D’après les médias, les gilets jaunes sont infiltrés à la fois par l’extrême droite et l’extrême gauche, ce qui revient au même.
Si y a un truc qui me gave, c’est ce cliché pondu par le prêt-à-penser, ou plutôt le prêt-à-éviter-de-penser, qui renvoie dos à dos extrême gauche et extrême droite.
Les extrêmes se rejoignent, il paraît. Vrai pour notre sphérique planète. Tu pars vers l’est, tu pars vers l’ouest, tu finis par te retrouver à la maison, OK. Vrai aussi pour les totalitarismes. Nazisme et stalinisme unis sur le sombre podium méchamment encombré des massacres du XXe siècle. Notez que je compare nazisme et stalinisme et non pas nazisme et communisme.
On dit que le stalinisme était inscrit dans la théorie communiste. Or celle-ci fut trahie, dévoyée au point que rien n’en persista. Les antistal les plus acharnés furent d’ailleurs communistes.
Le nazisme, lui, n’a pas trahi ses principes. Il les a appliqués. Nuance. Et il a fonctionné en servant le capitalisme, au point de lui fournir de la main-d’œuvre gratos. Pour autant, on ne dit pas que le nazisme serait inscrit dans le concept même de capitalisme. Fétide mauvaise foi. Or le stalinisme est au communisme ce que le nazisme est au capitalisme. Une excroissance monstrueuse.
Aujourd’hui, gauchos et fachos se rejoindraient ? Sur quelles valeurs ? Le moteur de l’extrême droite est la haine de l’autre. L’extrême gauche prêche la fraternité universelle. Elles sont aux antipodes sur tout. Pour ne pas le voir, faut être débile. Ou salement malhonnête. Ou les deux.
Dans le numéro de mars 2019 de Siné mensuel.