All links of one day
in a single page.
<Previous day - Next day>

rss_feedDaily RSS Feed
floral_left The Daily Shaarli floral_right
——————————— Wednesday 10, October 2018 ———————————

Alouette, gentille alouette…

Ma tante Henriette, elle gueule quand il n’y a plus d’épicerie dans son bled, mais c’est la première à courir à l’hypermarché à cinq bornes. Moins cher, plus rapide, le chaland (même de gauche !) file chez Leclerc, et après lui le déluge. C’est vrai que les vieux, en plus d’être pingres, sont souvent pressés. Alors certes, ils regrettent leur coopette, le sourire de la crémière, mais ni ses prix ni sa file d’attente. Côté téléphonie, elle est passée chez SFR, l’Henriette. Parce que c’était moins cher que chez Orange. Orange, ultime avatar d’un lointain service public. Mais voilà, SFR, ça dléconne tout le temps. Pourquoi ? C’est une boîte gérée par un requin. Un type qui presse le citron, puis la pulpe, puis les pépins. Oh, question management, France Télécom (Orange) n’est pas en reste, certes ! Mais SFR, c’est l’incarnation de la vanité de l’ouverture à la concurrence. C’est moins cher… mais ça marche pas. Et qu’est-ce qu’elle fait l’Henriette quand ça marche pas ? Elle appelle les PTT… Orange quoi. Parce qu’en se vautrant sur les offres SFR, elle a pas bité qu’elle quittait le service public, qu’elle plongeait dans le matigot de l’offre et de la demande. Et quand la dame marocaine de la plateforme Orange lui explique tout ça, elle l’engueule, l’Henriette. Pourquoi ? Parce qu’elle veut rien comprendre. Pour les pigeons comme elle, la SNCF a créé Ouigo. Une filiale lowcost avec du personnel moins formé, des prestations à la carte selon des règles incompréhensibles. Alors l’Henriette, elle va se précipiter, elle et toutes les autres alouettes qui vont s’écraser dans le fameux miroir. Dans quelques années, Ouigo sera privatisé, ses tarifs auront explosé, le personnel pas forcément compétent, les retards seront la règle. Et l’Henriette ira se plaindre aux « fainéants » de la SNCF… qui'l’enverront chier. Bien fait pour sa gueule.

Gros gros +1.

Dans le Siné mensuel de septembre 2018.

Quand les dinos partiront… ou illustration qu'un changement radical de société convainc peu les jeunes

Siné (hebdo puis mensuel) fête ses 10 ans. À cette occasion, 3 pages du numéro de septembre 2018 exposent les courriers reçus de la part des lecteur⋅rice⋅s.

Pyramide des âges des lecteur⋅rice⋅s sélectionné⋅e⋅s :

  • 20-30 ans : 1 ;
  • 30-40 ans : 5 ;
  • 40-50 ans : 4 ;
  • 50-60 ans : 3 ;
  • 60-70 ans : 11 ;
  • 70-80 ans : 8 ;
  • 80-90 ans : 2.

Ça sent le soixante-huitard nostalgique qui s'est fait happer par le système, qui est clairement le fonds de commerce affiché de Siné mensuel, et le trentenaire qui fait son baroud d'honneur après avoir découvert que son taff, son couple et sa banque le brident de partout. Si avec ça on n'arrive pas à lancer une révolution ! Sinon, elle est où la relève ? Occupée à voter Parti Socialiste ou France Insoumise en pensant voter à gauche ?

(oui, je suis au courant que cette pyramide des âges souffre de plusieurs biais : les courriers publiés ont été sélectionnés sans garantie de représentativité sur l'âge, tout le monde ne prend pas le temps d'écrire au journal qu'il lit, le public d'un journal fortement marqué - auteurs, style, etc. - est lui-même fortement marqué, etc.)

La génomique : « génie génétique » et impostures

Séquencer les gènes est une avancée majeure de la biologie. Mais qui pose problème : ce n'est pas parce que l'on a séquencé des gènes que l'on comprend comment ils fonctionnent et comment s'en servir. la suite nécessaire s'est révélée plus compliquée que le séquençage de l'ADN lui-même, et ceci pour des résultats spéculatifs. L'effort de recherche industriel qui parvint au séquençage du génome humain - une prmeière en biologie - a provoqué l'intrusion d'investisseurs et de financiers, et la sélection parmi les chercheurs, de leaders pour lesquels l'argent passe avant la recherche. Pour justifier les investissements, il fallait promettre de l'argent, pas des connaissances ! On promit donc de guérir toutes les maladies génétiques. Mais - malheur pour le bizness-plan ! - celles-ci sont nombreuses, la plupart rares et atteignent des patients qui n'ont pas les moyeens de payer. De plus, transférer des gènes dans des cellules est bien plus difficile en pratique qu'en théorie, et souvent nocif. À côté de succès isolés, le « génie génétique » médical connaît de très nombreux échecs et reste bien loin de la rentabilité. Aussi, les start-up qui s'apprêtaient à séquencer des millions de génomes cherchent-elles d'autres débouchés. Certaines en ont trouvé, loin de la science, dans des applications de police et de sécurité ; d'autres exploitent, sans scrupules, la crédulité de publics qui ne comprennent pas grand-chose à leur activité. On raconte aux gens ce qu'ils veulent savoir de leurs origines : de quels villages d'Afrique venaient les ancêtres des Noirs américains. Avez-vous des ancêtres scandinaves ? Quel est le pourcentage de vos ancêtres juifs, trucs ou papous ? Le problème est que ces « résultats » proposés sur Internet contre un échantillon de mucus buccal et plus ou moins d'argent, sont totalement bidonnés. Aucune technique ne permet de reconstituer une généalogie à partir d'une séquence d'ARN, encore moins d'affirmer où et comment vivaient de lointains ancêtres.

