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  • Gilet blessé, gilet fiché ?

    Blessés lors d’un défilé, les manifestants — gilets jaunes ou non — qui se retrouvent à l’hôpital, à Paris comme partout en France, sont souvent fichés et fliqués : ce rappel du « Canard » (24/4) — documents à l’appui — n’a pas ravi Jérôme Salomon. Le directeur général de la Santé a adressé, le 25 avril, un mail agacé à plusieurs responsables de services d’urgence, pour tenter d’y présenter l’usage de l’application SI-VIC sous un jour plus avenant.

    D’abord, insiste-t-il, il s’agit d’« un système d’information non médical ». A condition d’oublier que, dans la case « commentaire », peut être spécifiée la nature des blessures, telles que « plaie œil et trauma mâchoire »… Ce fichage est, dit-il, destiné avant tout à permettre aux victimes de « bénéficier de leurs droits », les infos étant transmises au ministère de la Justice.

    Et pas au ministère de l’Intérieur ? Cela ne peut avoir lieu, ajoute-t-il, que « dans le cadre de la Ciav (Cellule intermirfistéfielle d’aide aux victimes) », laquelle est « activée exclusivement en cas d’attentat ». Ce qui permet alors aux agents des directions nationales de police judiciaire d’« avoir accès aux informations ( et non à l’outil) ». Saveureuse nuance…

    Et voici le plus beau : « Il est vrai que le droit d’information des patients n’a pas pu être mis en œuvre », reconnaît Jérôme Salomon, qui souligne un « point de faiblesse ». Mais, comme cela a « été signalé à la Cnil (Commission nationale informatique et libertés) », qui a laissé faire, tout va bien.

    Tout va même très bien : « Je rappelle que SI-VIC a été institué par la loi, il n’y a donc pas lieu d’avoir le consentement des patients. » Manquerait plus qu’on leur demande leur avis !

    Bourre-pifs à Toulouse

    En plus du SI-VIC, il existe des systèmes de fichage régionaux, tel Cat@log, développé par le Samu 81 du CHU de Toulouse et l’agence régionale de santé (ARS) Occitanie. Ce logiciel a aussi été activé — c’est un tic — lors des manifs des gilets jaunes. Y sont recensés, là encore : nom, prénom, âge, sexe et nationalité des blessés, ainsi que les blessures et leur gravité.

    Lors de la manif du 19 janvier, au-dessous des identités, on peut lire, par exemple : « Fracture nez-TC avec PC (traumatisme crânien avec perte de connaissance) » ou « multiples coups à la tête », « flashball dans les côtes », etc.

    Très pratique, car ce Cat@log est « parfaitement connecté avec le système Sinus du ministère de l’Intérieur », précise un dossier de presse de l’ARS. Sans compter que « d’autres acteurs de la chaîne de secours peuvent également avoir accès a ce dénombrement et au dossier médical des victimes, dont l’ARS, la préfecture, les services départementaux d’incendie et de secours, la gendarmerie »…

    Tout cela, bien entendu, pour le plus grand bien des victimes !

    Dans le Canard enchaîné du 30 avril 2019.

    Fri May 10 15:04:48 2019 - permalink -
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  • Macron menacé par une décote de popularité

    Un résumé de l'avancée de la réforme des retraites.

    En même temps qu’il a rendu hommage, lors de sa conférence de presse, à Jean-Paul Delevoye, son haut-commissaire à la réforme des retraites, Emmanuel Macron a envoyé ses propositions ad patres. Le Président a annoncé que le projet de loi sur le futur système unique serait prêt dès cet été. Or Delevoye affirme lui-même que, à ce jour, il n’a pas rédigé la moindre ligne du rapport censé inspirer la loi. Il ne pourra d’ailleurs pas le remettre au gouvernement sans en avoir soumis les conclusions aux syndicats ouvriers et patronaux. Tous ces camarades sont convoqués pour juin.

    Comment ce texte hyper-complexe, destiné à regrouper 42 régimes et des centaines de professions (des petits rats de l’Opéra aux marins de commerce), pourra-t-il être bouclé à temps ? Simple : pendant que Delevoye mène les palabres, Matignon et la Direction de la Sécurité sociale (DSS), qui depend notamment de Gérald Darmanin, s’occupent secrètement du boulot de fond (« Le Canard », 24/4). Les conseillers d’Edouard Philippe chargés des questions sociales ainsi que la patronne de la DSS ont tous été les conseillers de Fillon (dont le programme prévoyait de privatiser la Sécu) et de Laurent Wauquiez. Grand acquis social en perspective !

    Le Président met le grand braquage

    Le Président n’a pas attendu que son haut-commissaire lui suggère des mesures pour sortir ses cartes. L’ex-médiateur de la République souhaitait proposer un « coefficient de majoration » — un bonus de 10 % sur la future pension — pour les salariés qui, ayant assez cotisé pour partir à 62 ans, travailleraient plus » longtemps. L’Elysée et Matignon ont préféré un système punitif. L’âge légal sera maintenu en principe, à 62 ans, mais il sera vivement conseillé aux futurs retraités de patienter jusqu’à l’âge « pivot » de 64 ans. Faute de quoi ils subiront une décote de leur pension… jusqu’à ce que mort s’ensuive. Incitatif !

    S’ajoute à cet arsenal — qui s’applique essentiellement aux salariés du privé — le hold-up opéré sur les réserves de leurs régimes complémentaires, Agirc et Arrco. L’opération rapportera… 138 milliards au gouvernement. Soit 47,3 % du budget de l’Etat ! Grâce à ce braquage sans précédent, la France pourrait afficher en 2025 un budget en excédent.

    ÉDIT DU 01/09/2019 À 12 H 20 : les réserves d'Agirc-Arrco sont de 71 milliards. Le reste, c'est les autres régimes : 22 milliards pour les commerçants et artisans, 16 milliards pour les indépendants, 5 milliards pour les travailleurs de la Banque de France, etc. Le total s'élève à 129 milliards d'euros. D'où le Canard sort son 138 ? Bonne question. Apparemment, les réserves des indépendants et des commerçants ne seront pas aspirées. FIN DE L'ÉDIT.


    Le magot permettra notamment de financer le cadeau que Macron va offrir aux fonctionnaires : la prise en compte des primes dans le calcul des retraites. Toujours grâce à ce pactole, agriculteurs et travailleurs indépendants pourront cotiser moins que leurs collègues du privé pour toucher le « minimum contributif » de 1 000 euros annoncé par Macron. Le céréalier beauceron à la retraite percevra plus que la caissière de Carrefour. Cela, évidemment, sans aucune arrière-pensée électoraliste.

    Dans le Canard enchaîné du 30 avril 2019.

    Fri May 10 14:57:38 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?bNut1w
  • Du beurre pour les canons

    Cocorico ! En 2018, la France de Macron a dépassé la Russie de Poutine en matière de dépenses militaires. C’est ce que montre le rapport annuel de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), rendu public ce lundi 29 avril.

    Dans une ambiance générale où les galonnés de tous les pays obtiennent quasiment tout ce qu’ils réclament aux politiques, les Etats-Unis font un carton : 649 milliards de dollars (4,6 % de mieux en un an) consacrés par Trump à soigner les militaires, soit autant que les huit autres pays les plus dépensiers. Suivent la Chine, l’Arabie saoudite (en partie avec l’achat d’armes françaises), l’Inde et la France. Outre la Russie, le Royaume-Uni et même le Japon sont derrière nous. Banzaï !

    Selon les experts, cette grande victoire militaire française s’explique notamment par la multiplication des opérations menées tous azimuts par nos troupes : « Barkhane » au Sahel, « Chammal » au Levant et « Sentinelle » chez nous. Et pas question de relâcher l’effort : Emmanuel Macron a annoncé l’an dernier son intention de faire passer les gâteries aux armées de 1,77 % du PIB aujourd’hui (soit plus de la moitié du déficit budgétaire) à 2 % en 2025.

    Et, pour les hôpitaux, ce sera combien ?

    France : 63,7 milliards de dollars USD (54 milliards d'euros) pour les bidasses en 2018. Si je calcule bien, (54/2283)*100, ça fait 2,4 % du PIB. C'est d'ailleurs ce que calcule le Sipri sus-cité par le Canard… Et, selon la même source, c'est environ stable depuis 20 ans (2,3 %, 2,4 %, 2,2 %, etc.).

    Dans le Canard enchaîné du 30 avril 2019.

    Fri May 10 14:50:21 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?Kq12Ig
  • Let it Mahjoubi

    Ça pullule, les candidats à la candidature à la Mairie de Paris. Pour se faire remarquer, le macronien Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique, a décidé de jouer la surenchère sécuritaire. Pas facile, vu qu’Anne Hidalgo a annoncé, en janvier, la création d’une police municipale de 3 400 agents.

    Mais Mahjoubi a plus d’une astuce high-tech dans son sac. Une fois élu, promet-il (le « JDD », 28/4), voilà ce qu’il fera découper Paris en 240 quartiers, mettre dans chacun d’eux deux flics à disposition 24 h sur 24 et, surtout, un drone équipé d’une caméra qui se rendra à toute vitesse « sur les lieux signalés ».

    Et comment seront-ils signalés, ces lieux ? Par des boutons bleus. On installera dans les rues 20 000 boutons bleus d’urgence grâce auxquels le premier quidam venu pourra appeler les forces de l’ordre. Génial, non ?

