313 enquêtes judiciaires par l'IGPN. 2/3 transmises à la Justice. 2 flics seront jugés devant un tribunal. Pour un tiers du reste, l'IGPN a mal fagoté ses enquêtes, ce qui contraint la justice à classer sans suite. Sans oublier le manque chronique d'effectifs de la Justice qui contrait le traitement à un rythme d'escargot.
Faut qu'ils arrêtent de se plaindre, les gilets jaunes ! Un an après avoir arpenté les pavés (et en avoir balancé quelques-uns), ils ont réussi un sacré exploit : jamais les poulets de l’Inspection générale de la police nationale n’ont autant bossé. Depuis le début du mouvement, l’IGPN a été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour violences policières. Les deux tiers d’entre elles ont été transmises à la Justice, assure l’Intérieur dans un communiqué — (lourd) sous-entendu : nous, on est transparents, on a fait le boulot, mais suivez mon regard, ce n’est pas le cas de ces maudits juges.
Car, eux, les enquêtes, ils s’en cognent ! Et ça fait mal ! Rien qu’à Paris, sur les 146 dossiers clôturés par la police des polices, 54 ont été classés sans suite. Soit plus d’un tiers. La faute à qui, alors ? Aux bœuf-carottes, évidemment ! plaide la Chancellerie. Leurs fichues enquêtes sont mal fagotées ! Ou bien le flic fautif n’est pas identifié, ou l’infraction n’est pas caractérisée.
Ainsi la plainte de la maman de Lilian, salement blessé à la mâchoire par un tir de LBD en marge d’une manif à Strasbourg, a-t-elle été classée sans suite. Le poulet tireur n’a pas pu être repéré. Bilan (provisoire) : seuls deux flics sont renvoyés devant le tribunal correctionnel d’ici à la fin de l’année.
Ils n’avaient pas été gentils avec leurs chefs ?
Dans le Canard enchaîné du 13 novembre 2019.