Pour les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), voir aussi Audrey Millot, la guerrillera française partie combattre avec les Farc.
Depuis, Georges Ibrahim Abdallah, membre de la Fraction armée révolutionnaire libanaise, a bénéficié d'une libération conditionnelle. Une des conditions est de quitter le territoire. Pour plus d'infos sur cette « vraie » extrême gauche, voir ici et la (par « vraie », je veux dire une extrême gauche plus sérieuse que LFI, EELV, etc.).
+ https://blog.cloudflare.com/black-lies/
Intéressante différence entre les « white lies » et les « black lies » DNSSEC. Les white lies sont normalisés, les black lies, invention de Cloudflare, sont en cours de normalisation.
Avec DNSSEC, pour signifier qu'un nom DNS n'existe pas, un serveur DNS qui fait autorité répond, dans des enregistrements de type NSEC ou NSEC3, une plage signée de noms situés lexicalement avant et après le nom demandé (+ NXDOMAIN). Ces plages, chaînées les unes aux autres, sont générées en amont (enregistrements de type NSEC ou NSEC3). Détails.
Deux problèmes : 1) ça empêche la mise à jour dynamique d'une zone DNS (ajout/retrait de noms) puisqu'on peut ignorer les noms qui viennent avant ou après ; 2) ça permet l'énumération de tous les noms d'une zone DNS (il suffit de suivre la chaîne de NSEC ou de NSEC3, et NSEC3, qui est un condensé cryptographique, ne protège que les zones contenant des noms imprédictibles). Détails.
White lies : le serveur DNS qui fait autorité répond, en sus de NXDOMAIN, dans des enregistrements NSEC, des noms lexicalement très proches de celui demandé (un avant, un après, comme d'hab), mais qui n'existent pas. Ainsi, ces enregistrements NSEC couvrent une plus petite plage, donc ils ne divulguent pas le prochain enregistrement DNS réel dans l'ordre lexical. Pas besoin de chercher en base les noms les plus proches qui existent réellement. Mais il faut encore beaucoup de calculs cryptographiques (à l'échelle d'un très gros fournisseur, comme Cloudflare). On a donc : SOA, RRSIG SOA, NSEC nom précédent et nom suivant, RRSIG de ce NSEC, NSEC joker, RRSIG de ce NSEC.
Black lies (aka Compact Denial of Existence) : le serveur qui fait autorité répond uniquement NOERROR avec, de type NSEC, le nom demandé et ce nom préfixé par « \000. » (permettant de prouver qu'il n'y a pas de joker). En gros, la réponse se lit comme : ce nom existe, mais uniquement pour les types NSEC, RRSIG et TYPE128. Moins de calculs cryptos, réponses plus courtes, et aucune recherche en base des noms qui existent vraiment. On a donc : SOA, RRSIG SOA, NSEC, RRSIG NSEC. (TYPE128, futur NXNAME : permet de dire aux serveurs DNS récursifs que le nom demandé n'existe vraiment pas, afin qu'ils puissent mieux informer leurs clients. Ce type n'est pas encore normalisé.)
Même principe pour un nom qui existe mais pas dans le type demandé : au lieu de répondre les types qui existent réellement, ce qui implique une recherche en base, on peut répondre que tous les types existent sauf celui demandé (même si c'est faux).
Dans les deux cas, black ou white lies, le serveur qui fait autorité doit avoir accès aux clés privées, puisque signature à la volée (= online signing).
L'idée de base de ces « zones catalogue » est d'automatiser la configuration d'une nouvelle zone DNS sur les serveurs secondaires, en publiant dans le DNS les caractéristiques des zones qu'ils devront servir. Cela concerne donc surtout les gros hébergeurs qui ont beaucoup de zones.
Waouh, un descendant de NCP (Nameserver Communication Protocol) qui a abouti. Hé bah.
On a souvent envie de faire tourner des programmes à soi dans le noyau du système d'exploitation, par exemple à des fins de débogage ou d'observation du système. Cela soulève plein de problèmes (programmer dans le noyau est délicat) et la technique eBPF permet, depuis de nombreuses années, de le faire avec moins de risques. Ce RFC spécifie le jeu d'instructions eBPF. Programmeureuses en langage d'assemblage, ce RFC est pour vous.
Je manipule mes PDF sur mon ordi : fusionner ou extraire des pages, compresser, pivoter des pages, surligner ou annoter, apposer une signature manuscrite, remplir un formulaire, caviarder, ajouter un calque texte sur un PDF au format image, ou retirer un filigrane mal conçu.
