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——————————— Wednesday 14, August 2019 ———————————
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Comment la non-violence protège l’État : Essai sur l’inefficacité des mouvements sociaux (Peter Gelderloos) – Editions LIBRE

Un livre qui réfute la tactique de la non-violence comme seule méthode utilisable dans une lutte. L'auteur ne prône pas la violence à tout prix, mais l'idée qu'il ne faut pas s'en priver. Ce livre a été écrit en 2007 par un auteur âgé de 25 ans et traduit en français en 2018, ce qui explique qu'il manque des exemples de luttes récentes. Je ne sais plus par quel canal j'ai eu connaissance de ce livre, mais il m'a intéressé, car la non-violence est au cœur des combats climatiques français de ces dernières années et, à la vue des images de l'oppression policière subie malgré tout par ces pacifistes (exemple), je m'interrogeais sur la pertinence d'une telle stratégie. Le débat activisme violent contre activisme non-violent n'est pas nouveau : il émerge dans les années 1960 (on en trouve même trace dans la chanson Cheveux longs et idées courtes de notre Jojo national) avant de prendre son envol dans les combats climatiques au début des années 2000.

Avant de commencer, il faut constater que personne est d'accord sur la signification des mots. Qu'est-ce que la violence ? Comptabilise-t-on uniquement la violence physique ou psychologique ? Comptabilise-t-on la violence contre des objets (une vitrine, par exemple), car après tout, elle exerce une violence psychologique sur le propriétaire de l'objet ? Si l'on prend en compte tout ce qui blesse ou provoque une douleur, alors un accouchement est violent. Si l'on prend en compte uniquement ce qui ne serait pas naturel et résulterait d'une décision de l'homme, on rappelle que la nature est violente (exemple 1, exemple 2, via SebSauvage), donc que ça ne tient pas. Si l'on examine les considérations morales des conséquences, alors ce qui est violent dépend de la morale du jour et de chacun (certains trouvent violent de payer des impôts, qu'ils assimilent à un vol organisé), et alors l'échec de la non-violence à faire stopper la violence des dominants peut également être interprétée comme de la violence. L'auteur se gardera bien de préciser quelle définition il retient… Deuxième terme, qu'est-ce que l'efficacité d'une lutte ? Là encore, c'est subjectif. L'auteur considère que le combat pour l'indépendance de l'Inde est inachevé car l'Inde est toujours le terrain de jeux de multinationales occidentales. Même chose pour le combat pour les droits civiques des Noirs aux USA : l'égalité complète n'est toujours pas acquise. L'auteur étant anarchiste, tant qu'un combat non-violent n'est pas parvenu à éliminer totalement une oppression, alors il est vain. En revanche, l'auteur félicite n'importe quelle avancée d'une lutte armée, quand bien même son résultat est mitigé ou temporaire (l'exemple le plus frappant concerne les Brigades rouges auxquelles l'auteur attribue la réintégration du Parti Communiste au gouvernement - ce que ne voulaient justement pas les BR -, et quelques avancées sociales alors qu'elles étaient d'époque dans toute l'Europe de l'Ouest).

