‒ You know, it's been a a while since there's been a really big meteor impact.
‒ Will you stop that?!
‒ I say this kind of thing every so often, because I don't believe it affects the outcome and it has a slim chance of looking incredibly prescient.
Lots of people called their ships unsinkable before the Titanic. Voicing your hubris doesn't make failure more likely, just more memorable.
Hahahaha :DDDD
Vis mon vit. Si on a beaucoup glosé sur la complexité du plaisir féminin, celui des hommes est rarement un sujet. Or la jouissance masculine, ce n‘est pas mécanique. On a demandé a un homme d’en parler pour demonter les clichés.
Y a pas que vous, les filles, que les mystères du plaisir turlupinent. Les mecs font volontiers mine de tout connaître sur le fonctionnement de leur bite, mais c’est de la frime. Savez-vous que nombre d’entre eux confondent jouissance et éjaculation ? C’est pourtant pas pareil. Ainsi, si l’on peut supposer que messieurs Philippe de Villiers ou Bernard-Henri Lévy (je cite ces noms au hasard) ont éjaculé au moins autant de fois qu’ils ont eu de lardons, mon intuition masculine me fait douter qu’ils aient connu beaucoup d‘orgasmes réels, de ceux qui vous font voir le septième ciel en Technicolor psychédélique et vous submergent les neurones tel un tsunami de lubricilé.
Faut avouer, à leur décharge (si j’ose dire), que la différence est parfois ténue. Passé l’heureuse époque des jeux enfantins de touche-pipi, l’apprentissage de la volupté n’est pas toujours fastoche. Adolescent, la première fois qu’une petite amie m’a effleuré la braguette d’une menotte timide, j’ai sur-le-champ inondé mon calcif de foutre. Ai-je joui simultanément ? Je n’en suis plus sûr après tant d’années, mais il me semble que oui. J’étais foudroyé, pantelant, éperdu de reconnaissance envers la tendre fée qui m’avait apporté semblable panard. Ma réaction avait été à la fois mécanique, strictement physique, et subconsciente, totalement incontrôlée. Mécanique : prenez une quéquette, que nous appellerons A, stimulez-la aussi longtemps que nécessaire et elle finira par éjaculer ; son propriétaire n’éprouvera pas forcément le plaisir du siècle, mais ça lui sera agréable — ou non, c’est selon. Subjective : prenez une quéquette B, que nous appellerons Cécile pour faire plus joli, et tripotez-là de la même façon que la quéquette A ; cette fois, sans qu’il y ait d’explication rationnelle à cela, son bienheureux possesseur frémira, gémira, perdra la boule et, si vous persévérez, ressentira une extase aussi intense que celle que vous-même pourriez ressentir si c’était lui qui stimulait vos attributs intimes. Autrement dit, il aura un orgasme — ce qui ne sous-entend pas obligatoirement qu’il éjaculera de surcroît, même si les deux événements sont souvent indissociables.
L'orgasme partagé, mythe ou realité ?
L’affaire, en vérité, n’est pas toujours aussi simple. Un homme peut jouir sans manifester le moindre contentement. Ou jouir dès le premier frôlement, sans discontinuer, à en défaillir, parce qu’il est amoureux de vous, ou parce que vous êtes extrêmement habile, ou parce que vous correspondez pile-poil à ses désirs du moment. Il peut aussi ne pas jouir du tout, parce que personne ne jouit sur commande.
Les pires, ce sont les nique-douilles qui considèrent l’orgasme comme un truc de gonzesses. Un homme, un vrai, ça baise, ça crache sa semence puis ça se lève, content de soi, et ça siffle de la bière en regardant du sport à la télé. Il urge de masculiniser le mot de pouffiasse : les pouffiats sont légion. Nous en avons tou(te)s dans nos relations, sexuelles ou pas.
Il y aurait encore long à dire sur le sujet. L’orgasme partagé, par exemple. Mythe ou réalité ? Nul ne niera qu’il est enchanteur de s’envoyer en l’air à l’unisson, de se fondre l’un à l’autre en un spasme quasi cosmique. « Viens, je vais jouir ! » feulez-vous, juste avant la big secousse, à l’oreille de votre julot. « Vas-y, halète-t-il. Je jouis aussi ! » Et vlan ! Neuf fois sur dix, cette brutasse éjacule sans avoir, pour autant, de véritable orgasme.
J’m’en vas vous faire une confidence : il nous arrive, à nous les hommes, de simuler. On est en train de baiser, c’est gentillet et doux, mais on n’est que modérément excité, va-t’en savoir pourquoi, et l’on a conscience que la bandaison décline. Alors, on fait semblant de jouir. Ou, tout au moins, d’éjaculer, avec râles adéquats. Et, chose incroyable, la partenaire n’y voit que du feu. La subjectivité est telle qu’elle vous sent pour de bon vous répandre en elle et vous pâmer. Avec un peu de bol, elle se pâmera aussi. À partir de là, on débande en toute quiétude. Elle est satisfaite et ne vous en voudra pas.
Exquises papouilles mammaires
Et la mouille ! Parlons-en, de la mouille. Avez-vous remarqué que certains hommes, quand ils sont émoustillés, mouillent aussi abondamment que les femmes ? Un gland évoquant un élevage de colimaçons, c’est bon signe. Un homme qui mouille n’est pas un homme dont la sensualité se résume à sa bite, c’est un homme apte à jouir. Croyez-en mon expérience, je suis un grand mouilleur.
C’est comme les seins. J’ai, jadis, fréquenté une jeune fille qui se prétendait capable de faire reluire n’importe quel garçon en lui taquinant les tétons. Je la croyais d’autant moins que les miens étaient, pensais-je, d’une insensibilité absolue. Eh ben ! L’exquise drôlesse m’a fait jouir comme je n’avais jamais joui. Et ce n’est pas ma part de féminité qu’elle avait réveillée, car je connaissais maintes dames tout aussi indifférentes que moi, jusqu’alors, aux papouilles mammaires.
