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  • Dans le numéro 101 (décembre 2021 - janvier 2022) de Fakir

    Crise de démocratie

    • Fakir nous cite encore le rapport de 1975 de Samuel Huntington à la commission trilatérale (qui réuni les élites américaines, européennes et asiatiques), The Crisis of Democracy. Mais, comme tout le monde ne le connaît pas, je partage ;

    • Fakir traduit volontairement le titre du rapport par Crise de démocratie (au lieu de Crise de la démocratie), car l'analyse du rapport est que les problèmes de gouvernance proviennent d'un excès de démocratie ;

    • « Ce qui est nécessaire est un degré plus grand de modération dans la démocratie. Le bon fonctionnement d'un système politique démocratique requiert habituellement une certaine mesure d'apathie et de non-engagement d'une partie des individus et des groupes. » ;

    • Pour Fakir, la mondialisation est une réponse politique des dominants, le moyen de restaurer un rapport de forces, de rétablir l'apathie, le non-engagement. Les plans de licenciement calment les masses laborieuses. Ruffin écrit que la dépression s'est durablement installée dans son coin dans les années 80's. Des Restos du cœur ont ouvert dans le Val-de-Nièvre (ancien eldorado du textile, avant délocalisation). Les ouvriers sont calmés, et pour longtemps ;

    • Je suis en désaccord avec la lecture prophétique de Fakir "ils l'ont écrit, ils l'ont fait", car elle induit un aspect inévitable "ils sont trop forts, ils ont pensé à tout depuis longtemps, on peut rien faire". Les délocalisations avaient commencé bien avant ce rapport (accord multifibres qui va délocaliser le Val-de-Nièvre dont cause Fakir = 1974, donc en préparation depuis 72-73). Ça ressemble plus à une recherche de son intérêt personnel par chaque capitaliste qu'à une démarche structurée, planifiée, etc. Je ne crois pas un groupe humain, fussent-elles nos prétendues élites, capable de s'organiser à grande échelle. Même dans nos vies persos, chaque événement a une multitude de causes enchevêtrées. Dire laquelle est prédominante est un exercice difficile. Je pense que, comme Weber et son "État = monopole de la violence légitime", le rapport de Huntington est descriptif ("je constate que"), pas programmatique ni justificatif. De même qu'une révolution prolétarienne n'arrivera pas selon les lettres de Lénine, de Lordon, ou du Comité invisible, il y aura de grands écarts entre la théorie et la pratique.


    Relocalisation = pipeau

    • Au début du Covid, un gus fonde la société commerciale Le masque français… et constate l'abandon de la filière par l'État (en vrai, au début, dans la panique, toutes les entités publiques se tournent vers elle). Il compile toutes les attributions de marchés publics dans un tableur : 97,3 % des volumes de masques achetés par les entités publiques viennent de Chine. Le chiffre de 70 % d'achats en France débité par le sinistère, c'est les masques chinois importés puis revendus par des sociétés françaises… Comme d'hab, les critères environnementaux des appels d'offres comptent peu dans la note finale ;

    • Cet entrepreneur nous rappelle des notions de base d'économie : pour 100 € de masques français, il y a 75 € de valeur ajoutée qui reste en France. Pour 100 € de masques chinois, y'en a 15 €… pour 40 % d'émissions de CO2 supplémentaires ;

    • Le fondateur de la marque de textile éthique 1083 constate que durant les 30 glorieuses, il y avait trois acteurs : le fabricant (qui se confond avec la marque), le distributeur et le consommateur. À la fin de cette période, des hommes d'affaires ont racheté les fabricants. Ils ont délocalisé le moins rentable, la fabrication, et conserver le plus rentable, la marque. Ce qui est économisé sur la fabrication est, en partie, mis sur le marketing et la pub. Arnault a fait ça dans la Somme avec Boussac, Dior et LVMH. Un jean de marque, comme Levi's, ou de fast-fashion (H1M, Carrefour) va coûter le même prix à produire, 10 €. Sauf qu'il va être vendu 100 € par la marque et 30 € par la fast-fashion. Les deux sont fabriqués au même endroit, dans les mêmes ateliers. À 100 €, tu achètes du rêve, une identité, une marque. 1083 va aussi vendre un jean à 100 €, mais les valeurs qu'on va vendre, contrairement à une marque, c'est pas les plus belles mannequins, mais le plaisir et la fierté qu'on a à reconstruire une filière locale… et donc à revenir "comme avant" (fabricant = marque") ;

    • Fakir nous rappelle les accords commerciaux internationaux, les projets de relocalisation de Sarko basés sur « l'information des industriels » et des labels sans vision programmatique, avec l'abandon, par la puissance publique, des entrepreneurs textiles qui tentent de relocaliser, etc. Ça me rappelle le cloud souverain : beaucoup de paroles, aucune stratégie, aucune ambition (à part demander aux cassos français de revendre des technos ricaines sous licence), aucun soutien public aux acteurs existants, etc. ;


    Divers

    • Dans une boîte de pâté pour chat Whiskas, il y a 9 % de protéines animales bas de gamme (abats, tendons, viscères) complétés par du blé et de l'amidon de maïs. Ces derniers ne sont pas assimilables par les chats, d'où diarrhées, eczéma, troubles du comportement, etc. Fakir reprend la légende des « cendres d'aliments brûlés » qui seraient présentes dans la pâtée (et qui provoqueraient des problèmes urinaires et rénaux) alors qu'il s'agit d'un terme technique pour désigner l'ensemble des minéraux contenus dans la pâtée. Pour la mesure en labo, la pâtée est chauffée, et le « taux de cendres » est ce qu'il reste après combustion sur le total ;

    • Contrairement à ce qu'on peut penser en interprétant le dessin en une, le dossier sur France 2030 n'est pas technophobe. Il met en perspective un président qui veut des « innovations de rupture » (mots clés de son discours) pour continuer à croître, et un sondage selon lequel 53 % des Français voudraient lutter contre le changement climatique en changeant de mode de vie plutôt qu'en innovant (39 %). Deux visions de l'avenir, tout ça. Ce dossier tacle aussi les paroles vides et nulles de Macron qui ont pour seul objectif que rien change, d'attendre une solution technologique comme on attend le messie alors qu'on n'a plus le temps d'attendre, comme (attention, le bullshitomètre explose, on croirait que ça vient d'un générateur) :
      • La révolution médicale, elle, se fera sur ces critères, c'est-à-dire la convergence des innovations de rupture en santé, mais aussi de la convergence avec le quantique, l'intelligence artificielle et tout ce qui nous permet, là aussi avec l'Internet des objets, de faire converger des familles technologiques qui étaient jusqu'alors séparées.

      • Mais dans ce temps d'accélération, il nous faut bâtir les termes d'une crédibilité qui nous permette justement d'accélérer l'investissement public dans l'innovation, l'innovation de rupture et la croissance industrielle parce que c'est le seul moyen dans le même temps, de construire la production et la croissance qui va nous permettre de continuer à financer notre modèle social.

      • « Et nos grands groupes industriels vont survivre, se transformer et gagner la partie grâce à l'innovation de rupture de startups qu’ils auront incubées ou qu'ils auront rachetées ou avec lesquelles ils auront des partenariats ». Celle-ci n'est pas bidon : elle dit que les vraies bonnes idées seront in fine captées par les mêmes géants habituels qui les tueront par leur bureaucratie et leur vampirisation, car l'État les y incitera.
    Mon Aug 15 15:58:17 2022 - permalink -
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