C'est marrant : les supermarchés ne sont jamais en pénurie de Coca, mais, pour les médicaments c'est une autre limonade. Cette fois, c’est la cortisone qui manque, depuis des semaines, dans les pharmacies. Cet anti-inflammatoire est indispensable à des millions de patients, mais pas aux labos — Sanofi ou Biogaran — qui les produisent. Ce vieux médoc n’est vendu que 2 ou 3 euros la boîte. Pas de quoi motiver les industriels, qui ont tous invoqué — quel hasard ! — un retard de fabrication. «
Convoqués à l’Agence du médicament, les labos ont promis de procéder à des « importations ». Tel le nuage de Tchernobyl, la pénurie s’est arrêtée à la France : d’autres pays étaient bien approvisionnés par les mêmes fabricants… A en croire les labos, tout rentrera dans l’ordre d’ici à la fin juin. Avant la prochaine crise (cardiaque) ?
Ça fait deux fois en un an que je prends conscience que la France manque d'un médoc' totalement commun… Cela illustre que la pénurie de médocs a été multipliée par 10 en 10 ans… L'ANSM en est à tenir une liste des médocs en rupture ou en tension d'approvisionnement dont la pénurie peut être fatale ou réduire la probabilité d'une guérison…
De l'autre côté, on a des médocs dont la R&D a été rentabilisée qui sont toujours vendus hors de prix…
Un pays dit développé est en pénurie de médocs nécessaires, mince, alors ! Moi qui pensais que Saint Marché s'occupait de tout ça avec sa main invisible qui fait naître l'intérêt commun à partir de la somme des intérêts individuels et qui fourni une offre à toute demande. Je suis un peu déboussolé que ça ne soit pas le cas et qu'il ait fallu un petit rappel à l'ordre de la mézante puissance publique qui trouble le gentil Saint Marché afin que les choses rentrent dans l'ordre (au sujet de la cortisone)…
Dans le Canard enchaîné du 29 mai 2019.