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  • [ Production électrique 100 % renouvelable sur l'île de El Hierro (archipel des Canaries) ? ]

    Existant : centrale diesel vétuste.

    Projet : éolien (exposition et relief de l'île très favorables) + STEP (réservoir d'eau alimenté par les éoliennes + barrage hydroélectrique) pour produire en l'absence de vent + diesel.

    Mise en service en 2015.

    STEP trop petite par réduction du coût et faisabilité technique (volcan inactif qui a déjà représenté 2/3 du coût du projet) + il a fallu freiner les éoliennes pour éviter l'instabilité du réseau + les éoliennes ne dégagent pas assez de marge pour pomper l'eau dans le réservoir (les pompes ne sont pas déclenchées assez longtemps) + longues périodes sans vent = la centrale diesel a tourné plus que prévu.

    Ce montage a généré 40 % de l'électricité qui représente elle-même 23 % de la conso d'énergie de l'île. On est loin de la décarbonation de l'île. Pour un prix élevé de l'électricité.

    Un projet éolien + diesel aurait été rentable financièrement et aurait contribué à décarboner. Mais, c'est lié à l'état de la centrale diesel (vétuste) et à l'exposition très favorable de l'île au vent. Les promoteurs du projet ont inclus une STEP pour faire de la mousse médiatique et percevoir d'importantes subventions (un projet éolien standard n'aurait pas eu la même audience).

    Tue Nov 7 17:19:46 2023 - permalink -
    - https://web.archive.org/web/20231107155342/https://nitter.privacydev.net/vbenard/status/1604744608574906368
  • [ WWF au Cameroun ]

    Aires protégées (parcs nationaux) supervisées par WWF (hommes, matériel, corruption ?).

    Expulsion des peuples autochtones, violences (meurtres, viols, etc.), chasse (trophée) et déforestation pour des plantations (palmeraies).

    L'ONG Survival International dépose un dossier auprès de l'OCDE qui capote devant l'opacité du WWF à l'égard des peuples autochtones. Un rapport de l'ONU confirme les violences & compagnie.

    J'aime beaucoup ce côté "on sait mieux que vous comment prendre soin de vos terres". Charmant.

    Tue Nov 7 15:56:56 2023 - permalink -
    - https://web.archive.org/web/20231107145429/https://nitter.privacydev.net/clemrenard_/status/1611252872351563776
  • Souveraineté et indépendance énergétique de la France : M. Yves Bréchet, ancien Haut-commissaire à l’Énergie atomique et Membre de l’Académie des sciences - Mardi 29 novembre 2022 - Vidéos de l'Assemblée nationale

    Cette vidéo a beaucoup tourné à cause du franc-parler de l'interrogé (ça illustre le gnan-gnan de nos causeries habituelles…). Je l'ai visionné plusieurs fois, et elle me fait "rire".

    D'un côté, on a un gars totalement frustré que ses rapports soient restés lettre morte… alors que c'est le principe même d'un rapport, y compris en entreprise… Étonnant qu'une personne intelligente et expérimentée finisse par s'en rendre compte.

    De l'autre, il reconnaît qu'il y a un temps pour la décision technique et l'autre pour la décision politique, et, en même temps, il semble refuser la décision politique… (ou, en tout cas, qu'on ne la lui ai pas justifiée en long, large, et travers.) C'est un travers que l'on retrouve aussi en entreprise…

    Question subsidiaire : faut-il forcément écouter les sachants ? Sont-ils honnêtes (en informatique, le premier gus vendra ce qui l'arrange, pas forcément ce qui répond le mieux aux besoins du client) ? Sont-ils compétents ? Sont-elles les seules personnes concernées par la décision ? Si non, les autres concernés n'ont-ils pas droit d'y participer ? Voir cette excellente causerie.

    Je suis étonné d'entendre ici que les "techniciens" n'étaient pas écoutés alors que la presse évoque sans cesse un verrouillage du nucléaire français par le corps des Mines. Ça ressemble à une confrontation entre plusieurs corps et/ou domaines (R&D / industrie contre recherche fondamentale). Pour me faire une idée, il faudrait que je visionne les autres interrogatoires de la commission de l'Assemblée, mais j'ai bien bien la flemme.

    Sur le reste, ça colle avec les échos de la presse : pas ou peu de vision à long terme, lenteur de la prise de décision, abandon d'une filière industrielle d'où ça patauge pour reprendre, etc.

    Tue Nov 7 15:34:02 2023 - permalink -
    - https://videos.assemblee-nationale.fr/video.12555849_638655cbdebe4.souverainete-et-independance-energetique-de-la-france--m-yves-brechet-ancien-haut-commissaire-a-l-29-novembre-2022
  • [ STMicroelectronics à Grenoble ]

    Mini-histoire de l'industrie microélectronique autour de Grenoble / Crolles : CEA, LETI, STMicroelectronics.

    Hydroélectricité puis nucléaire de la vallée du Rhône, eau pure des Alpes.

    Impact écolo : 10 % de l'eau captée par EDG, mais pas d'asséchement ni de pollution. ST pourrait recycler plus l'eau (comme TSMC à Taïwan) mais ça n'a pas d'intérêt (ça coûte, et il n'y a pas de stress hydrique)

    Sous-investissement sur le réseau d'eau public d'EDG (corrigé). Le "nouveau" puisement de ST dans l'Isère qui a défrayé la chronique avait pour but de soulager la Romanche.

    Comme d'hab, y'a des usages concurrents à une ressource.

    Tue Nov 7 15:13:19 2023 - permalink -
    - https://web.archive.org/web/20231107133425/https://nitter.privacydev.net/Qraaal/status/1613957991719387138
  • Empreinte carbone des internautes : les modalités d’information… une méthodologie « foireuse » ?

    Calculer l'empreinte carbone de la consommation de données sur un réseau numérique m'a toujours fait tiquer.

    Jusqu'en janvier 2024, sur les accès fixes, ça peut être une estimation "quantité consommée au global / nb abonnés". Au-delà, ça devra être la consommation réelle, ce qui suppose une comptabilité individuelle (accounting RADIUS ou autre) qui avait disparu vu les offres illimitées (les re-facturations prestataires se font au débit)…

    Actuellement, et quasi 2 ans après l'entrée en vigueur du décret, dans mon espace Free Mobile, j'ai que la moyenne Free Mobile et la moyenne nationale, rien d'individualisé. Trololo. Dommage… Vu que j'utilise très rarement mon smartphone je devrais avoir une excellente note (susucre, tout ça)… si la conso élec était proportionnée à l'usage effectif (du réseau). Trololo.

    Indiquer la consommation énergétique par requête a-t-il un sens ? + Comprendre les enjeux de consommation de ressource et d’énergie ... (Quentin Adam et Pierre Beyssac) + L'impact environnemental du volume de données, une arnaque intellectuelle | Signal + La sobriété numérique, oui mais pour quoi faire ? | Signal :

    • La consommation électrique du numérique n'est pas proportionnée à la consommation de données (il y a un lien, pas une proportion). Plusieurs graphiques (FAI finlandais, ETNO, AIE). Le coût fixe de fonctionnement dépasse le coût d'usage effectif. La conso dépend plus de la couverture, du nombre de terminaux, etc. ;

    • Le débit global en heure de pointe est le facteur majoritaire de dimensionnement d'un réseau numérique (achat de routeurs supplémentaires, éclairer des fibres optiques en sus, etc.), ce n'est pas la quantité consommée. L'auteur le dit pas, mais l'hébergement de contenus amène l'achat de stockage, etc. … même si le contenu n'est pas récupéré ;

    • Vision "indicateur simple pour décideur" qui mélange, dans un même chiffre, du traitement CPU pour encoder une vidéo, du stockage pour héberger du contenu, etc. qui n'ont pas le même impact. Les calculs à la requête HTTP sont encore pires : comme si chaque requête se valait techniquement (lourdeur, traitement déclenché pour générer la réponse, etc.). Calcul indépendant du temps alors que l'empreinte carbone de l'énergie varie au cours de la journée (en fonction du mix énergétique). Idem pour la localisation, genre Amazon AWS consomme de l'électricité qui a une empreinte carbone supérieure à celle de la France. Le calcul se fait au global (conso de l'infrastructure, conso des locaux et du personnel, etc.), donc pipeau, et peut se faire influencer par des bonnes actions qui reportent le problème plus loin comme le plantage d'arbre gnagna ;

    • Méthodo : les rapports citent jamais leur source ; les indicateurs bidons ou imprécis remontent la chaîne de sous-traitance, donc ils sont de plus en plus faux ; les marges d'erreur sont jamais communiquées (ton capteur est-il assez précis ? quel est l'écart-type de ta moyenne ? ta méthodo ?) ; extrapolations de toutes parts… ;

      • Le Shift Project (Jancovici) extrait la quantité mondiale d'électricité consommée par les datacenters (tous ne se valent pas, mais soit) d'un unique rapport (est-il fiable ? est-il exaustif ?), la quantité de données échangées sur Internet d'un autre rapport (fiable ? Exhaustif ? Y compris ce qui circule sur les réseaux privés pour répondre à une requête "publique" ?), et hop, en déduit le Wh/Go. Il peut donc chiffrer que la vidéo (60 % du trafic Internet, il paraît, source ?) représente tant de conso élec. Puis il prend l'empreinte carbone moyenne de la production électrique mondiale. Il arrive à la conclusion que Canal+ VoD représente 4 % des émissions CO2 de la France, ce qui est insensé ;

      • RENATER calcule le coût carbone de la production d'une partie de son réseau, puis la quantité de données qui y circule, et en déduit l'empreinte carbone par Go… Extrapolation (tous les réseaux ne sont pas conçus pareil) et confusion entre coût fixe et coût variable (à l'usage).
    • Souvent, ces rapports préjugent de l'inutilité ou de la légitimité de certains usages d'Internet (ex. : le Shift Project mettait l'accent sur la vidéo, notamment le porno…) en dehors de toute discussion vaguement démocratique ;

    • Ne tient pas compte des usages vertueux du numérique (télétravail = moins de transports, VoD versus production + achat + transport de DVD, etc.) ;

    • L'effet rebond de la consommation de données est plafonné : je ne peux pas mater plus de 24 h de vidéo par jour ;

    • Produire ce genre d'indicateur permet à des consultants d'avoir du taff, à des politiciens de faire semblant d'agir, et au libre marché de proposer des forfaits écolos à côté de forfaits plus chers pour consommer plus mais en en assumant le coût écologique (trololo) ;

    • Effacer ses emails : effacer une donnée sur un ordi ne l'efface pas, ça marque comme inutilisée la zone du disque dur pour une prochaine réécriture ; les hébergeurs ne se basent pas sur quelques suppressions par-ci ou par-là pour estimer la capacité de stockage nécessaire et planifier l'achat de matos ;

    • Les usages numériques (opérateurs, hébergeurs, terminaux des particuliers et des pros, etc.) représentent 12 % de la consommation électrique française (en 2015), qui elle-même représente (grâce au nucléaire), 12 % des émissions CO2 de la France (en 2018), soit environ 2 % des émissions CO2 de la France. ;

    • La fabrication des terminaux, leur durabilité (et leur recyclage, trololo), le transport, le chauffage et la consommation de viande ont une empreinte largement supérieure à celle du numérique en France. Sens des priorités, tout ça. Voir aussi eqCO2 ‒ Carnet de notes pour des ordres de grandeur (L'ADEME, auteure de la méthodologie foireuse imposée aux FAI, qui produit par ailleurs l'évidence de l'inutilité de sa méthodo, c'est beau… L'important, c'est de tourner dans la cage à hamster du monde du taff…) ;

    • Je note l'aspect troll des auteurs : éteindre la box la nuit si tu chauffes au gaz c'est naze, car la chaleur dégageait par la box est plus écolo (nucléaire, tout ça)… Une box chauffe une infime portion d'une pièce… ; ils mélangent eux aussi des chiffres provenant de plusieurs rapports et calculés sur des années différentes (ce qui n'enlève rien au propos visant à dénoncer l'absence de chiffres) ; je ne partage pas l'assertion, au doigt mouillé et sans argument, selon laquelle les terres rares ne sont probablement pas rares… Ni le propos techno-béat selon lequel le numérique est une chance pour l'écologie.

    Divers :

    • L'essentiel de la conso électrique des ampoules à incandescence se perdait en dissipation thermique. Les LED chauffent moins et consomment moins car elles sont plus efficaces ;

    • Pourquoi du matos fonctionnel ne redémarre pas : sur-intensité au démarrage, les condensateurs n'apprécient pas, etc. Un haut fourneau ne s'arrête totalement qu'exceptionnellement car son refroidissement provoque des désordres (dilatation, craquements, etc.).
    Tue Nov 7 12:24:06 2023 - permalink -
    - https://www.nextinpact.com/article/49272/empreinte-carbone-internautes-modalites-dinformation-methodologie-foireuse
  • Faire un enfant de moins est-il l'acte le plus écolo ?

    Y'a quelques temps, ça tournait pas mal : des études scientifiques disent que pas avoir d'enfants est écolo, donc c'est forcément vrai. Perso, je renifle direct le malthusianisme (on va demander uniquement aux pauvres d'arrêter de ken), mais j'étais quand même curieux de la méthodologie. Héritage carbone, chaque parent est responsable de 50 % des émissions de son lardon… … … Cette page recense une partie des contre-arguments (il manque l'éducation, par ex.). Bref, une méthodo bancale dans une analyse individualiste (aucune prise en compte des structures) qui aura un impact après l'échéance qui semble pointer son nez…

    Tue Nov 7 10:31:22 2023 - permalink -
    - https://youmatter.world/fr/faire-enfant-acte-ecologique-climat/
  • [ Esprit de parti ‒ Vidéos sur le positionnement idéologique des partis politiques français contemporains ]

    + La social-démocratie qui fait peur (LFI, L'Engagement, RS, GRS) - #EspritDeParti 12.

    Collection de vidéos sur le positionnement idéologique des partis politiques français contemporains. Vidéos d'une chaîne orientée science politique / philosophie politique.

    Elles sont complétées par d'excellentes infographies :

    • Diagramme d'Euler des courants du socialisme ;

    • Schéma historique des courants du socialisme fusionnés dans la SFIO de 1905 (dont le PS actuel se réclame) ;

    • Arbre généalogique des partis politiques français depuis la moitié du 20e siècle (l'essentiel, il en manque). Permet de visualiser les mélanges de courants, les fusions et divisions, etc. ;

    • Visualisation 3D des idéologies et des partis politiques français contemporains. Sur trois axes (égalité-élitisme, liberté-ordre, productivisme-anti-productivisme), dont le choix est expliqué ici. Penser à utiliser les boutons en bas à droite pour faire apparaître la dichotomie gauche / droite (selon l'auteur), le positionnement de l'auteur, faire disparaître toutes les idéologies ou tous les partis ou seulement certains, faire disparaître les cercles d'influence des idéologies ou des partis, etc.

    Le tout est sous licence libre (CC BY-NC-SA), et les vidéos sont aussi diffusées via PeerTube. Que demander de plus ? \o/

    Je recommande vivement le visionnage des vidéos et/ou la lecture des infographies, c'est très instructif.



    Je suis d'accord avec l'essentiel de l'analyse, notamment sur l'orientation du PCF, de LFI, du Modem et du PS, qui ne sont pas celles admises par le grand public. C'est intuitivement la perception que j'en avais. Évidemment, il y a des erreurs, selon moi :

    • Quand l'auteur feint de ne pas comprendre pourquoi EELV aime l'UE sauf à être des cathos de gauche c'est-à-dire issues de la démocratie chrétienne. Réponse possible : si l'on pense que l'UE est un casino libéral, alors il n'est pas délirant de vouloir agir à cette échelle pour espérer changer les choses et/ou pour amener une écologie de masse, et/ou rediriger les crédits (PAC, par ex.) ;

    • Quasi-tout est pardonné à Méluche (sauf la géopolitique). Il est cynique (comme les autres politiciens), mais il l'assume, alors ça va. Il essaye d'inscrire ses actions dans une théorie politique (plus que certains politiciens, c'est sûr, mais autant que d'autres, selon moi), il expliquerait sa stratégie (je me souviens surtout de lapidaires « j'ai changé d'avis », mais soit) et ses astuces de comm'… mais plus depuis 2017 (adoption de la doctrine "ne jamais reconnaître une erreur" sous l'impulsion de Sophia Chikirou). Mouais, comme si les autres partis n'avaient pas de charpente idéologique… Quand Mélenchon est sénateur alors qu'il est opposé au Sénat (qui bride l'expression du peuple incarné dans l'Assemblée nationale), ce n'est pas par carriérisme, c'est pour avoir un porte-voix, d'après l'auteur. À la décharge de Méluche, l'auteur lui reproche d'avoir, en 2005, soutenu le libéral Fabius au motif qu'il était le seul éligible du PS à s'être opposé à la constitution européenne… en oubliant de rappeler que l'autre éligible était le tout aussi libéral DSK… peste, choléra, tout ça. Méluche est probablement autoritaire, il a tenté une stratégie bonapartiste en 2017, et il a des relents d'antisémitisme, mais sa promesse d'une 6e République est cool (quand bien même elle n'a aucune chance d'advenir, ni par vote au Congrès, ni par référendum), donc c'est OK ;

    • Arguments de comptoir dont le paroxysme est le troll sur l'UPR (d'un autre côté, comment s'en empêcher ? :D) ;

    • Décortiquer tel passé ou tel sigle / nom (si LR porte le sien aussi mal que le PS ou que le PCF, et si En Marche est un slogan, Reconquête ‒ de quoi ? ‒ ou France Insoumise ‒ à qui / à quoi ? ‒ ne sont pas mieux…), mais pas tel autre, passant ainsi sous silence les influences entre idéologies et la maturation de telle ou telle ligne politique ;

    • Je perçois plusieurs teintes du bonapartisme, car les partis ont des objectifs différents, ils veulent voir re-advenir des versions différentes du passé. Sans ça, vu qu'ils sont d'accord sur le danger extérieur dont il faudrait se prémunir, alors ce serait juste une guerre de qui veut être chef. Ces nuances (conservatisme, réaction, etc.) sont insuffisamment mises en avant, je trouve ;

    • J'ai du mal avec l'idée que l'extrême-droite voudrait revenir à une société passée par principe (et non pas en fonction d'objectifs rationnels), au motif qu'une remise en cause du passé est forcément une perversion, un déclin, etc. À ce jeu-là, on peut décréter, comme le font des observateurs politiques, que l'extrême-gauche veut du changement pour le changement (ou pour se frotter à l'autorité ou…) et que la gauche veut la réduction des inégalités par principe… Oui, il y a des études qui tendent à montrer que la réduction des inégalités réduit la violence dans la société, etc. mais jusqu'à quel seuil (y a-t-il une limite) ? Quelle est la marge de confiance ? Est-ce la seule cause et/ou le seul levier d'action ? Est-ce la seule manière de pacifier la société ? De même, les droiteux ont aussi des théoriciens et ils réalisent aussi des études, faut pas trop les prendre pour des idiots… Il n'y a pas qu'en écologie qu'un refus du changement et/ou un retour choisi à d'anciennes pratiques peuvent avoir du sens. Exemple : si je m'en cogne de la nouvelle fonctionnalité d'un logiciel, je peux préférer la stabilité ou qu'il ne change pas d'interface graphique tous les jours. Le changement pour le changement, ça va bien… ;

    • Des informations, sur des personnalités politiques ou des courants (paroxysme : la démocratie chrétienne ou le PSU) sont réparties dans plusieurs vidéos, y compris là où on ne s'y attend pas, ce qui les rend difficiles à retrouver.


