À quarante-quatre jours de l’entrée en vigueur du Brexit, de vieux démons hantent les 499 kilomètres de frontière séparant l’Irlande du Nord du reste de l’île. « Cette frontière invisible et ouverte représente le symbole le plus tangible du processus de paix », estime aujourd’hui le gouvernement irlandais. Qui craint, comme les nationalistes vivant en Irlande du Nord, que le Brexit ramène une frontière visible et fermée, telle qu’elle existait avant les accords de paix du Vendredi saint, en 1998.
Déchirant l’Irlande en deux après la guerre d’indépendance, en 1921, la frontière élevée par les Britanniques dans le nord de l’île était destinée à dessiner les limites d’« un Etat protestant pour le peuple protestant ». Même si le jeune « Etat libre » d’Irlande fut militairement et politiquement obligé d’admettre la partition, jamais cette frontière n’a été vécue comme « naturelle » par les Irlandais. Et, si la Constitution irlandaise de 1937 a biffé de ses articles 2 et 3 les mentions « Le territoire national comprend toute l’île d’Irlande » et « En attendant la réunification du territoire national » — concession majeure de Dublin au processus de paix —, cette division du pays pose un problème bien au-delà des milieux républicains irlandais.
Pendant les années de guerre, la frontière était le symbole de la domination britannique. Traversant des propriétés agricoles, des villages, des maisons, lourdement militarisée, hérissée de miradors, incarnée par des dizaines de routes fermées à la circulation par des blocs de ciment, elle est aussi devenue une cible privilégiée de l’IRA. Et il a fallu les accords de paix pour que les routes soient rouvertes, les fortins militaires détruits, et la circulation des personnes ou des marchandises librement rétablie entre le nord et le sud de l’île.
Backstop ou encore
En repoussant le Brexit par 55,8 % des voix, les catholiques et de nombreux protestants d’Irlande du Nord savaient que la sortie britannique de l’Union européenne risquait de représenter un danger politique et économique. En cas d’absence d’accord entre l’Europe et les Britanniques, voilà la séparation irlandaise devenue seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe. Avec tout ce qu’une frontière implique de contrôles policiers ou douaniers. Cette frontière dite « dure », ni Londres ni l’Europe n’en veulent pourtant, sans arriver à se mettre d’accord sur un plan B.
Alors tout le monde tâtonne sans avancer d’un pas. Une solution pourrait être « un filet de sécurité » permettant à l’Irlande du Nord de demeurer de facto dans le marché unique. Mais ce « backstop », comme ils disent, est rejetée par les 10 députés unionistes protestants, qui assurent à Theresa May une majorité relative au Parlement. Pour eux, une telle mesure reviendrait à isoler l’Irlande du Nord du voisin britannique et à poser la première pierre d’une réunification de l’île qu’ils combattent.
« Ni dure ni douce, pas de frontière », leur répondent les nationalistes irlandais, qui repoussent même l’idée de contrôles non physiques, avec caméras, codes-barres ou lec- teurs de plaques d’immatriculation comme il en existe entre la Norvège et la Suède.
Interrogé par le quotidien « Irish Independant » (10/2), l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré qu’un Brexit sans accord serait « économiquement très, très dangereux pour la Grande-Bretagne et potentiellement dévastateur pour le processus de paix en Irlande ». Il en a été l’un des artisans. Et il sait de quoi il parle…
Dans le Canard enchaîné du 13 février 2019.
Pour tester sa nouvelle version de vote électronique, la Suisse lance un concours pour pirates informaticiens. Lors d’un faux scrutin organisé du 25 février au 24 mars, ces « hackeurs » devront « violer le secret du vote et mettre hors service ou contourner les dispositifs de sécurité qui protègent aussi bien les suffrages que les données inhérentes à la sécurité » (« Libération », 8/2). Un gros lot de 50 000 francs suisses (44 000 euros) reviendra au petit malin qui parviendra à manipuler les suffrages de façon indétectable. Celui qui réussira à détruire l’urne électronique repartira avec 5 000 francs suisses dans la poche.
Chiche de tenter l'expérience sur les banques suisses ?
Hum… Je suis mitigé. On va donc tester une seule implémentation de vote électronique parmi celles existantes et à venir. Pire, on va tester une seule version d'une implémentation, quid de futurs bugs et failles ? Qui va oser relever le défi sans craindre de se faire ficher "suspect potentiel des futures élections trafiquées" ? D'autant que le prix n'est pas alléchant (en comparaison d'une vraie élection bidonnée). Bref, cette initiative pose question…
Dans le Canard enchaîné du 13 février 2019.
Pour la Commission européenne, le plus grand danger pesant sur la concurrence dans le domaine ferroviaire n’est pas la Chine et son entreprise d’Etat CRRC, gavée de subventions, mais la fusion, désormais interdite, entre Alstom et Siemens.
