Ouais, moi aussi dans mes précédents boulots, ça me gonflait de dire « bonjour » aux collègues du service. On peut même dire que je détestais cela. Principalement parce que c'était obligé par le chef (si, si, l'un d'eux te faisait la leçon dans son bureau si tu ne disais pas bonjour à chaque collègue !), donc personne était vraiment consentant⋅e, du coup ça créait des moments désagréables à souhait. Dans un autre emploi, il n'y avait pas d'obligation mais le cœur de la plupart des collègues n'y était pas donc moments désagréables. Chez un autre, on avait quasi l'ambiance actuelle, donc ça ne me posait pas de soucis de saluer tout le monde.
Désormais, je fais le tour des bureaux et je dis bonjour à tou⋅te⋅s les collègues du service le plus sincèrement du monde. Alors que ce n'est clairement pas répandu dans notre service et qu'on ne peut pas soupçonner les chefs d'ordonner ce genre de tournée. Comme il a fallut expliquer le pourquoi du comment de mon comportement à des collègues (et que ça a été mieux en le disant), je le note ici, au cas où ça puisse servir à d'autres. :)
Je vois au moins trois intérêts à saluer les collègues (en sus du classique "on est humain⋅e, merde" qui n'a pas à être justifié, car il s'impose en dehors de tout esprit de lucrativité du geste) :
Alors bien sûr que non, mes zolies idées utopistes décrites ci-dessous n'ont pas d'effet sur tout le monde : tou⋅te⋅s les collègues ne me parlent pas après les classiques "bonjour/bonjour/ça va ?/ça va et toi ?/ça va". Mais, au moins, la main est tendue, une passerelle existe. Je persiste à penser que ça servira quand le moment sera venu. Pour l'instant, je constate que mon exemple a inspiré personne : personne ne fait le tour des bureaux pour saluer les collègues. Mais ce n'est pas en 6 mois qu'un jeune glandu va répandre des pratiques différentes de celles pratiquées ces 7 dernières années au bas mot.
Je précise quand même que je ne cherche pas à provoquer un contact physique non désiré. Donc, non, je ne claque pas la bise à toutes les collègues, et, non, je ne serre pas la paluche de tous les collègues, et inversement. Si tu ne veux pas de contact physique (deux collègues me l'ont explicitement demandé), je respecte et l'on se dit bonjour oralement. Si tu veux un signe physique différent et rigolo, j'en suis. Si tu veux dire « bonjour », je respecte. Si tu veux dire « meow », je respecte aussi. Ce que je cherche à provoquer, en revanche, c'est une interaction orale entre humain⋅e. Elle n'est peut-être pas souhaitée, mais c'est assumé. À ce jour, je n'ai pas perçu de malaise chez les collègues.
Évidemment, tu l'auras compris, je bénéficie d'un climat propice au "bonjour" du matin. Si je bossais encore chez mes ex-employeurs que j'ai décrit au début de ce shaarli, je n'agirai pas ainsi, c'est sûr. Pas question d'avoir un bonjour institutionnalisé insincère ni une salutation froide de la part de collègues qui ne jouent pas le jeu / ne sont pas consentant⋅e⋅s.
Si tu te demandes si je suis cohérent donc si je dis aussi "à demain" à tout le service : je suis quasi toujours dans le top 3 des dernières personnes présentes donc ce n'est pas tout le service, mais oui, je vais saluer et j'y trouve les mêmes intérêts (détecter si quelque chose ne va pas, si des tensions se sont créées entre des personnes, si l'infrastructure a eu un râté, etc.).
Si ça peut te servir…