    Mes notes

    La durée cumulée de ces vidéos est de plus de 5 heures, le format vidéo ne permet pas des recherches textuelles (sauf à extraire les sous-titres auto de YouTube d'une qualité… discutable), et des infos sont disséminées dans plusieurs vidéos. Du coup, je publie les notes suivantes, y compris avec des identités (nom, prénom), et des noms de partis qui n'existent plus afin de faciliter des recherches ultérieures.

    Plan :

    • Définitions

      • Gauche-droite ?

        • Extrême-droite ?

        • Les écolos ?

        • Prêter attention aux intentions
      • Démocratie

      • Corporatisme

      • Républicanisme et radicalisme

      • Socialisme et socialisme à visage humain

      • Communisme

      • Marxisme-léninisme

      • Social-démocratie / social-libéralisme

      • Démocratie chrétienne et chrétiens de gauche

      • Deuxième gauche
    • Partis / groupes de partis

      • Anarchisme / libertaires / socialisme anti-autoritaire

      • Monarchistes / réactionnaires

      • Trotskisme

      • Bonapartisme

      • Ensemble !

      • Rassemblement national (RN)

      • Parti Communisme Français (PCF) et satellites

      • Les Républicains (LR) et Reconquête

      • Parti Socialiste (PS) et satellites

      • Le centre

      • Europe Écologie Les Verts (EELV) et satellites

      • La République en marche (LREM) et satellites

      • La France Insoumise (LFI) et satellites

      • Parti Pirate
    • Synthèse

      • Positionnement des idéologies politiques sur l'axe gauche-droite

      • Positionnement des partis politiques sur l'axe gauche-droite


    Définitions

    • Gauche / droite ? Gauche = projet de société qui n'a jamais été appliqué (à grande échelle géographique et temporelle). Droite = revenir à une organisation de la société qui a existé. Point de départ : la Révolution française (c'est là que les royalistes ont spontanément siégé à droite de l'Assemblée, et les libéraux à gauche). Une idéologique passe donc de gauche à droite à mesure de son application (ex. : le libéralisme), et la gauche et la droite n'ont pas de contenu idéologique fixe et intemporel ;

      • Chacun ayant sa perception de la progression de l'application d'une idéologie, un parti politique d'envergure est scindé entre ceux qui veulent maintenir l'existant, les acquis qu'ils ont obtenus, et les personnes plus radicales qui veulent des conquêtes supplémentaires. Ça forme des courants. Quand un parti est démocratique, son programme est un assemblage des différents courants qui le composent ;

      • Évidemment, chaque idéologie et parti fait des concessions aux autres : impossible d'exister dans une 5e République bonapartiste sans concession à cette idéologie (président fort, personnification, etc.), difficile d'exister sans concession à l'écologisme ou au libéralisme (qui sera le système en place en cas de victoire aux élections, duquel il faudra partir), etc. mais il s'agit alors d'une teinte, pas de l'essentiel d'une idéologie / d'un parti ;

      • L'auteur a dédié plusieurs vidéos à ces thématiques : la Gauche et la Droite : les bases - #EC2 ; Gauche/Droite : les partis - #TE2 ; Gauche/Droite : les individus - #TE3 ; Histoire du clivage Gauche/Droite avec Histony, etc. ;

      • Extrême-droite ? Un attachement plus viscéral à la liberté ? Laquelle ? Les droits LGBTQIA ? LOL. Défenseuse d'un libéralisme exacerbé, alors ? Anachronique : la droite s'est créée contre la Révolution, donc contre les libéraux. Définition : l'extrême-droite est la frange de la droite qui puise ses références le plus loin dans le passé, qui a été à droite dès l'apparition de ce clivage (à l'opposé, le libéralisme ne l'était pas), qui n'a jamais été de gauche. Ça englobe donc la réaction, le bonapartisme, le fascisme (qui n'est qu'un bonapartisme exacerbé par la loi du plus fort) et le nazisme (fascisme et confusionnisme exacerbés, d'où des emprunts purement rhétoriques de mots et de symboles à la gauche tel le national-socialisme + une obsession du passé + racisme). L'extrême-droite ne se limite donc pas au racisme : la noblesse était une supériorité de principe sur le bas peuple ; le bonapartisme l'a élargi à une ethnie, à une nation ; le nazisme a élargi cela à une notion de race ;

      • Les écolos, qui veulent revenir à d'anciennes pratiques (agricoles, de production et de consommation, énergétiques, etc.), sont donc de droite ? Dans le passé, on renonçait à rien, on consommait à donf, mais on avait moins et on savait faire moins de choses. Les écolos proposent de revenir à ces pratiques par choix, pas par ignorance, ce qui est nouveau (nouvelle configuration de la société qui ne nous est pas imposée pas notre ignorance), ce qui les classe à gauche. Dire l'inverse revient à dire que les réactionnaires, qui refusaient le progrès scientifique (cf. le « retour à la terre » de Pétain) étaient écolos. La droite refuse tout changement, pas que les écologiques, par principe, sans rationalité, sans se baser sur la science. Bien entendu, certains écolos sont en fait réactionnaires et justifient leur vision de la société par une nature sacrée à préserver (culte de la Nature), que l'on retrouve dans l'écologie intégrale promue, entre autres, par le RN ;

      • Attention aux intentions. Dire que la gauche est anti-libéralisme ni signifie pas que tout anti-libéralisme est de gauche. Les réactionnaires sont opposés aux libéraux, car ils refusent la Révolution qui les a amenés au pouvoir alors que la gauche regrette que la Révolution n'ait pas été plus loin dans le changement au point d'abolir l'exploitation des travailleurs. Les réactionnaires pensent également que le libéralisme rend les inégalités de naissance moins immuables et les destins plus hasardeux (là où la gauche est contre les privilèges de naissance). Ils sont contre le Parlement car c'est trop démocratique (ils voudraient concentrer le pouvoir), pas car ils voudraient plus de démocratie comme le réclame la gauche. Critiquer l'UE au motif qu'elle ne serait pas assez démocratique en se satisfaisant de la 5e République ? C'est le nationalisme qui parle : partager des droits (et des idées) avec des étrangers, quelle horreur. D'où un refus de toute refondation de l'UE : aucun dépassement de la France Éternelle n'est concevable.
    • Démocratie : délibération collective dans laquelle chaque participant exprime ses besoins et ses intérêts pour dégager une décision par consensus. Un éventuel vote ne sert qu'à vérifier que le consensus convient au plus grand nombre. La démocratie, ce n'est pas le vote, ni choisir qui décidera seul pendant 5 ans (ça, c'est une monarchie élective, la majorité des rois dans le monde ont été élus, y compris en France jusqu'à Philippe II), ni des référendums, y compris citoyens, car le choix d'une question révèle son importance (ex. : un référendum sur l'immigration suppose qu'elle est un problème, alors que c'est cette qualification elle-même qui fait débat) ;

    • Corporatisme : doctrine de l'Ancien Régime dans laquelle les patrons d'un secteur définissent les règles du métier, qui a le droit ou non d'exercer, et représentent les salariés et les patrons qui auraient les mêmes intérêts (d'où un rejet des syndicats). Le capitalisme familial est toléré. Le patron est un catho bon teint qui aime ses salariés comme ses enfants ;

    • Républicanisme : abolir la monarchie, les privilèges et le catholicisme comme religion d'État, au profit d'une République, du suffrage universel et de la laïcité ;

      • Radicalisme (comme dans « Parti radical ») : droite sincèrement républicaine, laïque, démocratique (parlement, dialogue permanent, etc.) qui défend ces valeurs.
    • Socialisme : aller plus loin que le républicanisme en abolissant aussi l'exploitation des travailleurs par les bourgeois, soit par la révolution (anti-autoritaire ou non), soit par des réformes successives (social-réformisme / socialisme réformiste). Les sous-courants sont polysémiques, il existe des désaccords sur l'idéal à atteindre, la méthode pour y parvenir, etc. Schéma simplifié.

      • Socialisme à visage humain : printemps de Prague (1968) = allégement de la répression et ouverture du régime tchèque, notamment au libéralisme, impulsé par le parti communiste local. Endigué par l'invasion de l'armée soviétique.
    • Communisme (aka Marxisme) : analyse spécifique de la société par Karl Marx nommée matérialisme historique (toute l'histoire humaine découle de rapports économiques donc d'une lutte entre des classes définies économiquement, et d'un enchaînement de systèmes économiques : féodalisme, capitalisme, etc.) et projet pour abolir le capitalisme par la révolution nommé socialisme scientifique (par opposition au socialisme utopique qui regroupe les courants qui ont précédé Marx). Le communisme est, pour Marx, le prochain système économique, sans classes sociales ni État. Il s'atteint après une phase transitoire nommée dictature du prolétariat : subversion de l'État bourgeois par les prolétaires pour contrer les bourgeois par la nationalisation, la planification de l'économie, etc. Le communisme s'atteint par la discipline (d'où Marx exclut le meneur des anarchistes, Bakounine, de la 1ère internationale). Par abus, on nomme communisme la phase transitoire telle qu'elle a existé en URSS. Marx nomme aussi « socialisme » sa phase transitoire et qualifie aussi d'« anarchisme » son idéal communisme, ce qui le rend difficile à suivre… ;

    • Marxisme-léninisme : déclinaison du communisme adapté à l'URSS faiblement capitaliste et fortement paysanne (pour Marx, il faut passer d'abord par le capitalisme et les ouvriers pour accéder au communisme). Théorisée par Lénine. Un parti d'avant-garde révolutionnaire permet aux prolétaires d'acquérir la conscience de classe nécessaire, et prépare le terrain. En URSS, ce sera le parti bolchevique / communiste ;

    • Social-démocratie : renoncement au socialisme impulsé par les partis socialistes allemands et scandinaves, qui n'avait pas un parti communisme puissant à leur gauche pour les talonner. Partisans d'une économie mixte c'est-à-dire des services publics développés et une économie privée régulée par l'État, les syndicats, les lois et l'implication des salariés dans leur entreprise, une correction des inégalités par l'impôt redistributif, et des assurances collectives obligatoires. Auteur dans ce courant : Keynes ;

      • Social-libéralisme : social-démocratie. Mais pas la même naissance conceptuelle : social-démocratie : des socialistes acceptent un bout de libéralisme ; social-libéralisme : les libéraux acceptent des droits sociaux économiques, une régulation du marché, etc. et se voient comme une aile gauche du libéralisme ;

      • Attention : social-démocratie et social-libéralisme sont aussi utilisés à tort pour exprimer un refus de la régulation étatique, des services publics, de la répartition des richesses, etc., alors que cela se nomme libéralisme, ou pour désigner un politicien favorable au libre marché qui est aussi favorable à l'immigration, aux droits LGBTQIA+, etc., alors que les vrais libéraux sont ouverts sur ça, ils n'en font pas un sujet. Si les prétendus partis libéraux européens s'opposent à cela, c'est qu'il s'agit avant tout de partis conservateurs / bonapartistes convertis, temporairement ou non, intensément ou non, au libéralisme.
    • Démocratie chrétienne : les chrétiens, suivant les doctrines du Vatican, sont opposés à la Révolution, à la République, à la démocratie, à la laïcité, etc. Ils étaient donc réactionnaires, et ils avaient interdiction de participer à la vie politique. En 1891/2, face à la prise de conscience que la monarchie absolue ne reviendrait pas et que le socialisme et le nationalisme, tous deux athées, ce qui effrayait l'Église, se développaient, le pape Léon 13 reconnaît la souffrance des ouvriers exploités et invite les chrétiens à s'investir en politique pour pousser des politiques sociales et démocratiques. Mais le pape dicte aucune doctrine, aucune idéologie précise, donc la démocratie chrétienne est un fourre-tout de l'extrême-gauche à l'extrême-droite en passant par la social-démocratie, le libéralisme, etc. Mais l'extrême-droite ayant une idéologie adéquate, la réaction, et l'extrême-gauche décidant de ne pas distinguer leurs convictions des autres idées de gauche (de ne pas en faire une identité propre, quoi), de s'y fondre, cf. chrétiens de gauche, il reste républicanisme, libéralisme et social-démocratie ;

      • Malgré tout, il y a des points communs : une vision de la politique centrée sur l'individu et ses droits (hors LGBTQIA+, etc.), proche de la notion de droits naturels des libéraux ou des réactionnaires ; une acceptation de l'écologie sous l'angle de la protection de la divine création (comme les réactionnaires) ; la volonté d'une Europe fédérale (le partage d'une identité chrétienne commune permet d'avoir plus de poids), qui sera refusée par De Gaulle. La démocratie-chrétienne a construit l'UE avant que les libéraux n'y voient l'opportunité d'un casino géant et que les sociaux-démocrates y voient un levier internationaliste pour construire une Europe sociale ; libéralisme teinté de charité ;

      • Aujourd'hui, c'est surtout le centre qui a conservé l'étiquette démocratie chrétienne.

      • Chrétiens de gauche (aile gauche radicale de la démocratie chrétienne) : originellement, des socialistes hors marxiste (pré-Marxisme, réformistes, anti-autoritaires, autogestionnaires, démocratie directe dans les entreprises, etc.), à cause du rejet des chrétiens par les marxistes, qui trouvaient dans leur foi des raisons d'abolir le capitalisme. Ex. : la CFDT (ex-CFTC, Confédération française des travailleurs chrétiens), qui, dans les années 70, était le parangon de l'auto-gestion ;
    • Deuxième gauche : anarchistes devenus sociaux-réformistes + chrétiens de gauche. Anti-colonialisme, auto-gestion, sensibilité écolo (le premier candidat écolo à la présidentielle, René Dumont, c'est eux) et considérant les luttes sociales (LGBTQIA+, etc.) comme des oppressions distinctes du capitalisme, par opposition à l'universalisme du socialisme. Exemple de parti : le Parti Socialiste Unitaire (PSU). Cette deuxième gauche s'est ensuite ralliée au PS (ex. : Michel Rocard passe du PSU au PS libéral et la CFDT se met à accompagner les réformes). Ils sont passés du modèle de l'entreprise auto-gérée (PSU) à celui ou tout le monde devient entrepreneur et petit actionnaire, ce qui est… le libéralisme (des petits commerçants en concurrence, pas de salariat, et des capitalistes actionnaires et/ou prêteurs de deniers).


    Partis / groupes de partis


    Anarchisme / libertaires / socialisme anti-autoritaire

    Fédération anarchiste (FA), Union des Communistes Libertaires (UCL), Confédération nationale du travail (CNT), CNT Association internationale des travailleurs (CNT-AIT), CNT Solidarité ouvrière (CNT-SO), Coordination des groupes anarchistes (CGA), Alternative Libertaire (AL).

    • Positionnement : gauche (expériences ponctuelles et localisées, donc idéologie irréalisée). Liberté, égalité, anti-productivisme. Courant du socialisme (anti-autoritarisme / socialisme anti-autoritaire), aujourd'hui influencé par l'écologie ;

    • Les anarco-primitivistes et les anarco-capitalistes (courant du libéralisme) sont pour le maintien de l'organisation sociale existante ou pour un retour dans le passé. Ils sont donc de droite ;

    • Définition : système politique organisé (il y a des règles) démocratiquement (démocratie directe ou délégués révocables) autour de l'égalité, de la liberté, de la justice, de l'indépendance des individus (individu > structures), de l'auto-gestion, etc. Extrême méfiance envers les ambitions personnelles ;

    • Libertaires != libertariens. Libertarianisme = frange radicale du libéralisme, qui ne partage pas les autres valeurs de l'anarchisme (égalité, démocratie, justice, etc.), qui voit son salut personnel (alors que les anarchistes sont plutôt fraternels) dans la propriété privée, le marché économique dérégulé, etc. du libéralisme ;

    • Pas électoralistes ;

    • FA : anarchisme synthétique (synthèse des différents courants) ;

    • UCL : fusion de la CGA et de l'AL. Communisme libertaire, c'est-à-dire une idéologie qui trancherait (c'est tellement peu abouti que j'y crois pas) sur une organisation économique là où les autres idéologies anars sont silencieuses : « à chacun selon des moyens, à chacun selon ses besoins » de Louis Blanc, mais aussi autogestion, etc. (hé non, rien à voir avec le communisme, les anars se sont fait jetés de la 1ère internationale par Marx, donc il y a animosité) ;

    • CNT* : anarcho-syndicalisme c'est-à-dire syndicalisme organisé sur les principes de l'anarchie afin de parvenir à une société anar par les luttes sociales ;

    • Réseau No Pasaran : antifascisme libertaire. Absence de projet politique.


    Monarchistes / réactionnaires

    Alliance Royale (AR), Groupe d'Action Royaliste (GAR), Action Française (AF), Civitas, et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (ces deux derniers se concentrent sur l'anti-laïcisme et le rétablissement du catholicisme intégral, cf. ci-dessous). L'auteur classe la Nouvelle Action Royaliste parmi les bonapartistes.

    • Positionnement : droite (+ que le libéralisme, le fascisme, etc.). Élitisme, ordre, anti-productivisme (léger). Liens avec les bonapartistes et les fascistes. Autoritaires / disciplinaires ;

    • Définition : opposés à la Révolution et à tout ce qui en découle. En faveur de la monarchie, des privilèges de naissance, d'une économie corporatiste et du catholicisme comme religion d'État ;

    • Pas électoralistes, sauf l'AR (cf. européennes de 2019 ou législatives 2017) ;

    • On distingue les ultras, défendant la monarchie absolue, des modérés, défendant la monarchie constitutionnelle et des bouts de libéralisme (sans le libre-échange mondialisé qui donne des opportunités à n'importe qui bien au-delà des privilèges de naissance immuables) ;

    • Légitimistes (ultras), orléanistes (modérés), et fusionnistes = querelle dynastique. Les légitimistes réclament le trône pour la branche aînée des Bourbons. Les Orléanistes… la branche cadette des d'Orléans. Quand Charles X abdique, les modérés font monter Louis Philippe I plutôt que Louis XIX (fils de Charles X), car il était plus libéral. Fusionnisme : quand Henri V meurt sans descendance, la majorité des légitimistes rallie les orléanistes, c'est l'orléanisme fusionniste. Le monarchisme libéral disparaît. Les légitimistes radicaux veulent le retour au trône de la branche des Bourbons antérieure aux d'Orléans. Les orléanistes refusent car ils ne veulent pas d'étrangers sur le trône (cette branche est d'origine espagnole). Le nationalisme du bonapartisme a déteint sur eux : dans les règles dynastiques, les trônes européens s'échangeaient… ;

    • Charles Maurras : partisan d'une union des droites (bonapartiste et réactionnaire) teintée d'antisémitisme dans la première moitié du 20e siècle. Fonde l'Action Française (AF). Partisan du fusionnisme (mais soutien les orléanistes…). Il a influencé le bonapartisme (dont le gaullisme) et le fascisme. Il soutient Pétain et qualifie la défaite face aux nazis de « divine surprise » permettant d'abolir la République. Son antisémitisme passait après son nationalisme, d'où il acceptait l'invasion allemande. La haine de la République et des Juifs a créé des ponts entre réactionnaires et nazis. De Gaulle était aussi royaliste et maurrassien (avant de s'en éloigner), mais plus nationaliste (xénophobe) qu'antisémite, d'où son opposition à l'invasion allemande ;

    • Pierre-Joseph Proudhon était sexiste, antisémite, conservateur sur les mœurs et il défendait la petite propriété. C'est à ce titre qu'il plaît à l'AF, pas pour ses idées anars ;

    • 1962 : Vatican II. L'Église, surtout catho, cesse de s'opposer radicalement à la république, à la démocratie, à la laïcité, à la messe en autre chose que le latin, et purge sa doctrine des éléments les plus antisémites. Le catholicisme intégral s'oppose à ces changements.


