Je comprends pas… On a un nouveau médoc' contre l'Hépatite C, le Sovaldi, dont le prix de vente n'est pas calqué sur le coût de sa R&D mais sur des prix psychologiques. Exemple : aux USA, Gilead, le labo pharma à l'origine du médoc' a conduit des sondages auprès de médecins, d'assurances et de l'opinion publique pour en déduire qu'au-delà de 70000 €, il perdrait le soutient des leaders d'opinion. :O Alors qu'en vendant le traitement à 100 € auprès des 150 millions de malades dans le monde, la R&D serait rentabilisée ! Source : le Sénat américain rapporté par Envoyé Spécial du 11 février cité par le Canard. Sérieusement ?!
À mettre en parallèle de : « Le chiffre d’affaires de Gilead a plus que doublé en un an, grâce au seul Sovaldi. Le laboratoire affiche un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars au troisième trimestre, soit 45% de ses recettes. »
La France, notamment le Comité économique des produits de santé rattaché au ministère de la Santé, l'a négocié à 41000 €. Sauf que, c'est trop cher, trou dans la Sécu, tout ça donc on ordonne aux médecins de ne pas en prescrire à tout le monde. Déjà, je pige pas comment un médecin peut accepter moralement de faire le tri. Ensuite, l'hépatite peut évoluer en cirrhose ou en cancer, des trucs plutôt irréversibles qu'il faudra soigner en continu, ce qui engendrera plus de frais pour la même Sécu. À quoi ça sert de payer moins aujourd'hui pour payer plus demain avec plus de souffrances ? Je pige pas.
D'autant que le Ministère pourrait faire tomber le brevet de Gilead par le mécanisme de « licence d'office » prévu par le Code de la propriété intellectuelle mais ça necessite que l'intérêt de la santé publique soit en jeu + quantité ou qualité insuffisantes ou prix exhorbitant. Mais, comme d'hab, le labo pasContent pourra contre-attaquer la décision, machin machin.
Comme le titre le Canard Enchaîné du 15/06/2016, on est en présence d'une maladie du profit.