[…] Le règlement de l’Assemblée prévoit que, sur «proposition du rapporteur», la commission décide, «suivant les cas, soit de classer la pétition, soit de l’examiner». […]
En l’occurrence, le vote sur la suite à donner à cette pétition s’est tenu ce mercredi 5 avril, en début d’après-midi. Les membres de la commission ont décidé de son classement. Elle aura donc connu le même sort que toutes les autres pétitions enregistrées sur la plateforme, dont aucune n’a, à ce jour, fait l’objet d’un examen parlementaire.
Trololo. :))))
https://www.politis.fr/articles/2023/05/trois-victoires-pour-les-libertes-fondamentales/ :
À l’audience, lundi 15 mai, le ministère de la Justice a tenté de justifier cette pratique, qualifiée de « commune », par les possibilités légales du fichier Cassiopée – logiciel de suivi pénal.
https://www.ldh-france.org/lille-fichage-des-manifestants/ :
[…] la chancellerie n’a pas nié la réalité de la décision de création de ce type de traitements de données puisqu’elle a au contraire indiqué que « des initiatives locales ont pu conduire à mettre en place des outils dédiés permettant de suivre et traiter les procédures portées à la connaissance de l’autorité judiciaire. Aucune fonctionnalité des applicatifs existants ne permet de couvrir ce besoin ».
Traitement de données à caractère personnel dénué de base légale (oui, un fichier tableur peut être un traitement de DCP). Il ne peut pas s'agir d'une extraction de Cassiopée car ce logiciel de suivi des procédures judiciaires ne permet pas de stocker le motif d'une procédure (telle ou telle manif).
80 % de classements secs (infraction pas ou insuffisamment caractérisée + procédure irrégulière) durant une nuit (22-23 mars 2023).
La presse rapporte des chiffres similaires pour le 16/03.
Dans sa réponse, le ministère utilise les chiffres d'une autre nuit… avec un calcul différent de celui de la contrôleur…
Le reste du rapport est sans surprise : interpellations brouillonnes (peu motivées, reproches au pif, « consigne d'interpeller sans distinction des individus rue X ») et violentes, durée de garde à vue excessive, fouille systématique en sous-vêtements, etc.
Bref, je me permets de parler d'interpellations arbitraires.
Les examens radiologiques osseux aux fins de détermination de l'âge des mineurs non accompagné (MNA, nouveau nom des mineurs isolés étrangers, car il n'y a plus de statut spécifique, tous les enfants relevant de la protection de l'enfance), sont OK, malgré la marge d'erreur élevée, car l'autorité judiciaire veille (ou pas), car la personne est consentante (bien sûûûûr, vu l'enjeu), car ne se pratique qu'en l'absence de docs d'identité et d'une invraisemblance de l'âge que la personne se donne, d'autres indices sont pris en compte dans la décision, etc.
L'enjeu est : < 18 ans = Aide sociale à l'enfance (ASE) + inexpulsables versus >= 18 ans = débrouille-toi lol.
Un article très pédagogique. Il évoque aussi les autres dissolutions récentes (9 demandes de suspension en référé, 5 oui, 4 non).
Le gouv' ne démontre pas que Les Soulèvements de la Terre cautionne les violences aux personnes ni que ses activités (dont des atteintes aux biens) constituent un trouble grave à l'ordre public (condition posée par le Conseil ne figurant pas dans le L212-1 CSI). Notamment, les actions ont été limitées, étaient symboliques, et les dommages étaient circonscrits. Or, le gouv' a décidé de justifier la dissolution pour provocation à des agissements violents contre les biens et les personnes.
Les destructions / dégradation de biens, seul ou en groupe concerté, peuvent être poursuivies (et condamnées) via d'autres dispositions du Code pénal (articles 322-1 à 322-18). Le gouv' a choisi de gueuler à l'éco-terrorisme et au trouble grave à l'ordre public, et ceci, et cela, sans le démontrer… Il y avait mieux pour attaquer, mais il fallait faire le beau, sortir les grands mots, s'agiter, etc. Perdu. Bref, je vois dans ce jugement un appel à se calmer, à qualifier précisément les faits, à arrêter de tout désigner terrorisme, trouble grave à l'ordre public, etc.
