Le feuilleton de l’incroyable partie de cache-cache de Mélenchon avec les juges d’instruction parisiens, dans une simple affaire de diffamation, continue depuis cinq ans (« Le Canard », 7/6). Depuis 2012, le journaliste du « Monde » Paulo Paranagua poursuit le camarade Méluche pour l’avoir publiquement traité de « tueur repenti », de « terroriste repenti », puis, lors d’une récidive sur son blog personnel, en 2016, de « muse de la CIA », responsable de moult exécutions en Argentine. Sans preuves…
Il faut dire que ce journaliste d’origine brésilienne, jadis militant, avait eu le toupet d’écrire des articles critiques sur le régime de Chavez. Dans deux procédures successives en diffamation intentées par Paranagua en cinq ans, Mélenchon s’est dérobé à sept reprises aux convocations des juges, dont les deux dernières, les 8 octobre et 10 novembre ! Obligeant les flics à se déplacer une demi-douzaine de fois pour tenter de lui remettre sa convoc en main propre…
En 2016, Méluche avait même fini. par bénéficier d’un non-lieu, faute, pour les juges d’instruction, fatigués par ce jeu du chat et de la souris, d’avoir réussi à le coincer pour le mettre en examen ! Une stratégie payante, donc. Après ses nouvelles attaques sur son blog personnel, le 15 novembre 2016, Mélenchon s’était attiré une mise au point cinglante du patron du « Monde », Luc Bronner, dénonçant, le lendemain dans ses colonnes, « une récidive dans l’insulte et la provocation (…) dans des termes totalement inacceptables », ainsi que « certaines accusations à l’évidence diffamatoires ». Face à cet art consommé de la dérobade, le nouvel avocat du journaliste, Me Toledano, vient de réclamer un mandat de comparution contre Mélenchon.
Pour faire venir le Lider maximo de La France insoumise, il faut des demandes maximales !
Je constate que, FI comme FN, on fuit la justice. Comment croire que ces gens-là la renforceront (ou, au moins, ne la raboteront pas) s'il⋅elle⋅s accèdent au pouvoir ?
Dans le Canard enchaîné du 27 décembre 2017.