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  • Twitter starts to require login to view tweets : DataHoarder

    Depuis le début de l'année 2022, Twitter impose de se connecter quand on scrolle "trop" dans un fil.

    Depuis lors, j'utilise les règles uBlock Origin suivantes :

    twitter.com##.r-1upvrn0.r-l5o3uw.css-1dbjc4n
    twitter.com##div[role='dialog']
    twitter.com##[id$='PromoSlot']
    twitter.com##html->body:style(overflow:visible !important;)
    twitter.com##html:style(overflow:visible !important;)

    Parfois, ça ne fonctionne pas : je vois, dans l'URL, que Twitter a tenté de me rediriger vers la mire de connexion, mais un simple retour en arrière suivi d'un « F5 » suffit à tout remettre en ordre.

    Sun Sep 4 11:44:46 2022 - permalink -
    - https://www.reddit.com/r/DataHoarder/comments/pa6dra/twitter_starts_to_require_login_to_view_tweets/
  • YouTube Click To Play

    Sur YouTube, un vidéaste peut déclencher la lecture automatique d'une de ses vidéos sur la page de présentation de sa chaîne. C'est relou.

    J'utilisais le script Kill YouTube Channel Video Autoplay, mais ça fait des mois qu'il ne fonctionne plus.

    J'ai cru que le dysfonctionnement est causé par mes extensions Firefox (ublock Origin, uMatrix, LocalCDN, Privacy Badger, etc.), mais non : j'ai le même problème dans un profil firefox vierge (firefox -p).

    J'ai essayé plusieurs scripts Greasemonkey (exemple : « Disable YouTube Channel/User Home Page Video AutoPlay »). Rien de concluant…

    Jusqu'à YouTube Click To Play. Il fonctionne impec'. Attention : il faut désormais cliquer (ou touche espace) pour lire une vidéo.

    Si tu utilises l'extension Firefox LocalCDN, il faut désactiver le filtrage du code source HTML sur YouTube, sinon YouTube Click To Play ne fonctionne pas.

    Sun Sep 4 11:37:14 2022 - permalink -
    - https://greasyfork.org/en/scripts/406420-youtube-click-to-play
  • LocalCDN : pense à activer « Filtrer le code source HTML »

    LocalCDN est une extension pour navigateur web (Firefox, au moins) qui intercepte les requêtes web destinées à de grands CDN (MaxCDN, BootstrapCDN, jquery, cdnjs, etc.) afin de leur substituer une version locale, embarquée dans l'extension, de scripts, de feuilles de styles, etc. Ainsi, pas de téléchargement, donc pas de fuite de données personnelles (adresse IP, site web ‒ voire page ‒ consulté, etc.) vers ces géants, et une accélération de la navigation web sur une connexion Internet à forte latence. Remplaçante de Decentraleyes qui, en 2019 / 2020, ne substituait pas grand-chose dans les pages web (voir mes notes de l'époque).

    LocalCDN dispose d'un paramètre de configuration « Filtrer le code source HTML ». La doc' nous explique très bien son utilité : contrer Subresource Integrity et l'attribut XHTML « crossorigin ». J'en ai déjà causé. Le premier permet à un site web de fournir la somme de contrôle d'un fichier qu'il fait télécharger depuis un tiers afin que le navigateur web en vérifie l'intégrité. Le deuxième permet d'associer une politique CORS au téléchargement d'un objet, et notamment, de faire en sorte que des moyens d'authentification (cookies, etc.) ne soient pas transmis lors du téléchargement depuis un tiers.

    On comprend intuitivement que si LocalCDN ne tripatouille pas le DOM d'une page web afin d'y retirer les attributs XHTML sus-cités, il substituera les ressources (scripts, CSS, etc.), mais le navigateur web s'en rendra compte et ne les utilisera pas. Il suffit que la version de la ressource diffère d'un caractère (espace, etc.) en plus ou en moins entre le script d'origine et celui injecté par LocalCDN pour invalider la somme de contrôle.

    Or, la suppression de ces attributs XHTML est désactivée par défaut, alors qu'elle améliore l'efficacité de LocalCDN.

    Pour l'activer : dans les paramètres de LocalCDN, dans l'onglet « Avancé », il faut cocher « Inversion du filtre HTML ». Ainsi, le filtrage du code source HTML sera activé partout, sauf sur les sites à problèmes que tu identifieras et ajouteras à la liste blanche (depuis le bouton de l'extension, pas besoin de retourner dans les paramètres).

    Sun Sep 4 10:09:27 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?e6wHOQ
  • A toutes les gauches que j'ai aimées avant - Le billet d'Alex Vizorek - YouTube

    À toutes les gauches que j'ai aimées avant
    Celles des grèves, des combats, des sentiments
    Des chemises déchirées, des patrons séquestrés
    Où sont mes camarades d'antan ?

    À toutes les gauches que j'ai aimées avant
    Qui trouvaient que Jean Ferrat était bandant
    T-shit Che Guevara, et des poils sous les bras
    68 c'était le bon temps.

    Elles avaient, elles avaient
    la lutte des classes au fond des yeux
    Elles brûlaient, elles brûlaient
    des merguez, des palettes, des pneus
    Elles voulaient, elles voulaient
    remplacer les 35 heures par 32
    Elles avaient, pour entret'nir la flamme
    Des discours de Jaurès,
    Pas besoin d'hologramme
    Pour atteindre l'ivresse
    Du grand soir, à Paname,
    au rythme d'un djembé.

    Ouais, nuit debout ça fait mal au dos, hein
    Ça fait mal aux oreilles surtout, mais c'est ça, la gauche, mon vieux

    À toutes les gauches que j'ai aimées avant
    Qui se retrouvent chez Macron
    Maintenant
    Robert Hue Cohn-Bendit, Renaud même pas en cuite
    On va regrette Mitterrand

    À toutes les gauches que j'ai aimées avant
    Qui en stage n'embauchaient pas leur enfant
    Lénine dans toute sa vie, n'a pas eu la phobie administrative, c'est marrant

    Elles disaient, elles disaient
    mon adversaire c'est la finance
    Elles rêvaient, elles rêvaient
    qu'tout l'monde paie ses impôts en France
    Promettaient, promettaient
    qu'elle serait populaire, la belle alliance

    Aujourd'hui, elles vont pleurer au centre
    avec tous leurs bobos,
    Elles veulent pas s'coincer entre
    la faucille et l'Arthaud
    Ou se faire, sur l'bas-ventre, des Poutou indignés

    Mais c'est dégueulasse des Poutou sur l'bas-ventre !
    Oui mais c'est ça, la gauche, mon vieux !

    Elles luttaient, elles luttaient
    contre le grand capital
    Critiquaient, critiquaient
    la vision du Général
    Elles chantaient, elles chantaient
    à la fête de l'Huma en sandales
    Elles aimaient, Picasso et Godard
    et elles les comprenaient
    après deux-trois pétards
    Et tout ça finissait
    en partouze, quelque part
    sans qu'le monde ait changé

    C'est quand même bien d'avoir essayé !
    Mais oui, mais c'est ça la gauche

    À toutes les gauches qu'on a aimées avant



    J'aime beaucoup. :)

    Via https://twitter.com/bayartb/status/1532791516581740544.

    #Frédéric #Fromet

    Fri Sep 2 16:21:51 2022 - permalink -
    - https://www.youtube.com/watch?v=MdwEM_SREzc
  • Calculez votre empreinte carbone | Gouvernement.fr - Gardouille's Links - Antichesse (o ^ω^ o)

    […] Or le politique et l'hyper-bourgeoisie se confondent, tout l'enjeu pour nos dirigeants est donc de se déresponsabiliser et de se défausser à grand coup de propos moralistes auprès de la population.

    Et réciproquement : tout l'enjeu pour la population est donc de se déresponsabiliser et de se défausser à grand coup de propos moralistes sur nos dirigeants et l'hyper-bourgeoisie. :))))))))))))
    "Le mézant pas beau pas gentil, c'est pas moi, c'est l'autre" / "c'est celui qui le dit qui l'est, nananananère" / "je ferai des efforts quand les autres en feront". :))))))))))
    On a vu ça avec le mignon feuilleton de l'été sur le flicage des vols des avions privés des richous et des multinationales.
    Et donc, ça nous mène où ? (À part dans mon cul, j'veux dire.)

    En revanche, je suis totalement d'accord qu'il s'agit d'un problème politique et que les efforts individuels (pipi matinal mutualisé avec la douche, éteindre le Wi-Fi, etc.) produiront aucun effet.

    Thu Aug 25 13:37:08 2022 - permalink -
    - https://cakeozolives.com/shaarli-antichesse/?wsgUuw
  • Dans Fakir (août 2022)

    • Dans le numéro 94 (juillet-septembre 2020), Ruffin justifie sa boulimie d'activités simultanées (député, film, livres, manifs, etc.) par le fait qu'un militant est irremplaçable, que ce qu'il fait, personne d'autre le fera. Je suis d'accord, mais je pense qu'il en va de même dans le salariat (Ruffin écrit l'inverse et le justifie par les écoles et la formation qui sont conçues pour rendre remplaçables les personnes, en oubliant l'organisation du travail et sa division qui concourent au même objet). De même, deux expressions m'ont toujours profondément agacé : « personne n'est irremplaçable » et « si c'est important, quelqu'un le fera ». On entend la première plutôt dans le salariat, et la deuxième plutôt dans l'associatif. Les deux sont du pipeau. Chaque personne est irremplaçable. Pas par le boulot qu'elle produit même si deux personnes ont jamais strictement le même niveau de compétences, mais surtout par sa manière de le faire (gentillesse, communication, priorité qu'elle accorde, etc.), sa sensibilité / l'angle d'attaque qu'elle retient pour le faire, l'historique (voir) / les choses vécues ensemble, les liens sociaux que chaque autre personne du collectif tisse avec elle, etc. Il y a une alchimie unique, un collectif qui fonctionne… ou non. Tout départ est une perte, à laquelle on pallie et on s'habitue, comme le décès d'un proche, certes, mais il y a tout de même une perte. De même, quelque chose peut être important et ne pas être fait par peur, par ignorance de la manière de s'y prendre, par flemme, par résignation, etc. Exemple ? Lutte contre le réchauffement climatique. Mais c'est toute l'histoire des luttes sociales, des acquis sociaux, selon moi ;

    • Durant le Covid, les médias ont passé beaucoup de temps à plaindre une prétendue jeunesse sacrifiée. Dans le numéro 97 (février-avril 2021), un lecteur de 46 ans fait remarquer qu'à son époque, la jeunesse n'était pas non plus que rencontres, amour et amitié, qu'il restait dans sa piaule du CROUS par manque de moyens (et pour étudier), et que la peur du chômage et de l'avenir était déjà bien là. Étant d'une autre génération, j'appuie ces propos : laisser croire que tout était idéal pour la jeunesse avant le Covid, faut pas charrier. Mais, oui, je reconnais que le Covid a amplifié les problèmes existants, mais pas que pour la jeunesse ;

    • Le numéro 97 nous parle des études / rapports qui tentent d'évaluer l'utilité sociale des métiers. Est retenu celui de 2009 pour la New Economics Foundation, un think tank écolo britannique. L'employée de crèche, par l'éducation et les soins prodigués, ainsi que par le temps libéré aux parents (ce qui gâche un peu la mesure) rendrait à la société 9,43 fois son salaire. Le conseiller fiscal détruirait 47 fois plus de valeur qu'il en créerait. Agent de recyclage : 12 livres sterling de valeur générées pour une livre de salaire. Le publicitaire détruirait 11,50 livres à chaque fois qu'il encaisserait une livre (sa démarche génère de la consommation, donc de la production, des emplois, du transport, etc., mais aussi de l'endettement du consommateur, de la pollution, de l'obésité, etc.). Agent de nettoyage spécialisé à l'hosto ? 1 livre de salaire = 10 livres de valeur (réduction des risques d'infection nosocomiales et des complications). Chiffres à prendre avec autant de pincettes que ceux concernant la pollution générée par le numérique, car celui qui arrive à inventorier toutes les externalités négatives et positives, par rebond, d'une activité puis à les chiffrer, il est très fort. Sans compter le biais idéologique du client (tu ne vas pas dire à un think tank écolo qu'un agent de recyclage détruit de la valeur). Mais ça donne une idée.
    Fri Aug 19 21:26:49 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?zK0FpA
  • Dans le numéro 195 (février 2021) de CQFD

    Police arbitraire

    • Le 19/10/2020, trois jours après le meurtre de Samuel Paty, le sinistre de l'intérieur Darmanin annonçait des opérations de police contre des dizaines d'individus « pas forcément en lien avec l'enquête » animées par « l'envie de faire passer un message » ;

    • Les mois suivants, des établissements recevant du public, identifiés comme des « structures séparatistes » sont fermés administrativement via des contrôles fiscaux, d'hygiène, du travail ;

    • Cellules de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire… aux conclusions hâtives : deux tapis de prière dans l'arrière-salle d'un snack et une salle de jeux vidéos à l'étage alors que le restau est proche d'un collège, vlam, il s'agit d'une salle de prière dotée d'un dispositif pour attirer des esprits malléables… Ce jour-là, un serveur sans-papier, onze amendes pour non-port du masque, et une mise en demeure pour non-respect de l'hygiène alimentaire. Rien de classe, mais rien qui relève du terrorisme. mais, peu importe : « ces descentes marquent les esprits et montrent que la République est partout chez elle », comme le dit le chef de l'opération.


