Quelques notes et réflexion sur les magasins en ligne de jeux vidéos.
Les présentations des jeux sont confuses : difficile de savoir ce que contient précisément telle ou telle édition d'un jeu. Quels DLC précisément ? Quelles armes / tenues supplémentaires ?
Exemple : l'édition contient 4 packs (Deluxe Extras, Croft Edition Extras, Definitive Upgrade). Il faut lire la description de chaque pack afin de savoir ce qu'il contient vaguement (« une arme supplémentaire » => laquelle ?!) puis il faut lire le texte de l'image (accessibilité, bonjour) pour apprendre que la definitive edition contient « tous les DLC » (tu peux être plus précis ? De quand date le compte ? Sûr qu'il n'y a pas eu de nouveaux DLC après ce comptage ?) et d'autres choses, et surtout, il faut comprendre que la bande son originale et les tenues / armes mentionnées dans les encarts rouges viennent en fait des autres packs…. Le texte dit, lui « Cette édition contient le jeu de base, les 7 défis tombeaux des DLC, ainsi que toutes les armes, tenues et compétences téléchargeables ». Peux-tu être plus précis ? Nom des défis tombeaux / DLC / armes / tenues / compétences ?
J'ai voulu payer un jeu avec un reliquat de mon porte-monnaie Steam complété par un paiement CB. C'est pratique de proposer cela. :) Steam a insisté pour avoir un numéro de téléphone alors qu'il demande rien quand je paie avec mon porte-monnaie Steam. Je lis la FAQ… qui n'expose pas le motif de récupération du numéro de téléphone. En revanche, elle tartine sur la vérification d'une CB qui se fait par débits + saisie du montant des débits dans Steam + Steam rembourse, et qui prend quelques jours (au moins 3, de mémoire). A priori, cette vérification se déclenche uniquement pour accéder à la place de marché entre particuliers (marketplace), mais ce n'est pas clair du tout, y compris sur les forums de joueurs. Face à ces inconnues (téléphone et CB), j'ai acheté une carte prépayée. :-
J'apprécie beaucoup la possibilité de payer avec des cartes prépayées / cadeau vendues en magasin. Ça évite d'avoir son numéro de CB dans une base de données qui se fera défoncer.
Des consignes pour créditer le porte-monnaie virtuel sont données sur la carte, mais ça ne fonctionne pas, mais le message d'erreur nous renvoie vers le bon formulaire (dans Steam, cliquer sur ton compte puis « afficher mon portemonnaie » puis sur le lien « Utiliser une carte ou un code de portemonnaie » à droite). :-
L'inconvénient de ces cartes, c'est le côté aléatoire du grattage. Soit ça se passe super bien, soit le code est détruit / altéré, c'est très variable d'une carte à une autre. Mais, heureusement…
… le support de Steam est au top. Un scan de la carte prépayée et du ticket de caisse et hop, le code de la carte m'a été envoyé en 20 minutes. La réponse est une réponse-type qui couvre plusieurs cas (le blabla cause de clés de licence CD, par exemple), et la demande d'assistance est fermée sans possibilité d'interagir (sauf à ré-ouvrir la demande, ce qui fait chier l'opérateur), ne serait-ce que pour remercier, ce qui est dommage, mais je comprends : traitement de masse / à grande échelle, tout ça.
Attention : j'évalue sur une seule intervention du support.
Télécharger un jeu à 100 mo/s quasi constant, soit quasi 1 Gbps : waouh ! 6 minutes pour télécharger 38 Go. :O Y compris sur des jeux vieux de 6 ans (GTA 5, Rise of the Tomb Raider). Chez moi, c'est la box SFR-NC qui ne tient pas et qui redémarre durant le téléchargement (ça m'est arrivé lors de l'achat de plusieurs jeux). :-
Sur des jeux au succès plus modeste, genre Superhot, le débit est plus modeste : 20 mo/s. Mais vu la petite taille du jeu, peut-être que le débit n'a pas le temps de monter (TCP, fenêtre, débit adaptatif, tout ça).
