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——————————— Sunday 08, December 2019 ———————————

Gilets jaunes : la baston continue

313 enquêtes judiciaires par l'IGPN. 2/3 transmises à la Justice. 2 flics seront jugés devant un tribunal. Pour un tiers du reste, l'IGPN a mal fagoté ses enquêtes, ce qui contraint la justice à classer sans suite. Sans oublier le manque chronique d'effectifs de la Justice qui contrait le traitement à un rythme d'escargot.

Faut qu'ils arrêtent de se plaindre, les gilets jaunes ! Un an après avoir arpenté les pavés (et en avoir balancé quelques-uns), ils ont réussi un sacré exploit : jamais les poulets de l’Inspection générale de la police nationale n’ont autant bossé. Depuis le début du mouvement, l’IGPN a été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour violences policières. Les deux tiers d’entre elles ont été transmises à la Justice, assure l’Intérieur dans un communiqué — (lourd) sous-entendu : nous, on est transparents, on a fait le boulot, mais suivez mon regard, ce n’est pas le cas de ces maudits juges.

Car, eux, les enquêtes, ils s’en cognent ! Et ça fait mal ! Rien qu’à Paris, sur les 146 dossiers clôturés par la police des polices, 54 ont été classés sans suite. Soit plus d’un tiers. La faute à qui, alors ? Aux bœuf-carottes, évidemment ! plaide la Chancellerie. Leurs fichues enquêtes sont mal fagotées ! Ou bien le flic fautif n’est pas identifié, ou l’infraction n’est pas caractérisée.

Ainsi la plainte de la maman de Lilian, salement blessé à la mâchoire par un tir de LBD en marge d’une manif à Strasbourg, a-t-elle été classée sans suite. Le poulet tireur n’a pas pu être repéré. Bilan (provisoire) : seuls deux flics sont renvoyés devant le tribunal correctionnel d’ici à la fin de l’année.

Ils n’avaient pas été gentils avec leurs chefs ?

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Une santé rayonnante

Rappel utile : entre les seuls voyages en avion, les examens médicaux, les rejets des installations nucléaires, le rayonnement de l’écorce terrestre ou les retombées des essais atomiques, chaque Français encaisse en moyenne 4,5 mSv par an. À partir de juillet 2020, le béton, fabriqué à partir de roches concassées qui peuvent provenir de carrières contenant de l'uranium (en quantité trop faible pour servir à l'industrie nucléaire), ne devra pas cracher plus d'1 mSv/an. On notera qu'on compare des durées d'exposition bien différentes : on est plus souvent dans un bâtiment en béton ou soumis au rayonnement terrestre que dans un avion ou à un examen médical. Attention aussi à certains graphiques qui consignent le rayonnement reçu lors du passage à la sécurité d'un aéroport… dosimètre dans la valise… qui n'a pas le même itinéraire qu'un humain…

Le 1er juillet prochain, les entreprises de BTP devront garantir que leur béton ne crachera pas plus de 1 millisievert (mSv) par an. « C’est une limite sanitaire qui repose sur un risque statistique (une probabilité) : les experts estiment que, sur 100 000 personnes exposées chacune à 1 mSv pendant un an, 17 vont développer un cancer radio-induit », décrypte Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, responsable du laboratoire de la Commission de reeherche et d’information indépendantes sur la radio-activité (Criirad).

Pour autant, le caractère radioactif de certains matérianx de construction ne doit pas - selon les experts consultés par « Le Canard » — conduire à la panique ! A i’lnstitut de radioprotection et de sûreté nucléaire (ÏRSN), on tient à rappeler que, entre les seuls voyages en avion [ N.D.L.R : rayonnement solaire et des particules qui n'est plus bloqué par l'atmosphère ], les examens médicaux, les rejets des installations nucléaires, le rayonnement de l’écorce terrestre ou les retombées des essais atomiques, chaque Français encaisse déjà en moyenne 4,5 mSv par an.

Rassurant, non ?

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Ça flotte à Bruxelles

Un texte législatif européen en discussion (on est à la phase de Trilogue) prévoit de subventionner des bateaux de pêche, y compris les rafiots de pêche industrielle de taille moyenne, ainsi que le remplacement des moteurs. La méchante Union européenne nous impose de méchantes choses pas gentilles, hein ? Non, le texte original excluait les bateaux industriels. Des États, dont la France, ont poussé en sens inverse. La routine ! La France agit également contre l'intérêt des citoyens en matière de protection des données personnellesLes chefs des États membres décident des grandes orientations des politiques économiques (GOPÉS) qui sont ensuite imposées aux États et aux citoyens (ce qui est légitime, puisque ça a été décidé). La France, en tant que puissance économique, joue un grand rôle dans l'adoption des GOPÉS.