En 2022, le Conseil d'État a aussi suspendu, en référé, la dissolution de la GALE (asso antifa), mais avait validé celle du Bloc Lorrain. Les différences étant dans la qualification des faits par le gouv' et la rugosité / discrétion de la comm' de l'asso (revendication / mise en avant / glorification / légitimation de / appel à la violence, publication de guides, etc.).
Il s'agit de référés, donc attendons la décision sur le fond. Tout ce que ça dit à ce stade c'est que la dissolution n'était manifestement pas la réaction adéquate, donc on la suspend en attendant de juger le fond du dossier.
ÉDIT DU 22/12/2023 :
Quatre décisions de fond sont tombées début novembre 2023. Soulèvement de la Terre est épargnée. Pas la GALE ni l'Alvarium ni la CRI. Ces décisions sont plutôt bien expliquées chez Blast (à l'exception d'une nécessaire modération de commentaires de tierces personnes, car ce n'est pas tout à fait ce que dit la décision visant la CRI, cf. ci-dessous). On est loin d'une victoire.
C'est la loi séparatisme de 2021 qui a ajouté au L212-1 CSI, le motif de dissolution pour provocation à des agissements violents à l'encontre des personnes ou des biens. La définition de « violence » est donc élargie aux personnes, ce qui n'est pas la définition du Code pénal, et ça n'a pas dérangé le Conseil d'État.
Le Conseil d'État distingue les dirigeants (ou apparentés, liés aux activités) d'un groupe et les membres. Seuls les premiers engagent le groupe (évident, mais il fallait le rappeler, semble-t-il). Revendiquer, valoriser, légitimer ou s'abstenir de modérer ou contredire des propos (de membres, participants, tiers, etc.) tombe sous le coup de la loi. Loin d'être une victoire, donc.
Le Conseil a considéré que SLT est un groupement de fait (c'était contesté) car objectif commun, visuel / marque et expression commune. Le fait de relayer des heurts entre les flics et les manifestants de Sainte-Soline ne constitue pas une provocation à la violence envers des personnes, car aucune revendication, valorisation ou légitimation de ces affrontements. En revanche, SLT a bien provoqué à des agissements violents contre des biens (bassines, sites industriels, plantations). Se draper dans l'intérêt général ne change pas cette qualification des faits. Mais ces provocations ont eu de bien maigres effets réels, ce qui atténue leur portée. La dissolution est donc disproportionnée (analyse classique en matière de police administrative, ceci dit). En creux, c'est un avertissement, une mise au pas de SLT. La porte, ouverte en référé, d'un débat d'intérêt général sur la préservation de l'environnement que représenterait la désobéissance civile est refermée.
L'Alvarium diffusait des messages justifiant la discrimination et la haine envers des étrangers, autre motif de dissolution. Pour la coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI), la provocation à la violence n'a pas été retenue, mais celle de provoquer la haine / violence / discrimination par des propos tendant à imposer que le monde entier en veut aux musulmans quitte à instrumentaliser l'antisémitisme pour leur nuire (la CRI n'a pas tenté de contredire ni effacer les commentaires haineux, antisémites et injurieux provoqués par ses proses), l'a été. Mouais… On s'approche du délit d'opinion (le CE ne dit pas que les propos initiaux sont horribles)… S'il faut contredire ou modérer les interprétations de nos propos… La GALE diffusait des images de violences faites aux flics accompagnées de textes haineux et injurieux ainsi que des messages approuvant et justifiant la violence contre des militants d'extrême-droite et leurs biens (la GALE n'a pas modéré ces appels à la violence).
Les faits reprochés à la GALE, à l'Alvarium et à la CRI remontent parfois à 2019 (pour une dissolution en 2021) ou à 2020 (pour une dissolution en 2021)…
À ceux qui passent leur temps à fantasmer le laxiste des autorités face à l'extrême-droite, voir l'Alvarium ci-dessus ou la dissolution de Génération identiraire ou celle de Civitas, etc. Liste ici. D'après le Canard du 16/08/2023, à partir de son ascension au pouvoir (juillet 2020), Darmanin a présenté un décret de dissolution tous les 2 mois en moyenne, contre 1 à 2 par an entre 1936 et 2015.