Évidemment, il n'y a pas de magie, il s'agit de mise en cache chez les FAI. Steam (comme d'autres) installent leurs serveurs de cache dans le réseau des FAI. Tu veux vérifier ? Télécharge un jeu sur Steam, prend une capture réseau (wireshark), ping / traceroute / mtr l'adresse IP, et le RTT confirmera. Cela pose des questions de libre concurrence, d'équité, d'ouverture etc. que nous avons déjà souligné en 2017.
Dans un jeu, on peut débloquer des « succès » (que je vois plus comme des trophées) lorsque l'on termine tel pourcentage de l'histoire principale ou que l'on fait telle ou telle action.
Sur ces succès, Steam publie des stats de la forme "X % des joueurs ont débloqué ce succès". Je m'interroge sur leur fiabilité.
Seulement 16 % des joueurs auraient terminé l'histoire principale de Doom Eternal. :O
De mémoire, sur GTA 5, il y a 20 points de perte dès le début du jeu ("80 % ont débloqué") puis 60 points de perte avant le premier tiers du jeu puis 10 points, et seulement 24 % des joueurs seraient arrivés aux deux tiers de l'histoire principale.
Bien sûr, les jeux vidéo, sources des infos, peuvent avoir des bugs genre sur Doom Eternal, le jeu (dans « Extras » => « Paliers ») m'a déjà indiqué que je n'ai plus certains paliers que j'avais bien débloqués deux jours avant. Dans le même menu mais dans l'onglet dédié au 1er DLC puis en ayant choisi ma sauvegarde, le récapitulatif me dit que j'ai bien fait ce qui débloque lesdits paliers.
Dans Shadow of the Tomb Raider, la fin de l'histoire principale octroie deux succès, l'une pour dire que l'on a trouvé une relique, l'autre pour dire qu'on a terminé la mission. Or, dès que tu chopes la relique, une cinématique obligatoire se déclenche, et c'est la fin de la mission, quoi que tu fasses (sauf éteindre le jeu à ce moment-là). Steam affiche que 6,7 % des joueurs ont trouvé la relique et que 6,1 % ont terminé la mission. Comment est-ce possible ? :O Arrêt brutal du jeu ? Une autre mission est dans ce cas de figure.
ÉDIT DU 05/09/2022 : Il peut aussi y avoir des problèmes de comptabilisation liés à la fiabilité de la connexion à Internet. Récemment, j'ai rejoué à GTA 5, en étant connecté à Internet (il le faut pour avoir accès à l'une des places boursières fictives du jeu). J'ai obtenu plusieurs succès liés à l'avancement dans l'histoire principale (« Subversion », « Le coup du siècle »). Alors que j'ai déjà terminé l'histoire principale lors de ma première partie, et que j'ai déjà le succès « Moment de vérité » dont l'obtention se situe entre les deux succès débloqués récemment. Lors de ma première partie, je me suis déconnecté d'Internet le plus possible, voilà tout (j'ai utilisé les places boursières après avoir terminé l'histoire principale). FIN DE L'ÉDIT DU 05/09/2022.
Bien sûr, on peut trouver des explications. Le premier succès de Shadow of the Tomb Raider est débloqué après 2 minutes de jeu, juste après la cinématique introductive et les premiers mouvements. Pourtant Steam annonce que seuls 91,2 % des joueurs ont débloqué ce succès. Cela peut être des personnes qui ont acheté le jeu et qui n'y ont pas encore joué. Mais quasi 9 % alors que le jeu était sorti quasi 3 ans plus tôt ?! :O
Bien sûr, il ne faut pas déduire le succès d'un jeu en traçant une courbe des succès Steam liés à l'histoire principale puisque les joueurs qui se sont procurés le jeu par d'autres canaux ne sont pas comptabilisés.
Je le trouve moins bien foutu que Steam : interface plus foutraque, overlay persistant (dans Far Cry 6, pour m'indiquer que le pilote de mon GPU n'est pas à jour), pas moyen de paramètrer la position du compteur de FPS, etc.
