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  • Utopies réalistes , Rutger Bregman, No... | Editions Points

    Ce livre présente la faisabilité de trois grandes utopies : fin de la pauvreté (par le revenu de base), réduction du temps de travail, et suppression des frontières. Pourquoi celles-ci plus que d'autres ? Aucune idée.

    Vu que les utopies présentées ne sont pas novatrices, on s'attend à de solides arguments, mais, rien de neuf (mais il y a des chiffres et des graphiques sourcés sur la réduction du temps de taff, l'absence de lien entre PIB et bien-être, les inégalités, etc.) :

    • Fin de la pauvreté : la pauvreté a un coût (services sociaux, flics, justice, médecine, y compris psychiatrique), elle abîme la société (défiance envers les politiciens, privation de talents trop occupés par leur charge du quotidien, réduction de la solidarité ‒ un humain est plus solidaire quand ça lui profite aussi, d'où la nécessaire inconditionnalité du revenu de base ‒, etc.), le PIB n'est pas synonyme de bien-être (hausse de l'instruction, réduction de la mortalité infantile, hausse de l'espérance de vie, baisse du taux d'homicides, de la dépression, de la population carcérale, de l'immobilité sociale, etc.), cf. étude de Wilkinson et Pickett ;

    • Réduction du temps de travail : ça réduit le stress, les inégalités, le chômage, ça émancipe, y compris les femmes (mouais, du travail pour tous ne signifie pas du travail de qualité pour tous…). Il faudrait taxer les bullshit jobs, taxer pour inciter à embaucher plutôt qu'à payer des heures complémentaires, taxer le capital (pour contrôler le progrès technique dont l'auteur ne dit rien de l'utilité et du contrôle social qu'il opère), réallouer les gains de productivité ailleurs que dans la consommation dans le but d'entretenir la production et donc les profits (en France, la productivité a aussi servi à réduire le temps de travail : au 19e siècle, on était en moyenne moins payé pour 3 100 heures/an de travail que pour nos 2 000 heures actuelles) ;

    • Suppression des frontières : ça restreindra les inégalités de richesses au niveau mondial (à mon avis : non, tout dépend de comment on l'organise, pour servir quels intérêts, etc., comme d'hab).

    Plusieurs arguments sont douteux :

    • L'Alaska aurait un revenu de base depuis bien longtemps… Non, ni en montant, ni en origine (pétrole, gaz) ni sur la méthode (bourse) ;

    • L'auteur évoque la loi de Speenhamland qui est un revenu complémentaire afin de garantir un minimum, pas un revenu de base inconditionnel qui émancipe du salariat. Il y a d'autres confusions du genre (comme la proposition de Nixon d'un revenu conditionné au retour à l'emploi) ;

    • Les exemples historiques de temps de travail ne sont pas forcément pertinents. 1 500 heures/an de taff en France dans les années 1300, mais le temps libre était beaucoup alloué à l'Église (il n'était donc pas une concession faites aux "travailleurs" ni aux loisirs), la diversité des activités productives était moindre, et il faudrait vérifier comment est calculé ce chiffre car une moyenne dans une société bipolaire (seigneurs / serfs) a peu de sens ;

    • Il y avait peu de frontières et de passeports avant la 1ere guerre mondiale. Peut-être car peu de gens voyageaient ? L'aviation grand-public, la voiture moderne, la réduction du temps de travail (congés), ont densifié les flux.

    Au final, ce livre ne traite pas d'utopies radicales (qui tentent de résoudre un problème à sa racine) : point de fin du salariat, point de communisme, point de fin de l'héritage patrimonial ou du crédit bancaire, etc. De même, les solutions proposées sont sociales-libérales (taxation, aides sociales dont revenu de base, etc.), donc mollassonnes. Le déjà-là peine à convaincre.

    Notes :

    • Nous avons bâti le pays de l'abondance, donc nous n'avons plus d'ambition ni de projet. Nous faisons des calculs économiques, nous réparons les problèmes techniques, nous satisfaisons nos exigences de consommation. D'où le vide ressenti : quel intérêt de se lever le matin ? La société de l'abondance était une utopie… que nous avons transformé en dystopie (obésité, dépression, surconsommation, taff dénué de sens, etc.) ;

    • Dans le cadre d'un sondage, 12 % des jeunes de 1950 affirment être spéciaux, contre 80 % de nos jours (attention aux biais habituels : représentativité de l'échantillon, etc., et, dans le cas présent, les sondages étant réalisés à plus de 60 ans d'écart, il faudrait vérifier que la question posée est la même, que le vocabulaire utilisé porte toujours le même sens dans l'esprit des gens, etc.) ;

    • Distribuer des aides sociales dans une société de consommation sert à rien, car, sans maîtrise des désirs, tout le monde voudra toujours acheter la dernière merde ;

    • La mondialisation a-t-elle freinée le progrès technique ? Travailleurs du clic, enfants de pays pauvres, etc. au lieu de robots ;

    • Il est difficile de changer d'opinion car ça consiste à changer de place dans un groupe social (Église, famille, amis, etc.) alors que l'humain veut froisser personne par peur de l'exclusion (cf. expérience d'Asch : les humains nient l'un de leur sens pour se conformer à un groupe, mais une voix dissonante suffit à les réveiller). Sans compter que ce changement d'opinion et de place induit une forme de changement d'identité.

    P.-S. : j'ai lu ce livre en 2020.

    Sun Jul 30 11:28:26 2023 - permalink -
    - https://www.editionspoints.com/ouvrage/utopies-realistes-rutger-bregman/9782757874097
    fiche-lecture
  • Comme un empire dans un empire de Alice Zeniter - Editions Flammarion

    Un roman centré sur une hackeuse spécialisée en doxing et un assistant parlementaire.

    L'une, qui aspire à changer les choses depuis la marge, nous parle d'Anonymous, d'Assange, de Snowden, du lulz, des zero-day, de la société de la surveillance diffuse (tout le monde surveille tout le monde, notamment entre conjoints), de la do-ocratie (qui est ici défini comme faire sans attendre et convaincre les autres uniquement si t'as besoin d'eux), de son boulot alimentaire de merde (domination, infantilisation, effet de groupe), de l'évolution des mouvements hackers et politiques autour d'Internet dans les années 2010, etc.

    L'autre, qui aspire à changer les choses de l'intérieur, nous parle de son désarroi, de sa lassitude, du cynisme, de la lâcheté et de l'inaction de son député PS de patron, de la petite politique, de l'amplitude horaire de son taff qui ne lui laisse pas l'opportunité d'écrire un bouquin, etc. Il y a une symbiose avec les désillusions d'Isabelle Attard et les propos de Ruffin sur "les députés sont des technocrates au service de l'exécutif, l'Assemblée nous étouffe, aucune vision politique, etc.".

    J'ai été déçu sur un point : la 4e de couverture dit « comment continuer le combat quand l'ennemi semble trop grand pour être défait ? ». Or, le livre n'apporte aucun début de piste, rien. Il se termine abruptement, dans une ferme de hippies (je caricature) sans qu'on sache ce que devient le mec de la protagoniste, un hacker arrêté par les flics après une action contre une société commerciale spécialisée dans la surveillance. Je suis resté sur ma faim et triste de quitter cette histoire.

    Ce livre est un coup de cœur. Les deux personnages centraux parlent du monde dans lequel j'ai évolué. De mes références culturelles et techniques (plutôt bien maîtrisées, on peut toujours pinailler sur la précision d'une vulgarisation, mais ça n'a aucun intérêt). De certains de mes combats. De mes désillusions politiques. De l'échec politique malgré les alliances entre les hackers et les politiciens dans la première moitié des années 2010. C'est très rare, donc appréciable.

    Divers :

    • Internet et l'AFK sont désignés par les mots « le dedans » et « le dehors » :) ;

    • Les aides sociales sont une idée conservatrice dont la finalité est d'acheter la paix sociale auprès des gens qui subissent les ravages du capitalisme mondialisé et qui seraient donc les plus à même de protester. Simmel traiterait de ça dans son livre Les pauvres de 1907 ;

    • ‒ [ Qu'est-ce qui pousse une jeune fille comme toi à se plonger dans les ordinateurs ? ]
      ‒ Si je faisais du piano, personne ne m'emmerderait à vouloir savoir pourquoi je fais du piano ».

    P.-S. : j'ai lu ce livre fin 2020 sur "conseil" de Fakir.

    Sat Jul 29 18:07:58 2023 - permalink -
    - https://editions.flammarion.com/comme-un-empire-dans-un-empire/9782081515437
    fiche-lecture
  • Des princes pas si charmants - Editions Massot

    Le dernier recueil de la série « un autre regard » de la dessinatrice Emma. (Je n'ai pas rédigé d'article sur les deux premiers tomes de la série car ils contiennent uniquement des BD publiées en ligne, sur lesquelles je m'étais déjà exprimé avant de lire les livres-recueils.)

    Il contient 4 BD dont 2 sont disponibles sur le web :

    • « Les conséquences ». On a tous et toutes des charges mentales à porter (pro, etc.), mais, souvent, la charge mentale ménagère s'y ajoute uniquement pour les femmes. En parler avec son conjoint change environ rien : soit ils nient / s'en foutent (18 %), soit ils changent de comportement un court temps puis retour à la normale (39 %) soit y'a du changement mais lent (37 %). Les chiffres viennent d'un sondage Twitter d'Emma qui n'est pas représentatif (public plus conscient de la problématique et plus exigeant) ;

    • « C'est dans la tête ». Il y a quelques années, il y a eu tout un courant médiatique pour expliquer que la charge mentale ménagère n'est pas un problème d'organisation sociale, que ça relève du privé, du couple voire des femmes qui ont un besoin de tout contrôler. Bref, c'est un problème de femme (un de plus, dis donc). Telle une psychose, des livres, des psys, des coachs et autres sont apparus pour apprendre aux femmes à se soigner. Un problème = une solution commerciale, comme d'hab' ;

    • « Le dimanche soir » (attention, la version web est partielle). L'actuelle organisation du travail qui détruit les salariés (toujours plus, absence d'autonomie, humiliation, infantilisation, ne pas énoncer clairement les attendus et ce qui ne va pas, faire croire que s'impliquer c'est appartenir corps et âme à l'employeur, changement fréquent d'organisation pour embrouiller, etc.) est voulue, elle a été façonnée. La solution est habituelle : communisme donc mise en commun des outils de production, ne pas produire la merde consumériste donc travailler 2 h par jour, ne pas redouter l'automatisation (puisque la valeur produite n'est pas captée par le proprio de l'automate), etc. Il ne faut plus négocier les conditions de notre exploitation (réduction du temps de taff, formations, paiement des heures sup'…), mais la renverser ;

    • « Pour être sympa ». Sexisme ambivalent = sexisme hostile (bâton) + sexisme bienveillant (carotte). Exemples de ce dernier : la galanterie (qui est de la politesse dirigée vers les femmes comme tenir la porte, payer l'addition afin de marquer que sa compagnie à de la valeur, etc.), les compliments de rue ou en entreprise (tu égayes l'étage ; même si ce n'est pas dans ta fiche de poste, tu accueilleras les visiteurs car t'as un joli sourire ; votre candidature tombe bien, on manque de point de vue féminin, etc.), valoriser les taffs dévalorisés (par le salaire, l'absence de reconnaissance, etc.) qu'elles occupent (les tâches ménagères, élever les lardons, etc.), leur proposer sans cesse de l'aide en entreprise (pourquoi, elles sont incompétentes ?). Contrôle social qui ne mange pas de pain, en somme. Le sexisme bienveillant serait nécessaire car, si la politique, les médias, la religion, le salariat, etc. accordent structurellement des privilèges aux hommes, à moment donné ceux-ci ont envie / besoin de reproduire leur lignée, donc ils ne peuvent pas que dénigrer, il faut donc valoriser les femmes, mais uniquement dans les valeurs (douceur, sensibilité, gentillesse, etc.) et les tâches spécifiques qu'on leur a assignées. De même, ça permet de ne pas (trop) valoriser monétairement ces activités (cf. taff invisible, etc.).