    Petits rappels sur la justice

    • Biais en amont : la cocaïne circule dans toutes les tranches de la société, mais n'est activement recherchée, par la flicaille, que dans les cités, d'après le sociologue Didier Fassin ;

    • L'étude La couleur du jugement a examiné les jugements concernant des infractions sur personne dépositaire de l'État rendus par un tribunal de la banlieue parisienne entre 1965 et 2005. Les flics se constituent plus volontiers partie civile (ajouter un volet civil à une affaire pénale afin de demander indemnisation du préjudice) quand le prévenu porte un nom maghrébin ;

    • Un juge peut être influencé par son humeur (une étude israélienne illustre que le taux d'acceptation des demandes de libération conditionnelle était au max après la pause snack du matin ou la pause-déjeuner avant de diminuer progressivement jusqu'à environ 0 en fin de journée. De là à dire qu'il y a causalité avec la bouffe… Je pense plutôt à la fatigue ou à la colère / frustration accumulée qui descendent), son affiliation politique (un juge d'extrême-droite qui juge un maghrébin…), l'engouement médiatique (une étude française montre que la tonalité, à charge ou à décharge ‒ erreur judiciaire ‒, des reportages diffusés la veille d'un délibéré d'une Cour d'assise influe sur le verdict et la durée de la peine), sa moralité (lire ici les exemples donnés par Dupond-Moretti dans son livre, 4e point avant la fin), ses préjugés (un maghrébin au casier judiciaire vierge est soupçonné d'en avoir un au bled), sa solidarité de classe (il peut se montrer plus clément avec des prévenus partageant des codes sociaux, alors qu'un justiciable qui parle mal le français, qui ne connaît pas le verbiage de la justice ni le parler de la bourgeoisie part avec un handicap. Si tu veux échapper à la détention provisoire, avant le procès, il faut produire des gages que tu te présenteras bien au procès, donc un contrat de travail, un bail, des attaches sociales, etc., ce qui signifie qu'il faut vivre selon la norme pour éviter la zonzon préventive), etc. ;

    • Disproportion des comparutions immédiates, toujours. D'après l'observatoire international des prisons, 70 % des condamnations qui y sont prononcées sont des peines de prisons fermes. Trois mois ferme pour un vol de téléphone. Six mois ferme pour insultes envers un agent de la RATP. Plusieurs mois fermes pour quelques grammes de drogue pour sa conso personnelle (revente non démontrée par les flics). Manque d'interprètes…


    Justice restaurative / réparatrice et justice transformative

    • D'après le sociologue Didier Fassin, dans le passé, la plupart des sociétés, y compris européennes, ont fait reposer la réponse aux violations de la loi sur la réparation : compenser le délit / crime commis. Pas de responsabilité individuelle, mais une responsabilité de la famille ou du clan, qui devait dédommager la victime ou ses proches. Mouaaiis, est-ce que ça n'accroissait pas l'emprise du clan / de la famille telle celle mise sur un enfant mineur pour lui interdire abusivement ceci et cela afin de limiter les risques de se manger un procès ? ;

    • Le même explique que c'est au cours du Moyen Âge que s'est imposée, en Europe, sous l'influence de l'Église et de l'État, l'idée de faute individuelle, impliquant un rachat de l'infraction par la souffrance ;

    • À l'échelle individuelle, nous avons des compétences qui nous permettent de ne pas recourir aux flics et au système pénal, notamment nous répugnons à recourir au système pénal quand il s'agit de nos proches (mouaaiis, j'ai tendance à penser qu'on encaisse en silence, par abnégation, pas qu'on parvient à exprimer ce qui ne va pas). On peut donc apprendre à s'autonomiser pour se passer des flics en situation de danger (mouaaiis… on est quand même concerné donc biaisé donc difficile de conserver intact son discernement donc la proportionnalité de la réponse…) ;

    • Le système pénal pose trois questions : quelle est l'infraction, qui est l'auteur, comment faut-il le punir. La justice restaurative ajoute d'autres questions : qui souffre, comment les apaiser / guérir, quels sont leurs besoins (vérité, compréhension, reconnaissance, quête de sens) ? Il s'agit de réparer et de restaurer les liens sociaux ;

    • Modalités de la justice restaurative : rencontres coupable / victime, conférence familiale (les proches accompagnent le coupable dans la résolution du tort commis), cercle de soutien et de responsabilité (bénévoles qui s'engagent pour entourer et accompagner des délinquants sexuels avant leur passage à l'acte ou récidive) mis en œuvre au Canada, les cercles de sentence et les conférences communautaires (conciliation, réparation, etc. selon les rites culturels de peuples autochtones), etc. ;

    • En 1994, l'Afrique du Sud créa une commission Vérité et réconciliation. Tout le monde pouvait témoigner des exactions commises durant l'apartheid. Exorciser les horreurs du passé sans système pénal (la commission pouvait amnistier quelqu'un, mais pas le condamner) ;

    • Plusieurs peuples amérindiens ont recours à la justice restaurative. Comme le peuple Navajo. Plus grande réserve amérindienne située dans l'Arizona. Le pénal et la zonzon restent réservés aux infractions les plus graves. Le peacemaking est volontaire. Il laisse place aux émotions, à la comparaison avec le récit mythique originel, à l'échange (en limitant les interrogations), à la communauté (le peacemaker est désigné par elle, elle participe aux séances, le dédommagement est collectif, etc. Il s'agit aussi d'une politique de décolonisation, de rejet du système pénal ricain ;

    • Au Canada, des dispositifs de justice restaurative ont été mis en place pour les populations autochtones fortement impactées par le système pénal… au lieu de corriger les problèmes sociaux et de racisme structurels. C'est vendu comme une justice plus culturellement adaptée… mais l'État pousse à l'implantation dans des populations inuites qui ne s'identifient pas à ce genre de pratiques. L'État aurait-il trouvé un moyen de légitimer son interventionnisme auprès des populations autochtones ? Idem avec le droit traditionnel maori (Nouvelle-Zélande) et ses conférences familiales : l'État n'a pas dit "OK, utilisez votre procédure, nous allons la reconnaître", mais "nous allons incorporer votre procédure à notre justice puis l'utiliser sur vous, à notre sauce" ;

    • En France, la justice restaurative a été codifiée dans la loi Taubira de 2014 (directive européenne de 2012). Comme au Canada et ailleurs, cela vient en complément de la réponse pénale, par volontariat des deux parties, etc. ;

    • La justice restaurative est un marché économique : formation, expertise, etc. ;

    • Lacunes de la justice restaurative : elle est cantonnée à la définition des infractions… par le Code pénal ; elle ne peut pas répondre aux injustices structurelles comme le racisme (la justice pénale non plus, ceci dit) ; elle est le supplément d'âme (cf. point sur les questions supplémentaires qu'elle pose) du système pénal auquel elle n'est donc pas une alternative… ;

    • Justice transformative : le problème n'est pas l'infraction, mais les conditions sociales qui l'ont rendu possible. Elle vise donc à transformer la société et à la guérir en sus de guérir la victime et le coupable. Au départ, elle était pratiquée dans les communautés délaissées par le système pénal. CQFD ne nous en dira pas plus (concrètement).
    Fri Aug 19 17:48:53 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?IQr5DA
  • Dans le numéro 90 (septembre - novembre 2019) de Fakir

    • Un lecteur écrit que, sur les 36 000 fermes des Pays de la Loire, 20 000 seront à reprendre d'ici à 2028. Dans toute la France, environ la moitié des agriculteurs seront à la retraite dans les dix prochaines années. Manque de candidats. Inexistence des outils juridiques facilitant la reprise. En l'absence, comment reprendre 200 ha sans capitaux élevés ? Peur de la reprise + fusion en fermes géantes par des investisseurs ;

    • Pour Ruffin, discours des politiciens = langue sans âme, langue qui n'est pas habitée. L'expression « langue de bois » ne convient pas : on peut se heurter à du bois, c'est du solide, on s'y frotte, on s'y confronte. Là, c'est une langue chamallow, une langue de coton, une langue creuse et molle. Elle nous chloroforme. C'est leur arme, ces mots. « Réformes nécessaires », « innovations de rupture », « progrès », « libérer les énergies », « dette », « concurrence », etc., quelle tristesse. Je nuance en affirmant qu'il n'y a pas que les politiciens qui utilisent une langue morte : chef de tout niveau, camarade associatif, collègue de bureau, amis… On passe tous notre temps à raconter du vent à propos de rien… Y'a qu'à voir ce shaarli. :) Pire, on défend nos maîtres tels ce collègue ou cette amie qui m'expliquent, convaincus, que mon DRH n'a pas le choix que de circonvoluer pour (ne pas) me répondre, ça sied à son rang, il est obligé, c'est ce qu'on attend de lui, c'est comme ça. On n'est pas rendu… L'action est précédée par un changement d'imaginaire. Penser un autre monde, d'autres possibilités, etc. et s'y accrocher. Je pense qu'un changement d'imaginaire nécessite l'abandon de cette langue morte. Mon message serait donc : commençons par parler normalement entre nous et à ne plus excuser la langue morte d'autrui. Le reste suivra.
    Thu Aug 18 20:25:57 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?1IJXWg
  • La banalité de leur mal - Journal Fakir

    Le procès France Telecom de 2019 (concernant le plan social de 2004-2010) vu par Fakir (numéro 90, septembre-novembre 2019). J'en recommande vivement la lecture : l'analyse vaut la peine, et certaines déclarations des dirigeants de FT laissent sans voix.


    En 2004, quatre mille « managers » sont formés, durant dix jours, à ces techniques. On leur enseigne à précariser, à bouleverser postes, hiérarchies, espaces de travail, à connaître les étapes du deuil. Leurs primes, annonce-t-on, seront fonction du nombre de départs. […]

    « L’objectif, c’était de pouvoir faire huit milliards de cash », justifie Gervais Pellissier, l’ancien directeur adjoint des finances. 45 % de ce « cash flow » devait partir en dividendes. « Mais c’est vrai que sur le terrain, on nous disait que ça, c’était pas un projet », confesse en baissant les yeux Delphine Ernotte, ancienne dirigeante du groupe.