Masculine ou féminine, la jouissance est décidément un phénomène complexe. C’est, d’ailleurs, ce qui fait une partie de son attrait.
Dans le numéro 3 (été 2019) de Siné Madame.
Cathérine Vidal, neurobiologiste, est coordinatrice du groupe Genre et recherche en santé du Comité d'éthique de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Objectif : garantir l'égalité entre les sexes dans l'accès aux soins et la prise en charge médicale.
[…]
Question. Cette vision genrée modifie-t-elle la prise en compte des maladies ?
Les stéréotypes de genre pèsent lourd en médecine. Les souffrances féminines liées aux règles et à l’accouchement étaient considérées « normales », et donc l’endométriose, une maladie très douloureuse et invalidante qui touche une Française sur dix, n’a été que très récemment reconnue par le corps médical. La vision stéréotypée de la santé touche également la prise en charge de l’infarctus chez les femmes qui sont sous-diagnostiquées. Pour les mêmes symptômes d’oppression dans la poitrine, une femme a trois fois plus de risque d’être traitée par des anxiolytiques alors qu’un homme sera orienté vers un cardiologue. L’idée que l’infarctus est une maladie masculine est en train de changer. Le nombre de problèmes cardiovasculaires chez les femmes de moins de 50 ans connaît un développement exponenüel — plus 20 % depuis vingt ans — et parce que les modes de vie ont évolué.Question. Ces idées reçues n‘épargnent pas les hommes non plus.
L’expression des symptômes est très liée au genre. Un homme dépressif exprimera ses angoisses à travers des comportements à risque, alcool, tabac, comportements agressifs. Un homme ne va pas se mettre à pleurer, dire je me morfonds, je vais mal. C’est une image négative de la virilité. Le conditionnement culturel compte beaucoup dans la vie psychique mais aussi physique. On l’a vu avec l’infarctus pour les femmes. Même chose pour l’ostéoporose chez les hommes. Ils sont sous-diagnostiqués, cette pathologie étant considérée comme spécifique des femmes ménopausées. Or un tiers des fractures de la hanche chez l’hommes est dû à l’ostéoporose.Question. La présence des femmes dans le corps médical va changer les choses.
Pas forcément, car les formations en médecine sont encore très en retard sur ces questions. Depuis les années 80/90 les féministes américaines ont dénoncé la sous-représentation des femmes dans les essais cliniques. À cette époque, une étude sur la relation entre obésité et cancer du sein et de l’utérus a même été menée exclusivement sur des hommes. Le comble ! Elles ont interpellé des responsables politiques du Congrès américain qui ont voté une loi rendant obligatoire l’inclusion des femmes dans les essais cliniques. Aujourd’hui, ce n’est toujours pas gagné puisque, dans le panel des recherches cliniques internationales, il n’y a que 33,5 % de femmes, en moyenne.Question. Il reste beaucoup à faire.
Il faut déconstruire les idées reçues. Au niveau des recherches et de la clinique, d’abord. Arrêter de tout penser en fonction des facteurs biologiques et intégrer les contextes socio-économique et culturel dans la médecine. Une autre préoccupation du groupe Genre et Santé du Comité d’éthique est l’information pour la prévention auprès du grand public, grâce à des clips vidéo®. Notre objectif est de promouvoir une médecine plus égalitaire au service de la santé de toutes et de tous.
Dans le numéro 3 (été 2019) de Siné Madame.
Comme si les menaces de Trump à son égard ne suffisaient pas, Huawei, le géant chinois des télécoms, est à présent accusé d’avoir aidé deux gouvernements africains à surveiller leurs oppositions respectives.
La France mène aussi une guerre économique à géométrie variable contre Huawei, pour rappel.
Le « Wall Street Journal » (14/8) raconte comment, non contente de vendre du matériel de surveillance et des logiciels de reconnaissance faciale à 24 des 52 pays du continent, la firme de Shenzhen a envoyé des techniciens en Zambie et en Ouganda pour entraîner très concrètement les autorités locales à l’espionnage de leurs principaux opposants politiques.
On reparle des Françaises Amesys (devenue l'émiratie Advanced Middle East Systems) et Qosmos et de l'Américaine Blue Coat (rachetée par Symantec) prises les mains dans le pot de confiture dans le même type d'opérations en Syrie, en Libye, au Maroc, etc. ? Des procédures judiciaires pour complicité d’actes de torture (en Libye pour Amessys, en Syrie pour Qosmos) sont toujours en cours.
Huawei et les deux gouvernements visés ont fermement démenti. Un peu téléphoné…
Dans le Canard enchaîné du 21 août 2019.
Rappel : peu de variétés de fruits et légumes, toutes à fort rendement et détenues par des multinationales, forcément, ça induit des produits dénués de goût et de nutriments, mais pas de sucre (utilisé pour corriger l'absence de goût)…
Il aura fallu qu'une association de consommateurs aille sonder les Français pour que les médias redécouvrent que nos fruits et légumes ont moins de goût qu'avant. Comme « Le Canard » l'a maintes fois raconté, l'industrie agroalimentaire et la grande distribution ont imposé aux agronomes des variétés tape-à-l'œil, parfaitement calibrées, a haut rendement, longue conservation, résistantes aux maladies, avec une peau bien épaisse pour tenir le coup pendant le transport… tout en se fichant comme d'une prune de leur goût et de leurs qualités nutritionnelles.
