Le correctif qui pare toutes les variantes a été livré le 29/12/2023 dans bullseye-updates et bookworm-updates.
Pour l'appliquer, surtout sur un serveur en contact avec le ternet, dans main.cf
, on ajoute smtpd_forbid_bare_newline = yes
, puis on reload.
En interne, ça peut casser des scripts / logiciels mal codés. Activée par défaut, smtpd_forbid_bare_newline_exclusions = $mynetworks
devrait limiter la casse.
smtpd_forbid_bare_newline = yes
sera la configuration par défaut de la version 3.9 de Postfix.
Après avoir tergiversé (1, 2), l'État ne ponctionnera pas les réserves de l'Agirc-Arrco (complémentaire retraite des cadres du privé) via une contribution de solidarité, pour équilibrer le régime général de retraite. Les syndicats l'ont refusé lors de la négociation de l'accord-cadre en septembre-octobre 2023, le gouvernement a menacé de l'introduire par la loi de financement de la Sécu pour 2024, mais il n'en a rien fait. Ça fait plusieurs années que ça leur trotte dans la tête, donc ça reviendra ;
Le 1er mai, 150 travailleurs du secteur de l’intelligence artificielle se sont constitués en syndicat des modérateurs de contenu à Nairobi, au Kenya.
Ils dénoncent, entre autres, l'absence d'assistance psychologique afin de faire face aux contenus qu'ils doivent modérer qui portent atteinte à leur santé. Pour le reste : cadre de travail plus sûrs, plus justes et plus équitables.
En sus de ce que relate l'article de Next Inpact, cela fait suite à de nombreuses actions en justice pour contester une vague de licenciements injustifiés, notamment celui de Daniel Motaung, modérateur pour Facebook, qui avait déjà lancé une grève et tenté de former un syndicat en 2019.
Via le numéro 16 de la Vie Ouvrière - Ensemble (juin 2023).
#travailleurs du clic
Ce texte a été adopté à coup de 49.3 (Assemblée) et d'article 44.3 du règlement du Sénat. Vitalité démocratique, toujours.
Rien à rapporter.
Il faut quatre ingrédients pour qu'apparaisse une crise révolutionnaire […] Une bataille des idées victorieuse contre l'ancien monde ; une contrainte vitale pour la majorité de la population ; un blocage institutionnel ; et « des points de comparaison dans le passé ou le présent permettant par extension d'envisager une autre société » […] Tant que le système satisfera globalement les besoins matériels basiques […], on ne voit pas pourquoi une masse critique de la population s'en détacherait.
Von Grendeich: on avait eu un débat là dessus avec ma soeur, et en gros, tel qu'on l'imaginait, à la création de Poudlard ça a du se passer comme ça :
Von Grendeich: Jean-Michel Poudlard : ok les gars et les filles, on va créer les maisons, donc faut que chacun de vous me donne les valeurs qui définiront sa maison jusqu'à la fin des temps. Rodric ?
Von Grendeich: Rodric Griffondor : Honneur et Courage !
Von Grendeich: Poudlard : Ok, super. Salazar ?
Von Grendeich: Salazar Serpentard : Suprématie du sang et domination des inférieurs !
Von Grendeich: Poudlard : Heeeeuuuuu... ouais bon, je vais noter : ambition. Rowena, c'est à toi, fais-nous rêver.
Von Grendeich: Rowena : J'aime l'arithmancie.
Von Grendeich: Poudlard : 'tain vous faites chier. Bon ben on va dire intelligence. Helga ?
Von Grendeich: Helga Poufsouffle : ...
Von Grendeich: Poudlard : Helga ?
Von Grendeich: Helga : Nan mais attendez, vous êtes vraiment sérieux à vouloir essentialiser des gamins de 10 ans par un trait de personnalité qui va définir l'ensemble de leur scolarité ? Bon bah du coup, je vais juste prendre les gamins dont vous ne voulez pas. Bande de cons.
:D
(Je rappelle que Poufsouffle, c'est des personnes bosseuses, loyales et patientes, qualités appréciables.)
Rien à rapporter.
Rien à rapporter.