    La Présidente : Didier Lombard dit qu’il a raté une marche, Barberot qu’il n’a pas entendu les souffrances. Et vous, vous dites quoi ? [ Aucune réponse concrète ]
    Un avocat des parties civiles : Pourquoi vous n’avez tenu aucun compte des infos qui remontaient ? [ Réponse : les médias ont exagéré ]

    La « mode des suicides ». C’est ainsi que, en pleine crise, Didier Lombard qualifiait le plus grave, le plus terrible des gestes. Tollé parmi les salariés.
    « Il faut qu’on sorte de la position mère poule, s’enflamme le PDG devant ses cadres, en 2007. Je ferai les départs d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte. » Classe, alors que les premiers suicidés sont à peine enterrés… Olivier Barberot, le DRH, embraye : « On va faire un crash programme pour accélérer. C’est la logique business qui domine. » Louis-Pierre Wenès, le bras droit du patron, prévient, à son tour : « On ne va pas faire dans la dentelle… »

    Pour redorer son blason, Didier Lombard commande alors un docu d’entreprise au réalisateur Serge Moati. Les dirigeants lui ouvrent leurs portes, les salariés aussi. Sauf que ce tournage bascule en cahiers de doléances : salariés épuisés, déprimés, au bord du gouffre. « De bienveillant, le film est devenu un témoignage terrible », reconnaît le réalisateur.

    Ils savaient donc ce qu'ils faisaient.


    Wenès revient à l’écran, et recadre le débat, loin de ces pleurnicheries : « Faut pas se faire d’illusions, c’est un milieu où il n’y a pas de pitié. Vous croyez que les Chinois, ils vont avoir de la pitié ? C’est pas la compassion qui règle la souffrance. »

    Didier Lombard, obligé de se lever à nouveau, rabâche : Je regrette que les démarches de M. Louvradoux n’aient pas abouti… On est arrivés, la boîte était dans un certain état, il fallait la faire migrer vers un autre état… La boîte était en train de crever ! L’objectif, c’était d’en finir avec le drame de la dette ! Et la concurrence ! On aurait pu y aller plus doucement si on n’avait pas eu une concurrence d’enfer à notre porte ! »

    Il vient d’entendre Noémie, et voilà donc sa seule réponse : « Je n’avais pas cette compétence. » Des fuyards. Décidément, tous ces dirigeants « ne semblent pas avoir beaucoup de pouvoirs dans France Télécom », lâchera une fois, lasse, la présidente.

    Wenès : Je n’ai pas l’habitude d’aller chercher les infos dont j’ai besoin dans la presse. Quand on a parlé de ‘‘crise des suicides’’ à France Télécom dans la presse, quand je vois ces chiffres… […] je me dis qu’il n’y a pas de crise à France Télécom. Parce qu’il n’y a pas eu plus de suicides que l’année d’avant. Il aurait fallu le dire, qu’il n’y avait pas de crise. Juste des cas individuels. Pas de vague. Là, d’un coup, ça devenait ‘‘France Télécom est submergé par une vague de suicides’’. C’était pas une bonne chose, non, car à partir de là, on n’avait plus le recul nécessaire.

    Les bonnes excuses : la concurrence, la dette, les médias. Des concepts informels qui ne peuvent pas se défendre, comme c'est pratique.

    Le gus est PDG, y'a personne au-dessus d'lui à part les actionnaires, mais il peut rien faire, ce n'est pas dans son domaine. Alors qui ?! Qu'est-ce qu'il fait là, avec sa conséquente rémunération, alors ?!


    Il marque une pause, hésite, puis se tourne à moitié vers les prévenus. « Vous savez… Pendant ce procès, je me suis souvenu du procès de Nuremberg, celui des dirigeants nazis, où certains ont sans cesse répété ‘‘J’obéissais aux ordres’’. Moi, j’ai l’honneur d’avoir dit non. Je me dis que ma femme, mes enfants, mes petits-enfants n’auront pas honte de moi. » Un avocat de la défense bondit. « Vous ne pouvez pas dire ça. France Télécom, ce n’était pas Auschwitz. - Bien sûr, et je ne compare pas les deux. Je dis juste que, là aussi, les accusés ne veulent pas reconnaître les conséquences de leurs actions sur la vie des gens. L’incident est clos. »

    Je rappelle que les procès nazis n'ont pas condamnés uniquement des dignitaires, mais aussi des médecins et des gardes (de camps de concentration), des avocats, des juges, des policiers, etc. Bref, des gens ordinaires qui faisaient leur boulot ordinaire.

    L'obéissance… Comme le dit Maugrey dans Harry Potter et la coupe de feu (le film, pas le livre) : comment désigner ceux qui mentent ?


    Il s’emporte tout seul, Didier Lombard. Martèle ses convictions : l’humain d’abord ! Une heure, une heure seulement, rien qu’une heure durant, à Cahors, le président de France Télécom est allé se frotter au réel. L’une des employées lui offre, donc, le gâteau d’anniversaire de son fils. Et qu’en a-t-il conclu, lui si prompt à fermer des sites, des agences, à pousser des milliers de salariés vers la porte, quand ce n’est pas vers la dépression, qu’en a-t-il conclu ? Que ne pas fermer Cahors, ne pas chercher à « économiser trois francs six sous », c’était juste « du bon sens ». C’est le résumé de cette affaire. Mais aussi de notre monde.

    Un avocat : « Je suis perplexe, je dois l’avouer. Là, vous regardez un site, vous vous penchez dessus, et très vite vous vous rendez compte que le bon sens commande de ne pas le fermer, et vous annulez votre réforme ?
    Lombard, goguenard : Je vais vous aider à résoudre votre perplexité… Vous avez d’autres endroits où c’est bien fait. Mais pas partout. Je me suis retenu d’intervenir partout d’ailleurs. Ce serait ma nature. Mais si je fais ça, je casse le système. Si je ne me retiens pas d’aller sur chaque site, je casse la machine… »

    Poin poin poiiiin… Représente-moi la folie.


    « J’aurais bien missionné Hannah Arendt comme envoyée spéciale, a blagué le rédac’ chef, mais elle n’est pas libre. Tu peux la remplacer, Cyril ? » Et il s’est mis à lire, là, la fiche Wikipédia de la philosophe, juive, d’origine allemande : « Elle couvre en 1963 le procès Eichmann à Jérusalem et en tire un ouvrage sur la "banalité du mal" : ce qu’elle met en cause, chez le criminel nazi, ce n’est pas tant la "méchanceté" que la "médiocrité". ‘‘L’expression banalité du mal ne peut se comprendre que comme une façon de décrire les routines par lesquelles ceux qui recourent à la violence, comme ceux qui en sont témoins, mettent en suspens leurs convictions morales et renoncent à l’examen de leur engagement pratique personnel.’’ » Et plus loin : « Hannah Arendt montre que l’usage des clichés de langage diminue la conscience des actes. Ces expressions toutes faites, utilisées mécaniquement, empêchent l’imagination, elles entraînent une incapacité à être affecté par ce que l’on fait et, la personne se drapant dans un aspect banal, entretiennent l’absence de pensée. » Est-ce que cette "banalité du mal", cette "absence de pensée" correspond à Didier Lombard ? A l’élite des multinationales ? Aux managers cost-killers ?

    Clichés de langage ? Comme « dette », « concurrence », et tous les autres mots creux ? Dont on explicite jamais la teneur négative : en quoi l'endettement d'un État est-il problématique ? En quoi l'inflation est un problème ?


    Ils m’ont volé mon père. Il ne peut pas suivre les étapes de notre vie, quand on fait des études, quand on a des enfants. La fête des pères, je la passe dans la famille de mon conjoint. C’est horrible. Mon petit frère, il est en fatigue permanente, il a des crises de tension. A la fin de son déni, il a eu envie de s’exprimer, et maintenant on sent toute la rage en lui. Mais il a peur de travailler, aussi, pour ne pas se retrouver dans la même situation. Mon grand frère, il ressent une fatigue permanente, des maux de ventre incapacitants. Pour lui, c’est impossible d’être heureux. France Télécom lui a volé une partie de son bonheur. Ma petite sœur est nulle dans ses études, elle n’arrive pas à travailler. ‘‘J’ai perdu un pilier de mon cœur’’, elle nous répète souvent. Elle n’a pas grandi, elle a des crises d’angoisse, des troubles du sommeil. Moi j’ai des insomnies chroniques, je ne dors plus, je fais des œdèmes à l’intérieur de la bouche. J’ai peur du feu, d’un briquet à côté de moi. Je fais un suivi thérapeutique. J’ai pris du retard dans mes études, aussi, dans les années qui ont suivi le décès de mon père. On n’avait pas de contre-pouvoirs pour nous protéger. Et là, on se heurte à la condescendance et au déni des prévenus, un système froid et déshumanisé, qui se prolonge avec la lâcheté de leur défense. Leur compassion est factice, obscène, laide. La mort de mon père, c’est la réussite de leur objectif, c’est la prime de celui qui a supprimé son poste… Cette violence continue au procès. Ils se permettent de faire la sieste pendant les audiences. Et pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas condamnés. Alors, vous allez me dire, pourquoi est-ce qu’elle a porté plainte, pourquoi est-ce qu’elle est là ? Parce qu’on ne veut pas que ça se reproduise, cette banalisation du mal. Mais je garde un profond sentiment d’injustice. Pour eux, cette affaire, c’est une parenthèse de trois mois dans leur vie. Pour nous, c’est toute notre vie.

    Asymétrie, oui.

    Thu Aug 18 19:11:44 2022 - permalink -
    - https://www.fakirpresse.info/la-banalite-de-leur-mal
  • Dans le Canard enchaîné du 10 août 2022

    • Nomination de l'ancienne sinistre Wargon à la Commission de Régulation de l'Énergie : 48 voix de parlementaires défavorables contre 43 favorables, mais le blocage d'une nomination voulue par le président de la République se fait aux 3/5 des suffrages exprimés (donc à 55 voix dans le cas présent, et il y en a que 48) ;

    • Arnaque de PME qui enregistrent un important arriéré d'impôt : se vendre à un particulier fictif (ou à une société). Le fisc soupçonne l'existence d'un réseau mafieux basé dans la région parisienne qui opère dans toute la France via des intermédiaires payés à la commission. Des centaines de petites sociétés réparties sur tout le territoire et visées par un contrôle fiscal ont été vendues à des acheteurs inexistants (morts, etc.) mais localisés à Paris et en Seine-Saint-Denis. 500 entreprises de BTP domiciliées dans un même immeuble du IXe arrondissement, d'une part, 67 sociétés détenues par un même gus domiciliées dans un immeuble d'Aubervilliers, d'autre part ;

    • Le gouvernement oppose le secret-défense à ceux qui demandent l'état des stocks de vaccins anti-varioliques. Bizarre, le secret-défense n'était pas invoqué en 2001 ou en 2003, quand les stocks étaient plein. Dans le même temps, vu la crise énergétique de cet hiver, un conseiller de l'exécutif déclare au Parisien « On ne peut pas exclure d’être contraints d’utiliser les mêmes formats que lors du Covid ». Source (désolé, mais c'est la première sans paywall). État d'urgence ? Conseil de défense ? Opacité ? Comme l'a écrit Ruffin dans Fakir : ils y ont pris goût, ils ne vont pas lâcher comme ça, il faudra les arrêter (mon seul désaccord est que ce climat est antérieur au Covid, ça fait au moins dix ans…) ;

    • La variété de melon préférée des Français se nomme « charentais ». Ce n'est pas une appellation protégée, donc on produit du melon charentais au Maroc, en Espagne, à Cavaillon, etc. Quand les noms des choses n'ont plus de sens… Notons que le prix du melon baisse (concurrence internationale), son coût de production augmente depuis plus de 10 ans à cause des conditions météo et la volatilité des prix bat son plein (+/- 30 centimes en une journée) ;

    • Idem, la moutarde de Dijon n'est pas une appellation protégée, mais elle désigne la recette de la moutarde forte, fabriquée avec des graines brunes, qui s'oppose à la mustard sucrée anglo-saxonne concoctée, elle, avec des graines blanches ;

    • L'Europe va construire sa constellation de satellites à la Musk et à la Bezos afin de diffuser du porno partout (Internet is for porn). Thales+SES+Airbus serait en lice. Au nom de la souveraineté et de la résilience des infrastructures (« Cette constellation nord-sud permettra […] de sécuriser l'ensemble de nos communications et d'avoir une redondance par rapport à nos réseaux terrestres en cas de cyberattaque » nous dit Thierry Breton), ce qui est stupide au possible, mais accompagne le discours alarmiste et non-démontré concernant les possibles attaques des câbles sous-marins d'Internet par un méchant pas beau comme Vladi. La société commerciale anglo-indienne OneWeb, avec qui s'est maquée Eutelsat (d'où sa prétendue exclusion du projet européen), envisage aussi sa constellation. Toujours plus de pollution, go, go, go, massacrons tout, mais n'oublions pas d'éteindre le Wi-Fi et de pisser sous la douche ;

    • Pour financer l'achat de leur tenue et de leur épée, les Académiciens ont recours au mécénat d'entreprise. Daniel Rondeau = Givenchy = Bernard Arnault. Chantal Thomas = Chanel = famille Wertheimer. Comme quoi, y'a pas que Fillon qui se fait offrir un costard, c'est émouvant, la solidarité entre bourgeois.
    Wed Aug 17 18:48:31 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?zqguUw
  • Je n'ai pas repris et je ne reprendrai pas les journaux publiés entre fin 2019 et mi-2021

    Je ne reprendrai pas, sur ce shaarli, un paquet de journaux publiés, en gros, entre décembre 2019 et mi / fin 2021. J'ai aussi arrêté d'acheter Siné mensuel, La Revue Dessinée et Le Ravi, donc j'aurai le plus grand mal à en reprendre le contenu.