Pour ajouter un filigrane avant de communiquer un document, je convertis le PDF en image avec convert
(ImageMagick) puis j'ajoute un filigrane avec GIMP. C'est relou.
J'ai testé pdftk
, gs
, etc., mais ça ne convient pas. Soit le filigrane est au format texte (donc facilement effaçable), soit il faut préparer au préalable un fichier PDF contenant le filigrane.
Ces derniers mois, plusieurs alternatives ont circulé dans les rivières de shaarlis (qui agrègent plusieurs shaarlis, https://ecirtam.net/shaarlirss/, https://river.2038.net/). Voyons si cela correspond à mon besoin :
Bref, rien me convient.
J'ai fini par trouver comment apposer un filigrane avec ImageMagick.
Pour une raison qui m'échappe, afin de préserver la qualité du document, il faut d'abord convertir le PDF au format image : convert -quality 100 -density 300 fichier.pdf fichier.png
.
convert fichier.png \( \
-size 100x \
-background none \
-fill "rgba(128,128,128,0.45)" \
-gravity center label:"Texte du fili" \
-trim \
-rotate -30 \
-bordercolor none \
-border 10 \
-write mpr:wm \
-delete -1 \
-clone -1 \
-fill mpr:wm \
-draw 'color 0,0 reset' \) \
-compose over \
-composite fichier_filigrané.png
La taille des caractères du filigrane se change dans « size », sa couleur dans « fill » (« 128,128,128 » = gris), l'opacité idem (dernier chiffre, « 0,45 » dans cet exemple), son orientation dans « rotate », et l'espacement entre les répétitions du filigrane dans « border ».
Je constate également que Signature PDF et Stirling-PDF ne répondent pas à mon besoin d'occulter un PDF sans le convertir au format image (exemple, page de garde). Signature PDF ne propose pas cette fonctionnalité. Stirling-PDF, soit laisse le texte sous le calque noir, soit convertit l'ensemble du fichier au format image, en fonction du paramétrage (4e bouton de la barre d'outils en partant de la droite).
ocrmypdf -l fra
. Dispo dans les dépôts logiciels de base de Debian GNU/Linux.
Ajout d'un calque texte par-dessus une image (ex. : un courrier numérisé).
La reconnaissance optique des caractères (OCR in english) me semble être de meilleure qualité qu'en utilisant uniquement tesseract
(dont j'ai déjà causé ici), car ocrmypdf s'adapte (rotation des pages, résolution, etc.).
La nouvelle révolution zapatiste démarre en 1983 autour d’un petit groupe de cinq personnes qui vit en autosuffisance dans la jungle et fédère autour de ses combats politiques les communautés indiennes des villages alentour pour constituer une avant-garde révolutionnaire. Vent debout contre le néolibéralisme qui ravage alors le pays, leurs revendications sont multiples : protection des populations indigènes, révision de la constitution pour mettre fin à la réforme agraire et permettre l’accès à la propriété sociale de la terre, égalité hommes-femmes, lutte contre la baisse du cours du café qui appauvrit les agriculteurs... Au-delà, leurs revendications mâtinées d’utopie touchent à la démocratie, l’éducation, la santé et l’alimentation.
En 1993, la décision est prise en assemblée de sortir de la clandestinité et déclencher la guerre contre le régime mexicain. Quatre mille cinq cents indiens en armes prennent quatre villes du Chiapas dans la nuit du 1er janvier 1994. Un cessez-le-feu est négocié moins de deux semaines plus tard avec le Président Salinas, sans que l’autonomie de la région ne soit reconnue par l’État mexicain.
Dès le départ, le mouvement se définit en opposition aux autres guérillas du continent : ils ne souhaitent pas réutiliser leurs armes autrement que pour se défendre et prônent la non-violence (si une cinquantaine de zapatistes sont tués pendant les évènements, on ne compte que trois morts dans l’autre camp, un bilan singulièrement bas pour un mouvement révolutionnaire). La bande dessinée occulte cependant un fait moins glorieux : l’insurrection suscite des déplacements de populations indigènes sur les terres occupées. Vingt mille personnes, à ce jour, n’ont pas récupéré leurs terres, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes vis-à-vis des intentions affichées par le mouvement.
OSI had two major components: an abstract model of networking, called the Basic Reference Model or seven-layer model, and a set of specific protocols.
