Suite de Mélenchon se moque de la justice (suite). Méluche, attaqué en diffamation, se dérobe aux convocations de la justice. Également attaqué pour non-respect de la LCEN, il est condamné en juillet 2019. Le chèque envoyé au plaignant est siglé France Insoumise. Forcément, l'avocat de Méluche assure que c'est une avance de trésorerie pour éviter un recouvrement forcé durant les vacances de son client. Lol…
Le camarade Jean-Luc Mélenchon est, depuis sept ans, le héros intrépide d’un feuilleton de grand style pour spécialistes du droit de la presse et de l’immunité parlementaire. Tout commence à l’automne 2012 lorsque, rentrant ébloui d’un voyage au Venezuela, Méluche traite sur son blog de « terroriste repenti » et de « tueur repenti » le journaliste du « Monde » Paulo Paranagua. Celui-ci avait osé écrire des articles critiques sur le régime de Chavez.
Journaliste d’origine brésilienne, Paranagua l’attaque en diffamation au pénal mais ne peut le poursuivre au civil, faute de mention du directeur de la publication de son adresse sur le blog de Mélenchon.
Or cette première procédure en diffamation a été déclarée prescrite au terme d’un véritable jeu du chat et de la souris qui a duré plus de trois ans, les juges d’instruction, épuisés, n’ayant jamais réussi à coincer le camarade député Méluche pour le mettre en examen ! Ce dernier s’était dérobé à cinq convocations, obligeant les flics à se déplacer plusieurs fois (« Le Canard », 7/6/17).
Il suffit de se dérober aux convocations en attendant que le délai de prescription s'écoule ? Ça me semble un peu trop facile. N'y-a-t-il pas eu un raté chez les juges ou une contrainte non-utilisée par lesdits juges ?
Le parti paiera
Neuf mois plus tard, le 14 novembre 2016, Mélenchon récidive sur son blog et traite Paranagua de « provocateur » et de « muse dela CIA »… Paranagua l’attaque de nouveau, procédure toujours pendante à ce jour. Mais il l’assigne aussi pour défaut de mention du directeur de publication sur son blog, « L’ère du peuple ».
Cette fois, Mélenchon a bien comparu, le 15 mai, dans cette procédure annexe. Et il a été condamné, le 10 juillet, à verser 1 euro symbolique et 2 000 euros pour les frais exposés. Le journaliste plaignant a ensuite reçu, le 30 juillet, un chèque réglant ce qui lui était dû.
Or ce chèque — de 2 001 euros, tout de même ! — a été émis sur le compte de La France insoumise, ouvert à l’agence de Massy (Essonne) du Crédit coopératif.
En clair : c’est le parti via ses filiales qui a réglé la facture de Jean-Luc Mélenchon. Cette solidarité avec le chef est émouvante.
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.