FIN DE L'ÉDIT.
Historique 2017-2022 des lois sécuritaires (entre autres).
A priori, la région va insister en faisant évoluer son projet. Je n'ai pas trouvé si un appel a été formé.
#quadrature #Ampère #caméra
Car c’est bien connu que l’Etat 🇫🇷 est exemplaire à tous points de vue, et que s’il y a eu des failles, c’est forcément du côté de ces méchants réseaux sociaux (sociétés de droit étranger, mais passons) qui ne font rien qu’à ignorer les demandes des autorités
Si vous voulez, on peut parler des API mises en places par les grands acteurs systémiques d’Internet pour permettre aux autorités agissant sous le contrôle d’un magistrat de pouvoir disposer de précieuses informations en quelques minutes. API superbement ignorées par 🇫🇷
Alec Archambault et d'autres répètent ça souvent, donc je me mets ça de côté.
Tiens, la loi séparatisme de 2021 a créé cet article de loi qui permet à l'autorité administrative (ARCOM) de demander le blocage et/ou le référencement d'un miroir d'un site web interdit par une décision de justice. Les acteurs qui peuvent être sollicités sont les FAI, les hébergeurs et toute personne ou catégorie de personnes visées par la décision judiciaire. Les plateformes en ligne sont également concernées. Les propos haineux relevant de la loi de 1881 (l'incitation haine / violence en raison de l'origine / ethnie / religion / nation / sexe / orientation sexuelle / genre / handicap, la contestation de crimes contre l'humanité et la minoration ou banalisation de génocides) font partie des contenus "miroir" visés.
L'ARCOM est chargé de l'application (lignes directrices, mises en demeure, sanctions), cf. article 62 de la loi 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication.
Des députés, évoquant DoH, voulaient aller plus loin et impliquer les « fournisseurs de nom de domaine » et les « fournisseurs de services de navigation » (je cite).
En 2020, l'État a tenté de collecter, conserver et traiter les « opinions » politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales dans plusieurs fichiers de police (PASP, EASP, GIPASP). Le Conseil d'État a retoqué ça, et, malgré les sombres prédictions de Marc Rees, nous sommes revenus et restés au fichage des « activités » politiques, philo, religieuses ou syndicales, comme c'est le cas depuis 2014 (au bas mot, puisque PASP et GIPASP ont été créés en 2008 avec la promesse de ne pas fichier les opinions). Exemple : le PASP se vérifie ici. En revanche, depuis 2020, PASP et GIPASP visent aussi à ficher les relations « directes et non fortuites » des personnes pouvant porter atteinte à la sécurité publique et peuvent consigner les identifiants et activités sur les réseaux sociaux (voir ici pour PASP)…
À l'été 2017, l'État a créé et modifié différents fichiers policiers (source). Ainsi est née ACCReD, Automatisation de la consultation centralisée de renseignements et de données, qui permet de taper dans différents fichiers de police (EASP, PASP, GIPASP, TAJ, FSPRT, DGSE, etc.) dans le cadre d'enquêtes administratives lors d'un recrutement (agent de sécu privé, fonctionnaire à risque de corruption, transports publics, nucléaire, etc.), d'une habilitation ou d'un accès à un site sensible (genre grand événement comme les JOP 2024). Ce traitement peut, lui, toujours porter sur des « opinions » politiques, philo ou religieuses (pas syndicales). Ce qui signifie que soit d'autres fichiers manipulés par ce traitement contiennent ces données, soit que l'État s'en laisse la possibilité, soit qu'il s'agit d'un oubli de toilettage du décret ACCReD.
L'éternelle porosité entre renseignement et justice.
Cette intervention avait été rendue possible grâce à l'article 706-102-1 du Code de procédure pénale, qui autorise le procureur de la République ou le juge d'instruction à avoir recours aux moyens de l'État « soumis au secret de la défense nationale ». Une véritable passerelle entre le judiciaire et le renseignement pour utiliser des outils couverts par le secret défense.