C'était promis-juré. En 2020, on allait enfin en finir avec la surpêche en Europe. Ce louable engagement de Bruxelles, décidé il a six ans, au moment de la réforme de la politique commune de la pêche, prend l'eau. L'année prochaine, près de 20 % des stocks de poissons dans les eaux européennes seront encore sur-exploités. On en remonte dans les filets 6 millions de tonnes chaque année, 400 000 pour la France [ N.D.L.R : soit environ 6 % ]. Avec, en première ligne, la Méditerranée, où l'on pêche délô deux fois trop de pescaille.

Les poissons sont d'autant plus mal barrés que les ministres européens de la pêche veulent mettre de l'argent dans le casier pour subventionner la construction de nouveaux bateaux. Des aides qui avaient été stoppées il y a quinze ans, justement pour ne pas doper les performances de rafiots qui pêchent déjà trop. « Les subventions de Bruxelles devraient être utilisées pour encourager les techniques de pêche durable plutôt que pour augmenter la capacité de la flotte européenne », s'agace Mathieu Colléter, l’un des responsables de l’ONG Bloom, qui milite pour la protection des océans.

Autre arête dure à avaler : alors que la Commission européenne voulait réserver ce coup de pouce à la pêche artisanale, à savoir les bateaux de moins de 12 mètres, les Etats européens, la France en tête, ont poussé pour que les subventions soient étendues aux chalutiers jusqu’à 24 mètres. Un rafiot de cette taille prélève environ 380 tonnes de poissons par an, sept fois plus qu'un gros bateau de pêche artisanale. Et, pour en mettre toujours plus dans la cale tout en empochant l'aide, il suffit d’acheter un chalutier qui fait moins de 24 mètres de longueur mais avec un gabarit XXL, vu que la largeur, elle, n’est pas réglementée…

Mauvaise nouvelle en sus pour les poissons : les marins pêcheurs pourront également demander de l’oseille pour changer de moteur, afin de tracter des chaluts encore plus grands ! Sur le papier, le nouveau moteur ne doit pas être plus puissant que l'ancien, mais les contrôles sont quasi inexistants. « Grâce à un efficace lobbying à Bruxelles, les patrons de chalutier ont une fois encore emporté le morceau au détriment des petits bateaux qui pratiquent une pêche durable », déplore l'un des représentants du syndicat des pêcheurs artisanaux.

On espère que le nouveau Parlement européen, qui a commencé à plancher sur la question le 12 novembre, va un peu se mouiller pour les poissons.

Hé bah non.

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Berger crie au loup

La prise en compte de la pénibilité du travail dans la réforme des retraites comme monnaie d'échange avec la CFDT, seul syndicat qui soutient l'instauration d'un système universel par points mais qui refuserait le recul de l'âge de départ à la retraite ? Ça fait plus d'une décennie que l'on nous promet la prise en compte de la pénibilité et c'est à chaque fois bâclé. Normal, si c'est une monnaie d'échange pour obtenir un compromis bancal…

Les cafouillages sur la réforme des retraites mettent en porte-à-faux Laurent Berger, le patron de la CFDT, seul syndicat qui soutient l’instauration d’un système universel par points.

« Soyons clairs, le moment est venu de donner des gages sur la réforme ! », s’est-il écrié, le 8 novembre sur RTL, furieux des atermoiements du gouvernement.

Son bras droit, Frédéric Sève, n’a pas mâché ses mots non plus en confiant ses doutes à « L’Opinion » (12/10):

« C’est une question de méthode, le sujet est déjà assez compliqué sans que l’exécutif ne le complique encore parce qu’il ne sait pas ce qu’il veut. »

L’exaspération de la CFDT n’a guère échappé, évidemment, à l’Elysée.

« On a besoin de Berger, a dit Macron à ses troupes. S’il hausse le ton, c’est pour bien nous faire comprendre qu’il y a une limite à ne pas franchir. Il nous fait passer le message suivant : “Si vous faites le systémique (la réforme par points) et, en plus, du paramétrique (un recul de l’âge de départ), vous ne m’aurez plus à bord.” »

Pour amadouer le secrétaire général de la CFDT, l’exécutif planche sur la pénibilité, le sujet de prédilection de Berger : à l’étude, un système de bonification des points de retraite en fonction de la pénibilité du travail.

Vaste programme.

