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  • Causeries de Benjamin Bayart – Géopolotique des données personnelles

    Cloud souverain - Géopolitique de la data - Benjamin Bayart à USI (juillet 2022)

    Lien. Sur YouTube. Retranscription.

    • Mêmes définitions et contexte que dans son entrevue chez Thinkerview ;

    • Le protectionnisme juridique du RGPD est une opportunité de développer le business en UE. Deux mentalités possibles des acteurs : soit lobbying / contournements juridiques pour retarder l'application ou affaiblir les normes, soit changer de paradigme, se faire protéger par la législation, et modifier son produit. La première approche sera aussi fructueuse que de traiter le harcèlement au travail par un amendement du contrat de taff pour ensuite faire l'autruche "y'a pas de harcèlement chez nous, le contrat le dit, ça vaut prévention" ;

    • Géopolitique = rapport de puissance, imposer sa volonté. Exemple : différend sur les licences de pêche à Jersey en 2021. Je pense que l'orateur surestime l'effet de la menace française de couper le courant à Jersey, car les patrouilles militaires en mer ont perduré au-delà. Mais, en effet, le gus qui avait choisi d'alimenter l'île depuis la France avait très probablement fait un excellent choix technico-financier, mais en cas de crispation diplomatique, le tarif au kWh devient secondaire, il faut aussi prendre ça en compte. Autre exemple : la guerre en Ukraine a remis en cause pas mal de business avec la Russie… Si tu commerçais beaucoup avec la Russie et que t'es un petit acteur et/ou que tu n'as pas de plan B, t'es fichu ;

    • Définitions de « souverain » :

      • Juridique : quel droit s'applique ? (La définition de Sarko du cloud souverain 2011 était l'accès facilité de la police.) ;

      • Géopolitique : dans un rapport de puissance, quelle vulnérabilité dans la souveraineté nationale est acceptable ou non ? Est-il prudent d'héberger le fichier d'état civil à l'étranger ? Est-il prudent d'analyser les données générées par nos radars militaires sur des serveurs étrangers ? ;

      • Industriel : idem que géopolitique, mais au niveau d'une société commerciale. Quelle maîtrise du risque ? Dépendre d'un seul fournisseur de stylos n'est pas grave. Quid de dépendre d'un seul fournisseur de cloud si toute ton activité est basée dessus (l'orateur ne le dit pas, mais un exemple est les business bâtis uniquement sur le seul datacenter d'OVH qui a cramé…) ? ;

      • Économique. En macro-économie, vendre un costume importé dans son espace économique permet de récupérer la seule plus-value du marchant (+ TVA et autres impôts). Importer en sus le tissu permet de récupérer la plus-value du tailleur. Importer le fil en sus : celle du tisserand ; Importer le coton ou la laine : celle de la filature. Etc. La qualité n'influe pas : importer des bidules pas chers de très bonne qualité fait monter le chômage, consommer de la merde locale fait baisser le chômage. Vu le poids de l'économie numérique, ça vaut le coup d'étudier comment maximiser la production dans notre espace économique.
    • Stratégie nationale :

      • Vendre du cloud ricain sous licence. Grande dépendance technique (lire le témoignage d'OVH) et reliquat de surveillance ricaine (sécurité, tout ça), mais le service est facturé dans notre espace économique, c'est un début ;

      • Produire nous-même le service.
    • Stratégie d'entreprise :

      • Pas vu, pas pris ;

      • J'ai trop investi dans un cloud, je ne peut pas revenir en arrière, donc on verra bien ;

      • Je n'ai pas trop investi, je peux intégrer la contrainte et viser du cloud privé, ou du cloud public UE ou de la revente sous licence ;

      • Il faut une stratégie plus adulte, accepter de combiner plusieurs solutions UE existantes si aucune répond totalement au besoin.
    • Le cloud souverain tel qu'on l'entend ces dernières années met la lumière sur d'anciens problèmes (résilience, dépendance économique genre que faire si un fournisseur triple ses prix, besoin de savoir-faire, gestion du risque, écosystème, etc.) que seul le déni empêchait de considérer ;

    • On ne peut pas piloter un fournisseur sans détenir un savoir-faire en interne, le fournisseur nous bananera.


    KEYNOTE - Géopolitique de la données (Benjamin Bayart) (2021)

    Lien. Retranscription.

    • Exemples de réification (chosification) : camp de concentration, lacérer les tentes des migrants, radiation chômdu, etc. Traitements inhumains qui rendent fou. L'une des méthodes est de chosifier, de ne pas être en empathie. La désensibilisation des militaires est un thème de Black Mirror (mon avis), mais bon, l'endoctrinement existe depuis des millénaires. De même, je ne suis pas convaincu qu'un entretien préalable au licenciement ou celui avec une pupute de Pôle emploi avant radiation, inutile, froid et distant, soit plus humain. Dit autrement : remplacer l'ordi par l'humain ne suffit pas ;

    • Dualité de l'informatisation : émancipation et/ou oppression ? Toujours un mélange des deux. L'orateur rapporte le témoignage d'un gus qui a bossé à informatiser son hôpital psy. Lui voyait : plus de notes papier à transmettre à chaque roulement d'équipe, meilleur suivi, hausse de la qualité des soins, donner du pouvoir d'agir aux soignants, etc. Après la mise en prod', il participe à un comité de la direction qui voit, elle, une opportunité de savoir ce que font les infirmières, de tout mesurer (durée de chaque soin, par ex.), d'augmenter les cadences, etc. Boarf… Là encore, le taylorisme et le fordisme faisait ça sans ordi (mais, oui, la mécanisation, notamment le tapis roulant, était un acteur important) ;

    • Du point précédent, l'orateur estime que la question centrale des taffs d'informaticien devrait être : est-ce qu'on doit faire telle chose ? Ça émancipe ou ça oppresse ? Dans quelle proportion ? Quelles précautions doit-on prendre (sécurité des données perso, permettre aux gens concernés de réagir, laisser assez d'humains dans le processus pour qu'une négociation sociale reste possible, etc.) ?


    Géopolitique de la data (Benjamin BAYART) (2023)

    Lien. Retranscription.

    • Version courte (15 minutes) et piquante (à la fin) des causeries précédentes ;

    • Sur la construction d'un écosystème numérique européen, les politiciens et les DSI sont défaitistes, car ils sont incompétents. Cf. la vidéo suivante pour un argumentaire étayé.


    Benjamin Bayart - Sous le capot du cloud souverain (2023)

    Lien. Sur YouTube. Compte-rendu.

    • À l'inverse des précédentes, cette causerie est plus orientée business que droit ;

    • Les Exégètes amateurs avaient attaqué le Privacy Shield devant le tribunal de l'UE (l'une des juridictions de la CJUE). Les questions préjudicielles dans l'affaire Schrems contre l'APD irlandaise, toujours en cours après l'arrêt Schrems I contre le Safe Harbor, ont été examinées plus rapidement par la CJUE, donc le recours des Exégètes est devenu sans objet ;

    • Cloud souverain = cloud sous contraintes : toute société commerciale et donc tout projet informatique est impactée par des contraintes juridiques (CJUE), "métiers" (secret des affaires, secret-défense y compris le niveau le plus strict qui est costaud, un OIV doit fonctionner en temps de guerre, de pandémie, etc.), politiques (le ministre a dit), commerciale (partenariat avec untel), opérationnelles (l'historique Netflix n'a pas la même criticité qu'un historique de transactions bancaires), etc. Il faut identifier l'optimum sous contraintes (satisfaire le moins mal possible le plus de critères), pas la solution idéale. Il faut identifier les contraintes en amont, ce qui suppose un dialogue entre les équipes informatiques, juridiques, commerciales, finances, etc. Mouais… Ça suppose une évaluation honnête et une pondération juste des contraintes, sinon ça va toujours finir chez les ricains (sauf interdiction légale)… ;

    • Différence entre un responsable et un directeur (en provenance de FT) : le responsable veut dormir, donc il fait ce qu'il faut, n'importe quoi s'il le faut, pour que le système dont il a la charge tourne ; le directeur veut que ça ne soit pas de sa faute (si ça marche, tant mieux, sinon on ne doit pas pouvoir le lui reprocher), d'où acheter le plus cher, le leader du marché, etc. ;

    • Mythe du cloud qui scale à l'infini : même mamazon ne sait pas fournir une BDD PgSQL de 27 Po. Même Amazon ne sait pas absorber une migration instantanée de quelques acteurs du CAC 40 (ça tient parce que la migration, au niveau mondiale, est étalée dans le temps) ;

    • La France détient les compétences : nos licornes ne font racheter par les ricains (rarement l'inverse), nos ingénieurs sont débauchés par les GAFAM (les ingénieurs ricains le sont plus rarement par des sociétés commerciales françaises), nos infras télécoms sont moins vétustes, l'API de certains fournisseurs de cloud UE sont mieux construites que celles des GAFAM, un modèle de machine learning présent dans des bibliothèques standard vient de l'INRIA, etc. Le problème, c'est les politiciens et les DSI (cf. vidéo précédente) ;

    • Un excellent développeur n'a pas à devenir chef de projet, ce sont des compétences différentes. Il faut une évolution salariale, mais pas un changement de fonctions. Ça me rappelle cette excellente causerie ;

    • Les grosses sociétés commerciales devraient contribuer à produire les briques logicielles qu'elles estiment être manquantes (genre telle fonctionnalité de Kubernetes) plutôt que d'aller s'héberger chez un cloud ricain. Car c'est peanuts dans leur budget informatique et que cette fonctionnalité n'est pas le cœur de leur activité, ce n'est pas ce qui leur rapporte vraiment de l'argent, donc la mettre à disposition, y compris de ses concurrents, ne la menace pas.
    Mon Oct 30 11:08:14 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?kiK3Hw
  • Causeries de François Sureau

    J'ai déjà pointé trois plaidoiries au Conseil constitutionnel de cet avocat.

    Ci-dessous, quelques causeries qui se complètent et que je trouve très intéressantes. Liberté, politique, histoire, philosophie du droit, spiritualité.


    Disparition du système français des libertés (2020)

    Lien.