Il a douze ans, les ingénieurs de l'institut national de recherche agronomique (Inra) avaient fait officiellement leur mea culpa sur le sujet. Dans un rapport remis au ministère de l'Agriculture, ils avouaient : « La qualité nutritionnelle n’a été que rarement un critère de sélection direct, sauf pour contre-sélectionner des aspects défavorables ou des caractéristiques gustatives défavorables » (« Conflit », 21/11/07). Comprendre : durant des années, la quantité de vitamines et autres antioxydants a été la dernière roue du carrosse. Itou pour le goût. Les fraises sauvages, par exemple, ont un pouvoir antioxydant trois fois plus élevé que leurs cousines cultivées sous serre de façon intensive. Quant à la tomate industrielle, elle a été affublée, dans les années 80, d'un gène qui a rallongé de trois semaines sa durée de vie après cueillette. Sauf que ce gène « longue vie » épouille au passage la tomate de ses arômes et lui flanque une chair farineuse…
Non seulement la majorité de nos fruits et légumes et été génétiquement façonnée pour coller au cahier des charges de l’agroalimentaire et des grandes enseignes, mais presque toutes ces semences sont détenues par des multinationales de l’agrochimie. Le leader mondial des semences potagères n'est autre que Bayer-Monsanto, dont le portefeuille comprend 3 000 variétés et 23 espèces. Avec son concurrent Syngenta, il possède 71 % des semences de chou-fleur, 62 % des tomates et 56 % des poivrons commercialisés en Europe « Conflit », 19/7/17). Résultat : l'agrobusiness a imposé un nombre réduit de variétés mondialisées au goût uniformisé. Alors qu'il existe en France 700 variétés de tomates, seulement une dizaine sont disponibles sur les étals. Et, pour masquer la perte d’arôme de ces modèles standardisés, les semenciers se sont trop souvent contentés d'augmenter génétiquement le taux de sucre.
Pour plus se sucrer ?
Dans le Canard enchaîné du 21 août 2019.
Rappel : les animaux jugés moches sont moins bien protégés et moins étudiés que les autres. Rien d'étonnant, c'est dans la continuité des sujets passés sous silence dans les médias et évités par les scientifiques quand ils sont jugés "peu sexy / glamour" ou "peu vendeur" (moins d'audimat / croyance moindre en des retombées positives = moins de gains publicitaires / moins de financements). L'humain est fabuleux.
À quand la chirurgie esthétique pour les animaux ? On savait déjà, grâce aux sociologues, qu’être moche dans une société narcissique était un handicap social. On découvre que la tyrannie des apparences nuit aussi gravement à la biodiversité. La plupart des 7 000 nouvelles espèces menacées d’extinction, que vient de répertorier l’Union internationale pour la conservation de la nature, sont en danger car pas assez photogéniques ! Pour encourager les dons, la majeure partie des ONG ne se mobilise que pour les animaux canon. Résultat : les Quasimodo de la nature se retrouvent impitoyablement exclus des programmes de conservation. Tant pis pour la grenouille scrotum (très présente sur le lac Titicaca !), le nasique, singe affublé d’un nez proéminent, le blobfish ou la chauve-souris fer à cheval (voir photos). Tous sacrifiés sur l’autel de la beauté !
Non seulement les animaux moches figurant sur la liste des espèces en voie de disparition sont les oubliés des plans de protection, mais, en prime, les zoos, qui pourraient constituer leur dernier refuge, leur refusent l’entrée pour ne pas effrayer le chaland. Même les chercheurs rechignent à étudier les bestioles trop vilaines, au motif qu’il est plus dur d’attirer un financement avec un dernier prix de beauté.
Une mise à l’écart fâcheuse, vu que la laideur dissimule souvent d’étonnantes caractéristiques biologiques. Prenez le rat taupe nu : ce rongeur sourd, quasi aveugle, sans un poil sur le caillou, à la peau fripée et translucide, aux dents démesurées, commence seulement à être sérieusement ausculté alors qu’il est le seul mammifère connu à ne jamais développer de cancers.
Comme on dit, c’est moche…
Dans le Canard enchaîné du 21 août 2019.
Le Canard enchaîné du 21 août 2019 nous rappelle l'existence, le maintien et la création de déséquilibres de la protection sociale (retraite, chômage, santé) :
Sur le plateau du Grand Jury RTL / Le Figaro / LCI, Laurent Nuñez confirme qu’une nouvelle loi Renseignement va être présentée [ NDLR : en 2020 ], déjà pour régler la clause d’extinction associée aux boîtes noires de la loi de 2015.
Pour mémoire, le gouvernement avait fait passer ces dispositifs de traitements automatisés de données de connexion, alors très critiqués, en leur associant une date d’extinction à la fin 2018. En 2017, dans le projet de loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, cette date fut repoussée au 31 décembre 2020.
[…]
Surtout, le représentant de l’Intérieur prévient que ce réexamen « sera aussi l'occasion de voir, avec l'ensemble des services de renseignement, s'il faut adapter nos techniques au développement de nouvelles technologies, comme le développement de la 5G ».
D'après le Canard enchaîné du 21 août 2019, la CNCTR, l'administration chargée de contrôler les services de renseignement français, souhaiterait qu'à cette occasion, les surveillances par des services étrangers afin de déroger au droit local (un Français résidant en France surveillé par les services allemands afin de contourner le droit français ou un refus de la CNCTR) soient interdites ou placées sous son contrôle comme en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse, etc. (actuellement, elles lui échappent).
Via le Canard enchaîné du 21 août 2019.
Avec le PFU (flat tax), l'État empoche un peu sur les revenus du capital des petits patrons et perd sur le revenu de leur travail. Les budgets de la protection sociale en pâtissent. Le volume de dividendes versés augmentant d'année en année, il me paraît tendu d'affirmer que la flat tax en a été l'origine. Enfin, pourquoi se réjouir d'une hausse des dividendes versés ? Ça profite seulement à quelques-uns et ça affaiblit les sociétés commerciales par diminution des réserves de thunes permettant de rembourser les prêts et d'innover.
Serait-ce le triomphe du « en même temps » fiscal ? Macron a instauré une imposition réduite — la « flat tax » — sur les revenus du capital qui, paradoxalement, rapporte plus que la lourde fiscalité qui avait cours sous Hollande ! Un mystère qui n’est qu’apparent.