    Fun fact : d'après une étude de 2012 de Elinder et Erixon, portant sur 18 naufrages de navires durant les trois derniers siècles, l'expression « les femmes et les enfants d'abord » est fausse : le plus haut taux de survie va aux membres de l'équipage (61 %) puis aux hommes (37 %) puis aux femmes (27 %) puis aux gosses (15 %). Le Titanic fait exception avec 70 % de femmes survivantes contre 20 % des hommes.

    Historique simplifié de l'organisation du travail :

    • Sociétés primitives : rythme lent, tout le monde contribue à la production des biens de première nécessité qui étaient mutualisés ;

    • Sédentarisation, agriculture et élevage permettent de produire de quoi survivre sans la contribution de toute la communauté (premiers gains de productivité de l'histoire :D ), d'où l'apparition de l'artisanat et du stockage et de l'échange des surplus ;

    • Privatisation des sols, des bétails et des outils. Division en groupes spécialisés aux intérêts divergents. Les chefs, les prêtres, les militaires, etc. accaparent les propriétés et la production ;

    • Exploitation des serfs par les seigneurs. Les serfs sont encore libres de choisir leur rythme et l'usage de la terre… tant qu'ils payent le droit d'usage (donc liberté très relative) ;

    • La navigation maritime, donc la découverte de nouveaux marchés, l'impérialisme, l'esclavage et le pillage, fait émerger la bourgeoisie. L'organisation féodale freine son développement. Tant qu'il percevait sa dîme, un seigneur se moquait de l'oisiveté de ses serfs et de leur organisation, mais s'ils bossaient plus, ça produirait un surplus de richesses… Les seigneurs perdent donc en influence. Apparition des manufactures en ville. Exode rural poussé par les famines, donc la bourgeoisie fixe les salaires et les conditions (journée de 12 h, etc.). Les progrès techniques permettent de fixer la cadence des ouvriers (d'où le mouvement luddiste), de maximiser les profits (temporairement) et de rendre la production indépendante de plusieurs facteurs (jour / nuit, météo) ;

    • La division verticale (séparer la conception / décision de la réalisation) et horizontale (découpage d'une tâche en sous-tâches spécialisées) du travail permet de retirer le savoir-faire et de rendre remplaçable les travailleurs ;

    • Emma n'évoque pas l'auto-exploitation (auto-entreprise, travailleur indépendant, etc.). Au 19e siècle, l'artisanat a été capté par la bourgeoisie prêteuse de deniers. C'est toujours le cas : il faudra être compétitif pour rembourser le prêt, etc. d'où une liberté très relative. La financiarisation, elle aussi passée sous silence, a également permis de tirer des profits d'un surplus de production ou d'une production inexistante.

    P.-S. : j'ai lu ce livre à sa sortie (fin 2019).

    Fri Jul 28 18:59:23 2023 - permalink -
    - https://massot.com/collections/des-princes-pas-si-charmants/
    fiche-lecture
  • Livre Manifestante | Futuropolis

    Je n'ai pas compris la trame narrative de cette BD. Une femme participe subitement à une manif' "comme ça" puis à une autre, puis elle participe à une action anti-pub puis elle sert le thé à des sans-abris puis elle file un coup de main dans une cantine populaire, puis retour en manif'. S'agit-il de montrer des actions concrètes dans lesquelles s'engager ? Pourquoi celles-ci plus que d'autres ?

    Je n'ai pas compris comment cette BD entend atteindre son objectif (de nous faire bouger) :

    • La protagoniste se fait gazer dès la première manif', elle reçoit un éclat de grenade de désencerclement dans la jambe à la suivante (un autre manifestant recevra un LBD dans l'œil), puis elle se détache de ses potes passives à qui le monde tel qu'il est convient bien et qui ne la comprennent donc plus, puis elle déprime devant sa prise de conscience que le monde ne tourne pas rond et qu'il ne semble pas y avoir de solution, etc. Le burn-out militant est également évoqué, tout comme le fait de s'impliquer au détriment d'autres choses (comme son couple). Il ne s'agit pas de vendre du rêve, mais là, cette BD me semble illisible pour quelqu'un qui n'a jamais milité et inutile pour un militant… ;

    • La protagoniste nous est dépeinte comme une personne lambda qui se moque du bruit du monde, alors qu'on découvre une personne déjà politisée. Du coup, cette BD ne traite pas des déclencheurs du passage à l'acte militant alors que le résumé de l'éditeur énonce « Comment en vient-on à passer le pas, et à sortir dans la rue pour exprimer sa révolte ? ». Déception.

    Pour nuancer, il y a bien quelques mots d'explication : manif' = rituel collectif pour se redonner de l'énergie ; « tout le monde est bienveillant [ dans une manif' ], je n'ai pas peur des autres manifestants [ sans pour autant aller jusqu'à nommer la violence policière qui est dessinée ] » ; « t'en as pas marre de subir ?! C'est facile de justifier sa flemme ou son indifférence en disant que les manifs servent à rien. Au moins, on essaie […]. On voit qu'on n'est pas seuls à vouloir autre chose ».

    Au final, cette BD est simplement descriptive (y a ci et ça qui se pratique, dans telles conditions, etc.). Ça permet de s'imprégner un peu du vocabulaire militant.

    Fri Jul 28 12:47:10 2023 - permalink -
    - https://www.futuropolis.fr/9782754832588/manifestante.html
    fiche-lecture
  • DES VIVANTS — 2024

    Une BD qui retrace l'histoire de résistants du Musée de l'Homme (entre autres) entre 1938 et 1942 (date du procès suite au démantèlement opéré par la Gestapo au début 1941 à la suite de dénonciations). Notamment des ethnologues pour qui le concept de race est infondé qui, dès 1938, et malgré l'air du temps, maintiennent leurs expositions afin de chasser l'obscurantisme, y compris lors de l'arrivée de l'armée allemande à Paris.

    Tous les propos prononcés par un personnage l'ont vraiment été (ils sont issus de lettres, journaux, procès-verbal, entretiens, rapports de résistance, etc.), seuls le contexte (tel propos dans tel lieu) et le récit (leur agencement) n'est pas garanti.

    Je n'ai pas accroché plus que ça : j'ai rien appris de neuf, le format BD délivre très peu d'infos en beaucoup de vignettes et de pages, et l'authenticité des propos conduit à de franches cassures dans le récit.

    Fri Jul 28 11:16:41 2023 - permalink -
    - https://www.editions2024.com/livres/des-vivants
    fiche-lecture
  • Dans le numéro 128 (juillet - septembre 2023) de Fakir

    • Durant la seconde guerre mondiale, les civils anglais ont gagné sept années d'espérance de vie, car tout le monde était rationné, donc tout le monde avait sa ration, y compris ceux qui ne l'avaient pas en temps normal. Mouais… Ça sent la conséquence aux causes multiples… ;

    • Ruffin nous dit que, pour lui, une économie dirigée n'est pas une économie nationalisée. Une société dans laquelle chacun ne serait qu'une cellule de l'État l'effraie. Il craint qu'un tel État n'engendre de la lourdeur bureaucratique, qu'il nous étouffe. L'économie dirigée, c'est une certaine vision de l'État, qui ne fait pas tout et à qui tout n'appartient pas. Ruffin croit en l'initiative privée, l'individu, les coopératives, etc. Parallèle avec le volontarisme politique de Roosevelt qui canalise les capitaux, la main-d'œuvre, les intelligences, etc. pour la 2e guerre mondiale (ainsi General Motors, contraint de construire des avions, n'a pas construit de bagnole pendant 4 ans comme il l'aurait voulu). J'ajoute que toutes les économies orientent / organisent / planifient (plan stratégique chinois sur 30 ans, lois d'orientation en France, etc.). Un des soucis de Ruffin, c'est comment parvenir à une société où règne l'émulation, qui prend en main son destin commun sans que tout n'arrive imposé par le haut. Mouais… Nombreux sont ceux qui se sont fracassés la tête sur cette énigme… ;

    • À une délégation venue lui soumettre des propositions de réformes, Roosevelt aurait répondu « vous m'avez convaincu, maintenant faites pression sur moi ». Ruffin y voit du recul sur lui-même et sa fonction : un président n'est qu'un accoucheur de l'histoire. L'accouchement ne peut pas se faire tout seul : même avec une césarienne, il faut pousser ;

    • D'après Challenges, la déduction d'impôt pour l'emploi de personnel à domicile serait drainée vers des services de confort (coach sportif, yoga, massages, sophrologie, etc.) qui représenteraient 50 % du coût de la mesure (contre 8 % pour la garde d'enfants et 28 % pour le soin aux vieux). Les 10 % des Français les plus riches se partageraient près de la moitié des crédits de cette aide. Je ne partage pas la classification du jardinage ou des cours particuliers comme des dépenses de confort : un vieux ou un handicapé moteur ne peut plus entretenir son petit jardin, so what? Mais oui, évidemment que cette aide a toujours profité aux bourgeois qui se payent des bonnes (et des jardiniers et des gardes d'enfant) pour s'éviter les corvées. Faut-il que cette aide bénéficie aux seules personnes dépendantes ? Des députés y songent ;

    • Mouvement des enclosures. Aux 16e et 17e siècles en Angleterre, appropriation, par les riches, des terres communes seigneuriales (mises en coopérative / communauté, mais propriétés du seigneur). Les terres sont désormais bordées par des clôtures (pour devenir nos actuels champs). Fin du droit d'usage. Fakir dit que c'est les tribunaux qui ont validé les méfaits des nouveaux propriétaires fonciers, mais Wikipedia dit que c'est une loi. Cet exemple est utilisé par Fakir pour illustrer que le droit et les juges sont du côté des dominants qui savent la tordre à leur avantage. Force sans justice est tyrannie, justice sans force est impuissance, écrivait Pascal. Kant ajoutait qu'une loi est juste si tout un peuple a pu y donner son assentiment (on notera que Fakir fait ici une boulette : assentiment = acquiescement implicite ou explicite, de gré ou de force, donc se plaindre que les lois sont adoptées en douce et « sans assentiment de la majorité » est un non-sens).
    Thu Jul 27 21:01:13 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?BcwtIA
  • Changer la taille de clé avec OpenDNSSEC (key length rollover / key size rollover)

    Durant le déménagement de l'un de des serveurs informatiques, j'ai utilisé l'outil Zonemaster de l'AFNIC et de son équivalent suédois afin de vérifier le bon fonctionnement de mes serveurs DNS qui font autorité.

    Zonemaster m'a informé qu'une clé RSA de 1024 bits est considérée comme trop faible de nos jours : « La clé (DNSKEY) avec le tag XXXXX utilisant l'algorithme 8 (RSA/SHA-256) a une taille (1024) plus petite que la taille recommandée (2048) pour cet algorithme. ».

    J'ai décidé de passer à 3072 bits pour ma KSK et à 2048 bits pour ma ZSK. 3072 bits sert à rien puisque info. utilise des ZSK RSA de 1024 bits et que la racine utilise des clés RSA de 2048 bits. La sécurité globale est celle du maillon le plus faible. Néanmoins, une taille différente me permet de distinguer très rapidement mes KSK de mes ZSK.

    Avec OpenDNSSEC, la taille des clés (et l'algorithme à utiliser, il n'y a pas que RSA, fr. utilise les courbes elliptiques, par ex.) est configurée dans la politique appliquée à une zone. Par défaut, son stockage se fait dans /etc/opendnssec/kasp.xml.

    Il suffit de modifier la valeur de l'attribut XML « length » des balises « Algorithm » dans l'arborescence « Keys ».

    Ensuite, il faut demander à OpenDNSSEC de relire la politique et de l'appliquer (le redémarrer ne sert à rien, la politique actuelle est sauvegardée et lue dans /var/lib/opendnssec/) : ods-enforcer policy import.

    Il n'y a pas besoin de forcer à la mano le roulement / renouvellement / rollover des clés. Normalement, OpenDNSSEC va s'occuper de tout.

    Si la soumission de la KSK à la zone parente est manuelle, il faudra appliquer la procédure habituelle (ds-seen, ds-gone, etc.).