La preuve ? « Ces dernières années, 72 % des appels d’offres pour la création de lignes TGV dans le monde ont été gagnés par Alstom ou Siemens », affirme au « Canard » un collaborateur de Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence. Quant à CRRC, « il n’a remporté qu’un seul marché de TGV, en Indonésie ». Conclusion : « Il n’y a pas à craindre d’entrée significative des Chinois sur le marché européen avant cinq ou dix ans. »
Du côté des industriels, nul ne partage cet optimisme. « La Commission n'a examiné que la constructibn de lignes à très grande vitesse ( au-delà de 350 km/h), qui représente moins de 10 % de l’activité d’Alstom-Siemens et 3 % de la construction ferroviaire mondiale », souligne un actionnaire d’Alstom.
« Si l’on considère l’ensemble du secteur, CRRC a déjà remporté de gros succès, notamment des marchés de métro à Chicago, Los Angeles, Boston et Philadelphie, mettant hors jeu le constructeur canadien Bombardier sur son marché traditionnel américain, ajoute le même. En Europe, ils viennent de vendre une cinquantaine de locomotives à la Tchéquie et à l’Allemagne. Et ils ont investi fort discrètement l’aéroport de Charleville-Mézières comme piste d’essais de leurs bus électrique (lire ci—dessous). »
On a pourtant le temps de voir venir, affirme en substance la Commission. « Elle a une vision à court terme, alors que les Chinois avancent très vite », s’indigne une porte—parole d’Alstom. Témoin le fabricant de téléphones Huawei, qui, après avoir lancé son premier smartphone en 2009, pourrait ravir la première place à Samsung d’ici à 2020. A peine dix ans plus tard !
Ma Chine infernale
Clés de ces succès : un marché intérieur « captif » de 1,3 milliard de personnes, mais aussi un Etat omniprésent. « Après une vague de privatisations sous Deug Xiaoping, le gouvernement a massivement renationalisé, rappelle Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Aujourd’hui, le tiers de l’économie chinoise est directement dans le giron de l’Etat. »
Et un actuel responsable de l’OMC de renchérir : « Nous soupçonnons fortement que les subventions d’Etat sont massives (crédits à prix cassés, prise en charge des activités de recherche et développement, fourniture à moitié prix de matières premières indispensables, telles les terres rares, dont la Chine est le premier producteur mondial, etc.). » Sans parler des commandes d’Etat — la Chine a construit en quinze ans trois fois plus de lignes TGV que la France en cinquante ans —, au prix fort sur le marché intérieur et à prix cassés à l’exportation. Selon Alstom, les TGV chinois sont 30 % moins chers que leurs homologues occidentaux.
La distorsion de concurrence reste difficile à prouver. L’industrie des panneaux solaires, par exemple, prospérait en Europe jusqu’au début des années 2000, quand les Chinois ont inondé le marché, à bas prix. L’UE est bien arrivée, après des années, à établir l’existence d’un dumping. Mais trop tard : toutes les entreprises européennes avaient péri.
Détail piquant, il est interdit à un non-Chinois de concourir pour un marché public en Chine. Pourquoi ne pas imposer la réciproque en Europe ? « Nous avons proposé une telle règle », indique le collaborateur de Margrethe Vestager. C’était en janvier 2016.
Comme d’habitude, l’Europe a tout son temps…
Dans le Canard enchaîné du 13 février 2019.
La loi est dure, mais c’est la loi. Le député Yannick Favennec, ex-UDI désormais rattaché au nouveau groupe Libertés et Territoires, avait été contraint de licencier sa femme, Eloïse, qui était alors son assistante parlementaire, après le vote de la loi pour la moralisation de la vie publique, en juillet 2017.
Qu’à cela ne tienne, celle-ci a rejoint le groupe parlementaire de son époux en décembre dernier, en tant que chargée d’études pour le suivi de la commission des Lois et des Affaires étrangères. Une démarche parfaitement légale mais qui ne manque pas de sel lorsque l’on sait que Philippe Vigier, le président de Libertés et Territoires, avait déposé, lors de ce débat sur la moralisation de la vie politique, un amendement qui visait précisément à interdire à un groupe d’employer le conjoint ou la conjointe d’un parlementaire.
« Ce que j’avais proposé a été rejeté par le gouvernement, explique Vigier au “Canard”. Du coup, je ne vais pas être plus royaliste que le roi. Mme Favennec avait toutes les compétences pour exercer ces missions ; elle a été sélectionnée à travers un processus auquel son époux ne participait pas. J’ai été battu, j’applique la loi. » Imparable !
Dans le Canard enchaîné du 13 février 2019.
C'est une victoire énorme, discrètement arrachée par les lobbys à Bruxelles : pour faire valser le principe de précaution, place à l’ingénieux « principe d’innovation » ! Ce magnifique concept a été matraqué à partir de 2013 par une plateforme de lobbying, European Risk Forum, qui réunit des industries à risque - tabac, chimie, pétrole…
Le principe : « Chaque fois qu’une législation est à l’étude, son impact sur l’innovation devrait être pleinement évalué et pris en compte. » Ce lobby de choc a déjà réussi un beau coup : le « principe d’innovation » figure en préambule du programme de recherche scientifique de l’Union, Horizon Europe, adopté en décembre et doté d’un budget de plus de 100 milliards d’euros !
