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  • Apple News en prend plein la pomme

    Ils espéraient tous en croquer, mais ils déchantent. L’agrégateur d’infos d’Apple, Apple News, déçoit les éditeurs de presse qui espéraient se refaire la cerise avec l’application de la marque à la pomme. Las ! trois mois après son lancement aux Etats-Unis, en Australie et en Grande-Bretagne, les revenus sont maigres, et d’autant plus maigres qu’Apple se garde jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires généré par les abonnements. Sans oublier les fichiers des clients et leurs numéros de carte bancaire. Les éditeurs se retrouvent comme les reines des pommes. Apple, ç’a eu payé ?

    Les éditeurs français, en tout cas, sont prévenus.

    Tu veux dire que ça se déroule comme avec iTunes et comme avec l'App Store ?! Incroyable, Apple n'a pas changé de modèle économique depuis plus de 15 ans ! Peut-être parce que ça lui profite ? Totalement incroyable. Et l'intermédiaire qu'il est détient les informations cruciales (fichier client). Oui, c'est le cas de tous les intermédiaires qui ont envahi notre vie. Notons que la presse papier externalise la gestion de sa base d'abonnés, et que cela leur a posé un pépin en 2016.

    La presse se réveille, incroyable.

    Dans le Canard enchaîné du 3 juillet 2019.

    Mon Jul 15 10:23:24 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?DKGrPw
  • Changer le monde, qu’ils disaient

    Ils ont poussé leur cri, fait connaître leur révolte, rédigé des rapports qui furent autant de brûlots, pétitionné à qui mieux mieux. Ils ont fustigé leur école, sa « violence symbolique », sa « ritualisafion de l’angoisse ». Fichtre. Ils étaient opposés à la notation et ont même fait annuler leur classement de sortie. Tout ça pour ça.

    Ha bah si tu ne cites pas un peu de Bourdieu, tu ne peux pas être membre de l'élite. Mais après, tu découvres le contrôle social présent dès l'origine de l'école moderne, et encore après, quand t'as un travail enviable, tu te dis que, finalement, ça a du bon, la reproduction sociale.


    Aujourd’hui, les énarques mutins de la promotion Senghor (2002-2004) sont de gentils petits, raconte « Challenges » (27/6) dans une amusante enquête. L’un des leurs, Emmanuel Macron, est à l’Elysée. Il y a fait venir ses potes Aurélien Lechevallier, conseiller diplomatique, Jérôme Rivoisy, à la Direction générale des services, Franck Paris, conseiller Afrique, Stanislas Cazelles, conseiller outre-mer, Marie Fontanel, au pôle santé. Tous ces grands révoltés semblent ne pas trop mal s’habituer aux ors du palais présidentiel. Sibyle Veil est pédégée de Radio France, Amélie Verdier est directrice du budget. Dans le privé, les Senghor tentent de se remettre comme ils peuvent du stress post-traumatique ressenti à la sortie de leur école.

    Sébastien Proto est directeur de la stratégie et membre du comité exécutif de la Société générale. Marguerite Bérard-Andrieu, major de la promo, dirige les réseaux BNP Paribas. Boris Vallaud, Romain Grau, Olivier Becht et Julien Aubert sont députés. Gaspard Gantzer, dernier dircom de Hollande, est candidat à la Mairie de Paris. Le fait de n’avoir aucune chance ne le refroidit nullement. N’ a-t-il pas dirigé le service de presse de la Mairie de Paris à l’époque de Delanoë ?

    Les bourgeois, c’est comme les cochons…

    Je mets de côté ces noms. C'est toujours utile après coup pour identifier qui tire les ficelles, quels sont les réseaux d'influence, et pour contre-argumenter à propos des gouvernements prétendumment constitués de personnes provenant de la société civile (voir : 1er gouvernement Philippe, 2e gouvernement Philippe).

    Dans le Canard enchaîné du 3 juillet 2019.

    Mon Jul 15 10:10:02 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?VjXB5w
  • Les poissons en discothèque

    Je découvre la pollution sonore des océans par les navires de commerce, la prospection pétrolière, etc. Cela génère du stress voire des lésions auditives chez les animaux. Ça les désoriente puisque ça brouille leur sonar interne. Ça atrophie leurs facultés de communication (portée réduite, obligation de changer de fréquences pour échanger entre eux, etc.).

    Vous vous imaginez, enfermé dans une pièce sombre, avec une sono a trois cents décibels,sans pouvoir sortir ? Les poissons, dans la mer, c'est ça, désormais.

    C'était pendant notre dossier sur « Les vraies dents de la mer », la pêche électrique. Je prenais mon petit déj à l’Assemblée, un peu dans le gaz, à la table d’à côté Cédric Villani s’en allait. Il est bizarre, comme député, il s’habille bizarre, il parle bizarre. Mais y a sans doute un paquet de monde qui me trouve, moi aussi, bizarre comme député. Ça incline à la tolérance. « Tiens, François, je te présente Aurore Morin. Elle s'occupe d'une ONG, l'IFAW, un Fonds international pour le bien-être animal… »

    J’aime bien ça, qu’on me fasse la conversation pendant que je trempe ma tartine dans le café au lait : pas de temps perdu ! Elle m’a donc causé du trafic d’ivoire, des reventes interdites en France, du contournement sur Internet, et — ça rentrait dans notre sujet — de la « pollution sonore des océans ».

    Ma prise de notes était sommaire, avec le croissant au beurre dans une main, Cyril a donc rappelé Céline Sissler-Bienvenu, la directrice de l’antenne française d’IFAW…

    En 2001, après le 11 septembre, des chercheurs ont mesuré le taux de stress des mammifères marins autour de New York. Ils se sont aperçus que celui-ci avait baissé. Ils ont tout de suite fait la corrélation avec la baisse du fret maritime, qui s'était nettement ralenti dans la foulée des attentats : les sources sonores des bateaux provoquaient le stress des mammifères. C’est à partir de là, en gros, qu'on a commencé à travailler sur la pollutian sonore des fonds marins. Aux Etats-Unis, les premières autopsies des dauphins et baleines échoués sur les plages ont montré une chose étonnante : certains avaient des lésions auditives, des hémorragies cérébrales dans les zones concernées par l'ouïe. En étendant ces recherches, on a obtenu les mêmes résultats dans plusieurs régions du monde.

    On a fini par comprendre : ils s'échouent parce qu'ils cherchent à échapper au bruit. Chez nous, le sens le plus développé, qui nous sert a tout instant pour nous repérer, c'est la vue. Chez eux, c'est l'ouïe. Ils fonctionnent par écholocation, et avec une pareille nuisance sonore, ils sont perdus. Ils ne savent plus où aller.

    Ce qu'il faut savoir, c'est qu'un bruit peut se propager dans un océan entier, il se diffuse beaucoup mieux dans l'eau que dans l’air. Deux baleines bleues sont capables de communiquer d'un océan à un autre ! Ou plutôt étaient capables. On estime qu'aujourd'hui leur portée est réduite de 90 %… Imaginez une discothèque, avec de la musique très, très forte, dont les portes sont fermées et dont vous ne pourriez jamais sortir : pour les poissons, la pollution sonore, c'est exactement ça.

    D’où il vient, ce bruit ? Du fret maritime, d'abord. Du bruit des moteurs, bien sûr, mais aussi des bulles : quand les hélices tournent, elles forment des millions de bulles. Quand celles-ci éclatent, elles créent des ondes qui peuvent parcourir des centaines de kilomètres. Et on a 60 000 navires qui sillonnent la mer chaque jour, un peu partout autour du globe. 10 % de ces navires provoquent 90 % du bruit, parce qu'ils sont trop vieux, mal entretenus… Le bruit, il vient des sonars de la marine, aussi. Ils sont extrêmement puissants. Mais là, quand on veut en savoir plus, on se heurte à la Grande Muette. Pas moyen de discuter. Enfin, il y a la prospection sismique sous-marine. Ceux qui cherchent du pétrole, en gros. Là, c'est ponctuel, mais c'est très, très violent.

    Au-delà des mammifères, toute la faune est touchée, jusqu'aux crustacés. Toute la chaîne alimentaire, en fait, y compris les hommes puisque les niveaux de pêche diminuent a cause de ça. Et le nombre de dauphins qui s'échouent sur les plages ne cesse d’augmenter. On en a vu huit cents en France cette année. »

    Mouais… Le niveau des pêches diminue surtout à cause du productivisme qui ne laisse pas le temps à la poiscaille de forniquer. La pollution sonore, ça joue, je ne dis pas, mais moins, je pense.


    Que faire, alors, on lui demande ?

    « La chance qu'on a, c’est qu'on peut facilement identifier les 10 % de bateaux les plus bruyants. Mais personne ne pense encore vraiment la pollution sonore comme une vraie pollution. On peut aussi réduire la vitesse des bateaux, ce qui fait baisser le niveau de bruit, et de consommation de carburant, au passage… Pour l'instant aucun cadre ne réglemente ça. En tout cas, on en est persuadés : la pollution sonore, c'est une menace émergente. Mais contrairement aux autres formes de pollution, ou au changement climatique, on peut la réduire très rapidement. »

    Pour une fois, ça nous changeait du destin habituel…

    Dans le numéro 88 (janvier-avril 2019) de Fakir.

