Après la Pitié Salpêtrière et Steve, notre sinistre de l'Intérieur a encore parlé trop vite en affirmant que la France a échappé à son 11-Septembre. Un message vantard sur Internet. 3 gus. Pas d'arsenal. Pas de plan. Pas de détournement d'avions. Poin poin poiiiiiiin.
Une illustration supplémentaire qu'on ne peut pas faire confiance aux gouvernements, français ou américain même combat, quand ils annoncent avoir déjoués des attentats dans l'optique de faire adopter de nouvelles lois qui restreignent les libertés sans contrepartie.
Le 17 octobre sur France 2, le ministre de l’Intérieur, sûr de lui, terrorise le téléspectateur : notre pays a échappé à son 11-Septembre. « Un individu, raconte-t-il, était en train de s’organiser pour cela. » Mais la police a bloqué le kamikaze et ses projets de crash aux commandes d’un avion de ligne.
Renseignement pris, « un individu » — qui ne joue pas vraiment dans la catégorie Ben Laden — a bien été mis en examen et écroué, selon une source judiciaire, le 26 septembre pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Mais, précisent les enquêteurs, son projet n’avait pas dépassé le stade du message Internet.
Pieds-Nickelés en renfort
L’affaire décolle durant l’été avec une surveillance des réseaux sociaux. Un jeune, qualifié d’« immature », se vante de préparer « un truc plus grand que le 11-Septembre ».
Il en fait des tonnes, précise qu’il détient une arme — c’était vrai — et tente de recruter des complices. Deux Pieds-Nickelés lui répondent : le trio va se mettre en quête d’un arsenal. En vain. Aucune ébauche de plan de vol, encore moins d’un détournement. Par prudence, la DGSI décide néanmoins de les arrêter. Un seul restera au trou, les deux autres exaltés seront relâchés sans aucunes poursuites.
C’était le 11-Septembre version Castaner.
Dans le Canard enchaîné du 23 octobre 2019.