C’est l’une des prouesses des lobbys qui pullulent à Bruxelles. Dans un rapport fouillé, repris par « Le Monde » (7/2), une ONG, Corporate Europe Observatory, détaille toutes leurs portes d’entrée au sein de l’Union européenne. Le groupe Magritte, qui réunit les géants européens de l’énergie avec, à sa tête, Gérard Mestrallet, pédégé d’Engie, a, par exemple, fait la tournée des chefs d’Etat pour affaiblir les objectifs climatiques au moment de la COP21.
Et chaque pays défend son industrie phare : la bagnole pour l’Allemagne, le charbon pour la Pologne, la finance et la City pour la Grande-Bretagne… A l’arrivée, les Etats sont « capturés » par les « intérêts privés », assène le rapport. Tout de suite les grands maux…
Dans le Canard enchaîné du 13 février 2019.
Bloqué il y a trois ans suite à de fortes mobilisations citoyennes en Europe [1] et à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, le Tafta, ce projet d’accord de libéralisation du commerce transatlantique entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis, va-t-il revenir sur la table ? Les ministres du Commerce des pays membres de l’UE sont sur le point de valider un mandat qui autoriserait la Commission européenne à négocier un accord transatlantique visant à réduire les droits de douane sur les biens industriels, notamment automobiles, et à « harmoniser » des normes et réglementations [2]. La commission du commerce international (INTA) du Parlement européen a quant à elle voté une résolution en ce sens le 19 février.
Soucieux d’éviter une guerre commerciale transatlantique, la Commission européenne et les États-membres multiplient les gestes pour tenter d’amadouer Donald Trump. Celui-ci laisse entendre qu’il pourrait relever les tarifs douaniers sur les automobiles européennes, notamment les grosses berlines allemandes […]
[…]
Face à ces craintes, la Commission se limite pour l’instant à demander de « lui faire confiance » et communique sur les gains économiques attendus : les exportations européennes de biens industriels vers les États-Unis augmenteraient de 8 % en cas d’accord, tandis que les importations augmenteraient de 9 %. Avec quel impact en termes d’emplois et sur les conditions de travail ? Ou sur le climat ? Mystère. Dès deux côtés de l’Atlantique, UE et États-Unis semblent peu s’inquiéter de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées à l’accroissement du commerce international.
Cette B.D. nous rappelle qu'il est parfaitement possible, pour un site web, de détecter si le visiteur utilise la fonctionnalité de navigation privée de son navigateur web. Avant, la détection se basait sur CSS, maintenant sur des API JS qui sont désactivées dans le mode navigation privée, demain cela se basera sur autre chose encore…
Exemple de sites web qui mette en œuvre ce genre de détection : https://corpus.byu.edu/coca/ , https://jsfiddle.net/w49x9f1a/
Je souhaite améliorer un script bash existant. Le principal problème est qu'il utilise n fois une même commande genre mysql -u <login> -p<mdp> -B -N
. Il n'y a que le -e <ma_requête_SQL>
qui change entre chaque commande.
J'ai justement un argument à changer… dans chaque appel à la commande. Bon, un coup de sed
et le travail est fait, mais je me dis que je vais factoriser tout ça.
Je crée une variable MYSQLCMD='/usr/bin/mysql -B -N -u <login> -p<mdp>'
et je remplace toutes les commandes de la forme mysql -u <login> […] -e "ma_requête_SQL>
par $MYSQLCMD -e ma_requête_SQL>
.
Je teste… Ça fonctionne partout… sauf à plusieurs endroits du script. L'erreur est : « mon_script.sh: ligne 138: /usr/bin/mysql -B -N -u root -p<CENSURÉ>: Aucun fichier ou dossier de ce type ». On dirait que bash cherche une commande qui se nomme « /usr/bin/mysql -B -N -u root -p<CENSURÉ> » (espaces incluses). La commande /usr/bin/mysql
existe, mais pas une commande /usr/bin/mysql -B -N -u root -p<CENSURÉ>
puisqu'il s'agit d'un mélange d'une commande, de ses arguments et des valeurs de ses arguments.
set -x
affiche + '/usr/bin/mysql -B -N -u root -p<CENSURÉ>' -e 'SHOW DATABASES;'
. On constate que la variable $MYSQLCMD est développée comme un seul tenant… alors que sa valeur est assignée à l'aide de simples quotes, et non de guillemets. Et, surtout, ce comportement se produit uniquement à partir d'un certain endroit dans le script. Dit autrement, un $MYSQLCMD -e ma_requête_SQL>
en début ou en milieu de script fonctionne très bien.
Solution : un bout de code traînait. Un bout de code tout simple :
IFS='
'
Ainsi, le séparateur des champs a été modifié. Sa valeur est passé de espace + tab + line feed à juste line feed (saut de ligne). Évidemment, cela a été fait dans une intention bien précise : itérer sur chaque ligne d'un résultat d'une requête SQL avec une boucle for… Illustration :
IFS='
'
for line in $(mysql -B -N -u <login> -p<mdp> -D <base> -e <requête_sql) do
[travail sur $line]
done
Sans la modification du séparateur, la boucle itère sur chaque colonne du résultat au lieu d'itérer sur chaque ligne du résultat.