Concernant le pilote graphique pas à jour : Ubisoft Connect m'affiche un message non cliquable quand le jeu est lancé et que le menu s'affiche… Steam me prévient avant de lancer le jeu et m'envoie à l'URL précise de téléchargement sur le site web de Nvidia. Intégration plus poussée et plus pertinente coté Steam.
Le débit est légèrement moins bon qu'avec Steam. 80-90 mo/s au lieu de 100-110 mo/s.
Ubisoft Connect est plus récent que Steam, donc il n'est pas illogique qu'il soit moins abouti.
En revanche, je n'apprécie pas de recevoir des spams ciblés durant ma progression dans Far Cry 6 et la jeunesse n'excuse pas cela. Sujet des emails : « Vous m'avez volé deux régions » (ce qui était effectivement le cas) et « Faites équipe avec Danny Trejo ». Sans compter une pub « Restez au chaud pour notre promo d'hiver ! ❄️ Jusqu'à 75% de réduction ». Il y a une option pour se désinscrire de tout ça, mais, Steam, au moins, est plus respectueux. Ubisoft Connect affiche également des infobulles dans son interface pour mettre en avant des promos et/ou des jeux. Par défaut, Steam affiche un pop-up, donc même merde.
Comme tant d'autres acteurs de l'écosystème moderne, les plateformes de distribution de jeux vidéo surfent sur la confusion entre achat d'un exemplaire, achat d'un droit d'accès et location. J'ai un exemplaire d'un jeu sur mon disque dur mais si la plateforme cesse de le commercialiser, c'est perdu. Idem si la plateforme ferme ses portes.
J'aime rejouer des années après à un jeu qui m'a marqué (Doom 3 est un exemple claironnant). Comment faire ?
Oui, je sais qu'on peut copier+coller les fichiers du jeu vidéo ou utiliser l'outil de sauvegarde de Steam, mais ça ne répond pas à ma problématique, car ça ne rend pas le jeu indépendant de Steam ni de son éditeur (pour certains).
Les éditeurs de jeux ne vendent plus d'exemplaires physiques. Le DVD de Doom 2016 sert juste à installer Steam (je grossis le trait). Un exemplaire physique de Far Cry 5 (et suivants) n'était pas vendu en boutique…
Je n'ai pas trouvé de plateforme vendant un exemplaire des jeux à succès qui m'intéresse… Comme son nom l'indique, Good Old Games propose plutôt de vieux titres et le choix est limité.
Je sais que les cracks de jeux Steam se composent d'un exemplaire des bibliothèques « steam_api64.dll » et « steamclient64.dll » ainsi que d'un fichier « .ini ». Je pensais que ça suffisait. Je pensais qu'il suffisait de prendre les fichiers du jeu téléchargés par Steam, de remplacer ces trois fichiers et de mettre cet exemplaire du jeu de côté pour la postérité. L'idée est de réduire la probabilité de choper un virus ou un bug du jeu (dans les commentaires sur des torrents de jeux vidéo, je lis "crash du jeu lors de telle action banale", "craquement permanent du son", etc.).
J'ai testé ma théorie : ça ne fonctionne pas, le jeu ne démarre pas. Si je récupère le jeu en torrent et que j'applique le même crack : le jeu démarre. L'essentiel des fichiers du jeu semblent être identiques sauf un (taille différente).
Conséquence : pour s'assurer qu'un jeu craqué destiné à l'archivage fonctionne, il faut y jouer, en intégralité, afin de le comparer avec le jeu acheté sur Steam… Intérêt limité…
Un jeu vidéo sur Steam (par exemple), c'est une version précise du jeu (avec un numéro de build), des patchs et du contenu additionnel (genre DLC, pack tenues/armes).
Récupérer un jeu en torrent ne garantit pas d'obtenir un exemplaire du jeu vidéo que t'as sur Steam. Il peut manquer une arme ou un DLC ou un patch qui corrige un problème majeur, etc. :(
Pour nuancer, il faut dire que télécharger uniquement le crack d'un jeu est une plaie. Le site web officiel de la team de crackers renvoie vers un site web protecteur de liens lui-même protégé par Google CAPTCHA (lol lol lol, cocasse !) qui renvoie vers un site web qui protège plusieurs liens vers plusieurs hébergeurs avec masse de publicité qui ont supprimé le fichier depuis bien longtemps.