    Trotskisme

    Lutte Ouvrière (LO), Révolution Permanente, Ligue communiste révolutionnaire (LCR) => Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Ouvrier Indépendant, Parti Ouvrier Indépendant Démocratique.

    • Positionnement : gauche (la réalisation du communisme en URSS fait débat). Égalité, ordre, productivisme (ou neutre, comme le NPA). Communiste de fait (LO), voire écosocialisme (socialisme, écologie, contre le capitalisme et le productivisme) ou social-démocrate (NPA) ;

    • Se servent des élections comme d'un porte-voix (mais ils ne sont pas opposés aux chefs, à une hiérarchie, etc. tant que le chef n'est pas trop payé, qu'il a un mandat court et révocable, etc.) ;

    • Léon Trotski rejette la bureaucratie exploiteuse des travailleurs instaurée en URSS par Staline à la mort de Lénine (« État dégénéré », dit-il). Pourtant, Trotski fut chef de l'armée rouge sous Lénine et il a défendu la terreur, la répression, les goulags, etc. y compris quand cela visait les anars et les autres courants du socialisme, ainsi que les conditions d'adhésion à l'internationale communiste rédigées par Lénine (« discipline de fer confinant à la discipline militaire », « organisme central […] muni de larges pouvoirs » et d'une « autorité incontestée », etc.) ;

    • On se revendique trotskiste soit pour dire qu'on est marxiste anti-autoritaire (anti-Staline, en vrai), soit pour signifier que l'on approuve la lettre de Trotski et donc sa version du marxisme-léninisme autoritaire qu'il a laissé prospérer en URSS ;

    • LO est très attaché à la lettre de Trotski (purisme). Convaincu d'être le vrai parti d'avant-garde (cf. la définition du marxisme-léninisme), mais se sachant trop petit pour l'incarner, il se voit comme un conservateur de la flamme, une sorte d'avant-garde de l'avant-garde. Internationaliste. Rassemble beaucoup d'ouvriers (et se voit comme le véritable parti des travailleurs, les moteurs de la révolution). Il agit sur le terrain (entreprises, luttes sociales). Le pilote de l'ombre était Robert Barcia aka Hardy, pas Arlette Laguiller (qui était candidate). Discipline et culture du secret. L'auteur sous-entend que LO ne prône plus ouvertement l'abolition du capitalisme par la révolution alors que Nathalie Arthaud déclarait l'inverse lors de la campagne 2022. Les élections sont un porte-voix, le vrai travail se fait en organisant les travailleurs ;

    • Le NPA a un courant trotskiste qui ne s'attache pas à la lettre de Trotski. Alain Krivine. Intello maison : Daniel Bensaïd, qui a adapté le marxisme au temps moderne (aussi nommé trotskisme à la française). Internationalisme. Il voit les luttes sociales (écologie, féminisme, LGBTQIA+, etc.) comme des luttes spécifiques / distinctes de l'abolition du capitalisme (ce qui va à l'encontre de la lettre de Marx pour qui le capitalisme est à l'origine de tous les maux). Beaucoup de fonctionnaires et d'intellos. Ne prône pas l'abolition du capitalisme par la révolution prolétarienne. Il est donc plus social-réformiste voire social-démocrate. C'est un programme d'urgence en attendant la révolution, dit-il. À mes yeux, l'exclusion de Révolution Permanente (courtant trotskiste) en 2021 puis la scission de 2022 (lire) confirment l'abandon de la démarche révolutionnaire et une orientation social-réformiste / social-démocrate ;

    • Le POI est en majorité (c'est le merdier, ça se divise, ça reprend un nom existant, ça fusionne, etc.) l'ex-OCI (Organisation Communiste Internationaliste) / Parti Communiste Internationaliste) / Mouvement pour un parti des travailleurs (MPPT) / Parti des travailleurs (PT), c'est-à-dire une scission du PCI premier du nom (celui de 1944) dirigée par Pierre Boussel aka Pierre Lambert. Le POI est dirigé par Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi (ancien du PS) et il regroupe des trotskistes (venus du PCI), des socialistes (venus du PS ou Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement et Max Gallo), des communistes (venus du PCF) et des anarcho-syndicalistes. Ce parti pratique massivement l'entrisme dans les autres partis pour tenter d'infléchir leur ligne, d'où l'usage de pseudos (en sus de la répression anti-coco d'antan type SAC). De ce fait, le lambertisme a été le courant le moins connu du trotskisme mais le plus influant. Quitte à se faire corrompre (ex. : Lionel Jospin qui, passé au PS, ne dénonce pas le tournant de la rigueur de 1982 comme le lui ordonne Lambert, et qui dirige le gouvernement de la gauche plurielle (97-2002), etc.) ;

    • POID : scission du POI par ses principaux dirigeants et élus. Comme le POI, il prône la sortie de l'UE car ça empêcherait l'émergence du socialisme. Est-ce du nationalisme contracté au contact de la gauche du PS ? Ça les distingue de LO et du NPA, en tout cas ;

    • L'Union Nationale des Étudiants de France (UNEF), autrefois contrôlée par les lambertistes, est passée sous la houlette du PS quand Cambadélis et ses amis sont passés au PS (1986).


    Bonapartisme

    Nouvelle Action Royaliste (NAR), Comité Central Bonapartiste (uniquement en Corse), Les Patriotes, Union Populaire Républicaine (UPR), Debout la France (DLF).

    • Positionnement : droite (défend une organisation sociale qui a déjà existé). Élitisme, ordre, productivisme. Conservateurs, et ont des liens avec les réactionnaires et les fascistes ;

    • Définition du bonapartisme :

      • Mutation des réactionnaires qui font mine de renoncer à la monarchie, aux privilèges de naissance, et au corporatisme en changeant le sens des mots et les symboles (Napoléon prétendait défendre la République en se sacrant empereur… de la République… en son nom). On dit président au lieu de roi. Sa légitimité est le soutien populaire (via, entre autres, des plébiscites) qui viennent couronner son intelligence, son charisme, sa force, son efficacité, etc. Il protégera le peuple tels ses enfants contre un immense danger que lui seul perçoit (étrangers, complot, politiques corrompus, etc.). Ce danger doit faire stopper toutes les divisions internes : il n'y a plus de clivage gauche / droite, ni de lutte des classes, car tout le monde à intérêt à se ranger derrière le chef afin d'éviter le danger. C'est le confusionnisme : ni de droite ni de gauche ou de droite et de gauche (comme Chevènement en 2002) ;

      • Les privilèges de la noblesse font place à ceux de la nationalité : roman national, peuple national > *, donc xénophobie. L'immigration est tolérée à petite dose et si l'immigré fait preuve de loyauté, de reconnaissance, voire d'actes héroïques (cf. les coupures de presse sur les étrangers qui reçoivent les félicitations des plus hautes instances pour avoir sauvé des vies dans des incendies & co…), ce qu'on ne demande pas aux gens qui ont le "bon" sang. Les bonapartistes sont peu attachés aux règles dynastiques, même s'ils ont cherché le mariage avec des familles royales européennes ;

      • Oui au libéralisme, mais avec des limites : protéger l'intérêt supérieur de la nation, et le patron protège ses salariés comme un père (d'où, là encore, une remise en question du rôle des syndicats, puisque le patron est paternel et qu'il partage les mêmes intérêts que le patron) ;

      • Aux préoccupations de la droite (autorité, ordre, liberté de commerce, loi du plus fort, etc.), le bonapartisme ajouterait du social… ;

      • Les bonapartistes ont retourné les symboles de la Révolution : contestation de son aspect révolutionnaire ; le peuple se serait ligué contre les étrangers au lieu de la noblesse ; la garde nationale n'a pas aidé la Révolution selon eux ; etc. ;

      • Cette stratégie (tout le monde doit se rassembler au-delà des clivages pour éviter un danger / ennemi identifié par un chef, dans une sorte de "nous contre eux") peut aussi être utilisée pour faire advenir une idéologie de gauche, cf. populisme de gauche.
    • Souverainisme : mot creux de bonapartistes visant à rendre secondaire la question de savoir qui dirige (qui est souverain) pour la substituer par un refus de partager le pouvoir avec des étrangers (UE, instances internationales, etc.). C'était le miel du Rassemblement pour la France (RPF) de De Villiers et de Charles Pasqua, et de Chevènement (présidentielle 2002). Florian Philippot passe du Rassemblement pour l'indépendance et la souveraineté de la France (RIF) au FN et mettra en avant le courant bonapartiste de ce parti avant d'en être exclu et de fonder Les Patriotes. François Asselineau a fait le même chemin avant de fonder l'UPR ;

    • La NAR veut le retour à la monarchie absolue par référendum. Vu que la 5e République est déjà une monarchie élective, l'auteur les classe dont comme bonapartistes, ce qui est discutable…


    Ensemble !
    • Positionnement : gauche. Égalité, liberté, anti-productivisme. Influencé par l'anarchisme, le socialisme, l'écologie, et la démocratie chrétienne. Influence sur la gauche dite radicale (LFI, PCF, etc.) ;

    • Objectif : unité de la gauche anti-libérale et écologique avant tout, d'où des alliances systématique engendrant leur invisibilité médiatique. On voit ici une écologie dissoute dans une identité de gauche, pas distincte (en opposition aux Verts, par ex.) ;

    • Fusion de Les Alternatifs, de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), de Convergences et alternative (courant du NPA), de la Gauche Unitaire (idem), de la Gauche Anticapitaliste (idem), afin de peser dans le Front de Gauche face au Parti de Gauche (Méluche) et au PCF. Tout ce beau monde est issu des collectifs anti-libéraux de 2007 qui faisaient suite au référendum de 2005 sur une constitution européenne, t'sais, les candidats José Bové, Marie-George Buffet et Olivier Besancenot en 2007 ;

    • Leur programme est donc celui des collectifs anti-libéraux de 2007 puis celui du Front de Gauche (qui est issu des collectifs) en 2012, puis celui de La France Insoumise (LFI) en 2017.


    Rassemblement national (RN)
    • Positionnement : droite (dominance du courant bonapartiste, à l'heure actuelle), le conservatisme n'est jamais loin. Élitisme, ordre, productivisme ;

    • Vitrine et carrefour des courants d'extrême-droite (cf. la définition), d'où Jean-Marie Le Pen satisfaisait chaque courant par une provocation ? ;

    • L'anti-communisme était le ciment de l'extrême-droite dans les années 70 et 80, ce qui explique la déclaration d'amour de Jean-Marie Le Pen au libéralisme : une cause commune (sans compter l'héritage de la moitié des ciments Lambert) ;

    • Marion Maréchal (Le Pen) se dit légitimisme, ligne de Patrick Buisson (bonapartiste).


    Parti Communisme Français (PCF) et satellites

    Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti Communiste Révolutionnaire de France (PCRF), Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), Parti Communiste Français Marxiste-Léniniste-Maoïste (PCF MLM).

    • Positionnement : gauche-droite (PCF), gauche (PCOF), droite pour les autres. Égalité (ou neutre), ordre (ou neutre), et productivisme. Socialisme / écosocialisme, social-démocratie (PCF) ;

    • Origine du PCF : la première internationale (dite internationale socialiste) regroupe tous les socialistes. La deuxième internationale (dite aussi socialiste) regroupe les socialistes hors anars (exclus par Marx de la 1ère, ce qui avait causé sa cessation d'activité). La troisième internationale (dite l'internationale communiste dite Komintern) gravitait autour du parti coco de l'URSS. Vers 1920, les socialistes du monde entier doivent choisir entre la 2e internationale (socialiste) ou la 3e (communiste) et obéir à Moscou. La SFIO (socialistes français hors anars) accepte l'IC et se renomme SFIC (Section Française de l'Internationale Communiste) puis PC-SFIC puis PCF. La minorité de la SFIO fonde… la SFIO de 1920 (socialistes hors anars et cocos) qui deviendra le PS. (La quatrième internationale était trotskiste, fondée en France en 1938 par Trotski, suite à l'exclusion des opposants de la 3e et de l'impossibilité de militer sous Staline) ;

    • Centralisme démocratique du marxisme-léninisme : interdiction de créer des sous-courants et de critiquer la ligne du parti à l'extérieur. On discute la ligne en interne, puis on l'applique sans discuter une fois adoptée. D'où les purges régulières ;

    • Moscou exige de tous les partis coco d'entretenir, en sus de la façade, une organisation clandestine destinée à lancer des révolutions, mais le PCF n'en fait rien, et de chanter les louanges de l'URSS qui serait le paradis des travailleurs à reproduire partout… au lieu d'être la phase transitoire théorisée par Marx… ;

    • Le PCF accède au pouvoir par les élections (1944-1947, 1981-1983, 1997-2002, + élections locales) et applique des réformes que l'auteur qualifie de social-démocrates. Si je suis d'accord pour 81-83 et 97-2002, il me semble que l'impulsion d'après guerre (statut de la fonction publique, régime général de sécu, etc.) avait une tonalité de réformes visant à abolir à terme le capitalisme. Le PCF a soutenu le Front Populaire (1936, PCF + SFIO + Parti Radical) mais n'y avait pas envoyé de ministres. Le PCF cesse donc d'être révolutionnaire (carriérisme, bonjour), en opposition avec les exigences de l'Internationale, et Staline le savait ;

    • 1976 : afin de faire du pied au PS, le PCF passe temporairement à l'euro-communisme (l'URSS n'est plus un modèle de communisme, prise de distance avec le stalinisme, etc.). Il efface la dictature du prolétariat, idée centrale du communisme, de sa doctrine. Elle ne reviendra jamais ;

    • 1994 : le PCF se dispense du centralisme démocratique de Lénine et se sépare de son logo avec la faucille ;

    • Du coup, le PCF, qui se réclame de Marx et de Lénine, qui a cessé d'être révolutionnaire puis de vouloir la dictature du prolétariat est-il vraiment communiste ? Il ne vise même plus à abolir le capitalisme : son programme est inspiré de celui des collectifs anti-libéraux de 2007, comme celui du Front de Gauche et fr LFI… Sans compter les déclarations pro-salariat de Fabien Roussel. Aucune spécificité économique ni stratégique (pour remplacer la dictature du prolétariat). Plutôt social-réformiste ou social-démocratique, du coup ;

    • Ceci dit, le PCF garde de Lénine l'interdiction officielle des courants (qui existent en douce), la discipline et l'ordre (cf. les mesures sécuritaires soutenues ou annoncées par Roussel), et le culte du parti (refus de fusion, refus des adhésions directes au Front de Gauche, cessation des alliances, etc.) au point d'exister… pour exister… telle une avant-garde léniniste… ;

    • PCOF : stalinisme orthodoxe avant de devenir altermondialistes / gauche anti-libérale, de soutenir le Front de Gauche puis Mélenchon ;

    • PCF MLM : maoïsme / théorie des trois mondes de Mao, c'est-dire une version du communisme adaptée à la Chine et au tiers-monde ;

    • PRCF : nationalisme (UE = cause de tous les maux), bonapartisme (s'est rapproché de l'UPR et a soutenu Méluche durant sa stratégie bonapartiste de gauche de 2017). Il est agacé par le PCRF, se proclamant être la véritable avant-garde et rappelle que son nom est déposé à l'INPI :D ;

    • PCRF : reproche moins au PCF son acceptation de l'UE mais plus son abandon du centralisme démocratique et de la dictature du prolétariat.


    Les Républicains (LR) et Reconquête

    Rassemblement du peuple français (RPF), Union pour la nouvelle République (UNR), Union des démocrates pour la Cinquième République (UD-V) => Union des démocrates pour la République (UDR), Rassemblement pour la République (RPR) => Union pour la majorité présidentielle => Union pour un mouvement populaire (UMP).

    • Positionnement (LR) : droite (réaction / bonapartisme). Élitisme, ordre, productivisme (plus ou moins). Teintures de bonapartisme (gaullisme), de conservatisme et de libéralisme. N'est pas le Parti Radical donc peu radicaliste d'où un nom peu pertinent ;

    • Conservatisme : réactionnaires qui, sans revenir à l'Ancien Régime, veulent empêcher les avancées nouvelles (au-delà des apports de la Révolution) d'émerger ou de d'installer dans la durée ;

    • Soutiens de De Gaulle : PCF, SFIO (socialistes) et Mouvement républicain populaire (MRP, chrétiens démocrates issus du Parti démocrate populaire et de la Ligue de la Jeune République, le reste s'est fondu dans le PSU). Par conviction bonapartiste, De Gaulle démissionne en janvier 1946 pour s'opposer à la république parlementaire voulue par les autres ;

    • Le RPR s'assumera de droite pour contrer Mitterrand et fera systématiquement alliance avec l'Union pour la Démocratie Française (UDF, libéraux, radicaux et démocrates-chrétiens) dans « la droite et le centre unis face à la gauche » ;

    • UMP : droite autoritaire décomplexée impulsée par Sarkozy (à l'opposé d'un « ni de droite ni de gauche » de bonapartiste), donc les réactionnaires le rejoignent pendant que le RN devenait bonapartiste (se réclamant du gaullisme). Sarkozy aura Patrick Buisson (royaliste, en faveur de l'union des droites du RPR au FN) comme conseiller durant son mandat ;

    • LR : conservateur + libéralisme avant d'osciller aujourd'hui entre réaction et bonapartisme ;

    • Reconquête d'Éric Zemmour : réaction, fasciste (au point que l'Action Française, fondée par l'antisémite Maurras, soutient le Juif qu'il est au motif qu'il réhabilite des antisémites…). Il fait du christianisme une composante essentielle de l'identité française… sans être chrétien… comme Maurras. Allons-nous vers une union des droites sur une ligne réactionnaire désirée en son temps par Maurras ?


    Parti Socialiste (PS) et satellites

    Gauche Républicaine et Socialiste (GRS), Génération⋅s, Nouvelle Donne, Place publique.