Évidemment, bidouiller IFS est une mauvaise pratique. Dans ce contexte-là, on préférera utiliser une boucle while read
. ;)
Virer cette modification du séparateur résout le problème. \o/
Parfois, j'ai besoin d'écrire des scripts shell banals qui enchaînent des commandes qui dépendent les unes des autres (si l'une échoue, il ne faut pas exécuter les autres) et qui sont convenablement verbeuses pour ne pas justifier un traitement des erreurs. Un unique code d'erreur peut être retourné, quelle que soit la commande qui échoue. En termes d'algorithmique, ça se représente environ comme cela :
Si commande1 termine avec succès
{
Si commande2 termine avec succès
{
Si commande3 termine avec succès
{
Sortir avec le code retour 0
}
}
}
Afficher 'ERREUR ! SORTIE PRÉMATURÉE !'
Sortir avec le code retour 1
Une méthode qui vient assez intuitivement à l'esprit pour traiter cela est : commande1 && command2 && commande3 && exit 0 || exit 1
. Cela fonctionne, mais c'est peu pratique quand on enchaîne beaucoup de commandes, que les commandes prennent des tas d'arguments voire des redirections de texte dans leur entrée standard, ou que l'on souhaite documenter un peu ce que fait notre enchaînement de commandes.
Bash propose deux commandes internes bien pratiques :
set -e
, qui permet de terminer immédiatement le script dès qu'une commande (ou un ensemble de commandes, voir le manuel) échoue ;trap <ma_commande> <signal>
, qui permet d'exécuter une commande lorsqu'un signal est reçu (on dit « capturer un signal », d'où son nom ;) ).set -e
lève le signal ERR
. Donc, il est possible de le capturer avec trap <ma_commande> ERR
. Il devient donc possible d'afficher un message et de positionner un code d'erreur immédiatement lorsqu'une commande parmi un enchaînement échoue.
Appliquons cela à notre algorithme précédent :
#!/bin/bash
set -e
trap "echo 'ERREUR ! SORTIE PRÉMATURÉE !' && exit 1" ERR
commande1
commande2
commande3
exit 0
Sous ce format, il est parfaitement possible d'ajouter des commentaires voire des affichages (echo) pour des groupes de commandes qui le méritent (« Étape 1 : je fais ceci », « Étape 2 : je fais cela », etc.).
Si les commandes sont convenablement verbeuses, alors, en cas d'erreur, on lira « Étape 1 : je fais ceci » suivi de l'affichage de la commande suivi de « ERREUR ! SORTIE PRÉMATURÉE ! ». Difficile de ne pas comprendre qu'une erreur s'est produite dans le traitement de l'étape 1.
Je lis parfois cette mécanique utilisée avec trap EXIT
. Je trouve cela moins pratique car un exit 0
déclenche tout autant la commande. Il est donc nécessaire d'arrêter de capturer le signal EXIT à la fin du script avec trap - EXIT
, ce qui fait une commande de plus à mémoriser et à saisir.
Attention : comme le souligne ban, trap
est inhibée par l'entrée dans une fonction. Le programme s'arrêtera immédiatement en cas d'erreur dans la fonction, mais l'action définie avec trap
ne sera pas réalisée, sauf à re-définir trap
à l'entrée de chaque fonction. On peut parfaitement écrire une fonction qui appelle trap
puis appeler cette fonction au début du programme et de chacune de ses fonctions. Mais c'est du bricolage. Pour ma part, je confine mon utilisation de set -e
+ trap
au cas d'usage présenté dans ce shaarli.
Comme d'autres, je suis très critique sur le contenu des cours d'éducation sexuelle dispensés à l'école publique (cours prévus par la loi depuis le début des années 2000). Comme d'autres, j'ai été curieux de voir si Netflix ferait mieux.
Comme d'autres, je suis déçu : cette série n'atteint pas son but. Elle le manque sur l'essentiel (le plaisir et le consentement sont à peine évoqués, par exemple, les genres sont absents, et le scénario fuit sur les sujets trop ancrés pour être remis en question ou présentés sous un angle moins connu), bien que quelques séquences sont encourageantes en mode "sois qui tu es, exprime tes besoins, ne cache pas un éventuel retard, car y'aura toujours quelqu'un pour te comprendre et t'aider".
La première saison véhicule beaucoup de clichés (l'ado sexologue, l'homosexuel efféminé, le cosplayer tabassé, le Noir de service, la gothique rebelle, le gamin violent pressuré par ses parents, etc.). Beaucoup de situations sont surjouées. Les épisodes enchaînent parfois les thématiques en les traitant très partiellement.
Oui,c'est vrai, les personnages sont attachants. Oui, les personnages ont une personnalité plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord. Oui, le rythme de chaque épisode est mieux dosé que 13 Reasons Why, ce qui les rend agréables à regarder. Mais ça ne fait pas tout, notamment ça n'efface pas le fait que l'objectif (l'éducation sexuelle) n'est pas atteint.
Quelques sujets traités : l'affirmation de soi, la quête identitaire, les conséquences des attitudes parentales sur la sexualité de leur enfant, rapports conflictuels parents/enfants/frère/sœur, harcèlement et agression en milieu scolaire, avortement, revenge porn, taille du sexe masculin, beauté / forme de la vulve, complexes lié à son corps, masturbation, homosexualité, les rumeurs qui défont une réputation, le fait d'être prêt pour une aventure sexuelle, etc.