    • Nous ne sommes pas le pays des libertés, sauf à des rares moments (ex. : 1880-1920, grandes lois, et encore, voir la persécution non nécessaire des cathos après 1903, l'interdiction aux religieux d'enseigner, l'expulsion de 40 k religieux dont les Chartreux de la montagne de Voiron, etc.). État policier et administratif. Valse sur la liberté d'expression entre le Révolution et 1881. Lois des suspects (de laquelle sont inspirées les assignations à résidence de 2015-2017), loi sur le sacrilège, contrôle administratif permanent depuis la Révolution, etc. Attendre 1971 pour vérifier la validité d'une loi au regard de la déclaration des droits de 1789 (au motif qu'il n'y a rien de supérieur à la volonté populaire incarnée par le législateur, cf. vidéo suivante ci-dessous)… Peine de mort, bagne, colonies, droits des femmes, etc. Voir aussi la 3e vidéo ci-dessous, à partir de la 54e minute ;

    • Recul de la substance des libertés : elles ne sont pas uniquement individuelles (se déterminer dans sa propre vie), elles sont nécessaires pour construire un sujet politique libre qui, par son choix libre, légitime ses dirigeants. Elles ont été grignotées. Exemples habituels : rétention de sûreté (aucune possibilité de rédemption), consultation de sites terroristes (délit d'opinion), interdiction individuelle de manifester (l'État choisit ses amis) ;

    • Crise des catégories juridiques :

      • Le contrôle de l'intention de commettre un acte l'emporte sur l'acte (fin de l'innocence a priori) ;

      • Création d'un temps exceptionnel (terro, urgence, sanitaire, etc.) qui justifierait l'abandon des grands principes (alors qu'ils sont aussi là pour régir ce qui sort de la normale, et que les temps ont toujours été difficiles, et que si on les abandonne face à la contrainte, c'est qu'on n'y croit pas vraiment) ;

      • Pro-éminence de la police administrative a priori sur la police judiciaire a posteriori ;

      • Crise de la loi : partir du fait pour écrire une loi répressive au lieu de fonder l'ordre sur la préservation de libertés jugées importantes (dit autrement : nous ne produisons plus de norme visant à dicter ce qu'il convient de mettre en œuvre pour produire de bons effets, mais uniquement du fait, de l'interdiction), ce qui a pour effet de fétichiser le juge (au point où on se met à tort à le considérer comme le gardien des libertés alors que ce rôle revient à la Constitution) et de renforcer son pouvoir d'interprétation de textes larges et flous au lieu de restreindre ce pouvoir par des textes clairs et précis.
    • Crise du raisonnement constitutionnel :

      • Dire que la sécurité est la 1ère des libertés nous conduit à penser qu'il n'y a pas eu de période plus libre que la Palerme de Mussolini (dissolution de la mafia) ou le Moscou de Staline (la sécurité y était totale) ;

      • Les humains sont portés à abandonner leur liberté, donc il faut en développer le goût, c'est-à-dire en finir avec la peur, car la liberté suppose la douleur, l'inconfort, etc. (d'une expression ou d'un comportement déplaisant), c'est ce qui nous fait avancer (au travers des affrontements, des guerres coloniales, etc.) ;

      • Le juge, notamment constitutionnel qui, incertain de sa légitimité (au motif que le Parlement, émanation du Peuple, aurait forcément raison), biaise son jugement en affirmant, par exemple, que tels critères sont trop imprécis pour interdire valablement à un citoyen de manifester alors qu'il devrait dire que l'interdiction individuelle de manifester est contraire à la déclaration des droits ;

      • Hésitation politique constante entre droit technocratique (cf. la loi qui raisonne en fait plutôt qu'en catégories ou en droits à préserver) et l'hystérie populaire.
    • Origine de ce recul et de ces crises :

      • Perte de confiance dans le projet des libertés publiques. La fraternité ne désignerait pas de prime abord la solidarité sociale, mais la nécessité de la liberté de l'autre qui permet de créer, à travers un sujet politique libre, une société politique cohérente autour de la préservation de la liberté. Ne plus croire en cela entraîne la revendication de son droit individuel ou communautaire (ex. de mon cru : rallonger ad-vitam la prescription pour les violences sexuelles), telle la jouissance d'une propriété personnelle, par des micro-sociétés en lutte pour leur identité propre avec un État répressif en arbitre distributeur de droits-cadeaux (victimaires, mémoriels, de réparation, additionnels aux autres, par rapport à d'autres catégories de citoyens) à ses sujets, à tour de rôle. Donc la mort de la société politique. Voir aussi le point culte des droits de la 3e vidéo ci-dessous ;

      • Nous ne savons plus traiter le Mal irréductible (meurtre, terrorisme, émeute, pédophilie, fraude fiscale, etc.). Soit on traitait ça par un esprit religieux optimiste (la loi transforme l'humain et le conduit à sa rédemption) œuvrant pour une société meilleure (idée très judéo-chrétienne), soit par l'idée, fondée sur la raison, que le progrès social incessant va réduire les injustices disponibles et donc le Mal disponible que l'on circonscrira dans une fenêtre acceptable. Nous avons abandonné les deux et préférons exfiltrer vers les marges de la société ceux qu'on considère être le mal. C'est l'idée de la déchéance de nationalité : il est inconcevable que ces gens soient des nôtres, de notre identité politique, de notre société des Purs insusceptible de commettre de tels actes ;

      • Déséquilibre des institutions (voir aussi la 3e vidéo ci-dessous) : le quinquennal (et pas que) a mis fin à tout contre-pouvoir valide, laissant au citoyen le choix entre la rue (manif', émeutes, etc.) ou le juge (plaintes sur le traitement de la pandémie), car il ne peut plus contrôler ceux à qui il délègue son pouvoir.
    • Que faire ? Abroger les verrues législatives qui ont rogné les grands principes (cf. ci-dessus), regonfler le parlement qui devrait s'interroger sur la portée de ses lois plutôt que d'être un serviteur de l'exécutif ou de se prendre pour un juge (commissions d'information ou d'enquête à gogo), et développer les droits fondamentaux actuels (donc numériques).


    François Sureau, l'avocat des libertés (2019)

    Lien.

    • Réduction des garanties de la personne (procès équitable, etc.) = préjugé pessimiste sur autrui au profit d'une prétendue efficacité (cf. réduction du Mal irréductible dans la vidéo précédente) ;

    • L'anarchiste se moque du principe / de la norme au profit d'une efficacité immédiate (adaptation à la situation, pourrait-on dire) ;

    • Une civilité parfaite contrôlée par l'État (contrôler l'expression, l'information, la manifestation, etc.) va à l'encontre du chemin personnel placé, par la religion judéo-chrétienne puis par notre système politique, au-dessus de tout au prix de l'errance, de l'erreur (ce propos me heurte, cette émeute est douloureuse, je me suis planté dans mes choix, etc.). Ce rêve (de la civilité parfaite) est une fausse paix pour s'éviter un combat individuel spirituel avec le Mal qui vise à se perfectionner et à perfectionner la société ;

    • Révolution française : passage d'une société du commandement (roi incarnant Dieu c'est-à-dire un absolu, un référentiel), de l'ancien ordre des choses, vers une société du projet politique.

      • Dimension pré-totalitaire du rêve d'un État / gouvernement visant à réaliser le Bien du Peuple en étant l'instrument de la volonté générale incarnée par le législateur, qui rend une opinion dissidente inutile et qui favorise le sécuritaire / le contrôle administratif. Modèle de Rousseau plutôt que Montesquieu / Voltaire. Ces derniers voient l'abus dans le pouvoir et souhaitent limiter les possibilités de contraindre le citoyen (uniquement le juge judiciaire, sur des infractions et peines définies, proportionnalité, etc.) ;

      • Passage d'un souverain divin unifié (placé là par Dieu, prétendument) à un souverain populaire divisé par essence (ceux qui n'ont pas voté pour lui / son projet, ceux qui soutiennent la royauté, naissance de la droite et de la gauche, etc.), ce qui engendre une instabilité du système politique (liée à ce manque de confiance / légitimité) renforcée en période d'inquiétude et qui nous amène à passer par des régimes dictatoriaux (les deux Napoléon, Vichy, De Gaulle) et/ou à rechercher une prétendue et vaine (ce n'est pas l'objet de notre système politique, cf. débat parlementaire dans la vidéo ci-dessous) union / rassemblement nationale (dans l'idée que le souverain ne soit plus divisé pour incarner la nation), et dont l'outillage sécuritaire est un indice.
    • Vision sur l'immigration : asile (critères de la convention de Genève), opposé au No Border (qui reviendrait à considérer les personnes comme des animaux migrateurs), assimilation (pour, précisément, sauvegarder ce qui ferait notre attrait, c'est-à-dire notre système politique des libertés, le chemin individuel, etc.), comme si notre système était intrinsèquement supérieur au leur (c'est bien pour cela qu'ils choisissent la France, non ?), et que leur arrivée chez nous n'était pas des circonstances tenant plus à l'exercice du pouvoir par leur tyran du moment qui les force à s'arracher à leur terre (l'essentiel des déplacés au sens de la Convention de Genève le sont dans des zones géographiques limitrophes).


    Les libertés à l'épreuve d'une Constitution finissante (2021)

    Lien.

    • La liberté la plus difficile à acquérir est celle à l'égard de ses passions, de ses préjugés et de ses propres fautes ;

    • La France a fait le choix de vivre autour de la liberté, dans le chemin personnel, alors qu'il est possible d'organiser autrement la société politique, autour d'autres valeurs : Aztèques = forte discipline afin d'éviter un déferlement du chaos déclenché par les dieux ; théocratie ; etc. ;

    • Dans L'Évangile selon Jean, Jésus demande à un paraplégique « Veux-tu guérir ? » (ou « Veux-tu être guéri ? » en fonction des traductions…). Jésus demande d'abord « Veux-tu guérir ? » avant "voilà ce que tu dois faire" (« Lève-toi, prends ton brancard et marche »). L'orateur y voit l'expression de la volonté humaine envers la liberté. À Abdel (et non pas à Adam comme le dit l'orateur), qui a tué son frère, Dieu dit « Qu'avez-vous fait ? » alors qu'il le sait (il est Dieu), donc il invente le contradictoire (mouais… la question est rhétorique, la sanction est prononcée immédiatement, Abdel n'a pas eu l'opportunité de se justifier…). Il y a un lien entre la liberté et la mort : avant la faute, un humain peut être éternel ; après la faute, s'il n'est pas mort, il pourrait rester éternellement dans la faute, il convient de le soulager de cela. Je retiens surtout que, comme d'hab, on peut interpréter comme on le souhaite quelques phrases ;

    • L'orateur expose que la prison n'existe pas au Moyen Âge, que les crimes les plus graves sont punis par la mort, le reste par une amende honorable ou civile (comme bosser à vie pour réparer…). Mouais… mes connaissances me disent plutôt qu'au début du Moyen Âge, la taule avait la seule fonction de détention provisoire (comme en droit romain), mais à la fin du Moyen Âge, elle remplissait aussi celle de peine ;

    • Le déclin des libertés est une facilité : absence de moyens des flics, absence de commandements de ces mêmes flics, trop forte présence syndicale (l'orateur se trompe en affirmant que la France est le seul pays européen où les juges peuvent se syndiquer, une aberration selon lui), etc., d'où on préfère réduire les garanties de tous pour faciliter le taff des flics au lieu de les commander ;

    • Dans le compte-rendu d'une séance du Conseil constitutionnel de 1977 qui examine et rejette, entre autres, la fouille des véhicules sans juge ni magistrat (re-tentée et échouée en 1995 et en 2017), le président du Conseil, Roger Frey, qui a été ministre de l'Intérieur 5 ans sous De Gaulle et Pompidou, déclare « Il n'a pas de mois où l'on ne propose pas à un ministre de l'intérieur un texte limitant la liberté au motif qu'il faciliterait l'action de la police. » (page 30). La déclaration de Frey (et son rejet de la fouille des véhicules) est à contextualiser : la répression d'une manif' au métro Charonne, c'est lui, le massacre des Algériens d'octobre 61, c'est lui, les barbouzes, encore lui, il était membre du SAC, c'était pas un tendre, quoi ;

    • L'idée derrière notre système politique : chacun n'a pas la même conception de la liberté, leur confrontation dans un espace clôt, le Parlement, fera jaillir le progrès du bien commun. Ça suppose une ouverture, un dialogue dynamique et de la confrontation. C'est l'opposé d'une vision statique d'une pyramide ordonnée de droits. Un culte des droits est compatible avec une absence de liberté (modèle de l'État qui donne raison aux différentes parties à tour de rôle, cf. 1ère vidéo ci-dessus). La souveraineté nationale repose dans le débat (parlementaire) permanent, pas dans chaque fraction du peuple se croyant définitivement investit de l'identité nationale, qui crée nécessairement des hommes providentiels et la persécution des gens en opposition à cette conception plus qu'à l'idée défendue. Exemples : écriture inclusive (droit individuel) plutôt que justice sociale (liberté, principe) ; mettre l'accent sur l'inégalité de rémunération F/H en laissant de côté les autres formes d'inégalité de rémunération (contractuels versus fonctionnaires, par ex.), cf. la directive européenne sur le sujet qui prévoit des dispositions particulières pour les femmes (indicateurs obligatoires, par ex.), alors que tout cela découle du même principe de non-discrimination subjective. Cela montre qu'une communauté obtient plus de droit qu'une autre à principe sous-jacent identique ;

