonnances Pénicaud en accordant à des salariés licenciés des indemnités supérieures au plafond fixé par le Code du travail Macron. il fallait que ça cesse. Ce ne sera pas pour tout de suite, mais c’est bien parti : le 23 mai, devant la cour d’appel de Paris, le parquet s’est empressé d'obéir au gouvernement et d’exiger le respect du « barème Macron ». Lequel, selon six syndicats, ne respecte pas la législation internationale du travail.

    Décision le 25 septembre ; les syndicats sauront alors qui commande ici.

    Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.

    Sun Jun 9 13:14:38 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?5-tOAQ
  • Déconnage immédiat…

    Le territoire américain commence-t-il aux portes d'embarquement des aéroports européens ?

    Missionné par son université pour participer à un colloque aux Etats-Unis, Michel, 67 ans, s’apprête à embarquer, avec son épouse, sur le vol Paris-New York au départ de Roissy. C’est alors qu’il a la désagréable surprise de devoir se soumettre à une fouille inopinée. Bagage à main litigieux ? Geste déplacé ? Que nenni ! Notre universitaire a tout bonnement été tiré au sort parmi les voyageurs de ce vol Air France-Delta Airlines. La routine…

    Michel se plie de bonne grâce au contrôle et demande l’autorisation, sitôt ses affaires déposées sur la table de fouille, de prévenir sa femme — laquelle se trouve déjà sur la passerelle d’embarquement. Demande refusée. Qu’à cela ne tienne, Michel se met à crier : « Attends-moi, je suis contrôlé. » Et d’ajouter, sur le ton de la plaisanterie : « Je dois avoir l’air d’un terroriste ! » Mauvaise idée… Aussi sec, l’un des superviseurs de la société chargée de la sécurité du vol, ICTS, alerte le comptoir Delta Airlines : « Ce monsieur a déclaré à plusieurs reprises être un terroriste et une menace pour ce vol. »

    « Mes propos ont été mal interprétés, plaide Michel. Je blaguais pour détendre ma femme. » Las ! La responsable au sol de la compagnie tranche : « Vous êtes sur une compagnie américaine. On ne plaisante pas. » Et, sur-le-champ, signifie à notre farceur non seulement un refus d’embarquement, mais aussi une interdiction de vol sur Delta Airlines pour une durée indéterminée. Et pourquoi pas une séance d’humiliation publique, pendant qu’on y est ? Tiens, c’est une idée ! Le chef d’équipe du « programme de conseil en immigration », mis en place à Roissy par les douanes américaines, obtient dans la foulée l’annulation immédiate de l’Esta (autorisation de voyage sans visa) de Michel. Ce qui, jusqu’à nouvel ordre, empêche ce dernier de se rendre aux Etats-Unis.

    Sous bonne escorte, notre passager, abasourdi, est finalement conduit dans les locaux de la police aux frontières de Roissy… Qui demande (avec succès) au parquet de Bobigny le classement sans suite de cette affaire… « faute de preuves suffisantes ».

    Fin de l’histoire ? Pas vraiment. « Toutes les démarches que j’ai entreprises pour obtenir réparation sont restées veines », peste Michel. La compagnie Delta Airlines, invoquant un billet acheté en France, renvoie le dossier à Air France, lequel ne « peut » indemniser Michel car « les causes [du] refus [d’embarquement sont] totalement hors de [son] contrôle et indépendantes de [sa] volonté ». Circulez !

    Le ministère français des Affaires étrangères a, quant à lui, apporté cette réponse à Michel : « Suite à un accord passé, en 2010, entre les autorités américaines et plusieurs gouvernements européens, dont la France (…), des agents douaniers américains sont effectivement déployés dans les aéroports européens et notamment celui de Roissy. Ils peuvent intervenir en amont et ont toute latitude pour décider de l’entrée ou non des touristes étrangers sur le territoire américain. »

    Celui-ci commence donc aux portes d’embarquement des aéroports européens.

    Vite, une guérite !

    J'ignorais l'existence de cet accord de 2010. :O

    Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.

    Sun Jun 9 13:10:13 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?CvhUJg
Links per page: 20 50 100
◄Older
page 91 / 279
Newer►
Mentions légales identiques à celles de mon blog | CC BY-SA 3.0

Shaarli - The personal, minimalist, super-fast, database free, bookmarking service by the Shaarli community