Résumé : tous les êtres vivants ne disposent pas d'un cerveau au sens où on l'entend chez l'humain. Les enfants des quartiers défavorisés sont curieux, mais ils ont des problèmes d'attention et de motivation liés à leur environnement. Toutes les émotions se traduisent corporellement. L'intelligence artificielle ne sait pas conceptualiser. Il faut l'entraîner avec des millions d'images là où un humain est plus rapide. Elle sait à peine reconnaître des objets déformés. Elle est dépourvue d'émotions, qui sont des signaux positifs que l'on peut maîtriser afin de réagir au mieux à une situation qui nous dépasse (ayant une autre source, je n'ai pas extrait la question-réponse qui en traite). L'intelligence artificielle est le nom donné à simple logiciel de statistiques et de probabilités assisté par des humains précaires. L'empathie, ça s'apprend par la pratique qui, seule, reprogramme notre cerveau.
Tous les êtres vivants ont-ils un cerveau ?
Non. Les escargots, par exemple, ont des ganglions, sorte d’ensembles de cellules nerveuses, mais on ne peut pas vraiment parler de cerveau.[…]
Pour les enfants des quartiers défavorisés,la science est-elle un univers complètement étranger ?
Ils ont une curiosité bien plus grande, ils ne sont pas inhibés. Mais ils ont des problèmes d’attention. Chez eux on se coupe la parole, ou bien la télé est tout le temps allumée. L’éducation à l’attention est mieux gérée dans les milieux favorisés. Malheureusement, les élèves les plus difficiles ne sont plus la, ils ont déjà été orientés. On voit des gamins très doués, surtout les filles je dois dire. Mais c’est difficile, la motivation tout d’un coup peut disparaître. […][…]
Du point de vue du cerveau, qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion est traduite en motricité, en hormones, on change d’expression, on transpire, on rougit, le coeur bat… Toutes les émotions sont traduites corporellement. Même quand on ne le veut pas.[…]
Que les robots deviennent plus intelligents que l’homme, vous y croyez ?
Absolument pas. Par exemple, pour qu’un robot puisse reconnaître un chat, il faut le nourrir de millions de photos de chats. il suffit à un enfant d’en avoir vu deux pour qu’il sache que c’est un chat. La mémoire des objets par exemple. Si je vous dis : une raquette de ping-pong, vous la visualisez, vous imaginez sa couleur, son poids, sa matière. Vous voyez le geste qui va avec. Si maintenant je vous montre une raquette de ping-pong déformée, molle, vous la reconnaissez immédiatement. Le cerveau sait conceptualiser. Avant que le robot n’y arrive… En revanche, les interfaces cerveau-machine sont un grand progrès. Par exemple, vous êtes paralysé et vous pensez à bouger votre bras. Vous y pensez très fort. La machine enregistre les ondes cérébrales qui changent. Elle ne comprend pas ce qui se passe mais elle sait que ça veut dire « bouger le bras ». Et le bras articulé bouge. Voilà une grande avancée pour toutes les personnes handicapées.[…]
Les gens plus empathiques sont-ils « câblés » différemment ?
Ils le deviennent du fait de leur expérience. Si le cerveau a des constructions pré-établies, les connexions entre neurones sont différentes. Certaines régions deviennent plus importantes que d’autres suivant la vie de l’individu. Par exemple, si vous perdez la vue. La vision dans le cerveau est a l’arrière du crâne, mais ces centres-là ne servent plus a rien. Le toucher envahit alors cette zone, ce qui permet de lire le braille. Il y a une réorganisation continuelle des réseaux de neurones en fonction de ce qui nous arrive.
Dans le Siné Mensuel de juillet-août 2019.