    Pour m'y retrouver, un inventaire de ce qui ne sera pas diffusé ici :

    • Canard enchaîné : je laisse tomber pour la période allant de la mi-novembre 2019 jusqu'à la fin décembre 2020. Notons que j'ai publié les journaux de l'année 2021 au début de 2022 ;

    • Les Dossiers du Canard enchaîné : je laisse tomber pour la période juillet 2019 (numéro 152) à octobre 2021 (numéro 161). Je ne les ai même pas lu, à part les année Canard. Notons que j'ai repris, en 2020, le dossier spécial sur les fonds secrets publié dans le numéro 153 (octobre 2019) ;

    • Fakir : je laisse tomber pour la période allant de septembre-novembre 2019 (numéro 90) à juillet-août 2021 (numéro 99). Notons que j'ai repris des dessins publiés dans les numéros 96 et 97, et qu'il se pourrait bien que je reprenne quelques articles publiés durant la période indiquée ;

    • Siné mensuel : j'ai laissé tomber à partir de novembre 2019 (numéro 91). J'ai arrêté de le lire après mars 2020 (numéro 95) et je ne m'y suis pas remis lorsqu'il est revenu en kiosque en juin 2020 (Covid). J'ai arrêté de l'acheter après le numéro de juillet-août 2021 (numéro 109) ;

    • La Revue Dessinée : j'ai laissé tomber à partir du l'été 2019 (numéro 20). J'ai arrêté de l'acheter à l'été 2021 (numéro 32). J'ai acheté les numéros 35 et 36 (printemps et été 2022) car des sujets m'intéressaient, mais je n'ai pas commencé à les lire… J'ai acheté le numéro spécial sur les violences policières (car je pensais qu'il fallait soutenir l'intéressement des masses autour de ce problème de société) et celui sur les lobbies, mais, pareil, je ne les ai pas lu ;

    • Le Ravi : j'ai laissé tomber à partir de novembre 2019 (numéro 178). J'ai arrêté de l'acheter après le numéro 186 de juillet-août 2020.



    Raisons de ce décrochage :

    • Abcès cornéen à l'un de mes yeux à partir de décembre 2019 et jusqu'à l'été 2020 (pinaise ce que ça fait mal et ce que ça influe sur le mode de vie, et encore, c'est tombé en dehors du champ de vision). Un intense mal de dos (et à une jambe) en juin-août 2020 (neurochirurgien, codéine, etc.). Plusieurs grosses déprimes (quand ton corps te lâche alors que t'es encore un gamin, et que la vie et tes activités ne sont pas satisfaisantes, ça pique). Plusieurs vives remises en question (à quoi sert ce que je fais ? qui ça intéresse ?). Comme pour tout le monde, il y a eu le Covid, aussi, mais il ne m'a pas atteint car il n'a pas influencé le cours de ma vie (j'étais en arrêt maladie, etc.) ;

    • Je n'étais pas forcément intéressé par certains titres de presse et je me forçais afin de m'ouvrir les yeux. Le Ravi, qui publie les magouilles d'un maire d'une ville où je n'habite pas, c'est salutaire, mais je ne me sens pas concerné. Apprendre que la vente en kiosque lui fait perdre du fric m'a achevé (mais j'ai donné lors des campagnes de dons, car je suis convaincu de la nécessité d'une presse locale indépendante comportant des dessins de presse) ;

    • Manque d'énergie. Ma vie n'a pas changé, j'ai toujours le même temps, mais je ne parviens plus à lire autant la presse. Je manque d'énergie au quotidien. Tout m'épuise. Or, lire, recouper les infos, réfléchir, ça bouffe de l'énergie. Beaucoup d'énergie. Trop d'énergie. J'ai arrêté Siné mensuel en partie à cause de ça : quelques contenus approximatifs avaient attiré mon attention. Fakir aussi fait dans l'enquête sociale, donc les sujets se répètent, ce qui rogne la pertinence de lire les deux journaux.



    En début d'année, j'étais également prêt à reprendre sur ce shaarli les Canard publiés en 2020, mais il faut savoir s'arrêter : quelle énergie consommée pour quel gain ? Quelle est la valeur ajoutée d'articles rédigés en 2020 ? Évidemment, j'ai lu des unes très intéressantes en rangeant mes "vieux" numéros du Canard. Je m'étais déjà gracié une fois en abandonnant l'idée de lire et de reprendre plusieurs numéros des journaux sus-mentionné. C'est désormais acté. Tous ces journaux sont rangés et triés. \o/

    Reste à décider si je fais pareil avec mes onglets Firefox (dont certains sont antérieurs à 2019), avec mes résumés de livres, avec mes brouillons d'articles, etc. Ce choix ne va pas être simple, encore. :-

    Reste à décider si je continue à reprendre la presse. La numérisation et l'OCR prennent un temps et une énergie que je n'ai plus envie de passer. Résumer les articles comme je le fais désormais présente moins d'intérêt : quand je numérise, un lecteur peut directement dire « voyez ici l'article du Canard enchaîné », ça fait force de preuve dans une discussion ; quand je résume, le même lecteur doit dire « voyez ici un résumé de l'article du Canard », il y a une indirection, il faut vérifier que j'ai bien résumé, donc ça rend ma démarche moins intéressante. Du coup, continuer…

    Wed Aug 17 16:29:47 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?whhXTA
  • Image : je pourrais vous augmenter, mais je préfère que vous soyez animée par la passion plutôt que par l'appât du gain

    Bien sûr que je pourrais vous augmenter. Mais je préfère que vous soyez animée par la passion plutôt que par l'appât du gain !



    Dans le numéro 97 (février - avril 2021) de Fakir.

    Tue Aug 16 19:14:17 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/data/uploads/2022/08/Fakir_augmentation_passion_gain.jpg
  • Image : la vraie France des assistés

    Les vrais assistés, c'est les riches, en fait, gavés de subventions, d'aides de l'État, déjà, mais, en fait, ils sont assistés pour tout, ils ne s'en rendent pas compte : leur femme de ménage pour le nettoyage, la nounour pour s'occuper de leurs enfants, la secrétaire pour réserver des billets d'avion… Mais leur grande force, c'est de masquer leur assistanat ! De faire croire qu'ils sont des héros, des autonomes, qu'ils gèrent leur vie. Sans les autres, ils ne sont rien !



    Dans le numéro 96 (décembre 2020 - février 2021) de Fakir.

    Tue Aug 16 18:44:43 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/data/uploads/2022/08/Fakir_La_vraie_France_des_assistes.jpg
  • Dans le numéro 164 des Dossiers du Canard enchaîné « L'amour à tout prix » (juillet 2022)

    • Lovelocks. Cadenas à leurs prénoms déposés par les couples dans des lieux publics dits romantiques pour symboliser leur relation. En 2014, les 4O 000 cadenas accumulés sur le pont des Arts à Paris ont fait s'effondrer une partie du garde-corps. Ajoutés aux 20 000 autres cadenas du pont de l'Archevêché, enlevés en 2016, cela fait 50 tonnes de métaux :O Évidemment, les amoureux parisiens n'ont pas arrêté pour autant cette pratique ;

    • D'après l'Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale, en 2016, 40 % des Japonnais entre 18 et 35 ans sont vierges. 26 % en France. L'une des raisons serait la non-mixité (métros et trains proposent des compartiments dames, idem les boîtes de nuit et de nombreux loisirs). Du coup : poupées sexuelles, bars à câlins (des femmes prennent des hommes dans leurs bras en tout bien tout honneur), rentaru furendo (gamine qui se loue un mec pour qu'il l'initie, chastement à un date), etc. ;

    • D'après les enquêtes d'opinions, les jeunes Français cherchent le grand amour dès le lycée, là où leurs parents avaient pour priorité de s'amuser plutôt que de s'attacher ;

    • Le Canard semble se tromper sur l'étymologie du mot « couple ». Il vient bien du latin « copula » (mais pas de « copulatio » comme tente de le faire croire le CoinCoin) qui voulait dire lien / liaison / attache / copule (c'est-à-dire un liant, entre deux mots par exemple), pas copuler comme le dit le CoinCoin. Le Canard prétend que son usage massif dans le sens « aventure au long cours » est récent et qu'auparavant, il signifiait lien charnel. Mouaaiis ;

    • Hypergamie = union avec une personne d'un rang social supérieur afin de gagner en niveau de vie. Le Canard note (sans preuve), que le mariage ne semble plus être l'ascenseur social pour femmes qu'il a été, ces dernières, désormais diplômées, recherchant plutôt l'égalité \o/ ;

    • Robes de mariée : la tendance est aux robes minimalistes aux lignes épurées, sans traîne infinie ni froufrous. 70 % de robes de princesses (corset ajusté et jupes volumineuses) et 30 % de robes glamours, fluides et amples qui vont être réutilisées :D ;

    • Le compte-joint a toujours la côte, mais il est désormais plutôt réservé aux dépenses communes, chacun conservant un compte séparé. Pour évoquer les cachotteries financières (crédit à la conso dont on n'est pas fier, achats persos hors de prix, économies planquées), on parle désormais d'« infidélité financière ». Que ces choses-là sont techniques… … … ;

    • L'adultère n'est plus un délit depuis 1975, mais il reste considéré comme un coup de canif porté à l'exigence de fidélité de l'article 212 du Code civil, toujours lu lors des mariages civils. L'infidélité ne permet plus d'attribuer automatiquement l'exclusivité des torts au conjoint volage (et donc de lui faire porter l'intégralité des coûts de la séparation) ;

    • Des ruptures amoureuses peuvent provoquer des symptômes se rapprochant de ceux du stress post-traumatique. Des thérapies existent. Le patient ingère une gélule de propanolol avant chacune des six séances du parcours de soin, puis, encadré par un praticien, il relate, par écrit, la séquence qui le hante en mélangeant éléments cognitifs et sensoriels, puis, il lit son texte. Sous l'effet du propanolol, le souvenir enregistré devient instable, donc on peut en diminuer l'intensité :O. Dans 60 % des cas, une amélioration se produit dès la quatrième séance ;

    • Histoire des sex-toys. Les premiers, conçus et achetés par des hommes, avaient un côté graveleux, pas séduisant. En 2002, le célèbre canard entre en scène (son bec et sa queue stimulent le clito). Après ces jouets enfantins, les pays nordiques ont franchi la troisième étape, les sex-toys design que l'on peut déposer sur sa table de chevet. La quatrième étape fût la technologie (haha, les œufs télécommandés et les « fucking machines », on connaît) ;