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

L’Observatoire des prisons, au mitard !

Après les régions (passées à droite), le ministère de la Ville et celui des Outre-Mer retirent leurs subventions à l'Observatoire International des Prisons qui fournit des chiffres et des études sur les politiques carcérales et les détenus, qui accompagne les détenus et leur famille, qui veille à la salubrité et au respect de la législation en taule, etc.

En 2021, l'observatoire de la délinquance sera transféré au service statistique ministériel de la sécurité intérieure, un bidule géré, entre autres, par l'INSEE.

L'Observatoire national de la pauvreté sera fusionné avec le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté.

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires sera rattachée au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation du ministère de l'Intérieur (même source). Comme si la dérive sectaire était exclusivement liée à la radicalisation islamique ou à un enjeu de sécurité. Il y a aussi de la détresse sociale, l'isolement (des vieux ou dans les quartiers, par exemple), l'individualisation de notre société et ses diktats (je pense aux dérives du développement personnel), etc.

Le Conseil national de la protection de l'enfance devrait être regroupé avec le Groupement d'intérêt public enfance en danger (même source). En attendant, plus de secrétaire général. Pratique pour organiser les réunions. En attendant, les contrats de travail ont été renouvelés pour un an. Savoir que ton travail tombera dans l'oubli, ça te motive à le faire, c'est sûr.

Dans la majorité des cas, je trouve que la fusion proposée flatte le bon sens. Mais, je constate que les regroupements envisagés le sont avec des structures éloignées du terrain, d'où un risque d'obtenir des chiffres dénués de tout sens, dénués de toute humanité. Je pressens également qu'une réduction des effectifs aura lieu après les regroupements au motif éculé que trop de gens bossent sur un même sujet alors que le temps est aux économies. Au final, ces observatoires des politiques publiques seront affaiblis, comme l'est la DGCCRF, elle qui a perdu 20 % de ses effectifs en 10 ans, et nous n'aurons plus d'analyses, autres que purement comptables, des action menées / à mener.


Connu pour ses recherches et ses enquêtes sur le monde carcéral, ses guides pratiques, son accompagnement des détenus et de leurs familles, l’Observatoire international des prisons (OIP) est-il voué aux oubliettes ? En 2014, il recevait de l’Etat et des collectivités une subvention annuelle de 424 211 euros. En 2019, cette somme a été divisée par… trois. Conséquence : un budget passé, en cinq ans, de 811 565 à 592 147 euros et une association en danger. Les critiques répétées de l’OIP envers la politique pénale et carcérale du gouvernement n’ont sans doute pas arrangé son cas…

Des taulards soulignent pourtant que son action les aide à « tenir bon » et à « ne pas devenir violents avec le personnel ». Ou remercient l’OIP pour l’appui apporté lors du décès d’un proche prisonnier, une inscription pour des études par correspondance, l’achat d’un fauteuil roulant. Ou évoquent des procédures judiciaires lancées à la suite d’une mort suspecte, de l’insalubrité et de la promiscuité dans une cellule, de violences diverses… A ce titre, le ministère de la Justice, dix-sept fois condamné depuis 2011, doit toujours 25 335 euros. Radin !

Appel aux dons

Contacté par « Le Canard », le ministère de la Cohésion des territoires, qui, sans prévenir, a fermé le robinet, explique : « Les indicateurs ne démontrent pas que les actions de l’OIP sont liées aux QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) ». Fine analyse !

La plupart des 72 000 détenus seraient-ils des cadres issus des beaux quartiers ? Mais le ministère rassure : « Nous subventionnons les Petites Sœurs des équipes de Saint-Vincent-de-Paul, qui vont au parloir ! »

Elles, au moins, sont sympathiques et ne critiquent jamais le gouvernement.

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019 et via https://mastodon.social/@FranckNoir/103130541924289953 via https://social.jesuislibre.net/@tuxicoman .

Glyphosatchoum !

Alors que la fin du glyphosate sera effective en France en 2021, un rapport parlementaire de la majorité envisage déjà des dérogations pour certaines cultures ainsi qu'un sur-coût pour pulvériser d'autres herbicides ou revenir à un désherbage mécanique dont le rapport prévoit déjà le coût écologique : 226 000 tonnes de CO² supplémentaires. Lol. Ils sont trop forts.

On n'a pas fini d’en entendre parler, du glyphosate. En théorie, son usage sera interdit en France à partir du 1er janvier 2021… En pratique, un rapport parlementaire, pondu par deux députés LRM, vient de lister toutes les conséquences de cette interdiction.