    Sun Jul 14 12:15:47 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?33Iheg
  • Boeing interdit aux femmes

    Les femmes pilotes vont-elles être bientôt interdites de voler sur les 737 Max ? Depuis que l’avion phare de Boeing est cloué au sol, après deux crashs qui ont causé la mort de 346 personnes, on en apprend de belles.

    Les pilotes se plaignent d’abord que, contre tous les usages, le constructeur américain ne les ait pas avertis de la présence d’un logiciel anti-décrochage, le MCAS, pour économiser une coûteuse formation sur des simulateurs.

    Ils ont reçu, le 19 juin, le renfort d’un retraité des plus célèbres, Chesley Sully Sullenberger, l’homme qui a posé son Airbus A320 en panne de moteur sur l’Hudson en 2009.

    Sully a assisté à une reconstitution des vols mortels et a assuré, devant la Chambre des représentants qu’il avait compris « comment les équipages ont pu être submergés d’alertes et d’avertissements sans avoir suffisamment de temps pour régler le problème » (« Wall Street Journal », 19/6).

    Non seulement ils n’avaient pas été formés à de tels incidents sur simulateur, mais, en sus, le manuel de bord rédigé par Boeing, après le premier crash du Max, recommandait, en cas de malfonctionnement du logiciel, de le débrancher. Et de stabiliser l’avion manuellement avec une roue et une manivelle censée agir sur le stabilisateur de queue pour aider à changer l’angle du nez de l’avion.

    Ou comment, de l’avionique la plus sophistiquée, on revient à de la mécanique basique. Problème, pour tourner une roue à la manivelle, il faut avoir du temps et, surtout, une force physique considérable quand l’avion pique du nez à pleine vitesse.

    Lors d’un test, en mai, deux pilotes hommes ont eu la plus grande difficulté à bouger quoi que ce soit. D’où la question : les femmes pilotes ont-elles la puissance musculaire nécessaire pour l’exercice ? D’où la nécessité de faire passer les pilotes par des simulateurs. « Ils doivent développer une mémoire musculaire de leurs expériences afin qu’elle leur soit immédiatement accessible à l’avenir », a plaidé Sullenberger.

    Développer une mémoire musculaire ?! :O C'est similaire à la mémoire de l'eau prônée par les homéopathes, j'imagine ?


    Boeing, pour l’heure, juge que les pilotes n’ont pas besoin de simulateurs et que visionner une vidéo leur suffira. Il n’est pas prévu non plus de tester leur force, ni même d’avoir un débat public sur ce sujet, histoire de ne pas tomber dans le « sensationnalisme ». Et, pour que ses avions ne tombent pas par terre, qu’a prévu le constructeur de Seattle ?

    Heu, ça va bien, le Canard enchaîné ?! Un constructeur préconise un contournement manuel afin d'économiser des sous (déjà, c'est hallucinant), ce contournement nécessite une musculature (les lois de la physique sont incontournables, elles), et t'en conclus que les femmes pilotes vont être exclues ?! Soit tu fais de l'interprétation malsaine, soit c'est vraiment ce qui est envisagé chez l'équipementier ou dans les compagnies aériennes. Dans les deux cas, c'est triste et c'est du n'importe quoi…

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 22:19:38 2019 - permalink -
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  • Huawei a déjà des antennes en France…

    Chassez-le par la porte, il revient par la fenêtre ! Alors que Bercy tente de réfréner les ardeurs de Huawei en France, le géant chinois des télécommunications lorgne toujours les cercles de pouvoir. Invités le 8 juillet par l’équipementier à sa troisième « soirée singulière » au musée du Quai Branly, Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher, sa secrétaire d’Etat, ont jugé plus sage de décliner.

    Plusieurs membres de cabinets ministériels ont également été approchés par le communicant Xavier Hurstel afin de participer à un déjeuner-débat le 9 juillet au Cercle de l’union interalliée. Le thème ? « Quelle contre-offensive pour Huawei face à la stratégie américaine ? » Comme l’indique le carton, les convives de ce gueuleton animé par Renaud Girard, chroniqueur international au « Figaro », trinqueront à « l’invité d’honneur, Ken Hu en personne, président en exercice de Huawei ». Tchin-tchin !

    Rocher connecté

    Il n’en a pas fallu davantage pour que les grandes oreilles se dressent et fassent part de leurs craintes aux pouvoirs publics. « Si la 4G posait des problèmes de secret des correspondances, la 5G, elle, touchera à la souveraineté », concède un membre du cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Grâce à cette technologie, les débits seront multipliés par dix, et le temps de connexion sera réduit ; des robots pourront pratiquer des opérations à distance ; les voitures prendront leur autonomie ; les maisons et les villes deviendront intelligentes.

    La 5G fait aussi revenir l'être aimé, fait repouser les cheveux et guérrit le cancer (c'est Verizon, opérateur américain, qui s'avance sur ce dernier point via un bien curieux raccourcis mental). Ça serait bien que les journalistes vérifient ce genre de promesses marketing avant de les relayer…


    Mais celui qui contrôle les réseaux pourrait aussi tout paralyser : la circulation, les transactions financières et les communications. Pas question que cet honneur revienne à la Chine, ont décrété les USA, qui viennent d’interdire tout équipement venu de ce pays touchant à la 5G.

    Le 26 juin, le Sénat examinera le projet de loi renforçant les contrôles. Un opérateur devra obtenir du Premier ministre une autorisation préalable à l’installation de ce type d’équipement. Le dispositif législatif est censé être adopté avant le lancement, à l’automne, des enchères pour la 5G sur le sol hexagonal.

    La proposition de loi, qui devrait être définitivement adoptée ce mois-ci, oblige cette demande d'autorisation uniquement pour les opérateurs d'importance vitale et leurs fournisseurs. Reste à voir comment cela va s'appliquer concrétement puisque les ondes n'ont pas vraiment de frontières claires.


    En attendant, chacun de leur côté, les téléphonistes français mènent leurs petites expérimentations avec du matériel… chinois. Le plus avancé, c’est Xavier Niel. Son réseau Monaco Telecom activera la 5G sur le Rocher dès le mois de juillet. Avec du matériel Huawei. « Plus sûr, et moins cher », résume un opérateur.

    En voilà un qui mérite d’être invité au déjeuner de l’Interalliée !

    Qu'est-ce que c'est que ce charabia ?! Est-ce vraiment un article de presse ?! :O

    Les bénéfices vantés de la 5G sont du pipeau complet de la part des opérateurs qui espèrent ainsi, en prétendant spécialiser les usages, contrecarrer la neutralité du net. Et je te parle même pas des enjeux sociétaux en matière de réseaux de télécommunications, des laissés-pour-compte, de la fracture numérique, etc. Tout ça est balayé par ce baratin technologique…

    Tous les réseaux sont vitaux, filaires comme sans-fil, industriels, civils, et militaires, pourquoi se réveiller uniquement à propos de la 5G ?! On ne se plaint pas des infrastructures ADSL et fibres optiques qui reposent sur du matériel Cisco (équipementier américain). La NSA, ça vous dit quelque chose ? Même chose pour Juniper (autre équipementier américain). Pourtant, en 2016, on y découvrait une porte dérobée. On parle des pare-feux Checkpoint (Israël) présents un peu partout ? Défiance à géométrie variable.

    La 5G toucherait à la souveraineté ? Pas plus que le branche énergie d'Alstom, que l'on a vendu à General Electric. Pas plus que la puce GPS américaine embarquée dans nos missiles Scalp qui nous empêche de les exporter sans l'aval des ricains. Pas plus que notre Défense qui dépend de logiciels Microsoft (américain). Bref, pas plus que tant d'autres choses. La souveraineté en matière d'équipements de télécommunication, c'était Alcatel… que l'on a laissé fusionner avec l'américaine Lucent puis être rachetée par le finlandais Nokia. Quel manque de mise en perspective !

    Tout ce baratin et ces mesures sont l'avatar d'une guerre économique avec les Chinois, mais c'est plus vendeur de parler de souveraineté.

    La seule information utile de cet article, c'est que Bercy est enfumé (par Orange, comme à la bonne époque des débats sur la neutralité du Net ?) sur les enjeux de la 5G. Je suis navré de constater que le Canard l'est tout autant…

    Notons que cela fait suite à la discussion, fin 2018, entre Bercy et Drahi (SFR) afin que ce dernier renonce à équiper son cœur de réseau de matériel Huawei.

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 22:06:33 2019 - permalink -
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  • Le ”patron de gauche" Pigasse se met au Kärcher

    Liquidation totale, tout doit disparaître ? Les Nouvelles Editions indépendantes (LNEI), le groupe de médias de Matthieu Pigasse, prend l’eau. Un mois et demi après l’arrivée de son directeur de choc, Emmanuel Hoog, recruté pour resserrer les boulons, l’immeuble commence à ressembler à une copropriété promise à la vente à la découpe.

    CDD qui valsent, CDI défilant pour signer une rupture conventionnelle, radios et journaux à la diète, festivals amputés, voire annulés… Aux « Inrocks » comme à Radio Nova, en passant par Rock en Seine et Biarritz en été, Pigasse a quitté ses santiags de rockeur pour rechausser ses mocassins de banquier ! Manifestement frustré de n’avoir pu en faire autant lorsqu’il dirigeait l’AFP, son exécutant Hoog met un zèle particulier à couper les têtes et les budgets.