    • Écoles de strip-tease tendance burlesque (faux-cils, serre-taille, hauts-talons, etc.). Le burlesque serait une démarche personnelle, comme une thérapie pour assumer son corps. Rares seraient les femmes qui s'y mettent pour faire plais' à leur keum. Mouaaiis… ;

    • Le patron du seul club 100 % BDSM de Paris affirme : « Le BDSM, ce n'est pas juste enfiler une paire de menottes pour casser la routine de papa et maman ; tu ne t'y mets pas parce que tu t'emmerdes dans ton couple ! En fait, c'est un peu comme l'homosexualité : à 14 ans, tu sais déjà si ça t'attire et après, t'assumes ou pas. […] Internet a démocratisé le sexe "panpancucul". Pour les jeunes, voir quelqu'un se faire attacher, c'est aussi banal qu'une gorge profonde ! Ils possèdent des standards qu'on ne soupçonnait pas au même âge. Ça leur permet de cerner plus tôt le type de sexualité qu'ils ont envie d'explorer. […] Les pratiques BDSM restent assez marginales. Le seul aspect qui se soit vraiment démocratisé, c'est le dress-code [ guêpière, body en résille, etc. ] » ;

    • Origine des love hotels / hôtel de charmes : Amérique du Sud, Brésil, dès les années 70. Le Japon également ;

    • Sexologue. Absence de formation initiale obligatoire et d'ordre professionnel. Charlatans au coin de la rue. Si l'OMS a établi le concept de santé sexuelle dès 1974, l'Université française, historiquement réservée sur sa médicalisation en a fait une option, sanctionnée depuis 1999 par un diplôme, mais pas une spécialité. Peu de facultés proposent cette fin de cursus. La Société française de sexologie clinique, la Fédération française de sexologie et de santé sexuelle et l'Association interdisciplinaire post-universitaire de sexologie, elles ont autorité sur leurs seuls adhérents (elles n'organisent pas la profession). Les labos financent leurs congrès afin de promouvoir leurs pilules contre le dysfonctionnement érectile (huumm, le coup bas classique et facile de la presse…) ;

    • La chirurgie esthétique sexuelle a le vent en poupe : labiaplastie (réduction des lèvres), rajeunissement vaginal, liposuccion du pubis, augmentation du point G, etc. Pas de stats car 80 % des actes chirurgicaux ont lieu dans le privé qui ne garderait pas de stats (pipeau, ne serait-ce que pour la facturation), et que n'est pas consigné le motif d'une intervention (raison médicale ou esthétique ?) ;

    • Porno. Avec la loi de 2016 contre le proxénétisme, les femmes ne peuvent pas avoir un agent ni être rattachées à un syndicat qui seraient considérés comme des proxénètes. Or, un agent connaît les producteurs pas recommandables, négocie à l'avance les tarifs et les scènes, etc. Huumm, pas sûr qu'un agent soit le facteur clé de résolution des problèmes structurels du porno prétendument amateur ;

    • Tourisme sexuel. La Thaïlande, la République dominicaine, la Côte d'Ivoire, la Tanzanie, et le Nigeria attirent toujours, mais des destinations se sont additionnées : Dubai, La Jonquera à la frontière espagnole, Lettonie, Tchéquie, et l'Ukraine (qui, avant la guerre, avait acquis le surnom « Thaïlande européenne »). D'après l'Unicef, 57 % des jeunes hommes marocains seraient victimes du tourisme sexuel. :O Depuis longtemps, le tourisme sexuel se greffe sur le tourisme événementiel et sportif : grands tournois de football, de rugby, et de Formule 1 ;

    • Aux États-Unis, la prostitution est légale dans certains comtés de l'État du Nevada ;

    • La vie amoureuse des stars ne fait plus les gros tirages de la presse people. Le Covid a accéléré la chute de cette presse, mais la fermeture des kiosques depuis des décennies en est la première cause, cr ces magazines relèvent de l'achat d'impulsion et une infime part de leur lectorat achète en ligne ;

    • Je passe sur les podcasts érotiques qui vont de la confession (Colette de confesse) à l'audioporn (Le Son du désir), sur les planificateurs de mariage (weddings planners) qui ont le vent en poupe, sur les rares sociétés commerciales qui proposent de réaliser des fantasmes avec son/sa partenaire selon des scénarios pré-écris (enlèvement, par exemple), et sur les lectures érotiques qui sont quasiment en panne malgré le phénomène Cinquante Nuances de Grey.
    Tue Aug 16 12:41:20 2022 - permalink -
    - http://shaarli.guiguishow.info/?zKi5Ag
  • « The FBI just revealed what they found in Trump’s safe… »

    The FBI just revealed what they found in Trump’s safe…

    Haha. :D

    Pour ceux qui n'ont pas la référence : film Retour vers le futur 2.

    Via https://twitter.com/iMilnb.

    Mon Aug 15 20:30:46 2022 - permalink -
    - https://pbs.twimg.com/media/FZ-FcygXoAIDFiH?format=jpg&name=large
  • Dans le numéro 163 des Dossiers du Canard enchaîné « Infos et usage de faux » (avril 2022)

    • Amplification du sentiment anti-français au sahel par de fausses nouvelles. Evgueni Prigojine, ancien truand qui a fait fortune dans la restauration, et désormais oligarque proche de Poutine, est le fondateur de l'usine à fake news Internet Research Agency (IRA) basée à Saint-Pétersbourg, et le principal financeur de la société militaire Wagner (qui commet des exactions dans tout le sahel) ;

    • En octobre 2021, la sinistre des armées a déclaré que Viginum (agence étatique française de lutte contre les manipulations de l'information) va aussi faire de la déception, c'est-à-dire, d'après la définition de l'ONU, des trucages, falsifications, déformations en vue d'inciter à agir ;

    • Russia Today et Sputnik ne promeuvent pas tant les actions de la Russie que ça. Il s'agit plutôt de montrer que tout va mal dans nos démocratiques en amplifiant les fractures comme le mépris social, les tensions raciales ou la misère endémique. Le volet international est dicté par Moscou, traduit du russe pour être simplement présenté. Tout le national qui ne concerne pas la démocratique vacillante est mis de côté. RT paie très bien, notamment les juniors sortis d'école, mais, après, ils sont marqués au fer blanc. Il y aurait toujours un Russe ou affilié pour surveiller les journalistes de RT… Mouaaiis ;

    • On nous rappelle que Hollywood est une machine de propagande, de soft power (influencer sans coercition). Sans blague :D ;

    • D'après l'étude The Rise And Fall Of Rationality In Language publiée en 2021 dans la revue PNAS, qui a analysé plusieurs millions de livres publiés entre 1850 et 2019, l'utilisation de mots associés à une argumentation basée sur les faits augmente entre 1850 et 1980. Puis le schéma s'inverse. Et s'accélère autour de 2007. La fréquence des mots liés à des faits chute alors que celle de mots liés aux émotions augmente. Décalage de l'intérêt public vers l'intérêt personnel et des faits vers l'émotion ;

    • La collusion CIA - Al-Qaida, et la présentation de Ben Laden en créature de la CIA est une fable… basée sur le soutien de la CIA aux moudjahidines durant l'occupation de l'Afghanistan par les Soviétiques ;

    • Contrairement à ce que prétend la légende, Pinochet n'a pas eu besoin des États-Unis pour son coup d'État en 73 au Chili. Ceci dit, la CIA a activement déstabilisé Salvador Allende, président de gauche, et son armée, donc c'est jouer sur les mots… ;

    • Le 30 août 2020, en marge d'un rassemblement contre les mesures anti-covid, des militants de groupuscules d'extrême-droite rassemblés sous le nom Reichsbürger (citoyens du Reich) ont tenté de pénétrer de force dans le Reichstag, drapeau du IIIe Reich à la main. Fausse nouvelle du Canard qui nous dit qu'en réaction, le gouvernement boche aurait « osé » décider l'augmentation de la redevance TV afin de donner les moyens aux chaînes publiques de lutter contre le complotisme, et sortir loi NetzDG afin de purger les réseaux sociaux à coups de pénalités financières conséquentes. Sauf que la loi NetzDG (qui prévoit le retrait des contenus sous une semaine) a été voté en 2017… ;

    • On entend parler de fabriques de fake news situées en Macédoine, de la thune qu'elles brassent, des « dealers d'opinion » qu'elles constituent, etc. Techniquement, c'est bien plus simple… Acheter un nom de domaine. Créer une page web. Utiliser une régie pub comme Google AdSense. Reprendre des nouvelles, fausses ou pas, depuis des sites web étrangers, y compris la prose de l'extrême-droite. Modifier rapido le contenu ou non. Ajouter un titre tape-à-l'œil avec les mots-clés « shocking », « spread this », etc. Publier un lien vers le site web sur des groupes Facebook de supporters de Trump et de l'extrême-droite. Profit! Aux journalistes qui les interrogeaient, les gus derrière ces sites web déclaraient n'en avoir que faire de la politique et de Trump, mais que la crédulité des États-uniens et leurs clics leur rapportaient gros. C'est tout de suite moins impressionnant, hein ;

    • Spirale de violences en Ethiopie engendrée par les fakes news. 2017-2018 : les accès à Internet se popularisent. Facebook est « incapable » de recruter des modérateurs qui maîtrisent l'amharique et l'oromo, les deux principales langues du pays (pourquoi ? FB a procédé à ces recrutements, depuis). Les fausses informations et les appels à l'agression d'autres groupes éthiques, émanant de faux comptes, pullulent. En mars 2021, Fano, une milice amhara, utilise FB pour recruter et inciter à des tueries de civils, à des viols et à des pillages dans la région du Tigré (alors en sécession). Dans les documents publiés par l'ancienne employée de FB devenue lanceuse d'alerte Frances Haugen, FB s'avoue dépassé : « les stratégies d'atténuation ne fonctionnent pas » ;

    • Rappel : l'Élysée est un pourvoyeur de fake news. Durant l'affaire Benalla, le conseiller spécial de Macron, Emelien, a assemblée deux séquences vidéos dans un seul fichier avant de le faire diffuser sur Twitter. La première, extraite illégalement des caméras de surveillance de la Préfecture de Police de Paris, montre les futures victimes de Benalla en train de jeter des projectiles sur les policiers. La deuxième montre un gus armé d'une chaise poursuivant un flic. Elle a rien à voir avec l'affaire. Emelien déclarera à l'IGPN qu'il a sciemment collé les deux séquences avant d'en demander, au responsable de la riposte chez LRM, la diffusion sur des comptes Twitter anonymes pro-Macron. Sibeth Ndiaye, cheffe de la comm' de l'Élysée y voit aucun problème ;

    • Le « pognon de dingue » est une fausse vidéo volée de Macron mise en ligne par Sibeth Ndiaye dans l'idée de propager l'idée libérale développée par Macron ;

    • La loi contre la manipulation de l'information de novembre 2018 voulue par Macron, et l'important dispositif mis en place par le tribunal de Paris pour traiter les plaintes a servi une seule fois : contre Castaner, le sinistre de l'Intérieur pour son annonce de l'attaque de la Pitié-Salpêtrière. Le tribunal a jugé, en référé, qu'il a exagéré, mais il n'a pas été condamné car il n'a pas appointé de gens pour tromper les médias et qu'il avait qualifié lui-même ses propos d'inappropriés. On n'était pas en période électorale (l'esprit de la loi est celui-ci), et il y avait un lien avec la réalité (il y a bien eu intrusion) ;

    • En 2022, dans son catalogue des priorités nationales, Le Pen évoque « Les ménages immigrés sont deux fois plus souvent locataires de HLM que les autres ». La proportion de ménages vivant en HLM est plus importante chez les immigrés… car ils sont les plus pauvres (et que c'est tout ce qu'on veut bien leur louer, cf. le test de SOS racisme). Mais ils occupent uniquement 20 % des logements sociaux ;