Dans son examen de proportionnalité, il relève que les outils, et eux seuls, sont couverts par le secret de la défense nationale. Et ces informations purement techniques sont effectivement évincées du « débat contradictoire ». […] l’objectif poursuivi par le législateur est de « permettre aux autorités en charge des investigations de bénéficier de moyens efficaces de captation et de mise au clair des données, sans pour autant fragiliser l'action des services de renseignement en divulguant les techniques qu'ils utilisent ».
Ça a beaucoup tourné, notamment sous l'angle "gouvernement de merde !" alors que… c'est un ex-membre d'Anticor qui a saisi la justice (le deuxième a été écarté, pas d'intérêt à agir) et que les griefs des uns et des autres sont un sac de nœuds.
Absence de transparence sur des gros dons (64 k€, soit 17 % des 362 k€ d'adhésions + dons, soit rien…) d'un même donateur (Hervé Vinciguerra, perçu comme proche de Montebourg) + absence de garantie (dans les statuts) d'information des membres (y compris du CA, qui ignorait le nom du donateur, soi-disant au nom du RGPD). Étrange pour une asso anti-corruption, non ? Or, l'obtention de l'agrément nécessite, entre autres : caractère indépendant et désintéressé de l'asso, information des membres et participation effective. Anticor le savait et avait promis des changements… et pourra ré-obtenir l'agrément dès la mise en œuvre effective des mesures correctrices (elle a déjà déposé une nouvelle demande d'agrément).
On peut penser que le ministère a fait exprès de renouveler l'agrément en indiquant dans sa décision que les conditions ne sont pas remplies mais que l'asso s'y engage afin que quelqu'un puisse contester ladite décision et ainsi se dédouaner sur la justice… M'enfin, vu sa qualité d'ancien membre d'Anticor et ses alertes de 2020 (cf. le jugement), le requérant n'aurait probablement eu aucun mal à attaquer la décision même si elle ne précisait pas elle-même son caractère irrégulier… Ce point est contesté par Anticor. Bref, je vois surtout un règlement de comptes en interne (le requérant en a été exclu en septembre 2020, 3 mois après ses alertes). Un article du Monde (sans paywall) confirme que c'était (c'est ?) le grand zouk chez Anticor : dissensions, contestations, critique du manque de démocratie, débat vif autour de l'accueil (ou non) d'élus en son sein, débat vif sur l'opacité autour du généreux donateur (cf. ci-dessus), renouvellement du CA pour tenter de remédier aux clivages, les administrateurs qui saisissent la justice pour contester leur révocation (toujours pas tranché), etc.
Pour ma part, je trouve bancale la justification de l'intérêt à agir du requérant vu comme un lanceur d'alerte. L'acte attaqué octroie un droit positif à un tiers, en quoi ça le concerne ? De même, prétendre que l'annulation rétroactive de l'agrément entraîne aucune conséquence excessive alors qu'il permet de déclencher l'action publique (quand le procureur ne veut pas) puis de remuer les juges lors de l'instruction puis du procès (je me souviens de l'affaire des mutuelles de Bretagne), est fort de café (la position strictement inverse d'Anticor est tout autant extrême).
Bref, affaire à suivre devant la Cour d'appel.
ÉDIT DU 24/12/2023 :
La Cour administrative d'appel a rendu son jugement mi-novembre 2023.
Il confirme en tout point le jugement de première instance. L'un des requérants, éclipsé par la première juridiction, voit son intérêt à agir être reconnu (car il est personnellement affecté par le dissensus créé dans l'asso… … …).
Comme d'autres, je trouve que le ré-examen a été exceptionnellement rapide. :O Comme quoi, la surcharge de la justice, et la priorité donnée sont à géométrie variable…
D'après Anticor, confirmé par Le Monde (original, sans paywall) :
Dans ses écritures, que Le Monde a consultées, Matignon considère que le tribunal administratif de Paris « a commis une erreur de droit ainsi qu’une erreur d’interprétation » et réclame l’annulation du jugement du 23 juin ainsi que le rejet du recours des requérants.