    Thu Jul 27 19:15:00 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?JRPpSA
  • OpenDNSSEC : lister les tâches planifiées

    ods-enforcer queue.

    Thu Jul 27 19:14:22 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?wxpB4A
  • Dans le Canard enchaîné - juillet 2023

    05/07/2023

    • Le Sénat publie des statistiques sur les questions écrites soumises au gouvernement : taux de réponse (dans et hors délai), nombre de questions en attente, répartition temporelle et par ministère, etc. ;

    • Droit d'alerte économique : le CSE peut demander à la direction de fournir des explications sur des faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique d'une société commerciale de 50+ salariés ;

    • En 2014, Mobipel, la hotline de Free avait fait grève pour protester contre le management musclé. Free avait fait son cirque sur le thème "je suis le seul opérateur qui ne délocalise pas et voilà ce que je récolte, c'pas juste !". 315 salariés virés dans les 3 ans qui ont suivi pour motifs personnels et disciplinaires. Le centre est cédé à Comdata en 2018 avec l'assurance que le volume d'activité serait maintenu. Transféré à Gennevilliers. Le turn-over grimpe à 47 % en 2019 et à 82 % en 2020, soit plus du double de la moyenne du secteur. Au 1er trimestre 2023, le chiffre d'affaires s'est effondré de 60 %, et les effectifs sont tombés à 116 salariés (600 en 2014) ;

    • Une escouade des pompiers de Paris veillait sur l'ancien palais de justice (sur l'île de la Cité). En 2022, Lallement décide d'affecter ces pompiers à la surveillance du logement du préfet, son bureau, et ceux de ses services. Certes, cet amas de bâtiments est en rénovation, mais la Cour d'appel et celle de Cassation y siègent toujours. Le ministère de la Justice fait donc appel à une société privée pour s'occuper de la sécurité incendie. Celle-ci facture « bie plus cher » que les pompiers ;

    • MindGeek (Pornhub, YouPorn, Brazzers, etc.) a été rachetée par l'avocat pénaliste canadien Solomon Friedman via le fonds Ethical Capital Partners ;

    • Dans son livre Lettre aux ingénieurs qui doutent, un ex-ingénieur tente d'expliquer pour quoi très peu d'ingénieurs désertent. Aliénation, servitude volontaire, prétention à changer les choses de l'intérieur, argent comme outil de contrôle, les échappatoires (la boîte de nuit, comme les traders, par ex.), leurs narrations rationalisantes, et les stratégies d'évitement de la dissonance cognitive. S'il y a encore des avions à l'avenir, il faut travailler dessus aujourd'hui pour qu'ils soient moins polluants argumente un ingénieur d'Airbus… qui bosse sur la mise en place de nouvelles chaînes d'assemblage toujours plus optimisées visant donc à augmenter la productivité. C'est au politique ou au marché de créer la réglementation pour m'empêcher de faire ce pourquoi je suis payé dit un ingénieur qui automatise le transport de marchandises afin d'augmenter la productivité. Les innovations sont le moteur de l'histoire, pour le grand bien de l'humanité sinon on en serait encore à taper des cailloux pour faire du feu, non ? ;

    • Le MEDEF peut distribuer des strapontins : nomination à l'Unédic, l'Urssaf, Action Logement, etc.


    12/07/2023

    • D'après Challenges, le cumul des 500 premières fortunes atteindrait 1 170 milliards d'euros en 2023, contre 1 002 milliards en 2022. Les six premières détiennent plus de la moitié desdits 1 170 milliards. Les 4 premières fortunes françaises (Arnault, Hermès, Wertheimer et Bettencourt-Meyers) récoltent 148 des 168 milliards d'euros d'évolution entre 2022 et 2023 ;

    • Projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030. Devant le Conseil constitutionnel. Budget des armées : 413,3 milliards d'euros sur 6 ans. Les dépenses progresseront plus vite dans les prochaines années avant de se tasser. Le fléchage du livret A vers 6 groupes et 4 000 PME de la défense (les sénateurs voulaient un livret dédié à la souveraineté, mais refus du gouvernement) a été retoqué par le Conseil constitu et re-tenté dans la loi de finances 2024 avec le même insuccès. Commission parlementaire d'évaluation des exportations d'armes (les sénateurs voulaient une commission parlementaire de vérification / contrôle, mais refus du gouv' et de Macron). Dissuasion nucléaire avec, entre autres, un nouveau porte-avion ;

    • Agence pour la diffusion de l'information technologique (Adit) : entité désormais privée d'intelligence économique, championne du renseignement privé (200 millions d'euros de CA annuel). Actionnaire : un fonds canadien qui a ouvert son capital au fonds souverain émirati. Défense Conseil International (DCI) qui, entre autres, dispense de la formation, surtout dans le contexte de guerre en Ukraine, attise la convoitise de l'Adit ;

    • Le Parlement peut commander des rapports au gouvernement. Les 16 rapports prévus par la loi de financement de la Sécu n'ont pas été remis dans le délai imparti. La réforme 2023 des retraites, adoptée sous forme de loi rectificative à celle-ci a peut-être tout retardé ? L'an dernier, aucun des rapports prévus par la loi de financement de la Sécu 2022 n'a été remis. Ces rapports sont souvent des amendements de replis ("je n'ai pas obtenu ce que je veux, donc je demande l'évaluation du dispositif voté pour tenter de montrer qu'il n'a pas atteint son objectif et/ou je demande l'évaluation de ma proposition", etc.). Exemples récents ? Étude d'un Livret Épargne Souveraineté (LPM 2024-2030 cf. ci-dessus) ; Justifier le caractère juste et efficace de la réforme des retraites 2023 (lors de l'étude du projet de loi LIOT du retour à 62 ans de juin 2023).


    19/07/2023

    • Inflation, profits, salaires. Dans son rapport sur l'emploi publié le 11 juillet, l'OCDE constate que, dans les pays de l'OCDE hors France et USA, depuis la fin 2019, les profits ont gonflé en moyenne de 21 % contre 15,6 % pour les « coûts de main-d'œuvre ». En France, les rémunérations ont progressé de 14 % contre 10 % pour les profits. À cause des 15 % de salariés au SMIC, indexé sur l'inflation, et dont la hausse pousse les autres à la hausse (personne ne veut subir un déclassement). Si l'on ajoute l'octroi de subventions et prestations sociales ainsi que le blocage des prix réglementés de l'énergie, le pouvoir d'achat n'a baissé que de 1,2 % en France contre 3,8 % en moyenne dans l'OCDE. Aux États-Unis, la progression plus forte des salaires sur les profits (14,2 % contre 13,5 %) s'explique par une reprise économique rapide qui a engendré une pénurie de main-d'œuvre, d'où une hausse des salaires. L'éternel débat amrché économique versus régulation. On constate tout de même que l'écart est plus prononcé dans l'état social. L'OCDE estime qu'il y a de la marge pour revaloriser les salaires sans craindre l'inflation ;

    • En 2014, après une série de bavures policières mortelles, le maire de New-York a ordonné la fin des contrôles d'identité de masse / sans raison. La criminalité a baissé, car les flics se sont concentrés sur la grosse délinquance. Je doute : 1) les chiffres de la criminalité sont souvent magouillés / pipeau ; 2) la petite délinquance n'est-elle pas celle qui se voit le plus et qui nourrit le sentiment d'insécurité qui justifie tout et nawak ? ; 3) la petite anecdote ne fait pas la généralité.


    26/07/2023

    • Depuis 2009, les Unions Régionales des Professionnels de Santé (UPRS) fédèrent les docs par spécialité (kinés, dentistes, etc.) et sont les interlocutrices des ARS. Elles sont financées par une contribution prélevée par l'Urssaf sur les honoraires de leurs adhérents (environ 42 millions d'euros). Comme partout ailleurs, ça magouille un peu : placements immobiliers, indemnités pour les dirigeants allant de 300 euros annuels pour un orthoptiste à 8 k€ pour un libéral (ça ne veut rien dire, je sais…), et compensations supplémentaires pour les mêmes dirigeants (président des pharmaciens des Hauts-de-France = 5 400 € annuels ; 3 k€ pour son trésorier). Une fois dans la place, certains dirigeants n'oublient pas leur syndicat, y compris financièrement, via la location d'un local, par ex. ;

    • Renault-Nissan. La part du capital de Nissan détenue par Renault va passer de 43 % à 15 % (vu le cours de bourse actuel, défavorable pour Renault, elles seront placées dans une fiduciaire). Nissan va avoir le droit de vote chez Renault (dont il détient 15 %, à égalité avec l'État français) et Renault va retrouver son droit de vote chez Nissan (suspendu dans le cadre d'un accord forcé intervenu en 2015 suite à la bévue de Macron de faire racheter par l'État et en douce des actions de Renault, générant de la suspicion japonaise d'une possible prise de contrôle). Nissan semble frileuse pour l'aventure Ampere (filiale de l'Alliance spécialisée dans la bagnole électrique, y compris les logiciels) : 10 % du capital au lieu des 15 % prévus, huit mois de négociation, une incertitude quant à l'apport de ses brevets et chercheurs, etc. ;

    • En Hongrie, nouveau décret gouvernemental ordonnant aux librairies situées à moins de 200 mètres d'une école ou d'une église de vendre sous film plastique les livres pour enfants qui abordent, de près ou de loin, l'homosexualité. De plus, les livres suspects ne doivent plus être exposés dans les rayons jeunesse. Les distributeurs s'interrogent sur le périmètre (Harry Potter = propagande gay ou on ? Alors que la saga n'arborde pas ce thème, seules des déclarations a posteriori de l'auteure dévoilent l'homosexualité de Dumby). Pour ne pas avoir emballé certains bouquins, le réseau de librairies Lira a écopé d'une amende de 32 k€. La chaîne Libri a été condamnée à une amende de 3 k€ pour des livres qui n'auraient pas dû se trouver dans le rayon jeunesse.
    Thu Jul 27 12:06:28 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?PaDpig
  • Dans le Canard enchaîné - juin 2023

    07/06/2023

    • Les navires stratégiques de la flotte russe sont protégés par deux brigades de dauphins militaires. D'où une inquiétude quand une baleine blanche équipée d'un harnais permettant de fixer une caméra a été repérée au large de la Norvège puis de la Suède ;

    • Le RN est à l'initiative de la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères dans la vie politique française. L'idée d'était d'afficher ceux qui fricotent avec la Chine, le Qatar, la Russie, etc. afin de banaliser les financements russes du RN. Par envie de briller, le RN a pris la présidence de cette commission alors que le vrai rôle de pouvoir, même s'il est ingrat, est celui de rapporteur, qui a été laissé à une macroniste… qui en a profité pour charger le RN, la « courroie de transmission efficace » de la Russie. Arroseur arrosé. :D Le Projet Arcadie apporte un éclairage complémentaire : « Le RN a tué la thématique des ingérences étrangères, en ne faisant absolument pas preuve de sérieux, avec la complicité bienveillante des députés, qui ont pratiqué la politique de la chaise vide. Tout cela, pour un rapport creux, aux recommandations superficielles […] ». Sans surprise ;

    • Les SPAC n'auraient plus la côte : 2MX Organic a raté ses cibles (Grand frais, groupe Delhaize, Casino) ; I2PO a vu son action trébucher après le rachat de Deezer ; en mai 2023, le patron d'Accor a annoncé à ses actionnaires qu'il renonce à son SPAC faute de prise ; Pegasus, SPAC le plus important du continent avec 500 millions d'euros collectés, a annoncé sa liquidation en juillet 2023 ;

    • Un détenu, y compris en attente d'un procès, peut contester ses conditions de détention, notamment leur dignité (surcharge, pas d'eau chaude, pas de vitre, des rats, etc.), et être libéré… en fonction de l'humeur de leurs juges, qui ont tendance à penser que prison = palace ;

    • Depuis mai 2022, les graisses et les huiles qui dépassent 2 milligrammes de MOAH par kilo sont interdites à la vente dans l'UE. 1 mg/kilo pour les autres aliments. En avril 2022, la France a pris un arrêté interdisant les MOAH dans les encres d'emballage qui fait l'objet d'un recours devant le Conseil d'État ;

    • Loi Garot : allègements fiscaux pour les supermarchés qui "donnent" leurs produits invendables ou invendus qui ont perdu leur valeur marchande.