Depuis deux ans, le Puy du Fou de Philippe de Villiers, défenseur de la France Éternelle et pourfendeur de l'impérialisme des États-Unis d'Amérique, a recours à Amazon AWS, au moins pour la boutique ;
Plan du fisc de lutte contre la fraude fiscale, sociale et douanière de juin 2023 :
RÀS.
Comme annoncé début août 2023, j'ai rattrapé mes 5 ans d'actualités mises de côté. \o/
Donc, normalement, je devrais publier des actus plus fraîches.
Le tout sera de ne plus accumuler un tel retard. :-
Geneviève Legay (historique) :
Contourner les paywall. Liste des sites web pris en charge.
Licence libre (code ici). Pas de commentaires négatifs (liés à la sécurité, surtout).
Une cartographie des caméras de surveillance de l'espace public, en sus du vénérable sous-surveillance.net.
Je suis attristé de constater que, dans ma ville, les deux jeux de données (sous-surveillance.net et Surveillance under surveillance) divergent beaucoup et sont incomplets (la somme des deux compose un tout plus vraisemblable mais encore incomplet)
La qualité des données de Surveillance under surveillance dans ma ville laisse à désirer : toutes les caméras marquées comme filmant un extérieur privé filment l'espace public (sans extérieur privé à proximité).
Les caméras de sous-surveillance.net n'ont pas l'air d'être référencées dans OSM. Je trouve que c'est un bon point pour Surveillance under surveillance : mutualisation, regroupement de toutes les données géographiques, pérennité. Les caméras sont du mobilier urbain.
Autre outil phare de la Technopolice : la reconnaissance faciale. Rappelons-le : la reconnaissance faciale est (malheureusement) autorisée en France. La police ou la gendarmerie peuvent identifier des personnes grâce à leurs visages en les comparant à ceux enregistrés dans le fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ). L’utilisation qui en est faite par les services de sécurité est aujourd’hui massive, estimée à plus de 600 000 fois en 2021 (donc plus de 1600 fois par jour). [ selon un rapport parlementaire ]
C'était déjà le cas en 2019 et 2020.
Il est néanmoins assez rare d’avoir des exemples concrets de son utilisation pour comprendre comment et sur qui la police utilise ce dispositif. À ce titre, comme souligné dans l’article de Rebellyon, la reconnaissance faciale a été utilisée pour incriminer des personnes censément impliquées dans l’affaire Lafarge, avec l’utilisation d’images tirées de la réquisition des vidéosurveillances des bus de la ville pour les comparer au fichier TAJ. […]
Hum… Ça sent le détournement de finalité, quand même…
Même chose pour la manifestation de Sainte-Soline : dans un article de juillet 2023, Médiapart relate que les quatre personnes qui ont comparu ont été retrouvées grâce à la reconnaissance faciale. Un premier procès plus tôt, déjà sur Sainte Soline, fait également mention de l’utilisation de la reconnaissance faciale.
[…]
Parmi les plus préoccupants, les produits de marquage codés. Il s’agit de produits, tirés par un fusil type paintball, invisibles, indolores, permettant de marquer une personne à distance et persistant sur la peau et les vêtements. Ils peuvent être composés d’un produit chimique ou d’un fragment d’ADN de synthèse, se révélant à la lumière d’une lampe UV, porteurs d’un identifiant unique pour « prouver » la participation à une manifestation.
Comme rappelé par le collectif Désarmons-les, c’est dès 2021 que Darmanin annonce l’expérimentation de ce dispositif. Il semble être ensuite utilisé pour la première fois en 2022 lors d’une première manifestation contre la bassine de Sainte-Soline (via l’utilisation par la police de fusils spéciaux, ressemblant à ceux utilisés par les lanceurs paintball). En 2022, Darmanin dénombrait déjà plus de 250 utilisations de ce dispositif.
En 2023, son utilisation est de nouveau remarquée pour la manifestation contre la bassine de Sainte-Soline. Elle entraîne la garde à vue de deux journalistes qui ont détaillé à la presse la procédure suivie par la police et la gendarmerie pour récupérer et analyser la trace de peinture laissée par le fusil PMC.
[…] Un rapport parlementaire de novembre 2023 rappelle néanmoins que son utilisation se fait aujourd’hui sans aucun cadre légal, ce qui la rend purement et simplement illégale.