Le premier argument de l'auteur est que les pro-non-violence falsifient l'histoire en omettant l'impact des luttes armées conjointes à des mouvements pacifiques. Ainsi, les causes auraient triomphées uniquement grâce à la capacité de leurs défenseurs de souffrir avec dignité. On attribue l'indépendance de l'Inde à la seule non-violence de Gandhi, en oubliant la lutte armée parallèlement conduite par l'Hindustan Socialist Republican Association (dont Bhagat Singh et Chandra Shekhar Azad étaient membres). On attribue la signature des traités de non-prolifération d'armes nucléaires aux manifestations pacifiques en oubliant les groupes qui ont commis des attentats comme Direct Action au Canada ou Marco Camenisch en Suisse. Quand on parle du combat pour les droits civiques des Noirs aux USA, on mentionne Martin Luther King en oubliant le Black Panther Party, la Black Liberation Army et des événements comme celui du 7 mai 1963 (et jours suivants) à Birmingham (3 000 Noirs se révoltent contre les violences policières, jettent des projectiles sur les flics et saccages leurs voitures. Après des semaines, la fin de la ségrégation dans les magasins de la ville est décrétée et la Civil Rights Law est votée). Quand on évoque le combat pour faire cesser l'apartheid en Afrique du Sud, on oublie que le prétendu pacifiste Mandela soutenait la lutte armée et qu'il a été impliqué dans des attentats à la bombe et la préparation d'un soulèvement armé. Quand on parle de la guerre au Vietnam, on pense aux gigantesques rassemblements aux USA pour la faire cesser et aux nombreux objecteurs de conscience, en oubliant l'efficacité au combat des viets, les mutineries (assassinats à la grenade d'officiers, sabotages, émeutes, etc.) au sein de l'armée américaine (le Pentagone a estimé qu'environ 3 % des officiers envoyés au combat ont été tués en interne…)., les 174 plasticages de campus universitaires en 9 mois, et les prises d'assaut de camps d'entraînement de l'armée et d'offices du gouvernement. Quand on évoque la deuxième guerre mondiale, on oublie le sabotage des usines et des trains, la révolte aux camps de Treblinka , Sobidor (qui seront fermés suite à ça), Auschwitz (un four crématoire y est détruit en octobre 1944), et la lutte armée dans les ghettos de Varsovie et de Bialystok durant des semaines qui contribuèrent à occuper l'armée nazie déjà à la peine sur le front de l'est). L'auteur égraine d'autres exemples. Bref, les grands événements mélangent tactiques violentes et non-violentes et il est difficile de dire quelles tactiques ont fait pencher la balance (s'il y a en…). Je retiens que, dans un débat, chacun, y compris l'auteur, choisi les détails des événements afin de l'emporter. Je préfère en retenir que la réalité est complexe et qu'il faut décortiquer chaque exemple énoncé à la va-vite.

Le deuxième argument est que les quatre grandes stratégies non-violentes ne fonctionnent pas (plus ?).

  • Prosélytisme / faire appel à la morale (tracts, manifestations, assemblées générales, etc.). Cela se contrecarre facilement par de la communication, les médias alternatifs étant peu suivis. L'auteur prétend que la violence sera forcément montrée par les médias, car il leur est difficile de masquer une telle réalité s'ils veulent conserver un semblant de crédibilité. Certes, la TV n'expliquera pas les enjeux d'un mouvement violent, mais comment ne pas chercher plus d'infos quand on voit une telle motivation ? Aux gens de ne pas s'enfermer dans le cliché "violence = pas bien". Je trouve l'auteur très optimiste. La propagation de nouvelles valeurs est rendue difficile par les canaux déjà existants : école, église, état, fraternités, etc. L'éducation différenciée actuelle empêche la compréhension : la capacité d'analyse n'est pas encouragée dans les milieux modestes, et, dans les milieux riches, elle est canalisée pour renforcer la cuirasse du système actuel. Les gens ne débattent pas entre eux, mais ils s'échangent des syllogismes, des polémiques, des slogans et des proverbes tout fait au lieu d'arguments. Le prosélytisme laisse croire aux gens qu'ils pourront changer les choses sans changer les priorités de leur vie, en déléguant à d'autres, donc ça ne peut pas émanciper. Les privilégiés savent ce qu'ils font, ils défendent leur terrain, donc il est vain de vouloir les rallier à une idée « dont le temps est venu ». Si un éminent privilégié s'inclinait, il serait mis en minorité par ses congénères de classe sociale puis remplacé ;