    • Positionnement : de la droite (PS) à la gauche (Génération⋅s et Nouvelle Donne). Ce beau monde oscille entre plutôt neutre sur l'égalité, plutôt favorable à la liberté (ça se discute puisque primeur est faite au libéralisme autoritaire, cf. la présidence Hollande), plutôt productivisme à égalité, liberté et anti-productivisme (pour Génération⋅s et Nouvelle donne). Influencés par le libéralisme et le radicalisme ;

    • Le PS se réclame de la SFIO de 1905 (regroupant tous les courants du socialisme hors anarchie), c'est-à-dire du fourre-tout entre anars et républicains qui deviendra le PCF. En faire un descendant de la SFIO de 1923 (socialistes hors anars et cocos) ne change rien aux propos. Pour l'histoire de la SFIO de 1905, voir ce schéma. Quelques notes pour faciliter des recherches ultérieures :

      • Fédération du Parti des Travailleurs Socialistes de France (FPTSF) en 1878 pour rassembler les courants socialistes ;

      • Parti des Ouvriers Français de Jules Guesde et de Paul Lafargue (gendre de Marx). Guesdisme = collectivisme révolutionnaire à la Marx (prise de l'État bourgeois par les prolétaires et nationalisations) comme idéal (pas comme une phase transitoire) ;

      • Comité Révolutionnaire Central (CRC) d'Edouard Vaillant qui se revendique du Blanquisme (Auguste Blanqui), c'est-à-dire d'un socialisme révolutionnaire utopiste / pré-Marx couplé à un parti d'avant-garde (léninisme avant l'heure) qui établira une dictature temporaire et le collectivisme, avant de remettre le pouvoir au peuple. De nombreux adhérents sont siphonnés par le général Boulanger (boulangisme) dans le Comité central socialiste révolutionnaire (CCSR). Le CRC deviendra le Parti Socialiste Révolutionnaire en 1898 en fusionnant avec l'Alliance Communiste Révolutionnaire (ACR), scission du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) lui-même scission de la FTSF et nommé parti allemaniste (Jean Allemane) prônant la décentralisation et l'action syndicale pour récupérer la direction des entreprises ;

      • La CGT d'alors rassemble les allemanistes, les blanquistes et les anars ;

      • Fédération des Travailleurs Socialistes de France (FTSF) : FPTSF sans les guedistes ni les blanquistes / boulangistes. Doctrine de Paul Brousse, anar devenu réformiste (on disait « possibiliste » à l'époque. Obtenir l'abolition du capitalisme en fragmentant cet objectif en étapes à conquérir par la lutte sociale et les élections. Priorité donnée aux coopératives ouvrières et aux mutuelles, inspirées par la doctrine de Proudhon ;

      • Conférence des Socialistes Indépendants (CSI) : élus républicains en rupture avec leur ancien parti, comme Jean Jaurès et Alexandre Millerand. Réformisme, démocratie républicaine appliquée à l'entreprise (dans laquelle, ce ne doit plus être la propriété privée qui décide), d'où Jaurès disait que le socialisme, c'est la République jusqu'au bout (on retrouve cela chez Mélenchon et François Ruffin). (L'aura de Jaurès se développera après son assassinat, la SFIO étant plutôt pro-guerre jusqu'en 1916.) ;
    • Dans les années 30, la SFIO exclura les courants communistes et les néo-socialistes du Rassemblement National Populaire (RNP) de Marcel Déat qui dérivera vers la collaboration et le fascisme (comme le Parti Populaire Français, PPF, de l'ex-PCF Jacques Doriot dans lequel Pierre Lambert refusera l'entrisme) ;

    • La SFIO vote les crédits de guerre (pour la 1ère) dans l'union sacrée contre l'Allemagne. Les guesdistes et les blanquistes deviennent des ministres d'un gouvernement de droite (qui incluait jusqu'aux réactionnaires), puis au Front Populaire (PCF + SFIO + Parti Radical), puis à la sortie de la guerre, puis… Ils ont viré carriéristes (comme le PCF) ;

    • Dès les années 50, la SFIO est social-réformiste malgré ses textes qui la disent révolutionnaire ;

    • L'objectif d'abolir le capitalisme sera oublié à partir du tournant de la rigueur de 1983, mais jamais avoué ;

    • Dans les années 1990, même un programme social-démocrate semble utopiste. Les partis de centre-gauche au Royaume Uni, en Allemagne, et aux États-Unis d'Amérique rallient le néolibéralisme (TINA) : il faut défaire les lois travail, la protection sociale et les services publics, ainsi qu'émanciper les pauvres par l'esprit d'entreprise. Le PS fait une déclaration de principe : il n'est plus révolutionnaire et il veut une économie mixte (de social-démocrate, donc)… alors que c'est là que le parti devient libéral au pire, ou démocrate chrétien (libéralisme avec charité) au mieux ;

    • Les mesures sociétales (plutôt qu'économiques, qui n'existent plus depuis les années 90) sous Hollande (mariage pour tous) fait devenir conservateur le PS (plus rien à proposer), donc de centre-droite. Ni nouveauté, ni retour en arrière, qui s'incarne en un « président normal ». De quel parti deviendra-t-il le satellite pour conserver ses mandats (inertie, le Parti Radical de Gauche et le Parti Radical existent toujours 50 ans après) ? ;

    • Tous les votes internes du PS sont truqués ;

    • Génération⋅s : social-démocrate teinté d'écologisme. Benoît Hamon. A soutenu EELV (Jadot) en 2022 ;

    • GRS : idem. Fusion du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC, suite du Mouvement des citoyens de Chevènement), et de APRÉS de Marie-Noëlle Lienemann, ex-PSU autogestionnaire déçue du Rocard libéral. Co-fondateur : Emmanuel Maurel (ex-PS). A rejoint Montebourg (cf. la section sur LFI) puis le PCF ;

    • Place publique : social-démocrate, Europe sociale (celle promise par le PS depuis les années 80). Raphaël Glucksmann ;

    • Nouvelle Donne : écosocialisme (socialisme, écologie, contre le capitalisme et le productivisme). Pierre Larrouturou. Ex-Isabelle Attard.


    Le centre

    Mouvement démocrate (MoDem), Union des démocrates et indépendants (UDI), Agir, Résistons!, Parti radical de gauche, Les radicaux de gauche, Parti Radical de Gauche (PRG), Alliance Centriste, Parti Radical, Les Centristes, Centre national des indépendants et paysans (CNIP), Parti Chrétien-Démocrate (PCD) => Via, Mouvement républicain populaire (MRP).

    • Positionnement : droite. Plutôt élitisme, variation sur l'axe ordre-liberté, productivisme. Regroupe la démocratie chrétienne (cf. la définition), les libéraux-conservateurs, et les républicains (radicalisme). Social-démocratie, libéralisme, républicanisme. Par leur histoire, lien avec les réactionnaires, les bonapartistes, les conservateurs, etc. Fourre tout et flou idéologique ;

    • Il se conçoit comme étant entre la droite et la gauche, au milieu. Pas au-dessus de ce clivage, ce n'est pas du bonapartisme. C'est donc un positionnement subjectif qui varie avec le temps. Mais ça fini par tomber au centre-droit ou, plus rarement, au centre-gauche, puis à faire uniquement des alliances à droite (cf. UDF-RPR) ;

      • Illustrations de ce boxon : au milieu du 19e siècle, les libéraux, favorables à une monarchie parlementaire censitaire (afin que le pouvoir reste entre les mains des bourgeois), étaient perçus comme le centre, car il était entre monarchie absolue et République. Puis, les libéraux sont passés à droite (leur idéologie étant massivement adoptée), tandis que les républicains devenaient centristes. Quand les libéraux ont accepté la République et le suffrage universel, et que le point important du débat semblait être l'économie, entre coco / socialistes qui voulaient redistribuer et les réactionnaires qui promouvaient le patriotisme économique et la protection de l'élite, les libéraux se voyaient comme centristes. Ça n'a pas pris en France où le libéralisme était déjà bien développé, mais en Allemagne ou en Espagne, là où les conservateurs sont moins libéraux, c'est passé.

      • Si les républicains du Parti Radical se considèrent centristes, c'est qu'ils ont gagné sur la République et la laïcité et qu'ils voient désormais la nécessité d'un compromis entre un État providence de gauche et le laisser-faire économique des libéraux ;
    • Petits bourgeois locaux. D'où ça prêche pour la décentralisation ? ;

    • Forte influence sous la 3e République (période des grandes-lois sur la presse, l'association, la laïcité, etc., mais aussi de l'expulsion des religieux, paradoxalement) ;

    • Beaucoup de scissions et de fusion, beaucoup de reprise de noms existants, et beaucoup d'influence sur d'autres partis, cf. ce schéma ;

    • Le Mouvement Lrépublicain populaire (MRP) était défavorable à la décolonisation. Après sa démission en 1946, De Gaulle pensait avoir son soutien pour revenu, mais le bonapartisme n'était pas la tasse de thé du MRP, donc non ;

    • Giscard venait des libéraux du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) ;

    • Union des démocrates et indépendants (UDI). Fondé par Jean-Louis Boorlo. Regroupe le CNIP, l'Alliance Centriste (fondu dans LREM), Le Parti Radical, et ce qui deviendra Les Centristes, etc. dans l'objectif de refaire une UDF à l'ancienne. Alliance avec le MoDem, notamment en 2017. Jean-Christophe Lagarde ;

    • Parti Radical de Gauche : scission du Parti Radical (de droite) qui rejoint le programme commun de la gauche dans les années 70. Les Radicaux de Gauche : refus de la fusion avec un courant de l'UDI (pour former le Mouvement Radical, qui a éclaté en Parti Radical et Parti Radical de Gauche) ;

    • Le Forum des Républicains Sociaux est issu de l'Union pour la Démocratie Française (UDF) avant d'être un courant de l'UMP avant de devenir le Parti chrétien-démocrate (PCD) renommé Via, la voie du peuple. Réactionnaires. Christine Boutin. Jean-Frédéric Poisson (Les Amoureux de la France avec Dupont-Aignan, se retire en 2022 pour soutenir Zemmour, etc.) ;

    • Agir (ex. Agir, la Droite Constructive) : libéraux juppéistes de LR / UDI qui déplorent le tournant de LR vers une ligne réactionnaire et qui veulent soutenir Macron sans rejoindre LREM. C'est un peu l'annulation de la fusion de Démocratie Libérale dans l'UMP en 2002. Représente le large spectre des alliances UDF-RPR d'antan : démocratie chrétienne, républicanisme, libéralisme, conservatisme, bonapartisme, et réaction ;

    • Résistons ! : parti de Jean Lassalle (ex-MoDem). Bonapartisme (berger du terroir qui va sauver le monde sans vraie stratégie), réactionnaire (justifie tout par le retour à la nature, les traditions, etc.), mais programme démocrate-chrétien classique.


    Europe Écologie Les Verts (EELV) et satellites

    Génération Écologie, Cap Écologie, Mouvement Écologiste Indépendant, Mouvement Écologique => Mouvement d'Écologie Politique => Les Verts => EELV.

    • Positionnement : gauche pour EELV (social-démocratie), plutôt pro-égalité, plutôt neutre sur la liberté, anti-productivisme, programme à gauche mais confusionnisme réactionnaire, notamment chez les personnalités les plus radicales du parti (influence de la démocratie-chrétienne ?, cf. ci-dessous) ; droite pour les satellites (plutôt liberté, plutôt productivisme, plus d'élitisme) ;

    • Les premiers mouvements intégralement écolo sont associatifs, comme Les Amis de la Terre. Le premier parti défendant une sensibilité écolo sera le Parti Socialiste Unitaire (PSU) dans sa période autogestionnaire des années 60 et 70. En 1974, les assos veulent présenter un candidat et soutiennent Charles Piaget proposé par la gauche du PSU. Le PSU soutiendra Mitterrand. Les assos proposent alors au démocrate-chrétien Philippe Saint-Marc (ex-MRP, théoricien de l'écologie humaniste) qui refuse et se rallie à Giscard. Elles proposent à Théodore Monod, biologiste protestant se réclamant de l'anarchisme chrétien qui refuse (âge). Elles proposent à René Dumont qui restera le premier candidat écolo de France. Le président des Amis de la Terre, démocrate-chrétien issu du PSU, Brice Lalonde, est son directeur de campagne. Cette candidature "politise" l'écologie et la structure sous forme de partis ;

    • Clivage entre ceux, issus du PSU, qui pensent que l'écologisme est la base de la refondation d'une identité de gauche radicale (liens entre l'écologie et la lutte contre les oppressions, l'émancipation, etc.) et ceux, très souvent associatifs, comme les Amis de la Terre, qui pensent que l'écologie doit être une identité à part (ça formera le ME / MEP / Les Verts) ;

    • Génération Écologie : issu des Amis de la Terre (son président, Brice Lalonde étant devenu ministre de Mitterrand, ça lui a donné des ailes), favorable au nucléaire, contrairement aux Verts, dérive à droite (pro-Chirac en 1995, puis accord avec Démocratie Libérale) puis mise en sommeil, puis Delphine Batho le ré-anime autour de la décroissance et du biodynamisme (réaction, ésotérisme, anthroposophie, Pierre Rabhi, Colibris, etc.) ;

    • Cap Écologie : fusion de Cap 21 (de Corinne Lepage, a tenté de faire alliance avec l'UDF et le MoDem mais incompatibilité entre l'écologie et une dérégulation économique, se dit centriste) et de l'Alliance Écologiste Indépendante (Jean-Marc Governatori, se dit aussi écolo-centrisme). Alliance avec EELV bien qu'ils les considérent trop de gauche ;

    • Les Verts :

      • Ils se sont fait influencer par Les Alternatifs : la candidate PSU Huguette Bouchardeau en 1981 provoque une effervescence de bribes de la gauche radicale (PCF, PSU, trotskistes, maoïstes, anarchistes, etc.) qui se traduit par la candidature PSU + LCR de Pierre Juquin en 1988, puis par les regroupements successifs jusqu'à former Les Alternatifs. Les Verts et Les Alternatifs partageaient même leur orga de jeunesse (Chiche !) ;

      • Ils refusent le libéralisme et bien qu'ils jugent que le reste de la gauche est productiviste, ils s'allient systématiquement avec la gauche radicale afin d'exister. Cela fera naître l'expression « rassemblement de la gauche et des écolos qui n'a pas de sens : la gauche serait-elle productiviste par essence ? Bien sûr que non ;

      • Ils ont une culture auto-gestionnaire, donc une grande méfiance vis-à-vis des chefs, qui entraîne des candidatures de témoignage (profondes convictions) plutôt que des figures médiatiques, et donc des gamelles électorales : Alain Lipietz en 2002 avant de faire revenir Mamère en catastrophe ; Yves Cochet en 2007 avant Voynet ; Eva Joly plutôt que Hulot en 2012 ; l'inconnu Jadot en 2017 face à la médiatique Cécile Duflot, etc. ;

      • En étant un parti de gouvernement sous la gauche plurielle de Jospin (97-2002), les cadres des Verts se droitisent (pas la base). Les Alternatifs leur font la tête ;

      • Les Verts se renomment EELV pour les élections européennes de 2009 et s'élargissent à diverses assos, à Bové (à leur gauche) et à Hulot (à leur droite).
    • Mouvement Écologiste Indépendant : scission des Verts en 1994 par Antoine Waechter pour garder une ligne ni droite ni gauche alors que, sous l'impulsion de Dominique Voynet, Les Verts font des alliances à gauche et s'étiquettent ainsi en vue de la présidentielle de 1995 ;

    • Plusieurs lignes co-existent au sein d'EELV : Yannick Jadot est plutôt autoritaire / ordre républicain (participation à la manif pro-flics) et laïcité. Sandrine Rousseau est plutôt féministe et lutte contre les oppressions. Aujourd'hui, la ligne est plutôt sociale-démocrate teintée d'écologie : revenu de base, impôt redistributif, moins de pouvoir au président de la République, etc. Point de socialisme (abandon du capitalisme)… même par ricochet (les mesures proposées par EELV sont-elles compatibles avec lui ?) ? ;

    • Pôle écologique = alliances locales entre EELV, Génération Écologie, Cap Écologie, Génération⋅s et le Mouvement des Progressistes (MDP, de l'ex-communiste Robert Hue, démocratie-chrétienne) ;

    • Incohérence et inspiration réactionnaire : José Bové déclarait refuser toute manipulation du vivant pour contre-carrer la PMA. Mais alors… Quid de l'avortement ou de l'agriculture (la Nature, c'est la cueillette) ? Noël Mamère soutenait. Des militants et des cadres d'EELV justifient toujours leur rejet des pesticides, des OGM, de nucléaire, etc. par un culte de la nature plutôt que par des objectifs politiques fondés sur la rationalité (comme la préservation d'un écosystème compatible avec la vie humaine). À ce compte-là, pourquoi défendent-ils la médecine, la démocratie, etc. ? Y'a rien de Naturel dans tout ça. Bref : attention à l'argumentaire.

      • Pour l'auteur, cela viendrait de l'influence de la démocratie chrétienne qui s'est rapprochée de l'anarchisme ou du socialisme utopique / pré-Marx chrétien du début du 19e siècle par sensibilité sociale (mais elle restait de droite sur le reste) en apportant son rapport "religieux" à la nature (divine, sacrée, etc.). Léon Tolstoï, anarchiste chrétien utilisait des arguments réactionnaires pour appuyer sa vision de l'anarchisme et de l'harmonie avec la nature. Ivan Illich était un prêtre catho. Jacques Ellul était théologien protestant.


    La République en marche (LREM) et satellites

    Les Nouveaux Démocrates, En commun, Territoires de progrès (TDP), Horizon, et Ensemble citoyens.

    • Positionnement : droite. Élitisme, productivisme, plutôt pro-liberté. Mélange de démocratie-chrétienne, de libéralisme, de conservatisme et de réaction. Libéralisme et charité de démocrate-chrétien (souligner l'« humiliation » de la manif pour tous ou de Poutine, être mitigé sur la colonisation et y voir des « éléments de civilisation », etc.) ;

    • Le fonctionnement du parti n'est pas usuel (pas de courants, pas de textes d'orientation, etc.). Il est centré sur l'avènement au pouvoir de Macron, qui se dit au-dessus du clivage gauche-droite. On pourrait penser à du bonapartisme, mais, d'habitude, il y a la dénonciation d'un danger extérieur censé rassembler, une conviction, un discours qui s'incarne dans un chef, alors que là, il n'y a qu'un plan marketing (pas de programme à quelques mois des élections de 2017). Difficile d'y voir le confusionnisme du bonapartisme ;

    • L'auteur y voit une comparaison avec les pays d'Afrique : dépolitisation (entre autres car c'est toujours la même politique, quels que soient les politiciens, corrompus, notamment par des puissances ex-colonisatrices), partis de supporteurs achetés, aucun espoir qu'une autre idéologie parvienne au pouvoir, le seul changement est le nom du dirigeant (d'où l'expression « changement du personnel politique »). Pour l'auteur, le nom initial du parti, En Marche, serait un slogan publicitaire dénué d'idéologie et de sens. C'est vrai, il dit d'avancer, peu importe la direction (= absence de conviction), ce qui me semble très bien représenter la dépolitisation et le seul changement du personnel politique ;

    • Le renommage de En Marche pour La République en marche serait une concession à LR ;

    • Les libéraux ne sont pas démocrates : au milieu du 19e, ils voulaient la monarchie parlementaire censitaire ou un président fort (un roi sans couronne, quoi) ;

    • Le PS, le RPR et l'UDF défendaient des nuances du libéralisme ;

    • Les Nouveaux Démocrates : aile gauche de LREM, sociale-démocrate. Affilié à EELV pour son financement ;

    • En commun : plaide sans succès pour des alliances entre LREM et sa gauche, type PS ou EELV ;

    • Territoires de progrès – Mouvement social-réformiste : macronistes venus du PS. L'auteur dit qu'ils se présentent comme social-démocrates, alors que leur nom dit social-réformistes, et les classe simples républicains ou libéraux. Membres notables : Olivier Dussopt et Jean-Yves Le Drian ;

    • Horizon : aile droite, version conservatrice voire bonapartiste du libéralisme et de la démocratie chrétienne de Macron. Édouard Philippe (LR) et émigrés de LR ;

    • Ensemble pour la majorité présidentielle (ex-Ensemble citoyens !) : coalition regroupant LREM, le MoDem, TDP, En commun, Horizon, Agir. Impulsée par Bayrou qui poussait à un grand parti rassemblant les différentes composantes de la majorité (comme l'UDF pour Giscard) et validé par un Macron constatant le délitement de son fan club.


    La France Insoumise (LFI) et satellites
    • Positionnement : gauche. Plutôt productiviste (mais pour produire la transition énergétique), plutôt pro-égalité, plutôt neutre sur la liberté. Oscille entre écosocialisme (socialisme, écologie, contre le capitalisme et le productivisme) et social-démocratie tentée d'écologie.

