La carte bancaire des réfugiés en attente de la paperasse ne permettra plus de retirer des espèces, et une taxe de 0,50 € sur chaque transaction sera appliquée après 25 paiements/mois. C'est trop cool : 1. Ça oriente les réfugiés chez les commerçants qui acceptent la carte bancaire… au détriment des autres. 2) Ça oblige les réfugiés à dépenser plus puisque plein de commerçants n'acceptent pas la carte en dessous d'un seuil ; 3) La limite du nombre de paiements interdit d'aller faire ses courses tous les jours… Où les réfugiés vont-il stocker leurs provisions ? Dans les foyers dépassés ? LOL.
C'est une carte bancaire noire, ornée d’un drapeau français et de l’inscription « Ofii », pour Office français de l’immigration et de l’intégration. Egalement siglée « ADA » (allocation pour demandeur d’asile), elle est remise aux étrangers en attente du statut de réfugié. Alimentée de 6,80 euros par personne et par jour, de 10,20 euros pour un couple ou de 17 euros pour une famille avec deux enfants, elle permet des achats de première nécessité.
Mais, le 5 septembre, ce sera fini ! L’annonce en a été faite fin juillet par un courriel de Didier Leschi, le patron de l’Ofii, adressé à ses « chers collègues » les préfets. Dès le 6 septembre, les retraits d’espèces seront supprimés, les achats limités à 25 par mois et taxés au-delà.
L’Etat manque d’AME
Le maître mot pour guider ces nouveautés ? Economies. L'ADA est dans le viseur du gouvernement. Elle a coûté 410 millions en 2018, et, cette année, les 335,8 millions inscrits au budget sont « bien inférieurs au montant attendu », critique le rapporteur de la loi de finances 2019.
« Ces économies mesquines touchent 130 000 personnes, et l’Ofii a tout décidé sans aucune discussion préalable », s’emporte Florent Gueguen, le directeur de la Fnars, qui fédère les associations œuvrant dans le social. « Les réfugiés ne pourront plus acheter sur les marchés où les produits sont moins chers, beaucoup de commerçants n’acceptent les paiements par carte qu’à partir de 10 euros ! » assène une directrice de foyer.
Le parallèle est vite fait avec l’audit en cours sur l’aide médicale de l’Etat (AME), destinée à financer les soins des sans-papiers. Et ce n’est sûrement pas pour en augmenter le budget de 948 millions ! « En fait, il s’agit de dissuader les réfugiés et les étrangers en général de venir en rendant leur vie invivable », reprend Florent Gueguen. Par exemple, en les envoyant dormir dehors ? Ah non, ça, c’est déjà fait…
Dans le Canard enchaîné du 7 août 2019.