  • Lobbying. Mouvements hiérarchiques donc pas émancipateurs : la base est sollicitée seulement pour signer des pétitions ou des levées de fonds, etc. Les lobbies citoyens ont peu de puissance (notamment financière) en comparaison des lobbies industriels. Les lobbies citoyens sont faciles à contrecarrer : il suffit de satisfaire des points mineurs de la contestation. le lobby va réajuster sa campagne pour exposer la tromperie. L'État ou le lobbby opposé le présentera comme insatiable et lui opposera une fin de non-recevoir. À l'inverse, la récupération est tout aussi facile : il suffira d'annoncer, dans les médias, que les opposants ont accepté tel accord ou tel article de loi… en passant sous silence qu'ils refusent toujours tout le reste. Développer des arguments, mener une campagne d'information, etc., tout cela consomme du temps pour peu de gains au final, ce qui épuisera le mouvement. L'auteur expose, qu'à l'inverse, les tactiques violentes imposent à l'État des actions concrètes d'envergure par peur de tout perdre (autorité, pouvoir, privilégiés, etc.). Exemple : distributions de terres aux plus virulents révolutionnaires mexicains ;

  • Construire des alternatives. Ce n'est pas possible pour tout le monde : prisonniers politiques, pays en guerre, opprimés économiques, etc. Comment construire quand tout appartient à quelqu'un ou à l'État (les terres, les ondes, etc.) ? Tant qu'une alternative reste petite, l'État la tolère, car elle lui fait aucun tort, mais elle se fait consommer et consumer (bénévoles cumulent avec un emploi, etc.), car le capitalisme est conçu pour absorber la concurrence. La plupart des alternatives sont sans danger pour le système. Exemple : en 2001, en Argentine, la reprise des usines abandonnées n'a pas fait de mal, au contraire. Certes, elles sont plus participatives, mais ça reste du capitalisme. Les usines non-abandonnées n'ont pas été expropriées, donc tout le monde y gagne. Enfin, il est nécessaire de protéger ces lieux de la répression policière. Pensons aux squats évacués sans cesse, à Notre-Dame-Des-Landes, etc. Rester non-violent face à cette répression, c'est se condamner à reconstruire encore et encore les mêmes alternatives balbutiantes ;

  • Désobéissance généralisée (grèves, blocus, boycotts, etc.). Les privilégiés contrôlent les richesses… et la force (police, armée), donc ils seront moins menacés que le reste de la population, car ils ont des réserves pour vivre. L'État ne peut pas aller trop loin dans la répression afin de ne pas dissiper l'illusion démocratique, mais il s'adapte : on change des têtes et des processus, mais, en coulisse, rien change. L'auteur pense aux coups d'État de Marcos aux Philippines et de Milosevic en Serbie : coups d'État dans le vent, car le capitalisme a perduré voire s'est renforcé (Serbie). On peut penser à l'alternance droite-gauche en France avec les mêmes personnes dans les coulisses gouvernementales. Les tactiques violentes (bombes, sabotages, etc.) perdurent plus longtemps et coûtent à être réparées et en image (État impuissant), ce qui en fait des tactiques plus efficaces.