    • Historique : Gauche Socialiste (premier courant de Méluche au PS qui pondra la Convention pour une 6e République, à ne pas confondre avec l'association du même nom fondée plus tard par Montebourg) puis Nouveau Monde (courant fondé avec Henri Emmanuelli), puis Trait d'Union, puis Pour la République sociale (éducation populaire), puis le Parti de Gauche et la coalition Front de Gauche (Parti de Gauche, PCF, courants de la LCR / NPA, la FASE, les Alternatifs) sur le modèle du parti allemand Die Linke ;

    • Parti de supporteurs comme LREM ? Après tout, LFI est une coquille vide (pas de texte d'orientation), il subit les revirements de Mélenchon, ses militants défendent durement Méluche tels des groupies, etc. LFI est contrôlée par les cadres du Parti de Gauche (les assemblées tirées au sort vendues par Méluche dans la presse sont consultatives) dans lequel se déroulent toujours des votes d'orientation (comme celle du populisme de gauche pour 2017). Du coup, LFI est plutôt une vitrine du Parti de Gauche ;

    • En 2017, la stratégie est celle de l'Ère du Peuple, qui est du populisme de gauche (théorisé par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe en observant les partis d'Amérique du Sud) sauce Mélenchon.

      • Populisme de gauche : le PS et LR gèrent le système plutôt que de le changer, donc il faut dépasser le clivage gauche-droite par la conflictualité pour ramener, par opportunisme, les électeurs à un vrai projet de société de gauche. Un populisme de droite serait un bonapartisme : le clivage gauche-droite ne signifie plus rien, le nouveau clivage c'est nous, le peuple, la nation, contre eux, les élites cosmopolites, les immigrés, etc. Le populisme de gauche est un bonapartisme de gauche qui oppose nous, les "prolétaires" (pauvres, ouvriers, employés précaires, immigrés, LGBTQIA+, etc.) à eux, les bourgeois, afin de ramener les classes populaires vers un authentique projet socialiste d'abolition du capitalisme. Le choix de cette stratégie par LFI se voit dans un Mélenchon qui drague la police et l'armée et qui remplace l'Internationale et le drapeau rouge par la Marseillaise et le drapeau français, alors que le programme était toujours celui de 2012… ;

      • Le populisme de gauche peut déraper. Le confusionnisme ("nous les prolétaires" peut vite devenir "nous la nation", et "eux les bourgeois" peut vite devenir "eux les banquiers Juifs") attire des gens d'extrême-droite et y envoie des gens (une passerelle, quoi). La ligne du parti peut basculer à droite. Mais LFI n'est pas démocratique (oligarchie du PG aux commandes), ce qui a évité ça. Les bonapartistes les plus en vue se sont fait dégager en 2019 pour devenir République Souveraine (on retrouve ce mot creux de bonapartiste, cf. la section sur le bonapartisme) ou pour rejoindre Montebourg (François Cocq, par ex.) ou le RN (Andréa Kotarac, par ex.).
    • Depuis 2017, il ne s'agit plus d'abolir le capitalisme, y compris par la réforme (sur ce point, Mélenchon a toujours affirmé qu'il ne savait pas le faire en cinq ans, mais que c'était l'objectif, donc ça collait avec du social-réformisme). Le projet change pour une économie mixte, qui est un projet social-démocrate, comme celui du PS. Néanmoins, à mes yeux, LFI est quand même plus vénère sur l'écologie et les droits sociaux, en ligne avec le programme des collectifs anti-libéraux de 2007 qui fut celui des candidatures de 2012 et de 2017, et je me demande dans quelle mesure cela est compatible avec le capitalisme… ;

      • Conséquence : si l'on ne sort plus du capitalisme, il faut dire quelle déclinaison du capitalisme on combat. Le travers antisémite historique de la gauche radicale (Proudhon, Marx, par ex.) n'est alors pas loin. Mélenchon déclarera à plusieurs reprises que le problème n'est pas les bourgeois commerçants, mais leur contrôle capitalistique par la finance. Mouais… Adam Smith, théoricien du libéralisme, disait pareil et Marx observait cela dans son Capital… Son motus « l'ennui, ce n'est pas l'immigré, c'est le financier » va ainsi attirer des antisémites pas futés ;
    • Mélenchon :
      • Parcours : adhérent de l'Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) puis de l'Organisation Communiste Internationaliste (OCI), deux structures trotskistes lambertistes. Il ne croit plus au concept d'avant-garde révolutionnaire et rejoint le PS de Mitterand (qu'il admire). Il rejette la deuxième gauche, puis il distingue les luttes sociales (LGBTQIA+, etc.) de la lutte contre le capitalisme, et il veut abolir le capitalisme par les réformes.

      • En géopolitique, il défend "contre tous" le camp socialiste (donc tout régime vaguement socialiste) et il a un tropisme anti-ricains (lié à sa critique de l'impérialisme, de la nécessité d'être indépendant ‒ non aligné, qu'il dit ‒, etc.), ce qui le pousse aux déclarations les plus absurdes (sur la Russie, par ex.). C'est dangereux puisque la politique étrangère est le domaine réservé du président de la Répu ;

      • Le principe socialiste d'indivisibilité des nations le pousse à repousser les indépendantistes (Tibet, Catalogne, etc.)… avant de s'allier aux indépendantistes corses au parlement français et de plaider pour l'autonomie des territoires d'outre-mer français. On l'entendra souvent déclarer qu'il faut laisser faire un dirigeant étranger au motif qu'il a été élu et qu'il incarne la souveraineté populaire ;

      • Quitte à évoquer le caractère de Méluche (est-ce pertinent ?), je préfère les scènes posées à « La république c'est moi ! », je les trouve plus révélatrices (tout le monde peut s'énerver dans certains contextes) et moins pardonnables. Mes exemples préférés : 1, 2, 3.

    Divers :

    • François Mitterrand pousse à l'adoption de l'euro contre l'Allemagne en lui promettant une reconnaissance européenne de la réunification allemande. (C'est logique, faire une monnaie unique entre des épargnants ‒ nord de l'Europe ‒ et des dépensiers ‒ sud de l'Europe ‒, nécessite de trouver un équilibre… D'où les interminables négociations sur les plans de relance…). Méluche appelle à voter en faveur du traité de Maastricht (il croit en une augmentation des pouvoirs du parlement européen et à un arrêt des attaques du Franc par les marchés en s'appuyant sur le Deutsche Mark, via la monnaie unique), avant de changer de cap dès 1996 ;

    • Hamon et Montebourg pousseront Manuel Valls premier ministre (en échange de ministères plus sérieux) avant de se faire dégager de ce gouvernement libéral (Valls…) quelques mois après ;

    • En vue de 2022, Montebourg tentera une stratégie bonapartiste se revendiquant du populisme de gauche, mais prévoit des mesures réactionnaires. Lui aussi jouait avec le mot « souverainisme » sans le définir ;) ;

    • Scientisme libéral : évaluation des candidats à la présidentielle sur le court-terme. Osef du projet politique, de prétendus experts jugent l'efficacité des mesures consensuelles visant à maintenir l'ordre établi (croissance, chômage, immigration, sécurité).


    Parti pirate

    L'auteur n'a pas traité ce parti dans ses vidéos, mais on le retrouve dans la visualisation 3D.

    Social-démocratie. Écologie. Influences marginale de la démocratie chrétienne et du libéralisme.

    Plutôt pro-égalité, plutôt productiviste, liberté.


    Synthèse

    Positionnement des idéologies politiques sur l'axe gauche-droite

    <-- anarchisme -- communisme -- écologisme -- écosocialisme -- socialisme (y compris son aile droite : social-réformisme) -- social-démocratie -- démocratie chrétienne -- radicalisme -- libéralisme -- libertarianisme -- conservatisme -- bonapartisme -- réaction -- fascisme -->

    L'auteur place la délimitation gauche-droite sur la social-démocratie et la démocratie chrétienne.

    Le positionnement de l'écologisme se discute, en fonction de si l'on pense que l'abolition du capitalisme entraîne ou non celle du productivisme et si l'écologisme entraîne la fin du productivisme et donc du capitalisme ou s'il l'aménage… L'auteur considère que l'écologie doit aller plus loin que l'abolition du capitalisme.


    Positionnement des partis politiques sur l'axe gauche-droite

    Uniquement ceux médiatisés qui se sont présentés aux élections ces dernières années. Choix subjectif de ma part.

    Pour définir le positionnement, je mélange parfois celui annoncé par l'auteur à ma sensibilité / perception politique. Un des problèmes des termes social-réformisme et social-démocratie, c'est que ça place le curseur uniquement sur l'abandon ou l'aménagement du capitalisme alors que, dans le même temps, il est admis que des objectifs (féminisme, droits LGBTQIA+, etc.) sont distincts de l'abolition du capitalisme. Deux partis sociaux-démocrates peuvent avoir un positionnement différent sur ces questions, tout comme sur l'intensité de leur aménagement du capitalisme. Je peux alors différer de l'auteur.

    <-- communisme : LO -- social-réformisme / social-démocratie : NPA, LFI, EELV, Génération⋅s, PCF -- démocratie chrétienne / libéralisme / conservatisme : PS, MoDem, LREM, Horizon, Résistons !, LR -- bonapartisme : Les Patriotes, UPR, DLF, RN -- réaction : Reconquête, Via -->

    Mon Nov 6 12:15:36 2023 - permalink -
    - https://tube.aquilenet.fr/w/p/ifP3MVn8LLqctwCvywdyG7
  • Causeries de Benjamin Bayart – Géopolotique des données personnelles

    Cloud souverain - Géopolitique de la data - Benjamin Bayart à USI (juillet 2022)

    Lien. Sur YouTube. Retranscription.

    • Mêmes définitions et contexte que dans son entrevue chez Thinkerview ;

    • Le protectionnisme juridique du RGPD est une opportunité de développer le business en UE. Deux mentalités possibles des acteurs : soit lobbying / contournements juridiques pour retarder l'application ou affaiblir les normes, soit changer de paradigme, se faire protéger par la législation, et modifier son produit. La première approche sera aussi fructueuse que de traiter le harcèlement au travail par un amendement du contrat de taff pour ensuite faire l'autruche "y'a pas de harcèlement chez nous, le contrat le dit, ça vaut prévention" ;

    • Géopolitique = rapport de puissance, imposer sa volonté. Exemple : différend sur les licences de pêche à Jersey en 2021. Je pense que l'orateur surestime l'effet de la menace française de couper le courant à Jersey, car les patrouilles militaires en mer ont perduré au-delà. Mais, en effet, le gus qui avait choisi d'alimenter l'île depuis la France avait très probablement fait un excellent choix technico-financier, mais en cas de crispation diplomatique, le tarif au kWh devient secondaire, il faut aussi prendre ça en compte. Autre exemple : la guerre en Ukraine a remis en cause pas mal de business avec la Russie… Si tu commerçais beaucoup avec la Russie et que t'es un petit acteur et/ou que tu n'as pas de plan B, t'es fichu ;

    • Définitions de « souverain » :

      • Juridique : quel droit s'applique ? (La définition de Sarko du cloud souverain 2011 était l'accès facilité de la police.) ;

      • Géopolitique : dans un rapport de puissance, quelle vulnérabilité dans la souveraineté nationale est acceptable ou non ? Est-il prudent d'héberger le fichier d'état civil à l'étranger ? Est-il prudent d'analyser les données générées par nos radars militaires sur des serveurs étrangers ? ;

      • Industriel : idem que géopolitique, mais au niveau d'une société commerciale. Quelle maîtrise du risque ? Dépendre d'un seul fournisseur de stylos n'est pas grave. Quid de dépendre d'un seul fournisseur de cloud si toute ton activité est basée dessus (l'orateur ne le dit pas, mais un exemple est les business bâtis uniquement sur le seul datacenter d'OVH qui a cramé…) ? ;

      • Économique. En macro-économie, vendre un costume importé dans son espace économique permet de récupérer la seule plus-value du marchant (+ TVA et autres impôts). Importer en sus le tissu permet de récupérer la plus-value du tailleur. Importer le fil en sus : celle du tisserand ; Importer le coton ou la laine : celle de la filature. Etc. La qualité n'influe pas : importer des bidules pas chers de très bonne qualité fait monter le chômage, consommer de la merde locale fait baisser le chômage. Vu le poids de l'économie numérique, ça vaut le coup d'étudier comment maximiser la production dans notre espace économique.
    • Stratégie nationale :

      • Vendre du cloud ricain sous licence. Grande dépendance technique (lire le témoignage d'OVH) et reliquat de surveillance ricaine (sécurité, tout ça), mais le service est facturé dans notre espace économique, c'est un début ;

      • Produire nous-même le service.
    • Stratégie d'entreprise :

      • Pas vu, pas pris ;

      • J'ai trop investi dans un cloud, je ne peut pas revenir en arrière, donc on verra bien ;

      • Je n'ai pas trop investi, je peux intégrer la contrainte et viser du cloud privé, ou du cloud public UE ou de la revente sous licence ;

      • Il faut une stratégie plus adulte, accepter de combiner plusieurs solutions UE existantes si aucune répond totalement au besoin.
    • Le cloud souverain tel qu'on l'entend ces dernières années met la lumière sur d'anciens problèmes (résilience, dépendance économique genre que faire si un fournisseur triple ses prix, besoin de savoir-faire, gestion du risque, écosystème, etc.) que seul le déni empêchait de considérer ;

    • On ne peut pas piloter un fournisseur sans détenir un savoir-faire en interne, le fournisseur nous bananera.


    KEYNOTE - Géopolitique de la données (Benjamin Bayart) (2021)

    Lien. Retranscription.

    • Exemples de réification (chosification) : camp de concentration, lacérer les tentes des migrants, radiation chômdu, etc. Traitements inhumains qui rendent fou. L'une des méthodes est de chosifier, de ne pas être en empathie. La désensibilisation des militaires est un thème de Black Mirror (mon avis), mais bon, l'endoctrinement existe depuis des millénaires. De même, je ne suis pas convaincu qu'un entretien préalable au licenciement ou celui avec une pupute de Pôle emploi avant radiation, inutile, froid et distant, soit plus humain. Dit autrement : remplacer l'ordi par l'humain ne suffit pas ;

    • Dualité de l'informatisation : émancipation et/ou oppression ? Toujours un mélange des deux. L'orateur rapporte le témoignage d'un gus qui a bossé à informatiser son hôpital psy. Lui voyait : plus de notes papier à transmettre à chaque roulement d'équipe, meilleur suivi, hausse de la qualité des soins, donner du pouvoir d'agir aux soignants, etc. Après la mise en prod', il participe à un comité de la direction qui voit, elle, une opportunité de savoir ce que font les infirmières, de tout mesurer (durée de chaque soin, par ex.), d'augmenter les cadences, etc. Boarf… Là encore, le taylorisme et le fordisme faisait ça sans ordi (mais, oui, la mécanisation, notamment le tapis roulant, était un acteur important) ;

    • Du point précédent, l'orateur estime que la question centrale des taffs d'informaticien devrait être : est-ce qu'on doit faire telle chose ? Ça émancipe ou ça oppresse ? Dans quelle proportion ? Quelles précautions doit-on prendre (sécurité des données perso, permettre aux gens concernés de réagir, laisser assez d'humains dans le processus pour qu'une négociation sociale reste possible, etc.) ?


    Géopolitique de la data (Benjamin BAYART) (2023)

    Lien. Retranscription.

    • Version courte (15 minutes) et piquante (à la fin) des causeries précédentes ;

    • Sur la construction d'un écosystème numérique européen, les politiciens et les DSI sont défaitistes, car ils sont incompétents. Cf. la vidéo suivante pour un argumentaire étayé.


    Benjamin Bayart - Sous le capot du cloud souverain (2023)

    Lien. Sur YouTube. Compte-rendu.

    • À l'inverse des précédentes, cette causerie est plus orientée business que droit ;

    • Les Exégètes amateurs avaient attaqué le Privacy Shield devant le tribunal de l'UE (l'une des juridictions de la CJUE). Les questions préjudicielles dans l'affaire Schrems contre l'APD irlandaise, toujours en cours après l'arrêt Schrems I contre le Safe Harbor, ont été examinées plus rapidement par la CJUE, donc le recours des Exégètes est devenu sans objet ;

    • Cloud souverain = cloud sous contraintes : toute société commerciale et donc tout projet informatique est impactée par des contraintes juridiques (CJUE), "métiers" (secret des affaires, secret-défense y compris le niveau le plus strict qui est costaud, un OIV doit fonctionner en temps de guerre, de pandémie, etc.), politiques (le ministre a dit), commerciale (partenariat avec untel), opérationnelles (l'historique Netflix n'a pas la même criticité qu'un historique de transactions bancaires), etc. Il faut identifier l'optimum sous contraintes (satisfaire le moins mal possible le plus de critères), pas la solution idéale. Il faut identifier les contraintes en amont, ce qui suppose un dialogue entre les équipes informatiques, juridiques, commerciales, finances, etc. Mouais… Ça suppose une évaluation honnête et une pondération juste des contraintes, sinon ça va toujours finir chez les ricains (sauf interdiction légale)… ;

    • Différence entre un responsable et un directeur (en provenance de FT) : le responsable veut dormir, donc il fait ce qu'il faut, n'importe quoi s'il le faut, pour que le système dont il a la charge tourne ; le directeur veut que ça ne soit pas de sa faute (si ça marche, tant mieux, sinon on ne doit pas pouvoir le lui reprocher), d'où acheter le plus cher, le leader du marché, etc. ;

    • Mythe du cloud qui scale à l'infini : même mamazon ne sait pas fournir une BDD PgSQL de 27 Po. Même Amazon ne sait pas absorber une migration instantanée de quelques acteurs du CAC 40 (ça tient parce que la migration, au niveau mondiale, est étalée dans le temps) ;

    • La France détient les compétences : nos licornes ne font racheter par les ricains (rarement l'inverse), nos ingénieurs sont débauchés par les GAFAM (les ingénieurs ricains le sont plus rarement par des sociétés commerciales françaises), nos infras télécoms sont moins vétustes, l'API de certains fournisseurs de cloud UE sont mieux construites que celles des GAFAM, un modèle de machine learning présent dans des bibliothèques standard vient de l'INRIA, etc. Le problème, c'est les politiciens et les DSI (cf. vidéo précédente) ;

    • Un excellent développeur n'a pas à devenir chef de projet, ce sont des compétences différentes. Il faut une évolution salariale, mais pas un changement de fonctions. Ça me rappelle cette excellente causerie ;

    • Les grosses sociétés commerciales devraient contribuer à produire les briques logicielles qu'elles estiment être manquantes (genre telle fonctionnalité de Kubernetes) plutôt que d'aller s'héberger chez un cloud ricain. Car c'est peanuts dans leur budget informatique et que cette fonctionnalité n'est pas le cœur de leur activité, ce n'est pas ce qui leur rapporte vraiment de l'argent, donc la mettre à disposition, y compris de ses concurrents, ne la menace pas.
    Mon Oct 30 11:08:14 2023 - permalink -
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  • Causeries de François Sureau

    J'ai déjà pointé trois plaidoiries au Conseil constitutionnel de cet avocat.

    Ci-dessous, quelques causeries qui se complètent et que je trouve très intéressantes. Liberté, politique, histoire, philosophie du droit, spiritualité.


    Disparition du système français des libertés (2020)

    Lien.