    14/06/2023

    • Les assureurs rechignent à assurer les centres de tri à cause du risque d'incendie lié aux batteries omniprésentes. Le centre de tri de l'Aisne fonctionne sans assurance depuis janvier 2023. D'après le ministère de la transition écolo, le nombre d'accidents majeurs a quasi doublé entre 2014 et aujourd'hui pour attendre 70 par an.


    21/06/2023

    • Le rapport 2021 de l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur les profits mirobolants des concessions autoroutes, publié par le Canard en mars 2023, préconisait, sur l'ensemble des réseaux ASF-Escota (aka Vinci) et (APRR-Area) aka Eiffage, qui représentent près de 2/3 des autoroutes concédées, une baisse des tarifs des péages de près de 60 % dès 2022 et jusqu'à la fin des concessions (2036). La rentabilité est proche de 12 % alors que la cible contractualisée est de 7,67 %. Les concessionnaires recevront 55 milliards d'euros de plus que prévu d'ici 2036 (au moins, vu que la hausse des tarifs va continuer). D'où les ristournes concédées cet été ? ;) ;

      • Un avis sur le raccourcissement de la durée des concessions ou une taxation supplémentaire a été demandé au Conseil d'État. Réponse : comme d'hab, contrats mal ficelés donc une résiliation anticipée déclencherait des dédommagements extrêmement élevés (le Conseil avait déjà dit et chiffré ça en 2021). Une surtaxe de 2 à 3 milliards d'euros d'ici à 2030 semble proportionnée. Mouais… Comme le note le Conseil, la baisse de l'IS (33 % -> 25 % au cours du premier quinquennat Macron) a déjà rapporté environ 8 milliards d'euros aux concessions autoroutières, donc cette surtaxe consiste à reprendre une partie de ce qu'on leur a rendu, et elle s'appliquera forcément à d'autres types de concession (dixit le Conseil), par égalité je présume, donc ça ne change rien au problème (hausse des tarifs des péages, au moins 55 milliards d'excédents imprévus, etc.) ;

      • La nouvelle taxe « infrastructures de transport de longue distance » a été ajoutée à la loi de finances pour 2024. Le Conseil constitutionnel a validé. Tout l'enjeu est de savoir si cette taxe est générique. Si elle est trop spécifique aux concessions d'autoroutes, celles-ci peuvent la répercuter sur le prix des péages. Or, d'après le Canard du 4 octobre 2023, elle devrait être payée à 85 % par les concessions, 15 % par Roissy et Orly, et pour mois de 1% par trois aéroports de moindre importance. RATP ? Trop locale. SNCF ? En dessous du seuil de rentabilité. Les grands ports ? Au-dessous du seuil de chiffre d'affaires. Les aéroports pourront la répercuter… Bref, ça sent la bricole ;

      • La taxe « infrastructures de transport de longue distance » a été contestée en mars 2024 par les 9 sociétés d'autoroutes et les 4 aéroports concernés. Le 12 juin 2024, le Conseil d'État a renvoyé leur QPC au Conseil constitutionnel.
    • Une réforme du marché carbone européen est en cours : taxe à l'importation / aux frontières qui servira à rembourser le plan de relance Covid, extension des quotas d'émission CO2 à d'autres secteurs de l'économie et aux particuliers, sur le chauffage (fioul, gaz) et le carburant (essence, diesel), en 2027. D'après la Commission, les émissions carbones des sociétés commerciales auraient diminuées de 43 % en 15 ans, donc autant continuer. Les Français payent déjà une telle taxe, celle dont l'augmentation annoncée en 2018 a déclenché les Gilets jaunes. Un plafonnement est prévu… jusqu'en 2030, et il est basé sur la distribution gratos de 2 % de quotas mis en réserve par la Commission (tu sens la distribution ardue car les membres de l'UE ne seront pas d'accord et/ou basée sur des critères foireux ou paperassiers ?)… Un Fonds social pour le climat doté de 86,6 milliards d'euros sera alimenté par une partie des recettes dégagées sur les quotas afin d'aider sur les passoires thermiques et avec des chèques énergies… Encore une usine à paperasse :( ;

    • Concernant la guerre en Ukraine, le Crédit coopératif se montre aussi froid et débile que les autres banques. Un virement bancaire d'une honorable ONG Suisse à l'ONG Safe (qui intervient en Ukraine) a été refusé. Un paiement d'un fournisseur pharmaceutique néerlandais par Safe a été bloqué 8 jours. La subvention de Safe par le ministère des Affaires étrangères pour un projet d'aide d'urgence à Zaporijia a été bloqué au motif que la région était occupée à 60 % par l'armée russe…


    28/06/2023

    • NBT : New Breeding Technologies / nouvelles techniques de sélection génétique.
      • OGM classiques = transgénèse = introduction d'un gène étranger. NBT = mutagenèse, aucun apport extérieur, obtenu soit en réagençant le génome (avec des ciseaux moléculaires), soit en le forçant à muter (à coup de radiation ou d'agents chimiques) ;

      • Selon l'agrochimie, la réglementation OGM européenne ne trouve pas à s'appliquer aux NBT puisqu'ils ne font qu'accélérer des mutations naturelles. En 2018, la CJUE avait partiellement retoqué cet argument. En février dernier, saisie à nouveau par le Conseil d'État à l'initiative de la Confédération paysanne, elle a précisé le cadre : une méthode de mutagenèse n'est pas concernée par la réglementation OGM sauf si elle va entraîner une modification du génome différente, par nature ou par fréquence, de ce que produirait une méthode de mutagenèse traditionnellement utilisée pour diverses applications et dont la sécurité est avérée.
    Wed Jul 26 20:33:32 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?mh909Q
  • Transferts de données vers les États-Unis : la Commission européenne adopte une nouvelle décision d’adéquation | CNIL

    Le 10 juillet 2023, la Commission européenne a adopté la nouvelle décision d'adéquation des États-Unis en matière de données personnelles : EU-US Data Privacy Framework (ou Trans-Atlantic DPF ou Cadre de protection des données). Les données personnelles peuvent donc à nouveau circuler librement entre l'UE et les É-U (à destination des seules entités ricaines auto-certifiées, pour être précis, cf. ci-dessous).

    Pour les définitions, les enjeux, et l'historique, lire ici.

    TL;DR : rien de sérieux, pas d'apport sur les points bloquants ayant entraînés l'invalidation de la précédente décision, l'UE a, une fois encore, baissé pavillon.



    Cette décision n'a pas d'effet rétroactif, donc les plaintes adressées antérieurement à la CNIL (et autres APD) ne sont pas caduques (cf. question 10). Depuis le 10 juillet :

    • les entités ricaines doivent à nouveau s'auto-certifier. Liste ici. Tant que ce n'est pas fait, des transferts de données persos ne peuvent pas reposer sur ce nouveau cadre ;

    • l'annulation des décisions antérieures a eu un effet rétroactif (cf. 3e paragraphe en partant de la fin), et tout semble indiquer que la nouvelle décision se fera invalider par la CJUE, donc, si le DFP est invalidé, ouvrir des plaintes sous son régime revient à faire constater un manquement au RGPD durant une plus longue période.



    L'avis du Comité Européen de la Protection des Données (CEPD), qui coordonne toutes les Autorités nationales de Protection des Données (APD) comme la CNIL, est mitigé :

    • Le décret ricain EO 14086 laisse intacte la surveillance de masse temporaire (koikecé ?), toujours nommée « collecte en vrac », qui ne fait l'objet d'aucun contrôle par une autorité indépendante, ni avant, ni après ;

    • Le prétendu tribunal permettant un droit de recours aux Européens est toujours un comité fantoche de l'exécutif ricain qui répondra toujours une réponse-type qui ne pourra pas faire l'objet d'un appel (comme avant, quoi) ;

    • Il faudra vérifier en pratique le sens donné aux mots utilisés dans le décret ricain (genre « nécessité » et « proportionnalité ») et l'application concrète du cadre. Ce qui est impossible sans compter sur un lanceur d'alerte comme Snowden… ;

    • Les exceptions permettant de sortir du nouveau cadre défini sont floues ;

    • Quand toutes les agences de renseignement ricaines seront-elles mises en conformité avec ce nouveau cadre (octobre 2023, d'après la promesse ricaine) ? ; Droit d'accès (indirect, je présume) très restreint ; Et de nombreux autres petits points qui ne font pas sérieux à mes yeux (je vais y revenir).



    Le Parlement européen a voté une résolution qui va dans le même sens : attendre que le nouveau cadre, qui n'a pas été assez amendé pour offrir une protection équivalente au RGPD, soit appliqué côté États-Unis avant d'adopter une décision d'adéquation. Une fois encore, on s'est torché avec la démocratie.



    La réaction de NOYB ne diffère pas de mon résumé de novembre 2022 pointé au début de ce shaarli.



    La section 702 de la loi ricaine FISA (qui autorise la collecte des données et des metadonnées des personnes ne disposant pas de la citoyenneté ricaine, voir ici, point 2) est caduque à la fin de l'année sauf renouvellement par le Congrès. En adoptant une décision d'adéquation avant ce débat, l'UE prive le parlement ricain et se prive de tout levier de négociation. Même si nous dépendons énormément des ricains au niveau technique cf. le bilan de mes plaintes CNIL, l'UE, c'est environ 450 millions de personnes, donc un sacré marché économique, donc il y avait moyen de peser. L'UE a renoncé à une vision géopolitique (une fois de plus). :(



    Comme d'autres, je trouve facile la critique des États-Unis quand nous, Français, pratiquons ce qu'on leur reproche. La réponse-type et l'absence de droit d'accès (ce que déplore aussi le CEPD), c'est ainsi que procèdent la CNIL, la CNCTR et le Conseil d'État dès qu'un citoyen veut savoir s'il est fiché par les renseignements ou les flics français (deuxième source). Seize (!) dossiers sont toujours devant la CEDH.

    Ce traitement vaut aussi pour les non-citoyens français surveillés par la France via sa loi de surveillance internationale de 2015 (voir 1 et 2).

    Que penser de l'absence de contrôle par une autorité indépendante quand, chez nous, la CNCTR, chargée de contrôler le renseignement, se déclare chaque année, et pas plus tard qu'en juin 2023, en manque de moyens et de compétences, ainsi qu'impuissante à contrôler les techniques de renseignement les plus intrusives ?

    Le refus d'accès au dossier d'instruction durant de longues années dans le cadre d'une affaire pénale (toute thématique confondue), c'est aussi une pratique bien établie (Canard enchaîné du 16/11/2022).

    Je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas asticoter les États-Unis, mais qu'il faut aussi nettoyer devant notre porte.

    Fri Jul 21 21:21:24 2023 - permalink -
    - https://www.cnil.fr/fr/transferts-de-donnees-vers-les-etats-unis-la-commission-europeenne-adopte-une-nouvelle-decision
  • Suite : Bilan de mes plaintes CNIL - GuiGui's Show

    Conséquence de mes shaarlis précédents du jour, j'ai mis à jour le bilan de mes réclamations CNIL et ses statistiques.

    Pour résumer : j'ai déposé de nouvelles réclamations. À part ça, rien a évolué : mes réclamations, transmises au service des plaintes, n'ont pas reçu de réponse.

    Fri Jul 21 17:39:04 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?Wfb_Ig
  • Plainte CNIL portant sur l'usage de reCAPTCHA et autres par SFR

    L'accès à l'espace client de Red by SFR est conditionné par Google reCAPTCHA. Or, son utilisation n'est pas conforme au RGPD (voir), comme en atteste plusieurs décisions de la CNIL (1, 2, 3, 4).