    • Effet cigogne : confusion entre corrélation et causalité. Origine : en Allemagne, les naissances étaient plus nombreuses dans les endroits où les cigognes faisaient leur nid, donc elles apportent les bébés. Or, les cigognes préfèrent nicher sur les toîts et les cheminées (plutôt que dans les arbres), donc avaient tendance à s'installer en zone urbaine… où les naissances étaient plus nombreuses pour des raisons de concentration de la populace ;

    • Le professeur Augier, pneumologue qui défendait l'Isoméride de Servier (qui flinguait les poumons) et le diesel (en cachetonnant chez Total) a été condamné par la Cour d'Appel de Paris pour faux témoignage devant les parlementaires pour l'omission de ses liens avec Total lors de la commission d’enquête du Sénat sur le coût de la pollution de l’air. Première fois que j'entends parler d'une condamnation pour faux témoignage devant les parlementaires ;

    • Absence de sérieux du fact-checking. Dans un débat, Zemmour dénonce une fraude sociale estimée à 50 milliards d'euros. La fact-checkeuse en direct de BFM dit que c'est 50 fois moins… alors qu'un sujet de BFM diffusé quelques jours plus tôt l'estimait à 45 milliards. :D Les autres médias démêlent en s'emmêlant : c'est vrai mais exagéré pour LCI, c'est faux pour Le Parisien, et c'est vrai pour Le Figaro :D ;

    • Libération déclare avoir perçu 236 000 dollars de Facebook en 2019 pour vérifier la véracité d'environ 236 articles (entre 800 et 1 000 $ l'article vérifié). C'était 245 000 € en 2018 pour 249 articles. Libé est sorti de son partenariat avec FB en 2021. Entre autres, FB imposait son outil de fact-ckecing maison avec ses 36 critères identiques dans 76 pays ;

    • Depuis janvier 2021, l'homéopathie n'est plus remboursée par la Sécu. Mais l'est encore par la plupart des mutuelles… ;

    • Outbrain : société commerciale Israélienne qui pousse, sur des sites web rémunérés pour cela, des articles recommandés putaclics provenant d'annonceurs. Un grand quotidien français explique au Canard que l'avantage sur la pub est qu'il s'agit d'un revenu à l'année, alors que la pub est cyclique. Hummm… Ça ne paie pas en fonction des clics et des vues dans les deux cas ? ;

    • AppNexus : régie publicitaire web, 8 % du marché. Amazon a aussi sa régie pub, 4 % du marché ;

    • D'après un chercheur en neuroscience spécialiste en complotisme (hummm…) au laboratoire des sciences cognitives de l'université de Fribourg, l'essentiel des platistes s'en revendique par provocation et revendication, pour couper les ponts avec la société, revendiquer son indépendance de pensée (se donner un style, quoi), etc. C'est crédible, notamment chez les jeunes, car j'agissais ainsi durant mon adolescence ;

    • Télégonie : croyance selon laquelle tout enfant porte la trace génétique du premier partenaire sexuel d'une femme… Aussi nommée thèse de l'imprégnation du père. Aristote aurait appuyé cette fumisterie démontée au 20e siècle. Encore un délire bien pratique pour contrôler la sexualité des femmes, dis donc.
    Mon Aug 15 20:00:01 2022 - permalink -
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  • Dans le numéro 101 (décembre 2021 - janvier 2022) de Fakir

    Crise de démocratie

    • Fakir nous cite encore le rapport de 1975 de Samuel Huntington à la commission trilatérale (qui réuni les élites américaines, européennes et asiatiques), The Crisis of Democracy. Mais, comme tout le monde ne le connaît pas, je partage ;

    • Fakir traduit volontairement le titre du rapport par Crise de démocratie (au lieu de Crise de la démocratie), car l'analyse du rapport est que les problèmes de gouvernance proviennent d'un excès de démocratie ;

    • « Ce qui est nécessaire est un degré plus grand de modération dans la démocratie. Le bon fonctionnement d'un système politique démocratique requiert habituellement une certaine mesure d'apathie et de non-engagement d'une partie des individus et des groupes. » ;

    • Pour Fakir, la mondialisation est une réponse politique des dominants, le moyen de restaurer un rapport de forces, de rétablir l'apathie, le non-engagement. Les plans de licenciement calment les masses laborieuses. Ruffin écrit que la dépression s'est durablement installée dans son coin dans les années 80's. Des Restos du cœur ont ouvert dans le Val-de-Nièvre (ancien eldorado du textile, avant délocalisation). Les ouvriers sont calmés, et pour longtemps ;

    • Je suis en désaccord avec la lecture prophétique de Fakir "ils l'ont écrit, ils l'ont fait", car elle induit un aspect inévitable "ils sont trop forts, ils ont pensé à tout depuis longtemps, on peut rien faire". Les délocalisations avaient commencé bien avant ce rapport (accord multifibres qui va délocaliser le Val-de-Nièvre dont cause Fakir = 1974, donc en préparation depuis 72-73). Ça ressemble plus à une recherche de son intérêt personnel par chaque capitaliste qu'à une démarche structurée, planifiée, etc. Je ne crois pas un groupe humain, fussent-elles nos prétendues élites, capable de s'organiser à grande échelle. Même dans nos vies persos, chaque événement a une multitude de causes enchevêtrées. Dire laquelle est prédominante est un exercice difficile. Je pense que, comme Weber et son "État = monopole de la violence légitime", le rapport de Huntington est descriptif ("je constate que"), pas programmatique ni justificatif. De même qu'une révolution prolétarienne n'arrivera pas selon les lettres de Lénine, de Lordon, ou du Comité invisible, il y aura de grands écarts entre la théorie et la pratique.


    Relocalisation = pipeau

    • Au début du Covid, un gus fonde la société commerciale Le masque français… et constate l'abandon de la filière par l'État (en vrai, au début, dans la panique, toutes les entités publiques se tournent vers elle). Il compile toutes les attributions de marchés publics dans un tableur : 97,3 % des volumes de masques achetés par les entités publiques viennent de Chine. Le chiffre de 70 % d'achats en France débité par le sinistère, c'est les masques chinois importés puis revendus par des sociétés françaises… Comme d'hab, les critères environnementaux des appels d'offres comptent peu dans la note finale ;

    • Cet entrepreneur nous rappelle des notions de base d'économie : pour 100 € de masques français, il y a 75 € de valeur ajoutée qui reste en France. Pour 100 € de masques chinois, y'en a 15 €… pour 40 % d'émissions de CO2 supplémentaires ;

    • Le fondateur de la marque de textile éthique 1083 constate que durant les 30 glorieuses, il y avait trois acteurs : le fabricant (qui se confond avec la marque), le distributeur et le consommateur. À la fin de cette période, des hommes d'affaires ont racheté les fabricants. Ils ont délocalisé le moins rentable, la fabrication, et conserver le plus rentable, la marque. Ce qui est économisé sur la fabrication est, en partie, mis sur le marketing et la pub. Arnault a fait ça dans la Somme avec Boussac, Dior et LVMH. Un jean de marque, comme Levi's, ou de fast-fashion (H1M, Carrefour) va coûter le même prix à produire, 10 €. Sauf qu'il va être vendu 100 € par la marque et 30 € par la fast-fashion. Les deux sont fabriqués au même endroit, dans les mêmes ateliers. À 100 €, tu achètes du rêve, une identité, une marque. 1083 va aussi vendre un jean à 100 €, mais les valeurs qu'on va vendre, contrairement à une marque, c'est pas les plus belles mannequins, mais le plaisir et la fierté qu'on a à reconstruire une filière locale… et donc à revenir "comme avant" (fabricant = marque") ;

    • Fakir nous rappelle les accords commerciaux internationaux, les projets de relocalisation de Sarko basés sur « l'information des industriels » et des labels sans vision programmatique, avec l'abandon, par la puissance publique, des entrepreneurs textiles qui tentent de relocaliser, etc. Ça me rappelle le cloud souverain : beaucoup de paroles, aucune stratégie, aucune ambition (à part demander aux cassos français de revendre des technos ricaines sous licence), aucun soutien public aux acteurs existants, etc. ;


    Divers

    • Dans une boîte de pâté pour chat Whiskas, il y a 9 % de protéines animales bas de gamme (abats, tendons, viscères) complétés par du blé et de l'amidon de maïs. Ces derniers ne sont pas assimilables par les chats, d'où diarrhées, eczéma, troubles du comportement, etc. Fakir reprend la légende des « cendres d'aliments brûlés » qui seraient présentes dans la pâtée (et qui provoqueraient des problèmes urinaires et rénaux) alors qu'il s'agit d'un terme technique pour désigner l'ensemble des minéraux contenus dans la pâtée. Pour la mesure en labo, la pâtée est chauffée, et le « taux de cendres » est ce qu'il reste après combustion sur le total ;

    • Contrairement à ce qu'on peut penser en interprétant le dessin en une, le dossier sur France 2030 n'est pas technophobe. Il met en perspective un président qui veut des « innovations de rupture » (mots clés de son discours) pour continuer à croître, et un sondage selon lequel 53 % des Français voudraient lutter contre le changement climatique en changeant de mode de vie plutôt qu'en innovant (39 %). Deux visions de l'avenir, tout ça. Ce dossier tacle aussi les paroles vides et nulles de Macron qui ont pour seul objectif que rien change, d'attendre une solution technologique comme on attend le messie alors qu'on n'a plus le temps d'attendre, comme (attention, le bullshitomètre explose, on croirait que ça vient d'un générateur) :
      • La révolution médicale, elle, se fera sur ces critères, c'est-à-dire la convergence des innovations de rupture en santé, mais aussi de la convergence avec le quantique, l'intelligence artificielle et tout ce qui nous permet, là aussi avec l'Internet des objets, de faire converger des familles technologiques qui étaient jusqu'alors séparées.

      • Mais dans ce temps d'accélération, il nous faut bâtir les termes d'une crédibilité qui nous permette justement d'accélérer l'investissement public dans l'innovation, l'innovation de rupture et la croissance industrielle parce que c'est le seul moyen dans le même temps, de construire la production et la croissance qui va nous permettre de continuer à financer notre modèle social.

      • « Et nos grands groupes industriels vont survivre, se transformer et gagner la partie grâce à l'innovation de rupture de startups qu’ils auront incubées ou qu'ils auront rachetées ou avec lesquelles ils auront des partenariats ». Celle-ci n'est pas bidon : elle dit que les vraies bonnes idées seront in fine captées par les mêmes géants habituels qui les tueront par leur bureaucratie et leur vampirisation, car l'État les y incitera.
    Mon Aug 15 15:58:17 2022 - permalink -
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  • Dans le numéro 100 (septembre-novembre 2021) de Fakir

    Aide sociale à l'enfance (ASE)

    • Fakir nous répète ce que Siné mensuel nous a appris en 2017 : comportement administratif / froid / paperassier, décisions arbitraires prises du jour au lendemain sans prévenir les assistantes familiales ni les gosses (ce qui conduit à des drames, comme le suicide d'une gosse qui apprend à sa sortie d'école qu'elle ne retourne pas dans sa famille d'accueil et se tranche les veines), manque de personnel, interdiction de s'attacher aux gosses, etc.

    • Les assistantes familiales (on dit « familles d'accueil » dans le langage courant) ne reçoivent pas le dossier de l'enfant, alors que ça pourrait aider. Exemple : le gosse devient violent quand on fume à côté de lui… car son père le brûlait avec ses mégots. Un autre refuse violemment les douches… en réaction aux châtiments à la douche froide ;

    • Le budget de l'ASE est variable d'un département à un autre. Pas de coordination au niveau national ;

    • Les départements financent et contrôlent l'ASE… Juge et partie. Vu la pénurie d'assistantes familiales (et le manque de personnels), les contrôles sont rares, annoncés plusieurs semaines à l'avance, voire inexistants.