    • Preuve que chacun peut avoir sa définition de la gauche et de la droite, l'orateur a celle-ci : gauche = émancipation ; droite = transmission (valeurs, culture, système politique, traditions, etc.) ;

    • Le Mal n'a pas de raison. L'humain veut lui en donner une (le pécheur l'est car il n'a pas été assez à la messe ; fou à psychiatriser). Nous ne croyons plus au projet politique des libertés (cf. 1ère vidéo ci-dessus) ni à la religion, donc le reliquat de Mal nous apparaît insupportable (paradoxe de la violence ?), donc nous nous jetons sur l'injection au bonheur, la mesure de sûreté de Sarko (rester en prison après la peine si l'administration considère dangereux le détenu), la déchéance de nationalité, l'externalisation de nos villes des prisons, des EHPAD, etc. ;

    • Déséquilibre institutionnel : le mode d'emploi (rôles et interactions entre les institutions) dicté par la Constitution ne coïncide plus (pas ?) avec les principes de la même Constitution. Celle-ci prévoit que le citoyen puisse demander des comptes à ses dirigeants et à son administration, qu'il puisse décider de la fiscalité, que son logement est impénétrable sauf décision d'un juge judiciaire, qu'il ne soit pas condamné arbitrairement, etc. Sur certains points on en est loin. Le Parlement ne fait pas la loi, l'exécutif ne détermine pas la politique de la nation et ne la conduit pas (ce rôle incombe au président omnipotent), les ministres rendent des comptes au seul président (cf. les vaines motions de censure depuis le début de la Ve). D'où un passage en force / des mesures sécuritaires : pour plaire à son électorat, notamment en cas de réélection (seul moment de simulacre de responsabilité). D'où un repli sur soi des citoyens : s'il n'y a pas de débouché institutionnel, à quoi ça sert que je vote, que je manifeste, que je m'exprime ?

    Questions :

    • Rêve anhistorique (dénué de sens historique) du Bien, d'un monde où toutes les réparations seront effectuées, où il n'y aura plus de victime, où l'égalité totale régnera. Ça débouche toujours sur une persécution de ceux qui ne se rangent pas derrière ce rêve ;

    • Statues / roman national / nom des rues et des écoles (celui du premier ministre ou sénateur venu et dont tout le monde aura oublié l'action quelques années après son mandat) / etc. : la République se sent illégitime (car la souveraineté nationale est incarnée dans un peuple divisé, cf. vidéo précédente), d'où il faut des démonstrations ridicules en permanence / des symboles politiques partout, notamment en injectant de l'idéologie, qui joue le rôle de ciment, dans l'espace public. Le Panthéon est un fourre-tout : potes de Bonaparte, veuves, vraies personnalités. En revanche, si on détruit une statue, on n'en remet pas une autre, il faut arrêter d'installer des doudous en pierre partout ;

    • Que faire ? Dissocier la fonction d'incarnation de la Nation du chef du gouvernement, comme dans une monarchie constitutionnelle ; réduire le nombre de ministres et arrêter avec les noms idéologiques des ministères qui fixent les objectifs (cohésion des territoires => sans le ministre, les territoires deviennent incohérents ? ; transformation de la fonction publique => faut-il la transformer ? ; transition énergétique => faut-il une transition d'une énergie à une autre ou changer la production ?) ; interdire aux ministres et députés d'avoir des prêtes-plume (afin d'éviter le spectacle de marionnettes. Pour l'anecdote, l'orateur s'est déjà retrouvé à écrire la question d'un parlementaire et la réponse d'un ministre…) ;

    • On ne peut pas mettre les devoirs sur le même plan que les droits, sinon l'État serait en surplomb ("t'as pas fait tout ce que tu devais, donc tu ne peux pas t'opposer à moi"). Les droits fixent les limites de l'État. L'obligation des devoirs est morale. Le juge s'occupe de les faire respecter (quand l'absence du devoir nuit à un droit) ;

    • Le modèle français est celui du gouvernement qui décide et de l'administration qui exécute. Celui des autorités indépendantes, les commissions, etc. dont personne sait ce qu'elles font ni à qui demander des comptes, est d'inspiration états-unien, mais sans aller au bout.


    Dire le droit sans rendre la justice, retour sur le parcours d'un avocat engagé (2013)

    Lien.

    • Le droit n'est pas la justice (on peut penser à l'esclavage qui était légal, par ex.). Le droit vise à maintenir l'ordre public, c'est-à-dire le compromis entre les demandes individuelles et l'intérêt général incarné en des normes contradictoires, et à éviter l'arbitraire (de l'État ou des personnes qui se feraient justice). Éviter un mal social pire, en somme ;

    • Obsession du droit qui empêche de chercher d'autres solutions, y compris politique, négociation, etc. Exemple : un militant basque débouté de sa demande d'asile par Sureau alors juge, retourne dans son pays et se fait assassiner. La Cour nationale du droit d'asile expulse rarement, elle laisse errer les exilés sans aucun titre. Dès lors, prendre très (trop) au sérieux sa condition de sujet de droit, qui ne vit pas sans titre ni droits dans un pays d'accueil et préfèrer retourner au bled, est une stratégie risquée. Prise de distance avec toute chose (le droit, les sciences, etc.), ne pas fétichiser ;

    • Les Évangiles critiquent trois catégories de personnes : les prêtres (Lévites, Samaritains), les politiciens (représentant la tentation, "je te donnerai les royaumes du monde"), et les juges ("arrange-toi vite avec ton frère de crainte que le garde ne te donne au juge qui te jettera en prison"). La civilisation judéo-chrétienne est construite sur une méfiance à l'égard de ces trois catégories, car ils mettent en œuvre des valeurs transcendantes qui ont pour fonction de nous dispenser de notre chemin et salut individuel (cf. 2e vidéo ci-dessus). Les militaires ne sont pas tancés (Pierre porte une épée, le centurion est plutôt mis en valeur) ;

    • Culture afghane : on ne regarde pas une personne plus âgée que soi dans les yeux + on ne contredit pas. Donc, forcément, quand on demande à ces réfugiés de se produire devant un tribunal, ça contraste…


    Avons-nous renoncé à la liberté ? (2019)

    Lien.

    • Les assignations à résidence sans juge judiciaire pour motif terro (et écolo ;) ), autorisées par le Conseil constitu à la faveur d'une distinction entre privation et restriction de liberté, sont contraires à notre tradition constitutionnelle. Tu m'étonnes… Ça rappelle les lettres de cachet de l'Ancien Régime (d'où un amendement d'Attard, d'ailleurs)… ;

    • Le gouvernement de Vichy, c'était aussi les lois anti-terro de présomption d'acte de résistance ;

    • Sureau voit une manifestation en hommage à Steve Maia Caniço de 200-300 personnes place de la Répu à Paris encadrée d'un nombre égal ou supérieur de policiers armés d'un fusil d'assaut digne des théâtres d'opération extérieurs. Quel est cet État qui encadre une manifestation pacifique avec des armes de guerre ? Si un flic porte une arme de guerre, c'est soit pour s'en servir et alors c'est disproportionné (calibre 5,56, 750 coups/minute en rafale), soit c'est pour intimider (or, un peuple intimidé n'est pas libre, son vote n'est pas libre, donc sa souveraineté ne peut pas s'exprimer, et les dirigeants deviennent illégitimes).
    Sun Oct 29 10:34:16 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?qbHFSw
  • How to remap or swap special keyboard keys in Linux?

    La touche « : » de mon clavier est cassée (déclipsée, le plastique souple s'est désolidarisé donc absence de contact, etc.).

    Je souhaite que la touche « maj droit », que je n'utilise pas et qui est proche, la remplace dans son rôle dans mes applications graphiques portées par Xorg (X.Org).

    Réponse : xmodmap -e "keycode 62 = colon slash".

    Pour consulter la correspondance : xmodmap -pk. C'est comme ça que j'ai lu « 60 0x003a (colon) 0x002f (slash) » et « 62 0xffe2 (Shift_R) 0x0000 (NoSymbol) 0xffe2 (Shift_R) ».

    Ça n'est pas permanent (ça ne résiste pas à un redémarrage), mais peu importe : j'utilise le suspend-to-ram.

    Fri Oct 27 17:58:51 2023 - permalink -
    - https://ictsolved.github.io/remap-key-in-linux/
  • État d’urgence : la France va déroger à la Convention européenne des droits de l’homme

    J'avais raté ça : l'article 15 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales permet à un État de prendre des mesures y dérogeant en cas de guerre ou de « danger public menaçant la vie de la nation ». Il est impossible de déroger au droit à la vie, à l'exclusion de la torture et de l'esclavage, et au principe de légalité (un texte pénal clair et précis doit prévoir en amont une peine).

    La France a dérogé à la ConvEDH du 24 novembre 2015 au 2 novembre 2017 (état d'urgence terrorisme Charlie + Bataclan). Elle ne l'a pas utilisé pour le Covid.

    (ÉDIT DU 28/10/2023 : en fait, non, j'avais pas raté l'info. :- FIN DE L'ÉDIT.)

    Thu Oct 26 20:54:38 2023 - permalink -
    - https://www.nextinpact.com/article/20137/97474-etat-d-urgence-france-va-deroger-a-convention-europeenne-droits-l-homme
  • Hack2G2 - Benjamin Bayart, Public, privé, politique : Internet au 21ème siècle (2017) - FDN

    Retranscription.

    • Politique : règles communes régissant l'espace public. (Mouais… Même si l'on ne surveille pas la sphère privée, on y impose des comportements. Ex. : je ne peux pas tuer, séquestrer, violer, etc.) ;

    • Définir l'espace public. L'orateur n'est pas sur le terrain juridique, quand bien même il a raison de rappeler qu'une université est un lieu privé qui reçoit du public dans le cadre de sa mission de service public (en réalité, il y a trouzemilles statuts…), mais il a tort d'affirmer que le Code de la route ne s'applique pas sur un parking, car, là encore, il y a plusieurs statuts. L'espace public serait l'endroit où il se produit des événements imprédictibles, dans lequel je suis confronté à des gens auxquels je ne m'attends pas dotés d'un profil sociologique différent du mien, d'un espace partagé malgré moi dans lequel je subis des interactions (on ne va pas dans la rue pour être dans la rue, il y a une finalité). D'où la nécessité d'une règle commune (dans un espace privé, les gens se mettent d'accord entre eux, avec des règles internes, des codes sociaux, etc.) : des comportements dérangent, il faut décider ce qu'on autorise ou non (expression, exhibitionnisme, fumer, etc.) ;

    • Dans le numérique, où est l'espace public ? Pas les sites web (tu viens d'un moteur de recherche, d'un annuaire, d'une recommandation, donc tu sais ce que tu vas y trouver), même Chatroulette (rassemble les habitués, est un espace où tu vas exprès, profils sociologiques identiques, etc.). Pas les réseaux sociaux (en moyenne, on suit des gens qui nous ressemblent, qui ont des intérêts semblables, etc.). Les forums / IRC / timeline globale de Mastodon / 4chan se rapprochent le plus de l'espace public sans en être ;

    • Si l'on peut pas définir l'espace public numérique, définissons l'espace privé. Les surveillances (publiques, privées, sociales) permanentes rendent difficiles d'être seul, donc de définir l'espace privé. L'auto-hébergement est ce qui y ressemble le plus (fief personnel), mais il reste de la surveillance et une possible trahison d'échanges privés par les parties-prenantes. La confiance dans l'intimité numérique est donc toute relative ;

    • L'orateur résume Habermas et la CEDH (voir ici et là) : il faut une certaine intimité, un certain espace privé (comme l'intérieur bourgeois) pour pouvoir développer une pensée critique et produire de la politique dans l'espace public. Mouais… Je ne partage pas l'idée selon laquelle, avant cet intérieur bourgeois, la seule discussion portait sur le fait de savoir si l'on était en conflit avec le voisin… Il fallait régir les relations entre les seigneuries et entre les différentes familles en leur sein ;

    • Si les espaces publics et privés numériques n'existent pas vraiment, comment fabriquer une pensée politique ? Cette dichotomie privé / public est-elle nécessaire pour produire de la pensée politique (l'intérieur bourgeois est-il lui-même la cause ou l'une des causes de la politique moderne ? Le fait qu'un gus le pense est insuffisant) ? Quels effets sociaux cette absence a-t-elle ? Est-ce la cause, ou l'une des causes, de la pensée de meute que l'on observe en ligne (ou est-ce le fascisme qui croît en même temps que les inégalités injustes) ?

