La présidence de la République a fait savoir, par l’intermédiaire de Sibeth Ndiaye, conseillère de communication d’Emmanuel Macron, que la salle de presse à l’intérieur de l’Elysée déménagerait d’ici l’été dans une annexe hors du Palais. […]
D'après le Canard enchaîné du 10 juillet 2019, ce projet a changé de cap. Les agences accréditées (AFP, Reuters, AP et Bloomberg) conserveront cette salle de presse. Les autres (les chaînes d'information en continue, notamment) seront installés dans la nouvelle salle de presse en dehors de l'Élysée.
Ça ne modifie pas ma conclusion d'alors :
De même, d'après les propos de journalistes accrédités rapportés par le Canard enchaîné du 28 mars 2018, leur présence ne leur permet pourtant pas de décrocher des entrevues avec les conseiller⋅e⋅s de Macron. Il⋅elle⋅s évoquent « une fois en neuf mois ». Tout ça me laisse à penser que le problème de fond n'est pas le déménagement de cette salle de presse, mais le fait que le pouvoir prend ses distances avec la presse.
Et, en effet, ce déménagement est une énième mesure contestable du pouvoir élyséen pour se retrancher dans l'ombre, après les journalistes triés sur le volet lors des voyages officiels, après l'interdiction de filmer les ministres dans la cour du Château, après l'étau qui semble se resserrer autour de l'audiovisuel public, etc. J'ai le sentiment que les journalistes n'arrivent plus à collecter les paroles et les actes de Macron à part les journalistes people élogieux de Paris Match.
Le travail journalistique autour de l'Élysée est évincé par la communication. Et ça, c'est très dangereux, avec ou sans salle de presse au sein du Château.