Ça pullule, les candidats à la candidature à la Mairie de Paris. Pour se faire remarquer, le macronien Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique, a décidé de jouer la surenchère sécuritaire. Pas facile, vu qu’Anne Hidalgo a annoncé, en janvier, la création d’une police municipale de 3 400 agents.
Mais Mahjoubi a plus d’une astuce high-tech dans son sac. Une fois élu, promet-il (le « JDD », 28/4), voilà ce qu’il fera découper Paris en 240 quartiers, mettre dans chacun d’eux deux flics à disposition 24 h sur 24 et, surtout, un drone équipé d’une caméra qui se rendra à toute vitesse « sur les lieux signalés ».
Et comment seront-ils signalés, ces lieux ? Par des boutons bleus. On installera dans les rues 20 000 boutons bleus d’urgence grâce auxquels le premier quidam venu pourra appeler les forces de l’ordre. Génial, non ?
Ah ! mais ça ne suffit pas ! « Je distribuerai aussi des boutons portables aux Parisiens et aux Parisiennes qui se sentent vulnérables : les personnes âgées, celles qui ont déjà été agressées ou menacées… » Soit des boutons par millions.
Mais ça ne suffit toujours pas ! Il déploiera aussi « massivement une nouvelle génération de caméras de vidéosécurité capables de détecter tous les dangers ».
Tout cela ne serait-il pas un peu orwellien ? Pas du tout : « Il n’est question, ici, ni de flicage, ni d’intrusion dans la vie privée, ni de manipulation de l’opinion. »
Formidable Mahjoubi. Il a tout pour lui : la vision totalitaire et la novlangue qui va avec.
Pas étonnant pour un type né en 1984…
Je n'ai jamais eu confiance en Mahjoubi en tant que secrétaire d'État chargé du numérique. Il ne laissera d'ailleurs pas un souvenir inoubliable de son passage à cette fonction. Mais là, j'avoue qu'il fait très fort avec ses propositions liberticides venteuses car intenables financièrement et son mensonge simplet "il y'a la gentille vidéosurveillance d'un côté et il y a le flicage de l'autre côté avec une cloison bien étanche entre les deux".
Dans le Canard enchaîné du 30 avril 2019.