    Mes remarques :

    • Je ne partage pas la mise sur piédestal de la rue / de l'espace public AFK. Il y a des quartiers de richous, des quartiers populaires, etc. et on croise peu des uns dans les quartiers des autres, y compris les clodos. Les manifs, les quémandeurs de dons, et les distributeurs de tracts se positionnent à tels endroits à forte affluence. Les clodos idem. Bref, la ville est bien rangée, je sais donc ce que je vais trouver où et éviter les interactions indésirées. De même, la femme que l'on a éduquée pour qu'elle pense qu'elle n'a pas d'avis va aussi être en marge de la rue. Seule une frange sociologiquement typée de la population m'aborde dans la rue… et/ou participe à l'expression publique. Enfin, des profils sociologiques identiques au mien peuvent développer des idées et comportements qui divergent des miens et ainsi me poser problème et/ou me faire réfléchir (ce ne sont pas des femmes noires handicapées et homosexuelles qui ont décidé du flicage de l'espace public, par ex.) ;

    • Je pense que l'espace public ne se limite pas à la rue. Les lieux privés ouverts au public (temporairement ou non) genre les lieux culturels, les objets culturels (livres, médias, etc.), voire les lieux privés à usage pro, participent au moins autant à faire émerger des problématiques, à se confronter à l'altérité et à façonner une réflexion politique que la rue. Un site web n'est-il pas du même acabit ? L'orateur nous dit que l'expression publique des réseaux sociaux ne forme pas un espace public car il y a peu d'imprévu (du point de vue individuel, à cause de la sélection de qui je lis). Pourtant, cette expression publique est régie par la même règle commune que les journaux papier (alors que des espaces privés, numériques ou non, tolèrent des expressions réprouvées) et constitue souvent une pensée de meute… signes de l'existence d'un espace public comme l'orateur le dit en réponse à une question ;

    • Je ne partage pas le constat selon lequel l'effet de meute était moins courant avant la massification d'Internet. La cour de récré, les partis politiques et donc les expressions publiques en sont des illustrations ;

    • Peut-être faut-il arrêter de considérer Internet comme un lieu (virtuel) ? Peut-être faut-il arrêter de chercher une vie politique en ligne ? Une citoyenneté en ligne ? Internet est un outil, l'expression publique des réseaux sociaux prolonge celle AFK, la règle commune (la loi), discutée AFK, s'applique en ligne, etc. Je ne suis pas sûr qu'une vie politique émerge d'Internet et seulement d'Internet, précisément car Internet n'est pas un lieu distinct (je le conçois comme un prolongement). Qu'il influe sur la structure de la société (horizontalité, comprendre versus argument d'autorité, etc.) à long terme, oui. Qu'il permette une plus large participation à la vie politique, oui. Qu'il faille avoir un espace privé (qui aille plus loin qu'un chez moi où stocker mes DCP, sans interactions avec autrui), et un espace public, je ne suis pas convaincu.
    Thu Oct 26 15:49:07 2023 - permalink -
    - https://tube.fdn.fr/w/55a98f7f-f1b1-4fbc-a7a5-b7840655c166
  • ⏳ [Etienne Klein] Peut-on voyager dans le temps ? - YouTube

    Causerie de 2008 sur le voyage dans le temps et donc sur le temps.

    • Quelle définition du voyage dans le temps ? Changer d'époque sans changer d'âge ? Discuter avec des gens du passé ou du futur ? Se téléporter à ces instants ? Faire advenir dans le présent des événements passés (tels des souvenirs ou le LHC) ? Changer le cours des événements (regret d'une décision ou action) ? D'autres sens : prédiction, recréer des conditions physiques du passé (LHC), perception du temps (impatience, etc.), etc. ;

    • Le futur existe-t-il déjà ? Attend-il qu'on l'atteigne ou est-ce le passage du temps qui va nous faire passer progressivement d'aujourd'hui à demain (le temps se crée en temps réel) ? S'il n'existe pas, y voyager revient à tomber dans le néant (et s'il existe, nos actions sont vaines) ;

    • Que signifie le présent quand on peut être (se déplacer) dans tous les présents qui ont existé et/ou qui existeront ? D'une manière générale, dès qu'on parle du temps, on a un problème de vocabulaire. Quand on raconte un voyage dans le temps, il y a toujours deux temps : celui du voyageur et un autre, puisqu'il y a un même gus à deux temporalités distinctes, que le présent qu'il a quitté continue d'avancer vers son futur alors que le voyageur avance vers le futur de l'époque dans laquelle il voyage, il y a donc deux états voire deux univers ;

    • Si l'on suppose la faisabilité d'une machine à remonter le temps dans le futur, pourquoi n'avons-nous pas déjà capté et ne captons-nous pas le signe de son existence ou de son action ? N'est-ce pas un signe de l'impossibilité du voyage dans le temps ? ;

    • Les processus mécaniques sont réversibles (les équations s'écrivent pareil, peu importe le sens du temps). La thermodynamique est irréversible. Les lois physiques sont invariables dans le temps, celles qui régissaient le Big Bang s'appliquent à nous (la conservation de l'énergie en atteste) ;

    • Dans le langage courant, on confond le temps avec le changement / mouvement / devenir, alors que la physique distingue le cours du temps de la flèche du temps. Le cours est irréversible, il ne s'écoulera pas deux fois, un même instant ne se répétera pas (ça me fait penser à un temps monotone, sans seconde intercalaire, comme TAI, alors que la gestion habituelle desdites secondes est de les "rejouer"). Je n'aurai pas un âge que j'ai déjà eu. Flèche du temps : états physiques qui ne se répéteront pas (je n'aurai pas exactement un aspect que j'ai déjà eu), phénomènes réversibles ou non. La terre qui tourne = elle se prend un an dans la vue (cours du temps), mais elle n'évolue pas, elle demeure dans le même état physique sauf à zoomer (flèche du temps) ;

    • Si l'on regarde le film d'une explosion d'une ampoule diffusé à l'envers, on observe un phénomène non physique (des bris de verre qui se rapprochent et s'agglomèrent pour former une ampoule). L'irréversibilité des phénomènes physiques est un problème (puisque les équations fondamentales sont réversibles, cf. ci-dessus). On résout ce problème par l'entropie, le 2e principe de la thermodynamique, etc. Deux explications possibles : soit les équations sont fausses, soit elles sont correctes et l'irréversibilité vient du grand nombre de particules élémentaires en jeu dans un phénomène ;

    • Le voyage dans le temps consiste à retrouver un instant du passé, donc à inverser le cours du temps ;

    • L'espace-temps est-il une substance distincte des événements (mécanique newtonienne, relativité restreinte, physique quantique) ou une description / interprétation humaine des relations de continuité / de succession des objets physiques et de leurs états (relativité générale) ? Pas tranché. Dans le premier cas, l'espace-temps est le cocon plat et rigide dans lequel viennent se loger les objets physiques et les événements, et ce cocon n'est pas affecté par ces derniers. Dans le deuxième cas, l'espace-temps est souple, dynamique et il est affecté par l'énergie, les objets physiques, et les déplacements. Pour unifier quantique et relativité générale, faut-il un espace-temps substantiel distinct (théorie des cordes) ou faut-il le faire émerger d'un infra-monde sans le pré-supposer (théorie de la gravitation quantique à boucle) ? ;

    • La relativité générale ne dit pas qu'il existe un temps universel mais élastique dont la vitesse d'écoulement dépendrait de l'observateur (notamment de sa vitesse). Si on l'explique ainsi, le paradoxe des jumeaux est alors imbitable : il me faut deux heures pour lire tel livre, que je sois chez moi ou dans ma fusée. La relativité générale dit qu'il y a autant de temps propres que d'observateurs. Ça ne veut pas dire que l'un a vécu plus ou moins longtemps ou que le temps s'écoule différemment. Dans une spatialisation, la durée d'un trajet dépend de la longueur du parcours effectué (Paris->Marseille direct ou Paris->Marseille via Strasbourg ?). Ceux qui ont pris le détour ont-ils vécu plus longtemps ? Non. Ils sont en retard. Pour l'espace-temps, il faut raisonner… en espace et en temps : plus on voyage dans l'espace-temps, plus la durée du voyage est faible, rester immobile nous condamne à la durée plein-pot. Même dans l'expérience de pensée des jumeaux, on ne voyage pas dans son temps propre, d'où on se compare à quelqu'un resté immobile ;

    • Considérer que le temps est un fleuve est une impasse : la description de l'écoulement du fleuve suppose un référentiel (son lit, les rives, etc.). Quel serait le référentiel du temps ? En revanche, un bateau en aval ne paraîtra pas en amont a posteriori. L'ordre des événements n'est pas déterminé par le sujet. La causalité (relation de cause à effet) n'est pas seulement logique, issue du cerveau humain et de l'ordre dans lequel il fait les choses (comme le pensait Hume), elle existe indépendamment (comme le pensait Kant), et elle est aussi une relation temporelle (elle s'étale dans le temps) ;

    • Le cours linéaire du temps (modèle retenu) garantit le principe de causalité. (D'où la science-fiction s'en sépare au profit des boucles temporelles, d'un temps cyclique dans lequel une conséquence peut précéder une cause) ;

    • La garantie ne vaut que si la vitesse de l'observateur est inférieure à celle de la lumière et s'il y a effectivement une relation de cause à effet entre deux phénoèmes. Deux phénomènes dont la cause est un troisième (un interrupteur allume deux ampoules) peuvent avoir un ordre différent en fonction de la vitesse de l'observateur. Si la deuxième ampoule est actionnée par la première (il y a donc causalité), alors tous les observateurs verront le même ordre, peu importe leur vitesse ;

    • Les physiciens dépouillent le temps des phénomènes (cf. cours du temps versus flèche du temps) pour dire ensuite que le temps est contraint par la causalité, c'est-à-dire par des phénomènes. Dans quelle proportion cette confusion, cette injection de phénomène dans le cours du temps brise-t-elle, ou non, la relation entre le temps et la causalité ? ;

    • Le rayonnement cosmique = particules élémentaires qui vont très vite (proche de la lumière). Pour les décrire, il faut donc concilier physique quantité (infiniment petit) et relativité générale (très rapide), ce qu'on ne sait pas faire (cf. unification ci-dessus). Dirac décrit l'apparition / désintégration d'une particule en concluant qu'elle peut disparaître avant d'apparaître si l'observateur va vite. Il ajoute la causalité à ses équations. Ça le conduit à concevoir des énergies négatives qui, mathématiquement, donnent l'impression de remonter le cours du temps. Si énergie négative, masse négative. Un coup de poing donné à une telle particule l'attire vers le poing au lieu de l'en éloigner. Il comprend qu'une particule d'énergie négative qui, mathématiquement, donne l'impression de remonter le temps est en fait une antiparticule d'énergie positive qui suit le cours du temps. À cette échelle, si l'on veut concilier quantique et relativité tout en admettant comme vraie la causalité, alors il existe des antiparticules. Dirac décrit le positron… que l'observation parvient à identifier… confirmant ainsi que la causalité n'est pas simplement logique (une vue de l'esprit), et donc qu'on peut rien modifier dans le passé (y compris causer à des gens, donc), donc le voyage dans le temps est impossible (être simple spectateur permettrait déjà de glaner des infos, ceci dit). Si l'on avait pas observé d'antiparticule, on aurait pu penser que la causalité est purement logique, donc que le temps s'écoule dans n'importe quel sens et que les événements peuvent s'inverser selon la vitesse des observateurs ;

    • En l'état des connaissances en physique des particules, un voyage dans le temps consistant à agir sur le passé est impossible.