Le soutien de Matignon à Anticor pourrait avoir une influence décisive. Mme Borne souligne que l’association a bel et bien mis en place, avant avril 2021, un certain nombre de mesures en ce qui concerne la transparence et l’information sur ses donateurs, ainsi qu’une « réforme participative des statuts visant à améliorer les procédures internes », la création d’un comité d’éthique et le « recours à un commissaire aux comptes ».
« Si l’association a par ailleurs indiqué à l’administration s’engager à prendre de nouvelles mesures, telles que la révision de ses statuts et de son règlement intérieur, c’est bien sur la situation de l’association telle qu’elle se présentait au moment de sa décision, compte tenu notamment des mesures qui ont été mentionnées ci-dessus, que le premier ministre s’est fondé pour regarder comme remplies les conditions tenant au caractère désintéressé et indépendant des activités de l’association et aux garanties permettant l’information de ses membres et la participation effective à sa gestion », développe Matignon dans ses observations.
« La première ministre confirme devant la cour administrative d’appel que toutes les conditions étaient remplies par Anticor en avril 2021 pour renouveler son agrément, note Vincent Brengarth, l’avocat de l’association. Ses écritures ne souffrent strictement aucune ambiguïté et il serait profondément incompréhensible que la cour administrative d’appel n’en tire pas toutes les conséquences logiques. »
« Les écritures de la première ministre sont très claires et indiquent que l’agrément doit être considéré comme ayant été délivré en 2021 sans réserve. Du moins, ces éventuelles réserves ont été purgées par les observations de Mme Borne devant le juge d’appel. C’est un élément juridique nouveau par rapport à la première instance », ajoute Paul Cassia, vice-président d’Anticor et professeur de droit public à l’université Panthéon-Sorbonne.
La Cour considère que la Première ministre aurait dû explicitement demander une substitution de motifs (seule l'administration auteure de l'acte attaqué le peut). Trois hypothèses (certaines peuvent se cumuler) : soit la Cour ignore la jurisprudence du Conseil d'État qui dit l'inverse ; soit elle pense que le cas d'espèce est trop différent (donc que la jurisprudence ne s'applique pas) ; soit la Première ministre a fait exprès de ne pas la demander explicitement, pour gagner du temps voire la procédure tout en se faisant bien voir du grand public.
La suite : Anticor s'est pourvue en cassation.
FIN DE L'ÉDIT DU 23/12/2023.
ÉDIT DU 04/11/2024 :
La demande d'un nouvel agrément a été implicitement refusée par le gouvernement le 26/07/2024. Anticor a saisi le tribunal administratif de Paris en référé. Le gouvernement a argumenté sur l'absence d'urgence à statuer (visant à rendre caduque le recours en référé) mais pas sur le fond du dossier, à savoir les motifs pour lesquels il ne peut pas renouveler l'agrément. Ici, évoquer les jugements qui ont invalidé l'agrément d'Anticor est inopérant : les juges ont conclu que l'association ne remplissait pas les critères de délivrance de l'agrément en 2021 (cf. supra), ce qui ne dit rien de la situation d'Anticor en 2024. Le 09/08/2024, le tribunal a donc enjoint le gouvernement a ré-examiner la demande d'Anticor sous 15 jours.
Le gouvernement n'en a rien fait. Donc nouveau recours en référé devant le tribunal administratif de Paris. Jugement du 04/09/2024 : 24 h pour ré-examiner la demande. Le 05/09/2024, Gabriel Attal a accordé son agrément à Anticor. C'est l'une de ses dernières décisions. Le Canard enchaîné du 11/09/2024 rapporte que Macron aurait piqué une énorme colère en l'apprenant, sa consigne, suivie par Borne, était de prendre son temps. Macron aurait du ressentiment suite à la mise en examen de son secrétaire général à l'Élysée, Alexis Kohler. Du coup, Attal a chié dans les bottes de Macron à son profit, pour s'en distancier et pour faire un signe à la gauche. On notera, sans surprise (il s'agit d'apprécier si une asso remplie des critères), que l'octroi de cet agrément fait bien partie des affaires courantes que peut gérer un gouvernement démissionnaire.