    Maltraitance des enfants par l'école publique

    • Fessée à nue, ordre de rester sous son bureau tout un aprem, casser des règles sur la tête, vider un pot de peinture sur la tête, être accroché au porte-manteau, viol, moqueries, marginalisation, humiliation, surnom dégradant, refus de le nommer par son prénom préféré parmi ceux déclarés à l'état civil, etc. ;

    • Des profs sont aussi malmenés par les dirlos : insultes, entraves au taff, marginalisation, humiliation ;

    • Les inspecteurs de l'éduc' nat' font rien. Bureaucratie qui se protège. Tout le monde se connaît, on peut être inspecteur de père en fille (deux exemples sont donnés) ;

    • Bien souvent, les parents d'élèves laissent tomber en cours de procédure (ce qui peut expliquer le jemenfoutisme des inspecteurs, qui peut alors être lu comme de la prudence), protègent le prof, et se prennent le choux avec le parent d'élève un peu trop remuant en mode "tu veux son suicide", "t'es un manipulateur sans scrupules, t'as un agenda politique caché, c'est de l'acharnement, pauvre directrice il faut la comprendre, etc." ;

    • C'est un des versants de la lutte des classes : dans les écoles de bourges, les profs se tiennent à carreau (plusieurs témoignages), car les parents sont plus impliqués et ont des relations (quand un prof se comporte mal, ils sollicitent directement le recteur, pas la petite inspectrice). Les pauvres et les ploucs (petits villages) délèguent aux profs et se mettent en retrait par rapport à leur statut social (tout prof est considéré comme un érudit, comme Dieu). Sans compter que les bourges sont en capacité de résister : ils comprennent les rouages de la structure, ils savent rédiger de beaux courriers, ils ont du temps à y consacrer, etc. ;

    • Les parents d'élèves issus de la petite bourgeoisie (informaticien, graphiste, journaliste, cadre, etc.) laissent faire car c'est rarement leurs gosses qui sont maltraités ;

    • Problème systémique. L'article prend de nombreux exemples dans plusieurs écoles de plusieurs régions. Des rapports et des livres ont été rédigés depuis 20 ans… ;

    • À titre personnel, je peux témoigner de trois choses :
      • J'ai connu un cas de maltraitance. Un camarade avait chié dans son froc, et la dirlo de notre école maternelle a pété les plombs et la le lui a étalé sur le visage. Je ne sais plus si c'était une démission, mais elle n'était plus en poste la semaine suivante (ce qui nuance l'article) ;

      • De la primaire au lycée, j'ai vécu des punitions corporelles d'un autre âge (à l'école primaire), des humiliations répétées (« bougre d'âne »), des moqueries répétées qui relèvent du harcèlement moral (« tu deviendras jamais informaticien avec ton niveau en maths », etc. ;

      • Mes parents, peu éduqués (ils n'ont pas leur BEPC et ils n'ont pas été au lycée), considéraient que tout prof est Dieu. Il sait tout, il a raison sur tout. Ils disaient explicitement à chaque prof' de ne pas hésiter à leur signaler tout problème, qu'ils suivraient et en remettraient une couche. Fakir rapporte un témoignage similaire : « Faites ce que vous voulez avec mon gamin, vous avez raison, et tout ce que vous pourrez lui dire, j'en remettrai une couche à la maison ». On dirait mot pour mot la prose de mes vieux… jusqu'au jour où leur gamin, moi, a eu envie de sauter du haut d'un viaduc suite au harcèlement constant d'un prof de maths.


    Les débuts de Fakir

    • Ruffin est révolté, bouillonne de colère, juge sévèrement la ligne éditoriale du Journal des Amiénois (JDA, gazette municipale) qui lisse / masque la réalité sociale en n'évoquant pas telle et telle fermeture d'usine. Il a besoin de s'exprimer, de pousser au-dehors. Il a une mauvaise image de lui mais aussi un orgueil développé. Il écrit (poésie, essai, romans policiers, critique des médias, etc.). Il est timide ;

    • Il entre à la fac des lettres de l'université de Picardie. On le voit prof. Il a peur de l'inertie, de jamais connaître le « dehors » (école, collège, lycée, fac, prof à la fac, etc., toujours le même cocon). On sent d'ailleurs cela dans sa comparaison avec Macron qu'il livre dans Ce pays que tu ne connais pas ;

    • Il voyage en Biélorussie avec un pote de fac et il y interroge plusieurs personnes (dont un ancien ministre). La timidité s'estompe. C'est ce qui permettra à Ruffin d'aller au contact, et à Fakir d'être un journal d'enquête et de terrain, qui mêle témoignages et lectures de rapports et autres docs chiants ;

    • L'envie de créer un journal est là. Mais il a peur du concret, de la logistique, etc. Et personne (parent, avocat spécialisé en droit de la presse) le soutient ;

    • Le président de l'université, attiré par le prestige d'une gazette étudiante, valide le projet. Une demande de subvention est faite. Ça traîne. Ruffin fait croire à l'imprimerie de l'univ' qu'il a le feu vert du président pour imprimer :D ;

    • Beaucoup de débrouillardise : imprimerie de l'univ', logiciel de mise en page (QuarkXPress) obtenu à la criée devant l'école d'art et de design, ventes des premiers numéros à la criée dans une manif' anti-FN puis dans des bistrots, à la sortie des cinémas, dans les restos, etc. ;

    • Le premier numéro ne plaît pas. Le directeur de la communication de l'univ' explique à Ruffin que son journal lui rappelle « les pires temps de la collaboration » et qu'il est « presque aussi con que Serge Halimi ». Il n'est plus question de subvention. Sur le bureau du dirlo, Ruffin lit un post-it avec le nom et le numéro de téléphone d'un journaliste du JDA dont Ruffin, dans le premier numéro de Fakir, conteste la véracité d'un article. L'université dira qu'il y avait six projets de journal étudiant et qu'elle en financera aucun ;

    • Par peur, les commerçants et les lieux culturels ne veulent pas distribuer le journal ("c'est la mairie qui autorise notre terrasse", "c'est le JDA qui diffuse notre programmation). Certains ne distribuent pas Fakir par conviction, mais par intérêt (commission) ;

    • Face aux longues soirées de criées infructueuses, Ruffin se décourage. Emmanuel, un vieux de la vieille de Fakir dit de Ruffin qu'il est cyclothymique. La pub de Serge Halimi dans le Diplo lui fait un bien fou (à la fin d'une conférence à l'univ', Ruffin lui avait remis un exemplaire de Fakir et une carte « On m'a dit que j'étais presque aussi con que vous. J'ai pris ça pour un compliment »). Il y a plusieurs exemples comme celui-ci qui illustrent que Ruffin a su créer son destin ;

    • Le maire d'Amiens lui propose d'écrire une fois par mois dans le JDA. Ruffin refuse. Il veut une fois par semaine et avoir le même espace que l'édito :D ;

    • Ruffin fait un stage à Libé. Les journalistes lui conseillent de faire une école de journalisme afin d'avoir le tampon de l'officialité. Il le fait ;

    • Ruffin constate que des patrons (bars, Somme Presse, etc.) ont fait plus pour Fakir que les bidules administratifs chargés d'accompagner les associations ;

    • Dans son numéro 3 (mars 2000), Fakir relate que les publicités dans le JDA sont étranges. Ça propose des produits industriels (BTP, éléctricité industrielle, système de froid industriel, gestion des fluides industriels, etc.). Quand on les contacte, ces sociétés disent ne pas vendre aux particuliers. Les réclames dans la gazette municipale permettent de garder l'contact avec la mairie, de maintenir des liens étroits, et de faciliter l'obtention de marchés publics. Les sociétés sont sollicitées dix à quinze fois par an ;

    • Dans son numéro 5 (a priori), en septembre 2000, Fakir publie un article sur le coût trop élevé d'un portail web commandé par le premier adjoint d'Amiens (comme quoi, Ségo et son Désirs d'avenir n'était pas précurseuse). Celui-ci demande la publication d'un droit de réponse. Trop long, Ruffin refuse (comme le lui permet la loi). Vlam, procès en référé. Le premier ajoint perd. Deuxième procès pour diffamation. Le camp d'en face demande plusieurs reports de l'audience, ce qui épuise Ruffin moralement et en logistique (il doit contacter ses témoins pour annuler, reprogrammer, annuler, etc.). À l'audience, le premier adjoint qualifie Ruffin de « parasite social ». L'avocat de cet adjoint le qualifie de « taliban de l'information » (on est juste après le 11 septembre 2001). Le procureur compare Ruffin à Brasillach. Ambiance. Ruffin perd : le jugement est un copié-collé des conclusions du premier adjoint, fautes incluses. Pour le juge, il n'y a pas prescription comme l'affirme Ruffin car, à un seul endroit dans sa plaidoirie, l'avocat de Ruffin a écrit « article publié le 5 novembre » au lieu du 5 octobre, ce que le juge considère être un avœu… Ruffin gagnera en appel, sur ce point (prescription) ;

    • Le Courrier Picard fait un compte-rendu de l'audience qui allume Ruffin… qui publie, dans Fakir, un article et une caricature du redac'-chef du JDA sur la thématique "lèche-bottes". :D Le rédac-chef porte plainte (vlam, et de 3) à titre personnel car les syndicats s'opposent à une poursuite au nom du JDA. Ruffin dénonce cela (avocat = celui du Courrier picard + payé par le journal, lui-même financé par le Crédit Agricole donc la Chambre de Commerce et d'industrie = toujours les mêmes). Vlam, 4e procès. Ruffin demande le dépaysement à Paris au motif que le tribunal local ne serait pas impartial. Il l'obtient et gagne les deux procès, en première instance et en appel. Entre temps, manifs devant le Courrier Picard, émission de Là-bas si j'y suis, articles dans la presse nationale, t-shirt reprenant la caricature "lèche-bottes". Le rédac'-chef du JDA finira en dépression et partira. « Je ne suis pas Gandhi », nous dit Ruffin ;

    • Ruffin reconnaît un entêtement, une plume alerte et un ton très libre ;

    • Je constate que Ruffin a su se créer un réseau aussi bien à Paris (Pour Lire, Pas Lu / Là-bas si j'y suis), qu'en local (l'article cite des dizaines de noms), sans compter les contributeurs réguliers au journal de tout bord (droite, gauche, catho, anticlérical, etc.).
    Sun Aug 14 12:45:03 2022 - permalink -
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  • Dans le Canard enchaîné du 3 août 2022

    • Le sinistre de la fonction publique a annoncé qu'en 2023, le coût d'une mission filée à un cabinet de conseils ne pourra pas excéder 2 millions d'euros (sauf à faire une procédure d'appel d'offres), et un même cabinet ne pourrait pas enchaîner plus de deux missions consécutives (sauf si ça ne dépasse pas 2 millions d'euros). Mouais… Le rapport de la commission d'enquête sénatoriale sur l'influence croissante des cabinets de conseils rapporte que le coût moyen d'une mission est dizaines / centaines ou milliers d'euros. Et pour celles dont le coût excède 2 M€, il sera possible de recourir au bon vieux saucissonnage (qui se pratique sur les appels d'offres publics). Ou la création de multiples filiales par les cabinets de conseils. Bref, business as usual ;
      • D'après le rapport de la commission d'enquête sénatoriale sur l'influence croissante des cabinets de conseils, sur l'année 2021, les cabinets ont raflé 894 millions d'euros en prestations de conseil aux ministères. Reste donc à savoir pour les autres administrations et les collectivités.
    • Finances des collectivités territoriales. Rapport de la Cour des Comptes. En 2021, l'épargne brute (autofinancement) a atteint 41,4 milliards d'euros. + 6 % depuis 2019. Recettes de fonctionnement sur la même période : + 5,1 %. Dépenses de personnels entre 2020 et 2021 : + 2,8 %. Parmi les recettes, il y a les frais de notaire, prélevés par les départements : 3 milliards d'euros de plus en 2021 par rapport à 2020. Je pense que ces chiffres globaux cachent une réalité plus contrastée avec des inégalités entre collectivités. La Cour propose que lesdites collectivités participent au redressement des finances publiques nationales. Le président de l'Assemblée des Départements de France (ADF) a répondu non ;