Selon les chiffres du rapporteur du Budget à l’Assemblée, le député (LRM) Joël Giraud, la flat tax (prélèvement forfaitaire à 30 % des dividendes, intérêts de placement, etc.) a ainsi rapporté en 2018 3,5 milliards, soit 600 millions de plus que prévu dans le budget (« Les Echos », 12/8). Et même légèrement plus que sous François Hollande, quand le taux de taxation pouvait atteindre (après abattements) 42,5 %.
La clé du mystère est simple : les dirigeants des petites et moyennes entreprises, qui peuvent se rémunérer soit en salaires (taxés jusqu’à 62,5 % en incluant les prélèvements sociaux), soit en dividendes (30 % tout compris). Ces patrons qui savent calculer ont évidemment opté, chaque fois qu’ils le pouvaient, pour une rémunération en dividendes. L’Insee confirme ainsi que les dividendes distribués en 2018 ont crû de 24 %, alors que la seule augmentation des profits laissait prévoir une augmentation de 12 %.
En clair, ce que le fisc gagne en flat tax, il le perd — et même largement — en baisse d’impôt sur le revenu.
Et tout le monde y perd en cotisations sociales, donc il faudra encore équilibrer les budgets de la protection sociale…
C’est la limite du « en même temps ».
Dans le Canard enchaîné du 21 août 2019.
Comme celle de Macron, l'adolescence de Trump est retouchée, idéalisée voire réécrite. Son père, travailleur et ambitieux, a fait fortune dans la construction de HLM avec l'argent du contribuable (il n'y a pas de self-made man ;) ). Trump, bagarreur et """"rebelle"""" qui se met à collecter les couteaux à cran d'arrêt (par passion, après une comédie à Broadway), est envoyé à l'académie militaire de New York. Aux USA, une académie militaire est gérée par des vétérans, a aucun lien de commandement avec l'armée et permet de recadrer les enfants de riches moyennant finance. Trump devient un protégé puis un donneur d'ordres officiel auprès des petits nouveaux. Toutes les fins de semaine, papa lui amène des femmes comme d'autres pères le font avec leurs fils. Début de sa réputation d'homme à femmes. À l'académie, Trump s'invente de nombreux exploits. Il échappera à la guerre du Vietnam grâce à un mot du docteur… alors qu'il pratiquait des sports. Bien plus tard, il financera et organisera des matchs de catchs : scénarisation, gentil gars contre méchant, etc. Tout ce qu'est Trump, en fait.
1972 : procès de Bobigny pour punir un avortement suite à un viol. Loi Veil en 1975 pour expérimenter l'IVG durant 4 ans. Loi définitive en 1979. Jusqu'en 1992, le droit ouvert par la loi Veil est une exception au délit d'avortement qui disparaît cette année-là. 2014 : une IVG n'est plus conditionnée à une notion de détresse.
Définition. Bio, en matière de végétaux = pas de pesticides de synthèse, pas d'engrais artificiel, pas d'OGM. Évidemment, des seuils de tolérance existent : les traces de pesticides ne sont pas comptées, un produit transformé bio peut contenir 5 % de produits non-bio, etc. Cela permet de prendre en compte la dispersion par le vent depuis des parcelles en agriculture conventionnelle, l'absorption de l'anti-moustisques présent sur les ouvriers agricoles d'Amérique du Sud, l'absorption des substances qui constituent les joints des machines de la chaîne de production (huile d'olive, par exemple), etc. Bio en matière animale = animaux nourris avec de la bouffe bio (voir point précédent) et un usage des antibiotiques seulement en cas de maladie avérée. Bio en matière de cosmétiques = au moins 95 % d'ingrédients bio et substances interdites (phtalates, parabène, etc.). Qu'est-ce qu'un pesticide ou un engrais pas de synthèse, dit ""naturel"" ? Chaux, souffre (pour le vin), cuivre, purin d'orties, bouillie bordelaise, etc. ;
Du mode de vie alternatif des années 60, le bio est devenu un vrai business. On parle même de bio industriel : il n'y a pas de pesticides, mais les autres idées du mode de vie proposé ont disparu (donc on se retrouve avec des serres chauffées, de la main d'œuvre exploitée, une pression des distributeurs sur les producteurs lors de l'achat, de l'import depuis l'autre bout du monde, etc.). Exemples :
Les épinards contiennent un simili-stéroïde qui décuple les muscles, l’ecdystérone. :O La légende de Popeye n'est donc pas totalement usurpée. :D Les épinards sont aussi farcis au chlorpyrifos, un insecticide + perturbateur endocrinien…
Que ne ferait-on pas pour garder la première place du podium… La France est la championne de l'épinard en Europe, avec 24 500 tonnes produites par an. Pour que cette production potagère tricolore ne soit pas boulottée par les cochenilles, le ministère de l’Agriculture autorise nos maraîchers à pulvériser un insecticide interdit sur toutes les autres cultures depuis trois ans. Une drôle de dérogation puisque, à l'époque, les toxicologues avaient estimé que la neurotoxicité du chlorpyrifos, de son petit nom, était beaucoup plus maousse que ce qu'ils pensaient, même a faible dose.
En effet, cette substance, qui appartient a la sinistre famille des organophosphorés, ces gaz de combat mis au point pendant la Seconde Guerre mondiale, est désormais soupçonnée de dézinguer un neurotransmetteur crucial pour le développement du cerveau chez l'enfant. Raison pour laquelle neuf pays européens ont interdit l’usage du chlorpyrifos dans les vergers et les potagers, qui en étaient massivement aspergés. Itou en France, sauf, donc, pour les épinards. A l’Agriculture, on jure que les conditions d’utilisation ultra-strictes garantissent l'absence de résidus dans les feuilles. Il n'empêche, si la quantité totale vaporisée dans l'Hexagone a presque été divisée par 63 depuis 2016, on en utilise encore aujourd'hui 2,6 tonnes par an, épandues pour l'essentiel en Bretagne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. N’en déplaise aux producteurs d’épinards français, la Commission européenne envisage d’interdire l’insecticide une bonne fois pour toutes et pour toutes les cultures.