    Nova pas très bien

    Dans les bureaux de la maison mère, la direction du développement s’est vue liquidée, la semaine dernière, et celle de la publicité a été désossée. Et him ! cinq personnes en moins ! Aux « Inrocks », dont le déficit est devenu chronique, le secrétariat de rédaction est désormais également touché par la cure d’amaigrissement. Longtemps dans les petits papiers de Matthieu Pigasse, Elisabeth Laborde, la directrice du magazine, est plus près de la porte que de l’augmentation.

    Encore bénéficiaire lors de son rachat, en 2015, Radio Nova est elle aussi entrée dans le rouge. La gestion tape-à-l’œil de Pigasse et son pari d’embaucher des têtes d’affiche (Edouard Baer entre 2016 et 2018) sont passés par là : de quelque 500 000 auditeurs il y a trois ans, la station se rapproche aujourd’hui de 350 000, malgré une récente amélioration. Elle est désormais déficitaire : « près de 2 millions d’euros de pertes », dixit un cadre. La pub baisse, les opérations spéciales se raréfient. La fameuse tournée d’été de Radio Nova vient d’être annulée — et ce n’est pas la seule.

    Biarritz en été, créé l’an passé, a été déprogrammé il y a trois semaines, au grand dam de la mairie, qui n’a rien compris. Quant au célèbre festival parisien Rock en Seine, tombé dans l’escarcelle de Pigasse il y a deux ans, il pourrait être organisé sur deux jours plutôt que trois à partir de l’été 2020.

    En nommant Emmanuel Hoog, début mai, Pigasse avait lancé : « Je me réjouis de son arrivée car il a une expérience et une expertise qui correspondent parfaitement à nos trois métiers, qu’il s’agisse de l’information, de la culture ou de la télévision. »

    Il avait oublié le quatrième : le nettoyage à haute pression !

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 21:01:30 2019 - permalink -
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  • Des ”colombes" au Pentagone pour calmer Trump

    Trump envoie des bombardiers en Iran puis renonce puis il renforce les sanctions économiques iraniennes tout en conduisant des opérations de piratage informatiques de systèmes iraniens, le tout en menant une escalade verbale. Visiblement, quelques généraux raisonnés parviennent encore à lui faire entendre raison. Pendant ce temps, l'Iran dépasse la limite imposée d'uranium qu'elle stocke et celle d'enrichissement de l'uranium, afin de faire reculer les sanctions économiques américaines, prétend-elle. Jusque-là, tout va bien, jusque-là tout va bien, jusque-là…

    À Washington, les attachés militaires français ont décrit leur influence jusque dans l’état-major des armées US..

    Le Pentagone, qui vient de perdre son patron, Patrick Shanahan — contraint de démissionner après une dispute conjugale trop bruyante — , abrite un nid de « colombes », et l’on ne se doutait guère de leur importance. Les attachés militaires français en poste à l’ambassade de France, eux, s’y sont intéressés, au fil des mois, et ils ont transmis à Paris des informations sur leur rôle lors du dernier épisode de la confrontation Washington-Téhéran.

    A en croire ces officiers français, un courant grandit au sein du Pentagone et jusque dans l’entourage du chef d’état-major des armées, Joseph Dunford, et de son adjoint, le général Paul Selva. Ces « colombes » — ou ces généraux modérés, si l’on préfère — sont loin de partager les positions des « faucons » proches de Donald Trump (Mike Pompeo, le patron des diplomates US, John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale, et la cheffe de la CIA, Gina Haspel), qui pressent le Président de donner une bonne leçon aux Iraniens.

    A la différence de ces partisans forcenés d’une bonne guerre, les colombes préconisent une solution moins brutale à la crise, toujours selon les officiers français en poste à Washington. A savoir la recherche d’ « un consensus international » — c’est-à-dire essentiellement politique — afin de protéger la circulation, dans le Golfe, des pétroliers et des méthaniers. Et les officiers français de rapporter, comme preuve de cette démarche, les propos récemment tenus par le général Paul Selva devant ses subordonnés : « Il est urgent que la communauté internationale établisse une réponse collective, [même si les Etats-Unis] ont un rôle important a jouer. »

    Foudre de guerre ou pas ?

    Que ce général, qui sera promu chef d’état-major des armées dans quelques mois, se permette d’accorder un tel rôle à la communauté internationale a mis en fureur tous les va-t-en-guerre des Etats-Unis. La semaine dernière, ces faucons avaient pourtant failli l’emporter. Ils jubilaient : Donald Trump venait enfin de donner l’ordre de bombarder trois sites militaires iraniens. Mais, au dernier moment, le Président avait soudain annulé l’opération.

    Explication fournie à la presse par Trump, qui jouait les humanistes : « J’ai demandé combien il allait y avoir de morts, un général m’a répondu : “150” » (une précision si remarquable qu’elle prête à sourire). Autre « révélation » présidentielle : « C’est sans doute un général vraiment stupide qui a donné l’ordre d’abattre notre drone. » Cet avion sans pilote vaut 123 000 dollars [ NDLR : 123 millions, d'après le Canard enchaîné de la semaine suivante ], mais sa destruction ne méritait pas que l’on déclenche une guerre, laisse entendre Trump.

    Dimanche 23 juin, lors d’un entretien sur la chaîne NBC, Trump exonérait de nouveau les dirigeants iraniens de toute responsabilité dans la destruction du drone américain. « Ils veulent négocier et conclure un accord avec nous », disait-il. Cependant, un peu plus tard, il menaçait encore l’Iran d’« un anéantissement du genre jamais vu ». Mais, pour l’heure, il ne s’agit que de prendre de nouvelles sanctions économiques (« dures et durables », précise Trump) contre ce pays. Et de poursuivre des opérations de cyberguerre. Le 20 juin déjà, au moment où des avions US s’en allaient bombarder, des experts américains en cyberattaques s’en prenaient au siège d’une unité de renseignement et à des systèmes informatiques iraniens.

    A tenir des propos aussi contradictoires, Trump ne serait-il vraiment qu’un bravache ? Certains jours, oui, et d’autres, non. Et les experts en trumpologie nous assurent que ce président ne veut pas la guerre. « Trump est un faux dur, et c’est tant mieux », titrait le « Los Angeles Times », le 24 juin. Mais de peur qu’on lui reproche sa reculade, Trump a voulu convaincre ses alliés dans la région — Arabie saou— dite, Israël, Emirats arabes unis — qu’il ne renonçait pas à mettre « l’Iran a genoux ». A en croire des diplomates français, le super-faucon John Bolton a rencontré, le 24 juin, le Premier ministre israélien avec pour mission de l’assurer que l’Iran restait l’ennemi préféré du Président. Tandis que Mike Pompeo, lui, se rendait en Arabie pour y rencontrer le toujours souriant prince héritier, MBS, puis à Dubai, dans les Emirats.

    Aux uns et aux autres, ces deux émissaires devaient jurer que Donald Trump n’est pas qu’un foudre de guerre verbale. Et qu’il peut mieux faire…

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 20:44:29 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?7AC5ow
  • Macron braconne dans le maquis social

    D'après la Cour des comptes et le ministère du Travail, Pôle emploi coûte à l'assurance-chômage autant que les économies anoncées par le gouvernement pour une inefficacité notoire sauf sur les contrats aidés. L'État ne compensera plus les dépenses mises sur le dos de la Sécu et celle-ci devra verser 20 milliards d'euros à l'État sur 4 ans. Bref, attendons-nous au refrain habituel du trou abyssal de la sécurité sociale et de l'assurance-chômage à cause des salauds de pauvres, de feignasses et de malades… :(

    Laurent Berger a fait le buzz dans les médias avec sa grosse colère contre le projet de réforme de l’assurance-chômage présenté le 18 juin par Edouard Philippe et Muriel Pénicaud. En privé, le secrétaire général de la CFDT est encore plus virulent !

    Il a le sentiment, explique-t-il, d’être tombé dans le traquenard tendu par le gouvernement. Celui-ci avait assuré qu’il se mettrait aux manettes de l’assurance-chômage seulement si les syndicats et les patrons n’arrivaient pas à tomber d’accord. Or, dans le même temps, Edouard Philippe avait imposé aux négociateurs une « lettre de cadrage » empêchant de facto tout consensus. A l’arrivée, la note n’est pas vraiment ruineuse pour les employeurs, alors que les chômeurs vont en baver. « On a l’impression que ce gouvernement récuse toute négociation », s’étrangle Berger. A ses yeux, d’ailleurs, Macron avait une bonne occasion de mettre en application son discours prononcé le 11 juin devant l’Organisation internationale du travail, au cours duquel il avait reconnu avoir commis « une erreur fondamentale [en] considérant qu’il y avait des sachants et des subissants ».

    Hold-up sur ordonnance

    Il y a aussi des « braquants ». L’assurance-chômage est pillée par l’Etat comme jamais. Chaque année, il lui faut verser 3 milliards pour le fonctionnement de Pôle emploi (soit 55 % du budget total de ce service public). A cette obole vont s’ajouter les 3,4 milliards d’économies annoncées par Edouard Philippe. Les 240 000 chômeurs qui, selon Berger, vont perdre leur indemnisation peuvent être fiers…

    Plus fort encore : l’économiste Hadrien Clouet rappelle que, l’an dernier, la hausse de la CSG destinée à compenser la suppression des cotisations à l’assurance-chômage est intervenue dès le 1er janvier, alors que lesdites cotisations n’ont été supprimées qu’en octobre 2018. L’Etat (et non l’Unédic) s’est embourbé les neuf mois de trop-perçu, soit 6 milliards.