    Le site web de Red by SFR incorpore plusieurs ressources web (images, scripts JavaScript) de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergées par de telles sociétés : Google Tag Manager, Bing (Microsoft), Facebook, ups.analytics.yahoo.com (hébergement Amazon), analytics.tiktok.com (hébergement Akamai Technologies), smetrics.sfr.fr (Adobe Inc. marketing cloud dissimulé en tracker first-party), plusieurs dizaines de régies publicitaires et assimilées, etc. Ces ressources sont également téléchargées lors de la consultation de l’espace client, à l’exception des régies de pub et assimilées. Cela n'est pas conforme au RGPD (voir).

    Du coup, hop, réclamation déposée auprès de la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Ce jour, j’ai accédé à mon espace client sur le site web de Red by SFR (https://www.red-by-sfr.fr/).

    La connexion à cet espace client nécessite l’utilisation de Google reCAPTCHA sans recueil du consentement (le refus des cookies dans le bandeau dédié n’empêche pas son chargement), cf. PJ 1. Cela n’est pas conforme au RGPD, cf. vos décisions passées contre l’IGPN, l’Assurance-Maladie, la première version de l’application StopCovid ou, plus récemment contre la société commerciale CityScoot (délibération SAN-2023-003 du 16 mars 2023).

    L’utilisation de Google reCAPTCHA génère également des transferts illégaux de données personnelles, dont l’adresse IP du client SFR et des données techniques concernant son terminal, vers la société commerciale états-unienne Google. Illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, aucune décision d’adéquation, absence de garanties, absence de mesures complémentaires suffisantes, etc.).

    Le site web de Red by SFR fait automatiquement télécharger un paquet de ressources web (scripts, images, etc.) propriétés d’entités de droit états-unien et/ou hébergées sur des serveurs détenus par de telles entités : Google Tag Manager, Bing (Microsoft), Facebook, ups.analytics.yahoo.com (hébergement Amazon), analytics.tiktok.com (hébergement Akamai Technologies), smetrics.sfr.fr (Adobe Inc. marketing cloud dissimulé en tracker first-party), plusieurs dizaines de régies publicitaires et assimilées, etc. Ces ressources sont également téléchargées lors de la consultation de l’espace client, à l’exception des régies de pub et assimilées. Ces téléchargements génèrent des transferts illégaux de données personnelles du client SFR (adresse IP, données techniques sur le terminal, etc.) vers un État tiers non adéquat.

    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne SFR.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 16:29:38 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?HT7VEg
  • Plainte CNIL portant sur les emails et le site web de la FNAC

    J'ai acheté des produits à la FNAC puis j'ai eu recours à son SAV (là encore, un réparateur local ne pouvait rien faire car l'équipementier ne vend pas la pièce détachée).

    Des emails transactionnels contiennent des liens et des images de traçage (détecter l'ouverture ou un clic sur un lien). L'essentiel est diffusé via le CDN de la société commerciale états-unienne Akamai Technologies.

    Mêmes les images rédactionnelles (qui participent au contenu) sont diffusées via Akamai Technologies ou Amazon ou Google. Les emails contiennent également des polices de caractères Google Fonts.

    Le site web de la FNAC est diffusé via le CDN d’Akamai Technologies et il incorpore plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : assets.adobedtm.com et s.go-mpulse.net = Akamai, cdn.cookielaw.org et cdn.kaminoretail.io = Cloudflare, halc.iadvize.com, cdn.caast.tv et datadome.co = Amazon Cloudfront, via.batch.com = HAProxy Technologies, Inc. Liste non exhaustive, il y en a plusieurs dizaines.

    Tout cela n'est pas conforme au RGPD. Pour les liens et images de traçage, lire ici. Pour les CDN, les scripts et les hébergeurs ricains, voir là.

    Ces manquements au RGPD perdurent depuis juillet 2021 a minima.

    Du coup, hop, réclamation déposée auprès de la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Le 15/03/2023, j’ai commandé un produit à la FNAC (en présentiel). En janvier 2023, j’ai initié une démarche de SAV. En 2021, j’ai acheté un produit (en ligne).

    Dans le cadre de chacune de ces démarches, la FNAC m’a envoyé des emails sur le déroulé / suivi de ma commande / SAV. Ces emails sont regroupés dans la PJ 1.



    Des emails (« Vous avez demandé l'annulation d'un article », « Message important - Votre commande N° […] – N° logistique […] », « Confirmation d'inscription Fnac.com ») contiennent une image de traçage (1 pixel * 1 pixel, transparente, dont le nom comporte un identifiant unique, cf. votre terminologie https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger). Elles permettent de détecter et de consigner l’ouverture d’un email. Elles sont diffusées via le nom de domaine « fr.r.emails.fnac.com ».

    Ces images sont diffusées via le CDN de la société commerciale états-unienne Akamai Technologies. Cela signifie qu’à l’ouverture de l’email par le client FNAC, ces images seront téléchargées automatiquement. Il y aura donc un contact direct entre le logiciel de messagerie du client FNAC et les serveurs informatiques d’Akamai, ce qui générera un transfert illégal de données personnelles (adresse IP du client FNAC, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Des emails (« Vous avez demandé l'annulation d'un article », « Message important - Votre commande N° […] – N° logistique […] », « Confirmation d'inscription Fnac.com ») contiennent des liens de traçage constitués de deux identifiants uniques, l’un permettant d’identifier une campagne emails parmi toutes, l’autre un email précis dans une campagne. Ils servent à détecter un clic sur un lien avant redirection vers la destination finale (site web officiel FNAC, réseaux sociaux, etc.). Ces liens utilisent les noms de domaine « fr.r.emails.fnac.com » et, en 2021, « https ://eultech.fnac.com/dynclick/ » (de la société commerciale française Eulerian spécialisée dans le e-marketing et l’analyse de données, qui s’est distinguée en 2019 en vendant des traqueurs first-party à des journaux, comme Libération).

    Notons que les liens de la forme « fr.r.emails.fnac.com » pointent sur des serveurs informatiques d’Akamai. Cela signifie que le navigateur web du client FNAC qui cliquera dessus contactera ces serveurs avant d’être redirigé vers la destination finale prévue par la FNAC (son site web, ses réseaux sociaux, etc.). Il y aura donc un contact direct entre le navigateur web du client FNAC et les serveurs informatiques d’Akamai, ce qui générera un transfert de données personnelles (adresse IP du client FNAC, empreinte de son navigateur web, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Ces images et liens de traçage ne sont pas conformes au RGPD selon le CEPD (section V de WP 118) et vous-même (https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger). La FNAC n’est pas soumise à une quelconque obligation légale, ni à une quelconque nécessité pour l’exécution du contrat, ni à une quelconque obligation technique de procéder à ce traçage. Le client FNAC n’est pas informé et ne consent pas à ces traitements.



    Tous les emails contiennent des images rédactionnelles (des images qui participent au contenu de l’email) diffusées via le CDN d’Akamai (« www4-fr.fnac-static.com », « static.fnac-static.com », « fr.f.emails.fnac.com », « multimedia.fnac.com »). Dans certains emails (« Vous avez demandé l'annulation d'un article » et « Votre commande vous attend dans votre magasin Fnac […] »), des images supplémentaires sont téléchargées depuis les serveurs informatiques de la société commerciale états-unienne Google (« www.gstatic.com »). Des polices de caractères du service Fonts de la même société le sont également. Enfin, l’email « Votre commande Fnac.com du […] » contient des images téléchargées depuis les serveurs informatiques de la société commerciale états-unienne Amazon (« banners.wlservices.fr »). Toutes ces images seront téléchargées automatiquement à l’ouverture de l’email. Comme pour tous les téléchargements sus-décrits, il y a donc un contact direct entre le logiciel de messagerie du client FNAC et les serveurs informatiques d’Akamai, de Google, et d’Amazon, ce qui génère des transferts illégaux de données personnelles (adresse IP du client FNAC, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Le site web de la FNAC (texte, images, etc.) est lui-même diffusé via le CDN d’Akamai Technologies, y compris l’espace client et sa phase d’identification (« secure.fnac.com »). À l’instant même de sa consultation, il fait automatiquement télécharger plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : assets.adobedtm.com et s.go-mpulse.net = Akamai, cdn.cookielaw.org et cdn.kaminoretail.io = Cloudflare, halc.iadvize.com, cdn.caast.tv et datadome.co = Amazon Cloudfront, via.batch.com = HAProxy Technologies, Inc. Liste non exhaustive, il y en a plusieurs dizaines, je n’ai pas l’énergie de tout cartographier, surtout que ça peut changer souvent.



    Tous les transferts de données personnelles sus-énumérés, web et emails, sont illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, votre mise en demeure du 10 février 2022 portant sur l’utilisation de Google Analytics, décision de l’APD autrichienne du 22 avril 2022 portant sur l’utilisation de Google Analytics, décision 3_O_17493/20 de la Cour régionale de Munich portant sur l’utilisation de Google Fonts, etc., pour un argumentaire détaillé, je vous renvoie à mes précédentes réclamations CNIL toujours en cours de traitement). La politique de confidentialité de la FNAC (https://www.fnac.com/Help/donneesPersonnelles) se contente d’affirmer que « préalablement au transfert hors Union Européenne, FNAC DARTY prendra toutes les mesures et garanties nécessaires pour sécuriser de tels transferts. »… Bref, la FNAC met en œuvre aucune mesure complémentaire dans le cadre des transferts internationaux sus-décrits. Je rappelle que la localisation effective des serveurs informatiques et des données importe peu, la nationalité états-unienne des sociétés détentrices l’emporte pour l’application du Cloud Act.



    Tout ce qui précède illustre une carence de la FNAC dans le choix, le pilotage et l'audit de ses sous-traitants en matière de données personnelles, ce qui constitue une entorse aux articles 24 et 28 du RGPD.



    Toutes les infractions énumérées dans la présente perdurent depuis juillet 2021 a minima.



    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne la FNAC.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 16:05:19 2023 - permalink -
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  • Plainte CNIL portant sur les emails et le site web de Darty

    J'ai eu recours à la place de marché de Darty. Auparavant, j'avais parcouru en vain tous les magasins physiques dont je supposais qu'ils pouvaient vendre ce que je cherchais. Comme quoi, ceux qui nous bassinent avec la libre concurrence comme solution à tous les maux peuvent se rhabiller.

    Les emails transactionnels sont émis par une société commerciale états-unienne (Twilio).

    Ils contiennent des liens et des images de traçage (détecter l'ouverture ou un clic sur un lien). L'essentiel est hébergé par Twilio. Mêmes les images rédactionnelles (qui participent au contenu) sont diffusées via Akamai Technologies. D'autres sont récupérées depuis Google.

    Le site web de Darty est diffusé via le CDN d’Akamai Technologies et il incorpore plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : Google Fonts, assets.adobedtm.com et www.fnac.com = Akamai, cdn.cookielaw.org et hcaptcha = Cloudflare, iadvize.com = Amazon Cloudfront. Liste non exhaustive, il y en a plusieurs dizaines, y compris des régies publicitaires ou équivalents…

    Tout cela n'est pas conforme au RGPD. Pour les liens et images de traçage, lire ici. Pour les CDN, les scripts et les hébergeurs ricains, voir là.

    Du coup, hop, réclamation déposée auprès de la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Le 03/02/2023, j’ai acheté sur la place de marché de Darty (https://www.darty.com/).

    Tout au long de l’achat, Darty m’a envoyé des emails sur le déroulé / suivi de ma commande. Ces emails sont regroupés dans PJ 1.



    Comme l’indique leur entête « Received », à l’exception de « Votre colis Darty.com est en cours de livraison » et « Votre colis Darty.com a été livré », la totalité de ces emails sont émis par des serveurs emails de la société commerciale états-unienne Twilio Inc., qui agit comme prestataire emailing de Darty. Twilio est soumise au Cloud Act, cf. ma démonstration dans ma réclamation CNIL numéro <CENSURE>, qui est incompatible avec le RGPD. Il y a donc un transfert illégal de données personnelles, a minima l’adresse emails du client Darty, vers un État tiers non adéquat sans mise en œuvre de mesures complémentaires.