Côté gouvernement, après l’avoir expérimenté sur les militants sans aucun cadre légal, le ministère de l’intérieur semble pour l’instant avoir suspendu son utilisation.
On apprend également que la cellule anti-ZAD du ministère de l'Intérieur a été créée. Comme quoi, des choses peut aller vite : annoncée en avril, créée en septembre.
Suite de ceci (deuxième point) :
Dans les deux cas, les recours, déposés début 2022, sont en cours de traitement par le Conseil d'État.
Le déclin des démocraties s'opère le plus souvent sous le couvert de la lutte contre le terrorisme. De la Rome antique au Washington contemporain, la peur a toujours été la meilleure ennemie de l’État de droit. Au motif légitime de protéger la population, et en général avec son plein accord, les gouvernants s'affranchissent des règles qui contraignent leur action. Ils portent alors directement atteinte au principe de la séparation des pouvoirs lequel, depuis Montesquieu, constitue l'étalon de toute société démocratique. C'est bien cela qui est en jeu quand nous décidons d’expulser des ressortissants étrangers soupçonnés de terrorisme au risque d'être torturés dans leur pays d'origine.
La polémique a enflé ces dernières semaines. Après l'odieux assassinat d'Arras, Gérald Darmanin a affirmé vouloir procéder à des renvois immédiats d'étrangers jugés dangereux par ses services. C’est ainsi qu'un Ouzbek a été expulsé en urgence malgré une mesure provisoire de protection qui lui avait été accordée par la Cour EDH. Cette dernière avait pourtant jugé qu'un renvoi dans son pays d’origine présentait un risque trop important pour son intégrité physique. Le Conseil d'État, saisi du dossier dans la continuité de la solution européenne, vient d'enjoindre à la France de prendre toutes les mesures utiles afin de permettre son retour. Lire ici ]
Dans un État de droit, le Gouvernement n'aurait aucun choix. Condamné par la Cour européenne comme par la Cour administrative suprême, il devrait s'exécuter. Dans un État de droit, oui mais pas en France. En France, le ministre de l'Intérieur « assume ». Pour Gérald Darmanin : « Qu'importe les décisions des uns et des autres », il va « tout organiser » pour que l’expulsé « ne puisse pas revenir ». Un représentant du Gouvernement choisit ainsi publiquement de ne pas exécuter une décision de justice définitive. Voilà pour le respect de la séparation des pouvoirs.
Plusieurs observations : d'abord, c'est à force d'exceptions que disparait la règle. Porter atteinte à la garantie des droits pour quelque utile raison que ce soit à court terme, présente toujours un danger à long terme. L'histoire la plus récente et l'expansion en Occident de l'illibéralisme est là pour nous le rappeler. Ensuite, en opposant volonté politique et autorité judiciaire, un ministre porte nécessairement atteinte à l'unité de l’État en affaiblissant les Institutions. Dénigrer l'autorité des juges c’est dévaloriser aux yeux de la Nation le seul contre-pouvoir susceptible de limiter les ambitions souverainistes d’un prochain gouvernement. C'est d'autant plus dangereux quand on sait qu'un tel Gouvernement ne manquerait pas de se fonder sur sa légitimé élective et donc populaire pour méconnaitre les libertés individuelles. Enfin, sans angélisme peut-on encore parler d'humanisme ? Voulons-nous vraiment être ce pays qui, sur la base de soupçons policiers, seraient-ils justifiés, renvoie sans vergogne des personnes dans un pays dans lequel nous savons qu'elles risquent d’être torturées voire tuées.
Le fondement des démocraties est de garantir les libertés de tous y compris celles de ses ennemis. Y voir une faiblesse, c'est accepter de perdre notre âme et avec elle le combat que nous sommes en train de mener.
Énorme +1. Ne jamais être aussi con que ses ennemis.
Le fait que la moindre administration, pas uniquement les ministères, donc, passe son temps à s'exonérer de rendre des comptes, à n'en faire qu'à sa tête, persuadée d'être dans le Bien (tm), au point de se saborder en service rendu au citoyen, est un problème clé et ancien…
Je m'interroge quand même sur ce juge qui se désarme par avance en ne prononçant pas d'astreinte à respecter son injonction.