+ https://en.wikipedia.org/wiki/OSI_model#Comparison_to_other_networking_suites
Bortz a écrit :
‒ Attention, OSI inclut de vrais protocoles comme CLNP et FTAM […]
‒ Donc tu faisais du FTAM sur ACSE sur TP4 sur CLNP ?
‒ Entre un Vax/VMS et un Vax/Ultrix, oui.
Je pensais que le modèle OSI était un modèle théorique, abstrait, à la limite du pipeau dans lequel on fait entrer les "protocoles" réels au forceps (genre MIME ou XML dans la couche présentation ou les sockets dans la couche session…). Je savais qu'il y avait des protocoles qui couvraient plusieurs couches, comme X.25 (1 à 3), mais pas qu'il y avait quasiment toute la chaîne. :O
Consultation publique de la Commission européenne préparatoire à son analyse d'impact sur la révision de la rétention des données de connexion.
Jusqu'au 12 septembre pour contribuer.
Elle s'inscrit dans un appel à contribution plus large qui s'est déroulé en mai-juin 2025. Tout cela fait partie de la feuille de route plus large de la Commission européenne pour un accès efficace aux données à des fins répressives.
Le cadre et les questions sont viciés afin d'utiliser les réponses pour parvenir à la conclusion pré-établie qu'il faut ré-instaurer la rétention à travers l'UE. (Note qu'un référendum, fut-il d'initiative citoyenne, aurait la même tête et le même effet.) Qu'attendre d'autre de la direction générale des affaires intérieures (DG Home) de la Commission UE, qui est traditionnellement pro-sécurité et pro-flicage, comme le ministère de l'Intérieur français ?
Le réseau d'assos européennes EDRi propose un guide pour répondre à cette consultation.
Mes réponses (très proches d'EDRi mais en français).
À titre informatif (ce n'est pas nécessaire pour répondre à la consultation), je recommande la lecture de la réponse d'EDRi à l'appel à contribution.
Je suis en désaccord avec la section 3.2 sur le fait que les données du capitalisme de surveillance seraient suffisantes pour enquêter. D'abord car les FAI ne détiennent que très peu de ce type de données. Ensuite, car le report d'une rétention des données de connexion, qui au moins vise une finalité publique louable, sur l'encore plus grosse bouse immonde qu'est la surveillance numérique privée, qui vise des intérêts privés, ne saurait me satisfaire. D'autant que cette dernière est bien souvent plus intrusive. De plus, les données du capitalisme de surveillance ne sont pas forcément dans un format facilement exploitable. Enfin, ces données ne sont souvent ni suffisantes ni même pertinentes à une enquête pénale, loin de là (donc l'argument tombe).
Via Aeris.
Fakir vous emmène au théâtre ! Parce que c’est une pièce, qui s’est jouée au tribunal correctionnel de Paris pour le procès de Bernard Squarcini, accusé avec d’autres d’avoir espionné Fakir et Ruffin.
Procès auquel échappent Arnault et LVMH suite à une convention judiciaire à 10 M€.
Je retiens :
La grande inquiétude et stress de LVMH et d'Arnault face aux actions insignifiantes de Fakir et du Comité d'intervention en AG. Je n'y croyais pas, mais ça ressort des écoutes téléphoniques et des témoignages. De même, Complément d'enquête, qui a témoigné au procès, a subi des pressions en 2014 simplement pour publier que Vuitton fait fabriquer en Roumanie des chaussures estampillées Made in France (alors qu'elles n'y sont qu'assemblées), qu'Arnault a payé des impôts en Belgique, et autres informations qui m'apparaissent sans intérêt… Les actionnaires et les clients s'en fichent complet de tout ça. Ces médias n'ont eu aucune incidence sur LVMH, ses pratiques, ou le cours de son action en bourse.
La disproportion de la réaction aux actions précitées (excessivité reconnue par Squarcini). Tant dans les mots que dans les actes.
Le jugement est tombé début mars 2025 : « des peines allant de six mois à quatre ans d'emprisonnement, partiellement assorties de sursis, et de 15 000 à 200 000 euros d’amende contre sept prévenus ». Il y a aussi des interdictions d'exercer des activités de renseignement / surveillance / intelligence économique. Squarcini ferait appel.
Intéressant : le délit retenu est le 226-18 du Code pénal sur la collecte frauduleuse, déloyale ou illicite de données à caractère personnel.