    Ah ! mais ça ne suffit pas ! « Je distribuerai aussi des boutons portables aux Parisiens et aux Parisiennes qui se sentent vulnérables : les personnes âgées, celles qui ont déjà été agressées ou menacées… » Soit des boutons par millions.

    Mais ça ne suffit toujours pas ! Il déploiera aussi « massivement une nouvelle génération de caméras de vidéosécurité capables de détecter tous les dangers ».

    Tout cela ne serait-il pas un peu orwellien ? Pas du tout : « Il n’est question, ici, ni de flicage, ni d’intrusion dans la vie privée, ni de manipulation de l’opinion. »

    Formidable Mahjoubi. Il a tout pour lui : la vision totalitaire et la novlangue qui va avec.

    Pas étonnant pour un type né en 1984…

    Je n'ai jamais eu confiance en Mahjoubi en tant que secrétaire d'État chargé du numérique. Il ne laissera d'ailleurs pas un souvenir inoubliable de son passage à cette fonction. Mais là, j'avoue qu'il fait très fort avec ses propositions liberticides venteuses car intenables financièrement et son mensonge simplet "il y'a la gentille vidéosurveillance d'un côté et il y a le flicage de l'autre côté avec une cloison bien étanche entre les deux".

    Dans le Canard enchaîné du 30 avril 2019.

    Fri May 10 14:26:26 2019 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?VuhgJA
  • Mon avis sur quelques films

    L'enquête (2015)

    Fiction inspirée de l'histoire vraie de Denis Robert, le journaliste qui, au début des années 2000, a levé le lièvre Clearstream, la chambre de compensation luxembourgeoise qui permet à des organismes, dont des banques, de s'échanger des titres financiers parfois en toute opacité (comptes bancaires non publiés, comptes jumeaux, etc.), ce qui rend possible toutes les magouilles (blanchiment d'argent, financement du terrorisme / libération d'otages, etc.).

    Ce film traite également de l'affaire Clearstream II, la guéguerre EADS-Thales et Villepin-Sarkozy visant à impliquer des politiques et des industriels innocents dans les commissions/rétrocommissions du contrat des frégates vendues à Taïwan à l'aide d'une liste trafiquée de comptes non-publiés hébergés chez Clearstream. La liste trafiquée est basée sur celle fourni par une source à Denis Robert, d'où son implication dans cette histoire.

    Je trouve que ce film restitue bien le caractère de Denis Robert (recherche de la vérité, jusqu'au-boutiste, combatif, etc.) et l'acharnement dont il a fait l'objet de la part des institutions financières (plus de 60 procès judiciaires, tous remportés…). L'affaire Clearstream II est beaucoup moins bien expliquée que la première (il faut dire qu'elle est aussi bien plus complexe), mais comme elle me semble moins importante vu qu'il s'agit d'un empoisonnement entre puissants de ce monde, ça me va.

    J'en recommande vivement le visionnage.


    Into the wild

    Apparemment, tous les gens qui m'entourent ont vu ce film à sa sortie. Je devais vivre dans une grotte…

    Fiction inspirée de l'histoire vraie de Christopher McCandless, un gus fraîchement diplômé, intrépide, débrouillard et cultivé (il lisait Thoreau, Tolstoï, London) qui décide de vivre une aventure de solitude volontaire à travers les USA (l'Alaska était sa définition finale) afin de revenir à une vie plus authentique, loin du consumérisme et de la violence familiale, et de retrouver ses instincts naturels.

    J'aime bien la première partie de la cavale de Chris que je considère comme étant une ouverture d’esprit : visiter le pays, discuter librement avec des voyageurs-hippies rencontrés ici ou là, se former pour son aventure, etc. Même si Chris est trop aveuglé par son projet de solitude pour se rendre compte du présent, des gens qui l’apprécient, etc. Je considère la deuxième partie comme étant une fuite en avant. On découvre un gamin rongé par la violence et les mensonges de sa famille qu'il ne parvient pas à oublier, même dans sa solitude. Point de libération dans ces conditions…

    J’ai également apprécié les nombreux et jolis paysages.

    Je retiens les citations approximatives suivantes :

    • Une vie heureuse est une vie retirée à la campagne avec des gens qui nous font du bien et à qui ont fait du bien ainsi qu’un travail utile ;

    • Dieu a mis de la joie de vivre en tout, donc il n'y a pas besoin des autres pour être heureux, car ce n'est pas la seule source de joie de vivre ;

    • Le bonheur est réel seulement s'il est partagé.

    J'en recommande vivement le visionnage.


    Chasing Mavericks

    Fiction inspirée de l'histoire vraie de Jay Moriarity qui, à 8 ans, se découvre une passion pour le surf au point de vouloir surfer, à 15 ans, l'une des plus grosses vagues du monde au spot de Mavericks.

    J'ai beaucoup aimé ce film simple qui dépeint la passion et la détermination d'un ado (mais aussi la jalousie d'un autre…). Et puis bon, de jolis paysages ont, là aussi, été filmés.

    Je retiens les citations approximatives suivantes :

    • C'est parce que tu vois uniquement le côté gentil des gens. La plupart d'entre nous restent obnubilés par la litanie des « pourquoi ? » et des « si j'avais su », et on cherche toutes les raisons pour lesquelles on a fait fausse route ;

    • Les quatre piliers pour construire un être humain sont le physique, le mental, l'émotionnel et le spirituel ;

    • La différence entre la peur et la panique, c'est qu'on peut identifier la peur en tant que signal positif et la combattre avant qu'elle devienne une panique paralysante / limitante.

    J'en recommande vivement le visionnage.


    Don Jon

    Un beau gosse accro aux films pornographiques va découvrir qu'on peut prendre son pied en baisant à deux.

    Je suis très mitigé sur ce film.

    D'un côté, j'aime beaucoup l'environnement qui boucle (travail, sport, église, etc.) avec les mêmes séquences afin de marquer les semaines qui passent. Cela me rappelle un peu le film Un jour sans fin (toute proportion gardée !).

    De l'autre, environ tout est bidon :

    • Les raisons du protagoniste de préférer le porno au sexe (pour la première fois avec une partenaire) : capote (déjà entendu trouzemille fois) ; quand elles acceptent la fellation, elles expédient ça c'est en échange d'un cuni, ce qu'il n'aime pas faire ; pas de levrette la première fois, car elles veulent te voir donc ça part en missionnaire où c'est le mec qui doit faire tout le boulot, où les seins sont flasques et où tu ne peux pas toucher son fessier vu qu'il est collé au lit ; Et surtout : le porn permet de s'abandonner, car il y a rien à faire ni à penser.

    • Les raisons de la rencontre avec la veuve : sa copine ne veut pas du tout entendre parler de porn, donc il regarde ce type de film dans sa caisse et lors de son cours du soir (mais bien sûr…).

    • Il paraît qu'un homme qui fait le ménage dans son appart', ce n'est pas sexy… Il doit faire appel à une employée précaire… Merci Scarlett Johansson pour cette déclaration…

    Le débat trouzemille fois entendu "porno de merde standardisé versus porno de qualité qui construit un imaginaire positif" est expédié… De même, l'élément narratif "une veuve va initier le protagoniste au fait que le sexe c'est l'abandon réciproque à l'autre, pas l'abandon égocentrique moderne" est très bien vu, mais il est lui aussi expédié (genre le protagoniste apprend en une seule leçon, sans plus de conseils ni de détails). L'addiction au porno qui existe, qui est traitée dans les centres d'addictologie depuis une dizaine d'années en France (exemple : Paul Brousse à Paris) est minorée et moquée. Dommage.

    Je suis déçu : la thématique était intéressante, l'angle d'attaque aussi, mais tout cela arrive trop tard et est bâclé. On préfère te montrer un mec moderne qui pecho à tout-va sans en retirer le moindre plaisir et des culs/seins pendant plus de 2/3 du film… Dommage.

    Bref, il s’agit d’un film que l'on peut regarder, mais sans plus.


    Il est de retour

    Tonton Adolf a voyagé dans le temps jusqu'à notre époque tout en perdant la mémoire. Que penserait-il de notre époque ? Avons-nous réellement laissé derrière nous les idées qu'il affectionnait ?

    Certaines scènes ont été tournées dans la rue, sans prévenir les badauds de la finalité des images. Ainsi, ceux-ci, pensant parler à un personnage satirique, se confient sur la baisse du QI prétendument due à l'immigration, sur les prétendues racailles du quartier, sur le manque d'autorité de l'État, etc. L'acteur fut surpris de la rapidité avec laquelle les gens se confient en fonction des mots clés employés, mais pour moi, cette expérience a peu de valeur : en présence d'un faux Adolf, j'aurais aussi répondu des trucs trashs mais bidon puisque j'aurais été en présence d'une satire grossière…

    Les situations comiques sont plutôt nazes… Rien de neuf, rien d'imaginatif. La critique des médias n’est également pas novatrice (TV dégénérée qui endort au lieu de montrer l'abîme qui se prépare, chaîne TV qui se rend compte que laisser parler tonton Adolf, ça fait des revenus publicitaires bien plus juteux que de le licencier, problème de la co-responsabilité, etc.).