(Je ne partage pas le point sur la justice comme rempart à l'extrême-droite. Cf. les tribunaux nazis à partir de 1933. Comme Sureau, je pense qu'il ne faut pas fétichiser le juge, la séparation des pouvoirs est une question d'institutions et de volonté du peuple, si le peuple dérive, la justice dérivera.)
ÉDIT DU 18/01/2024 : voir aussi Juger n’est pas une opinion de l'Union syndicale des magistrats administratifs (via) qui traite de « difficultés chroniques d’exécution des jugements, en particulier dans le contentieux des étrangers » en sus de l'entêtement du préfet des Alpes-Maritimes à interdire les manifestations pro-palestiniennes, et de celui du préfet de police de Paris d'interdire les manifestations d'extrême-droite. FIN DE L'ÉDIT DU 18/01/2024.
Dans une décision rendue sur question prioritaire de constitutionnalité (QPC) M. Sékou D., le 24 novembre 2023, le Conseil constitutionnel déclare conforme à la Constitution la création des nouvelles cours criminelles départementales. Ces juridictions nouvelles ont pour particularité de confier des affaires criminelles non plus aux cours d'assises organisées autour d'un jury populaire mais à un groupe de magistrats siégeant en formation collégiale. [ Uniquement pour les crimes passibles de moins de 20 ans de placard. ]
[…]
La décision d'expérimenter ces cours criminelles a été prise avec la loi Belloubet du 23 mars 2019 de programmation et de réforme pour la justice . Elles ont été mises en place par un simple arrêté du 25 avril 2019 dans sept départements volontaires pour participer à l'expérience. Le groupe a été élargi à trente départements en mai 2020, puis à trente-six en août. Finalement, l'article 9 de la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l'institution judiciaire généralise la réforme, à compter du 1er janvier 2023.
[…]
Le premier résidait dans la rupture d'égalité devant la loi. Mais en l'espèce, le Conseil est fondé à soutenir que les justiciables concernés sont dans une situation différente, puisque les uns sont passibles de peines inférieures à vingt ans d'emprisonnement, et les autres sont passibles de peines supérieures à vingt ans.
[…]
Reste le second moyen, le plus susceptible d'emporter la conviction du juge constitutionnel. Les requérants ont en effet invoqué l'existence d'un principe fondamental reconnu par les lois de la République (PFLR) imposant l'intervention d'un jury populaire pour juger les crimes de droit commun. Les PFLR sont mentionnés dans le Préambule de 1946, mais ils ne font l’objet d’aucune définition, laissant finalement au Conseil le soin d’en définir le contenu. […]
Tout d'abord, le Conseil, dans sa décision du 24 novembre, ne précise pas si l'intervention du jury populaire pour juger des crimes concerne ou non les libertés [ premier critère ]
En revanche, le Conseil constitutionnel s'interroge clairement sur le second critère du PFLR, mentionné dès sa décision du 20 juillet 1988. Il exige en effet que le principe consacré trouve son origine dans une loi antérieure à 1946. Encore faut-il que cette loi soit « républicaine ».
En l'espèce, le Conseil observe que "dans leur très grande majorité, les textes pris en matière de procédure pénale dans la législation républicaine intervenue avant l’entrée en vigueur de la Constitution de 1946 comportent des dispositions prévoyant que le jugement des crimes relève de la compétence d’une juridiction composée de magistrats et d’un jury".
Mais il n'en est rien, et c'est le troisième critère qui empêche le Conseil de consacrer le nouveau PFLR. Il réside dans l’application continue jusqu’à nos jours de l’obligation créée par le PFLR.
Aujourd'hui, le Conseil relève que "en dépit de son importance, le principe de l’intervention du jury en matière criminelle a été écarté par les lois des 24 février 1875, 9 mars 1928 et 13 janvier 1938 ".
La décision du 24 novembre 2023 applique donc exactement la même recette, alors même que les juridictions mentionnées par les lois de 1928 et 1938 étaient des juridictions spécialisées ou d'exception. Les cours criminelles en revanche sont des juridictions de droit commun.