    Questions du public :

    • Expérience de non-localité / séparabilité quantique : l'observation d'une particule détermine son état (il est inconnu avant, cf. chat de Schrödinger)… et celui des particules qui ont interagi avec elle dans le passé. Y a-t-il eu interaction à distance entre la particule observée et l'autre ? Si oui, comment est-ce possible puisque la transmission instantanée d'un signal dépasse la vitesse de la lumière et est donc impossible ? Le tout (particule observée et l'autre) forme un système non-séparable dans l'espace, et la mesure mesure le tout (le global, l'ensemble du système) ;

    • Origine du temps (le premier instant) / de l'univers : décrire l'origine (des atomes, par ex.) revient à décrire la finalisation d'un cycle antérieur, d'un truc existant qu'on n'a pas encore identifié ou expliqué. Or, l'origine se définit comme l'apparition de quelque chose à partir de rien. Comment invoquer le déjà-là qui ne serait rien ? Il faudrait trouver la cause première, celle qui serait aussi cause d'elle-même (Dieu ?). D'où l'orateur pense qu'on ne saura jamais l'origine ;

    • On ne mesure pas le temps, mais une durée, à partir d'un mouvement, c'est-à-dire en passant par l'espace (spatialisation).
    Wed Oct 25 21:00:29 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=DyVEU71Azno
  • ☀️À l'intérieur d'ITER - Visite du chantier du plus gros tokamak du monde - YouTube

    Visite, par M. Bidouille, du chantier industriel du réacteur international et expérimental de fusion nucléaire situé à côté du CEA de Cadarache, en PACA + explication du fonctionnement.

    Fusion d'atomes légers, deutérium (à partir de l'hydrogène, donc de l'eau) et tritium (à partir du lithium, terre rare en concurrence avec les batteries).

    Objectifs : faire durer la fusion durant 400-600 secs (actuellement on est à 1 sec) + produire plus que ce que consomme le chauffage du plasma et les auxiliaires genre cryo, champs magnétiques, etc. (jamais atteint pour l'instant. ITER consommerait 300 MW dont 50 MW pour chauffer le plasma, et générerait environ 500 MW) + passage à l'ère industrielle (développer une filière, des machines-outils, des compétences, des méthodes, etc.)

    Via Johndescs.

    Tue Oct 24 11:21:57 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=36WpRwY2DYw
  • ⚡ Un lieu parmi les plus importants de France ! Le centre de contrôle du réseau électrique - MB - YouTube

    Visite (entre guillemets), par M. Bidouille, du centre national d'exploitation du système de RTE (CNES).

    • Équilibrage prod / conso. Supervision des lignes HT, pas le réseau de distribution. 7 centres régionaux pour affiner.

    • Réserve primaire : somme européenne des marges des unités de production (elles tournent jamais à fond). +/- 3 GW (correspond à deux des plus grosses centrales en Europe) ;

    • Le pays fautif a 15 minutes pour résoudre un problème (sinon ?). Réserve secondaire (aFRR) par pays, pour corriger le tir. Réserve tertiaire, la seule à être déclenchée manuellement : prendre le relai pour rendre dispo la réserve secondaire ;

    • Autres méthodes : mécanismes de capacité (dont l'obligation pour un fournisseur de détenir la capacité pour fournir ses clients), l'interruptibilité (isoler 22 des plus gros industriels consentants pour libérer 1,5 / 1,7 GW), les écogestes (trololo), et le délestage par zones géographiques "tournantes" (conso répartie en catégories, en dessous de 49 Hz, les automates coupent la catégorie 1, catégorie 2 à partir de 48,5 Hz, jusqu'à la catégorie 5 qui n'est jamais coupée, genre hosto).



    Blackout : Comment s'éffondre un réseau électrique et comment le reconstruire ? :

    • Une défaillance localisée peut entraîner des défaillances en cascade, et donc l'effondrement du réseau.

      • Exemple italien 2003 : une ligne HT transfrontalière touche un arbre alors que l'Italie importait "beaucoup", un automate coupe la ligne, surcharge d'une autre ligne transfrontalière (re-routage) qui se met aussi en sécurité, les autres interconnexions se coupent en cascade (aussi car les automates des pays voisins détectent une désynchronisation de l'Italie), l'interruptibilité et la hausse de la production italienne ne suffisent pas, notamment car des centrales s'isolent du réseau par sécurité. 22 h pour rétablir 100 % de la charge. 7 h pour 50 % de la charge ;
    • Causes : surcharge (d'une ligne HT, par ex.) par défaillance d'un autre chemin qui entraîne sa mise en sécurité ou son contact avec un arbre (ou autre) ; un manque de puissance dans une zone géographique fait chuter la tension qui constitue un goulot d'étranglement ; écroulement de la fréquence (en cas de surconsommation, les générateurs ralentissent car ils peinent à fournir, donc la fréquence diminue) genre désynchronisation de la fréquence de zones d'une même grille (y'en a partout dans le monde) ;

    • Supervision, remèdes automatiques, secours (lignes HT / postes électriques excédentaires, marges de sécurité sur la charge des centrales et des câbles, etc.), d'où un défense en profondeur (graduation entre un fonctionnement nominal et une panne totale) ;

    • îlotage : unité de production qui s'isole du réseau ;

    • L'amorçage d'une centrale nucléaire nécessite de l'électricité pour ses systèmes auxiliaires. Elle peut venir des réacteurs voisins de la même centrale, du réseau électrique ou d'une ligne de secours dédiée provenant d'un barrage hydroélectrique. Si y'a pas une alim' externe (réseau élec ou ligne dédiée), le réacteur s'arrête. Les groupes électrogènes servent à l'arrêt, pas à l'amorçage ;

    • Appel de courant au démarrage des appareils. D'où le réseau serait redémarré par zones. Soit "depuis" (en tenant compte de) celles encore alimentées (par des pays voisins, par exemple). Soit d'abord le tronc puis les ramifications : les grosses centrales (que l'on démarre avec des barrages, par ex.) se raccordent à l'ossature nationale compartimentée, les consommateurs prioritaires aussi, on connecte les zones de l'ossature nationale puis l'ensemble des consommateurs et producteurs ;

    • Retour à la normale difficile à estimer. En fonction de l'origine de l'incident, la zone impactée peut revenir des jours après les autres zones.

    Via Johndescs.

    Tue Oct 24 11:20:21 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=mhZU6RWlyo0
  • Le fabuleux monde de l'entreprise | ARTE - YouTube

    Ce docu a beaucoup tourné (dans le Canard, dans la rivière de shaarlis, etc.). Je le trouve inintéressant.

    L'introduction compare quelques consignes d'un taff à celles d'un manuel de sabotage pondu par l'ancêtre de la CIA sous un ton trompeur ("mais comment nos journées de taff peuvent-elles être tirées d'un manuel de sabotage ?!"). Évidemment, c'est une sélection biaisée de citations (le manuel traite essentiellement du sabotage concret de machines, de transmissions, d'organisations, etc.). Je ne retrouve pas en l'état les points cités (propos tronqués, divergence sur la traduction). Je ne suis pas opposé à tous les points cités ou ceux de la section 11, genre décisions collectives, ne pas expédier une décision (ça permet aussi d'éviter de faire nawak), etc. Enfin : quel rapport avec la perte de sens au travail ?

    C'est aussi peu pertinent que d'exposer que le management moderne serait inspiré du nazisme (je le mentionne ici afin de faire un tir groupé, car ça tournait longuement y'a 1-2 ans, quand bien même ce n'est pas tout à fait ce qu'a écrit l'auteur) ou que la planification étatique relève exclusivement du communisme. C'est destiné à faire peur et/ou à convaincre par une comparaison truquée. Des techniques / tactiques / stratégies peuvent être mises en œuvre par des groupes aux idéologies / motivations différentes afin d'atteindre des fins / buts différents. Les nazis avaient besoin de coordonner des personnes et d'organiser des activités productives, donc, oui, ils ont eu recours à des méthodes pour ce faire, comme d'autres groupes avant et après eux.

    Le docu, de type compilation de témoignages personnels de salariés remis d'un burn-out, est un pot pourri / passe du coq à l'âne : stress comme composant du burn-out, comédie / hypocrisie / simuler l'épanouissement, patron inutile, retour au burn-out, vacuité des tâches, pression scolaire puis sociale, l'éducation tue la curiosité, répartition des gains entre travail et capital, rythme de taff, etc. Conséquence : chaque thème est traité superficiellement (par ex. : pourquoi a-t-on créé en masse des emplois inutiles, dont d'encadrement et compagnie ? Pour fournir des emplois suite à la mécanisation plutôt que de répartir les gains de productivité induits ? Pour entretenir une prospérité personnelle garante de la paix sociale ? Qu'est-ce que ça rapporte au méchant système ?). Prononcer des allusions, c'est bien, approfondir, c'est mieux.

    Rigolo aussi qu'il compile des témoignages "c'est de ma faute, je voulais la réussite et/ou avoir une belle maison et/ou …" qui ne sont pas tellement raccord avec la dénonciation d'un méchant système (qui n'est d'ailleurs pas vraiment nommé ni explicitement dénoncé).

    Stats au doigt mouillé et/ou pas vraiment sourcées tout le long.

    Mon Oct 23 20:13:04 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=mm_UidMxDcM
  • Présentation de Gemini - Stéphane Bortzmeyer - FDN

    • Récupérer de l'info. Similaire au web, mais rapide, simple (pour les programmeurs, ce qui évite la concentration des moteurs de rendu du web, pour les auteurs de contenus, et pour les lecteurs) et respectueux de la vie privée (pas de cookies, pas d'entêtes genre User-Agent, pas de ressources tierces, etc.) ;

    • Protocole pour récupérer une ressource désignée par une URL avec un schéma spécifique (certains serveurs Gemini permettent du CGI donc du contenu dynamique) + un format minimaliste (même pas de gras / italique) inspiré de Markdown nommé gemtext + TLS obligatoire. Spécifications écrites par un gus ;

    • La présentation des pages est à la charge du client (pas de CSS, par ex.), donc le rendu diffère en fonction ;

    • Pas de javascript, de pop-up, pas d'image dans une page (un lien reste possible), pas de lien "caché" dans le texte, ils sont sur une ligne dédiée (pour faciliter la programmation de clients), donc on oublie les interactions à la web 2 ;

    • Un ensemble cohérent de ressources, qu'on nomme site sur le web, se nomme capsule sur Gemini (champ lexical de la conquête spatiale ;) ).