    Je retiens les citations approximatives suivantes :

    • Je suis un monstre ?! Dans ce cas, il s'agirait de condamner aussi tous les gens qui m'ont accordé leur voix. Étaient-ils donc tous des monstres ? Non, c'était des gens ordinaires. […] Le peuple me suit. Pourquoi à votre avis ? Parce que lui et moi sommes de même nature. Nous avons les mêmes valeurs ;

    • Vous ne pouvez pas vous débarrasser de moi, je suis une part de vous-même, de vous tous.

    Ce film comporte aucune critique des idées chères à tonton… Tout est basé sur le seul rejet de son personnage… Comme s’il était le seul à tenir ce genre de discours et que c’était de ça qu’il fallait s’inquiéter.

    Au final, je suis plutôt déçu : à part une prétendue audace et une prétendue impertinence, que reste-t-il à ce film ? Il manque de profondeur.

    Bref, il s’agit d’un film que l'on peut regarder, mais sans plus.


    La crème de la crème

    Deux étudiants et une étudiante d'une école de commerce fondent un réseau de prostitution.

    Ce film dépeint la théorie selon laquelle le marché matrimonial / de l'amour est comme tout autre marché économique : y'a une demande, y'a une offre, y'a un prix, y'a des règles, etc. Les femmes ne veulent pas d'un mec qui leur plaît, mais d'un mec qui plaît à la majorité d'entre elles. Ce conformisme permet de sécuriser leur investissement. Cela fait augmenter la demande, donc le prix. Or, le prix est souvent perçu comme une évaluation de la qualité, donc seul le haut de gamme des mecs s'en sort et baise. Pour contourner ça, il faut des faire-valoir (rémunérées) de plus en plus jolies / mignonnes afin de faire monter la côte du mec, donc sa gamme, ce qui permet de le rendre intéressant selon cette théorie.

    Le milieu des écoles de commerce est plutôt bien décrit : clubs et polos, dont le polo BDE, pour exister, se constituer un réseau plutôt qu'étudier, etc. En revanche, je ne crois pas aux jeunes qui écoutent de la variété française des années 60-90 en permanence (en soirée, en voiture, à la maison, etc.) même s'il semblerait que les soirées variété française étaient tendances il y a quelques années, y compris dans les plus grands clubs parisiens. Bref, ça sent le film français.

    Quelques citations approximatives :

    • Mais non, tu n'es pas amoureux, tu l'aimes pour te faire une frayeur. Un amour d'été avec une prolo et ça sera retour à Versailles. Et ça, elle le sent ;

    • Sans formation, sans grande école, sa progression de carrière est limitée. Pas la tienne. Profite de sa beauté maintenant, et, en échange, elle profitera de ton blé demain, quand sa beauté sera fanée et sa carrière limitée. C'est une transaction très courante, ça se nomme le mariage. Sans mariage, il n'y a pas d'équilibre donc pas de deal : sa beauté, donc son prix dépasse tes capacités actuelles. Plus tard, ton prix, issu de ta réussite, dépassera sa beauté. C'est pour ça qu'il faut dealer sur le long terme ;

    • Un mec gentil baise jamais. Un mec baise parce qu'il est beau ou parce qu'il est drôle, mais gentil, ce n'est pas suffisant. Tout le monde peut jouer le gentil ;

    • Quel parfum homme pour attirer quel genre de fille ? Dior Homme pour la petite fille attentive qui aura envie de vous cajoler le soir après une dure journée de travail (la mère) ; Dior Dune pour la jeune cadre dynamique qui mange des sushis et qui habite dans un loft, successful, mais avec ses failles (la femme) ; Diesel, c'est le genre garce, la recherche sans cesse d'un dominateur (la fille).

    Ce film vaguement provocateur se termine à l'eau de rose (en plein conseil de discipline, la prolo se laisse rouler une pelle par le bourgeois qu'elle n'a cessé de repousser… … … Crédibilité au top).

    Bref, il doit y avoir plus intéressant à regarder…


    Les Animaux fantastiques II : Les crimes de Grindelwald

    Deuxième film de la nouvelle trilogie qui prend place dans le monde magique de J. K. Rowling, des décennies avant la naissance d'Harry Potter.

    Comme le premier film, celui-ci m'a également ennuyé. Il est narratif, descriptif, lent.

    La seule chose que j'ai appréciée dans ce film, c'est l'évolution d'Albus Dumbledore puisque l'on est passé d'un jeune homme qui a recherché le pouvoir totalitaire avec Grindelwald à un homme lâche mais réfléchi qui deviendra un vieux sage.

    Bref, il doit y avoir plus intéressant à regarder…

    Sat May 4 21:03:54 2019 - permalink -
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  • Mes notes de La Revue Dessinée numéro 22 de l'hiver 2018-2019

    Démographie du Japon

    • Population en baisse car natalité en baisse et immigration strictement contrôlée ;

    • Impôts chers (car moins de tête pour répartir la charge) + endettement pour payer les retraites, mais c'est toujours galère / pas à l'équilibre à l'heure actuelle ;

    • Des villages sont totalement vides. Les autorités tentent de convaincre les vieux qui y vivent encore de déménager notamment pour les regrouper au sein d'un même quartier où ils seront prétendument mieux chouchoutés ;

    • C'est notamment pour tout cela que les robots compagnons de vie sont perçus comme une bénédiction.


    Trump et le climat

    • Les projets "crades" (oléoduc géant Keystone, forages pétroliers sur 90 % des côtes américaines, annulation de la fermeture de centrales charbon, suppression des budgets des instituts de recherche sur l'environnement) et le greenwashing (Alliance du charbon propre avec l'Australie, la Chine, l'Indonésie, le Japon, la Pologne et l'Inde) connaissent un nouveau souffle grâce à Trump, le président qui a évolué dans le monde du catch, donc de la mise en scène, de la frime, de l'illusion ;

    • Néanmoins, les instructions de Trump ne sont pas suivies au niveau local : militants, maires, et agences fédérales tentent de saboter la machine. US Climate Alliance (regroupe les États). Climate Mayors (regroupe les maires).


    80 km/h

    • Les accidents liés à une mise en danger (comme la vitesse excessive) concernent plutôt un profil sociologique bien particulier : un homme, célibataire, campagnard, ouvrier peu qualifié, travaillant de plus en plus loin de chez lui, avec une voiture ancienne donc non équipée des sécurités, empli de stress à libérer, circulant sur des routes de campagne potentiellement moins bien entrenues que celle de la grande agglomération fréquentée par le cadre supérieur. Il y a une différence de mortalité sociologiquement marquée (homme/femme, riche/pauvre, etc.). Cette forme de mise en danger, découlant de l'inadéquation entre l'état de la route et la vitesse, permet à ce profil-type de se sentir exister, de compenser le manque de valorisation sociale ("sur ces routes-là, ce sont eux les chefs, c'est dans leur fief, ils connaissent") ;

    • Ce passage aux 80 km/h exacerbe le sentiment d'abandon des campagnes : ils désirent ce mode de vie (refus de la métropolisation), ils sont "pauvres", ils doivent bosser de plus en plus loin de chez eux, les transports en commun sont inexistants et voilà qu'on leur rajoute une contrainte de plus, même minimale ;

    • Des villages ont déjà testé des aménagements visant à faire réduire le nombre d'accidents sur la route malgré la vitesse (platanes coupés pour dégager la vue, routes élargies, virages adoucis, etc.) ou à responsabiliser l'automobiliste en retirant une partie du confort (retrait des guides lumineux, retrait des stop sur les routes perpendiculaires + priorité à droite ou autre signalisation nécessitant une réflexion donc un potentiel ralentissement). Rien à faire, la vitesse et le nombre d'accidents ne diminuent pas ;


    Corse et mafia

    • 1990 : le mouvement nationaliste éclate en deux entités rivales : A cuncolta naziunaluta, la façade légale du FLNC (Front de Libération Nationale Corse) canal historique (les plus radicaux) et le mouvement pour l'autodétermination (MPA) qui est la façade légale du FLNC canal habituel. Les deux mouvements sont aujourd'hui dissous et se retrouvent dans le FLNC Union des Combattants. Néanmoins, des animosités existent encore, comme entre les ex-MPA et le gang du Petit Bar ;

    • 2010 : assassinat d'Antoine Nivaggioni, le bras droit de Alain Orsoni, ex-chef du MPA. Une fois le MPA dissous, l'État français avait confié à la société commerciale fondée par Nivaggioni la sécurité des ports et des aéroports de Corse. :O But de l'assassinat : guerre de succession après la mort de Jean-Jérôme Colonna, le parrain de la Corse-du-Sud. Auteurs : le gang du Petit Bar (Santoni, son bras droit Coppolani, etc.) ;

    • En 2018, le procès de cet assassinat a été le lieu de la première application du statut de repenti. Repenti : fournir des informations relatives au crime organisé, au trafic de stup' et du terrorisme, sans avoir participé à un projet criminel ayant entraîné la mort ou une infirmité permanente. Ce statut (nouvelle identité, indemnisation dégressive sur 3 ans, etc.) est financée par les biens saisis aux criminels (le chiffre de 500 k€ en 2014 circule, mais le ministère ne dit rien). Les principaux protagonistes ont fait appel.
    Sat May 4 16:25:09 2019 - permalink -
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  • L'entraide : l'autre loi de la jungle, la vraie loi de la société

    Extraits d'un entretien entre François Ruffin et Pablo Servigne, docteur en biologie et auteur d'un bouquin sur la collapsologie (mon avis sur ce concept qu'il n'a pas inventé) et d'un nouveau sur l'entraide, livre qui se veut plus idéologique que scientifique, c'est assumé, l'auteur veut proposer une autre mythologie moins agressive.