Il reste le procès au civil intenté par Ruffin contre Arnault. Le numéro 115 (décembre 2024 - février 2025) de Fakir expose qu'il est renvoyé en 2025. Marianne relate qu'une audience été prévue le 11 mars 2025. Pas de nouvelles depuis.
Dans son arrêt du 25 septembre 2024 (n° 22-22.851), la Cour de cassation a rappelé les conditions strictes pour que ce type de surveillance soit considéré comme licite.
Besoin concret. Nécessité, qui n'est pas acquise s'il existe un moyen moins attentatoire ou si cela dépasse ce qu'il est nécessaire de contrôler, notamment si le salarié dispose d'une autonomie dans l'organisation de son travail. Information.
Dans un arrêt inédit du 9 octobre 2024, la Cour de cassation confirme que le fait pour un salarié de n’avoir pu être joint en dehors des horaires de travail sur son téléphone portable personnel est dépourvu de caractère fautif, donc ne permet pas de justifier une sanction disciplinaire (Cass. soc., 9 oct. 2024, n° 23-19.063). Cette affaire concernait un chauffeur routier poids lourd, sanctionné par trois avertissements pour n’avoir pas répondu aux appels et messages de son employeur lors de ses jours de repos [le dimanche, pour lui communiquer son planning de la semaine]. La cour d’appel avait initialement validé ces sanctions en invoquant une pratique professionnelle établie dans l’entreprise et conforme aux usages du secteur du transport routier. Cependant, la Cour de cassation a annulé cette décision, estimant que l’absence de réponse hors du temps de travail ne constitue pas une faute justifiant une sanction disciplinaire. […]
[…]
[…] La décision de la Cour n’est pas surprenante juridiquement et s’inscrit dans une continuité jurisprudentielle. Une décision similaire avait été rendue le 17 février 2004 concernant un ambulancier (Cass. soc., 17 févr. 2004, n° 01-45.889). La Cour avait alors cassé l’arrêt d’appel validant un licenciement disciplinaire pour faute grave dans un contexte comparable. […]
j'adore le « conforme aux usages dans le secteur routier ». Il suffirait alors que les principaux acteurs d'un secteur s'entendent pour définir une pratique commune et ainsi faire obstacle à la loi. C'est ridicule. Et il faut aller en Cassation pour dégommer ça…
Les 3 docs sont mis à la disposition de l'ex-salarié, aucune obligation d'envoi.
Les fonctionnaires ont droit à l'alloc chômdu, y compris en cas de révocation. Homogénéisation avec le privé. Soit l'administration versera l'indemnité (auto-assurance), soit délégation à France Travail.
Dans le privé, même un licenciement pour faute grave ou lourde ouvre le versement à l'alloc chômdu.
12 jours/an min., fractionnables par demi-journée ; rémunération intacte ; pour tous (pas besoin d'être représentant du personnel ni syndiqué) ; éventuel coût de la formation à la charge de l'employeur, du CSE, ou du salarié.
Contrairement à la prévoyance « frais de santé », plus souvent appelé mutuelle, la prévoyance complémentaire pour les risques Incapacité/Invalidité/Décès n’est pas obligatoire au sens du Code du travail.
Elle peut parfois être prévue par une convention ou un accord de branche. Toutefois, pour les cadres, la loi prévoit une adhésion obligatoire à un organisme de prévoyance complémentaire pour le risque décès.
Une prévoyance complémentaire complète, pour une durée fixée par le contrat, le salaire en cas d'arrêt maladie, octroie une rente en cas d'invalidité, ou un capital aux proches en cas de décès.
L’arrêt de la cour d’appel de Paris a été rendu le 2 juillet 2025. Celui-ci marque un tournant : cette fois, le juge a décidé de la réintégration de Farid. Car mettre à la porte un travailleur pour raison de santé – ce que Deliveroo n’a pas réussi à contredire – provoque la nullité, donc l’annulation, du licenciement. Farid devra par conséquent être réintégré, et ce, au statut de salarié. Et Deliveroo devra lui verser tous les salaires qu’il n’a pas touchés depuis sa suspension, en 2020. […]
Cette victoire pourrait en entraîner d’autres. « En janvier, on a eu deux décisions de première instance pour des coursiers qui avaient été virés pour faits de grève, indique Kevin Mention. Là, le juge a considéré que Deliveroo avait vraiment commis un licenciement fondé sur la grève. Il a condamné à des dommages et intérêts pour licenciement nul, et donc on a eu 30 000 et 50 000 euros par coursier, en fonction de leur ancienneté. Malheureusement, le juge n’a pas exigé la réintégration dans l’entreprise. » Ces deux cas sont désormais en procédure d’appel, ce qui donne espoir à leur avocat : « On va pouvoir dire “regardez, c’est exactement la même chose [que pour Farid], on a le licenciement nul, il faut maintenant la réintégration”. »
Selon Kevin Mention, le vent tourne pour la plateforme de livraison de repas. « On atteindra en juillet les 100 décisions contre Deliveroo, juste pour cette année 2025 », se félicite-t-il.