Le troisième argument est que la non-violence est l'un des mécanismes de défense des privilégiés. Par privilégiés, l'auteur désigne l'État, et les hommes occidentaux, ceux qui ont une petite vie tranquille basée sur une violence structurelle qu'ils ignorent. Pourquoi accepter la violence systémique et établie des dominants et refuser celle des opprimés ? Le but de ce baratin est de pacifier les opprimés afin de maintenir sa situation, ses privilèges. Ainsi, l'opprimé se voit intimer l'instruction d'attendre que les contestataires privilégiés atteignent une masse critique (car la protestation pacifique repose sur le nombre) pour être sauvé (on reconnaît le triangle dramatique). S'il veut, il peut distribuer des tracts et organiser des manifestations pour attirer la sympathie des privilégiés… Cela n'est pas accessible à ceux qui sont déjà exclus du système (exemple : employées qui enchaînent des boulots de misère donc qui disposent de peu de temps libre). Ceux qui utilisent la violence malgré ces bons conseils ne recevront pas les labels "bon Noir", "gentille femme" (qui fuit son mari violent alors que ça devrait être à lui de fuir), "bon citoyen", etc. qui leur octroieraient l'acceptation sociale. C'est moralisateur, paternaliste et ça participe à contrôler un mouvement (comme le Liberation Support Movement le fit, durant le combat pour les droits civiques des Noirs aux USA, en propageant l'idée que la violence n'est pas la solution). C'est en cela que le refus des moyens de lutte d'autrui quand ils sont violents protégent les dominants dont l'État, en privant les opprimés de légitimité. Tous les individus ou groupes sociaux n'ont pas la liberté de choisir la non-violence, car cela dépend du contexte à un instant T, chaque lutte étant unique : conseiller de désarmer les Indiens d'Amérique face aux colons, c'pas forcément un plan ; des catégories sociales sont plus souvent exposer au faciès, etc. Vouloir propager des moyens de luttes conformes à l'image confortable qu'un privilégié se fait d'une lutte, donc apprendre à l'autre comment lutter, comment lui apprendre à apprendre, c'est prendre sa situation comme une généralité, c'est prendre la grille de lecture qui découle de sa situation comme applicable partout, tout le temps, en faisant fi des différences. L'anti-autoritarisme, c'est d'accepter que des gens rejoignent la cause avec leurs moyens de lutte. Exposer que la violence décrédibilise les femmes relève d'une analyse qui oublie les Amérindiennes, les suffragettes, le sabotage des raffineries par les nigériennes, etc. Associer la femme à la non-violence confirme un rôle social genré. De même, exposer que la violence enlève sa crédibilité au Noir, c'est confirmer son statut social d'homme bestial. De plus, l'État a besoin d'une opposition loyale pour se justifier (qui croirait que tout le monde puisse être d'accord avec un seul ?). Il tolère donc la critique qui ne le menace pas (pétitions, manifestations non-violentes avec itinéraire qui dérange personne, consultations, référendum, etc.). Exemple : en 2004, à New York, le maire avait distribué des badges aux manifestants non-violents. Ceux-ci donnaient droit à des réductions sur le prix d'hôtels, de bouffe, de spectacles. Mais dès que ça sort des rails, olala. La violence fait peur, car nous n'en avons plus l'habitude, car nous avons """"collectivement"""" acté et admis l'emploi d'autres moyens pour régler nos différends (justice, manifestations, etc.). Mais, quand ces conventions sociales de résolution des conflits, présentes dans nos sociétés, dans nos familles, dans nos associations, etc. sont vaines, il apparaît nécessaire d'en changer, de monter d'un cran, et de potentiellement surprendre grâce à la violence, sinon on reste englué dans une contestation agrée par l'État (ou par la famille, les amis, etc.), donc gérée par le dominant. Quand la violence n'est plus en faveur de l'État, elle est dénoncée par celui-ci, comme en Irak ou les USA faisaient publier des articles semblant être rédigés par d'autres Irakiens demandant la fin des guérillas. Ou comme la marche sur Washington de 1963 pour les droits civiques des Noirs où des "chefs" Noirs furent appelés à la rescousse pour calmer les esprits et acheter la manifestation (liste des banderoles autorisées, choses à faire ou non, etc.).

Enfin, l'auteur argumente contre des clichés répandus sur l'activisme violent.

  • Il ne faudrait pas être violent face aux flics, sinon ça justifierait la répression. C'est facile à dire quand on subit aucune oppression systémique. La peur d'une montée de la violence côté flics permet de neutraliser l'action par le discours. Les flics n'ont pas besoin d'alibi pour agir. L'auteur évoque la confection de toutes pièces, par le FBI, d'un mini-complot afin de buter des membres de American Indian Movement (mouvement pour les droits civiques des Natifs Américains), mais on peut aussi penser au mensonge qui a servi de prétexte à la guerre d'Irak ou à la violence disproportionnée contre les manifestants anti-loi travail en 2016 en France. Ce n'est pas la non-violence qui protége un mouvement social, mais sa légitimité ;

  • Ceux qui utilisent la violence ne vaudraient pas mieux que la violence systémique qu'ils dénoncent. Une violence ponctuelle, dans une stratégie globale et réfléchie ne conduit pas forcément à un mouvement autoritaire qui aura les mêmes tares que le système dénoncé. C'est une facilité de l'esprit de penser cela ;