    L'orateur n'en parle pas, mais je me suis demandé les différences par rapport à Gopher. En gros, Gemini est un compromis entre Gopher et le web. Attention : compromis dans les deux sens, Gemini revient aussi en arrière (entre guillemets) sur des aspects jugés contestables de Gopher (notamment les liens, ou les tabulations, ou l'indication du type du fichier pointé) + chiffrement obligatoire (bidouillage "récent" dans Gopher) + prétend éviter l'ajout de fonctionnalités / extensions par la philosophie derrière la spécification (je pense que c'est totalement pipeau). Source.

    Sun Oct 22 19:00:02 2023 - permalink -
    - https://tube.fdn.fr/w/e044a578-b1bc-4555-9f09-4d3dd3da4eb3
  • Droit de suite — Wikipédia

    « le droit, pour l'auteur d'une œuvre d'art graphique ou plastique originale, à percevoir un pourcentage sur le prix obtenu pour toute revente de cette œuvre.
    En France, le droit de suite est l'objet de l'article L122-8 du Code de la propriété intellectuelle2. Il va de 4 à 0,25% du prix, tout en étant plafonné à 12 500 €.

    Sun Oct 22 17:35:10 2023 - permalink -
    - https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_suite
  • Tutoriel protocole QUIC par Stéphane Bortzmeyer (JCSA21) - YouTube

    • QUIC = nouveau protocole de transport. Remplacer TCP (mêmes fonctionnalités) + apporter la confidentialité et l'intégrité à la couche transport (QUIC est forcément chiffré) + vrai parallélisme (ruisseaux indépendants au sein d'une même session pour ne pas bloquer la récupération de toutes les ressources en cas de perte de paquet, ce qui est le cas en HTTP/2, tout en assurant l'équité sur le réseau ‒ la répartition du débit se fait habituellement par connexion niveau 4 ‒) + indépendance de l'adresse IP (jeu de plusieurs Connection ID pour démultiplexer) + 0-RTT (comme TLS 1.3, avec les mêmes limites cryptos, j'imagine) ;

    • QUIC repose sur UDP à cause de l'ossification de l'Internet. (Donc la promesse de sessions indépendantes de l'adresse IP est illusoire, au moins dans un premier temps.) Mais QUIC honore bien le cahier des charges de TCP. Les algos de contrôle de flux, utilisés pour encadrer les ruisseaux (streams) au sein d'une session QUIC, sont ceux de TCP (adaptés aux particularités de QUIC), car le sujet est très complexe. (Pour rappel, chaque pair d'une communication peut choisir un algo différent) ;

    • QUIC utilise TLS pour la négociation, puis ses méthodes internes pour le chiffrement symétrique (comme OpenVPN). Les bibliothèques de fonctions cryptographiques (OpenSSL, par ex.) ont dû être adaptées (elles ne proposaient pas de leur déléguer uniquement la négociation) ;

    • QUIC est implémenté dans l'espace utilisateur. TCP l'est dans le noyau. C'est volontaire afin de ne pas dépendre d'un éditeur de systèmes pour corriger un problème de performance dû à la pile TCP du noyau (Google soupçonne Microsoft, par ex.). Cela me conforte : le NAPT s'appuie sur les ports UDP, pas sur les Connection IDs. Cela signifie aussi qu'il n'y a pas d'API standard (l'équivalent de socket()) ;

    • Usages :

      • HTTP/3 : même sémantique que les anciennes versions de HTTP + encodage binaire de HTTP/2, sur QUIC. Un ruisseau par requête + réponse ;

      • DNS over QUIC (DOQ) : sémantique + encodage DNS directement sur QUIC (là encore : un ruisseau par requête + réponse). À différencier de DOH over QUIC (QUIC + HTTP/3 + DNS) ;

      • VPN sur QUIC (projet MASQUE) ;

      • Y'a des projets de RFC pour IRC over QUIC, SSH over QUIC, etc.
    • QUIC n'est plus un acronyme ;

    • Pourquoi sécuriser la couche de transport ? Un tiers peut clôturer une session TCP par l'envoi d'un drapeau RST (les FAI l'ont fait pour contrer BitTorrent). Des infos peuvent en dire long (le RTT, qui se déduit des numéros de séquence, donne un indice sur la géolocalisation du terminal / serveur. Chiffrer au maximum est l'une des méthodes pour contrer l'ossification d'Internet (cependant, je ne comprends pas comment QUIC contre actuellement les pare-feux et le NAPT comme l'indique l'orateur) ;

    • Le premier paquet d'une réponse QUIC a la même taille que le premier paquet de requête car le client pratique le bourrage afin de rendre vaine une attaque par réflexion+amplification. J'en doutais, mais la section 14.1 du RFC définit une taille minimale de 1200 octets (le client peut aller au-dela), et prévoit qu'un serveur ignore un paquet plus petit voire clôture la connexion ;

    • Le spin bit, qui révèle le RTT pour permettre les observations tierces légitimes, a fait couler beaucoup d'encre (à quoi ça sert de chiffrer l'entête pour ensuite restituer une partie des informations ?!). Il est optionnel ;

    • 2012 : projet de Google ; 2016 : début de la normalisation à l'IETF ; 2021 : publication des RFC ;

    • La généralisation du chiffrement (QUIC ou non) pousse à l'abandon des diagnostics côté réseau au profit de ceux côté terminaux. Ceux-ci nécessitent la coopération de l'application, donc du logiciel libre et des options de debug : SSLKEYLOGFILE, qlog (format d'un journal de session QUIC en cours de normalisation), etc.

    Voir aussi : Le protocole QUIC désormais normalisé.

    Sun Oct 22 16:28:43 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=5pE0XvBQar4
  • Sébastien Bohler, Rééduquer son cerveau pour sauver la planète | ESSEC iMagination Week GE 2023 - YouTube

    Une personne a évoqué devant moi une causerie similaire du même auteur, Notre cerveau, ennemi de la planète ? de 2021, mais elle n'est plus disponible à l'URL communiquée. Cette causerie m'a été présentée sous l'angle science contre climat, "encore une raison de rien faire", "encore un mirage avant de crever", etc. Ce n'est pas ce que je comprends de la causerie plus récente pointée par ce shaarli et dont je vais parler. Quand bien même, il y a toujours deux façons de voir les choses : soit justifier le défaitisme par une connaissance, soit tenir compte de la connaissance pour adapter la stratégie. Je m'attendais à la thèse habituelle "l'humain est incapable de planifier" (ha bon ? Jamais les individus, les associations, les sociétés commerciales, les gouvernements ne planifient ?!), j'ai été servi. Mais il ne faut pas s'arrêter à ça.

    Il y a au moins deux zones dans le cerveau : le cortex, qui planifie, qui voit au long terme, d'où vient l'intelligence qui nous a permis, entre autres, de modifier notre environnement ; et le striatum, qui est chargé de la motivation, du désir de faire des choses, dans l'immédiat, surtout dans un instinct de survie, via l'injection de dopamine dans le cerveau. (Des humains au striatum endommagé, par un AVC par ex., n'ont même plus envie de rien, y compris de manger.) Il aurait cinq fonctions : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir (car + de nourriture et de partenaires sexuels + facilement), limiter les efforts, et trouver de l'information. Il ne connaîtrait pas de limite (tel un chien qui ne sait s'arrêter de manger ? Pourtant l'homme y parvient…). Le problème est entendu : un striatum prévu pour gérer la rareté plongé dans le monde de l'abondance créé par le cortex, ça se passe mal.

    Mais, pourtant, le cortex sait juguler le striatum, il y a même un circuit neuronal prévu pour. L'orateur nous rappelle que l'humain a su construire sur le temps long, y compris pour satisfaire notre striatum : élevage, agriculture, architecture, cathédrales, mécanisation, etc. Pour ma part, je constate que tout le monde n'est pas obèse, ne mate pas du porno en permanence, n'est pas sur les réseaux sociaux, etc. L'orateur décrit même très brièvement ce qui semble être des arbitrages internes au striatum, comme la limitation de l'effort qui nous empêcherait de nous lever du canapé pour aller chercher de la bouffe (qui est pourtant un autre besoin du striatum).

    Enfin, le cortex cingulaire antérieur cherche le sens dans nos actions.

    Que faire ? Éduquer (l'habituel grand remède à tout…). Prendre conscience de cette contradiction interne de notre cerveau. Développer notre patience, résister progressivement aux plaisirs immédiats. Définir des normes sociales (qui seules expliquent que les femmes sont plus altruistes que les hommes, recherchent moins le pouvoir et le sexe, etc. ‒ ha ? donc le striatum se reprogramme sur un temps court et n'est donc pas le problème ?! ‒). Développer un imaginaire / une vision commune.

    L'humanité a su définir des cadres du vivre ensemble via des institutions comme les rituels / religions (les 10 commandements : prédire le comportement de nos semblables ; les prières : créer du lien social, de prédire qui pense comme nous et n'est donc pas un danger + créer un espace-temps d'apaisement durant lequel pas grand monde osera attaquer), le savoir (la science prédit mieux qu'un oracle), etc. L'orateur suggère que leur perte d'influence est une des causes du problème, et j'y vois une explication possible du retour du religieux que l'on semble observer sur la dernière décennie.

    Au final, je retiens qu'il y a tout ce qu'il faut dans notre cerveau, qu'il n'y a point de « bug humain » (titre d'un des livres de l'auteur), que le problème (y compris l'éventuel dérèglement de l'équilibre entre différentes zones de notre cerveau) est d'origine sociale, qu'il est lié à une organisation sociale qui n'est pas nommée par l'orateur : le capitalisme néolibéral. Le marketing, l'obsolescence, etc., nommés par l'orateur, n'existait pas antérieurement. Bref, une causerie pour pas grand-chose.

    Notes critiques prises à la volée :

    • L'excès de nourriture vient d'un striatum assoiffé… Et pas du sucre (& co) ajouté pour maintenir / accélérer la consommation ? ;

    • L'orateur compare l'humain d'il y a des milliers d'années (paye l'état de nos connaissances de cette période), sur des milliers d'années (ce qui expliquerait notre striatum toujours pas reprogrammé mais que des normes sociales ont contraint quand même… va comprendre), à l'humain des 70 dernières années (pertinence de comparer deux fenêtre de temps de taille différente ?). Ça devient frappant quand l'orateur évoque les réseaux sociaux (satisfaction du pouvoir / de l'influence), les sites web de rencontres et le porn (satisfaction de la reproduction) ;

    • De fait, l'analyse est entachée du biais du survivant : l'orateur explique le présent, notamment ce qu'il présente comme les besoins actuels assouvis par le striatum, avec les pratiques sélectionnées auparavant dans le passé de l'humanité. Exemple ? Le porno est un problème ? Dans des temps reculés, notre stratium avait besoin de reproduire l'espèce, ça doit venir de là. L'obésité est un problème ? Nos lointains ancêtres devaient chasser, ça doit venir de là. Quid des besoins passés qui ont disparu / ont été jugulés ? ;

    • Le coût écologique du numérique est bidon (le moment où il dit que porn = vidéo = plus lourd…), comme bien souvent. Mais il permet d'expliquer que le porn maté par des striatums assoiffés, c'est très mal. Étrangement, l'agro-industrie, tout aussi nocive, et qui satisfait tout autant des striatums assoiffés, ne fait pas l'objet d'une telle analyse…
    Sat Oct 21 18:55:18 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=iJ8Xn-7P4ZU
  • Blog Stéphane Bortzmeyer: Mon exposé sur la neutralité du code à Touraine Tech

    Énième piqûre de rappel.