Les dirigeants de la société de livraison de repas avaient été condamnés en 2022, aux côtés de leur employeur, pour avoir employé des livreurs en tant qu'indépendants, plutôt que de les salarier, entre 2015 et 2017.
La Cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation à des amendes de trois anciens dirigeants de Deliveroo pour travail dissimulé, tout en annulant les peines de prison.
Vous avez entre les mains le dossier de presse de présentation du fruit d’une année de travail militant pour recenser les activités sous-traitées par France Travail aux entreprises privées qui font du chômage un business : les vautours de l’emploi !
[…]
Il s’agit tout simplement de la privatisation de plusieurs missions du service public de l’emploi que ce soit l’accompagnement, l’insertion ou la numérisation des documents au profit des vautours de l’emploi !
[…]
Cette privatisation est financée par les cotisations sociales. Le gouvernement détourne donc les allocations chômage pour engraisser des entreprises privées.
Prostitution :
Cependant, la définition de la prostitution est strictement limitée au rapport sexuel vaginal. Cela veut dire que sont exclus du champ d'application de la loi des actes sexuels tels que fellations, sodomies et autres actes sexuels sans pénétration vaginale. […]
En 2000, 13,6 % des hommes japonais avouent avoir payé pour du sexe alors qu'ils sont 0,3 % aux États-Unis, 0,6 % au Royaume-Uni, 1,1 % en France et 2,8 % aux Pays-Bas. […]
Jusqu'en 1997, Tōkyō et Nagano étaient les seules zones au Japon où étaient autorisés les rapports sexuels tarifiées avec une personne consentante de plus de 13 ans […] Une nouvelle loi japonaise a pris effet le 16 décembre 1997, faisant du commerce sexuel avec un mineur en dessous de 18 ans un acte criminel pouvant donner lieu à un an d'emprisonnement et une amende […]
De plus, ce n'est qu'en 2003 que le Japon a promulgué des lois réprimant la production, la distribution, la vente et la possession de pornographie enfantine, s'alignant en cela sur les pays occidentaux […]
Enjo kōsai et joshi kosei :
L'enjo kōsai est une pratique typiquement japonaise où des jeunes filles sont payées par des hommes plus âgés pour les accompagner (escort girl) et parfois pour se prostituer. Une partie non négligeable des étudiantes japonaises (voire lycéennes et collégiennes, notamment parmi les kogaru) sont amenées à se prostituer occasionnellement, soit volontairement, soit à la suite de requêtes d'hommes qui les abordent.
L'enjo kōsai ne tombe ainsi pas sous cette interdiction de la prostitution [sauf pénétration vaginale].
Joshi kosei (lycéenne) business (JK business). [Ça ressemble à enjo kōsai version causerie dans un « maid café »] […] À l'exception d'un décret, de 2017, interdisant l'exploitation de lycéennes mineures dans les commerces de JK à Tokyo, aucune loi ne le régit. [Ça interdit uniquement d'éveiller la curiosité sexuelle d'autrui. Source].
Au JK et aux maid cafés s'ajoute l'activité des groupes confidentiels de chika idols (« idoles souterraines »), des jeunes filles qui se donnent en spectacle dans les sous-sols d'immeubles d'Akihabara fréquentés par des hommes fascinés par les nymphettes et qui veulent réaliser leurs fantasmes. […] L'idole est maintenue dans un état de pureté et d'innocence de la jeune fille. « Quand j'étais dans l'industrie des idoles, on attendait de moi que je reste enfantine, même si je voulais devenir une adulte indépendante », témoigne l'ex-idole Ayaka Wada. Mais tout le monde, gouvernement compris, se félicite du succès d'AKB48 (ses membres sont renouvelés pour préserver ad libitum la jeunesse du groupe), sans s'inquiéter des clichés que véhiculent ces girls bands.
