Réforme des retraites. Avant le premier tour des présidentielles, Macron proposait "âge légal = 65 ans" afin de draguer la droite. Entre les deux trous, pour draguer la gauche, il proposait de changer d'avis si sa proposition suscite trop d'angoisse. Donc, tout ça est politique et assez peu basé sur des faits et des calculs. Le Canard propose donc un historique des entourloupes via des mesures techniques :
- En 1987, Séguin indexe les retraites sur l'inflation, en lieu et place de l'évolution des salaires. Mesure temporaire. Balladur la rend définitive en 93. Ainsi, la retraite n'est plus vue comme le "prolongement" du salaire (participation à la création de valeur économique), mais comme une aide pour satisfaire des besoins, comme dirait Friot. Depuis 10 ans, l'inflation s'est révélée être inférieure de 5 points à la hausse des salaires. 7 milliards d'euros épargnés chaque année ;
- Balladur a également allongé la durée de cotisation (de 37,5 ans à 40) sans modifier l'âge légal de départ, et il a reporté la base de calcul de la pension sur les 25 meilleures années au lieu des 10. En 2003, Fillon parviendra à imposer 41,5 ans de cotisation.
- En 2010, Sarko fixe l'âge de départ à 62 ans. Environ 20 milliards d'euros économisés chaque année ;
- En 2014, Touraine, sous Hollande, allonge la durée de cotisation : 43 ans. Elle indexe également les pensions sur l'inflation de l'année passée ;
- L'Agirc-Arrco a baissé la valeur des points achetés durant la carrière : -40 % en 30 ans. Il y a trois ans, elle a instauré le coefficient de solidarité : il faut cotiser un an de plus après l'âge légal et la durée légale de cotisation sinon ponction de 10 % pendant trois ans (bonus-malus supprimé fin 2023) .