  • La non-violence permettrait, par contraste, de mettre en exergue la violence systémique. Cela revient à supposer que le mouvement attirera suffisamment la sympathie et que celle-ci sera suffisamment relayée par les médias pour que le mouvement soit protégé. Les gens ont une grande facilité à ignorer la violence qu'ils ne vivent pas, donc c'est une stratégie risquée. En revanche, la non-violence met en exergue, toujours par contraste, l'aspect violent d'un autre mouvement, ce qui attirera la répression sur lui et empêchera toute convergence des luttes puisque l'État jouera la stratégie de la division ("bon" manifestant propre sur lui, "mauvais manifestants") ;

  • La violence serait la facilité de personnes peu informés qui cèdent à leurs pulsions. Le non-violent encourt pourtant moins de risques : il fait tout ce que l'État attend de lui, donc il sait qu'il ne croupira pas en prison, qu'il ne subira pas une violence physique, qu'il continuera de vivre une vie confortable dans son fauteuil, etc. Le cliché « peu informé » renvoie au cliché de l'homme bestiale… Pourtant, les praticiens de la violence comme stratégie ont étudié des théories, ont mûri une réflexion, ont préparé des actions. Après les émeutes de Détruit en 1967, une commission gouvernementale l'écrivait : les émeutiers étaient mieux informés des enjeux et de ce qui se tramait que les autres ;

  • La violence construirait forcément un nouveau monde basé sur la violence (intimidation, coercition) au lieu d'un monde basé sur l'éducation. La violence est perçue comme une domination uniquement dans la culture occidentale (y compris dans la mythologie Grecque où Zeus dévore Métis afin de garder le pouvoir), car elle nous rappelle la mort, que nous craignons, contrairement à d'autres cultures, et notre vulnérabilité. La violence ciblée sert uniquement à détruire les instances oppressives actuelles. Après ça, les hommes seront libres, les cerveaux remis à zéro, les défenseurs de l'ancien monde seront obligés de se convertir et chacun fera comme il veut dans des communautés de petites tailles. Il n'y aura donc pas besoin de maintenir une coercition, donc le monde sera moins violent. À titre personnel, cela me semble illusoire, mais bon, pourquoi pas. La non-violence, c'est se priver de tactiques en se basant sur un monde parfait qui n'existe pas (on s'interdit la violence, car on n'en veut pas dans le futur monde parfait).

Comment l'auteur envisage-t-il les luttes et le monde post-révolution ? Les luttes doivent être radicales (contrer la source du problème, pas les divers symptômes). Elles doivent faire disparaître toutes les oppressions. On peut envisager des structures locales fédérées à un échelon supérieur. Il faut limiter la hiérarchie et, si elle est nécessaire, avoir des rôles tournants en fonction des compétences. Les organisations sont temporaires durant la révolution. Il convient d'adopter une diversité de philosophies, de modes de vie, de stratégies, avec une diversité des tactiques, violentes comme non-violente, en fonction du contexte précis. Il ne faut pas réprimer les autres courants de pensée de peur de la concurrence, car cela relève de l'autoritarisme de notre culture occidentale. Il faut s'unir sur un objectif (fin du capitalisme, par exemple), plutôt que sur une stratégie ou le type de tactique (violente / non-violente). Il faut faire grandir graduellement l'acceptation des tactiques violentes et/ou radicales, sans fétichiser la violence ni faire croire que le choix est vote ou bombe. Après la révolution, l'auteur imagine des petites communautés humaines qui s'organiseront comme elles le souhaitent. Il faut qu'elles soient petites afin que les membres puissent être d'accord entre eux et ainsi éviter l'apparition d'une structure (l'État) qui force les gens à être d'accord par coercition.

Je recommande vivement la lecture de ce bouquin très documenté, même si le style est lourd (l'impression de ne pas lire naturellement… - est-ce l'effet de la traduction ? -), les répétitions nombreuses et les termes pas clairement définis (voir ci-dessus).

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