Excellente planche dessinée.
Le Medef et les gouvernants prônent un contrôle quotidien des chômeurs afin de s'assurer d'une recherche effective d'emploi… alors que ce qui déséquilibre le ratio dépenses/ressources de l'assurance chômage, c'est Pôle emploi… Contrôler plus fermement les chômeurs conduira à endetter toujours plus l'assurance chômage. La France a assez d'argent issu des cotisations pour financer le chômage de tout le monde, année après année. Ce point est d'ailleurs au centre des débats actuels autour de l'assurance chômage.
Dans un même temps, selon un rapport de la DARES et un autre de la Cour des comptes, Pôle emploi est inefficace : en 2015, moins de 15 % des chômeurs ont trouvé un emploi grâce à Pôle emploi, à l'exception des contrats aidés. J'ai déjà relaté cela.
Sur l'humiliation et le contrôle social exercé par Pôle emploi, voir l'excellente conférence de Hacking social au THSF 2017 (mes notes).
L'assurance chômage est, comme son nom l'indique, une assurance : vous cotisez à un droit et vous profitez de ce droit quand vous en avez besoin (en l'occurrence, en cas de perte d'emploi). L'injection à rechercher activement un emploi n'est qu'une des façons qu'à l'État d'attaquer et de dévoyer cette assurance chômage.
Je pense que cette BD fait un raccourci : l'Unedic, n'est pas autogérée. Seuls des membres imminents (membres du sérail, quoi) des fédérations nationales (adieu le niveau local) des syndicats représentatifs (adieu les autres syndicats) ont droit au chapitre. Et les syndicats de travailleurs sont seulement une des trois parties prenantes.
Il conviendrait aussi d'argumenter sur deux points : 1) qu'est-ce qui a mis l'Unedic dans le vert en 2008 ? Les réformes déjà antisociales de Sarkozy (c'était déjà l'époque du "si tu refuses trois taffs, t'es radié) ? 2) Ne peut-on pas dire que ce qui maintient l'Unedic à flot, au moins en partie, c'est justement la réforme permanente de l'usage de cette assurance par le législateur ?