    Pablo Servigne : […] Pierre Kropotkine, géographe, anthropologue, zoologue, et anarchiste. C’est un prince russe, lui, né à Moscou en 1842, d’une grande famille aristocratique, mais avec une nourrice française, et elle lui donne le goût des Lumières. A dix-neuf ans, il renonce au confort de la cour impériale, il préfère les sciences. Le livre-clé de Darwin, De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, vient de paraître, et Kropotkine l’a adoré. Il part alors en Sibérie pour ses recherches, mais qu’est-ce qu’il observe ? Presque l’inverse de Darwin. Qui survit ? Non pas les plantes ou les animaux les plus forts, mais ceux qui coopèrent le plus. En fait, Darwin avait fait ses observations dans les milieux tropicaux, où il y a l’abondance, l’abondance de chaleur, de lumière. Là ou le vivant peut perdre son énergie en guerre, en compétition. En milieu hostile, dans le froid de la Sibérie, il n’y a pas d'énergie à perdre, il faut s’entraider pour survivre.

    François Ruffin : Mais tu relèves que Darwin lui-même avait eu cette intuition, de la sélection naturelle par l’entraide…

    Pablo Servigne : Oui, il faut relire Darwin, c’est magnifique, vraiment délicieux. Il voyait, par exemple, le sacrifice de l’abeille ouvrière, elle défend son nid, elle vous pique, elle laisse son dard et elle meurt. L’individu se tue pour défendre le groupe. Là, Darwin se gratte la tête, il se dit : « C'est pas possible, ça ? Comment l'altruisme a pu être sélectionné ? Alors qu'il sacrifie sa descendance ? Et ça dure pourtant depuis des millions d'années ? Ça ne colle pas avec ma théorie. » En 1871, il propose donc une idée : « Il ne fait aucun doute que les tribus qui possèdent de nombreux membres qui sont toujours prêts a aider les autres et a se sacrifier pour le bien commun sortiraient victorieuses des autres tribus. Et cela serait de la sélection naturelle. » Donc, c’est la sélection naturelle au niveau du groupe (et pas de l’individu), c’est la cohésion du groupe, la coopération qui permettent de survivre mieux que les autres.


    […]

    Pablo Servigne : C’était chez lui [ NDLR : Darwin ] une intuition. Une intuition formidable, de ce qu’on appelle aujourd’hui « la sélection de groupe ». Mais lui n’avait pas les matériaux pour une démonstration. Nous les avons, désormais. Depuis quelques années, en sociobiologie, il y a tellement de découvertes formidables, sur l’entraide, ses multiples formes, chez les êtres vivants, humains compris… Et aussi, on a déformé Darwin. Dans l’Angleterre victorienne, avec l’essor du capitalisme, les philosophes, les dirigeants avaient besoin d’une justification biologique : hop ! Darwin !
    […] c’est la thèse de Jean-Claude Michéa, que je trouve assez pertinente : les philosophes comme Hobbes, comme Smith, comme Hume, tous les fondateurs du libéralisme, ils étaient traumatisés par les guerres de religion au Moyen Age. Ils se sont dit : « Quel système politique on peut mettre en place, le plus neutre possible ? Sans éthique, sans religion, surtout pas ! Vraiment le minimum syndical. C'est quoi ? C'est l'économie, c'est le marché. On est tous égoistes. » Ils étaient déçus de la nature humaine. Cent-vingt ans de carnages, c’est horrible, et les guerres civiles sont les plus atroces des guerres. Donc tu sors de là, tu as perdu toute confiance dans ton prochain. Après ça, ils en tirent des leçons : la nature humaine est mauvaise, et la nature tout court est une arène impitoyable, où on se massacre tous. Donc: 1) il faut un marché, pour qu’on s’entende entre égoïstes. 2) il faut un État fort pour contrôler le marché. Voilà notre inconscient collectif, notre mythologie. Charles Darwin est relu à cette lumière, lui-même sélectionné, détourné. Il offre un socle scientifique, biologique, à cette mythologie : la sélection par la compétition, par la prédation.

    Hum, donc, d'une part, on ne savait pas tout d'où des théories incomplètes et, d'autre part, on a trouvé ce qu'on a bien voulu chercher.


    […]

    Françosi Ruffin : Alors, allons-y : qu’est-ce qui, dans la nature, relève de l’entraide ?

    Pablo Servigne : Tout. Presque tout. On pourrait prendre mille exemples, chez les abeilles bien sûr, les étourneaux, mais aussi le mutualisme entre les anémones de mer et des escargots, entre des récifs coralliens et les poissons-clowns, etc. […] La respiration, elle est issue d’une fusion bactérienne ancestrale, c’est une association. Et que font nos cellules ? Elles collaborent pour former un organisme, avec une division du travail. Notre corps ne peut pas vivre sans microbiote. […] Les arbres, en réalité, sont connectés par des champignons, les mycorhizes. Donc, déjà, il y a une entraide entre arbres et champignons : les champignons apportent à l’arbre de l’eau, des nutriments, et lui fournit des sucres aux champignons, de l’énergie. […] Dans un bois, tu as de vieux arbres, immenses, qui ont leur vie derrière eux, qui ont accès au soleil, et tu as les jeunes pousses qui galèrent. Eh bien, les grands arbres transmettent des sucres aux jeunes arbres. Ce sont les allocations familiales ! Ils se transfèrent des sucres, des minéraux, entre espèces, un sapin transfère des sucres à un bouleau malade, qui galère à l’ombre. C’est la Sécurité sociale, des millions d’années avant nous ! L’entraide est un facteur d’innovation dans le vivant, dans son évolution, depuis 3,8 milliards d’années : les plus coopératifs survivent. Ça n’est pas un petit fait divers, c’est le phénomène massif. L’autre loi de la jungle, la compétition, elle existe bien sûr, mais plutôt ponctuellement. Pourquoi ? Parce qu’elle est source de stress, elle est épuisante, dangereuse, elle coûte aux espèces…


    […]

    François Ruffin : Mais est-ce que, pour rétablir la balance, Kropotkine et toi, vous ne faites pas tout basculer du côté de la coopération ? Contre la compétition ?

    Pablo Servigne : Tu n’as pas tort. La sélection naturelle est un équilibre, ou plutôt une conjugaison, entre ces deux forces: la compétition, l’association. À l’intérieur d’un groupe, la première prime souvent : la sélection favorise les individus les plus aptes, souvent les plus égoïstes, les plus agressifs. Mais cette force provoque des conflits, en biologie on la qualifie de « perturbatrice ». La deuxième force, l’association, agit de l’extérieur des groupes, elle favorise les groupes constitués d’individus plus coopératifs, voire altruistes, qui rendent le collectif globalement plus efficace. Voilà l’essence de la nouvelle sociobiologie. C’est résumé en une formule lapidaire par David et Edward Wilson : « Au sein d’un groupe, l’égoïsme supplante l'altruisme. Les groupes altruistes supplantent les groupes égoïstes. Tout le reste n‘est que commentaire. »


    […]

    Pablo Servigne : Encore une fois, il y a la couche culturelle. Depuis 70 000 ans, on se raconte des histoires, et on y croit à mort. Depuis quatre siècles, notre récit, c’est « L'homme est rationnel et égoïste », même s’il n’est ni rationnel ni égoïste. En tout cas il n’est pas que ça. Ensuite, on vit en milieu d’abondance. Ici, dans les pays industrialisés, on est globalement très riches. On peut se permettre d’être individualistes, égoïstes. Pourquoi ? Grâce au pétrole. On en consomme tous énormément, pour nous nourrir, nous déplacer, nous instruire, nous chauffer, etc. Nous, les Européens moyens, c’est comme si on disposait de cinq cents esclaves énergétiques. On est tous des pharaons : toi, cinq cents esclaves ! Moi, cinq cents esclaves ! Elle, cinq cents esclaves ! On est très nombreux dans cette salle, en fait ! On est hyper riches, et on peut se permettre de dire à notre voisin : « Je n’ai pas besoin de toi. J’ai des esclaves énergétiques, je m’en fous, je peux manger sans toi. » C’est comme pour les tropiques de Darwin : en milieu d’abondance, une culture de l’égoisme peut émerger. Depuis des décennies, on a poussé dans cette direction à fond. Mais en milieu de pénurie, comme dans la Sibérie de Kropotkine, les solidarités se renforcent.



    Servigne explique également que l'entraide, ce n'est pas bon ou mauvais (on peut s'entraider pour massacrer quelqu'un, par exemple), que ça se travaille, et qu'il y a des règles :

    • Il faut prévoir des sanctions pour les égoistes et/ou des récompenses pour les altruistes ainsi qu'une faible tolérance aux abus, sinon le pot commun s'épuise ;

    • Il faut être spontané dans les échanges. Réfléchir réduit l'entraide ;

    • Il faut utiliser le puissant levier de la réputation afin d'influer sur les comportements et favoriser ainsi l'entraide ;

    • L'entraide diminue quand la taille d'un groupe augmente (désigner un énnemi commun permet de souder les gens… pour le meilleur ou le pire). Pour pallier à cela, le groupe doit avoir des règles précises (qui servent, entre autres, à dire qui est membre du groupe et qui ne l'est pas), un gardien des règles et une compréhension des arrivées et des départs dans le groupe.