    Choix qui ont des conséquences politiques abordés : chiffrement, Unicode, tri sur un réseau social / moteur de recherche, tester le site web qu'on développe avec un seul navigateur, complexité d'une norme rendant impossible une nouvelle implémentation depuis zéro, architecture centralisée versus décentralisée, magasin d'application, vérification auto des formulaires web, traqueurs dans les applis mobiles.

    Une norme est compliquée ou est-ce les humains qui sont compliqués ? Unicode ne fait que représenter la diversité et la complexité des langues pré-existantes.

    L'inaction, rester dans l'état actuel, le conservatisme, est un choix qui aura des conséquences politiques, autant que l'action.

    Dépolitisation (« L'ordinateur ne veut pas ») plutôt que d'assumer un choix.

    Un choix qui semble technico-pragmatique (je n'ai pas le temps de coder cette fonctionnalité, j'utilise une bibliothèque de fonctions qui flique) a des conséquences plus étendues.

    Je suis moins d'accord sur le non-sens que serait la réclamation d'un moteur de recherche neutre. En effet, il y a forcément des critères de tri (pertinence, présence de mots, chronologique, etc.), donc la demande de neutralité est vaine, mais la demande cachée sous le mot « neutre » peut aussi être celle de l'absence d'un surclassement des services de la société éditrice du moteur de recherche ou de partenaires rémunérateurs, ce qui a du sens.

    Thu Oct 19 11:43:54 2023 - permalink -
    - https://www.bortzmeyer.org/touraine-tech-2023.html
  • Oblivious HTTPS / OHTTP

    En lisant ce qu'est Encrypted Client Hello chez Cloudflare, je suis tombé sur Oblivious HTTPS / OHTTP / Oblivious DNS-over-HTTPS. Fastly en parle également (via SebSauvage).

    En gros, c'est du HTTPS en "double aveugle", une version simplifiée du routage en oignon de TOR : un relai (Fastly ici) connaît le demandeur mais pas le contenu (requête et réponse), et la destination connaît le contenu mais pas l'adresse IP du demandeur. Bref, c'est un proxy transparent.

    Je suis très sceptique :

    • Si le relai est un des CDNs les plus utilisés du monde (comme Fastly), alors la destination peut être un de ses clients, donc l'entité qui opère le relai accède bien, in fine, à la totalité des informations (contenu et IP du demandeur). Même sans ça, le relai connaît le site web de destination, au moins son adresse IP ou son nom d'hôte (TLS SNI) afin d'être en capacité de lui transférer les demandes, ce qui rend OHTTP pertinent uniquement dans un contexte d'hébergement mutualisé (sens propre ou CDN).

    • Pour que le relai ne voit pas le contenu, il ne faut pas qu'il déchiffre la communication. Cela signifie qu'il va retirer une seule donnée identifiante concernant le demandeur : son adresse IP. Or, sur le web, des tonnes d'entêtes permettent de "reconnaître" et de profiler un internaute : le système de son terminal, le modèle et la version de son navigateur web (« User-Agent »), les langues demandées (« Accept-Language »), etc. Le site web consulté recevra ces informations.

    Ça rajoute un intermédiaire, ça complexifie un diagnostic, ça n'apporte pas grand chose, et ça n'a d'intérêt que dans un monde d'acteurs hégémoniques.

    Mon Oct 16 16:04:30 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?AanAYw
  • Good-bye ESNI, hello ECH!

    Encrypted SNI (ESNI) n'est toujours pas normalisé à l'IETF que Cloudflare propose déjà la suite : Encrypted Client Hello (ECH).

    Apports :

    • ESNI impose une récupération de la clé publique par un autre canal (le DNS). Or, il gère insuffisamment l'expiration desdites clés (pense renouvellement fréquent et TTL DNS). TLS ne prévoit pas de négociation, donc que faire si la clé connue d'un client TLS n'est pas bonne ?

    • Chiffrer l'intégralité de la poignée de main TLS, dont les paramètres de la négociation (algos, etc.). En effet, TLS 1.3 ne garantit pas la confidentialité et l'intégrité de la totalité de la poignée de main (voir ici les apports de TLS 1.3).

    • Le dernier argument, plusieurs serveurs chez plusieurs opérateurs / CDN, donc avec des clés différentes, peuvent répondre pour un même nom DNS, n'est plus d'actualité depuis le type DNS « HTTPS ».

    La solution proposée par CF ressemble à EAP TTLS que l'on retrouve dans 802.1X : un tunnel extérieur "générique" (sans infos confidentielles) sert à établir un tunnel interne dans lequel circulera le nom d'hôte demandé (SNI) et les échanges entre client et serveur (requête web, réponse, etc.). Si le client tente d'établir le tunnel interne en connaissant une mauvaise clé, le serveur peut lui proposer la bonne dans le tunnel extérieur (après échec de la négociation du tunnel intérieur), et le client peut tenter d'établir un nouveau tunnel intérieur avec. Concrètement, le tunnel interne est une extension TLS.

    Je pense que ça a un intérêt uniquement sur de l'hébergement mutualisé (au sens propre ou CDN), sinon le SNI du tunnel externe, qui doit être valide pour être vérifié (et garantir l'authenticité de l'éventuelle clé reçue en repli), révèle lui-même le nom du site web que l'on veut consulter.

    Mon Oct 16 14:44:03 2023 - permalink -
    - https://blog.cloudflare.com/encrypted-client-hello/
  • Artificial Intelligence Act / AI Act / règlement européen visant à réguler l'IA

    Règlement européen en cours visant à réguler l'IA.

    • Tout contenu généré par une IA devra être signalé comme tel.

    • Autorisation par niveaux :
      • IA "interdites" : note sociale (fiabilité déduite du comportement), identification biométrique en temps réel ou à distance (photos sur le web), manipulations subliminales, exploitation des vulnérabilités (âge, handicap mental, sociales et économiques, etc.), police prédictive, détection des émotions. J'ai l'impression que ça vient avec des exemptions genre identification biométrique sans étude d'impact OK si menace exceptionnelle, les manipulations qui n'entraînent pas un risque sur la santé physique ou psychique sont OK, la détection d'émotions hors maintien de l'ordre, taff / école, et contrôle aux frontières est OK, certaines formes de police prédictives sont OK, etc., ce qui vide le texte de sa substance.

      • Autorisation conditionnelle / homologation par les autorités nationales / IA à hauts risques : celles portant sur la santé, la sécurité et les droits fondamentaux. Si l'autorité nationale est aussi vaillante que la CNIL ou l'ARCEP, ce texte apporte aucune garantie.

      • Obligation de transparence / IA à moyens risques : robot conversationnel, trucage vidéo réaliste, etc.

      • Autorisée : objets connectés personnels. Je pense que ça vise les IA faibles (= quasi pas de l'IA) avec peu d'interactions avec l'extérieur.
    • Quid du droit d'auteur ? Obligation de déclarer les œuvres utilisées pour entraîner l'IA rajoutée lors du dernier jet. Je pense que ça ne va pas s'arrêter là.

    • Nouveau coordinateur européen des autorités nationales : bureau européen de l'IA.

    • Doc' technique pour les devs, bacs à sable créés par les autorités nationales, enregistrement des modèles dans une BDD européenne, etc.

    Bref, rien de transcendant, règlement plutôt flou et timide.

    Sources :

    • AI Act : le texte interdit désormais la reconnaissance faciale, la notation sociale et la police prédictive.

    • Artificial Intelligence Act : voici ce que prépare l'Union européenne pour encadrer l'IA.

    ÉDIT DU 21/12/2023 :
    Accord entre les co-législateurs de l'UE début décembre 2023. Changements :

    • L'IA n'est plus interdite pour le répressif (autorisation judiciaire préalable sauf urgence, liste d'infractions… qui sera élargi plus tard comme à chaque fois), y compris pour l'identification biométrique en temps réel (limite dans le temps et l'espace, pour terro, recherche de victimes, auteur d'une grave infraction parmi une liste) ou non (pour un condamné / soupçonné d'un crime grave), ni pour le contrôle aux frontières ;

    • IA à haut risque : analyse d'impact obligatoire. Les IA qui influencent des électeurs sont OK (alors que toute exploitation d'une vulnérabilité, y compris sociale / économique est interdite… je cherche la logique). Possibilité de déposer plainte et d'obtenir des explications (si concerné par le traitement) ;

    • IA générale : documentation à jour, respecter le droit d'auteur, publier un résumé détaillé du corpus d'entraînement. Si risque systémique : évaluation du modèle, atténuer les risques, rendre compte, tests, etc. ;

    • Répartition des responsabilités des fournisseurs / utilisateurs ;

    • Auto-certification ;

    • Sanctions en pourcentage du chiffre d'affaires ;

    • Ce règlement ne s'applique pas dans les domaines de compétences réservés aux États membres : sécu nationale, défense, etc. ;

    Le texte doit être approuvé dans les mêmes termes par le Parlement UE et le Conseil, après les derniers affinages techniques.

    Sources :

    • AI Act : les grandes lignes de l’accord institutionnel ;

    • Parlement UE ; Conseil ; Commission.

    Pendant ce temps, chez les ricains : décret présidentiel (circulaire qui contraint uniquement l'administration). Déclaration et coopération avec les autorités si IA dangereuse (économie, sécurité nationale, santé publique, etc.), tests, commande d'études (sécurité, perte d'emplois), et invitation à ajouter un filigrane aux œuvres.

    FIN DE L'ÉDIT DU 21/12/2023.

    ÉDIT DU 24/03/2024 : le Conseil de l'UE a adopté l'AI Act le 2 février 2024. D'après le Canard enchaîné du 21/02/2024, la France a plaidé pour un allégement des obligations de transparence, et a obtenu, à cet effet, une mention du secret des affaires dans le texte. FIN DE L'ÉDIT DU 24/03/2024.

    Sun Oct 15 18:11:44 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?Sgs5gg
  • Data Act / règlement européen sur les données

    Règlement européen en cours d'adoption. Ne sera pas appliqué avant 2025 au mieux.

    Suite du Data Governance Act (DGA) de 2022 (règlement 2022/868) qui vise à favoriser le partage et la réutilisation des données (faciliter la réutilisation des données protégées du secteur public ‒ secret des affaires, propriété intellectuelle, etc. ‒, certification des services d'intermédiation de données, et des entités qui partagent leurs données ‒ sorte de hall of fame ‒ , centre européen de l'innovation dans les données, transfert des données à des organisations œuvrant pour l'intérêt général ‒ santé, climat, recherche, etc., au choix des États membres ‒), cf. Qu'est-ce que le Data Governance Act, le nouveau règlement européen ?

    • Créer un marché européen unique de la donnée numérique (et donc le cadre législatif prétendument sécurisant qui va avec) protégé (par magie) contre l'ingérence étrangère.

    • Uniquement les données non personnelles émanant des objets connectés dit pros / industriels. Quel est l'intérêt puisque des données qu'un équipementier pense être non identifiantes de prime abord peuvent l'être (voir) et tomber sous le coup du RGPD (qui primera en cas de conflit, dit le Data Act) ?

