Séquencer les gènes est une avancée majeure de la biologie. Mais qui pose problème : ce n'est pas parce que l'on a séquencé des gènes que l'on comprend comment ils fonctionnent et comment s'en servir. la suite nécessaire s'est révélée plus compliquée que le séquençage de l'ADN lui-même, et ceci pour des résultats spéculatifs. L'effort de recherche industriel qui parvint au séquençage du génome humain - une prmeière en biologie - a provoqué l'intrusion d'investisseurs et de financiers, et la sélection parmi les chercheurs, de leaders pour lesquels l'argent passe avant la recherche. Pour justifier les investissements, il fallait promettre de l'argent, pas des connaissances ! On promit donc de guérir toutes les maladies génétiques. Mais - malheur pour le bizness-plan ! - celles-ci sont nombreuses, la plupart rares et atteignent des patients qui n'ont pas les moyeens de payer. De plus, transférer des gènes dans des cellules est bien plus difficile en pratique qu'en théorie, et souvent nocif. À côté de succès isolés, le « génie génétique » médical connaît de très nombreux échecs et reste bien loin de la rentabilité. Aussi, les start-up qui s'apprêtaient à séquencer des millions de génomes cherchent-elles d'autres débouchés. Certaines en ont trouvé, loin de la science, dans des applications de police et de sécurité ; d'autres exploitent, sans scrupules, la crédulité de publics qui ne comprennent pas grand-chose à leur activité. On raconte aux gens ce qu'ils veulent savoir de leurs origines : de quels villages d'Afrique venaient les ancêtres des Noirs américains. Avez-vous des ancêtres scandinaves ? Quel est le pourcentage de vos ancêtres juifs, trucs ou papous ? Le problème est que ces « résultats » proposés sur Internet contre un échantillon de mucus buccal et plus ou moins d'argent, sont totalement bidonnés. Aucune technique ne permet de reconstituer une généalogie à partir d'une séquence d'ARN, encore moins d'affirmer où et comment vivaient de lointains ancêtres.
Cette « astrologie du passé » est donc pure imposture !
Dans le Siné mensuel de septembre 2018.