Certaines cultures (comme la vigne) ne pourront guère s’en passer : de multiples dérogations seront nécessaires. Pour les agriculteurs obligés de trouver d’autres herbicides ou de désherber mécaniquement, la facture va être lourde : entre 50 et 150 euros l’hectare.

En prime, disent-ils, ce désherbage va nécessiter des passages supplémentaires de tracteur, soit 226 000 tonnes de C02 en plus.

Au fond, rien ne serait plus écolo que la réautorisation du glyphosate !

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

La police marseillaise bidouillait les statistiques sans le savoir !

Un audit vient confirmer ce que l'on avait appris fin 2017 : Comment la police marseillaise dégonfle les statistiques de la criminalité. Minoration des délits et de la délinquance à Marseille. Il s'agirait d'une interprétation erronée d'une note de service (lol) de 2014, soit 3 ans de bidouillage statistique reconnus. C'est ces chiffres qui servent à effrayer ou à rassurer le citoyen à l'approche d'une campagne électorale ou du vote d'une loi liberticide. ;)

Cet audit confidentiel qui dormait depuis janvier 2018 dans les tiroirs de la sécurité publique (SP) était censé y rester. Son destinataire, Jean-Marie Salanova, qui dirigeait alors tous les flics en tenue des Bouches-du-Rhône, est devenu depuis directeur central de ladite SP.

En sept pages, le document détaille la bouillabaisse des chiffres de la délinquance à Marseille. Une enquête commandée en toute discrétion après que « Le Canard » (13/11/17 [N.D.L.R : sic ! ]) avait publié les témoignages de poulets marseillais écœurés par le bidouillage des stats. A l’époque, la direction de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône avait dénoncé auprès des médias locaux des informations non fiables distillées par des policiers en conflit avec leur hiérarchie…

Las ! le doc confirme l’ampleur de la triche. D’où l’angoisse du directeur central de la sécurité publique, promu à ce poste au vu, notamment, de ses bons résultats… à Marseille ! Les auteurs de l’audit relèvent « une minoration des faits délictuels de délinquance de voie publique ». Et pointent « un nombre non négligeable de tentatives de vol par effraction et de tentatives de vol à la roulotte (…) requalifiées en dégradations contraventionnelles ». En clair : une façon astucieuse de minorer artificiellement le nombre de délits.

Pigeon vol

Ainsi, de 2015 à fin 2017, les tentatives de vol par effraction comptent pour 29 % des faits de délinquance à Lille et à Lyon, mais seulement pour 8,5 % à Marseille… Du côté des vols commis dans les véhicules, autre singularité provençale : ils ne représentent que 3 % des plaintes, contre 12 % à Lyon et 17,7 % à Lille. Encore un constat : « Les vols de téléphones portables arrachés des mains des victimes sont trop souvent qualifiés ou requalifiés en vols simples. » Magique !

Plutôt que de parler de tricherie, l’audit évoque pudiquement l’« interprétation erronée » d’une « note de service » émise par la sécurité publique des Bouches-du-Rhône. Datée de 2014, celle-ci a « conduit à des pratiques non conformes à la méthodologie d’enregistrement statistique ». Une précision : « [Ces pratiques] n’ont cependant pas modifié la photographie de la délinquance constatée sur Marseille ces dernières années. »

Défense de rire.

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Chasse gardée au salon Milipol 2019

Le salon Milipol, destiné à présenter le matos de sécurité destiné aux États (surveillance de masse des communications, armes, maintien de l'ordre, etc.) est toujours aussi fermé / opaque (il l'était déjà en 2011, quand Moreira tournait son film Traqués : enquête sur les marchands d'armes numériques ou en 2013 quand Valls y annonçait vouloir reprendre la coopération avec le Bahreïn) : l'association Action Sécurité Ethique républicaine, qui surveille habituellement les ventes d'armes, n'y a pas été admise en 2019.

Les membres de l’association spécialisée Action Sécurité Ethique républicaine (Aser) ont l’habitude, depuis 2011, de faire un tour au salon biennal Milipol, qui promeut toutes les nouveautés à destination de la flicaille, et qui doit ouvrir à Villepinte ce 19 novembre. Afin de vérifier si aucun matériel de police ou de sécurité exposé ne contrevient à la législation européenne.

Cet « événement mondial de la sûreté et de la sécurité intérieure des Etats », qui a essaimé au Qatar et à Singapour, est organisé sous l’égide du ministère de l’Intérieur, de la police nationale, de la gendarmerie, mais aussi de Bercy, des douanes et de l’administration pénitentiaire…

Au rapport !