Il faut dire que les études toxicologiques sont de plus en plus accablantes. Une équipe de chercheurs du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle vient ainsi de découvrir que le chlorpyrifos est, en prime, un perturbateur endocrinien susceptible de provoquer des retards mentaux chez les bambins dont les mères ont été exposées pendant la grossesse. N'en jetez plus…
Une bonne nouvelle, quand même, pour les mangeurs d'épinards frais : a défaut d'être farci de fer — on en trouve nettement moins qu’on le prétend —, le légume popularisé par Popeye recèle une substance aux pouvoirs anabolisants, l’ecdystérone. Après avoir constaté à quel point ce simili-stéroïde décuplait les muscles, l’Agence mondiale antidopage veut l’inscrire sur la liste des produits interdits. Avant le chlorpyrifos ?
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
Suite de Mélenchon se moque de la justice (suite). Méluche, attaqué en diffamation, se dérobe aux convocations de la justice. Également attaqué pour non-respect de la LCEN, il est condamné en juillet 2019. Le chèque envoyé au plaignant est siglé France Insoumise. Forcément, l'avocat de Méluche assure que c'est une avance de trésorerie pour éviter un recouvrement forcé durant les vacances de son client. Lol…
Le camarade Jean-Luc Mélenchon est, depuis sept ans, le héros intrépide d’un feuilleton de grand style pour spécialistes du droit de la presse et de l’immunité parlementaire. Tout commence à l’automne 2012 lorsque, rentrant ébloui d’un voyage au Venezuela, Méluche traite sur son blog de « terroriste repenti » et de « tueur repenti » le journaliste du « Monde » Paulo Paranagua. Celui-ci avait osé écrire des articles critiques sur le régime de Chavez.
Journaliste d’origine brésilienne, Paranagua l’attaque en diffamation au pénal mais ne peut le poursuivre au civil, faute de mention du directeur de la publication de son adresse sur le blog de Mélenchon.
Or cette première procédure en diffamation a été déclarée prescrite au terme d’un véritable jeu du chat et de la souris qui a duré plus de trois ans, les juges d’instruction, épuisés, n’ayant jamais réussi à coincer le camarade député Méluche pour le mettre en examen ! Ce dernier s’était dérobé à cinq convocations, obligeant les flics à se déplacer plusieurs fois (« Le Canard », 7/6/17).
Il suffit de se dérober aux convocations en attendant que le délai de prescription s'écoule ? Ça me semble un peu trop facile. N'y-a-t-il pas eu un raté chez les juges ou une contrainte non-utilisée par lesdits juges ?
Le parti paiera
Neuf mois plus tard, le 14 novembre 2016, Mélenchon récidive sur son blog et traite Paranagua de « provocateur » et de « muse dela CIA »… Paranagua l’attaque de nouveau, procédure toujours pendante à ce jour. Mais il l’assigne aussi pour défaut de mention du directeur de publication sur son blog, « L’ère du peuple ».
Cette fois, Mélenchon a bien comparu, le 15 mai, dans cette procédure annexe. Et il a été condamné, le 10 juillet, à verser 1 euro symbolique et 2 000 euros pour les frais exposés. Le journaliste plaignant a ensuite reçu, le 30 juillet, un chèque réglant ce qui lui était dû.
Or ce chèque — de 2 001 euros, tout de même ! — a été émis sur le compte de La France insoumise, ouvert à l’agence de Massy (Essonne) du Crédit coopératif.
En clair : c’est le parti via ses filiales qui a réglé la facture de Jean-Luc Mélenchon. Cette solidarité avec le chef est émouvante.
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
J'ignorais que les placiers existent encore pour collecter les droits d'usage des places de marchés… J'ignorais que cela peut être des délégations de service public. J'ignorais que les villes et les délégataires font appel à des caïds de cité pour tenir les marchés. J'ignorais ces extorsions de fond présumées pour conserver sa place de marché. :O
« Vous savez, Mantes-la-Jolie, c’est spécial… » Jérémie Askinazi, directeur général de Mandon-Somarep (leader des marchés de plein air en Ile-de-France), résume de cette formule énigmatique la drôle de partie financière et judiciaire qui se joue au milieu des 350 étals dressés, trois fois par semaine, dans la très populaire cité du Val-Fourré.
Le lieu est stratégique pour la municipalité : ce marché — le plus grand de France — contribue à la cohésion d’une immense « zone urbaine sensible », parfois touchée par des flambées de violence, comme en 2005. Le quartier est également le fief électoral de Pierre Bédier, l’ancien maire LR de Mantes, qui continue de contrôler la ville et le quartier depuis son fauteuil de président du conseil départemental des Yvelines.
Le marché du Val-Fourré a vu débouler, le 5 avril, une escouade de douaniers. Bien tuyautés, les gabelous se sont concentrés sur les trois placiers embauchés par Mandon-Somarep pour encaisser les droits d’occupation des commerçants.
Dans ce monde où tout se règle encore en liquide, les soupçons de racket sont récurrents. Et, à Mantes-la-Jolie, les douaniers ont fait bonne pioche. Ils ont trouvé dans les poches des trois lascars d’épaisses liasses de billets d’origine non justifiée.
Déballage contrarié
Spectacle étonnant : deux jours après cette descente, les commerçants ont « spontanément » refusé de déballer leurs marchandises en « solidarité » avec les placiers. Touchante unanimité : en 2015, ils s’étaient déjà mis en grève quand le procureur général de Versailles avait décidé de relancer une vieille enquête sur le marché, déjà motivée par des soupçons de racket.
A l’époque, les investigations n’avaient guère avancé. Cette fois, elles ont progressé à grands pas. Quinze jours après la descente des douanes, les placiers ont été mis en examen pour extorsion de fonds et abus de confiance, avant d’être placés en détention provisoire.