    La forme de certains emails (« Facture de la commande », « Votre colis est en chemin […] », « Votre colis est en cours de livraison […] », « Suite à votre livraison Chronopost » laissent à penser qu’ils sont émis par une société commerciale tierce (le vendeur ou le livreur) à qui Darty aurait transmis l’adresse emails de son client, mais :

    • Le prestataire d’e-mailing est le même pour l’ensemble des emails reçus suite à mon achat, Twilio ;

    • Le sujet de l’email est de la forme « Société_X via Darty » ;

    • La valeur de l’entête email « X-Entity-ID » inséré par Twilio est identique entre tous les emails reçus suite à mon achat. Cet entête sert à identifier le client de Twilio. Valeur identique = même client, c’est-à-dire Darty ;

    • Tous les emails reçus suite à mon achat contiennent une image de traçage récupérée depuis un même nom de domaine, « u6051214.ct.sendgrid.net ».
      Tous les emails ont été émis par Darty ou par Twilio pour le compte de Darty, même si le contenu de certains a été rédigé / fourni par le vendeur final ou le livreur. Peut-être que le vendeur et le livreur sont co-responsables du traitement « envoi d’emails transactionnels », du choix du prestataire d’emailing, etc., mais rien le montre en première analyse.



    Des emails (« Validation de votre commande n°[…] », « Votre commande n°[…] est en cours de préparation », « Expédition de votre commande n°[…] », « Evaluez votre vendeur », « Facture de la commande », « Votre colis est en chemin […] », « Votre colis est en cours de livraison […] », « Suite à votre livraison Chronopost ») contiennent une image de traçage (1 pixel * 1 pixel, transparente, dont le nom comporte un identifiant unique, cf. votre terminologie https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger). Ils permettent de détecter et de consigner l’ouverture d’un email. Certains emails (« Facture de la commande », « Votre colis est en chemin […] », « Votre colis est en cours de livraison […] », « Suite à votre livraison Chronopost ») comportent plusieurs images de traçage : une pour Darty (« https ://u6051214.ct.sendgrid.net/wf/open[…] »), et une pour le vendeur (« https ://tracking.<CENDURE_domaine_du_vendeur>/images/pixel2.gif ») ou le livreur (« http ://www.chronopost.fr/tagmail/tag.gif[…] »).

    Concernant ces emails comportant plusieurs images de traçage : on peut raisonnablement penser que leur contenu a été produit par le vendeur effectif ou le livreur puis relayé par Darty et son prestataire d’e-mailing. Reste à déterminer si Darty est co-responsable du traitement de données personnelles que va induire le chargement de ces images à l’ouverture de l’email. Après tout, il a relayé cet email et demander à son prestataire de l’émettre.

    L’utilisation, par le groupe La Poste (dont fait partie Chronopost), d’images de traçage dans ses emails transactionnels fait l’objet de ma réclamation CNIL numéro <CENSURE mais dispo ici> toujours en cours de traitement.

    Notons que les images « u6051214.ct.sendgrid.net » sont hébergées sur les serveurs informatiques de Twilio. Cela signifie qu’à l’ouverture de l’email par le client Darty, ces images seront téléchargées automatiquement. Il y aura donc contact direct entre le logiciel de messagerie du client Darty et les serveurs informatiques de Twilio, ce qui générera un transfert illégal de données personnelles (adresse IP du client Darty, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Un email (« Facture de la commande ») contient des liens de traçage constitués de deux identifiants uniques, l’un permettant d’identifier une campagne emails parmi toutes, l’autre un email précis dans cette campagne. Ils servent à détecter un clic sur un lien avant redirection vers la destination finale (site web du vendeur, réseaux sociaux, etc.). Ces liens utilisent le nom de domaine « tracking.<CENSURE_domaine_du_vendeur> ». On peut raisonnablement penser que le contenu de cet email a été produit par le vendeur effectif et relayé par Darty et son prestataire d’e-mailing. Reste à déterminer si Darty est co-responsable du traitement de données personnelles que va induire chacun de ces liens lorsque le client Darty cliquera dessus. Après tout, il a relayé cet email et demander à son prestataire de l’émettre.



    Ces images et liens de traçage ne sont pas conformes au RGPD selon le CEPD (section V de WP 118) et vous-même (https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger). Darty n’est pas soumis à une quelconque obligation légale, ni à une quelconque nécessité pour l’exécution du contrat, ni à une quelconque obligation technique de procéder à ce traçage. Le client Darty n’est pas informé et ne consent pas à ces traitements.



    Des emails (« Validation de votre commande n°[…] », « Votre commande n°[…] est en cours de préparation », « Expédition de votre commande n°[…] », « Votre colis Darty.com est en cours de livraison », « Votre colis Darty.com a été livré », « Evaluez votre vendeur ») contiennent des images rédactionnelles (des images qui participent au contenu de l’email) diffusées via le CDN de la société commerciale états-unienne Akamai Technologies (« static.fnac-static.com »). D’autres images sont téléchargées depuis les serveurs informatiques de la société commerciale états-unienne Google (« www.gstatic.com »). Toutes ces images seront téléchargées automatiquement à l’ouverture de l’email. Comme pour tous les téléchargements sus-décrits, il y a donc un contact direct entre le logiciel de messagerie du client Darty et les serveurs informatiques d’Akamai et de Google, ce qui génère des transferts illégaux de données personnelles (adresse IP du client Darty, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Le site web de Darty (texte, images, etc.) est lui-même diffusé via le CDN d’Akamai Technologies, y compris l’espace client et sa phase d’identification. À l’instant même de sa consultation, il fait automatiquement télécharger plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : Google Fonts, assets.adobedtm.com et www.fnac.com = Akamai, cdn.cookielaw.org et hcaptcha = Cloudflare, iadvize.com = Amazon Cloudfront. Liste non exhaustive, il y en a plusieurs dizaines, y compris des régies publicitaires ou équivalents, je n’ai pas l’énergie de tout cartographier, surtout que le paysage de la pub change très rapidement.



    Tous les transferts de données personnelles sus-énumérés, web et emails, sont illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, votre mise en demeure du 10 février 2022 portant sur l’utilisation de Google Analytics, décision de l’APD autrichienne du 22 avril 2022 portant sur l’utilisation de Google Analytics, décision 3_O_17493/20 de la Cour régionale de Munich portant sur l’utilisation de Google Fonts, etc., pour un argumentaire détaillé, je vous renvoie à mes précédentes réclamations CNIL toujours en cours de traitement). La politique de confidentialité de Darty (https://www.darty.com/achat/informations/donnees_personnelles.html) se contente d’affirmer que Darty « prendra toutes les mesures et garanties nécessaires pour sécuriser de tels transferts »… Bref, Darty met en œuvre aucune mesure complémentaire dans le cadre des transferts internationaux sus-décrits.



    Tout ce qui précède illustre une carence de Darty dans le choix, le pilotage et l'audit de ses sous-traitants en matière de données personnelles, ce qui constitue une entorse aux articles 24 et 28 du RGPD.



    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne Darty.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 15:34:38 2023 - permalink -
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  • Plainte CNIL portant sur les emails et le site web du Bon Coin

    Pour remplacer mon Samsung S3, j'ai eu recours à la place de marché du Bon Coin.

    Les emails transactionnels sont émis par des sociétés commerciales états-uniennes (Twilio, Adobe).

    Ils contiennent des liens et des images de traçage (détecter l'ouverture ou un clic sur un lien). L'essentiel est hébergé par des entités ricaines (Amazon, Twilio, Piano AT Internet). Mêmes les images rédactionnelles (qui participent au contenu) sont diffusées via Amazon Cloudfront.

    Le site web est diffusé via le CDN Coudfront d'Amazon et il incorpore plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : protection anti-fraude Datadome (dd.leboncoin.fr) diffusée via Amazon Cloudfront, régie pub Google Doubleclick, CMP Didomi diffusée via Amazon Cloudfront, Hubvisor diffusé via Fastly, etc.

    Tout cela n'est pas conforme au RGPD. Pour les liens et images de traçage, lire ici. Pour les CDN, les scripts et les hébergeurs ricains, voir là.

    Du coup, hop, réclamation déposée auprès de la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Le 02/01/2023, j’ai acheté sur la place de marché du Bon Coin (https://www.leboncoin.fr/).

    Tout au long de l’inscription puis de l’achat, Le Bon Coin (LBC) m’a envoyé des emails sur le déroulé / suivi de ma commande, pour me présenter ses fonctionnalités, etc.

    Comme l’indique leur entête « Received », certains de ces emails (« Votre code de vérification leboncoin », « Suite à votre achat sur leboncoin ») sont émis par des serveurs emails de la société commerciale états-unienne Twilio Inc., qui agit comme prestataire emailing du Bon Coin. Twilio est soumise au Cloud Act, cf. ma démonstration dans ma réclamation CNIL numéro <CENSURE>, qui est incompatible avec le RGPD. Il y a donc transfert illégal de données personnelles, a minima l’adresse emails du client LBC, vers un État tiers non adéquat sans mesures complémentaires.

    D’autres emails (« Bienvenue au boncoin ! », « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin ») sont émis par des serveurs emails de la société commerciale états-unienne Adobe Inc. Il y a tout autant transfert illégal de données personnelles à une entité tout autant soumise au Cloud Act.



    Des emails (« Votre code de vérification leboncoin », « Nouveau message sur leboncoin », « Bienvenue au boncoin ! », « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin », « Suite à votre achat sur leboncoin ») contiennent des liens de traçage (d’après votre terminologie https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger) contenant deux identifiants uniques, l’un permettant d’identifier la campagne, l’autre un email précis dans cette campagne. Ces liens peuvent utiliser un domaine interne (« Votre code de vérification leboncoin » = url1513.auth.leboncoin.fr, « Bienvenue au boncoin ! » et « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin » = t.news.leboncoin.fr) ou celui d’un prestataire (« Suite à votre achat sur leboncoin » = « https ://link.trustpilot.com/ls/click »).

    Notons que les liens de la forme « t.news.leboncoin.fr » ou « link.trustpilot.com » pointent sur des serveurs de la société commerciale états-unienne Amazon. Ceux de la forme « urlXXXX.auth.leboncoin.fr » pointent vers des serveurs informatiques de Twilio. Cela signifie que le navigateur web du client LBC qui cliquera dessus contactera ces serveurs avant d’être redirigé vers la destination finale prévue par LBC (son site web, les réseaux sociaux, etc.). Il y a donc transfert de données personnelles (adresse IP du client LBC, empreinte de son navigateur web, etc.) vers un État tiers non adéquat. Là encore, la localisation effective des serveurs importe peu : étant la propriété d’Amazon, le Cloud Act est de pleine application.



    Des emails (« Votre code de vérification leboncoin », « Nouveau message sur leboncoin », « Bienvenue au boncoin ! », « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin », « Suite à votre achat sur leboncoin ») contiennent une image de traçage (1 pixel * 1 pixel, transparente, dont le nom comporte un identifiant unique) permettant de détecter et consigner l’ouverture d’un email. Ces images peuvent être hébergées sur un domaine interne (« Votre code de vérification leboncoin » = « http ://url1513.auth.leboncoin.fr/wf/open? », « Bienvenue au boncoin ! » et « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin » = t.news.leboncoin.fr) ou celui d’un prestataire (« Votre code de vérification leboncoin », « Nouveau message sur leboncoin » = « https ://logws1360.ati-host.net/hit.xiti » = la société commerciale Piano AT Internet soumise au Cloud Act, cf. ma réclamation CNIL numéro <CENSURE>).

    Notons que les images «  urlXXXX.auth.leboncoin.fr » sont hébergées sur les serveurs informatiques de Twilio. Celles des domaines « t.news.leboncoin.fr » et « logws1360.ati-host.net » sont hébergées chez Amazon. Cela signifie qu’à l’ouverture de l’email par le client LBC, ces images seront téléchargées automatiquement. Il y a donc transfert illégal de données personnelles (adresse IP du client LBC, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Ces liens et images de traçage ne sont pas conformes au RGPD selon le CEPD (section V de WP 118) et vous-même (https://www.cnil.fr/fr/nouvelles-methodes-de-tracage-en-ligne-quelles-solutions-pour-se-proteger). LBC n’est pas soumis à une quelconque obligation légale, ni à une quelconque nécessité pour l’exécution du contrat, ni à une quelconque obligation technique de procéder à ce traçage. Le client LBC n’est pas informé et ne consent pas à ce traitement.