Entrevue avec le journaliste Daniel Schneidermann. J'en retiens peu de choses, car l'entrevue mélange virilité mal placée (que je t'envoie un prétendu scud sur une histoire vieille de 30 ans largement documentée, et que je te taquine sur ton modèle économique et tes questions, et que je te promette un plus gros scud, etc.) et l'(auto-)promotion et la connivence.
Quelques notes :
Le traitement journalistique de l'élection de Trump s'est déroulée selon le même modèle comportemental que durant la deuxième guerre mondiale : gueule de bois, sidération, les journalistes n'ont rien vu venir dans les deux cas, blablabla…
« Libération » (30/1) le reconnaît : c'est 245 000 dollars (près de 215 000 euros) que le quotidien a perçus du géant américain Facebook l'an dernier (et 100 000 dollars en 2017), sous prétexte d'aider le réseau social & démasquer les fake news que ce dernier charrie à longueur de iournée. Pour Facebook, c'est un bon moyen de s'acheter une conduite à peu de frais, tout en s’assurant la proximité des iournaux. Pour « Libé », qui s'en félicite en toute indépendance, l'argent de Facebook a permis de « financer, au sein de la rédaction, deux postes supplémentaires ». Bravo !
On attend avec impatience la même transparence de deux autres médias indépendants, « Le Monde » et l’AFP, qui ont signé des partenariats similaires.
Premiers chiffres sur ce programme de Facebook visant la vérification des informations.
245 000 dollars pour 249 articles.
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
Dans “La France gastronome” (Payot), l’historien Antoine de Baecque raconte comment le restaurant est devenu une institution. Bourgeoise ?
Des tables individuelles, une carte avec des prix, une ambiance qui permet aux honnêtes femmes d’y paraître : cette chose nouvelle s’appelle le « restaurant ». Elle fleurit au lendemain de la Révolution française, quand la bourgeoisie triomphante savoure son succès par les papilles. Comme l’aristocratie a fait ses malles pour l’étranger, ses cuisiniers, restés en France, sont libres. Ils ont des idées, de l’imagination, une clientèle, bientôt de l’argent. Voilà Paris promu capitale de la gastronomie, nouvel art de vivre, d’abord concentré au Palais-Royal, lieu de tous les plaisirs : le jeu, les courtisanes, et les tables vite célèbres du Café de Foy et du Grand Véfour.
La fête ne dure pas, car, en 1840, Louis-Philippe, roi des Français, fait interdire les tripots de ce quartier mal famé. Les gosiers délicats migrent alors vers les « grands boulevards », éclairés au gaz, de la Bastille jusqu’à la Madeleine. On y flâne, on y soupe chez Tortoni, Hardy et Riche. Tout est fait pour éblouir : vastes miroirs — pour voir et se faire voir —, statues, vases, colonnes, garçons gominés, nouvelle cuisine. Il faut se mettre à l’heure du temps : le « dé-jeuner » (qui rompait le jeûne de la nuit) se décalant vers midi, apparaît, pour le matin, le « petit » déjeuner. Longtemps repas du milieu de journée, le dîner glisse vers la fin de l’après-midi. Comme la sortie des spectacles avait lieu plus tôt, (vers 18-20 heures), on « soupait » en début de soirée. Quatre repas ! La modernité fait chauffer les fourneaux.
Les chefs abandonnent leurs bonnets de rôtisseurs-traiteurs pour des toques majestueuses. Mais il faut aussi des penseurs, des théoriciens, des plumes, une littérature et une presse gourmandes, où excellent les Brillat-Savarin et autres Grimod de La Reynière. Pour ce dernier, la rupture, au début du XIX° siècle, dans les mœurs alimentaires est la « deuxième révolution française », « aussi importante que le bouleversement dans l’ordre politique ». Dans son « Grand dictionnaire de cuisine », Alexandre Dumas manie le stylo et le hachoir : « Assommez un lapin, ouvrez-lui immédiatement le ventre, tirez-en le plus de sang que vous pourrez », édicte le pantagruélique auteur. C’est du brutal !
Organisme vivant, le restaurant ne cesse de muter. Après la guerre de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine, les Bofinger, Lipp, Zeyer, Jenny arrivent à Paris et mettent à l’honneur la brasserie, ses bières et ses choucroutes. Le luxe culinaire pénètre dans les palaces, au Grand Hôtel de la place de l’Opéra voulu par Napoléon III, plus tard au Ritz, où les « brigades » d’Auguste Escoffier font merveille. On y va pour montrer un bout de sa fortune et faire entrevoir le reste. Dans « la IIIe République repue et sûre d’elle-même », la bourgeoisie du travail et de l’épargne, moins constipée qu’on ne l’a dit, pique les valeurs d’apparat à l’aristocratie finissante.
Le livre d’Antoine de Baecque, très nourrissant, n’est jamais pesant. A chaque chapitre, on remet volontiers le couvert. Faut-il invoquer l’« identité française » ? Oui, si l’on veut dire par là que la France adore s’admirer dans le fond de son assiette.