Cette fine équipe était en fonction depuis 2013. A l’époque, la mairie gérait l’affaire en régie directe. Mais, pour faire taire une première rumeur de racket (« Le Canard », 8/6 et 9/7/14), la ville avait fini par confier les clés du marché à Mandon-Somarep. Un contrat assorti d’une curieuse condition…
Piston “atypique”
La société devait s’engager à reprendre deux placiers soupçonnés (à tort ou à raison) de malversations par le parquet. Mais aussi le cadre municipal chargé de superviser le marché. « Une demande très atypique », s’étonne encore aujourd’hui Jérémie Askinazi.
Cette démarche de la mairie — qui déclare au « Canard » ne pas envisager, pour l’instant, de se porter partie civile — interroge les poulets. Il ont reçu des témoignages sur les présumées méthodes expéditives du brillant chargé de mission. Plusieurs commerçants ont raconté — mais sans apporter de preuves — qu’il leur aurait réclamé jusqu’à 15 000 euros pour leur accorder une place dans la nouvelle organisation du marché.
L’homme, accusent-ils, leur aurait demandé de venir à la mairie, en dehors des heures d’ouverture au public, pour verser leur obole. Ils devaient ensuite se rendre dans un bureau situé au 1er étage, où ils étaient —— ont-ils certifié — fouillés soigneusement pour vérifier qu’ils ne portaient sur eux aucun moyen d’enregistrement. L’intéressé nie farouchement. En attendant, nouvelle coïncidence deux camions appartenant à des commerçants mécontents de la gestion du marché ont mystérieusement pris feu le 16 juin dernier. Les poulets, qui voient le mal partout, soupçonnent, cette fois, le petit frère de l’un des mis en examen d’avoir joué avec des allumettes…
À croire que l’oseille sauce à la Mantes est devenue un produit inflammable.
Pour avoir la paix dans les cités et les marchés qui s’y tiennent plusieurs fois par semaine, les municipalités et les sociétés gestionnaires embauchent, à l’occasion, des petits caïds qui ont l’habitude de se faire respecter, des commerçants comme des clients.
La société Mandon a touché le gros lot à Chanteloup-les-Vignes : porteur d’un bracelet électronique, le placier s’est fait dessouder en 2016 par la gendarmerie lors d’une tentative de vol d’un distributeur de billets. « On est mal tombés, le salarié n’avait qu’un mois dans la boîte », commente sobrement son ancien patron.
Habilités à encaisser les recettes en liquide, certains de ces braves garçons sont réputés mélanger fonds publics et caisse personnelle. Les plaintes sont fréquentes, mais elles aboutissent très rarement : les preuves manquent souvent et les témoins finissent presque toujours par se dégonfler…
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
Veolia a obtenu en avance les détails d'un appel d'offres en Colombie (sans aucune contrepartie, bien entendu) et aurait versé des pots-de-vin pendant 7 ans aux autorités de Bucarest. Toujours aussi classes, les géants de l'eau et de l'assainissement…
Passées inaperçues, les sanctions prononcées par la Banque mondiale à l’encontre du groupe Veolia ont un goût… saumâtre : le 29 mai, l’institution financière internationale a exclu, respectivement pour deux ans et un an, OTV et VWT Brasil, filiales du géant de l’eau et des déchets, de la « liste des sociétés autorisées à participer à des projets qu’elle finance ».
OTV, leader mondial de l’assainissement de la flotte, et Veolia Water Technologies (VWT) Brasil sont accusés d’avoir commis « des actes frauduleux et collusoires » durant leur participation à l’appel d’offres d’une usine de traitement d’eaux usées à El Salitre, en Colombie. Finalement attribué à un concurrent en 2016, le marché devait servir à améliorer la qualité du rio Bogota et à réduire les risques d’inondation. Mais c’est Veolia qui a pris l’eau…
Yankees en embuscade
« Il n’y a eu aucune allégation de corruption au terme d’une enquête très poussée de la Banque mondiale », proteste une porte-parole de Veolia. Le géant du CAC 40 — 25,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 — a seulement obtenu, reconnaît- elle, « un accès prématuré à la documentation de l’appel d’offres via un bureau d’études avec lequel OTV et VWT collaboraient ». Une faveur vénielle…
Dans son rapport annuel 2018, Veolia mentionne en quelques lignes pudiques cette interdiction prononcée par la Banque mondiale. Et n’est guère plus disert sur les menaces d’amendes américaines qui pèsent sur ses comptes. L’organisme de contrôle des marchés financiers (SEC) et le Département de la justice (DOJ) enquêtent sur d’éventuelles violations des lois fédérales américaines dans le cadre d’un dossier de trafic d’influence en Roumanie.
Doté d’un contrat de concession des services de distribution d’eau de la ville de Bucarest, ANB (filiale à 74 % de Veolia Eau) et plusieurs anciens dirigeants, dont deux français, sont soupçonnés d’avoir versé plus de 12 millions d’euros de pots-de-vin entre 2008 et 2015 en contrepartie de décisions favorables des autorités locales.
Malgré l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national financier en 2017 et plusieurs perquisitions menées à Bucarest, à Aubervilliers (siège mondial du groupe) et même à Prague en 2018, rien ne bouge.
Veolia n’a plus qu’à embaucher un spécialiste du désenlisement ?
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
La carte bancaire des réfugiés en attente de la paperasse ne permettra plus de retirer des espèces, et une taxe de 0,50 € sur chaque transaction sera appliquée après 25 paiements/mois. C'est trop cool : 1. Ça oriente les réfugiés chez les commerçants qui acceptent la carte bancaire… au détriment des autres. 2) Ça oblige les réfugiés à dépenser plus puisque plein de commerçants n'acceptent pas la carte en dessous d'un seuil ; 3) La limite du nombre de paiements interdit d'aller faire ses courses tous les jours… Où les réfugiés vont-il stocker leurs provisions ? Dans les foyers dépassés ? LOL.