    L’écrasante majorité des emails (« Votre code de vérification leboncoin », « Récapitulatif de votre commande […] sur leboncoin », « Nouveau message sur leboncoin », « Votre paiement a été autorisé », « Bonne nouvelle, le vendeur a confirmé la disponibilité de votre commande », « Votre colis pour la commande […] a bien été envoyé », « Confirmation de réception de votre colis pour la commande […] », « Suite à votre achat sur leboncoin ») contiennent des images rédactionnelles (des images qui participent au contenu de l’email) diffusées via le CDN Cloudfront d’Amazon. Ces images seront téléchargées automatiquement à l’ouverture de l’email. Comme pour tous les téléchargements sus-décrits, il y a donc un contact direct entre le logiciel de messagerie du client LBC et les serveurs informatiques d’Amazon, ce qui génère un transfert illégal de données personnelles (adresse IP du client LBC, empreinte de son logiciel de messagerie, etc.) vers un État tiers non adéquat.



    Le site web LBC (texte, images, etc.) est lui-même diffusé via le CDN Cloudfront d’Amazon, y compris le composant d’authentification (auth.leboncoin.fr). Il incorpore plusieurs scripts JavaScript de sociétés commerciales états-uniennes et/ou qui sont hébergés par de telles sociétés : protection anti-fraude Datadome (dd.leboncoin.fr) diffusée via Amazon Cloudfront, régie pub Google Doubleclick, CMP Didomi diffusée via Amazon Cloudfront, Hubvisor diffusé via Fastly, etc.



    Tous les transferts de données personnelles sus-énumérés, web et emails, sont illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, votre mise en demeure du 10 février 2022 portant sur Google Analytics, décision de l’APD autrichienne du 22 avril 2022 portant sur Google Analytics, etc., pour un argumentaire détaillé, je vous renvoie à mes précédentes réclamations CNIL toujours en cours de traitement). La politique de confidentialité de LBC (https://www.leboncoin.fr/dc/cookies) se contente d’affirmer que ces transferts se font à « destination des pays reconnus comme assurant un niveau adéquat de protection de vos données personnelles ou, à tout le moins, sur la base des garanties appropriées prévues par la loi »… alors que c’est au RT de mettre en œuvre des mesures complémentaires concourant à ces garanties. Bref, LBC met en œuvre aucune mesure complémentaire dans le cadre des transferts internationaux sus-décrits.



    Enfin, la version texte des emails de présentation de LBC (« Bienvenue au boncoin ! », « Achetez en ligne en toute sécurité sur leboncoin ») ne contient pas de lien pour s’y opposer. L’espace perso web permet de s’opposer aux emails « nouveaux messages », mais pas à ceux-ci. Le seul moyen de s’opposer est d’utiliser les liens prévus à cet effet dans la version HTML des emails de présentation. Comme elle contient des liens et des images de traçage, cela est disproportionné.



    Tout cela illustre une carence du Bon Coin dans le choix, le pilotage et l'audit de ses sous-traitants en matière de données personnelles, ce qui constitue une entorse aux articles 24 et 28 du RGPD.



    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne Le Bon Coin.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 14:51:41 2023 - permalink -
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  • Plainte CNIL portant sur le Cogitiel de la CGT

    Cogitiel = logiciel monolithique de gestion des adhésions, cotisations, etc. de la CGT.

    Comme les autres syndicats, la CGT est constituée de syndicats d'établissement (CGT entreprise machin, par exemple), qui adhérent à une union nationale (ex. : CGT Éduc'action) et/ou à une fédération nationale (ex. : FERC SUP) qui, elles-mêmes, adhèrent à la Confédération Générale du Travail, la fameuse CGT. Il y a également un maillage territorial, constitué par les unions départementales et locales, qui permettent de rassembler et de coordonner en fonction de la géographie plutôt que des métiers (interprofessionnel).

    Le secrétaire général (président) d'une union locale m'a divulgué (à un tiers, donc) des données persos sur des adhérents d'un syndicat d'établissement, alors que ce syndicat n'est même pas dans sa zone de chalandise. Pourquoi y a-t-il accès ? Le Cogitiel n'octroie-t-il pas trop de droits ? Le RGPD impose la sécurité des données persos et leur traitement minimal et proportionné.

    Du coup, hop, signalement à la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Fin février, je voulais entrer en contact avec le syndicat CGT d'une entité de ma ville.

    De passage dans les locaux de l'Union Locale <CENSURE> (UL) de la CGT, j'ai demandé à son secrétaire général (SG) s'il connaissait personnellement des membres de ce syndicat, s'il en avait déjà croisé lors de rencontres organisées par l'UL, etc. afin de faciliter ma prise de contact.

    Le SG de l'UL a alors fait une recherche dans le Cogitiel, le logiciel web de gestion des adhésions, cotisations, etc. À ma connaissance, il est maintenu par la Confédération (c'est-à-dire la CGT), que je considère donc comme étant la responsable du traitement, d'où la présente réclamation vise la Confédération et non pas l'UL <CENSURE>.

    Une recherche dans le Cogitiel dépasse le cadre de ma question, c'est une sur-réaction, je demandais à un individu s'il en connaissait d'autres, rien de plus. J'ai prévenu le SG sur l'instant, mais il a continué sa recherche dans le Cogitiel.

    Ensuite, le SG a tourné l'écran de son ordinateur vers moi, me divulguant les noms, prénoms, date de naissance, adresse postale, numéros de téléphone, adresse emails, statut (à jour de cotisation, etc.), etc. de tous les syndiqués du syndicat que je cherchais. Il m'a noté, sur un post-it, l'adresse emails de deux syndiqués jeunes et à jour de cotisation. Cf. PJ 1.

    Cela constitue une divulgation illicite de données personnelles à un tiers en cela que je ne suis pas syndiqué à l'UL, et que son secrétaire général, qui me "connaissait" depuis peu via le mouvement social autour de la réforme 2023 des retraites, n'avait pas de preuve d'une éventuelle syndicalisation CGT de ma part, etc. De plus, l'association entre ces adresses emails et l'appartenance syndicale de leur détenteur, donnée personnelle sensible, ne semble pas être publique.



    J'ai également été étonné que le secrétaire général de l'UL <CENSURE> ait accès aux données personnelles des membres d'un syndicat d'établissement qui n'est pas dans la zone géographique de chalandise de ladite UL. En effet, le syndicat recherché est national et basé à Paris, donc il n'est pas affilié / adhérent à l'UL <CENSURE>.

    De ce que j'en sais, le Cogitiel a une structure arborescente (les syndiqués sont rattachés à un syndicat, lui-même rattaché à plusieurs structures que sont les unions, les fédérations, etc.). Une gestion fine des droits apparaît donc comme possible (en sus d'être désirable et une obligation RGPD).

    L'UL <CENSURE> me semble détenir trop de droits (de lecture, etc.) sur trop d'items (structures, fiche de syndiqués, etc.) du Cogitiel. Il s'agit d'une atteinte à la confidentialité des données personnelles des syndiqués de la CGT et au principe de minimisation : l'UL devrait avoir accès uniquement à ce qui la concerne, aux syndicats de sa zone géographique de chalandise, dans le cas présent. Le fait que ce ne soit manifestement pas le cas constitue une entorse aux articles 32, 5.1.c, et 5.1.f du RGPD.

    D'une manière générale, de ce qui m'a été donné à voir, le Cogitiel est une usine à gaz monolithique développée il y a des années et dont l'utilisation (pour y saisir les membres d'un syndicat, par exemple) nécessite une formation. Le contexte humain n'aide pas : peu de personnes actives pour beaucoup de choses à faire (comme dans beaucoup d’associations), un certain jemenfoutisme de la législation, etc. Ce double contexte technique et humain laisse à penser que le Cogitiel ne garantit aujourd'hui pas la confidentialité des données personnelles des syndiqués, alors qu'il devrait justement insister sur cela afin de palier aux contextes décrits.



    La présente a pour objectif d'informer la CNIL de la divulgation de données personnelles sus-relatée et de la solliciter afin qu’elle mette un terme à l'infraction au RGPD référencée dans la présente, et qu’elle sanctionne la CGT.

    Je vais communiquer les mêmes éléments au DPO de la CGT.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 14:19:01 2023 - permalink -
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  • Plainte CNIL portant sur le prestataire emails de ma mairie et son site web

    La mairie de mon bled me propose d'accomplir une formalité administrative par emails… alors qu'elle se repose sur Microsoft Office 365. De même, elle utilise Google Analytics, une police de caractères Google Fonts, et la régie pub Google DoubleClick sur son site web.

    Tout cela n'est pas conforme au RGPD (raisonnement général). Plusieurs Autorités de Protection des Données persos (APD) ont déjà sanctionné l'utilisation de Google Analytics (CNIL, 10 février 2022) et de Google Fonts (Cour régionale de Munich, 20 janvier 2022).

    Du coup, hop, réclamation déposée à la CNIL il y a plusieurs mois.


    Réclamation

    Bonjour,

    Le 16/03/2023, j'ai voulu déclarer la nouvelle direction d'un syndicat professionnel de salariés auprès de la mairie <CENSURE> (formalité administrative obligatoire).

    Un agent de la mairie m'a indiqué que cela se fait par email auprès du directeur du service juridique de la mairie. On m'a communiqué son adresse emails professionnelle de la forme [prénom].[nom]@<CENSURE_nom_domaine_mairie>.

    Avant l’envoi de mon email, je me suis rendu compte que la mairie <CENSURE> délégue son service emails à la société commerciale états-unienne Microsoft :

    $ dig +short MX <CENSURE_nom_domaine_mairie>
    0 <CENSURE>.mail.protection.outlook.com.

    J'ai prétexté un rejet de mon email par Microsoft, les agents de la mairie m'ont laissé procéder à une déclaration papier. Donc, une procédure d'évitement de Microsoft est encore possible… Pour combien de temps ?

    L'utilisation d'un service emails de Microsoft par la mairie <CENSURE> n'est pas conforme au RGPD en cela qu'elle génère des transferts de données personnelles vers un État tiers non adéquat (Schrems II, votre mise en demeure du 10 février 2022 portant sur l'utilisation de Google Analytics, décision de l’APD autrichienne du 22 avril 2022 portant sur Google Analytics, absence d’obligation contractuelle et de recueil du consentement, absence de contrainte technique ou financière, etc., pour un argumentaire détaillé, je vous renvoie à mes précédentes réclamations CNIL toujours en cours de traitement), cf. articles 44 et suivants du RGPD.

    La politique de confidentialité de la mairie <CENSURE> (https://<CENSURE>/confidentialite/) ne référence pas ces transferts de données personnels vers un État tiers non adéquat ni les mesures complémentaires que la mairie pourrait mettre en œuvre dans ce cadre.

    Dans le cas d’espèce, afin de satisfaire la formalité déclarative, mon email devait contenir a minima les noms, prénoms, date et lieu de naissance, adresse postale actuelle, et fonction (au sein du syndicat) de l'équipe dirigeante d'un syndicat, ce qui associe, auprès d'un tiers non adéquat, une appartenance syndicale, donnée personnelle sensible, à des personnes clairement identifiées.

    Cela illustre également une carence de la mairie <CENSURE> dans le choix, le pilotage et l'audit de sa sous-traitance en matière de données personnelles, ce qui constitue une entorse aux articles 24 et 28 du RGPD.



    Autre sujet. Afin de remplir avec pertinence la présente, j’ai consulté le site web de la mairie <CENSURE> et notamment sa politique de confidentialité. Avant toute acceptation des cookies, le site web de la mairie <CENSURE> (https://<CENSURE>/) fait automatiquement télécharger Google Analytics, Google DoubleClick, et une police de caractères Google Fonts. Ces ressources web sont toujours actives et téléchargées même en cas de refus des cookies dans le bandeau dédié.