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
L'ultimatum lancé par la France — et par six autres pays européens — au président vénézuélien élu Nicolas Maduro a encore fait grimper la tension dans un pays déjà au bord de la guerre civile. Il a aussi semé la panique en Suisse, qui, contrairement à ses voisins, a fait montre d’une étonnante réserve. Normal : outre la faillite du pays et les manières autocratiques du régime, les griefs des anti-Maduro portent sur de colossales malversations couvertes par des banques helvétiques…
La Suisse est aussi le royaume du trading pétrolier. Or, le 28 janvier, les Etats-Unis ont frappé durement en gelant les comptes de la compagnie pétrolière nationale, PDVSA, et en interdisant à tout Américain de traiter avec elle. Soutenu par la Russie, la Chine, la Corée du Nord, la Turquie et Cuba, Maduro hurle au coup d’Etat, qualifiant les sanctions américaines d’« illégales, immorales et criminelles ».
En matière de moralité, pourtant, le régime vénézuélien se pose la. Ex-géant du pétrole, PDVSA employait jadis 30 000 personnes et produisait 3 millions de barils par jour. Avec Hugo Châvez, la « révolution bolivarienne » s’est invitée : son cousin a été bombardé à la tête de l’entreprise.
Après une grève, en 2002, les rebelles sont remerciés — 19 000 licenciements ! Des pro-Chavez les remplacent, notamment au sommet. Dans le lot, une étonnante galerie de bandits, qui se sont servis dans la caisse.
Sac de diamants
En 2005, comme le rappelle la lettre d’information suisse spécialisée « Gotham City », Chavez confie à HSBC Suisse une partie des réserves de son pays (15 milliards de dollars), dont l’existence sera révélée en 2015 dans l’affaire des « SwissLeaks ». Unique signature sur ce compte : celle d’Alejandro Andrade, qui fut garde du corps de Châvez avant de s’occuper des finances du pays… et des siennes.
Selon le Département d’Etat américain, il aurait détourné 2,4 milliards de dollars, s’offrant au passage 8 propriétés, des haras, 17 chevaux et 3 jets privés. En novembre, la justice américaine l’a condamné à 10 ans de prison.
Infirmière de Chavez avant d’être nommée ministre du Budget, Claudia Diaz s’est, elle aussi, largement payée sur le rêve socialiste : immobilier, comptes secrets aux Sey- chelles, multiples propriétés dans la banlieue de Caracas, sacs de diamants cachés dans des Jet-Ski… Une curiosité.
A la galerie des marxistes tendance évasion fiscale s’ajoutent des affairistes, petites mains et mules de toutes sortes, comme Roberto Rincon ou Abraham Shiera, des hommes d’affaires ayant versé plus de 1 milliard de dollars de pots-de-vin àla compagnie pétrolière afin de décrocher des contrats.
La réserve dort
Sur les bords du lac Léman, quelques banquiers dorment mal. HSBC, le Crédit suisse (où les tradeurs ont désormais interdiction de toucher aux produits financiers vénézuéliens) et la Compagnie bancaire helvétique ont accepté de cacher le plus gros de cet argent public. Selon les « SwissLeaks », 85 % des fonds vénézuéliens déposés chez HSBC appartiennent à des institutions étatiques et socialistes. A la fin de 2005, elles avaient déjà planqué 12,6 milliards de dollars sur plusieurs comptes HSBC. Les Helvètes transpirent aussi à l’idée que les USA placent leurs banques sur une liste noire, en les accusant de complicité. Ils réagissent donc fermement. Ainsi, le président de la Cour suprême, le ministre de l’Intérieur de Maduro et l’ancien président de l’Assemblée nationale ont vu leurs comptes bloqués par la Suisse.
Afin de payer la dette nationale, Nicolas Maduro brade ses réserves d’or. Il fourgue les lingots en Russie, en Chine, aux Emirats ou en Turquie (« Les Echos », 1/2 »). Là encore, Washington a tapé du poing, sommant les « banquiers, courtiers, tradeurs et facilitateurs » de ne pas « négocier l’or, le pétrole ou d’autres matières premières vénézuéliennes ».
Ni même les chips de banane plantain ?
En complètement, j'avais mis de côté quelques notes sur l'histoire récente du Venezuala.
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
Depuis l'arrestation, le 1er décembre, de Meng Wanzhou — numéro 2 du groupe chinois d’équipements de télécoms Huawei —, l’humeur n’est plus aux risettes ! Le 19 décembre, lors d’une entrevue matinale et très discrète à Bercy, Bruno Le Maire a demandé à Patrick Drahi, le pédégé d’Altice, de renoncer à son accord avec Huawei. La raison ? Sécurité nationale !
Opérateur des réseaux mobile SFR et Portugal Telecom, Drahi avait pourtant, dit un expert, négocié des équipements Huawei « à un bon prix » (nettement plus bas qu’avec ses concurrents).