Une famille = un nom :
Depuis trente ans, un débat oppose les Japonaises aux politiciens ultraconservateurs : les femmes veulent pouvoir conserver leur nom de naissance même si elles sont mariées, ou pouvoir choisir un nom double. Mais la législation oblige les couples japonais à avoir le même patronyme. Dans 95 % des cas, c'est la femme qui abandonne son nom de jeune fille et, avec lui, une partie de son identité. Son nom de naissance disparaît, elle passe administrativement sous l'identité familiale de son époux. Le Japon est le seul pays au monde où la loi force les couples mariés à porter le même nom de famille.
IVG et pilule du lendemain :
Cette unité familiale justifie aussi le fait qu'une femme mariée ne peut pas décider seule de poursuivre ou non une grossesse. Il lui faut l'accord de son époux, et motiver sa décision par des raisons économiques ou liées à son état de santé, pour bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse (IVG) ou d'une stérilisation. […] les femmes violées ou victimes de violences conjugales peuvent décider seules d'avorter […]
De plus, jusqu'à 2023, toutes les IVG étaient chirurgicales […] L'interruption volontaire de grossesse médicamenteuse, qui a été autorisée depuis (et ce, avec trente ans de retard), reste peu proposée.
« Le délai est essentiel quand il s'agit de se procurer une pilule du lendemain, mais, au Japon, elle n'est pas disponible en pharmacie. […] Et, même si le ministère de la Santé a consenti à effectuer une mise en vente de la pilule du lendemain en pharmacie, cette expérimentation ne concerne que 145 établissements sur les 60 000 existants, soit 0,2 %.
Autant de défaillances que dénonce sans relâche Takeshi Hasuda, le directeur de l'hôpital Jikei, à Kumamoto, le seul à pratiquer (illégalement) l'accouchement sous X et à proposer une « boîte à bébés » où les femmes peuvent abandonner leur nourrisson en toute sécurité.
En 2017, la loi relative aux viols et aux crimes sexuels a été amendée pour inclure tous les types de pénétration [avant : uniquement la pénétration vaginale] […]
Début 2019, Ishikawa Yumi crée le mouvement KuToo, afin de s'opposer au port obligatoire des talons pour les femmes dans le monde du travail. En réaction, le ministre du Travail et de la Santé Takumi Nemoto déclare qu'il s'agit d'une norme vestimentaire « nécessaire et appropriée »
Inégalités dans la vie professionnelle :
+ https://journals.openedition.org/mimmoc/10928
+ https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9minisme_au_Japon#Situation_des_femmes_dans_le_monde_professionnel
[…] Le nombre de foyers composés d’un mari et d’une femme qui travaillent a dépassé en 1991 le nombre de foyers composé d’un mari occupant une activité professionnelle et d’une femme au foyer à plein temps. De nos jours, les femmes qui travaillent sont donc très nombreuses, mais leur « work-life balance » est toujours en voie de développement. […]
En 2020, tirant le bilan des Abenomics, l'économiste Valérie Plagnol estime que la « la participation des femmes au travail a progressé, mais de façon marginale ». Il est vrai que cet indicateur n'a jamais été aussi haut, 67 % des femmes en 2019. Mais elles occupent toujours en majorité des emplois précaires et mal payés et l'objectif d'avoir 30 % de femmes à des postes à responsabilités a été reporté de 2020 à 2030. Elles doivent par ailleurs subir une pression sociale insidieuse (environ 70 % des Japonaises arrêtent de travailler après la naissance de leur premier enfant, confrontées à l'hostilité de leurs collègues). Depuis 2017 toutefois, le « harcèlement maternel » est puni par la loi.
Si le congé maternité existe, il est employé par seulement 17 % des salariées. […] Depuis 2014, les deux parents peuvent bénéficier du congé maternité, dont l'allocation est augmentée ; cependant, seuls 2,3 % des pères l'ont sollicité. […] Dans la mentalité japonaise, une mère de famille qui travaille est mal considérée, comme celles qui font usage de ces congés, leur hiérarchie masculine faisant pression contre. Le manque de perspectives professionnelles, de capacité au retour à l'emploi après un arrêt, de places en crèches ou encore les traditions qui obligent les femmes à s'occuper de leurs parents âgés participent également de ce décrochage.
+ https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/rapports/cion-cedu/l16b2423_rapport-information (avril 2024)
En 2024-2025, ce sujet a bien moussé dans les médias et dans l'opinion (déclaration de la ministre de l'éduc' nat', Bétharram, etc.). J'attendais que ça retombe un peu pour regarder le factuel.