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  • Alain Damasio : l'intuition de la science-fiction ? [EN DIRECT] - Thinkerview

    Entretien avec Alain Damasio écrivain de science-fiction. Elle est complémentaire à celle publiée dans Siné mensuel. J'en recommande le visionnage. :)

    On notera que Thinkerview s'est mis à la promo ces derniers temps, mais de là à filmer en gros plan le livre de Damasio et à lui en faire lire un extrait…

    Mes notes :

    • Michel Foucault identifie plusieurs types de société. Société féodale jusqu'au 18e siècle. Société disciplinaire jusqu'au début des années 60-70 : l'autorité / le pouvoir est exercé sur les personnes en des lieux bien identifiés durant une période de temps bien délimitée : école, caserne, usine, prison, etc. Cette classification est complétée par Gilles Deleuze avec la société de normalisation / de contrôle dans laquelle l'autorité se dissimule, cherche à se rendre moins pyramidale, plus insidieuse, joue son rôle en permanence et en tous lieux. L'auteur prolonge cette réflexion avec la société de traces dans laquelle nous serions désormais : techno-cocon, techno-nounou, couveuse, flicage partout tout le temps, contrôle diffus pour nous apporter prétendument le bonheur ;

    • Damasio identifie plusieurs types de contrôles : le contrôle vertical (gouvernement, société commerciale, etc.). L'inter-contrôle (filmer le moindre événement dans la rue, le patron qui se renseigne sur son futur salarié, le salarié qui se renseigne sur son futur patron, la femme qui lit l'historique web de son homme, l'homme qui lit les SMS de sa femme, les voisins qui s'entre-surveillent, etc.). L'intra-contrôle (autocensure comme les fêtes du Festival de Cannes se seraient assagies par peur des fuites vidéos, frein au développement d'une pensée critique, etc.). Tout cela forme un maillage très dense où chacun dont chacun de nous est victime mais aussi acteur, ce qui explique, selon Damasio, l'absence de réel impact des publications de Snowden : le grand public s'est dit "boaaarf, on fait tous ça, c'est booon". Pour réduire l'inter-contrôle, il faut accepter de ne pas tout savoir, accepter de faire confiance (à sa femme, à ses enfants, à ses amis, etc.) et offrir la liberté aux autres** (ton enfant peut en effet consommer de la drogue, c'est son choix, si t'as fait ce qu'il faut pour lui expliquer les mauvais côtés, t'as fait ton maximum ;

    • Damasio énonce un ensemble de chiffres pour illustrer l'injustice fiscale. L'approximation est au rendez-vous. :(

      • Le taux maximal de l'IRPP est passé de 65 % à 45 % en 35 ans, pas de 60 % à 30 % (Damasio compte la flat-tax qui s'applique uniquement aux revenus des capitaux). On peut aussi regarder l'évolution de l'IRPP sur 100 ans et constater que l'écart entre le taux moyen d'imposition des 0,1 % les plus riches et celui des 90 % les moins riches s'est réduit de 15 points en 30 ans. Même chose entre celui des 1 % les plus riches et celui des 90 % les moins riches (10 points) ;

      • Les droits de succession auraient été divisés par un coefficient deux en 30 ans. Je n'ai pas retrouvé ce chiffre… Pour un héritage en ligne directe, on parle d'un taux maximal qui varie entre 40 % et 45 % sur les 30 dernières années, mais les abattements ont beaucoup évolués (et ça a profité à tous) ;

      • Le taux maximal de l'impôt sur les sociétés est bien passé de 50 % à 31 % en 33 ans… mais ça ne prouve rien : le taux de 31 % s'applique dès 38 000 € de bénéfices… si c'est ça une société commerciale appartenant à un riche… ;

      • La répartition de la valeur ajoutée entre les salariés et les actionnaires serait passée de 70 % (travail) - 30 % (capital) à 60 % (travail) - 40 % (capital) en 30 ans. Heu ? On parle d'une variation de 5 points à tout casser, pas de 10 ponts, les années 71-87 faussant. Sources : OCDE et INSEE et même le T'Chio Fakir de 2012 ;

      • Il fallait 10 ans pour acheter une maison, il en faut désormais 20. J'ai rien trouvé qui confirme cela… Je ne vois même pas de quoi on parle ? Du crédit financier qui va avec ?
    • Le fait de pouvoir paramétrer, personnaliser nos smartphones, de pouvoir choisir nos applis, de pouvoir déléguer toutes sortes de tâches à la machin, ça nous donne l'impression d'avoir du pouvoir sur notre vie, sur notre environnement proche : tout est personnalisable, quoi. Cela rend la lutte pour nos droits très lointaine, fumeuse… Ça demande beaucoup de travail alors qu'on est bercé dans le confort. Pourquoi se frotter à l'impuissance des luttes quand on peut se croire tout puissant en personnalisant ses joujous technologiques ? ;

    • Damasio fait, comme d'autres, la distinction entre la violence contre des objets (Fouquet's, par exemple) et la violence systémique contre des personnes. La violence contre les personnes est exercée majoritairement par la police, le gouvernement, les oligarques, les médias et les criminels. La violence est un processus. Les gens violent en manifestation se sont fait rejeter des dizaines de fois en entretien d'embauche, se sont fait discriminer (arabe, femme, etc.), ont du se battre pour toucher leurs indemnités chômage qu'on veut de plus en plus leur sucrer, etc. Ils constatent l'injustice fiscale (ultra-riches imposés à que dalle, etc.). Ils constatent l'échec des manifestations. Leur colère finie par sortir. Il faut regarder seulement la fin du processus pour trouver cette violence scandaleuse. De même, cette violence refoulée qui sort est une bonne chose : la colère refoulée entraîne dépression, suicide, violence conjugale, agressivité constante, etc. La violence permet de sortir l'oligarchie de l'impunité dans laquelle elle s'est réfugiée en lui faisant peur, en lui faisant se sentir vulnérable, de retour parmi nous. Il faut évidemment que cette violence s'inscrive dans une lutte plus large, avec des objectifs, une narration, des idéaux enviables, etc. ;

    • Dans le récit et la communication, pour bâtir un personnage, il faut que le récepteur (lecteur, citoyen, consommateur, etc.) s'identifie à lui. Il y a deux formes d'identification : par l'admiration (trouver des qualités que l'on aimerait avoir, comme super-héro ou superbe réussite, magnifique couple, reconnaissance sociale, etc.) ou par la familiarité (je suis normal, je vous ressemble). Exemples d'identification par l'admiration : Macron, Sarko. Exemples d'identification par la familiarité : Hollande, Cauet ;

    • Les humains retiennent mieux le chant, la poésie (grâce aux rimes), l'anecdote, une ligne narrative, d'où la proéminence de ces formes de communication dans de précédentes civilisations.
    Mon Jun 10 21:07:06 2019 - permalink -
    - https://videos.thinkerview.com/w/crBzaLgXkLYtFzkbcLW3an
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