    Tout cela me rappelle les travaux d'Elinor Ostrom autour des communs et l'évolution de la confiance dans une société humaine.


    […]

    Pablo Servigne : C’est le grand débat de l’inné et de l’acquis. Dans nos comportements, qu’est-ce qui relève de la nature ? Qu’est-ce qui relève de la culture ? Par exemple, si vous êtes plus radin que votre collègue, c’est dû à quoi ? A votre patrimoine génétique, ou à votre environnement ? Ces questions sont aujourd’hui dépassées : le déterminisme génétique a vécu, on sait désormais qu’il y a une interaction, constante, de tous les instants, entre les gènes et l’environnement. L’épigénétique, c’est la science de ces relations, de comment un gène se modifie, s’adapte. En fait, les gènes sont la comme un répertoire, comme un catalogue de possibles, et ils vont s’activer en fonction des activités, des connexions nerveuses avec le cerveau, des interactions avec nos neurones. Eh bien, l’entraide, c’est pareil…

    Je ne crois pas une seconde à l'épigénétique. Il y a des interactions entre l'environnement et les gènes, c'est sûr, mais cela se fait sur le long terme. Je ne crois pas à l'activation / désactivation de gènes quasiment à la demande.


    François Ruffin : C’est-à-dire ?

    Pablo Servigne : C’est un possible qui existe en nous, en chacun de nous, dans notre patrimoine génétique, dans la société, et qui peut ou non s’activer. Nous pourrions dessiner, concevoir des institutions, des normes sociales, qui favorisent l’émergence de comportements altruistes, pro-sociaux. C’est ça, surle papier, l’art de la politique, permettre ça, plutôt que prôner une compétition déjà présente partout. Quand j’entends les gens dire : « Avec l’effondrement, on va tous s’entretuer, c'est la nature humaine », je réponds « non ! ». La nature humaine n’est ni bonne ni mauvaise, ni altruiste ni égoïste. Nous avons les deux, les deux sont en magasin. C’est la culture néolibérale, moderne, qui va faire qu’on peut s’entretuer. Mais on peut sortir de ça, et on a de gros leviers en nous, et ça peut aller très vite, potentiellement. C’est pas gagné, mais on vient ouvrir une brèche dans l’imaginaire.

    Dans le numéro de novembre 2018 - janvier 2019 de Fakir.

    Fri May 3 19:56:45 2019 - permalink -
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  • Violences conjugales : re-libération de la parole, bien. Et après ?

    • Il y a trente ans déjà, en 1989, lors de la toute première campagne de sensibilisation aux violences conjugales, une « vague de libération de la parole » s'était produite. Une ligne d'écoute téléphonique temporaire avait été ouverte, le temps de recueillir « la parole des femmes afin que les pouvoirs publics concernés trouvent des solutions quand elles n'existaient pas ». Elle fut aussitôt saturée. Des milliers de femmes témoignèrent pour la première fois des violences qu'elles subissaient.

    • Les violences faites aux femmes ont déjà été « grande cause nationale » en 2010.

    • En 2017, 130 femmes ont été tuées par leurs compagnons. 21 hommes ont été tués par leur partenaire.

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 16:58:37 2019 - permalink -
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  • Pénaliser l'anti-sionisme ?

    Finkielkraut est considéré en France comme un philosophe profond et original ; dans les pays anglosaxons, des personnes comme lui ou BHL seraient relégués au rang de parleurs dans des programmes de variétés de l'après-midi, entre l'éleveur de serpents à sonnette et la femme qui a trouve l'amour en entrant chez les béndictines.

    Finkielkraut est tout au plus un publiciste réactionnaire qui a fait son fonds de commerce en instrumentalisant les accusations d’antisémitisme pour salir les meilleurs (Morin, Menuet, Siné). Cela dit, les attaques antisémites dont il a été l’objet dans une des manifestations des gilets jaunes sont inadmissibles et doivent être condamnées sans équivoque. De telles attaques salissent les gilets jaunes.

    Les rares slogans antisémites entendus dans les rassemblements des gilets jaunes ont fourni l’occasion à certains politiciens français de relancer une campagne visant à pénaliser non pas les propos racistes et donc aussi antisémites (ils le sont déjà dans plusieurs lois), mais ce qu’ils appellent des propos antisionistes. Le député Sylvain Maillard vient de proposer un projet de loi dans ce sens, et affirme: « On a le droit de critiquer le gouvernement israélien, mais pas de remettre en question le droit de l’État [d’Israël] d’exister. Personne ne remet en question le droit a l’existence de la France ou de l’Allemagne. »

    Doublement faux : contrairement à la France ou à l‘Allemagne, l’État d’Israël est le produit d’une colonisation, et nombreux ont été les États colonialistes dont on a refusé la légitimité (la Rhodésîe ou l’Afrique du Sud, pour ne donner que deux exemples). De même que l’existence ne fait pas le droit, la non-existence ne signifie pas l’absence du droit à exister, connue l’ont montré le sort de dizaines d’États colonisés qui sont devenus souverains.

    Deuxième erreur: l’antisionisme est originellement une idéologie juive et pas une invention d’islamo-gauchistes. Quand, au tournant du XXe siècle, le sionisme a vu le jour, l’immense majorité des Juifs s’y étaient opposés : les religieux pour des raisons théologiques, le mouvement ouvrier juif (en particulier le Bund) par socialisme… et les Juifs bourgeois d’Europe occidentale par peur de perdre leurs droits civiques.

    L‘antisémitisme est une forme de racisme et doit être combattu sans répit — d’autant plus qu en Europe et aux États-Unis, il relève la tête, ou plutôt, sort au grand jour. L’antisionisme, lui, est une opinion politique, la forme spécifique de l’anticolonialisme en Palestine-Israël. Cette opinion n’est pas seulement légitime ; de mon point de vue, elle est juste. Quand Emmanuel Macron avait, en 2017, fait l’amalgame, il voulait caresser les dirigeants du Crif dans le sens du poil. Quand Sylvain Maillard propose son projet de loi, il veut dédouaner les dirigeants israéliens du véritable problème de ces dernières années : leur tentative de renforcer un front des États européens d‘extrême droite (Hongrie, Pologne, Slovaquie, etc.) et senmi-totalitaires, pour affaiblir la « vieille Europe », attachée à une certaine conception du droit et des droits et donc critique face a la politique plus raciste que jamais de Benyamin Netanyahou.

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 16:45:01 2019 - permalink -
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  • Les talons aiguilles par Carali

    Quand elle était jeune, ma mère portait souvent des talons aiguilles. Je devais avoir sept-huit ans quand lui ai posé un jour cette question et sa réponse m'avait un peu laissé sur le cul.
    ‒ Ça ne te fait pas mal de marcher sur la pointe des pieds ?
    ‒ Il faut souffrir pour être belle.

    Ma mère souffait donc tous les jours, et moi j'ai tout de suite haï les talons aiguilles. Je me demandais comment elle faisait pour marcher un peu soulevée par l'arrière du pied sans tomber en avant. Chaque fois qu'elle en portait, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir les yeux rivés dessus et de les associer immédiatement à la douleur.

    Plus tard, les premières questions sont arrivées. Pourquoi les femmes s'imposent-elles cette souffrance quotidienne ? Comment ont fait les hommes pour convaincre les femmes qu'elles étaient plus belles dans la douleur ? D'où a surgi cette idée stupide de leur foutre deux petites échasses sous les talons, ces prothèses ridicules pour leur faire gagner quelques centimètres juste pour paraître d'une taille qu'elles n'ont pas ? Est-ce un handicap d'être en moyenne moins grandes que les hommes ? Est-ce pour pallier à juste titre un sentiment de domination des grands cons que nous sommes ? Marcher sur la pointe des pieds, cette position antinaturelle, ne provoquerait-il pas des dégâts sur la colonne vertébrale et ailleurs ? Depuis, j'ai toujours trouvé les femmes à talons plats incomparativement plus naturelles et séduisantes.

    Quand, plus tard, j'ai pris conscience du pouvoir qu'avaient les hommes sur les femmes et dont ils abusaient copieusement, j'ai haï les talons aiguilles encore plus. Comment se fait-il que cette manipulation d'un sexe sur l'autre a longtemps été à sens unique ? Pourquoi les femmes n'ont-elles jamais eu l'idée d'imposer aux hommes des contraintes à la con pour les rendre plus séduisants ? Une pince à longe sur le nez ? Une demi-barbe pour avoir le choix des calins avec ou sans poils ? S'épiler les aisselles ? Des prothèses sous les talons valent bien une aiguille à tricoter plantée et qui traverse les joues ou la peau du cou. Mon beau-père le faisait bien, lui, sur scène du temps de ses spectacles de mahie pour plaire à son public. Ça aurait pu faire partie des canons de beauté masculine s'il y avait eu plus de justice. les hommes de certaines peuplades africaines se foutent bien des os dans le nez et des plateaux sous la lèvres, pourquoi pas nous ?