    • Nous ne sommes pas le pays des libertés, sauf à des rares moments (ex. : 1880-1920, grandes lois, et encore, voir la persécution non nécessaire des cathos après 1903, l'interdiction aux religieux d'enseigner, l'expulsion de 40 k religieux dont les Chartreux de la montagne de Voiron, etc.). État policier et administratif. Valse sur la liberté d'expression entre le Révolution et 1881. Lois des suspects (de laquelle sont inspirées les assignations à résidence de 2015-2017), loi sur le sacrilège, contrôle administratif permanent depuis la Révolution, etc. Attendre 1971 pour vérifier la validité d'une loi au regard de la déclaration des droits de 1789 (au motif qu'il n'y a rien de supérieur à la volonté populaire incarnée par le législateur, cf. vidéo suivante ci-dessous)… Peine de mort, bagne, colonies, droits des femmes, etc. Voir aussi la 3e vidéo ci-dessous, à partir de la 54e minute ;

    • Recul de la substance des libertés : elles ne sont pas uniquement individuelles (se déterminer dans sa propre vie), elles sont nécessaires pour construire un sujet politique libre qui, par son choix libre, légitime ses dirigeants. Elles ont été grignotées. Exemples habituels : rétention de sûreté (aucune possibilité de rédemption), consultation de sites terroristes (délit d'opinion), interdiction individuelle de manifester (l'État choisit ses amis) ;

    • Crise des catégories juridiques :

      • Le contrôle de l'intention de commettre un acte l'emporte sur l'acte (fin de l'innocence a priori) ;

      • Création d'un temps exceptionnel (terro, urgence, sanitaire, etc.) qui justifierait l'abandon des grands principes (alors qu'ils sont aussi là pour régir ce qui sort de la normale, et que les temps ont toujours été difficiles, et que si on les abandonne face à la contrainte, c'est qu'on n'y croit pas vraiment) ;

      • Pro-éminence de la police administrative a priori sur la police judiciaire a posteriori ;

      • Crise de la loi : partir du fait pour écrire une loi répressive au lieu de fonder l'ordre sur la préservation de libertés jugées importantes (dit autrement : nous ne produisons plus de norme visant à dicter ce qu'il convient de mettre en œuvre pour produire de bons effets, mais uniquement du fait, de l'interdiction), ce qui a pour effet de fétichiser le juge (au point où on se met à tort à le considérer comme le gardien des libertés alors que ce rôle revient à la Constitution) et de renforcer son pouvoir d'interprétation de textes larges et flous au lieu de restreindre ce pouvoir par des textes clairs et précis.
    • Crise du raisonnement constitutionnel :

      • Dire que la sécurité est la 1ère des libertés nous conduit à penser qu'il n'y a pas eu de période plus libre que la Palerme de Mussolini (dissolution de la mafia) ou le Moscou de Staline (la sécurité y était totale) ;

      • Les humains sont portés à abandonner leur liberté, donc il faut en développer le goût, c'est-à-dire en finir avec la peur, car la liberté suppose la douleur, l'inconfort, etc. (d'une expression ou d'un comportement déplaisant), c'est ce qui nous fait avancer (au travers des affrontements, des guerres coloniales, etc.) ;

      • Le juge, notamment constitutionnel qui, incertain de sa légitimité (au motif que le Parlement, émanation du Peuple, aurait forcément raison), biaise son jugement en affirmant, par exemple, que tels critères sont trop imprécis pour interdire valablement à un citoyen de manifester alors qu'il devrait dire que l'interdiction individuelle de manifester est contraire à la déclaration des droits ;

      • Hésitation politique constante entre droit technocratique (cf. la loi qui raisonne en fait plutôt qu'en catégories ou en droits à préserver) et l'hystérie populaire.
    • Origine de ce recul et de ces crises :

      • Perte de confiance dans le projet des libertés publiques. La fraternité ne désignerait pas de prime abord la solidarité sociale, mais la nécessité de la liberté de l'autre qui permet de créer, à travers un sujet politique libre, une société politique cohérente autour de la préservation de la liberté. Ne plus croire en cela entraîne la revendication de son droit individuel ou communautaire (ex. de mon cru : rallonger ad-vitam la prescription pour les violences sexuelles), telle la jouissance d'une propriété personnelle, par des micro-sociétés en lutte pour leur identité propre avec un État répressif en arbitre distributeur de droits-cadeaux (victimaires, mémoriels, de réparation, additionnels aux autres, par rapport à d'autres catégories de citoyens) à ses sujets, à tour de rôle. Donc la mort de la société politique. Voir aussi le point culte des droits de la 3e vidéo ci-dessous ;

      • Nous ne savons plus traiter le Mal irréductible (meurtre, terrorisme, émeute, pédophilie, fraude fiscale, etc.). Soit on traitait ça par un esprit religieux optimiste (la loi transforme l'humain et le conduit à sa rédemption) œuvrant pour une société meilleure (idée très judéo-chrétienne), soit par l'idée, fondée sur la raison, que le progrès social incessant va réduire les injustices disponibles et donc le Mal disponible que l'on circonscrira dans une fenêtre acceptable. Nous avons abandonné les deux et préférons exfiltrer vers les marges de la société ceux qu'on considère être le mal. C'est l'idée de la déchéance de nationalité : il est inconcevable que ces gens soient des nôtres, de notre identité politique, de notre société des Purs insusceptible de commettre de tels actes ;

      • Déséquilibre des institutions (voir aussi la 3e vidéo ci-dessous) : le quinquennal (et pas que) a mis fin à tout contre-pouvoir valide, laissant au citoyen le choix entre la rue (manif', émeutes, etc.) ou le juge (plaintes sur le traitement de la pandémie), car il ne peut plus contrôler ceux à qui il délègue son pouvoir.
    • Que faire ? Abroger les verrues législatives qui ont rogné les grands principes (cf. ci-dessus), regonfler le parlement qui devrait s'interroger sur la portée de ses lois plutôt que d'être un serviteur de l'exécutif ou de se prendre pour un juge (commissions d'information ou d'enquête à gogo), et développer les droits fondamentaux actuels (donc numériques).


    François Sureau, l'avocat des libertés (2019)

    Lien.

    • Réduction des garanties de la personne (procès équitable, etc.) = préjugé pessimiste sur autrui au profit d'une prétendue efficacité (cf. réduction du Mal irréductible dans la vidéo précédente) ;

    • L'anarchiste se moque du principe / de la norme au profit d'une efficacité immédiate (adaptation à la situation, pourrait-on dire) ;

    • Une civilité parfaite contrôlée par l'État (contrôler l'expression, l'information, la manifestation, etc.) va à l'encontre du chemin personnel placé, par la religion judéo-chrétienne puis par notre système politique, au-dessus de tout au prix de l'errance, de l'erreur (ce propos me heurte, cette émeute est douloureuse, je me suis planté dans mes choix, etc.). Ce rêve (de la civilité parfaite) est une fausse paix pour s'éviter un combat individuel spirituel avec le Mal qui vise à se perfectionner et à perfectionner la société ;

    • Révolution française : passage d'une société du commandement (roi incarnant Dieu c'est-à-dire un absolu, un référentiel), de l'ancien ordre des choses, vers une société du projet politique.

      • Dimension pré-totalitaire du rêve d'un État / gouvernement visant à réaliser le Bien du Peuple en étant l'instrument de la volonté générale incarnée par le législateur, qui rend une opinion dissidente inutile et qui favorise le sécuritaire / le contrôle administratif. Modèle de Rousseau plutôt que Montesquieu / Voltaire. Ces derniers voient l'abus dans le pouvoir et souhaitent limiter les possibilités de contraindre le citoyen (uniquement le juge judiciaire, sur des infractions et peines définies, proportionnalité, etc.) ;

      • Passage d'un souverain divin unifié (placé là par Dieu, prétendument) à un souverain populaire divisé par essence (ceux qui n'ont pas voté pour lui / son projet, ceux qui soutiennent la royauté, naissance de la droite et de la gauche, etc.), ce qui engendre une instabilité du système politique (liée à ce manque de confiance / légitimité) renforcée en période d'inquiétude et qui nous amène à passer par des régimes dictatoriaux (les deux Napoléon, Vichy, De Gaulle) et/ou à rechercher une prétendue et vaine (ce n'est pas l'objet de notre système politique, cf. débat parlementaire dans la vidéo ci-dessous) union / rassemblement nationale (dans l'idée que le souverain ne soit plus divisé pour incarner la nation), et dont l'outillage sécuritaire est un indice.
    • Vision sur l'immigration : asile (critères de la convention de Genève), opposé au No Border (qui reviendrait à considérer les personnes comme des animaux migrateurs), assimilation (pour, précisément, sauvegarder ce qui ferait notre attrait, c'est-à-dire notre système politique des libertés, le chemin individuel, etc.), comme si notre système était intrinsèquement supérieur au leur (c'est bien pour cela qu'ils choisissent la France, non ?), et que leur arrivée chez nous n'était pas des circonstances tenant plus à l'exercice du pouvoir par leur tyran du moment qui les force à s'arracher à leur terre (l'essentiel des déplacés au sens de la Convention de Genève le sont dans des zones géographiques limitrophes).


    Les libertés à l'épreuve d'une Constitution finissante (2021)

    Lien.

    • La liberté la plus difficile à acquérir est celle à l'égard de ses passions, de ses préjugés et de ses propres fautes ;

    • La France a fait le choix de vivre autour de la liberté, dans le chemin personnel, alors qu'il est possible d'organiser autrement la société politique, autour d'autres valeurs : Aztèques = forte discipline afin d'éviter un déferlement du chaos déclenché par les dieux ; théocratie ; etc. ;

    • Dans L'Évangile selon Jean, Jésus demande à un paraplégique « Veux-tu guérir ? » (ou « Veux-tu être guéri ? » en fonction des traductions…). Jésus demande d'abord « Veux-tu guérir ? » avant "voilà ce que tu dois faire" (« Lève-toi, prends ton brancard et marche »). L'orateur y voit l'expression de la volonté humaine envers la liberté. À Abdel (et non pas à Adam comme le dit l'orateur), qui a tué son frère, Dieu dit « Qu'avez-vous fait ? » alors qu'il le sait (il est Dieu), donc il invente le contradictoire (mouais… la question est rhétorique, la sanction est prononcée immédiatement, Abdel n'a pas eu l'opportunité de se justifier…). Il y a un lien entre la liberté et la mort : avant la faute, un humain peut être éternel ; après la faute, s'il n'est pas mort, il pourrait rester éternellement dans la faute, il convient de le soulager de cela. Je retiens surtout que, comme d'hab, on peut interpréter comme on le souhaite quelques phrases ;

    • L'orateur expose que la prison n'existe pas au Moyen Âge, que les crimes les plus graves sont punis par la mort, le reste par une amende honorable ou civile (comme bosser à vie pour réparer…). Mouais… mes connaissances me disent plutôt qu'au début du Moyen Âge, la taule avait la seule fonction de détention provisoire (comme en droit romain), mais à la fin du Moyen Âge, elle remplissait aussi celle de peine ;

    • Le déclin des libertés est une facilité : absence de moyens des flics, absence de commandements de ces mêmes flics, trop forte présence syndicale (l'orateur se trompe en affirmant que la France est le seul pays européen où les juges peuvent se syndiquer, une aberration selon lui), etc., d'où on préfère réduire les garanties de tous pour faciliter le taff des flics au lieu de les commander ;

    • Dans le compte-rendu d'une séance du Conseil constitutionnel de 1977 qui examine et rejette, entre autres, la fouille des véhicules sans juge ni magistrat (re-tentée et échouée en 1995 et en 2017), le président du Conseil, Roger Frey, qui a été ministre de l'Intérieur 5 ans sous De Gaulle et Pompidou, déclare « Il n'a pas de mois où l'on ne propose pas à un ministre de l'intérieur un texte limitant la liberté au motif qu'il faciliterait l'action de la police. » (page 30). La déclaration de Frey (et son rejet de la fouille des véhicules) est à contextualiser : la répression d'une manif' au métro Charonne, c'est lui, le massacre des Algériens d'octobre 61, c'est lui, les barbouzes, encore lui, il était membre du SAC, c'était pas un tendre, quoi ;

    • L'idée derrière notre système politique : chacun n'a pas la même conception de la liberté, leur confrontation dans un espace clôt, le Parlement, fera jaillir le progrès du bien commun. Ça suppose une ouverture, un dialogue dynamique et de la confrontation. C'est l'opposé d'une vision statique d'une pyramide ordonnée de droits. Un culte des droits est compatible avec une absence de liberté (modèle de l'État qui donne raison aux différentes parties à tour de rôle, cf. 1ère vidéo ci-dessus). La souveraineté nationale repose dans le débat (parlementaire) permanent, pas dans chaque fraction du peuple se croyant définitivement investit de l'identité nationale, qui crée nécessairement des hommes providentiels et la persécution des gens en opposition à cette conception plus qu'à l'idée défendue. Exemples : écriture inclusive (droit individuel) plutôt que justice sociale (liberté, principe) ; mettre l'accent sur l'inégalité de rémunération F/H en laissant de côté les autres formes d'inégalité de rémunération (contractuels versus fonctionnaires, par ex.), cf. la directive européenne sur le sujet qui prévoit des dispositions particulières pour les femmes (indicateurs obligatoires, par ex.), alors que tout cela découle du même principe de non-discrimination subjective. Cela montre qu'une communauté obtient plus de droit qu'une autre à principe sous-jacent identique ;

    • Preuve que chacun peut avoir sa définition de la gauche et de la droite, l'orateur a celle-ci : gauche = émancipation ; droite = transmission (valeurs, culture, système politique, traditions, etc.) ;

    • Le Mal n'a pas de raison. L'humain veut lui en donner une (le pécheur l'est car il n'a pas été assez à la messe ; fou à psychiatriser). Nous ne croyons plus au projet politique des libertés (cf. 1ère vidéo ci-dessus) ni à la religion, donc le reliquat de Mal nous apparaît insupportable (paradoxe de la violence ?), donc nous nous jetons sur l'injection au bonheur, la mesure de sûreté de Sarko (rester en prison après la peine si l'administration considère dangereux le détenu), la déchéance de nationalité, l'externalisation de nos villes des prisons, des EHPAD, etc. ;

    • Déséquilibre institutionnel : le mode d'emploi (rôles et interactions entre les institutions) dicté par la Constitution ne coïncide plus (pas ?) avec les principes de la même Constitution. Celle-ci prévoit que le citoyen puisse demander des comptes à ses dirigeants et à son administration, qu'il puisse décider de la fiscalité, que son logement est impénétrable sauf décision d'un juge judiciaire, qu'il ne soit pas condamné arbitrairement, etc. Sur certains points on en est loin. Le Parlement ne fait pas la loi, l'exécutif ne détermine pas la politique de la nation et ne la conduit pas (ce rôle incombe au président omnipotent), les ministres rendent des comptes au seul président (cf. les vaines motions de censure depuis le début de la Ve). D'où un passage en force / des mesures sécuritaires : pour plaire à son électorat, notamment en cas de réélection (seul moment de simulacre de responsabilité). D'où un repli sur soi des citoyens : s'il n'y a pas de débouché institutionnel, à quoi ça sert que je vote, que je manifeste, que je m'exprime ?

    Questions :

    • Rêve anhistorique (dénué de sens historique) du Bien, d'un monde où toutes les réparations seront effectuées, où il n'y aura plus de victime, où l'égalité totale régnera. Ça débouche toujours sur une persécution de ceux qui ne se rangent pas derrière ce rêve ;

    • Statues / roman national / nom des rues et des écoles (celui du premier ministre ou sénateur venu et dont tout le monde aura oublié l'action quelques années après son mandat) / etc. : la République se sent illégitime (car la souveraineté nationale est incarnée dans un peuple divisé, cf. vidéo précédente), d'où il faut des démonstrations ridicules en permanence / des symboles politiques partout, notamment en injectant de l'idéologie, qui joue le rôle de ciment, dans l'espace public. Le Panthéon est un fourre-tout : potes de Bonaparte, veuves, vraies personnalités. En revanche, si on détruit une statue, on n'en remet pas une autre, il faut arrêter d'installer des doudous en pierre partout ;

    • Que faire ? Dissocier la fonction d'incarnation de la Nation du chef du gouvernement, comme dans une monarchie constitutionnelle ; réduire le nombre de ministres et arrêter avec les noms idéologiques des ministères qui fixent les objectifs (cohésion des territoires => sans le ministre, les territoires deviennent incohérents ? ; transformation de la fonction publique => faut-il la transformer ? ; transition énergétique => faut-il une transition d'une énergie à une autre ou changer la production ?) ; interdire aux ministres et députés d'avoir des prêtes-plume (afin d'éviter le spectacle de marionnettes. Pour l'anecdote, l'orateur s'est déjà retrouvé à écrire la question d'un parlementaire et la réponse d'un ministre…) ;

    • On ne peut pas mettre les devoirs sur le même plan que les droits, sinon l'État serait en surplomb ("t'as pas fait tout ce que tu devais, donc tu ne peux pas t'opposer à moi"). Les droits fixent les limites de l'État. L'obligation des devoirs est morale. Le juge s'occupe de les faire respecter (quand l'absence du devoir nuit à un droit) ;

    • Le modèle français est celui du gouvernement qui décide et de l'administration qui exécute. Celui des autorités indépendantes, les commissions, etc. dont personne sait ce qu'elles font ni à qui demander des comptes, est d'inspiration états-unien, mais sans aller au bout.


    Dire le droit sans rendre la justice, retour sur le parcours d'un avocat engagé (2013)

    Lien.

    • Le droit n'est pas la justice (on peut penser à l'esclavage qui était légal, par ex.). Le droit vise à maintenir l'ordre public, c'est-à-dire le compromis entre les demandes individuelles et l'intérêt général incarné en des normes contradictoires, et à éviter l'arbitraire (de l'État ou des personnes qui se feraient justice). Éviter un mal social pire, en somme ;

    • Obsession du droit qui empêche de chercher d'autres solutions, y compris politique, négociation, etc. Exemple : un militant basque débouté de sa demande d'asile par Sureau alors juge, retourne dans son pays et se fait assassiner. La Cour nationale du droit d'asile expulse rarement, elle laisse errer les exilés sans aucun titre. Dès lors, prendre très (trop) au sérieux sa condition de sujet de droit, qui ne vit pas sans titre ni droits dans un pays d'accueil et préfèrer retourner au bled, est une stratégie risquée. Prise de distance avec toute chose (le droit, les sciences, etc.), ne pas fétichiser ;

    • Les Évangiles critiquent trois catégories de personnes : les prêtres (Lévites, Samaritains), les politiciens (représentant la tentation, "je te donnerai les royaumes du monde"), et les juges ("arrange-toi vite avec ton frère de crainte que le garde ne te donne au juge qui te jettera en prison"). La civilisation judéo-chrétienne est construite sur une méfiance à l'égard de ces trois catégories, car ils mettent en œuvre des valeurs transcendantes qui ont pour fonction de nous dispenser de notre chemin et salut individuel (cf. 2e vidéo ci-dessus). Les militaires ne sont pas tancés (Pierre porte une épée, le centurion est plutôt mis en valeur) ;

    • Culture afghane : on ne regarde pas une personne plus âgée que soi dans les yeux + on ne contredit pas. Donc, forcément, quand on demande à ces réfugiés de se produire devant un tribunal, ça contraste…


    Avons-nous renoncé à la liberté ? (2019)

    Lien.