Bref, dans ce dossier, tout le monde a fait nawak à grands cris dans la presse…
Lire ici un historique complet de toute cette histoire.
FIN DE L'ÉDIT DU 04/11/2024.
Caméras piétons : durée de conservation excessive + mot de passe faible + pas d'information.
Vidéosurveillance : filme des intérieurs + durée de conservation supérieure à celle prévue dans l'autorisation préfectorale + aucune analyse d'impact + pas d'information.
Cela ne choque personne que quelqu'un qui travaille à la PVPP sorte un extrait de vidéo-surveillance en public comme ça ? Ces gens n'ont ils pas une clause de confidentialité énorme sur leur contrat de travail ? 😭
S'ils font cela pour un évènement comme un incendie, je n'ai aucune confiance qu'ils ne fassent pas ça aussi si l'ex copine de leur pote d'enfance passe dans la rue avec un homme inconnu...
+1. Ça me rappelle le volet vidéosurveillance de l'affaire Benalla puis, quelques mois après, la diffusion d'un suicide. Dans les deux cas, l'origine était la vidéosurveillance de la Préfecture de Police de Paris.
Dans l'affaire Benalla :
ÉDIT DU 25/12/2023 : la Cour d'appel de Paris a rendu son jugement le 29/09/2023. Aucun journal n'a évoqué le volet vidéosurveillance. Le jugement n'étant pas publié, il faut se contenter de la minute :
Constate que le jugement est définitif sur la culpabilité, s’agissant des faits de port public et sans droit d’un insigne réglementé par l’autorité publique, détention d’arme, munition ou élément essentiel de catégorie B, port d’une arme de catégorie B, faux, usage de faux en écriture, usage public et sans droit de document justifiant d’une qualité professionnelle ou d’un insigne réglementé par l’autorité publique, violation du secret professionnel ;
Ça signifie que personne n'a fait appel sur cette partie ?
Confirme le jugement sur la culpabilité, sauf en ce qui concerne les faits de violence volontaire en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail, dégradation ou détérioration volontaire d’un bien privé et accès frauduleux à toute ou partie d’un système de traitement automatisé de données, faits commis au préjudice de Mme CHABANNE ;
Renvoie M. CRASE des fins de la poursuite, s’agissant des faits de violence volontaire en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail, dégradation ou détérioration volontaire d’un bien privé et accès frauduleux à toute ou partie d’un système de traitement automatisé de données, faits commis à Paris, le 1er mai 2018, au préjudice de Mme CHABANNE ;
Confirme le jugement sur les peines, sauf en ce qui concerne l’amende prononcée à l’encontre de M. CRASE pour les faits de violence n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail et sur l’aménagement de la partie ferme de la peine d’emprisonnement ;
Benalla s'est pourvu en cassation.
FIN DE L'ÉDIT DU 25/12/2023.
ÉDIT DU 03/01/2025 : les pourvois en cassation de Benalla et de Crase ont été rejetés en juin 2024. FIN DE L'ÉDIT DU 03/01/2025.
Début février, des habitant·es des Tanneries et des Lentillères, 2 lieux de vie, d'organisation, de concerts à Dijon, découvraient 2 boîtiers blancs, équipés d'1 caméra de vidéosurveillance, placés sur un poteaux, filmant les entrées et sorties de ces lieux militants depuis 3 ans [ Des photos privées et de google street view permettent d’attester la présence de telles caméras depuis au moins 2019, sur des périodes de plusieurs mois. Source. ]
Quelques jours plus tôt, Julien Le Guet, porte-parole de l'association Bassine Non Merci (BNM) qui lutte contre l'implantation de mégabassines de rétention d'eau dans le marée poitevin a découvert un traceur GPS sous sa voiture [ nan mais c'était pour préparer la sécurisation de manifs, d'après la préfète ]
Déjà, en 2022, les militant·es du Poitou avait découvert des caméras de vidéosurveillance cachées dans un fourré et braquées devant le domicile d'un membre de BNM.