    Il existe fort heureusement aujourd'hui des modes encore plus nases que les talons aiguilles et qui ridiculisent les mecs autant que les femmes, comme celle du pantalon baissé sur le bas des hanches qui laisse apparaître la raie des fesses et qui traîne par terre avec tous ses plis sur les chaussures. Cette mode stupide est en train de passer, peut-être depuis qu'on a appris qu'elle provenait des taulards qui descendaient leur froc pendant les promenade pour signifier leur disponibilité sexuelle et affective. En prison, ça se comprend, mais ailleurs, ça n'a aucun sens. Pire encore, les vêtements volontairement déchirés pour imiter les habits de la misère. Insupportable. Mais comment en est-on arrivés là ? On décade à mort et tout le monde s'en fout.

    C'est tout de même curieux que parmi les femmes qui se sont imposé les talons aiguilles et autres opérations de chirurgie esthétique pour avoir de plus gros seins et des peaux de visage trafiquées soient parfois les mêmes que celles qui gueulent contre le port du voile. Mais lorsqu'un barré entoure un pont d'un tissu qui le rend moche à pleurer, tout le monde applaudit. Ça sent la fin d'un cycle.

    Je partage l'essentiel de cette B.D. : oui, les femmes à talons plats et aux petits seins naturels sont incomparablement plus attirantes et séduisantes. La comparaison talons / voile est bien sentie. Pour le pantalon qui traîne par terre avec des plis sur les chaussures, je pratique. Motif : la flemme de faire des ourlets et la standardisation en œuvre dans les commerces de fringues qui fait que les pantalons sont rarement taillés pour mes pattes…

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 16:28:56 2019 - permalink -
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  • Les « super-donneurs » de caca

    Les lecteurs de Siné mensuel connaissent déjà les bienfaits des greffes de matières fécales couramment utilisées pour traiter les diarrhées récurrentes, les maladies inflammatoires de l'intestin et d'autres troubles intestinaux. Pour les diarrhées récurrentes, le taux de guérison dépasse les 90 %. D'après un récent article de Frontière in Cellular and Infection Microbiology, il existerait des « super-donneurs » de caca dont les résultats sont encore meilleurs. Ces dernières défèquent « plus riche » en bactéries, virus et champignons. Ils fournissent ainsi un microbiote intestinal nécessaire à la production de molécules chimiques qui font défaut chez les malades. Leurs selles pourraient même aider à prévenir d'autres maladies : asthme, allergies, affections cardiaques, Alzheimer, sclérose en plaque et même cancers ! Il ne reste qu'à percer le secret de ces « super-donneurs » de caca.

    Je ne crois pas un mot de l'avant-dernière phrase, mais waaaoooh pour le reste. :O Je me mets à imaginer un film romantique où un don du sang permettant de sauver l'un des tourtereaux serait remplacé par un tel don de microbiote fécale. Ça serait si chou. J'ai même la réplique d'un film porno : « non, pas de sodomie, franchement, j'aimerai beaucoup, comme toute personne dans un porno, mais je suis super-donneur de caca ».

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 15:55:06 2019 - permalink -
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  • La FNSEA dicte sa loi

    Les élections aux chambres d'agriculture qui se sont déroulées du 7 au 31 janvier sont remarquables par leur record d'abstention (53,48 %). Dans cette version agricole de la crise des corps intermédiaires, la FNSEA passe sous les 50 % des suffrages exprimés dans un tiers des départements. Un désaveu qui ne l'empêche pas de plastronner comme syndicat majoritaire, car les règles électorales lui assurent la suprématie dans quatre-vingt-une chambre d'agriculture sur quatre-vingt-dix. En effet, la liste arrivée en tête prend d'office la moitié des sièges puis partage la seconde moitié avec les autres listes. Avec un quart ou un tiers des voix, on rafle 75 % des sièges. Avec les voix d'un quart des agriculteurs, la FNSEA va donc continuer d'imposer au pays sa vision industrialo-chimique de l'agriculture. Les insectes n'ont plus qu'à se tenir à l'écart des champs et les consommateurs à digérer sans broncher du glyphosate et autres substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques.

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 15:42:15 2019 - permalink -
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  • France : la loi du genre

    Jusqu'en 2016, la loi française imposait aux personnes transgenres de prouver « le caractère irréversible » de leur transition pour obtenir le changement de la mention de sexe sur leur état civil. Irréversible comme une ablation de l'utérus ou des testicules. Certains tribunaux se contentaient d'une mastectomie (ablation des seins). Tout ça pour une malheureusement petite lettre. Or, sans papiers d'identité en accord avec son genre, difficile de prendre l'avion ou même de récupérer un colis à la poste. On vous en a parlé dans Siné Mensuel numéro 48. La France a d'ailleurs été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour la stérilisation imposée aux trans. Aussitôt votée, aussitôt critiquée, la loi de 2016 entendait faciliter le changement d'état civil : la demande s'effectue toujours auprès d'un tribunal, mais la présence d'un avocat n'est plus obligatoire et « l'absence de preuve médicale ne peut constituer un refus ». « La formulation de la nouvelle loi reste vague et globalement ne fait qu'entériner des pratiques qui avaient déjà fait jurisprudence. Nous voulions aller plus loin », déplore Jules, coprésident de l'association OUTrans. « On se rend compte que certains tribunaux comme celui de Versailles ne respectent pas la nouvelle loi et continuent de rejeter des dossiers au motif qu'il manque des certificats médicaux ! » L'association recommande de dénoncer systématiquement ces situations auprès du Défenseur des droits. Pour le moment, ce dernier ne s'est pas exprimé sur le sujet. La loi de 2016 devait également simplifier le changement de prénom en mairie, mais là encore les pratiques varient. Anne Hidalgo, maire de Paris, a annoncé en novembre la formation des agents municipaux à l'accueil des personnes trans. Ailleurs, c'est souvent à la gueule du client. « En mairie comme au tribunal, on a basculé sur une évaluation totalement arbitraire fondée sur le physique des personnes », s'inquiète Jules. « Il y a quelques mois, j'ai lu dans le compte-rendu d'une audience que le requérant s'était présenté avec une belle barbe au tribunal et que, donc on pouvait lui accorder le changement de ses papiers. Que se serait-il passé s'il s'était rasé ? » L'association OuTrans continue à lutter pour un changement d'état civil libre et gratuit en mairie, sur simple déclaration, y compris avant l'âge de la majorité. Elle dénonce également les pratiques des équipes hospitalières des parcours de transition abusivement appelés « officiels » qui considèrent encore la transidentité comme une maladie psychiatrique. En dehors de ces parcours pris en charge intégralement par la Sécurité sociale, les personnes trans peuvent s'adresser à des praticiens exerçant en libéral. Les associations partagent les coordonnées de médecins bienveillants. Cependant, et en particulier pour les actes chirurgicaux, les dépassements d'honoraires représentent un écueil pour les personnes précaires. Bilan : pour les droits des personnes trans, la France écope d'un « peut mieux faire ».

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 15:36:23 2019 - permalink -
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  • Clicheton à deux balles

    D’après les médias, les gilets jaunes sont infiltrés à la fois par l’extrême droite et l’extrême gauche, ce qui revient au même.

    Si y a un truc qui me gave, c’est ce cliché pondu par le prêt-à-penser, ou plutôt le prêt-à-éviter-de-penser, qui renvoie dos à dos extrême gauche et extrême droite.

    Les extrêmes se rejoignent, il paraît. Vrai pour notre sphérique planète. Tu pars vers l’est, tu pars vers l’ouest, tu finis par te retrouver à la maison, OK. Vrai aussi pour les totalitarismes. Nazisme et stalinisme unis sur le sombre podium méchamment encombré des massacres du XXe siècle. Notez que je compare nazisme et stalinisme et non pas nazisme et communisme.

    On dit que le stalinisme était inscrit dans la théorie communiste. Or celle-ci fut trahie, dévoyée au point que rien n’en persista. Les antistal les plus acharnés furent d’ailleurs communistes.

    Le nazisme, lui, n’a pas trahi ses principes. Il les a appliqués. Nuance. Et il a fonctionné en servant le capitalisme, au point de lui fournir de la main-d’œuvre gratos. Pour autant, on ne dit pas que le nazisme serait inscrit dans le concept même de capitalisme. Fétide mauvaise foi. Or le stalinisme est au communisme ce que le nazisme est au capitalisme. Une excroissance monstrueuse.

    Aujourd’hui, gauchos et fachos se rejoindraient ? Sur quelles valeurs ? Le moteur de l’extrême droite est la haine de l’autre. L’extrême gauche prêche la fraternité universelle. Elles sont aux antipodes sur tout. Pour ne pas le voir, faut être débile. Ou salement malhonnête. Ou les deux.

    Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.

    Fri May 3 15:18:30 2019 - permalink -
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  • À Nice, la reconnaissance faciale est autorisée... à titre expérimental - Politique - Numerama

    Lors du carnaval de Nice, la reconnaissance faciale pourra être être testée, mais de façon très limitée.

    […]

    « L’expérimentation se déroulera pendant plusieurs dates » du carnaval, a déclaré le premier édile lors d’une conférence de presse le 18 février. Trois principaux objectifs sont mis en avant avec cet essai : l’amélioration des contrôles d’accès, la détection d’une personne d’intérêt au milieu d’une foule et la capacité à en retrouver une au moment du passage aux portiques de sécurité.