C'est une carte bancaire noire, ornée d’un drapeau français et de l’inscription « Ofii », pour Office français de l’immigration et de l’intégration. Egalement siglée « ADA » (allocation pour demandeur d’asile), elle est remise aux étrangers en attente du statut de réfugié. Alimentée de 6,80 euros par personne et par jour, de 10,20 euros pour un couple ou de 17 euros pour une famille avec deux enfants, elle permet des achats de première nécessité.
Mais, le 5 septembre, ce sera fini ! L’annonce en a été faite fin juillet par un courriel de Didier Leschi, le patron de l’Ofii, adressé à ses « chers collègues » les préfets. Dès le 6 septembre, les retraits d’espèces seront supprimés, les achats limités à 25 par mois et taxés au-delà.
L’Etat manque d’AME
Le maître mot pour guider ces nouveautés ? Economies. L'ADA est dans le viseur du gouvernement. Elle a coûté 410 millions en 2018, et, cette année, les 335,8 millions inscrits au budget sont « bien inférieurs au montant attendu », critique le rapporteur de la loi de finances 2019.
« Ces économies mesquines touchent 130 000 personnes, et l’Ofii a tout décidé sans aucune discussion préalable », s’emporte Florent Gueguen, le directeur de la Fnars, qui fédère les associations œuvrant dans le social. « Les réfugiés ne pourront plus acheter sur les marchés où les produits sont moins chers, beaucoup de commerçants n’acceptent les paiements par carte qu’à partir de 10 euros ! » assène une directrice de foyer.
Le parallèle est vite fait avec l’audit en cours sur l’aide médicale de l’Etat (AME), destinée à financer les soins des sans-papiers. Et ce n’est sûrement pas pour en augmenter le budget de 948 millions ! « En fait, il s’agit de dissuader les réfugiés et les étrangers en général de venir en rendant leur vie invivable », reprend Florent Gueguen. Par exemple, en les envoyant dormir dehors ? Ah non, ça, c’est déjà fait…
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
Usage de lacrymos et de LBD pour disperser une Fête de la musique, 8 personnes tombées à l'eau, présence de poulets de combats, un commissaire adepte de la force, ordre de cesser l'usage de la force pas respecté, non-respect des règles de l'art en matière de maintien de l'ordre… Pas mal.
Une com’ catastrophique, un flic sacrifié par sa hiérarchie, un travail bâclé par la police des polices, des témoins oubliés, un corps retrouvé là où on ne l’attendait pas…
« On connaît le nom du condamné, mais pas encore la date de son exécution. » Dixit un flic nantais à propos du commissaire qui commandait la calamiteuse opération policière sur les quais de la Loire, le soir de la Fête de la musique.
Pour tenter de faire oublier la désastreuse gestion médiatique qui a suivi la mort par noyade, dans la nuit du 21 au 22 juin, de Steve Maia Caniço, un jeune animateur périscolaire de 24 ans, le ministère de l’Intérieur ne semble avoir d’autre choix que de couper des têtes. Le patron de la police de Nantes, qui, il y a moins de deux mois, a été décoré de la médaille de la Sécurité intérieure, est désormais dans la ligne de mire de sa hiérarchie, laquelle lui reproche d’avoir agi sans discernement.
BAC avec mission
Le commissaire Chassaing a dérogé à la sacro-sainte règle en matière de maintien de l’ordre : ne jamais disperser une foule à proximité d’une étendue d’eau, encore moins de nuit quand la zone, dépourvue d’éclairage, est plongée dans le noir. Qui plus est à coups de lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de balles de défense… Dans le mouvement de panique provoqué par les détonations et les nuages de gaz, 11 personnes sont tombées à la baille.
Cette gestion musclée des événements n’a pas étonné au sein de la police nantaise, où le commissaire traîne une réputation d’homme à poigne adepte de la manière forte.
En septembre dernier, il avait mis sur pied une BAC en tenue constituée quasi exclusivement de poulets de combat, au point que des policiers locaux s’étaient inquiétés de la création d’une unité « tontons macoutes » (sic). Le syndicat de gardiens de la paix SGP Police FO avait même tiré la sonnette d’alarme Place Beauvau. Or, parmi la vingtaine de policiers qui sont intervenus sur le quai Wilson à 4 h 00 du matin figuraient de nombreux membres de la fameuse BAC en tenue.
Fait aggravant, sept minutes après les premiers tirs de lacrymo, voyant que la situation s’envenimait, le directeur par intérim de la sécurité publique, qui, derrière les écrans de contrôle de la salle de commandement, supervisait les opérations, donnait l’ordre à Chassaing d’arrêter les lacrymos. Peine perdue. Vingt-cinq minutes plus tard, le patron des flics du département était contraint de réitérer lui-même son ordre sur les ondes. Un dysfonctionnement que l’IGPN, la police des polices, relate avec beaucoup de pudeur dans son rapport. Présenté par Edouard Philippe le 22 juillet — au lendemain de la découverte du corps de Steve — comme dédouanant les forces de l’ordre, la publication de cette enquête a jeté de l’huile sur le feu. Il faut dire que le rapport des bœuf-carottes collectionne aussi les oublis. Nulle trace des souvenirs de plusieurs témoins clés, comme l’a souligné « Libé » (1/8).
Recherches en eau trouble
Egalement passé à la trappe, le témoignage… du commandant des CRS, arrivé sur les lieux avec ses hommes à 4 h 45. Il mentionnait dans son compte rendu d’intervention ce qu’il avait précédemment entendu sur les ondes. En particulier que des gens étaient tombés à l’eau. Même empressement minimal pour retrouver un autre témoin présent sur le quai Wilson et auteur d’un signalement sur la plateforme de l’IGPN. Les fins limiers se sont contentés de lui adresser un mail et, sans réponse de sa part, ont laissé tomber leurs recherches.