    • Les assignations à résidence sans juge judiciaire pour motif terro (et écolo ;) ), autorisées par le Conseil constitu à la faveur d'une distinction entre privation et restriction de liberté, sont contraires à notre tradition constitutionnelle. Tu m'étonnes… Ça rappelle les lettres de cachet de l'Ancien Régime (d'où un amendement d'Attard, d'ailleurs)… ;

    • Le gouvernement de Vichy, c'était aussi les lois anti-terro de présomption d'acte de résistance ;

    • Sureau voit une manifestation en hommage à Steve Maia Caniço de 200-300 personnes place de la Répu à Paris encadrée d'un nombre égal ou supérieur de policiers armés d'un fusil d'assaut digne des théâtres d'opération extérieurs. Quel est cet État qui encadre une manifestation pacifique avec des armes de guerre ? Si un flic porte une arme de guerre, c'est soit pour s'en servir et alors c'est disproportionné (calibre 5,56, 750 coups/minute en rafale), soit c'est pour intimider (or, un peuple intimidé n'est pas libre, son vote n'est pas libre, donc sa souveraineté ne peut pas s'exprimer, et les dirigeants deviennent illégitimes).
    Sun Oct 29 10:34:16 2023 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?qbHFSw
  • How to remap or swap special keyboard keys in Linux?

    La touche « : » de mon clavier est cassée (déclipsée, le plastique souple s'est désolidarisé donc absence de contact, etc.).

    Je souhaite que la touche « maj droit », que je n'utilise pas et qui est proche, la remplace dans son rôle dans mes applications graphiques portées par Xorg (X.Org).

    Réponse : xmodmap -e "keycode 62 = colon slash".

    Pour consulter la correspondance : xmodmap -pk. C'est comme ça que j'ai lu « 60 0x003a (colon) 0x002f (slash) » et « 62 0xffe2 (Shift_R) 0x0000 (NoSymbol) 0xffe2 (Shift_R) ».

    Ça n'est pas permanent (ça ne résiste pas à un redémarrage), mais peu importe : j'utilise le suspend-to-ram.

    Fri Oct 27 17:58:51 2023 - permalink -
    - https://ictsolved.github.io/remap-key-in-linux/
  • État d’urgence : la France va déroger à la Convention européenne des droits de l’homme

    J'avais raté ça : l'article 15 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales permet à un État de prendre des mesures y dérogeant en cas de guerre ou de « danger public menaçant la vie de la nation ». Il est impossible de déroger au droit à la vie, à l'exclusion de la torture et de l'esclavage, et au principe de légalité (un texte pénal clair et précis doit prévoir en amont une peine).

    La France a dérogé à la ConvEDH du 24 novembre 2015 au 2 novembre 2017 (état d'urgence terrorisme Charlie + Bataclan). Elle ne l'a pas utilisé pour le Covid.

    (ÉDIT DU 28/10/2023 : en fait, non, j'avais pas raté l'info. :- FIN DE L'ÉDIT.)

    Thu Oct 26 20:54:38 2023 - permalink -
    - https://www.nextinpact.com/article/20137/97474-etat-d-urgence-france-va-deroger-a-convention-europeenne-droits-l-homme
  • Hack2G2 - Benjamin Bayart, Public, privé, politique : Internet au 21ème siècle (2017) - FDN

    Retranscription.

    • Politique : règles communes régissant l'espace public. (Mouais… Même si l'on ne surveille pas la sphère privée, on y impose des comportements. Ex. : je ne peux pas tuer, séquestrer, violer, etc.) ;

    • Définir l'espace public. L'orateur n'est pas sur le terrain juridique, quand bien même il a raison de rappeler qu'une université est un lieu privé qui reçoit du public dans le cadre de sa mission de service public (en réalité, il y a trouzemilles statuts…), mais il a tort d'affirmer que le Code de la route ne s'applique pas sur un parking, car, là encore, il y a plusieurs statuts. L'espace public serait l'endroit où il se produit des événements imprédictibles, dans lequel je suis confronté à des gens auxquels je ne m'attends pas dotés d'un profil sociologique différent du mien, d'un espace partagé malgré moi dans lequel je subis des interactions (on ne va pas dans la rue pour être dans la rue, il y a une finalité). D'où la nécessité d'une règle commune (dans un espace privé, les gens se mettent d'accord entre eux, avec des règles internes, des codes sociaux, etc.) : des comportements dérangent, il faut décider ce qu'on autorise ou non (expression, exhibitionnisme, fumer, etc.) ;

    • Dans le numérique, où est l'espace public ? Pas les sites web (tu viens d'un moteur de recherche, d'un annuaire, d'une recommandation, donc tu sais ce que tu vas y trouver), même Chatroulette (rassemble les habitués, est un espace où tu vas exprès, profils sociologiques identiques, etc.). Pas les réseaux sociaux (en moyenne, on suit des gens qui nous ressemblent, qui ont des intérêts semblables, etc.). Les forums / IRC / timeline globale de Mastodon / 4chan se rapprochent le plus de l'espace public sans en être ;

    • Si l'on peut pas définir l'espace public numérique, définissons l'espace privé. Les surveillances (publiques, privées, sociales) permanentes rendent difficiles d'être seul, donc de définir l'espace privé. L'auto-hébergement est ce qui y ressemble le plus (fief personnel), mais il reste de la surveillance et une possible trahison d'échanges privés par les parties-prenantes. La confiance dans l'intimité numérique est donc toute relative ;

    • L'orateur résume Habermas et la CEDH (voir ici et là) : il faut une certaine intimité, un certain espace privé (comme l'intérieur bourgeois) pour pouvoir développer une pensée critique et produire de la politique dans l'espace public. Mouais… Je ne partage pas l'idée selon laquelle, avant cet intérieur bourgeois, la seule discussion portait sur le fait de savoir si l'on était en conflit avec le voisin… Il fallait régir les relations entre les seigneuries et entre les différentes familles en leur sein ;

    • Si les espaces publics et privés numériques n'existent pas vraiment, comment fabriquer une pensée politique ? Cette dichotomie privé / public est-elle nécessaire pour produire de la pensée politique (l'intérieur bourgeois est-il lui-même la cause ou l'une des causes de la politique moderne ? Le fait qu'un gus le pense est insuffisant) ? Quels effets sociaux cette absence a-t-elle ? Est-ce la cause, ou l'une des causes, de la pensée de meute que l'on observe en ligne (ou est-ce le fascisme qui croît en même temps que les inégalités injustes) ?

    Mes remarques :

    • Je ne partage pas la mise sur piédestal de la rue / de l'espace public AFK. Il y a des quartiers de richous, des quartiers populaires, etc. et on croise peu des uns dans les quartiers des autres, y compris les clodos. Les manifs, les quémandeurs de dons, et les distributeurs de tracts se positionnent à tels endroits à forte affluence. Les clodos idem. Bref, la ville est bien rangée, je sais donc ce que je vais trouver où et éviter les interactions indésirées. De même, la femme que l'on a éduquée pour qu'elle pense qu'elle n'a pas d'avis va aussi être en marge de la rue. Seule une frange sociologiquement typée de la population m'aborde dans la rue… et/ou participe à l'expression publique. Enfin, des profils sociologiques identiques au mien peuvent développer des idées et comportements qui divergent des miens et ainsi me poser problème et/ou me faire réfléchir (ce ne sont pas des femmes noires handicapées et homosexuelles qui ont décidé du flicage de l'espace public, par ex.) ;

    • Je pense que l'espace public ne se limite pas à la rue. Les lieux privés ouverts au public (temporairement ou non) genre les lieux culturels, les objets culturels (livres, médias, etc.), voire les lieux privés à usage pro, participent au moins autant à faire émerger des problématiques, à se confronter à l'altérité et à façonner une réflexion politique que la rue. Un site web n'est-il pas du même acabit ? L'orateur nous dit que l'expression publique des réseaux sociaux ne forme pas un espace public car il y a peu d'imprévu (du point de vue individuel, à cause de la sélection de qui je lis). Pourtant, cette expression publique est régie par la même règle commune que les journaux papier (alors que des espaces privés, numériques ou non, tolèrent des expressions réprouvées) et constitue souvent une pensée de meute… signes de l'existence d'un espace public comme l'orateur le dit en réponse à une question ;

    • Je ne partage pas le constat selon lequel l'effet de meute était moins courant avant la massification d'Internet. La cour de récré, les partis politiques et donc les expressions publiques en sont des illustrations ;

    • Peut-être faut-il arrêter de considérer Internet comme un lieu (virtuel) ? Peut-être faut-il arrêter de chercher une vie politique en ligne ? Une citoyenneté en ligne ? Internet est un outil, l'expression publique des réseaux sociaux prolonge celle AFK, la règle commune (la loi), discutée AFK, s'applique en ligne, etc. Je ne suis pas sûr qu'une vie politique émerge d'Internet et seulement d'Internet, précisément car Internet n'est pas un lieu distinct (je le conçois comme un prolongement). Qu'il influe sur la structure de la société (horizontalité, comprendre versus argument d'autorité, etc.) à long terme, oui. Qu'il permette une plus large participation à la vie politique, oui. Qu'il faille avoir un espace privé (qui aille plus loin qu'un chez moi où stocker mes DCP, sans interactions avec autrui), et un espace public, je ne suis pas convaincu.
    Thu Oct 26 15:49:07 2023 - permalink -
    - https://tube.fdn.fr/w/55a98f7f-f1b1-4fbc-a7a5-b7840655c166
  • ⏳ [Etienne Klein] Peut-on voyager dans le temps ? - YouTube

    Causerie de 2008 sur le voyage dans le temps et donc sur le temps.

    • Quelle définition du voyage dans le temps ? Changer d'époque sans changer d'âge ? Discuter avec des gens du passé ou du futur ? Se téléporter à ces instants ? Faire advenir dans le présent des événements passés (tels des souvenirs ou le LHC) ? Changer le cours des événements (regret d'une décision ou action) ? D'autres sens : prédiction, recréer des conditions physiques du passé (LHC), perception du temps (impatience, etc.), etc. ;

    • Le futur existe-t-il déjà ? Attend-il qu'on l'atteigne ou est-ce le passage du temps qui va nous faire passer progressivement d'aujourd'hui à demain (le temps se crée en temps réel) ? S'il n'existe pas, y voyager revient à tomber dans le néant (et s'il existe, nos actions sont vaines) ;

    • Que signifie le présent quand on peut être (se déplacer) dans tous les présents qui ont existé et/ou qui existeront ? D'une manière générale, dès qu'on parle du temps, on a un problème de vocabulaire. Quand on raconte un voyage dans le temps, il y a toujours deux temps : celui du voyageur et un autre, puisqu'il y a un même gus à deux temporalités distinctes, que le présent qu'il a quitté continue d'avancer vers son futur alors que le voyageur avance vers le futur de l'époque dans laquelle il voyage, il y a donc deux états voire deux univers ;

    • Si l'on suppose la faisabilité d'une machine à remonter le temps dans le futur, pourquoi n'avons-nous pas déjà capté et ne captons-nous pas le signe de son existence ou de son action ? N'est-ce pas un signe de l'impossibilité du voyage dans le temps ? ;

    • Les processus mécaniques sont réversibles (les équations s'écrivent pareil, peu importe le sens du temps). La thermodynamique est irréversible. Les lois physiques sont invariables dans le temps, celles qui régissaient le Big Bang s'appliquent à nous (la conservation de l'énergie en atteste) ;

    • Dans le langage courant, on confond le temps avec le changement / mouvement / devenir, alors que la physique distingue le cours du temps de la flèche du temps. Le cours est irréversible, il ne s'écoulera pas deux fois, un même instant ne se répétera pas (ça me fait penser à un temps monotone, sans seconde intercalaire, comme TAI, alors que la gestion habituelle desdites secondes est de les "rejouer"). Je n'aurai pas un âge que j'ai déjà eu. Flèche du temps : états physiques qui ne se répéteront pas (je n'aurai pas exactement un aspect que j'ai déjà eu), phénomènes réversibles ou non. La terre qui tourne = elle se prend un an dans la vue (cours du temps), mais elle n'évolue pas, elle demeure dans le même état physique sauf à zoomer (flèche du temps) ;

    • Si l'on regarde le film d'une explosion d'une ampoule diffusé à l'envers, on observe un phénomène non physique (des bris de verre qui se rapprochent et s'agglomèrent pour former une ampoule). L'irréversibilité des phénomènes physiques est un problème (puisque les équations fondamentales sont réversibles, cf. ci-dessus). On résout ce problème par l'entropie, le 2e principe de la thermodynamique, etc. Deux explications possibles : soit les équations sont fausses, soit elles sont correctes et l'irréversibilité vient du grand nombre de particules élémentaires en jeu dans un phénomène ;

    • Le voyage dans le temps consiste à retrouver un instant du passé, donc à inverser le cours du temps ;

    • L'espace-temps est-il une substance distincte des événements (mécanique newtonienne, relativité restreinte, physique quantique) ou une description / interprétation humaine des relations de continuité / de succession des objets physiques et de leurs états (relativité générale) ? Pas tranché. Dans le premier cas, l'espace-temps est le cocon plat et rigide dans lequel viennent se loger les objets physiques et les événements, et ce cocon n'est pas affecté par ces derniers. Dans le deuxième cas, l'espace-temps est souple, dynamique et il est affecté par l'énergie, les objets physiques, et les déplacements. Pour unifier quantique et relativité générale, faut-il un espace-temps substantiel distinct (théorie des cordes) ou faut-il le faire émerger d'un infra-monde sans le pré-supposer (théorie de la gravitation quantique à boucle) ? ;

    • La relativité générale ne dit pas qu'il existe un temps universel mais élastique dont la vitesse d'écoulement dépendrait de l'observateur (notamment de sa vitesse). Si on l'explique ainsi, le paradoxe des jumeaux est alors imbitable : il me faut deux heures pour lire tel livre, que je sois chez moi ou dans ma fusée. La relativité générale dit qu'il y a autant de temps propres que d'observateurs. Ça ne veut pas dire que l'un a vécu plus ou moins longtemps ou que le temps s'écoule différemment. Dans une spatialisation, la durée d'un trajet dépend de la longueur du parcours effectué (Paris->Marseille direct ou Paris->Marseille via Strasbourg ?). Ceux qui ont pris le détour ont-ils vécu plus longtemps ? Non. Ils sont en retard. Pour l'espace-temps, il faut raisonner… en espace et en temps : plus on voyage dans l'espace-temps, plus la durée du voyage est faible, rester immobile nous condamne à la durée plein-pot. Même dans l'expérience de pensée des jumeaux, on ne voyage pas dans son temps propre, d'où on se compare à quelqu'un resté immobile ;

    • Considérer que le temps est un fleuve est une impasse : la description de l'écoulement du fleuve suppose un référentiel (son lit, les rives, etc.). Quel serait le référentiel du temps ? En revanche, un bateau en aval ne paraîtra pas en amont a posteriori. L'ordre des événements n'est pas déterminé par le sujet. La causalité (relation de cause à effet) n'est pas seulement logique, issue du cerveau humain et de l'ordre dans lequel il fait les choses (comme le pensait Hume), elle existe indépendamment (comme le pensait Kant), et elle est aussi une relation temporelle (elle s'étale dans le temps) ;

    • Le cours linéaire du temps (modèle retenu) garantit le principe de causalité. (D'où la science-fiction s'en sépare au profit des boucles temporelles, d'un temps cyclique dans lequel une conséquence peut précéder une cause) ;

    • La garantie ne vaut que si la vitesse de l'observateur est inférieure à celle de la lumière et s'il y a effectivement une relation de cause à effet entre deux phénoèmes. Deux phénomènes dont la cause est un troisième (un interrupteur allume deux ampoules) peuvent avoir un ordre différent en fonction de la vitesse de l'observateur. Si la deuxième ampoule est actionnée par la première (il y a donc causalité), alors tous les observateurs verront le même ordre, peu importe leur vitesse ;

    • Les physiciens dépouillent le temps des phénomènes (cf. cours du temps versus flèche du temps) pour dire ensuite que le temps est contraint par la causalité, c'est-à-dire par des phénomènes. Dans quelle proportion cette confusion, cette injection de phénomène dans le cours du temps brise-t-elle, ou non, la relation entre le temps et la causalité ? ;

    • Le rayonnement cosmique = particules élémentaires qui vont très vite (proche de la lumière). Pour les décrire, il faut donc concilier physique quantité (infiniment petit) et relativité générale (très rapide), ce qu'on ne sait pas faire (cf. unification ci-dessus). Dirac décrit l'apparition / désintégration d'une particule en concluant qu'elle peut disparaître avant d'apparaître si l'observateur va vite. Il ajoute la causalité à ses équations. Ça le conduit à concevoir des énergies négatives qui, mathématiquement, donnent l'impression de remonter le cours du temps. Si énergie négative, masse négative. Un coup de poing donné à une telle particule l'attire vers le poing au lieu de l'en éloigner. Il comprend qu'une particule d'énergie négative qui, mathématiquement, donne l'impression de remonter le temps est en fait une antiparticule d'énergie positive qui suit le cours du temps. À cette échelle, si l'on veut concilier quantique et relativité tout en admettant comme vraie la causalité, alors il existe des antiparticules. Dirac décrit le positron… que l'observation parvient à identifier… confirmant ainsi que la causalité n'est pas simplement logique (une vue de l'esprit), et donc qu'on peut rien modifier dans le passé (y compris causer à des gens, donc), donc le voyage dans le temps est impossible (être simple spectateur permettrait déjà de glaner des infos, ceci dit). Si l'on avait pas observé d'antiparticule, on aurait pu penser que la causalité est purement logique, donc que le temps s'écoule dans n'importe quel sens et que les événements peuvent s'inverser selon la vitesse des observateurs ;

    • En l'état des connaissances en physique des particules, un voyage dans le temps consistant à agir sur le passé est impossible.

    Questions du public :

    • Expérience de non-localité / séparabilité quantique : l'observation d'une particule détermine son état (il est inconnu avant, cf. chat de Schrödinger)… et celui des particules qui ont interagi avec elle dans le passé. Y a-t-il eu interaction à distance entre la particule observée et l'autre ? Si oui, comment est-ce possible puisque la transmission instantanée d'un signal dépasse la vitesse de la lumière et est donc impossible ? Le tout (particule observée et l'autre) forme un système non-séparable dans l'espace, et la mesure mesure le tout (le global, l'ensemble du système) ;

    • Origine du temps (le premier instant) / de l'univers : décrire l'origine (des atomes, par ex.) revient à décrire la finalisation d'un cycle antérieur, d'un truc existant qu'on n'a pas encore identifié ou expliqué. Or, l'origine se définit comme l'apparition de quelque chose à partir de rien. Comment invoquer le déjà-là qui ne serait rien ? Il faudrait trouver la cause première, celle qui serait aussi cause d'elle-même (Dieu ?). D'où l'orateur pense qu'on ne saura jamais l'origine ;

    • On ne mesure pas le temps, mais une durée, à partir d'un mouvement, c'est-à-dire en passant par l'espace (spatialisation).
    Wed Oct 25 21:00:29 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=DyVEU71Azno
  • ☀️À l'intérieur d'ITER - Visite du chantier du plus gros tokamak du monde - YouTube

    Visite, par M. Bidouille, du chantier industriel du réacteur international et expérimental de fusion nucléaire situé à côté du CEA de Cadarache, en PACA + explication du fonctionnement.

    Fusion d'atomes légers, deutérium (à partir de l'hydrogène, donc de l'eau) et tritium (à partir du lithium, terre rare en concurrence avec les batteries).

    Objectifs : faire durer la fusion durant 400-600 secs (actuellement on est à 1 sec) + produire plus que ce que consomme le chauffage du plasma et les auxiliaires genre cryo, champs magnétiques, etc. (jamais atteint pour l'instant. ITER consommerait 300 MW dont 50 MW pour chauffer le plasma, et générerait environ 500 MW) + passage à l'ère industrielle (développer une filière, des machines-outils, des compétences, des méthodes, etc.)