    Ce pillage des fonds sociaux par Bercy va se prolonger. Un ancien dirigeant de la branche maladie de la Sécurité sociale rappelle au « Canard » que, pour la première fois, l’Etat ne compensera plus les dépenses mises sur le dos de la Sécu. L’exonération des cotisations sur les heures supplémentaires, par exemple, va coûter plus de 3 milliards à cette dernière. Mieux, la loi de programmation de la Sécurité sociale, votée fin 2017, prévoit que, de 2018 à 2022, l’organisme versera une contribution totale de 20 milliards à l’Etat.

    Initialement, il s’agissait de reverser à Bercy les excédents que la bonne gestion macronienne ferait tomber dans ies caisses. Selon les dernières projections, ces excédents attendus devraient se transformer en déficit. Mais la ponction, elle, va perdurer. Interdiction absolue de le répéter aux personnels des hôpitaux, et en particulier à ceux des urgences !

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 20:32:10 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?SbrK6w
  • Impôts de vache

    « Les impôts locaux « ont quintuplé en trente ans » ; telle est la première conclusion de l’étude rendue publique par La Banque postale, le jeudi 20 juin. Ses conclusions, passées inaperçues dans la presse, à l’exception de « L’Opinion » (21/6), expliquent pourtant le ras-le-bol fiscal qui s’est emparé de bien des contribuables hexagonaux.

    De 1986 à 2018, la part de la fiscalité locale est passée de 10,4 % à 14,8 % du total des prélèvements obligatoires. Cette explosion s’explique évidemment par les lois successives de décentralisation et les transferts par l’Etat de nombreuses dépenses qu’il prenait auparavant en charge, mais aussi par l’intercommunalité qui devait faire baisser les dépenses des communes mais qui, dans la plupart des cas, les a au contraire multipliées, de même que les charges de personnel. A preuve, ce seul pourcentage : depuis 2011, les prélèvements des collectivités locales ont progressé en moyenne de 3 % par an. Et même de 4 % sur les quatre dernières années.

    Jusqu’en 2010 — année de sa suppression —, la taxe professionnelle, payée par les entreprises, avait, elle, augmenté de 60 %, et, depuis son abrogation, les impôts locaux payés par les sociétés de 22 %.

    Faut—il rappeler que les impôts locaux, qui ne tiennent que très partiellement compte du montant des revenus des ménages, sont beaucoup plus injustes que l’impôt sur le revenu ou les cotisations sociales ? Mais, avec la suppression promise par Macron de la taxe d’habitation, la France va sûrement se doter d’un système de financement des collectivités locales aussi simple que juste. Promis, juré, craché !

    Il faut dire que la décentralisation, c'est moins de contribuables pour payer la même chose, donc forcément, le montant payé par chaque contribuable est plus élevé. Avant, et en simplifiant, il y avait un budget national dédié à la culture, par exemple, financé par 67 millions de personnes. Il était ensuite réparti en fonction des besoins, donc les lieux culturels bien-portants étaient ignorés, et les lieux culturels mal en point étaient financés. Désormais, il faut financer les activités culturelles d'ordre national (celles qui ne peuvent pas être rattachées à un lieu précis), et les activités culturelles de son lieu de résidence. Forcément, il y a moins de contribuables pour payer la note puisque c'est l'activité culturelle du coin, donc elle est annexée sur le nombre d'habitants. Forcément, le montant par tête est plus élevé, surtout dans les petits bleds, ce qui favorise les métropoles surpeuplées. Et forcément, certains territoires précaires ne parviennent pas à leurs fins, donc les contribuables ont l'impression de se faire arnaquer alors que c'est lié à la disparition du système de péréquation national.

    L'autonomie ne fait pas tout.

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 20:17:31 2019 - permalink -
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  • Ça brasse de l’air pour l’EPR

    Après le nouveau retard annoncé pour le réacteur EPR de Flamanville, le président d’EDF , Jean-Bernard Lévy, souhaitait mettre les pieds dans le plat au conseil d’administration du 28 juin et poser la question iconoclaste : doit-on tout arrêter ? Une provoc, bien entendu, pour manifester sa mauvaise humeur.

    L’Autorité de sûreté nucléaire vient en effet de demander à EDF de consolider huit soudures, dont la rupture, écrit-elle, « ne peut plus être considérée comme hautement improbable ». La note déjà salée, et qui est passée de 3 à 11 milliards, serait donc encore alourdie. Et les délais seraient de nouveau allongés, au moins jusqu’en 2022. Pas mal, pour un réacteur qui devait entrer en service en… 2012 !

    Peu probable pour autant que le chantier soit stoppé. Lévy lui-même devrait insister pour dire que « ce n’est pas une option privilégiée ».

    « Flamanville a déjà coûté très cher, a commenté François de Rugy, le 21 juin, en marge d’une visite à Alençon. Il faut être sérieux : on ne peut pas mettre comme ça 11 milliards d’euros à la poubelle. Pour les antinucléaires, ce serait un trophée ! »

    Et, pour Rugy l’écolo, Flamanville, c’est un chemin de croix.

    Il faudrait être bas de plafond pour argumenter sur la fin du nucléaire en utilisant l'EPR, ce serait comme flinguer un protocole Internet (HTTP) en jugeant une seule implémentation perfectible (Internet Explorer), même si l'on peut piocher dans ce projet industriel des éléments utiles pour contester le nucléaire, comme le soin qu'EDF accorde à la sécurité (soudures, pourcentage de carbone dans les cuves d'acier, etc.) ou le coût réel du bouzin.

    Et il faut être un politicien pour ne pas vouloir admettre une série d'erreurs (un modèle vendu en dessous de son coût de revient afin d'attirer le chaland, affairisme de la famille Bolloré, laisser-faire des gouvernements, etc. voir ici pour plus de détails) et stopper. Navrant.

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 20:03:49 2019 - permalink -
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  • Macron invente le paradis fiscal

    Baisser les impôts, ça peut rapporter gros. Aux contribuables concernés, bien sûr. Mais — plus surprenant — également aux finances publiques. C’est ce que montre le rapport de la Cour des comptes consacré au budget de la Sécurité sociale, publié le 20 juin.

    « La réforme de la fiscalité du capital (“flat tax”, c’est-à-dire imposition à un taux unique de tous les revenus du capital) a permis de libérer des dividendes qui ont rapporté plus de 1 milliard d’euros de recettes supplémentaire à la Sécurité sociale », souligne « L’Opinion » (24/6).

    Explication : les entreprises ont ouvert le robinet des dividendes, désormais taxés à 30 %, alors que sous Hollande la ponction pouvait dépasser 60 %. Ce « cadeau aux riches » (dixit la gauche) a ainsi, dans un premier temps, privé les finances publiques de 900 millions mais leur a rapporté, dans un second temps, 1,3 milliard d’euros supplémentaire. Gain net pour la Sécu : 400 millions. Inversement, les taux astronomiques atteints sous Hollande n’ont jamais produit leur plein effet : « Il a, par exemple, manqué 10 milliards de recettes dans le budget 2014. » C’est que, explique « L’Opinion », « quand il est dans le viseur du chasseur, le lapin reste rarement immobile ».

    Avec cette circonstance aggravante qu’en matière fiscale la chasse n’est jamais fermée.

    Lisons nous-même ce rapport. Page 19. La Cour des comptes se contente d'établir un lien « probable » entre l'entrée en vigeur du PFU ("flat-tax") et le versement accru de dividendes en 2018. Et elle a bien raison puisque le volume des dividendes, notamment celui des sociétés commerciales du CAC 40, n'arrête pas d'augmenter d'année en année, et ce, bien avant l'entrée en vigueur du PFU. Dit autrement : le volume des dividendes versés aurait augmenté de toutes façon, même avec 60 % de taxes… donc le PFU est un manque à gagner.

    Ensuite, pourquoi faudrait-il se réjouir de voir les sociétés commerciales verser toujours plus de dividendes ? Cet argent pourrait aussi rester dans les réserves afin de préparer l'avenir. Il pourrait aussi être reversé aux salariés (actuellement : 65 % des bénéfices vont aux salariés, 35 % aux actionnaires). Cet argent pourrait enfin être réinvesti pour innover. Plus (+) de dividendes versés = accroisement des inégalités. Pas de quoi se réjouir.

    Dans le Canard enchaîné du 26 juin 2019.

    Sun Jul 7 19:50:05 2019 - permalink -
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  • Dernières nouvelles du paléo !

