Ho, bah tiens donc… Un illustre violent à l'invective très facile est également un miséreux sentimental / social.
En public comme en privé, Rodrigo Duterte balance le mot « homosexuel » comme on crache une insulte. Elu président de la République des Philippines en 2016, responsable de l’assassinat de 30 000 « drogués », traitant de « fils de pute » les grands de ce monde, considérant Hitler et Idi Amin Dada comme ses héros, Duterte a profité d’un déplacement à l’étranger pour faire un curieux « coming out » (« huffingtonpost .fr », 4/6).
Prenant la parole à Tokyo, Duterte a attaqué le sénateur philippin Antonio Trillanes, son principal détracteur, dont il a coutume de rappeler l’homosexualité. « Une maladie », selon le Président. Mais, cette fois, surprise de taille, Duterte a prétendu avoir été lui-même touché par cette « maladie ». « Trillanes et moi sommes pareils, a-t-il expliqué à la communauté philippine de Tokyo, mais je me suis soigné. Je suis guéri. Je suis redevenu un homme avec l’aide de belles femmes. »
Lors de la campagne présidentielle, celui qui prétend être « redevenu » un homme avait plaisanté sur le viol et le meurtre d’une missionnaire australienne, en 1989, dans une prison philippine : « Je me suis dit : “Putain, ils l’ont violée ! Elle était si belle. J’aurais dû passer en premier.” »
Pour mémoire, ce sale mec règne sur plus de 107 millions de personnes…
Dans le Canard enchaîné du 5 juin 2019.