    […]

    Ainsi, seules six caméras seront utilisées dans ce cadre (sur les 2 350 que compte la ville, soit une caméra pour 145 habitants) et dans un périmètre précis. Juste une partie des lieux dédiés au carnaval sera couverte. En outre, il n’y aura que deux jours d’expérimentation et des panneaux d’information ont été prévus à différents endroits pour informer le public. Enfin, et c’est le point le plus important, la reconnaissance faciale ne fonctionnera que sur un millier de visages, sur la base du volontariat. Les autres finiront floutés.

    […]

    Et alors que les conclusions du test sont encore loin très d’être tirées, Christian Estrosi a d’ores et déjà annoncé la publication d’un rapport et le dépôt d’une proposition de loi « qui doit permettre de faire évoluer les lois Informatique et Liberté de 1978 et celle sur la vidéosurveillance de 1995 », en arguant que les pouvoirs publics doivent « utiliser toutes les innovations possibles au service de [la] sécurité ».

    […]

    En septembre, l’autorité administrative indépendante estimait que les textes en vigueur « n’apportent pas nécessairement de réponse appropriée à l’ensemble des techniques et usages nouveaux ». Plaidant pour « un réexamen d’ensemble », la CNIL jugeait alors utile de créer de nouveaux « garde-fous » chargés « d’encadrer les finalités pour lesquelles ces dispositifs peuvent être déployés et prévenir tout mésusage des données traitées par leur biais ».

    Via le numéro de mars 2019 du Ravi, enquêtes et satire en PACA.

    Fri May 3 14:42:24 2019 - permalink -
    - https://www.numerama.com/politique/464889-a-nice-la-reconnaissance-faciale-est-autorisee-par-la-cnil-a-titre-experimental.html
  • Comme Boiron en foire

    Surprise au comité de rédaction du « Figaro », ce 19 avril à 10 heures. Alexis Brézet, le patron des rédactions, y accueille trois invitées : des représentantes du laboratoire Boiron. Admirable preuve de tolérance quand on sait que le quotidien a publié plusieurs articles anti-homéopathie — la spécialité de Boiron. Au début de 2018, il avait même diffusé une tribune signée par 124 médecins, émaillée de vilains termes tels que « charlatanisme », « tromperie » ou « promesses fantaisistes ».

    Egopathie

    Heureusement pour la noble cause des granules, « Le Particulier Santé », propriété du « Figaro », a consacré, en janvier, un numéro entier à l’homéopathie, sous le titre « Pourquoi ça marche ». Au milieu : une jolie page de pub pour Oscilococcinum, l’un des produits vedettes de Boiron. Le labo ne lésine pas sur la pub et la communication. Selon le document de référence 2018 du groupe, il a consacré à la « promotion » un quart de son chiffre d’affaires, soit 155 millions d’euros, et a mobilisé sur l’activité 1 116 salariés — un tiers du personnel. Et la recherche pharmaceutique ? Elle pèse un chouia moins lourd : son budget s’élève à… 3,8 millions et elle emploie une armée de 13 personnes.

    Un qui n’accablera pas ces producteurs de microbilles sucrées, c’est Xavier Bertrand. Le patron des Hauts-de-France combat avec ardeur le projet gouvernemental de déremboursement de l’homéopathie, actuellement pris en charge à 30 % par la Sécu. Il faut dire que Boiron exploite deux usines dans sa région, à Lambersart et à Villeneuve-d’Ascq.

    En prenant cette position « sociale », Bertrand soigne donc ainsi son électorat et son ego. Lequel n’a rien d’homéopathique.

    Ces chiffres m'ont scié. J'ai été les vérifier dans le document de référence 2018 de Boiron. La recherche représente donc 0,6 % du chiffre d'affaires de Boiron et 0,3 % de ses effectifs. En nombre de salariés, la promotion occupe la deuxième position derrière la préparation et loin devant les autres postes. En pourcentage du chiffre d'affaires, la promotion représente un peu plus que la préparation et la production industrielle.

    Je sais depuis longtemps que les producteurs de médocs passent une grande partie de leur chiffre d'affaires à essayer de convaincre les toubibs de nous vendre leurs médocs (visites de démarchage, séminaires, cadeaux, etc.), mais là, chapeau. Chez Sanofi, pourtant fortement décriée pour avoir fermé des labos et réduit sa recherche, celle-ci représente tout de même 17 % de son chiffre d'affaires en 2018 (source).

    Après, ça ne veut pas forcément dire que l'homéopathie nécessite peu de recherche : ces chiffres peuvent aussi signifier que le groupe Boiron vit sur une rente établie (comme l'Oscilococcinum) et effectue moins d'activités de recherche. Néanmoins, quand cette répartition des effectifs est constante depuis au moins 2015 (cf le document de référence des années précédentes), on peut avoir un vrai doute, soit sur la viabilité de l'entreprise à long terme, soit de la nécessité de la recherche dans le domaine de l'homéopathie. Les financiers n'étant pas idiots, le choix est vite fait.

    Dans le Canard enchaîné du 24 avril 2019.

    Fri May 3 12:17:46 2019 - permalink -
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  • Les preuves que le fichage des gilets jaunes dérape de partout…

    Suite de « Les blouses blanches face à un drôle de fichage des gilets jaunes ».

    « Tir flashball », « trauma mâchoire », « plaie oreille » : le secret médical est bien gardé.
    Et les manifestants blessés ont été inscrits sans le savoir dans le répertoire SI-VIC.

    Rien à fiche ! Ni l’article du « Canard » (17/4) consacré au fichage des gilets jaunes blessés ni la saisine de la Cnil par l’Ordre des médecins n’ont entamé l’entrain des autorités sanitaires. Celles-ci ont tranquillement renouvelé leur consigne d’archivage des noms des manifestants ayant échoué à l’hôpital le 20 avril. Selon les documents obtenus par le Volatile, des gilets jaunes, des badauds et des journalistes ont de nouveau été fichés par les services d’urgence, qui ont noté leur nom, leur adresse, leur numéro de téléphone, voire la nature de leurs blessures.

    La veille, la Direction générale de la santé (DGS) s’était fendue d’un message « important » aux hôpitaux et aux Samu, leur enjoignant d’activer, une nouvelle fois, « l’application SI-VIC pour assurer la saisie des victimes prises en charge dans [leur] ES (établissement de santé) ».

    Ce flicage des blessés a été élaboré en 2016 pour les attentats et les « situations sanitaires exceptionnelles ». Mais son usage a été discrètement élargi à un autre type de catastrophe, beaucoup moins sanitaire que politique… La DGS a activé le dispositif SI-VIC lors des manifs des gilets jaunes des 8 et 15 décembre, et le petit jeu a continué les 16 et 23 mars ainsi que le 13 avril, au grand dam de l’urgentiste Gérald Kierzek, qui a dénoncé une forme de « délation ».

    « Rien de nominatif», avait tenté de rassurer, dans « Libération » (14/4), Martin Hirsch, le patron de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), en dépit des consignes contraires délivrées par son administration et suivies avec zèle. Plusieurs extraits du fichier, consultés par « Le Canard », montrent qu’aucun détail n’a été oublié, pas même les « chaussettes vertes à petits pois » d’un blessé !

    Dans un communiqué, l'AP-HP a finalement reconnu, le 20 avril, que ce répertoire contenait : « sexe, date de naissance / tranche d’âge, nom, prénom, nationalité, adresse ». Mais, attention : « Dans le respect du secret médical, il ne comporte pas de données médicales, c’est-à-dire aucune donnée sur la nature des blessures prises en charge. » Des clous !

    Détails embarrassants

    Les extraits scrutés par « Le Canard » le confirment : à côté des noms, la case « Commentaires » est truffée d’infos médicales. « Tir flashball : plaie arcade », « tuméfaction ORL : plaie oreille », ou encore « traumatisme main gauche », égrène le fichier du 16 mars. Rebelote le 20 avril : « flashball cuisse », « plaie œil et trauma mâchoire », et aussi « problème au poignet (suite coup de matraque selon le patient) ». Curieux secret médical, vu que les données sont destinées à des services administratifs…

    Plus redoutable encore : le SI-VIC est renseigné en temps réel par les hôpitaux. L’inscription d’Untel résidant à telle adresse, pris en charge à 16 h 46 pour un tir de flashball à l’hôpital Cochin, représente une info en or pour les flics qui voudraient le cueillir ou simplement enrichir leur répertoire de manifestants.

    Car le décret du 9 mars 2018, encadrant le dispositif SI-VIC, est une vraie passoire. Selon le texte, le fichier est consultable par des « agents habilités » du ministère de la Santé, mais aussi par « les ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères ». Mais pas par le pape, au moins ?

    Il existe bien une procédure d’anonymisation, mais seulement pour… les forces de l’ordre ! Selon un message du 19 avril de la DGS, les flics blessés « devront faire l’objet d’une fiche victime SI-VIC qui devra être anonymisée [et ne contenir que leur] numéro de matricule ». Pas comme les gilets jaunes, inscrits sous leur petit nom…

    Un numéro de matricule n'équivaut pas à un anonymat. C'est un pseudonyme. Plus facile à compromettre par la hiérarchie que par le citoyen lambda, on est d'accord, mais pseudonyme quand même. Cela reste une donnée nominative.