    Via Johndescs.

    Tue Oct 24 11:21:57 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=36WpRwY2DYw
  • ⚡ Un lieu parmi les plus importants de France ! Le centre de contrôle du réseau électrique - MB - YouTube

    Visite (entre guillemets), par M. Bidouille, du centre national d'exploitation du système de RTE (CNES).

    • Équilibrage prod / conso. Supervision des lignes HT, pas le réseau de distribution. 7 centres régionaux pour affiner.

    • Réserve primaire : somme européenne des marges des unités de production (elles tournent jamais à fond). +/- 3 GW (correspond à deux des plus grosses centrales en Europe) ;

    • Le pays fautif a 15 minutes pour résoudre un problème (sinon ?). Réserve secondaire (aFRR) par pays, pour corriger le tir. Réserve tertiaire, la seule à être déclenchée manuellement : prendre le relai pour rendre dispo la réserve secondaire ;

    • Autres méthodes : mécanismes de capacité (dont l'obligation pour un fournisseur de détenir la capacité pour fournir ses clients), l'interruptibilité (isoler 22 des plus gros industriels consentants pour libérer 1,5 / 1,7 GW), les écogestes (trololo), et le délestage par zones géographiques "tournantes" (conso répartie en catégories, en dessous de 49 Hz, les automates coupent la catégorie 1, catégorie 2 à partir de 48,5 Hz, jusqu'à la catégorie 5 qui n'est jamais coupée, genre hosto).



    Blackout : Comment s'éffondre un réseau électrique et comment le reconstruire ? :

    • Une défaillance localisée peut entraîner des défaillances en cascade, et donc l'effondrement du réseau.

      • Exemple italien 2003 : une ligne HT transfrontalière touche un arbre alors que l'Italie importait "beaucoup", un automate coupe la ligne, surcharge d'une autre ligne transfrontalière (re-routage) qui se met aussi en sécurité, les autres interconnexions se coupent en cascade (aussi car les automates des pays voisins détectent une désynchronisation de l'Italie), l'interruptibilité et la hausse de la production italienne ne suffisent pas, notamment car des centrales s'isolent du réseau par sécurité. 22 h pour rétablir 100 % de la charge. 7 h pour 50 % de la charge ;
    • Causes : surcharge (d'une ligne HT, par ex.) par défaillance d'un autre chemin qui entraîne sa mise en sécurité ou son contact avec un arbre (ou autre) ; un manque de puissance dans une zone géographique fait chuter la tension qui constitue un goulot d'étranglement ; écroulement de la fréquence (en cas de surconsommation, les générateurs ralentissent car ils peinent à fournir, donc la fréquence diminue) genre désynchronisation de la fréquence de zones d'une même grille (y'en a partout dans le monde) ;

    • Supervision, remèdes automatiques, secours (lignes HT / postes électriques excédentaires, marges de sécurité sur la charge des centrales et des câbles, etc.), d'où un défense en profondeur (graduation entre un fonctionnement nominal et une panne totale) ;

    • îlotage : unité de production qui s'isole du réseau ;

    • L'amorçage d'une centrale nucléaire nécessite de l'électricité pour ses systèmes auxiliaires. Elle peut venir des réacteurs voisins de la même centrale, du réseau électrique ou d'une ligne de secours dédiée provenant d'un barrage hydroélectrique. Si y'a pas une alim' externe (réseau élec ou ligne dédiée), le réacteur s'arrête. Les groupes électrogènes servent à l'arrêt, pas à l'amorçage ;

    • Appel de courant au démarrage des appareils. D'où le réseau serait redémarré par zones. Soit "depuis" (en tenant compte de) celles encore alimentées (par des pays voisins, par exemple). Soit d'abord le tronc puis les ramifications : les grosses centrales (que l'on démarre avec des barrages, par ex.) se raccordent à l'ossature nationale compartimentée, les consommateurs prioritaires aussi, on connecte les zones de l'ossature nationale puis l'ensemble des consommateurs et producteurs ;

    • Retour à la normale difficile à estimer. En fonction de l'origine de l'incident, la zone impactée peut revenir des jours après les autres zones.

    Via Johndescs.

    Tue Oct 24 11:20:21 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=mhZU6RWlyo0
  • Le fabuleux monde de l'entreprise | ARTE - YouTube

    Ce docu a beaucoup tourné (dans le Canard, dans la rivière de shaarlis, etc.). Je le trouve inintéressant.

    L'introduction compare quelques consignes d'un taff à celles d'un manuel de sabotage pondu par l'ancêtre de la CIA sous un ton trompeur ("mais comment nos journées de taff peuvent-elles être tirées d'un manuel de sabotage ?!"). Évidemment, c'est une sélection biaisée de citations (le manuel traite essentiellement du sabotage concret de machines, de transmissions, d'organisations, etc.). Je ne retrouve pas en l'état les points cités (propos tronqués, divergence sur la traduction). Je ne suis pas opposé à tous les points cités ou ceux de la section 11, genre décisions collectives, ne pas expédier une décision (ça permet aussi d'éviter de faire nawak), etc. Enfin : quel rapport avec la perte de sens au travail ?

    C'est aussi peu pertinent que d'exposer que le management moderne serait inspiré du nazisme (je le mentionne ici afin de faire un tir groupé, car ça tournait longuement y'a 1-2 ans, quand bien même ce n'est pas tout à fait ce qu'a écrit l'auteur) ou que la planification étatique relève exclusivement du communisme. C'est destiné à faire peur et/ou à convaincre par une comparaison truquée. Des techniques / tactiques / stratégies peuvent être mises en œuvre par des groupes aux idéologies / motivations différentes afin d'atteindre des fins / buts différents. Les nazis avaient besoin de coordonner des personnes et d'organiser des activités productives, donc, oui, ils ont eu recours à des méthodes pour ce faire, comme d'autres groupes avant et après eux.

    Le docu, de type compilation de témoignages personnels de salariés remis d'un burn-out, est un pot pourri / passe du coq à l'âne : stress comme composant du burn-out, comédie / hypocrisie / simuler l'épanouissement, patron inutile, retour au burn-out, vacuité des tâches, pression scolaire puis sociale, l'éducation tue la curiosité, répartition des gains entre travail et capital, rythme de taff, etc. Conséquence : chaque thème est traité superficiellement (par ex. : pourquoi a-t-on créé en masse des emplois inutiles, dont d'encadrement et compagnie ? Pour fournir des emplois suite à la mécanisation plutôt que de répartir les gains de productivité induits ? Pour entretenir une prospérité personnelle garante de la paix sociale ? Qu'est-ce que ça rapporte au méchant système ?). Prononcer des allusions, c'est bien, approfondir, c'est mieux.

    Rigolo aussi qu'il compile des témoignages "c'est de ma faute, je voulais la réussite et/ou avoir une belle maison et/ou …" qui ne sont pas tellement raccord avec la dénonciation d'un méchant système (qui n'est d'ailleurs pas vraiment nommé ni explicitement dénoncé).

    Stats au doigt mouillé et/ou pas vraiment sourcées tout le long.

    Mon Oct 23 20:13:04 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=mm_UidMxDcM
  • Présentation de Gemini - Stéphane Bortzmeyer - FDN

    • Récupérer de l'info. Similaire au web, mais rapide, simple (pour les programmeurs, ce qui évite la concentration des moteurs de rendu du web, pour les auteurs de contenus, et pour les lecteurs) et respectueux de la vie privée (pas de cookies, pas d'entêtes genre User-Agent, pas de ressources tierces, etc.) ;

    • Protocole pour récupérer une ressource désignée par une URL avec un schéma spécifique (certains serveurs Gemini permettent du CGI donc du contenu dynamique) + un format minimaliste (même pas de gras / italique) inspiré de Markdown nommé gemtext + TLS obligatoire. Spécifications écrites par un gus ;

    • La présentation des pages est à la charge du client (pas de CSS, par ex.), donc le rendu diffère en fonction ;

    • Pas de javascript, de pop-up, pas d'image dans une page (un lien reste possible), pas de lien "caché" dans le texte, ils sont sur une ligne dédiée (pour faciliter la programmation de clients), donc on oublie les interactions à la web 2 ;

    • Un ensemble cohérent de ressources, qu'on nomme site sur le web, se nomme capsule sur Gemini (champ lexical de la conquête spatiale ;) ).

    L'orateur n'en parle pas, mais je me suis demandé les différences par rapport à Gopher. En gros, Gemini est un compromis entre Gopher et le web. Attention : compromis dans les deux sens, Gemini revient aussi en arrière (entre guillemets) sur des aspects jugés contestables de Gopher (notamment les liens, ou les tabulations, ou l'indication du type du fichier pointé) + chiffrement obligatoire (bidouillage "récent" dans Gopher) + prétend éviter l'ajout de fonctionnalités / extensions par la philosophie derrière la spécification (je pense que c'est totalement pipeau). Source.

    Sun Oct 22 19:00:02 2023 - permalink -
    - https://tube.fdn.fr/w/e044a578-b1bc-4555-9f09-4d3dd3da4eb3
  • Droit de suite — Wikipédia

    « le droit, pour l'auteur d'une œuvre d'art graphique ou plastique originale, à percevoir un pourcentage sur le prix obtenu pour toute revente de cette œuvre.
    En France, le droit de suite est l'objet de l'article L122-8 du Code de la propriété intellectuelle2. Il va de 4 à 0,25% du prix, tout en étant plafonné à 12 500 €.

    Sun Oct 22 17:35:10 2023 - permalink -
    - https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_suite
  • Tutoriel protocole QUIC par Stéphane Bortzmeyer (JCSA21) - YouTube

    • QUIC = nouveau protocole de transport. Remplacer TCP (mêmes fonctionnalités) + apporter la confidentialité et l'intégrité à la couche transport (QUIC est forcément chiffré) + vrai parallélisme (ruisseaux indépendants au sein d'une même session pour ne pas bloquer la récupération de toutes les ressources en cas de perte de paquet, ce qui est le cas en HTTP/2, tout en assurant l'équité sur le réseau ‒ la répartition du débit se fait habituellement par connexion niveau 4 ‒) + indépendance de l'adresse IP (jeu de plusieurs Connection ID pour démultiplexer) + 0-RTT (comme TLS 1.3, avec les mêmes limites cryptos, j'imagine) ;

    • QUIC repose sur UDP à cause de l'ossification de l'Internet. (Donc la promesse de sessions indépendantes de l'adresse IP est illusoire, au moins dans un premier temps.) Mais QUIC honore bien le cahier des charges de TCP. Les algos de contrôle de flux, utilisés pour encadrer les ruisseaux (streams) au sein d'une session QUIC, sont ceux de TCP (adaptés aux particularités de QUIC), car le sujet est très complexe. (Pour rappel, chaque pair d'une communication peut choisir un algo différent) ;

    • QUIC utilise TLS pour la négociation, puis ses méthodes internes pour le chiffrement symétrique (comme OpenVPN). Les bibliothèques de fonctions cryptographiques (OpenSSL, par ex.) ont dû être adaptées (elles ne proposaient pas de leur déléguer uniquement la négociation) ;

    • QUIC est implémenté dans l'espace utilisateur. TCP l'est dans le noyau. C'est volontaire afin de ne pas dépendre d'un éditeur de systèmes pour corriger un problème de performance dû à la pile TCP du noyau (Google soupçonne Microsoft, par ex.). Cela me conforte : le NAPT s'appuie sur les ports UDP, pas sur les Connection IDs. Cela signifie aussi qu'il n'y a pas d'API standard (l'équivalent de socket()) ;

    • Usages :

      • HTTP/3 : même sémantique que les anciennes versions de HTTP + encodage binaire de HTTP/2, sur QUIC. Un ruisseau par requête + réponse ;

      • DNS over QUIC (DOQ) : sémantique + encodage DNS directement sur QUIC (là encore : un ruisseau par requête + réponse). À différencier de DOH over QUIC (QUIC + HTTP/3 + DNS) ;

      • VPN sur QUIC (projet MASQUE) ;

      • Y'a des projets de RFC pour IRC over QUIC, SSH over QUIC, etc.
    • QUIC n'est plus un acronyme ;

    • Pourquoi sécuriser la couche de transport ? Un tiers peut clôturer une session TCP par l'envoi d'un drapeau RST (les FAI l'ont fait pour contrer BitTorrent). Des infos peuvent en dire long (le RTT, qui se déduit des numéros de séquence, donne un indice sur la géolocalisation du terminal / serveur. Chiffrer au maximum est l'une des méthodes pour contrer l'ossification d'Internet (cependant, je ne comprends pas comment QUIC contre actuellement les pare-feux et le NAPT comme l'indique l'orateur) ;

    • Le premier paquet d'une réponse QUIC a la même taille que le premier paquet de requête car le client pratique le bourrage afin de rendre vaine une attaque par réflexion+amplification. J'en doutais, mais la section 14.1 du RFC définit une taille minimale de 1200 octets (le client peut aller au-dela), et prévoit qu'un serveur ignore un paquet plus petit voire clôture la connexion ;

    • Le spin bit, qui révèle le RTT pour permettre les observations tierces légitimes, a fait couler beaucoup d'encre (à quoi ça sert de chiffrer l'entête pour ensuite restituer une partie des informations ?!). Il est optionnel ;

    • 2012 : projet de Google ; 2016 : début de la normalisation à l'IETF ; 2021 : publication des RFC ;

    • La généralisation du chiffrement (QUIC ou non) pousse à l'abandon des diagnostics côté réseau au profit de ceux côté terminaux. Ceux-ci nécessitent la coopération de l'application, donc du logiciel libre et des options de debug : SSLKEYLOGFILE, qlog (format d'un journal de session QUIC en cours de normalisation), etc.

    Voir aussi : Le protocole QUIC désormais normalisé.

    Sun Oct 22 16:28:43 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=5pE0XvBQar4
  • Sébastien Bohler, Rééduquer son cerveau pour sauver la planète | ESSEC iMagination Week GE 2023 - YouTube

    Une personne a évoqué devant moi une causerie similaire du même auteur, Notre cerveau, ennemi de la planète ? de 2021, mais elle n'est plus disponible à l'URL communiquée. Cette causerie m'a été présentée sous l'angle science contre climat, "encore une raison de rien faire", "encore un mirage avant de crever", etc. Ce n'est pas ce que je comprends de la causerie plus récente pointée par ce shaarli et dont je vais parler. Quand bien même, il y a toujours deux façons de voir les choses : soit justifier le défaitisme par une connaissance, soit tenir compte de la connaissance pour adapter la stratégie. Je m'attendais à la thèse habituelle "l'humain est incapable de planifier" (ha bon ? Jamais les individus, les associations, les sociétés commerciales, les gouvernements ne planifient ?!), j'ai été servi. Mais il ne faut pas s'arrêter à ça.

    Il y a au moins deux zones dans le cerveau : le cortex, qui planifie, qui voit au long terme, d'où vient l'intelligence qui nous a permis, entre autres, de modifier notre environnement ; et le striatum, qui est chargé de la motivation, du désir de faire des choses, dans l'immédiat, surtout dans un instinct de survie, via l'injection de dopamine dans le cerveau. (Des humains au striatum endommagé, par un AVC par ex., n'ont même plus envie de rien, y compris de manger.) Il aurait cinq fonctions : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir (car + de nourriture et de partenaires sexuels + facilement), limiter les efforts, et trouver de l'information. Il ne connaîtrait pas de limite (tel un chien qui ne sait s'arrêter de manger ? Pourtant l'homme y parvient…). Le problème est entendu : un striatum prévu pour gérer la rareté plongé dans le monde de l'abondance créé par le cortex, ça se passe mal.

    Mais, pourtant, le cortex sait juguler le striatum, il y a même un circuit neuronal prévu pour. L'orateur nous rappelle que l'humain a su construire sur le temps long, y compris pour satisfaire notre striatum : élevage, agriculture, architecture, cathédrales, mécanisation, etc. Pour ma part, je constate que tout le monde n'est pas obèse, ne mate pas du porno en permanence, n'est pas sur les réseaux sociaux, etc. L'orateur décrit même très brièvement ce qui semble être des arbitrages internes au striatum, comme la limitation de l'effort qui nous empêcherait de nous lever du canapé pour aller chercher de la bouffe (qui est pourtant un autre besoin du striatum).

    Enfin, le cortex cingulaire antérieur cherche le sens dans nos actions.

    Que faire ? Éduquer (l'habituel grand remède à tout…). Prendre conscience de cette contradiction interne de notre cerveau. Développer notre patience, résister progressivement aux plaisirs immédiats. Définir des normes sociales (qui seules expliquent que les femmes sont plus altruistes que les hommes, recherchent moins le pouvoir et le sexe, etc. ‒ ha ? donc le striatum se reprogramme sur un temps court et n'est donc pas le problème ?! ‒). Développer un imaginaire / une vision commune.

    L'humanité a su définir des cadres du vivre ensemble via des institutions comme les rituels / religions (les 10 commandements : prédire le comportement de nos semblables ; les prières : créer du lien social, de prédire qui pense comme nous et n'est donc pas un danger + créer un espace-temps d'apaisement durant lequel pas grand monde osera attaquer), le savoir (la science prédit mieux qu'un oracle), etc. L'orateur suggère que leur perte d'influence est une des causes du problème, et j'y vois une explication possible du retour du religieux que l'on semble observer sur la dernière décennie.

    Au final, je retiens qu'il y a tout ce qu'il faut dans notre cerveau, qu'il n'y a point de « bug humain » (titre d'un des livres de l'auteur), que le problème (y compris l'éventuel dérèglement de l'équilibre entre différentes zones de notre cerveau) est d'origine sociale, qu'il est lié à une organisation sociale qui n'est pas nommée par l'orateur : le capitalisme néolibéral. Le marketing, l'obsolescence, etc., nommés par l'orateur, n'existait pas antérieurement. Bref, une causerie pour pas grand-chose.

    Notes critiques prises à la volée :

    • L'excès de nourriture vient d'un striatum assoiffé… Et pas du sucre (& co) ajouté pour maintenir / accélérer la consommation ? ;

    • L'orateur compare l'humain d'il y a des milliers d'années (paye l'état de nos connaissances de cette période), sur des milliers d'années (ce qui expliquerait notre striatum toujours pas reprogrammé mais que des normes sociales ont contraint quand même… va comprendre), à l'humain des 70 dernières années (pertinence de comparer deux fenêtre de temps de taille différente ?). Ça devient frappant quand l'orateur évoque les réseaux sociaux (satisfaction du pouvoir / de l'influence), les sites web de rencontres et le porn (satisfaction de la reproduction) ;

    • De fait, l'analyse est entachée du biais du survivant : l'orateur explique le présent, notamment ce qu'il présente comme les besoins actuels assouvis par le striatum, avec les pratiques sélectionnées auparavant dans le passé de l'humanité. Exemple ? Le porno est un problème ? Dans des temps reculés, notre stratium avait besoin de reproduire l'espèce, ça doit venir de là. L'obésité est un problème ? Nos lointains ancêtres devaient chasser, ça doit venir de là. Quid des besoins passés qui ont disparu / ont été jugulés ? ;

    • Le coût écologique du numérique est bidon (le moment où il dit que porn = vidéo = plus lourd…), comme bien souvent. Mais il permet d'expliquer que le porn maté par des striatums assoiffés, c'est très mal. Étrangement, l'agro-industrie, tout aussi nocive, et qui satisfait tout autant des striatums assoiffés, ne fait pas l'objet d'une telle analyse…
    Sat Oct 21 18:55:18 2023 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=iJ8Xn-7P4ZU
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