Des photos et vidéos produites par la LDH, le SM, le SAF, Solidaires, etc., le Conseil d'État constate que l'obligation du port du RIO n'a pas été respectée, notamment lors d'opérations de maintien de l'ordre. Vu la date du référé, mars 2023, et les arguments présentés, cela inclut le mouvement social contre la réforme 2023 des retraites (ÉDIT DU 18/12/2023 : c'est aussi 3 jours après la manifestation de Sainte-Soline…). FIN DE L'ÉDIT.
Mais bon, la hiérarchie policière rappelle régulièrement à la piétaille qu'il faut porter son RIO, et les documents produits ne permettent pas de constater l'ampleur du non-port du RIO et en quoi il est un frein à l'identification d'auteurs de violences policière, donc le référé-liberté échoue. Impréparation du recours ?
A priori, les requérantes ont déjà déposées un recours sur le fond (qui ne nécessite pas urgence + atteinte grave et manifeste).
ÉDIT DU 18/12/2023 :
Ce deuxième recours, sur le fond, initié en septembre 2022, a été examiné par le Conseil d'État en octobre 2023. Communiqué de presse. Voir aussi le court article de la LDH.
Décision : port apparent du RIO (même derrière des équipements de protection) + grossir ce numéro pour le rendre plus visible. Sous 1 an. Rejet, par manque de preuves, des griefs relatifs à la dissimulation du visage et des plaques d'immatriculation. Rejet implicite des autres modifications des caractéristiques techniques (bandeau réfléchissant, matricule plus facilement mémorisable, etc.). Rejet implicite des autres mesures demandées (édiction d'une instruction prescrivant l'adaptation de la réponse disciplinaire, par ex.). Jugement en demi-teinte, donc, je trouve.
La procédure est également intéressante : dans l'exercice de ses missions, une administration doit respecter la loi par toute mesure (juridique, financière, technique, organisationnelle, etc.). Si elle ne le fait pas, le juge administratif peut lui enjoindre de prendre toute mesure utile pour assurer le respect d'une obligation légale qu'elle méconnaît. Cette méconnaissance se prouve par la gravité ou la récurrence des défaillances. La LDH et autres ont donc demandé au ministère de l'Intérieur, de prendre les mesures utiles qu'elles préconisent afin d'assurer le respect du port du RIO (qui est une obligation légale, cf. R434-15 du Code de la sécurité intérieure). L'arrêt du CE fait état de témoignages, photos, vidéos, rapport du Défenseur des droits, rapport de la Commission consultative des droits de l'Homme, rapport des inspections de la police et de la gendarmerie. (Comme quoi, ils servent, tous ces rapports.) Le ministère n'a pas répondu, ce qui vaut refus de la demande. La LDH et autres ont contesté cette décision de refus. Les rappels réguliers à la loi invoqués en défense par le ministère, ne sont pas suffisants pour le CE.
FIN DE L'ÉDIT DU 18/12/2023.
Il ajoute que l’application « récolte de nombreuses données sensibles qui, selon de nouveaux rapports, sont consultées à Pékin ». […]
[…]
Cette annonce arrive quelques semaines après un rapport de BuzzFeed [ Leaked Audio From 80 Internal TikTok Meetings Shows That US User Data Has Been Repeatedly Accessed From China ] allant en ce sens. L’application avait rapidement réagi affirmant que les données des utilisateurs américains étaient migrées vers des serveurs Oracle aux États-Unis.
Ha bon ? Les sociétés commerciales qui engrangent des données perso les utilisent à tort ?! Quelle surprise !
La méfiance européenne vis-à-vis de TikTok concomitante d'une grande candeur vis-à-vis des ricains m'a toujours fait marrer (quand je mets de côté ma grille de lecture géopolitique). Je me suis toujours demandé s'il y a un minimum de convictions derrière les aboiements contre TikTok ou si c'est juste un nouvel usage incompris qu'on veut repousser à tout prix, en utilisant tous les arguments possibles, y compris, donc, la peur d'une surveillance chinoise.
Le bannissement par Trump et la demande du gus de la FCC se lisent soit comme « faites ce que je dis, pas ce que je fais », soit, et c'est plus intéressant à mon avis, comme du protectionnisme sur le marché de la donnée perso.