Lors de la précédente édition, en 2017, les militants d’Aser avaient ainsi repéré des matraques électriques ou des « poucettes » (carcans entravant les pouces), dont l’usage est interdit dans l’UE. Depuis 2015, les organisateurs de Milipol recevaient même ces bénévoles, qui leur signalaient leurs trouvailles. Mais, cette année, l’association s’est vu notifier un refus d’inscription : « Votre profil ne correspondant pas aux critères exigés par le salon, ou faute d’informations trouvées par notre équipe sur vous »…

Rien à voir, bien sûr, avec l’assignation du gouvernement au Conseil d’Etat — diligentée par la même assoce — pour avoir béni la vente d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats, qui les utilisent, de fait, au Yémen contre des civils

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Allemagne : retirer totalement ou réduire au-delà de 30 % l'indemnité chômage est inconstitutionnel

La Cour suprême allemande a retoqué le système d'indemnisation chômage en place depuis 2005 au nom de la dignité humaine qui est incompatible avec la suppression ou une réduction au-delà de 30 % de l'indemnité chômage, même en cas de manquement du chômeur à ses obligations.

En Allemagne comme en France, les chômeurs qui refusent certains boulots sont sanctionnés. Mais, chez nos voisins, signalent « Les Echos » (6/11), « la justice juge indignes les sanctions contre les chômeurs ». C’est ce qui ressort d’un arrêt de la Cour suprême de Karlsruhe rendu la semaine dernière, qui « plafonne à 30 % les baisses d’indemnisation subies par les chômeurs de longue durée ».

La justice allemande vire à gauche : on aura tout vu !

Boarf, le "conseil constitutionnel" allemand a souvent pris des décisions de cet acabit.

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

Forfait divers

WTF ?! Une somme forfaitaire sera versée par l'église catho européenne aux victimes de prêtres pédophiles. Un viol est un crime, donc l'auteur devrait être traîné devant la justice. Ceci dit, certains dossiers risquent d'être prescrits (20 ans après la majorité, de mémoire), donc cet arrangement pourrait mieux convenir dans ces situations. Mais, je pense que l'église catho perd son âme une deuxième fois en croyant que tout se monnaye, y compris la souffrance (et j'ai déjà écrit pareil à propos des dommages-intérêts accordés par les tribunaux dans des dossiers d'atteinte à l'intégrité physique ou de diffamation/injure). L'église pleurniche qu'elle n'a pas l'argent et fait la quête… alors qu'elle dispose de somptueux biens. Tout est hallucinant de bout en bout. :O

Verser un « forfait » aux victimes de prêtres pédophiles ? Toujours aussi bien inspirés, les évêques de France, réunis la semaine passée à Lourdes, ont trouvé un mot qui va sûrement aller droit au cœur de tous ceux qui ont subi les forfaits sexuels des ecclésiastiques.

Les mitrés ont décidé que la somme versée « pour reconnaître les souffrances » serait la même quels que soient les cas rencontrés. Il n’y aura donc pas de « forfait enfant de chœur » ni de « forfait première communiante » ou de « forfait toutes options incluses ».

L’Eglise tend déjà la sébile aux « fidèles qui voudront bien [l’] aider ». La suggestion fait un tabac dans les paroisses, où les croyants ont du mal à comprendre pourquoi ils devraient casquer à la place des curés délinquants.

L’institution assure qu’elle est trop pauvre pour payer seule l’addition. La note ne devrait pourtant pas être extraordinairement salée. Comme le souligne « La Croix » (12/11), le montant du forfait ne devrait pas dépasser « quelques milliers d’euros » par personne. La commission spéciale, mise en place sous la houlette de l’ancien vice-président du Conseil d’Etat Jean-Marc Sauvé, ayant recensé jusqu’à présent 2 800 victimes, la facture totale devrait donc varier entre 6 et 30 millions.

Un chiffre ridicule comparé aux 4 milliards de dollars versés par l’Eglise américaine aux victimes du clergé local. Pour faire face, les évêchés US avaient dû vendre leurs biens et 15 d’entre eux s’étaient déclarés en faillite.

Bien moins riche que son homologue américaine, l’Eglise française dispose encore de quelques beaux restes, principalement sous forme d’immeubles ou de terrains.

Sans compter la fortune immobilière détenue par le Vatican à Paris par l’intermédiaire de la société Sopridex : la vente de deux ou trois de sa dizaine d’immeubles de prestige suffirait largement à régler la douloureuse…

Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.

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