Cette « astrologie du passé » est donc pure imposture !

Dans le Siné mensuel de septembre 2018.

Sur les traces d'un plastique écologique ?

World Clean Up Day 1, c’est le nom officiel de la journée du 15 septembre dont l’objectif est que chaque habitant de la planète nettoie les tas de déchets a côté de chez lui. Ce grand ménage est ambitieux, audacieux même, mais il pousse avant tout à réfléchir à nos modes consommation et de production.

L'un de nos ennemis redoutebies, celui des océans et de notre devenir commun demeure le plastique. Les rapports des scientifiques se suivent et se ressenblent, la plastification de notre planète est en cours, et elle aura des conséquences redoutables. Quelques chercheurs travaillent sur une alternative. En France, une chercheuse, Soraya Bornaz, ingénieure en modélisation physique, consacre tout son temps à un bioplastique. « Ce plastique existe, j'en ai fabriqué », nous explique-t-elle. Elle le produit à partir de la chitine, une molécule que l‘on trouve dans l’exosquelette des crevettes, des écrevisses et des insectes. elle a installé son labo dans une petite salle de l'École des ponts, à Paris, sans financement. « Je suis seule en France, j'ai deux collègues en Espagne. On se débrouille comme on peut. » Après un processus de désacétylation de la chitine, on obtient du chitosan. C’est la molécule brûleuse de graisse que l’on trouve partout. Pour gagner du temps et de l‘argent, elle achète directement le chitosan sur les sites en ligne de diététique. Après ? Elle mélange le chitosan à de l’acide acétique et obtient une pâte qui sèche et devient du plastique nouvelle génération.

Toutes les qualités

Les propriétés de cette chitine sont hallucinantes.

Primo, elle apsorbe les métaux lourds. En inde, elle est utilisée pour purifier l’eau.

Deuxio, elle est utilisée comme engrais. En Égypte, on a développé une filière de recherche et de développement pour l’utiliser comme tel. imaginez un sac plastique que vous jetteriez dans votre jardin pour
aider les plantes à pousser.

Tertio, elle est un bon antibactérien. On la retrouve d’ailleurs dans la composition des gels intimes. Bref, le remède miracle qu’on l‘on cherchait depuis des années était sous nos yeux. Reste à voir le temps de dégradation dans la nature du sac biopiastique. « C'est ce sur quoi je travailie. Mais quoi qu’il en soit, comme c’est comestible, ce ne fera aucun mal à la biodiversité, bien au contraire », ajoute Soraya Bornaz.

Ouais, le cyanure aussi, c'est comestible. La « raw water » aussi.


Seul bémol : les ressources en chitine. Si les crevettes et autres crustacés sont les fournisseurs de la sacre-sainte molécule, il y a fort à parier que ces espèces seront pêchées en masse et disparaîtront rapidement des fonds marins.

Non, sans blaaaaaaaague ?!


Certains ont déjà commencé à miser sur les insectes, comme l‘usine de fabrication Ynsect à Évry. Reste d’autres molécules comme l’amidon —— déjà exploité « et la gélatine ou la lignine qui, à leur tour, pourraient être étudiées. Mais la nature a plus d'un tour dans son sac et nous a proposé une alternative : les champignons. De récentes études ont par exemple montré que la chitine contenue dans les pieurotes était exploitable**. Or. pour développer ces champignons, il faut des arbres et donc créer des forêts. Bingo ! On résout plusieurs problématiques en un seul coup.

On déplace le problème, oui. Aura-t-on assez de ces champignons ? Pour en avoir assez, faudra-t-il faire une monoculture des arbres sur lesquels ils se développent ? Planter des arbres alors qu'on les massacrent afin d'obtenir des champs pour cultiver de quoi nourir la viande que nous consommons, c'est une blague ?!


L’avenir peut ne pas être si sombre que prévu. Mais pour ça, il faut aider les scientifiques comme Soraya Bornaz et ses collégues à aller plus loin et plus vite.

Je retiens que tout ça sonne très bullshit… Autant que le pastique « plastique réutilisable » de Coca Cola, qui est du plastique couplé à des matières végétales, comme le maïs, ce qui cause d'autres problèmes (déforestation et consommation d'eau pour les cultures, etc.)… Sans compter qu'il reste toujours des microparticules de plastique dans le mélange… qui ne sont pas biodégradables, qui polluent les océans et s'infiltrent dans les sols, etc. Ça me fait halluciner, tout ce que nous sommes prêt à faire pour ne surtout pas changer sérieusement nos petites habitudes…

Dans le Siné mensuel de septembre 2018.

-