    Les recherches sur nos ancêtres, c'est une série de polars dans lesquels la police scientifique a le beau rôle et où l'ADN est devenu un témoin crucial. prenez les cousins de nos ancêtres sapiens et néandertaliens, les « dénisoviens ». On n'en connaissait qu'un très petit os de la main, mais il avait fourni un ADN qui n'était ni sapiens ni néandertalien. C'est comme ça qu'on les a définis, ces dénisoviens, avant de retrouver leurs gènes chez des populations asiatiques et océaniennes actuelles. Et voilà qu'une mandibule, trouvée au Tibet, datée de 160 000 ans, livre des protéines fabriquées par de l'ADN dénisovien, ce qui permet d'en faire un début de portrait-robot, en attendant mieux. Donc, entre mille et deux mille sièces avant Siné, trois sortes d'humains chasseurs-cueilleurs paléolithiques parcouraient l'Eurasie. Ils se métissaient parfois puisque l'on retrouve des gènes de néandertaliens et de dénisoviens parmi nous, sapiens d'aujourd'hui. Ces divers « paléos », très peu nombreux, avaient en commun des techniques de la pierre taillée. Ils ont vécu de cueillette et de chasse durables, en Afrique puis ailleurs, depuis plus de deux millions d'années, dans des conditions si difficiles que nul d'entre nous n'y survivrait. Donc, respect ! En outre, ils ont presque tout inventé vers la fin de leur ère : sculpture, peinture, musique, danse, masques, bijoux, rituels funéraires (mille sièces avant les gourous monothéistes)… Le problème, comme dans toute enquête policière, c'est que beaucoup d'informations sont perdues. Surtout depuis l'invention de l'agriculture, avec laquelle nous saccageons la planète, et l'explosion démographique du néolithique (âge de la pierre polie), il y a seulement une dizainee de milliers d'années. Dans Retour vers le paléo, préfacé par Jean-Paul Demoule, qui fait autorité, un « team » d'archéologues a le mérite de faire le tri entre le peu que l'on sait, le beaucoup que l'on ne sait pas, et les hypothèses, souvent délirantes, de certains de leurs collègues.

    Je prends connaissance de l'Homme de Denisova, découvert à la fin des années 2000.

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 18:55:41 2019 - permalink -
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  • Le sultan a peur

    Le premier ministre israélien, Netanyahou, souhaite modifier la constitution de son pays afin d'échapper à la justice qui se rapproche de lui pour des histoires de corruption.

    Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient le 25 mai à Tel-Aviv contre Benyamin Netanyahou et sa corruption. Que le Premier ministre israélien et sa famille soient gravement corrompus n’est pas un scoop pour les lecteurs de cette chronique, qui ont eu plusieurs fois l’occasion de connaître les quatre dossiers criminels ouverts contre Netanyahou pour corruption et trafic d’influence. Pourtant, ce qui a motivé les nombreux manifestants de Tel-Aviv, ce sont moins les affaires de corruption du Premier ministre que les changements constitutionnels que ce dernier veut faire adopter par un Parlement dont la majorité est totalement à sa botte, changements dont le seul but est d’échapper àla justice et, le moment voulu, à la prison.

    Les projets en gestation sont nombreux et variés : depuis la « loi française », qui empêche de traduire en justice un président en exercice (dans ce cas un Premier nünîstre), jusqu’à une loi d’amnistie spécifique pour Netanyahou. Face à l’obstacle que représente la Cour suprême, les agents de Netanyahou ont rédigé un amendement constitutionnel pour abolir une partie des prérogatives de cette institution qui a longtemps été un des garde-fous les plus efficaces contre les dangers d’un absolutîsme de l’exécutif.

    « Netanyahou voit se rapprocher les barreaux de la prison et il est déterminé à tout faire pour s’en éloigner. “Tout”, c’est-à-dire détruire totalement l’État d’Israël », écrit l’éditorialiste du Haaretz Abed L. Azab (20 mai). Le Premier ministre actuel n’a pas la souplesse qui caractérisait son prédécesseur, Ehud Olmert, lequel, après une rude bataille juridique, a su accepter qu’il aurait à séjourner plusieurs années en prison (pour des affaires de corruption bien moins graves que celles dent est soupçonné Neteuyahou). Celui-ci ne se considère pas connue le commun des mortels : il se prend pour l’élu de Dieu ou du destin juif, et voit le pouvoir (et les bénéfices matériels qu’il en tire et qui se chiffrent en millions de dollars) comme se propriété privée, ou plutôt familiale.

    Contrairement à Olmert, Netanyahou tremble de tout son corps devant l’éventualité d’avoir pour voisins des délinquants de droit commun à la place des multimillionnaires de C&sarée et de Miami. Comme le dit Abed Azab, il est donc prêt a casser la baraque, a provoquer la destruction de l’État et de ses institutions, à prendre le risque d’une véritable guerre civile, pour échapper à la chute et ne pas avoir à revêtir l’uniforme orange des détenus.

    Si son emrîronnement politique, dont la majorité des députés du Likoud, se conduit comme un gang mafieux prêt a tout casser pour protéger le boss, Netanyahou, lui, n’a pas l’étoffe d’un Al Capone ou d’un Meyer Lansky : il a peur de la prison, il panique à l’idée de ne plus être le sultan. Il n‘en est que plus dangereux pour la pérennité de l’État et de ses institutions.

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 13:40:14 2019 - permalink -
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  • Après l'eau ferrugineuse, l'eau radioactive

    Fuites radioactives dans les nappes phréatiques émises par le centre de stockage de l’Aube ?

    Boire de l’eau radioactive, c’est l’expérience que des habitants de Soulaines-Dhuys (415 habitants, Aube) et Anglus (65 habitants, Haute-Marne) ont pu vivre à leur insu l'an dernier. Moins drôle que le sketch de Bourvil. La date de la contamination est floue. Cela se serait passé aux alentours du 15 février 2018, comme le laisse entendre Michel Guéritte un des habitants, averti à cette date d’une analyse de l’eau brute souterraine (celle de la nappe phréatique, pas celle du robinet) au captage de Sauvage-Magny : « L’analyse révélait un taux d’“activité alpha globale” de 0,1 becquerel/litre (Bq/l), c’est-à-dire juste au seuil au-dessus duquel il faut chercher la nature des radionucléides et les quantifier. Comme on était à la limite, l’Agence régionale de santé [ARS] n’a pas été plus loin. » L’ARS se contente de répondre à Michel Guéritte : « Vous n’auriez jamais dû le savoir. » Pour l’eau potable (celle livrée par Suez au robinet), la certitude de la contamination radioactive s’est lue dans l’analyse de l’eau prélevée le 23 juillet. Son résultat était prêt dès le 27 juillet mais n’a été rendu public que le 8 octobre. On peut y lire que le taux pour « l’activité bêta globale » est de 5,41 Bq/l, alors que la norme sanitaire est de 1 Bq/l. Cela aurait dû déclencher une analyse approfondie. Là encore, silence. Dormez braves gens, « ce n’est que de la radioactivité naturelle », répond-on aux curieux. Comme si, naturelle ou industrielle, cela changeait la nocivité.

    Pour y comprendre quelque chose, il faut se pencher sur la carte géographique. Le captage d’eau potable est à 4700 mètres du centre de stockage de l’Aube (CSA), le plus grand centre de stockage en surface de déchets radioactifs du monde, avec une capacité de 1 million de mètres cubes dans 420 bâtiments (a terme). Il s’étend sur une centaine d’hectares dans la forêt, situé sur les communes de Soulaines-Dhuys, Ville-aux-Bois et Épothémont. Depuis son ouverture en 1992, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) y entrepose des déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), trente-et-un ans, mais l’agence annonce leur innocuité au bout de… trois cents ans. À chacun son ordre de grandeur ! La durée de vie n’ôte en rien la dangerosité des déchets. Ils arrivent au rythme moyen de six camions par jour ouvré, puis sont stockés dans des bâtiments scellés au béton quand ils sont pleins. Le CSA est à environ un tiers de sa capacité de stockage. La question soulevée par l’analyse de l’eau est celle de la contamination de la nappe phréatique due au centre de stockage. Michel Guéritte souligne que les jus qui s’écoulent des alvéoles de béton sont chargés en radionucléides et que le CSA est muet sur leur possible infiltration verticale et sur leur devenir en cas de pluie abondante.

    La région a connu en 2018 deux gros événements climatiques. Un orage énorme — 50 mm d’eau en douze minutes — soit 45 000 m3 sur le CSA, qui a fait déborder le bassin censé contenir ce type d’écoulement. Et une tornade qui a ravagé une zone industrielle dans laquelle un sous-traitant (STSI) stocke et trie des déchets pour le centre de stockage. Surprise des voisins se retrouvant avec des déchets radioactifs dans leur jardin…

    Chape de silence

    Selon Michel Guéritte, l’affaire ne s’arrête pas aux deux accidents climatiques. Ce 29 avril, il a découvert que, depuis 2004, l’eau des captages voisins de Longeville-la-Marnière et Sommevoire dépassait souvent le seuil autorisé, avec des pointes à 0,17 et 0,14 Bq/l. Les orages ne sont même plus une excuse. Le centre de stockage de l’Aube fuit et personne ne dit rien. La seule chape étanche est celle du silence. À ce petit jeu, l’eau radioactive peut encore couler longtemps des robinets. Et il y a au moins deux nouveaux centres (le stockage prévus dans la forêt — l’Andra a acheté 5000 hectares… En 2010, une étude de l’Institut de veille sanitaire a relevé un taux de cancers plus élevé que la moyenne nationale dans un cercle de 15 km autour du CSA. Deviendra-t-il aussi un état zéro pour tous les sites nucléaires ?

