Le lendemain, une vidéo du drame, issue de la vidéosurveillance de la Préfecture de police – et que Le Parisien s’est refusé à diffuser – est lâchée sur les réseaux sociaux. Elle fait un macabre buzz… totalisant des centaines de milliers de vues.
« Ce sont bien des images police », confirme une source policière sous couvert d’anonymat. Elles ont été captées au smartphone sur le mur d’écrans de vidéosurveillance de la Préfecture de police ou d’un commissariat parisien. On y voit le doigt du « vidéaste », « qui attire l’attention du spectateur voyeur pour ne pas manquer le plot où l’homme va s’empaler ». Le logo Préfecture de police y figure d’ailleurs.
C'est une vidéo volée comme il en existe plein d'autres, mais ce qui me sidère, plus que le fait qu'elle soit tournée par un⋅e flic, c'est que quelques semaines après l'affaire Benalla, qui comporte tout un volet sur le mésusage de la vidéosurveillance publique parisienne, un⋅e flic de la Préfecture de Police de Paris se sent suffisamment tranquille pour diffuser une vidéo volée du système de vidéosurveillance sur WhatsApp et compagnie… Cela démontre que le système de vidéosurveillance publique de Paris est hors de contrôle, qu'il sera tenu aucun compte de l'épisode Benalla. Cela illustre, une nouvelle fois que l'encadrement légal de la vidéosurveillance (personnes habilitées, consignation des visionnages et des copies, etc.) est insuffisant.