Le groupe, fondé en 1988, était censé construire le cœur de réseau de SFR, jusqu’à présent piloté par le finlandais Nokia (ex-Alcatel) et l’américain Cisco. Cet ensemble de câbles à très haut débit relie les principaux nœuds du réseau, auquel des liaisons de plus faible capacité sont raccordées. En cas de panne ou de piratage, c’est le black-out…
Le patron d’Altice avait également prévu d’installer des antennes Huawei pour le développement de la 5G à Paris, notamment dans le quartier Balard, a deux pas du ministère des Armées. Les grandes oreilles s’étaient dressées… L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) a illico refusé l’autorisation d’ouvrir le cœur du réseau à Huawei. Pour les antennes, en revanche, rien n’avait été prévu dans la loi. Le roi des télécoms a profité de ce vide juridique…
A la baguette
« L’installation dans le XVe arrondissement de Paris est purement expérimentale, se défend Arthur Dreyfuss, secrétaire général de SFR. A Vélizy, nous menons aussi une expérimentation en 5G, mais avec Nokia. Et, à Nantes, nous confronterons Nokia et Huawei. » Pour éviter qu’un autre opérateur ne serve de cheval de Troie aux Chinois, le gouvernement a présenté, le 16 janvier, un amendement à la loi Pacte visant à renforcer les pouvoirs de l’Anssi. L’agence contrôlera un éventail d’équipements beaucoup plus large avant leur déploiement.
Cet échec chinois a laissé meurtrie la petite armée de lobbyistes travaillant pour Huawei. Son chef de file ? Jean-Louis Borloo, bombardé il y a deux ans administrateur de la filiale technologies France du groupe (« Le Canard », 8/3/17).
C’était plus facile de travailler pour Tapie…
Ouais, c'est sûr que Cisco et Nokia (dont la branche équipements n'appartient pas à Microsoft), tout comme la présence massive de Microsoft dans nos armées et nos écoles, ça pose moins de problèmes de souveraineté et de sécurité nationale ! Tartufes !
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
Deux policiers à moto, l’un chauffeur et l’autre passager, armé d’un lanceur de balles de défense ou d’une matraque : une bonne dizaine d’équipages de cet acabit ont roulé les mécaniques, le 2 février, du côté des Champs-Elysées. Souvenirs, souvenirs… Ce dispositif rappelle les tristement célèbres « pelotons voltigeurs » de Charles Pasqua, dissous en décembre 1986, après la mort (sous leurs coups) de Malik Oussekine.
Interrogée par « Le Canard », la Préfecture de police assure, sans rire, que cela n’a rien à voir — les motos constituant « juste, un moyen de transport pour les DAR (sic) ». Les DAR, quèsaco ? Ces « détachements d’action rapide » ont été créés par ladite Préfecture à la suite du saccage de l’Arc de triomphe lors d’une manif de gilets jaunes, le 1er décembre 2018. Ils sont constitués de 200 flics en civil — normalement à pied —, recrutés parmi les spécialistes du « saute-dessus » dans les BAC ou au sein de la brigade de répression et d’intervention.
Pourtant, deux mois après leur lancement, l’Intérieur se mord les doigts. Bon nombre des blessés graves, notamment les victimes de lanceurs de balles de défense, sont imputables à ces DAR. Au départ, leur activité devait être strictement encadrée par la direction chargée du maintien de l’ordre (DOPC) à la Préfecture de police. En appui des gendarmes et des gardes mobiles, ils devaient interpeller les casseurs en flag.
Motos et bouche cousue
Mais des problèmes de commandement, consécutifs à l’affaire Benalla, ont fait passer ces détachements sous la tutelle exclusive du directeur de la police en tenue parisienne (DSPAP), qui leur a donné davantage (et un peu trop) carte blanche… Le dirlo en question a même perfectionné son joujou en créant une section moto. L’avenir de ces nouveaux voltigeurs, cependant, n’est pas assuré, la Place Beauvau réfléchissant à une reprise en main des DAR, dont les violences ont déclenché la plupart des enquêtes de la police des polices.
Ce serait un vrai crève-cœur…
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
Devant les journalistes qu’il a reçus le 31 janvier, Macron n’a pas soufflé mot des difficultés constitutionnelles et pratiques soulevées par son projet de référendum.
Comme le soulignent les spécialistes, l’article 11 de la Constitution est têtu : les référendums ne peuvent porter que sur la ratification de traités internationaux ou sur l’approbation de projets de loi précis.
Par exemple, l’Elysée peut demander aux Français d’approuver un texte qui supprimerait l’interdiction du cumul des mandats pour les maires des petites communes. En revanche, il est impossible de poser des questions d’ordre général. Du genre : Etes-vous pour la proportionnelle ? pour la réduction du nombre de parlementaires ? contre la pluie et pour le beau temps ?
Pas question non plus de leur demander de fixer eux-mêmes le nombre de députés élus à la proportionnelle, comme l’a suggéré naïvement le député LRM Aurélien Taché. Dans ce cas, il faudrait rédiger autant de projets de loi qu’il y a d’hypothèses de proportionnelle (10, 15, 20 %...) et prévoir une urne séparée pour la réponse à chaque question. Bonjour la queue devant les bureaux de vote, et bon courage pour le dépouillement…
Casse-tête référendaire
Impossible également de modifier la Constitution par référendum sans avoir obtenu auparavant un vote conforme de l’Assemblée et du Sénat. Le chef de l’Etat s’est récemment vu rappeler cette procédure — article 89 de la loi fondamentale — par le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius.