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 13:30:52 2019 - permalink -
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  • Notre-Dame-des-Landes : une autre vie s'invente

    Population en baisse, signature de paperasses qui n'en finit pas (baux agricoles, COP, autorisation de commerce, PLU, mutuelle, etc.) avec le gouvernement et les organismes (qui va entraîner une course à la rentabilité ?), fragilisation de la frange radicale du mouvement, disparition progressive du collectif (plus de non-marché, de caisse, de radio et de système de médiation), etc. Notre-Dame-des-Landes est-elle devenue un éco-village bien propre sur lui comme il en existe tant d'autres ? « On a fini par reproduire des rapports de domination à la Zad. Comme partout, ce sont ceux qui ont le plus gros capital social et culturel, donc qui savent s’organiser et convaincre, qui ont réussi à imposer leur vision à la majorité […] ».

    En janvier 2018, le gouvernement a décidé d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Que s'est-il passé depuis sur la Zad, comment y vivent et s’organisent les militants qui ont défendu la zone ?

    Plus un obstacle n’entrave l’ancienne route des chicanes. Le ruban d’asphalte de la D281 file à travers le bocage verdoyant. Çà et là, lacéré par la griffe d’un géant, le bitume porte encore la trace des barricades enflammées, discret témoignage des derniers instants de lutte des occupants de la zone à défendre. « Nous nous battons contre l’aéroport et son monde. L’aéroport a été abandonné, nous continuerons à nous battre contre son monde », clamaient-ils au cœur de l'hiver 2018. Pour continuer à expérimenter une vie où le collectif et la solidarité ont la part belle, où les savoir-faire s’échangent comme des remèdes au capitalisme, où l’autonomie s’acquiert à la force du poignet, il leur fallait rester. En gage de paix, ils ont cédé la « route des chicanes ». 2 500 gendarmes et leurs blindés s’y sont engouffrés le 9 avril. À l’est de la D281, les cabanes, rasées, n’ont pas repoussé. Pour conserver l’ouest, la majorité des 250 occupants réunis en assemblée se sont résolus à négocier, à rentrer dans le rang… juste assez pour qu’on leur foute la paix. La Zad est morte, vive la Zad !

    « Négocier ne signifie pas collaborer »

    Lucas, 30 ans, est l’un des quinze signataires d’une convention d’occupation temporaire (Cop) avec la préfecture pour son activité de paysan brasseur : « Manger et boire ce que l’on produit, c’est le début de l’autonomie. » En 2011, ce maraîcher de formation s’installe aux Fosses-Noires, un long corps de ferme coiffé d’ardoises grises. Le temps de glaner du matériel et d’apprendre les bases, il entreprend de brasser de la bière pour ses compagnons de lutte. Il cultive le houblon et une partie des céréales. « Les recettes sont toujours différentes, j’expérimente », explique-t-il, enthousiaste. Sa dernière création : « Une bière de chantier à base de sarrasin, simple et honnête, qui ne casse pas la tête. » Peu avant la victoire contre l’aéroport, Lucas parie sur l’avenir. Dès le mois de décembre 2017, il commence la construction d’un hangar en bois pour agrandir sa brasserie, La Bulle noire. Pari gagné. Après la régularisation, il doit désormais obtenir une autorisation de commercialisation. La Zad deviendra-t-elle un label étiquetté sur des bouteilles consignées ? Nicole Klein, la préfète elle-même, glissait l’idée lors d’une visite de courtoisie l’été dernier. « Ça ne me dérange pas de vendre ma bière avec un label si ça peut être une vitrine légale qui nous protège, répond Lucas. Si un jour on m’obligeait à dénoncer les habitants illégaux, là, je partirais. »

    « Négocier ne signifie pas collaborer. Nous, occupants, on a une responsabilité vis-à-vis de ceux qui ont lutté ici et de ceux qui nous ont soutenus », soutient Greg, 54 ans, verbe affûté, visage, en lame de couteau. Il vit avec sa compagne, leurs trois enfants et une dizaine de camarades à Saint-Jean-du-Tertre, une autre ferme occupée. Lui aussi a signé une Cop. « On n’allait pas laisser les gendarmes tout détruire parce que certains sont trop sensibles pour discuter avec la préfète », ironise-t-il, évoquant les violents désaccords entre les partisans du dialogue et les occupants plus radicaux qui ne voulaient rien céder à l’État. Ex-employé dans le BTP en région parisienne, il a appris l’élevage avec les paysans du collectif Copain 44 et gère le troupeau communal : une vingtaine de nantaises, à la robe claire et au museau noir. Cette race rustique, à l’aise les sabots dans la gadoue, a presque disparu. « Au XVIIIe siècle, les paysans sans terre se sont battus ici contre l’embocagement de la lande. L’accès aux communaux était une ressource vitale pour eux », rappelle Greg. « Nous, on se bat pour le préserver, ce bocage, mais aussi pour recréer du commun. On est comme un trait d’union dans l’histoire des luttes paysannes locales. »

    Le temps de rallier en voiture le Haut-Fay, dans le nord de la Zad, Antoine, arrivé au moment de l’opération César en 2012 après une prépa littéraire, un an de vadrouîlle sac au dos et quelques boulots alimentaires, résume : « Les politiques d’aménagement du territoire sont régies par le principe de zonage. Au centre, les villes métropoles, qui sont les zones d’activité. En périphérie, les zones résidentielles, puis les campagnes, qui ne sont perçues qu’à travers leur fonction : produire de la nourriture pour les villes. » [ NDLR : ça me rappele les livres Hunger Games. ] Depuis qu’elle n’a plus vocation à être bétonnée, la Zad est redevenue une zone de production agricole aux yeux des autorités. À l’opposé de ce modèle productiviste fait d’exploitations toujours plus vastes et d‘agriculteurs toujours plus isolés, Antoine rêve « d’une campagne désirable avec une vie sociale et culturelle riche ». Tout en causant, il disparaît la tête la première dans le fond d’un tonneau bleu où dégorgent des peaux de mouton dans un mélange de chaux. La tannerie écologique est l’une des multiples activités qui semblent tenir par miracle dans son emploi du temps. Quand il n’arrose pas les radis du potager collectif, il aide à la boulangerie ou planche sur le futur plan local d’urbanisme au sein de la commission habitat afin de faire reconnaître leurs cabanes et leurs yourtes. Il se marre : « À côté, le salariat, c’était les vacances ! » Rien ne semble entacher sa bonne humeur.

    De nombreuses activités non-agricoles se nichent dans les contours des terres « copées » : la bibliothèque qui dresse son phare à la Rolandière, le studio de rap, l’Ambazada, lieu d’accueil des luttes du monde entier, l’atelier de menuiserie de Bellevue ou encore la forge de Pierrot, « service public de la ferraille » où ce génie de l’enclume fabrique des cuillères à sabots et répare des herses avec les pièces d’un camion de police allemand.

    Le squat du Haut-Fay a accueilli une université populaire anarchiste, un atelier de sérigraphie, des conférences gesticulées, des concerts et des bals. Dans la pièce principale, l’avant d’un camion bleu aménagé en bar surgit du mur pour offrir son zinc aux coudes des fêtards. « Moi, je n’aurais jamais pu monter un projet agricole », remarque Thibaut tandis qu’Antoine termine de touiller ses peaux. « Ma façon de lutter, c’est de créer des dynamiques culturelles et artistiques en milieu rural. J’ai grandi dans un endroit où le bistrot a fermé, puis l’épicerie et l’école. Il ne reste qu’un distributeur de baguettes au milieu du bled. » Cet hiver, la scène est restée vide. « Il nous faut du temps pour digérer tout ce qui s’est passé. Beaucoup de gens sont partis. Tout se recompose. »

    Dans l’épilogue d'Habiter en lutte, les auteurs de ce récit de quarante ans de résistance à Notre-Dame-des-Landes évoquent la terrible gueule de bois qui a suivi l’ivresse de la victoire. Manu, la quarantaine, membre du collectif de rédaction et résident des Fosses-Noires raconte sans lâcher des yeux son bambin : « Ça a été une année très dure faite de déchirements autour de la réouverture de la « route des chicanes », puis des fiches individuelles. On commence juste à en sortir. » Les modes de lutte et les instances de décisions se sont réorganisés : les occupants sont passés de la résistance sur le terrain aux barricades de paperasse. Le travail du bureau d’autodéfense administrative, a abouti à la régularisation des projets agricoles, dont les conventions précaires sont remplacées par des baux agricoles de neuf ans depuis mai. L’assemblée du mouvement a cédé la place à l’assemblée des usages, qui organise la gestion collective des terres. En son sein, outre la commission habitat, la commission assolement aménage la rotation des cultures et la commission foncier s’est attelée à la création d’un fonds de dotation baptisé La Terre en commun. L’objectif : réunir 1 million d’euros pour racheter les bâtiments occupés et leurs 300 hectares de terres au conseil départemental. « On s’inspire du Larzac, de Terres de liens. Les gens qui donnent au fonds de dotation n’ont pas de pouvoir », précise Manu.