    • Faciliter le partage. Avec les propriétaires des objets, déjà. Permettre le choix d'un prestataire (d'intermédiation en données), "ouvrir" les clouds des équipementiers ? Pas tout à fait, car ils pourront invoquer le secret des affaires en cas de préjudice grave (qu'ils devront prouver, ceci dit). Dans quelle mesure cette prétendue ouverture va-t-elle déteindre sur l'IoT grand public ? (J'ignore si les marchés pros et grand-public sont tenus par les mêmes acteurs.)

    • Accès aux données par le secteur public en cas de nécessité pour poursuivre un intérêt légitime (comme la lutte une crise sanitaire).

    • Interdire les frais de sortie / transfert d'un cloud + faciliter le multi-cloud.

    Bref, rien de transcendant, règlement plutôt timide, plus de questions que de réponses, ce qui explique qu'on n'en est pas entendu causer, y compris dans la presse spécialisée.

    Sources :

    • Marché unique des données : vers l'adoption du Data Act.

    • Adoption du Data Act au Conseil de l’Union européenne.
    Sun Oct 15 17:15:42 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?9tjXJQ
  • Loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique / SREN / Espace numérique

    Projet de loi en cours de "discussion" au Parlement français (il reste la CMP).

    • Filtre anti-arnaques promis par Macron. Phishing, usurpation d'identité, site exploitant une faille de sécurité, etc. Blocage administratif via DNS (FAI et fournisseurs de récursifs tiers) et navigateurs web. Liste noire tenue par plusieurs autorités administratives (l'étude d'impact en cite beaucoup : ANSSI, ACPR, AMF, Signal SPAM, etc., reste à voir ce qui sera pratiqué). Liste publiée après 72 h. Il serait débrayable en échange d'un avertissement effrayant (dans les derniers débats).

    • Filtre anti-porno promis par Macron. Blocage administratif, par l'ARCOM, des sites web qui ne vérifient pas l'âge. Référentiel des outils / méthodes pour vérifier l'âge (hahaha, le bon vieux temps de HADOPI et de la sécurisation des accès à Internet avec un outil magique qui n'a jamais existé ni, de fait, été labellisé :') ). Suite de deux lois en trois ans. La rédaction de la loi de 2020, qui sert de base, vise tout site web permettant d'accéder à du porn. Y compris les réseaux sociaux ? J'en doute. Des amendements ont rajouté le retrait de contenu à la demande des acteurs (en cas d'un défaut / fin de cession de droits) et le blocage des applis contrevenantes à la limite d'âge (cohérence avec la loi 2022-300, à mes yeux).

    • Blocage administratif, par l'ARCOM, d'une chaîne de TV étrangère de propagande (+ amende de 4 % de son CA pour la chaîne).

    • Peine de bannissement d'un réseau social pour haine, pédoporn, images violentes, etc. Il s'agit d'une peine complémentaire (dans un procès judiciaire) ou d'une alternative à une poursuite pénale. Dans une entrevue, Macron a dit bannissement sans juge judiciaire, donc à suivre. Le gouv' compare avec l'interdiction de stade… Ça marche tellement bien qu'il déploie trouzemilles keufs à chaque rencontre… Perso, je me demande comment ça se passera quand le réseau social est utilisé pour s'identifier sur d'autres sites ?

    • Retrait administratif d'un contenu pédoporn sous 24 h. Sur ce point, le gouv' reprend le règlement européen CSAR en discussion.

    • Cloud : réduction de la captivité par l'interdiction des frais de sortie / transfert + limitation des avoirs (crédits incitant à venir) + interopérabilité. L'ARCEP veillera. Le gouv' justifie ça par le Data Act, mais je trouve que ça va au-delà. Bonne idée, même si ça arrive trop tard.

    • Désignation des autorités nationales chargées du DSA et du DMA. DSA : ARCOM + CNIL (pour l'absence de profilage pub des mineurs) + DGCCRF (pour les places de marchés). DMA : ADLC.

    • Évidemment, ça a été la fête à Neu-Neu à l'Assemblée sur la fin de l'anonymat, celle des VPN débouchant à l'étranger, peine de bannissement pour diffamation / injure ou pour menace / intimidation d'élus ou pour entrave à l'avortement, amende forfaitaire délictuelle pour diffamation / injure raciste / sexiste ou contestation de crime contre l'humanité, doctrine cloud au centre inscrite dans la loi, interdire la "vente liée" (la préférence d'un cloud partenaire, plutôt) entre un « logiciel d'entreprise » et un cloud (les ESN proposent Salesforce avec AWS, par ex.) sauf pour des exceptions (suites bureautiques, etc.), liste d'administrations et d'opérateurs contraintes au cloud souverain (annulé, a priori), peine "stage de sensibilisation au respect", les sites pornos devront afficher un avertissement avant la simulation d'un viol / agression, pénalisation des deep fakes surtout sexuels), encadrement des jeux à objet numérique monétisable (des items achetés / vendus dans un jeu ou de la monnaie dans un tel jeu, quoi), énième amendement "airbnb" tentant de permettre aux villes de faire respecter le délai max de location temporaire… À voir ce qui restera.

    Critiques :

    • Massification du blocage administratif de sites web. On passe de l'exception (pour terrorisme, apologie du terrorisme, pédoporn et jeux d'argent depuis 2022) à une norme (arnaques, propagande, porno). Implication d'un plus grand nombre d'acteurs (récursifs DNS tiers et navigos web).

    • Identité numérique (étatique ou non) partout : porn, réseaux sociaux à cause de la loi 2023-566 (?), voire pour le bannissement (d'un autre côté, peut-être que nos politiciens pensent que le bannissement sans empêcher la création d'un nouveau compte est suffisant puisqu'on perd ses relations sociales, son influence, etc.) Objectif de 100 % des Français dotés d'une identité numérique d'ici 2030 + rapport sur la capacité de l'État à généraliser l'identité num a été ajoutée par amendement.

    • Inconventionnalité avec le droit UE qui prime quand il existe (ce qui est le cas de la régulation des grandes plateformes avec le DSA) ?
      • Les désaccords portent sur : la modération des contenus (l'article 9 du DSA permet des injonctions transfrontalières) ; vérification de l'âge pour l'accès au porn (article 35 DSA sur la sécu des mineurs) mais OK pour une loi transitoire (en attendant que l'UE concrétise son mécano) ; peine de bannissement et obligation, pour une plateforme, de signaler des contenus porn à ses utilisateurs = surveillance généralisée des contenus.

      • Arrêt C-376/22 de la CJUE (communiqué de presse) : seul l'État membre dans lequel une plateforme est établie peut prendre des mesures générales et abstraites s'appliquant à toute une catégorie d'acteurs (régulation ex-ante), hors ordre public, santé publique, sécurité publique ou protection des consommateurs (mais il y a alors des conditions strictes).

    ÉDIT DU 24/12/2023 : on attend toujours la réunion de la Commission Mixte Paritaire. FIN DE L'ÉDIT DU 24/12/2023.

    Sources :

    • « Sécuriser et réguler » le numérique : ce que contient le projet de loi.

    • Le blocage de site sans juge et le projet PJLSREN du gouvernement.

    • Projet de loi SREN : le gouvernement sourd à la réalité d’internet.

    • Encadrement des fournisseurs cloud : ce qui s’est joué à l’Assemblée nationale.
    Sun Oct 15 16:24:08 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?7VbbZw
  • Porn et législation française après 2020

    2020 : les sites web qui permettent d'accéder à du porn (ça va donc au-delà des sites porno, cf. point 2022) ne peuvent plus se contenter d'une auto-déclaration "j'ai plus de 18 ans" par leurs visiteurs. En cas de manquement, l'ARCOM (ex-CSA+HADOPI) peut demander au juge judiciaire le blocage du site web contrevenant. Loi 2020-936 visant à protéger les victimes de violences conjugales (parce que, évidemment, la majorité des auteurs de violences conjugales sont accros au porn, c'est bien connu).

    2021 - maintenant :

    • Le blocage judiciaire patine. En 2023, rejet de la QPC des sites porn par un arrêt pas motivé de la Cour de cassation (question ni nouvelle ni sérieuse, mesure nécessaire et proportionnée, aucun argument) et confirmation qu'une auto-déclaration "j'ai 18 ans" emporte l'application de l'article 227-24 du code pénal. Avant de statuer, le tribunal judiciaire de Paris attend la décision du Conseil d'État sur la légalité des décrets d'application, elle aussi contestée.

    • Personne (ni la CNIL, ni la major française du porn) ne sait comment implémenter la loi de 2020, surtout sans ruiner l'anonymat (on en revient toujours à donner de la donnée perso comme un justificatif d'identité, une photo pour estimer l'âge, des données bancaires ‒ gné, j'en avais avant ma majorité ‒). La solution présentée comme étant la moins pire de tiers de confiance aveugle est craignos tant que seul le porn est soumis à une preuve d'âge (le tiers déduit l'intention de son client d'aller se palucher). Surtout, il faudra vérifier l'authenticité de la signature et gérer, entre autres, la révocation (car un tiers peut se faire pirater et émettre des certifications d'âge pour des mineurs, par ex.), ce qui impliquera une vérif' en temps réel (type OCSP), révélant ainsi au tiers de confiance les sites auxquels son client accède. Sans compter la création obligatoire d'un compte sur les sites web porn qui facilitera le profilage et qui, en cas de piratage, révélera des DCP sur son détenteur (adresse email, etc.). Bref, le tiers de confiance est une mauvaise idée.

    2022 :

    • Loi 2022-300 dit Studer visant à renforcer le contrôle parental sur les moyens d'accès à internet + décret n° 2023-588. Obligation de fournir un contrôle parental (web + applications) à l'achat d'un terminal. Ne concerne pas uniquement le porn, mais tout contenu « susceptibles de nuire à leur épanouissement physique, mental ou moral » (jeux d'argent, par ex.) + renvoi à l'article 32 de la loi 98-468 donc crime, violence, drogue, alcool, haine. Désinstallation sans frais. Ne concerne pas les terminaux vendus sans système. L'April est intervenue pour faire émerger les deux derniers points.

    • Rapport de la délégation aux droits des femmes du Sénat qui découvre l'envers du décor pourtant déjà maintes fois documenté et faisant l'objet de procédures judiciaires (1, 2). Pour moi, comme pour d'autres, on est dans l'exagération, la généralisation, l'émotion et donc l'outrage simulé (d'où l'absence de lien, pour ne pas en faire la promo). Les associations de protection de l'enfance et/ou de la famille et leurs fédérations (Voix de l'Enfant, e-Enfance, OPEN, UNAF, Civitas, etc.) étaient à la manœuvre. Par ailleurs, elles ont demandé à l'ARCOM le blocage de Twitter (qui s'est fait alpaguer par une loi du même tonneau en Australie).

    2023 :

    • La loi 2023-566 visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne élargit la vérification de l'âge à d'autres domaines. Les réseaux sociaux (et plus largement, si l'on en croit LQDN) doivent interdire la création de compte aux mineurs < 13 ans, à ceux de 13-15 ans n'ayant pas l'accord de leurs vieux, et de permettre aux darons de mineurs de 15-18 ans de suspendre le compte.

    • Rapport du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes. Mêmes travers que ceux de la délégation aux droits des femmes du Sénat. La caricature de la position de LQDN (pages 124 et suivantes) est démonstrative (incompréhension de ce que désigne la neutralité du net ; refus du juge administratif = pas bien).

    • Suite avec le projet de loi SREN ?
    Sun Oct 15 12:09:51 2023 - permalink -
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