Macron ne peut donc pas modifier les règles qui régissent les référendums pour créer le RIC ou l’un de ses dérivés sans passer au préalable sous les fourches caudines du Sénat.
Même sa réforme phare portant sur la réduction du nombre de parlementaires s’annonce compliquée à mettre en œuvre. Sauf à récrire en préambule l’article 61 de la Constitution, qui fixe le nombre de parlementaires nécessaire au dépôt d’un recours pour faire censurer une loi fraîchement votée. Et revoilà le Sénat maître du jeu.
Macron va finir par regretter la IVe République, dont les règles permettaient de changer la plupart des lois constitutionnelles sans avoir à passer par la case Palais du Luxembourg…
La séparation des pouvoirs et les contre-povuoirs (comme une chambre d'un Parlement opposée au Président), ce n'est pas si mal, en fait. Nieme épisode. :)
Dans le Canard enchaîné du 6 février 2019.
Avec libvirt (avec ou sans l'interface graphique virt-manager), KVM et une machine virtuelle avec une interface réseau utilisant le pilote macvtap (dit « accès par pont »), le multicast ne peut pas fonctionner par défaut. Il faut désactiver explicitement le filtrage à coup de « trustGuestRxFilters='yes' » ajouté dans la définition de l'interface réseau dans la définition XML de la VM. Pour ce faire, on utilise la commande virsh edit <nom_VM>
.
Ce comportement par défaut affecte tous les usages multicast (diffusion d'un flux vidéo, déploiement d'images disque, etc.), pas seulement IPv6.
[…] En clair ? Jusqu’à présent, les membres actuels ou anciens de l’Hémicycle disposaient d’un bonus pour couvrir leurs obsèques, celles de leur conjoint ou de leurs enfants. La somme pouvait monter jusqu’à 18 255 euros. Désormais, l’allocation sera plafonnée à 2 350 euros.
[…]
Outre la diminution de l’allocation pour les frais funéraires, l’Assemblée nationale a acté la fin de la gratuité des trains pour ses députés honoraires. Ces ex-élus, qui ont effectué au moins trois mandats, bénéficiaient jusqu’au 1er octobre d’une carte à la SNCF. […]
Autre catégorie visée, les anciens présidents de l’Assemblée nationale. Actuellement, ces derniers peuvent disposer pendant 10 ans d’une voiture avec chauffeur, un bureau et un collaborateur. En janvier, le bureau de l’Hémicycle a annoncé la suppression de ce privilège en 2022.
Le régime spécial de retraite. Une économie de 10 millions d’euros par an à terme. Depuis le 1er janvier, les députés ne bénéficient plus d’un régime de retraite spécial. Un principe qui entrera réellement en vigueur quand les députés en fonction feront valoir leur droit à la retraite.
Moins avantageuse depuis une première réforme en 2010, la retraite des députés sera maintenant celle des salariés de la fonction publique. Avant cela, ils bénéficiaient d’une pension à taux plein après 31 ans de cotisations, contre plus de 40 ans pour un salarié classique.
De plus, la double cotisation facultative, qui permettait de cotiser 23 ans au lieu de 31 ans a aussi été supprimé. On se rapproche également du 1 € cotisé = 2 € perçus, le régime de la fonction publique.
Notons néanmoins que le régime de retraite des députés n'est pas strictement identique à celui de la fonction publique : « Depuis le 1er janvier 2018, le mode de calcul de la retraite des députés a été entièrement revu. Il n'est pas directement calqué sur celui des fonctionnaires : la pension est calculée non pas sur le traitement des 6 derniers mois, mais sur la base de l'ensemble des indemnités perçues et soumises à cotisation. Pour chaque année passée à l'Assemblée nationale, on retient un pourcentage des indemnités versées. Ce pourcentage va décliner progressivement, en fonction de l'année de départ à la retraite, de 2,11 % en 2008 à 1,9628 % en 2033. »
L’allocation-chômage. Autre privilège abrogé début 2018, les allocations-chômage. En cas de défaite électorale, les actuels habitués du Palais Bourbon ont désormais droit à 57 % du salaire journalier pendant 24 à 36 mois, comme les salariés de droit commun. Avant, un ancien député percevait l’équivalent de l’indemnité parlementaire de base pendant six mois (5 600 euros), puis une indemnité dégressive pendant trois mois.
J'avais manqué ça (ça date de novembre 2017 pour les retraites…). Ça avance dans le bon sens. Notons que les sénateurs ne sont pas concernés, leur régime de retraite demeure inchangé.
S’il n’y aura plus de commande de GLI F4, cela ne signifie pas pour autant l’interdiction du projectile. «La GLI F4 sera utilisée jusqu’à épuisement des stocks, assure la place Beauvau à Libération… sans préciser le nombre de ces grenades encore disponibles. Elles seront progressivement remplacées par la GM2L», déjà en dotation et utilisée sur la ZAD. La différence avec la première ? «Elle contient bien un effet lacrymogène et assourdissant, mais n’a pas l’effet déflagrant de la GLI F4», selon l’Intérieur. […]
J'avais manqué cette potentielle information (affaire à suivre), rappelée dans le numéro de janvier 2019 de Siné mensuel.