    Dissensions et divergences de points de vue

    Ces perspectives pour l’avenir ne font pas l’unanimité. Enclave de résistance dans la résistance, la Grée a gardé son décor Mad Max contrairement au reste de la Zad. Anarchistes-libertaires, punks à chien, hippies, antispécistes, marginaux, toxicos en décrochage y ont fondé le Shlaguistan autogéré, point de ralliement de l’ancienne zone non-motorisée de l’est, où gravite la frange la plus radicale mais aussi la plus fragile sociologiquement. Sur les murs des hangars et les carcasses de camions, des graffitis donnent le ton : « À bas les fiches, vive les friches ! » Nono, tee-shirt des Bérus et clope au bec, bâche un lopin de terre pour planter des patates. À l’abri du crachin, l’apéro a commencé.

    « Moi, je suis venue ici avec un objectif assez basique : aller moins mal », déballe Sabine en sifflant sa canette de 8.6. Elle a jeté l’ancre avec pour tout bagage l’envie de s’éloigner des drogues et de la ville. « Ici, il n’y a pas d’injonction à faire. Si j’ai envie de participer, je file un coup de main au potager, je mets en page Zad news. Parfois, j’ai juste besoin de descendre des bières. Il y a toujours un copain à côté de qui s’asseoir et qui ne jugera pas. » De l’avis général, les négociations avec l’État étaient plus qu’une erreur stratégique, une trahison. « Maintenant, il y a les bons et les mauvais zadistes. Ceux qui ont des projets et les autres. On a un peu tendance à La Grée à se dire que le reste du monde est contre nous, mais si on se fait expulser, on sait qu’il n’y a plus personne pour nous aider », lâche la jeune femme. Un peu à l’écart des hangars et de la ferme, Padre a installé son mobile-home. Deux molosses en sortent sans conviction, peu enclins à laisser le crachin tremper leur pelage. Une bouilloire en émail jaune trône sur le poêle à bois. Padre, la cinquantaine, est l’un des piliers de la Grée. Lui-même passé par la rue, il a chevillé au corps l’accueil des âmes en peine : « C’est un lieu refuge où on accueille tout le monde. » Pour sauver ce radeau de la méduse, il a même essayé d’obtenir une Cop pour son élevage d’escargots. Sans succès. L’avenir du lieu reste incertain.

    Sid, un ancien habitant de Bellevue, proche des habitants de la Grée, a plié bagage l’hiver dernier, écœuré. « On a fini par reproduire des rapports de domination à la Zad. Comme partout, ce sont ceux qui ont le plus gros capital social et culturel, donc qui savent s’organiser et convaincre, qui ont réussi à imposer leur vision à la majorité. Ici, ils s’étaient regroupés au sein du Comité de maintien de l’occupation (CMDO). Appellistes, autonomes, collectivistes dans les idées. Staliniens dans les méthodes. Ils portent un message d’inclusion, mais certains avaient conscience que la voie de la négociation laisserait les plus vulnérables sur le carreau. » Résister ou périr. Pour Sid, la Zad, « porte-drapeau d’une offensivité politique », aurait dû prendre le risque de disparaître, plutôt que de devenir « un grand écovillage comme il en existe d’autres ».

    Dans le champ attenant aux Fosses-Noires, Armand peine à remplir le planning d’arrosage des nouvelles plantations des Rouges et Noires. Depuis l’an dernier, une centaine de personnes ont quitté la Zad. L’absence se fait parfois sentir. « Avant, la production alimentait le non-marché où l’on pouvait acheter des légumes, du fromage, du pain à prix libre. Le non-marché n’existe quasi plus », explique Armand d’une voix douce. Il n’y a plus de caisse collective, Radio Klaxon n’émet plus et le Cycle des douze, tiré au sort pour résoudre les conflits par la médiation, a disparu. « Il y a moins de collectif. Les activités se réorganisent par groupes affinitaires, avec un risque que chacun se referme sur son projet », regrette-t-il avec l’espoir qu’il ne s’agisse là que d’une période de transition. Avec le printemps, des nouvelles têtes apparaissent, comme ces lycéens parisiens venus pour les vacances, décontenancés par les blettes qu’ils ont récoltées.

    À la Noé-Verte, à quelques kilomètres au nord, Katy s’interroge aussi sur les conséquences des régularisations : « La signature de baux signifie qu’il faut payer le fermage, se rattacher à une mutuelle agricole. Tout cela implique des frais et donc une augmentation des coûts de production. La question de la rentabilité va se poser, avec quelles conséquences ? » Venue de Nantes, où elle avait ouvert une épicerie solidaire avec des amis, Katy, 58 ans, n’était pas franchement partisane des négociations mais s’est rangée derrière la majorité. Elle ne s’imagine pas ailleurs, pas tant qu’il y aura du collectif, explique-t-elle tout en préparant un gigantesque gratin de légumes pour les participants au chantier d’entretien des haies bocagères.

    Le cœur de la Zad bat toujours le long des chemins de traverse. Dans une jolie cabane vitrée en torchis. Entre les rangs de navets et de poireaux des Rouges et Noires. Autour des banquets à l’auberge des Q de plomb Où habitants et soutiens se retrouvent les vendredis pour partager les plats mijotés par Claude, le taulier. Lui-même prête sa cuisine aux Cagettes des terres, un collectif qui cuisine les produits de la Zad pour nourrir les autres luttes dans la région : gilets jaunes, profs ou postiers en grève. La Zad n’a pas fini de semer sa graine.

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 13:16:37 2019 - permalink -
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  • Vous avez aimé le TAFTA ? Vous adorerez le TAFTA bis

    Vous souvenez-vous du référendum en 2005 sur le traité constitutionnel européen ? Quand on dit non, ça peut finalement être oui. Même chose avec le Tafta. On ressert le plat jusqu'à ce que ce traité voulu par les puissants de la planète passe.

    Les libres-échangistes sont têtus et prennent les gens pour des cons. Il y a deux ans, des millions d'Européens les ont envoyés se faire foutre avec leur traité de libre-échange (TTIP ou Tafta) qui accélérait la marchandisation du monde. Cette déculottée ne les a pas calmés. En juillet 2018, à la faveur de la pause estivale, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, tombait dans les bras de Donald Trump et promettait un renouveau des négociations de libre-échange transatlantique. Sous sa houlette, Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, a filé en mars à Washington pour proposer The Newt Transatlantic Project. Un Tafta bis auquel on a pris soin d'ôter l'agriculture pour éviter le soulèvement populaire. Le discours qu'elle a prononcé est particulièrement inquiétant. Pour elle, le libre-échange est constitutif de la démocratie. Ainsi, « une voiture peut être achetée à Seattle, assemblée à Detroit, conçue par un Allemand, dotée d'un châssis mexicain et de pièces de moteur canadiennes ». L'accord international sur le climat ? Pas un mot ! L'extinction de la biodiversité ? Rien ! Le social ? Cecilia Malmström a la paraphrase fourbe. Dans sa bouche, la suppression d'emplois pour faire grimper l'action boursière sont simplement « des emplois qui cessent d'exister ». Elle décrit ainsi le monde de ses rêves. Un monde grotesque centré sur la croissance et la compétition économique selon les règles des plus forts, sur l'entente États-Unis-Union européenne (UE) pour taper sur la Chine. les gentils contre le méchant. Deux contre un, une conception de la justice libérale directement issue de la guerre froide. Elle appelle les États-Unis à rénover l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avec l'UE pour gouverner le monde. La première étape est ce Next Transatlantic Project « qui garantira la stabilité et la prospérité de la prochaine génération. Celui qui établira notre alliance et nos valeurs en tant que force avec laquelle il faudra compter pendant encore soixante-dix ans. Je propose que nous renouvelions notre ordre mondial pour le XXIe siècle - avec l'OMC au centre du partenariat transatlantique sur le commerce ». Aux yeux de la commissaire, « les plus grandes questions urgentes à régler se situent dans le commerce » car « il n'y a rien de plus urgent que de sauver le système ». Elle pense qu'il n'est plus menacé par la contestation mais par l'âpreté de la concurrence chinoise. Le reste du monde économique est de la piétaille. Le reste de la planète un non-sujet.

    Quelle liberté ?

    Il ne s'agit plus de commerce de pièces détachées automobiles ou de cargos de soja : la commissaire quitte l'abolition des tarifs douaniers pour entrer dans l'organisation politique du monde autour des seuls intérêts économiques des pays libéraux les plus puissants. Sur la base de cette entrée en matière hégémonique, le Conseil européen a donné mandat à la Commission européenne, le 9 avril, pour négocier la mise en route de ce traité qui n'a de libre que la liberté prise avec la volonté de la majorité des citoyens européens d'en finir avec ce type de mondialisation. Décision prise quelques semaines avant la fin de sa législature. Histoire d'imposer le menu aux suivants.

    J'avais oublié que la France d'Hollande a obtenu l'arrêt des négociations sur Tafta en août 2016. Sous la pression des États-Unis, les négociations du Tafta sont relancées… Basta! traitait ce sujet en février 2019. Ce nouvel opus devrait se concentrer sur l'industrie et sur les obstacles au commerce hors droits de douane (comme les normes sanitaires).

    À côté de ça, le traité de libre-échange avec le Japon est entré en vigueur en février 2019, celui avec le Canada sera ratifié par l'Assemblée nationale française ce mois-ci et par le parlement des autres membres de l'UE, et la négociation en cours depuis 20 ans avec le Mercosur vient d'avancer à grand pas. Make our planet great again, qu'il disait…

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 12:36:09 2019 - permalink -
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  • Attention, matons méchants

    L’Observatoire international des prisons (OIP) a dévoilé le 3 juin un rapport glaçant sur les violences subies par les détenus.