L'archivage semble être une notion absente de notre monde actuel. :( Que restera-t-il de nos joies vidéoludiques ? Cela me rend triste.
Dans mon avis sur Far Cry 6, je râle sur le fait que chaque éditeur de jeux vidéo a sa plate-forme de distribution de jeux vidéos (je passe sur l'aspect communautaire / social). Ubisoft Connect, Epic Games Store, Rockstar Games Social Club (ouiiii, ce n'est pas un magasin, je sais, mais ça contrôle les droits d'accès à un jeu genre GTA 5), etc.
Mais, au final, n'est-ce pas mieux ?
Ma réflexion initiale était que je trouvais sain la concurrence dans le monde matériel, car, vu la quantité de produits, de marque, de gamme et de modèles, un revendeur ne pouvait pas tout avoir en stock (je n'avais pas pensé à Amazon…) et que ça évite les accords fabricant-revendeur pour vendre uniquement ce produit en échange de pognon, que ça permet à un revendeur de se spécialiser dans une marque (voire modèles) de produits qu'il apprécie et de proposer des services autour (je pense aux boutiques spécialisées en photo, en audio, etc.), etc.
Or, me disais-je, quel intérêt dans le monde immatériel ? Y'a des fichiers, faut en vendre une copie et la distribuer sur des réseaux informatiques. Aucun intérêt de refaire x fois le même boulot. Il suffit qu'un seul acteur, payé par tout auteur / éditeur pour entretenir le système, et contraint, par la législation, de proposer tout contenu à la vente. Parallèle : il est idiot de construire x réseaux de fibre optique dans les trottoirs, déployons un unique réseau, chaque FAI paye un acteur en charge de sa maintenance, cet acteur doit être ouvert à tous les FAI et ne pas agir sur les contenus, et basta.
Je n'avais pas identifié que le problème de quantité reste entier (les jeux, films, musiques, images, etc. occupent des pétaoctets d'espace, une telle quantité n'est pas accessible à un acteur qui démarre son activité).
Je n'avais pas identifié que des acteurs voudront toujours construire des services autour des produits (j'ai du mal à voir quoi… une communauté, un système de notation, un système de publication communautaire, tout cela peut être mutualisé, mais on lit ci-dessus que je préfère la manière de faire de Valve/Steam à celle d'Ubisofft en matière de vente de jeux, c'est donc bien qu'il y a un service différent), ou une expertise genre j'veux proposer à la vente uniquement les livres de tels philosophes car je trouve qu'ils permettent de comprendre le monde et en développer une analyse dans un article.
J'avais oublié que la loi est limitée à un territoire (hors extra-territorialité ricaine), donc l'acteur unique de distribution de contenus peut être contraint, par le droit local, d'interdire la diffusion de tel contenu. La censure devient beaucoup plus efficace. La neutralité de l'acteur n'est pas garantit.
Je n'avais pas analysé qu'il vaut peut-être mieux donner ses données personnelles à plusieurs acteurs plutôt qu'à un seul (quels produits immatériels on a acheté et quand). Quand l'un se fera pirater, une partie seulement de mon historique d'achats sera divulguée…
Dilemme entre point central + simplicité d'utilisation + risques que l'acteur se comporte mal et multiplicité + relou + réduction des risques.
C'est vrai que la multiplicité des plateformes de diffusion de jeux vidéo est aussi pénible, dans la pratique, que la multiplicité des plateformes de VoD, mais, au fond, le problème n'est-il pas les accords d'exclusivité (être diffusé que sur une plateforme) ? Si Far Cry 6 était diffusé sur Steam en sus d'Ubisoft Connect, ça m'aurait convenu, et ceux qui pensent qu'Ubisoft Connect fonctionne mieux que Steam seraient aussi satisfaits. Tout le monde devrait pouvoir s'établir comme vendeur de tel jeu vidéo si l'envie lui prend. Mais, c'est moins intéressant pour les acteurs qui veulent cumuler la valeur ajoutée de la vente/distribution à celle de l'édition.