    Anonymes mais pas trop

    Dernier dérapage incontrôlé : en décembre 2017, la Cnil avait autorisé ce fichier à condition que « les établissements de santé informent les personnes [victimes et proches] ». Il convenait même de leur « remettre un document d’information ». Des nèfles, là encore ! « Sur mes 15 clients pris en charge dans les hôpitaux parisiens, aucun n’a été averti d’un tel fichage », assure Arié Alimi, avocat de plusieurs gilets jaunes. L’un d’eux, Sébastien Maillet — pris en charge à l’hôpital Pompidou pour une main arrachée —, a déjà porté plainte pour « collecte illicite de données à caractère personnel » et « violation du secret professionnel ». Quant à ce journaliste blessé le 16 mars, il a, lui aussi, été fiché à l’hôpital Bichat… à l’insu de son plein gré : « Je n’ai aucun souvenir d’avoir été prévenu par l’hôpital », raconte-t-il au « Canard ».

    Le 20 avril, en pleine manif, la dircab de Martin Hirsch a mobilisé derechef les hostos dans un mail : « Nous vous rappelons qu’il convient de renseigner SI-VIC pour faciliter la régulation sanitaire. » Prudent, le chef des urgences de la Pitié-Salpêtrière, Bruno Riou, lui a répondu : « Sur le plan déontologique, un médecin aurait du mal à remplir nominativement un tel fichier sans avoir recueilli au préalable l’autorisation du patient, sauf à être poursuivi par le patient lui-même ou par le Conseil de l’ordre pour rupture du secret médical. »

    Et pour les toubibs rebelles, il y a un fichier ?

    Dans le Canard enchaîné du 24 avril 2019.

    Fri May 3 11:22:31 2019 - permalink -
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  • Christophe Castaner meurtri par un LBD

    Le ministère de l’Intérieur s’est rendu compte avec stupeur, il y a peu, que ses désormais célèbres lanceurs de balles de défense (LBD), utilisés pour le maintien de l’ordre, étaient classés par la réglementation internationale en… armes de guerre ! L’explication est toute bête : le LBD, à l’origine, est un lance-grenades militaire bidouillé pour devenir une arme antiémeute. Pas de bol : les règlements internationaux, qui prennent notamment en compte le calibre des engins, empêchent de les classer comme des armes civiles…

    La Place Beauvau s’est vue subséquemment contrainte de modifier discrétos un appel d’offres lancé en fin d’année dernière pour l’achat de 1 280 nouveaux LBD. A la demande d’industriels — qui craignaient de voir le marché annulé pour irrégularité —, le ministère a dû biffer toute référence à la réglementation « civile ». Ce qui revient à reconnaître le caractère d’arme de guerre du LBD… Heureusement, son fabricant apporte une précision rassurante. Le LBD, explique-t-il, est « une arme à létalité atténuée » (sic). Une mort allégée, c’est tellement plus doux !

    Ce détail risque de fournir une cartouche supplémentaire à tous ceux qui réclament l’interdiction de ces engins au motif qu’ils ont déjà éborgné 23 gilets jaunes en 23 week-ends.

    Quitte à flinguer un peu plus la com’ de Castaner…

    Je pense que la catégorisation n'est pas importante. Un flic peut tout aussi bien faire des dégâts avec des armes de petits calibres (« civiles », donc), une matraque, un poing américain, etc. Ce qui importe, c'est le contexte et l'intention. Acceptons-nous que les manifestations, découlant d'un droit fondamental, soient encadrées de la sorte (ça, c'est le contexte) ? Acceptons-nous que les maniements autoritaires (découlant d'une pulsion d'autorité) de ces armes (de guerre ou non), que l'on nomme pudiquement « dérapages », soient faiblement sanctionnés (ça, c'est l'intention) ? Bref, il faut distinguer les considérations techniques des considérations éthiques.

    Dans le Canard enchaîné du 24 avril 2019.

    Fri May 3 11:07:07 2019 - permalink -
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  • Le pot au noir de la fraude fiscale

    Deux, cinquante ou même cent milliards d’euros de fraude fiscale en France… Un simple coup d’œil sur les banques de données ne peut que laisser perplexe le contribuable « normal ». Surtout que jamais il n’est précisé par quelle méthodologie et quel miracle ces chiffres peuvent se révéler aussi précis pour une activité par nature clandestine.

    Ça répond, partiellement, à ma question de l'autre jour. Notons que c'est bien pareil pour la fraude sociale ou les trafics de drogue, mais, bizarrement, là, l'État trouve comment évaluer et sévir… Donc attention à ne pas transformer ce constat en "toute façon, on peut rien y faire".


    Pour tout simplifier, nombreux, notamment parmi les politiques et les journalistes, sans parler des gilets jaunes, sont ceux qui confondent fraude, optimisation et évasion fiscales. Commençons par le plus simple : la fraude consiste à soustraire à l’impôt tout ou partie d’une matière imposable. L’évasion fiscale se définit comme une pratique consistant à échapper à l’impôt en faisant franchir une ou des frontières à des bénéfices, à des revenus ou à des capitaux. Quant à l’optimisation fiscale, c’est l’exercice qui permet de diminuer l’impôt en profitant des possibilités offertes par les règles et les failles des lois fiscales. Une législation qui ne cesse d’être modifiée et dont la complexité fait un des charmes de l’Hexagone.

    L'évasion fiscale est donc une sous-catégorie de la fraude fiscale. Mais elle peut aussi être une sous-catégorie de l'optimisation fiscale : aucune loi interdit de faire remonter, sous-forme de revente de marque, par exemple, le chiffre d'affaires d'une filiale dans une maison mère située dans un paradis fiscal. De même, certaines fraudes fiscales peuvent être vues comme de l'optimisation fiscale. Exemple : les modalités du CIR sont floues donc tout projet de prétendue recherche est défendable. La pratique deviendra fraude quand un tribunal précisera la définition ou les modalités du CIR.


    Avec l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, les lois, décrets et autres circulaires supposés lutter contre la fraude se sont multipliés. Parfois dissimulés sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, ils interdisent par exemple de payer en liquide toute dépense supérieure à 1 000 euros. Et exigent que tout souscripteur à un contrat d’assurance-vie indique la provenance des sommes investies, incitent les agents immobiliers, banquiers, notaires et autres experts-comptables à avertir de leurs soupçons les agents de Tracfin, dépendant de Bercy, etc. Sous Macron, une police fiscale a même été créée, dotée quasiment des mêmes pouvoirs que la douane judiciaire.

    Haha… À part lutter contre la fraude fiscale et surtout le blanchiment d'argent sur de l'argent de poche (donc des montants riquiqui), je ne vois pas trop l'intérêt de la limite à 1 000 €. De même, exiger des personnes qui sont rémunérées pour concevoir, valider et héberger les fraudes de cafarder est une garantie de succès, à n'en point douter.


    Quel est le bilan de la mise en place d’un tel arsenal ? Personne ne s’en est encore préoccupé : les parlementaires votent sans trop traîner les pieds des textes de plus en plus répressifs mais se gardent bien de tenter d’évaluer l’ampleur des phénomènes constatés. Il y a six mois, comme le rappellent « Les Echos » (18/4), le ministre du Budget, Gérald Darmanin, avait annoncé la création d’un observatoire de la fraude et de l’évasion. Mais il n’est toujours pas né. Aux dernières nouvelles, Macron devrait, lors de sa conférence de presse, en relancer l’idée. Cependant, comme le souligne un haut fonctionnaire des impôts, « cela s’annonce comme un exercice impossible. L’OCDE, qui s’y est risquée pour l’optimisation fiscale, a fait un travail d’une grande rigueur pendant des mois et a seulement pu conclure que, dans les Etats les plus développés (36 pays, au total), elle se situait entre 85 et 205 milliards d’euros ».

    Comme quoi, il y a des fois où l’absence de précision est plus scientifique que la précision elle-même…

    Dans le Canard enchaîné du 24 avril 2019.

    Fri May 3 10:52:22 2019 - permalink -
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  • Souvenir coquin à l'Elysée

    Michel Houellebecq a donc reçu, le 17 avril à l’Elysée, les insignes de la Légion d’honneur des mains de Macron (lire aussi p. 6). Ont eu la chance d’assister à cette cérémonie : Nicolas Sarkozy, le maire du XIIIe arrondissement parisien, Jérôme Coumet, Bruno Le Maire, le chanteur Jean-Louis Aubert, Alain Finkielkraut, Frédéric Beigbeder, David Pujadas et deux journalistes de « Valeurs actuelles ».

    Peu après, à l’exception de Sarko, parti très vite, cette belle assemblée éclectique a eu l’immense honneur de visiter les salons de l’Elysée qui viennent d’être réaménagés. Et c’est Brigitte Macron qui leur a servi de guide.

    Moment privilégié : le passage dans le salon où succomba le président Félix Faure, le 16 février 1899, pendant (ou après) une fellation pratiquée par sa maîtresse.

    « C’est le canapé le plus célèbre de l’Elysée, a lancé alors Brigitte Macron, vous connaissez tous l’anecdote. »

    Tout le monde a souri, mais personne n’a osé demander des précisions. Ni rappeler le mot de Clemenceau à propos de Faure : « Il voulut être César, il ne fut que Pompée. »

    J'ignorais cette histoire. :O 1899 ! Monica et Bill (1995-1997) peuvent aller se rhabiller, cocoricooooooo. \o/ C'est également le bon moment pour utiliser le mot « épectase ». :D

    Dans le Canard enchaîné du 24 avril 2019.

    Fri May 3 10:27:09 2019 - permalink -
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