    L’OIP introduit son rapport avec les précautions d’usage : il ne s’agit pas de nier les violences que peuvent subir les surveillants de la part de détenus. Posez vos boucliers. Il s’agit de lever le voile sur des violences, sans témoins ni plaintes, perpétrées par les gardiens contre les prisonniers. « Si les unes sont connues et régulièrement médiatisées, les autres semblent faire l’objet d’un déni collectif », soutient l’association qui agit depuis 1996 pour le respect des droits des prisonniers. Pas une statistique officielle n’existe. Pourtant les affaires ne manquent pas : l’OIP a été saisie 190 fois ces deux dernières années, et le Défenseur des droits presque autant. Sous couvert d’anonymat, une centaine de surveillants, directeurs de prison, avocats, magistrats ont brisé le silence pour dévoiler un système où la violence fait loi. Un ancien directeur confie : « Je suis incapable de dire le nombre de circonstances où j’ai été confronté à des allégations de violences commises par des personnels pénitentiaires tellement il est conséquent. Je classerais ca en deux catégories : il y a les altercations qui tournent mal, c’est le contexte le plus fréquent. Ensuite, plus rare et plus grave, il y a les violences “gratuites” […]. » De la baffe dite « préventive » qui laisse un détenu sourd d’une oreille à l’expédition punitive en groupe, la violence des surveillants a ses cibles privilégiées : les auteurs de violences sexuelles et les personnes vulnérables, étrangers, fous et pauvres. Une visiteuse de prison à Fresnes en 2018 rapporte : « À la porte de sa nouvelle cellule, un détenu indigent et sale est empêché d’entrer par ses codétenus. Il demande à voir le chef de détention. C’est traîné par terre après avoir été roué de coups par trois surveillants qu’il arrivera dans son bureau. »

    Omerta

    Agent pénitentiaire, c’est rarement une vocation. Lors du dernier concours d’admission, moins de 20 % des inscrits se sont présentés. Le rapport révèle que les profils problématiques ne sont pas systématiquement écartés. La motivation sécuritaire prime. Les nouvelles recrues apprennent d’emblée la formule magique : « J’ai utilisé la force strictement nécessaire. » La loi pénitentiaire de 2009 en légitime l’usage et le silence huile les rouages. Il y a d’abord le mutisme des détenus, faute de savoir vers qui se tourner, de pouvoir rédiger une lettre (10 % d’illettrisme), ou par peur des représailles : transfert de prison, passage à tabac. II y a aussi le mutisme des collègues. Dans la « petite muette », l’esprit de corps est fort, renforcé par un quotidien à huis clos et le sentiment de dépendre de ses collègues pour sa propre sécurité. « Ils vivent entre eux puisque le fait de travailler de jour et de nuit, les week-ends et les jours fériés, ça rend les rapports avec les autres un peu compliqués. […] Et ils ressassent toute cette agressivité qu’ils reçoivent », raconte un ancien surveillant.

    La hiérarchie ferme souvent les yeux. En interne, les sanctions disciplinaires sont faibles. Hors les murs, la justice est bienveillante. Les procureurs classent sans suite. Par définition, le détenu a une responsabilité : il a un casier. Et les juges condamnent peu. Vingt-neuf fois en dix ans, dont la plus lourde peine : douze mois de prison avec sursis. Les détenus, pour une insulte, reprennent du ferme, souligne le rapport.

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 11:50:15 2019 - permalink -
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  • Revenons à des plaisirs simples

    Deux cent mille réfugiés syriens, dont des milliers d’enfants, employés en Turquie par des marchands de noisettes qui fournissent Nutella, ça pourrait nous les casser menu. Heureusement, il y a une justice : les nôtres, d’enfants, deviennent obèses a force de tartiner matin et soir cette saloperie sur leurs tranches de brioche industrielle. La situation est donc équilibrée. Par ailleurs la maison Nutella nous informe que « [ses] équipes » sur place veillent à ce que leurs fournisseurs respectent les normes d’exploitation d’autrui communément admises chez tous les braves gens de la planète. Vous me direz que treize heures par jour, sept jours sur sept, c’est un bon rythme. Certes. Un peu soutenu. Mais pendant ce temps-là, les morveux ne se gavent pas de noisettes pliées confites à l’huile de palme, ce qui est bon pour leur santé, vous ne prétendrez pas le contraire. Ils sont au grand air, loin des miasmes des villes, dans la belle nature, ils font de l’exercice et ne perdent pas leur temps à regarder des âneries à la télévision, à apprendre des choses inutiles à l’école ou à taper comme des automates sur l’écran de leur smartphone. Et ils restent près de leurs parents aimés, car c’est ce qu’il y a de bien avec les réfugiés : ils ont le sens de la famille et sont toujours groupés, tandis que nous avons perdu ce sens si précieux de l’harmonie familiale. Un petit bol de soupe au lever du soleil, et hop, la famille joyeuse part aux noisettes à travers près en chantant. Ne serait-il pas temps pour nous de revenir à ces valeurs simples, intemporelies ? Je vous le demande.

    Dans le Siné Mensuel de juin 2019.

    Sun Jul 7 11:43:12 2019 - permalink -
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  • On va tout péter | ARTE

    Un film intéressant, sans trop de commentaires, sur le combat des salariés de GM&S pour conserver leurs emplois dans un contexte où leurs principaux clients (PSA et Renault) leur achètent moins de pièces au profit de producteurs étrangers.

    Mon Jul 1 00:32:56 2019 - permalink -
    - https://www.arte.tv/fr/videos/073434-000-A/on-va-tout-peter/
  • Prostate et femmes fontaines

    Les femmes ont une prostate. Ça vous la coupe ? C'est vrai pour la moitié d’entre elles au moins. Comme pour tout ce qui touche à l'anatomie féminine, on s'est longtemps fourvoyé sur le fonctionnement des glandes para-urétrales, petit nom donné a cette prostate, et sur l'éjaculation des femmes. Deux études récentes permettent d'y voir plus clair.

    On sait peu de choses sur ces glandes découvertes à la fin du XIXe siècle, situées le long de l'urètre et considérées comme un reliquat embryonnaire. En 2011,des chercheurs décident d'aller y voir d'un peu plus près. Las, seule une femme sur deux aurait les glandes. On a cru qu'elles étaient à l'origine de l'abondant liquide produit par les femmes fontaines. Or, elles sont si minuscules, 2 a 3 grammes contre 20 a 30 pour leurs collègues masculines (oui, les hommes ont la plus grosse !), qu'il leur est impossible de sécréter un éjaculat pouvant atteindre 300 millilitres, presque l'équivalent d‘une canette de soda. Sa qualité de fontaine donne à Amélie, 37 ans et escort de profession, une « sorte de pouvoir sur les hommes. » Elle ne compte plus les messages de clients qui veulent « s'abreuver à sa source ». Si l'on ne peut nier le potentiel poétique de la femme fontaine, elle n'est pas aidée par le porno qui véhicule une image fausse de l'éjaculation féminine. Non, ces ondées qu'on peut voir dans les films de boules ne sont pas des éjaculations. Très souvent, il s'agit juste une giclée maîtrisée d’urine. Appétissant si, comme Trump, on est fan de golden shower, mais là n'est pas le sujet. On ne peut parler d'éjaculation que pour le liquide infime émis par les glandes para-urétrales.

    Alors, les femmes fontaines ne seraient-elles qu'un mythe ? Non, elles existent bien, mais le jet qui les caractérise vient d’ailleurs. Samuel Salama et Pierre Desvaux, des chercheurs français, ont décidé d'étudier ce phénomène en échographiant des femmes se disant fontaines. Ils ont ainsi remarqué que la vessie, même après avoir été vidée juste avant le rapport sexuel, se remplissait rapidement de liquide pendant celui-ci. Un liquide qui se déverse au moment de l'orgasme. « Mais ça n'a ni la couleur, ni l‘odeur de l'urine », explique Cléo, 34 ans, qui a récemment découvert son don. En effet, le liquide arrive si vite dans la vessie qu'il n'a pas le temps de prendre toutes les caractéristiques de l'urine. Ce n'est donc pas de l'incontinence, simplement une aptitude qui repose sur des paramètres physiologiques et psychologiques. Toutes les femmes en seraient capables mais, seules 10 a 40 % y arrivent. Cléo est très à l'aise avec sa sexualité mais, il y a cinq ans, elle s'enlisait dans une relation avec un conjoint peu porté sur la bagatelle. « La première fois, ça m'est arrivé alors que je me masturbais, après avoir compris et admis que j'aimais le sexe et ne pouvais pas m'en passer. » Et de préciser que ça n'a rien a voir avec l'intensité de l'orgasme car, depuis, sa fontaine a jailli deux autres fois, au cours de « baises pas géniales mais pas désagréables ». Si l‘on ne peut choisir le moment du jaillissement, on peut tenter de le contrôler en apprenant à connafire son corps. De nouveaux gourous proposent des stages pour s'entraîner à devenir femme fontaine, surfant sur la culpabilité qu'on impose à celles qui ne sont pas capables de se relâcher assez pour déverser des torrents de jouissance.

    Dans le numéro de mai 2019 de Siné Madame.

    Sun Jun 30 20:41:27 2019 - permalink -
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