[…] Sur Android, le système d'exploitation de 77 % des smartphones, n'importe quelle application peut accéder à la liste des autres applications installées sans devoir en demander la permission. Et ces applis en disent long sur nous. Au point de servir de marqueur pour les annonceurs. Exemples : l'installation d'une appli de rencontres entre personnes homosexuelles révèle votre orientation sexuelle, une application religieuse votre confession, une application de suivi de la glycémie votre diabète…
Le Canard rappelle l'existence d'une étude réalisée au MIT portant sur la désanonymisation à partir des métadonnées des cartes bancaires c'est-à-dire retrouver l'identité précise d'une personne à partir de son numéro de carte, et le lieu et la date de quatre de ses achats. Ça avait déjà été fait à partir des métadonnées téléphoniques et des itinéraires ;
J'apprends que la publicité télévisée ciblée existe aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Danemark, en Belgique, en Suisse, entre autres. Pour l'instant, la loi française l'interdit : la même pub doit être diffusée sur l'ensemble de la zone de couverture d'un service. J'ai un peu de mal à conceptualiser comment ça fonctionne. Je partage mes idées :
En 2013, l'assurance-maladie avait estimé que, s'ils n'utilisaient pas l'appareil à pression positive continue trois heures par nuit et vingt heures par mois au minimum, la location ne serait plus prise en charge. Un système de téléobservance systèmatique permettait de contrôler - et de sanctionner - les éventuels récalcitrants. Saisi par deux associations, le Conseil d'État a mis le holà, le 28 novembre 2014. Depuis, aucun remboursement n'est conditionné à une quelconque utilisation. Jusqu'à quand ?
Le géant mondial Tinder, présent dans 190 pays, reconnaît qu'il lit les messages que s'envoient les utilisateurs. S'ils parlent de sport, des pubs pour des produits amincissants ou des baskets apparaîtront peu de temps après, comme par magie, sur l'appli.
Après avoir donné dans la vaporisation d'insecticides, la société Drone Volt commercialise, depuis 2016, une version « tear gas » (gaz lacrymogène) de son drone Hercules 10 Protector, qui permet d'asperger sans risque ses opposants… Cette version n'est officiellement vendue qu'à l'export, et motus sur les pays acheteurs.
On peut être d'autant plus inquiet que le système a été verrouillé avec la nomination à la tête de la CNCTR de Francis Delon, un conseiller d'État qui fut secrétaire général de la Défense pendant dix ans (2004-2014), un poste où on lui attribue le mérite d'avoir mis en place les bases de… la surveillance généralisée.
Dans l'Hexagone, Vupen s'était fait une spécialité de développer des outils permettant à un service de renseignement de pirater un ordinateur ou un téléphone. « On a tout fait pour qu'ils (l'entreprise et ses employés) restent en France, on leur a cherché un acheteur quand ils ont voulu vendre, mais ça n'a pas marché », explique, dépité, un agent de la DGSI. De fait, Vupen est parti aux États-Unis, où il s'est métamorphosé en Zerodium. Il ne fabrique plus les armes, il achète et revend la « matière première » : [ NDLR : la connaissance ] des failles informations qui ne sont pas encore connues.
En 2007, les Chinois ont pris tout le monde par surprise en détruisant, avec une nouvelle arme anti-satellite, un de leurs satellites météo, obsolète, en orbite. Pekin, qui n'était pas partie prenante dans les accords informels de l'époque de la guerre froide [ NDLR : de ne pas militarisé l'espace, prometteur d'un point de vue économique ], relançait ainsi la course aux armements dans l'espace.