Je pose ça là, le jour où quelqu'un me montre encore des réticences à utiliser du Logiciel Libre dans le public sous prétexte que "gggnnn c'est pas professionnel gggnnn c'est pas approuvé ggggnnn c'est du libre donc le code source et lisible donc c'est piratable et c'est pas sûr aaannnnn".
Je ne comprends pas où tu veux en venir. Ce socle vaut rien. Il existe aucune obligation d'y recourir. C'est un annuaire comme un autre, on ne peut pas s'en servir comme argument d'autorité, ça ne passe pas dans les administrations (je parle en connaissance du terrain, tu ne feras pas changer de cap un administrateur système des fonctions publiques en sortant ce référentiel, c'est totalement hors sujet à ses yeux).
D'ailleurs, à côté de ça, les groupements d'intérêt public en charge de mutualisations logicielles / collaborations qui dépendent directement des ministères ne se gênent pas pour imposer du Oracle et autres merveilles privatrices afin d'utiliser leur solution mutualisée quasi-obligatoire, donc bon…
Enfin, quand tu vois la DINUM qui veut généraliser Qwant, tu comprends que ce genre de référentiel n'est pas réalisé uniquement sur des qualités techniques, mais aussi sur des enjeux politiciens, et, là, tu deviens prudent.
Je ne sais pas d'où viennent les propos "libre = piratable = pas sûr = pas pro", mais je présume qu'ils sont issus d'une causerie stérile entre informaticiens. Les utilisateurs ne disent pas ça. Ils n'ont même pas les compétences pour affirmer ce genre de choses, et surtout, ils s'en fichent complet et à raison. Tu ne vas pas demander à Jojo de savoir comment fonctionne la machine-outils dans l'atelier et de s'il existe des alternatives éthiques, gnagna. Jojo est payé pour suivre un algorithme (presser le bouton bleu, puis faire ci, puis le bouton triangulaire, puis…), rien à foutre du reste. De même, Ginette s'en fout de comment marche son ordinateur : elle est là pour empocher une somme de pognon précise en faisant un taff précis, comme chacun d'entre nous, salarié ou non. L'ordinateur (ou la machine-outils) est seulement un outil, un moyen pour parvenir à une fin.
Durant des années, des collègues ont sincèrement essayé de promouvoir un système GNU/Linux Ubuntu (totalement géré par le service informatique, comme les winwin qu'on distribue) et LibreOffice : la greffe n'a pas pris. Et les """"arguments"""" sont loin d'être une réflexion métaphysique sur le sens du libre, sa sécurité, blablabla. On a eu les retours suivants (j'exagère un peu, mais dans leurs tickets d'assistance, tu lis vraiment la colère, matérialisée, entre autres, par beaucoup de points d'exclamation) :
Bref, arrêtons d'utiliser nos arguments d'informaticiens (libre = pas sûr, pas pro, gnagna), le débat avec les utilisateurs n'est pas du tout sur ce terrain. On est sur de l'affect (comme la deuxième personne sus-citée qui se sentait clairement dévalorisée de ne pas avoir de MS Office : pour elle, le prix qu'on met dans son environnement de travail est un indicateur de l'attention qu'on lui prête, et quand t'es payée que dalle sans possibilité d'évolution, je comprend qu'on se rattache à ce genre de choses), sur un effet de réseau / marketing (premier point), et sur un manque d'alternatives crédibles sur certains métiers couplé à un melon des libristes qui sont convaincus que leur solution fait le taff sans connaître celui de la personne à laquelle ils proposent une alternative trop-trop meilleure.