    • Pour établir son programme de stabilité budgétaire envoyé à Bruxelles (et étrillé par la Cour des comptes pour son manque de sérieux : croissance sur-estimée, inflation sous-estimée, effet incertain de futures réformes, etc.), Bercy a pioché des chiffres dans plusieurs publications en fonction de ce qui l'arrange. Croissance en 2023 ? Bruxelles anticipe 1,4 %, l'OFCE 1 %, Bercy cite Bruxelles. Pour 2027, l'OFCE est plus optimiste que Bruxelles donc Bercy cite l'OFCE. Mais sur le taux de chômage, pas question de citer l'OFCE qui est plus pessimiste, pour 2027, que la promesse du candidat Macron (5 %). Bercy a initialement calculé un taux de chômage plus important, mais a été sommé, par l'Élysée, de refaire son calcul. Mais après, c'est LFI (et les autres) qui aurait un programme économique bidon :)))) ;

    • Différence de traitement entre les exilés ukrainiens et les autres. 80 exilés ukrainiens sont accueillis dans le centre d'hébergement de la porte de Versailles. Seuls occupants d'un bâtiment qui peut accueillir 500 personnes. « Afghans, Soudanais et autres sont priés d'aller se faire secourir ailleurs. » Ce centre permet même de déposer une demande d'asile sans se rendre à l'Ofpra (ni attendre des mois pour un rdv). Mi-juillet 2017, le collectif La Chapelle debout, qui accompagne 300 exilés, proteste. La sous-préfète chargée du dossier aurait reconnu, lors d'un entretien le 19 juillet, une inégalité de traitement dû à un choix politique ;

    • Marronnier de l'été du Canard, les amendes pour atteinte à la concurrence. Comme chaque année, il y a de bons candidats, et j'vais rapporter uniquement celui qui m'a surpris. À Paris et en Seine-Saint-Denis, des huissiers ont créé un bureau commun de signification afin de mutualiser les actes (assignation en justice, citation à comparaître, etc.). Droit d'entrée à 100 k€ dès 2016. 300 k€ pour les seuls Parisiens dès 2017. Les 77 huissiers ont écopé d'une amende cumulée de 1,34 millions d'euros pour entente ;

    • Droits voisins pour la presse numérique :

      • En 2020 et 2021, Google refusait d'appliquer la loi, 500 millions d'euros de pénalité par l'Autorité de la concurrence ;

      • En juin 2022, Google annonce avoir signé avec 150 médias français. Contrats avec des clauses confidentielles. :( Le Canard se trompe en laissant entendre que c'est la faute de Google si les journalistes de l'AFP percevront 275 €/an de droits voisins. Les droits voisins sont versés à l'éditeur, et c'est après négociation avec la direction de l'AFP que ce montant par journaliste a été défini. Rien dit que tout le fric de l'accord a été réparti ni que les 275 € par tête proviennent exclusivement de Google. Source. D'après cette même source, l'accord entre Google et Le Monde représente 1 million d'euros/an. L'accord entre Google+Facebook et La Dépêche du Midi avoisine les 2 millions d'euros. ÉDIT DU 07/10/2023 : Les journalistes de 20 minutes reçoivent 3 % des sommes versées par Google+Facebook… Source. FIN DE L'ÉDIT ;

      • Par la loi, Google devra aussi transmettre aux éditeurs de presse le taux de clics sur leurs articles, et les revenus que Google tire de la pub liée. Google et les éditeurs devront désigner un mandataire indépendant agréé par l'Autorité de la concurrence, chargé de récolter ces informations tout en préservant le secret des affaires. Ça va être simple, ça, encore, tient.
    • Un gus est arrêté en possession de came. L'un des procureurs du Parquet de Bobigny, qui doit décider s'il le renvoie devant le tribunal ou non, avait signé le procès-verbal de renvoi avant l'audition du prévenu (comment l’avocate du prévenu a-t-elle pu prouver cela ? :O ). Le tribunal libère le prévenu. Le lendemain matin, les flics le cueillent chez lui sur ordre du Parquet, qui le renvoi devant le même tribunal, pour les mêmes faits, toujours en comparution immédiate. Garde à vue mais aucune investigation. La présidente du tribunal prend le dossier à 21 h 25 et annonce vouloir en finir avant 22 h… Mais, il y a un deuxième vice de procédure : l'annulation de la procédure par le tribunal (et la libération du prévenu) entraîne le dessaisissement du Parquet qui, de ce fait, ne pouvait pas ordonner la pêche à domicile et la garde à vue. Le tribunal constate un détournement de la procédure au détriment du prévenu, qui est donc libéré une deuxième fois ;

    • The Coca-Cola Company produit 25 % des 470 milliards de bouteilles plastique à usage unique fabriquées chaque année au niveau mondial. :O ;

    • D'après l'étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques, entre 2019 et 2020, le déficit des hôpitaux publics est tombé de 568 millions d'euros à 2 millions d'euros. Pas de magie, il a été pris en charge par le mécanisme de garantie de financement de l'Assurance-maladie mis en place par le gouvernement en mars 2020 (crise Covid). Le déficit de la Sécu a atteint 38,7 milliards d'euros en 2020 ;
      • En 2020 (Covid), 5 700 lits d'hosto ont été supprimés (1,5 % du parc). Raison ? De nombreuses chambres doubles ont été transformées en chambres simples afin de contenir la propagation du virus. Hummm, ça signifie qu'à un moment (déjà passé ou à venir), le nombre de lits remontera… pour revenir à son niveau antérieur au Covid et qu'il faudra donc se méfier des effets d'annonce.
    Fri Aug 12 12:44:44 2022 - permalink -
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  • Dans le Canard enchaîné du 27 juillet 2022

    • Après l'agression de trois policiers le 20 juillet à Lyon, le sinistre de l'intérieur a annoncé une interpellation. Quelques heures après, le parquet de Lyon annoncera que la personne arrêtée est innocente. On a connu Darmanin plus à cheval sur la présomption d'innocence quand il s'agissait de la sienne. Mais il n'en démord pas : l'étranger interpellé sera expulsé… pour avoir été mis en case à plusieurs reprises dans le passé… Youpi, la justice. Dans la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (Lopmi) prévue pour la rentrée, le sinistre prévoit de permettre l'expulsion de tout étranger reconnu coupable d'un acte grave par la justice. Quand tu vois la France défendre, devant la CJUE, que contrefaçon = criminalité grave, ça va en faire, des expulsions… ;

      • ÉDIT DU 19/08/2022 : ce n'est pas la première fois que Darmanin prend des largesses avec la notion de justice. FIN DE L'ÉDIT.
    • Cameroun : entre 1956 et 1962, la France, puissance coloniale jusqu'en 1960 (je trouve le Canard très affirmatif sur cette date alors qu'il s'est agi d'un lent processus) puis grande sœur collante, a mené une répression contre l'Union des populations du Cameroun (UPC), à dominante bamilékée. Messmer (haut-commissaire), Chaban-Delmas (sinistre des armées), Defferre (sinistre de l'Outre-Mer), De Gaulle (apès 58) et d'autres, y ont participé. Méthodes importées de l'Indochine : torture, exécutions sommaires, mitraillage de villages, et petits camps de concentration. Des historiens s'accordent sur un bilan de 100 k morts. La grandeur de la France, sûrement (sarcasme) ;

    • Financement des campagnes présidentielles 2022 : les dons de particuliers ont atteint un niveau significatif pour Pécresse, Mélenchon et Jadot. Contrairement à ce que ses partisans racontaient, les dons à la campagne de Zemmour ont été dérisoires (moins de 1 million d'euros). Hidalgo, Roussel et Pécresse sont les candidats qui ont été les plus aidés par leur parti. Niveau apport personnel (qui provient souvent d'un prêt bancaire) : Le Pen, Zemmour et Jadot. Total des dépenses officielles des 12 candidats à l'érection suprême : 84 millions d'euros. Source : Journal Officiel ;

    • Nucléaire :

      • La quasi-totalité des techniciens qui ont participé à la construction des centrales ont pris leur retraite. Hummmm, même ceux des centrales des années 90's ? 20 k intérimaires assurent leur boulot. Ils sont nomades, de centrale en centrale ;

      • En 2022, le taux de disponibilité des centrales françaises est de 70 %. À l'étranger, il est de 85 à 90 % ;

      • En 2005, EDF est privatisé afin d'entrer en bourse et de lever les fonds nécessaires aux projets. Afin d'éviter un monopole privé, il faudrait le scinder. La CGT s'y oppose. Paris négocie avec Bruxelles l'ARENH, un dispositif obligeant EDF à vendre à ses concurrents 25 % de sa production annuelle à prix coûtant. Humm, il y a d'autres causes (permettre au politique de réguler, en partie, le prix du marché ; contenir les coûts et la dette ; etc.), mais c'est intéressant de voir que l'ARENH vient aussi de là.
    • Le terminal méthanier flottant du Havre (en cours de construction, pour rappel), verra transiter du gaz en provenance des États-Unis, du Nigeria et du Qatar. Il y aura donc du gaz de schiste dans le lot puisqu'il entre à 79 % dans la composition du gaz ricain. La France importera donc du gaz issu de la fracturation hydraulique, procédé interdit sur son sol depuis 2011. Mauvaise idée écolo, mauvaise idée économique (on importe ce qu'on s'interdit de faire, donc manque à gagner), mauvaise image ("faites ce que je dis, pas ce que je fais") ;

    • D'après l'UFC, sur 1,5 millions de victimes annuelles de fraude bancaire, une sur six n'est pas remboursée. Obligation légale mais les banques font la fine bouche. D'où l'article dans la loi sur le pouvoir d'achat de juillet 2022 qui ajoute des pénalités de retard ;

      • L'article D133-6 du Code monétaire et financier (créé par l'article 1 du décret 2009-934) permet de demander le remboursement des frais bancaires de rejet d'un paiement au-delà du 1er rejet concernant un même paiement (il faut prouver que les frais concernent bien un même paiement qui a été exécuté plusieurs fois…). La loi pouvoir d'achat rend automatique ce remborusement. Le même article de 2009 prévoyait déjà le plafonnement des frais bancaires qui a été durci en 2013… Comme quoi… ;
    • L'obligation d'éteindre les enseignes lumineuses la nuit est dans la loi depuis 2012. Idem pour les vitrines. Idem pour la publicité lumineuse dans une agglomération de moins de 800 k habitants. Source. Comme d'hab, il y a trouzemilles exceptions genre affiches publicitaires éclairées par transparence, publicité numérique statique, etc. Il appartient au maire (et donc à la police municipale) de faire respecter cela… et ils s'en fichent complet. J'ai entendu parler de cette loi de 2012 pour la première fois dans Vu. Un nouveau décret, pris en application de la loi Climat et Résilience, devrait pointer le bout de son nez pour clarifier tout ça (mais bien sûûûr). ÉDIT DU 28/01/2023 : en novembre 1973, en réponse au choc pétrolier, le Premier sinistre annonçait déjà l'extinction des publicités lumineuses, des vitrines, des illuminations de monuments publics, et des bureaux… puis le nucléaire s'est massifié, donc plus la peine d'économiser. FIN DE L'ÉDIT ;

    • Lenteur de l'administration pour délivrer une carte d'identité ou un passeport (le sinistrère de l'intérieur en explique les causes ici). Après plus de cinq mois d'attente, une citoyenne a déposé un référé « mesures utiles » auprès du tribunal administratif de Nantes (source). Rien de neuf, c'est un recours possible depuis longtemps. Elle a obtenu gain de cause mais l'État n'a pas bougé plus vite malgré l'astreinte financière. Elle pourra engager un recours indemnitaire afin d'être indemnisée de ses préjudices moraux et financiers (prix du billet d'avion).
    Thu Aug 11 23:23:02 2022 - permalink -
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