Enfin, il y a cette équipe de secouristes de la Protection civile qui, présente à 4 h 13 sur le quai, explique (« Le Monde », 6/8) n’avoir ressenti aucune agressivité de la part de la foule, demeurée calme jusqu’à ce que la dispersion policière, accompagnée d’un épais nuage de lacrymo entremêlé de bruits d’explosion, « crée un mouvement de panique impressionnant ». Dès lors, leur sang n’a fait qu’un tour quand ils ont lu dans le rapport de l’IGPN : « Aucun mouvement de foule n’avait été constaté, et aucun témoin non policier entendu n’avait observé de personne en panique ou en train de courir. »
Partiel, voire partial, le rapport de l’IGPN ne dissipe pas le mystère sur les circonstances de la noyade du jeune Nantais. Après qu’il a adressé un SMS à un ami pour lui dire qu’il rentrait car il ne se sentait pas bien, son téléphone a cessé, selon l’IGPN, de fonctionner à 3 h 36, soit environ une heure avant la charge policière. Un élément qui laisserait le champ libre à d’autres scénarios, comme celui d’un malaise et d’une chute accidentelle avant que les poulets pointent leur nez.
Et donc ? Ça change rien à l'usage disproportionnée de la force et aux 8 personnes tombées à l'eau (ce qui tend à renforcer l'idée selon laquelle Steve est aussi tombé à la baille).
D’autant que, à en croire les pompiers, trois personnes ont chuté dans l’eau avant l’intervention des flics. Et que l’emplacement du corps, plus de 1 km en amont du quai Wilson, intrigue les enquêteurs. « Soit c’est la marée qui a fait remonter le corps, soit il est tombé à un autre endroit », explique l’un d’eux. La disparition de Steve n’a pas fini de susciter des remous.
J'ajoute les propos suivants, qui, selon le même Canard aurait été tenus par le Premier sinistre devant ses proches après sa conférence de presse du 30/07/2019 : « L'utilisation de grenades lacrymogènes et de LBD pour mettre fin à une Fête de la musique, ça pose quand même question. »
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
Frais annexes liés aux anciens présidents de la République, aux anciens Premiers ministres et aux anciens ministres de l'Intérieur : 8 millions d'euros/an, minimum.
Matignon vient de publier le coût, pour 2018, des moyens mis à la disposition des anciens Premiers ministres, en réponse à une question écrite de la députée LRM Bénédicte Peyrol (« JO », 30/7). Surprise : leurs factures de voiture, de chauffeur et de secrétariat ont connu des évolutions un brin contradictoires depuis le dernier recensement, effectué pour l’année 2014.
Connu jadis pour son goût de l’apparat et du protocole, Edouard Balladur (1993-1995) semble s’être converti à une austérité relative : Sa Courtoise Suffisance ne coûte plus à l’Etat que 69 000 euros, contre 87 000 euros voilà cinq ans.
En revanche, François fillon (2007-2012) n’a pas beaucoup réduit sa note de frais : elle s’élève toujours — malgré son embauche dans le groupe financier Tikehau Capital — à 103 000 euros, contre 113 000 euros en 2014.
La socialiste Edith Cresson (1991-1992) voit, à l’inverse, sa facture flamber, passant de 43 500 à 90 400 euros par an. L’augmentation est moindre pour Jean-Pierre Raffarin (2002-2005) et pour Dominique de Villepin (2005-2007), qui franchissent pourtant la barre des 110 000 euros annuels.
Quant au record (143 400 euros), il appartient à Bernard Cazeneuve, dernier Premier ministre de François Hollande. Ce chiffre, qui paraît logique vu la date récente de son départ de Matignon, devrait baisser au fil des ans.
Du moins, en principe…
Plutôt qu'un concours "kika consommer le plus", je préfère avoir connaissance du montant total. Allons chercher nous-même l'information : question numéro 16 793, question numéro 16 794, question numéro 16 795, et question numéro 16 796. On constate que la même députée a obtenu les frais liés aux anciens ministres de l'Intérieur et aux anciens présidents de la République. Les frais de protection et de conducteur des anciens présidents de la République n'ont pas encore été communiqués à la députée. ÉDIT DU 23/10/2019 À 20 H 45 : les frais de voiture+chauffeur ont été communiqué. FIN DE L'ÉDIT. Les frais de protection des anciens Premiers ministres ne semble pas apparaître dans la réponse à la question.
Au final, le total des frais annexes liés aux anciens présidents de la République, aux anciens Premiers ministres et aux anciens ministres de l'Intérieur s'élève à 11,8 millions d'euros annuels au minimum (voir la remarque ci-dessus sur les chiffres que nous n'avons pas (encore)).
12 ex-ministres de l'intérieur sont choyés. La réglementation prévoit la protection des anciens premiers ministres. Est-ce pris en compte dans ces chiffres ? Mystère.
Moyens humains, véhicules, frais de transport, d'hébergement et de restauration + véhicule Nicolas Sarkozy :
3 821 165 € en 2018 pour 4 ex-Présidents. Le détail n'est pas communiqué.
Cela n'inclut pas les frais de protection.
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.
Attention, ça ruisselle sévère ! Je rappelle que cette expression a été dégainée pour la première fois par un humoriste américain afin d'ironiser sur la baisse d'impôt des riches. C'était en 1932 (source).
Via le spectacle 6e Cérémonie des Doigts d'Or - Les Oscars du Capitalisme 2018.
La meilleure considération possible envers les femmes.
Dans le contexte de ce montage, je trouve déplacées les vidéos de femmes qui semblent jouer contre leur camp ("le shopping devrait être remboursé par la Sécu", "je veux qu'il rentre du boulot, lui faire à manger, être une femme soumise"). Quel est le but recherché d'un tel montage ? Il y a des abrutis dans les deux sexes. Des hommes qui semblent jouer contre leur camp, ça existe tout autant.
Via le spectacle 6e Cérémonie des Doigts d'Or - Les Oscars du Capitalisme 2018.