    Ces téléchargements induisent des transferts de données personnelles vers la société commerciale états-unienne Google, c’est-à-dire vers un État tiers non adéquat. La Cour régionale de Munich a déjà sanctionné l’utilisation de Google Fonts dans sa décision 3_O_17493/20.



    La politique de confidentialité de la mairie (https://<CENSURE>/confidentialite/) ne mentionne pas un quelconque contact en matière de données personnelles.

    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne la mairie <CENSURE>.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 12:04:02 2023 - permalink -
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  • Plainte CNIL portant sur les prestataires états-uniens des Mutins de Pangée

    La coopérative des Mutins de Pangée propose des films sans DRM.

    La partie technique est déléguée à la société commerciale française Kaemo (Kinow) qui, elle-même, a recours aux CDN et à l'hébergement informatique des sociétés commerciales états-uniennes Cloudflare et Amazon (services Cloudfront et AWS), y compris pour la diffusion des films. Les seuls moyens de paiement proposés sont les sociétés commerciales états-uniennes Paypal et Stripe.

    Cela génère de fait des transferts illégaux de données personnelles (adresse IP, numéro de carte bancaire, films visionnés, informations techniques sur le navigateur web et l'ordinateur, etc.) aux États-Unis. Raisonnement ici. L'EDPS, l'APD des institutions européennes, a déjà sanctionné l'utilisation de Stripe dans sa décision 2020-1013.

    Comme celle visant OpenStreetMap, cette réclamation, déposée il y a plusieurs mois, a été un crève-cœur : 1) j'aime ce que fait les Mutins, les films sans DRM, ça va dans le bon sens (cela exonère-t-il pour autant de toute critique ?) ; 2) je suis forcé de reconnaître que ça marchait moins bien avec l'ancien hébergeur, Infomaniak : téléchargements saccadés et faible débit depuis Orange, Free, et SFR (mais ça fonctionnait impec depuis OVH qui dispose d'une interconnexion avec Infomaniak, comme quoi, c'est possible d'agir sans recourir aux ricains).


    Réclamation

    Bonjour,

    Le 14/03/2023, j'ai consulté le catalogue VOD (https://www.cinemutins.com/) des Mutins de Pangée.

    L'hébergement informatique est sous-traité à la société commerciale française Kaemo (Kinow), qui, elle-même, a recours aux CDN et à l'hébergement informatique des sociétés commerciales états-uniennes Cloudflare et Amazon (services Cloudfront et AWS), y compris pour la diffusion des films (ce qui est étrange, puisque qu’Amazon, avec son service Prime Video, officie sur le même marché).

    De plus, les seuls moyens de paiement proposés sont les sociétés commerciales états-uniennes Paypal et Stripe.

    Cela génère de fait des transferts de données personnelles (adresse IP, numéro de carte bancaire, films visionnés, informations techniques sur le navigateur web et l'ordinateur, etc.) vers un État tiers non adéquat. De plus, dans sa décision numéro 2020-1013, l'EDPS a sanctionné l'utilisation de Stripe.

    Ce qui s'approche le plus d'une politique de traitement des données personnelles sont les CGV de la plateforme (https://www.cinemutins.com/p/conditions-generales-de-ventes). Celles-ci n'exposent pas les mesures complémentaires que la société Les Mutins de Pangée mettrait en œuvre dans le cadre de ces transferts internationaux.

    Le site web du prestataire Kinow (https://fr.kinow.com), qui est diffusé via Amazon Cloudfront et qui grouille de ressources web détenues et/ou hébergées par des sociétés commerciales états-uniennes (Google Analytics, Google Fonts, Google DoubleClick, Google Tag Manager, Fonticons / Cloudflare, etc.), ne met pas à disposition une quelconque politique de traitement des données personnelles qui permettrait de prendre connaissance des éventuelles mesures complémentaires mises en œuvre par ce sous-traitant dans le cadre de ces transferts internationaux.

    En conséquence, les transferts de données personnelles sus-énumérés sont illégaux au sens des articles 44 et suivants du RGPD (Schrems II, votre mise en demeure du 10 février 2022 portant sur Google Analytics, décision de l’APD autrichienne du 22 avril 2022 portant sur Google Analytics, etc., pour un argumentaire détaillé, je vous renvoie à mes précédentes réclamations CNIL toujours en cours de traitement).

    Cela illustre également une carence des Mutins de Pangée dans le choix, le pilotage et l'audit de leur sous-traitant en matière de données personnelles, ce qui constitue une entorse aux articles 24 et 28 du RGPD.

    Je sollicite l’intervention de la CNIL afin qu’elle mette un terme aux infractions au RGPD référencées dans la présente, et qu’elle sanctionne les Mutins de Pangée.

    Je vous rappelle l’arrêt TS 1039/2022 dans lequel le Tribunal Supremo espagnol a confirmé que l'exercice des droits (accès, opposition, etc.) n'est pas un pré-requis au dépôt d’une plainte auprès d'une APD en cas de violation du RGPD et qu'une APD peut donc agir même si la personne physique concernée par un traitement de données personnelles n'a pas (encore) fait valoir ses droits auprès du responsable du traitement en question.

    Bonne journée.

    Fri Jul 21 11:42:23 2023 - permalink -
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  • Nouvelle plainte CNIL portant sur le lecteur de vidéos du site web de… la CNIL

    En octobre 2022, j'ai signalé à la CNIL que, pour diffuser des vidéos sur son site web, elle utilisait un prestataire français, Webcastor, qui s'héberge sur des infrastructures états-uniennes (voir).

    En janvier 2023, le DPO de la CNIl m'a répondu avoir, à titre préventif, internalisé l'hébergement des vidéos et être en discussion, avec son prestataire, sur la conformité de sa solution avant de décider si la CNIL continuera à y avoir recours.

    Je lui répondais dans la foulée qu'il n'avait pas internalisé les vidéos, mais seulement celles que j'avais pointé alors qu'il lui incombe de procéder à une mise en conformité totale (ce n'est pas à moi de pointer chaque vidéo). De nouvelles vidéos avaient été mises en ligne après l'ouverture de ma réclamation…

    Je n'ai jamais eu de réponse. D'où cette nouvelle réclamation déposée mi-avril 2023.

    Depuis, j'ai constaté, sans étonnement, que la CNIL s'en fout complet du RGPD : elle a refait appel à ce prestataire, toujours hébergé par des entités ricaines, pour diffuser le direct de son colloque dédié à ses 45 ans (voir 1 et 2) et celui du Privacy Research Day.


    Réclamation

    Bonjour,

    Dans ma réclamation CNIL numéro <CENSURE>, je signalais à la CNIL que plusieurs vidéos de son site web étaient diffusées via le service Streamfizz de la société commerciale française Webcastor, qui, elle-même, déléguait son infrastructure technique à plusieurs sociétés commerciales états-uniennes (Vercel, Amazon, Microsoft, Google, DigitalOcean, Stellate, Fastly), y compris la production d'un journal des événements (lecture de la vidéo, pause, reprise, recherche, etc.). Il s'agissait de transferts illégaux de données personnelles vers un État tiers non adéquat.

    Dans sa décision de clôture de ma réclamation du 10 janvier 2023, la CNIL m'informait que les vidéos concernées « ont en effet été rendues directement accessibles à partir du site institutionnel cnil.fr » et que des « échanges sur la conformité au RGPD de la solution Streamfizz […] se poursuivent […] avec la société Webcastor ». Cf. PJ 1.

    Le 10 janvier 2023, j'ai informé le DPO de la CNIL, qui m'a transmis la décision de clôture, que des vidéos du site web de la CNIL étaient toujours diffusées via le service Streamfizz de Webcastor. J'illustrais cela par la vidéo air2022 (https://www.cnil.fr/fr/rediffusion-air2022-retrouvez-levenement-en-video) mise en ligne trois semaines après l'ouverture de ma réclamation et la vidéo bac à stable EdTech (https://www.cnil.fr/fr/bac-sable-edtech-la-cnil-accompagne-10-projets-innovants, https://www.cnil.fr/fr/la-cnil-propose-un-nouveau-bac-sable-pour-accompagner-linnovation-numerique-dans-le-domaine-de, https://www.cnil.fr/en/edtech-sandbox-cnil-supports-10-innovative-projects). Cf. PJ 1.

    Cela démontre une carence dans la mise en conformité du site web de la CNIL suite à ma réclamation numéro <CENSURE>.

    À ce jour, ces vidéos sont toujours diffusées via le service Streamfizz de Webcastor. Cette dernière a toujours recours à la palanquée de sociétés commerciales états-uniennes pour diffuser lesdites vidéos.

    Il y a donc toujours des transferts illégaux de données personnelles vers un État tiers non adéquat depuis le site web de la CNIL.

    Bonne journée.


    Réponse du DPO de la CNIL du 21/07/2023

    Bonjour Monsieur,

    Vous nous avez saisis d'une plainte (P<NUMÉRO_CENSURÉ> du <DATE_CENSURÉE>) concernant les modalités de diffusion des vidéos de la CNIL.

    Comme indiqué dans le cadre de la clôture de votre précédente plainte (P<NUMÉRO_CENSURÉ>), je vous confirme que les travaux se sont poursuivis avec la société Webcastor afin de proposer une nouvelle solution de mise à disposition des vidéos de la Commission. Cette nouvelle solution est en cours de déploiement.

    Nous ne manquerons de vous tenir informé de l'issue prochaine de ces travaux.

    Bien à vous,


    Ma réponse du 23/07/2023

    Bonjour,

    Dans sa décision que vous m’avez relayé le 10/01/2023, le secrétaire général adjoint de la CNIL écrit également que « des mesures conservatoires ont été prises afin de modifier les conditions d'hébergement et de diffusion des vidéos concernées ». Ces mesures sont présentées comme étant l’une des actions de la CNIL ayant permis « d'apporter une réponse appropriée à la situation » signalée.

    Par retour d’email le 10/01/2023 et par la présente réclamation, je tente de vous faire constater que ces mesures préventives ont été partielles car portant sur les seules vidéos que je vous ai explicitement signalées dans ma réclamation <NUMÉRO_CENSURÉ> d’octobre 2022, alors qu’en toute logique, elles auraient dû être appliquées à l’intégralité des vidéos diffusées sur le site web de la CNIL, surtout celles mises en ligne postérieurement à ma réclamation, comme air2022.

    Or, même aujourd’hui, ce n’est pas le cas : les vidéos référencées dans la présente réclamation, et probablement d’autres, sont toujours diffusées via la solution Streamfizz de Webcastor qui a toujours recours aux mêmes prestataires états-uniens (au moins pour son lecteur, la géolocalisation, et les stats).

    Quant à l’émergence d’une solution conforme au RGPD (donc sans recourir au Data Privacy Framework) proposée avec / par Webcastor, je suis dubitatif dans la mesure où les diffusions en direct du colloque des 45 ans de la CNIL (23/05/2023) et du Privacy Research Day (14/06/2023, soit 8 mois après ma réclamation <NUMÉRO_CENSURÉ>) étaient assurées via Webcastor et ses prestataires états-uniens… Le direct de vos 45 ans fait d’ailleurs l’objet de la réclamation <NUMÉRO_CENSURÉ> (l’information est publique).

    Bonne semaine.

    P.-S. : sans rapport immédiat avec la présente réclamation, je vous informe que le script JavaScript « https ://cnil.fr/sites/cnil/files/js/js_oQ-FFnywjdD92uXfscXi9VUSDMJk5b1ZOrahSz_1pvo.js » inclus à la fin de chaque page du site web de la CNIL fait télécharger le script « https ://cdnjs.cloudflare.com/ajax/libs/jquery-mousewheel/3.1.13/jquery.mousewheel.min.js » auprès de la société commerciale états-unienne Cloudflare. Ce fut déjà le cas les 17 et 18 juin 2023 avant d’être corrigé suite à un signalement (là encore, l’info est publique). Je n’ai pas l’énergie d’ouvrir une demande dédiée…

    Thu Jul 20 20:11:59 2023 - permalink -
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