Krevolt: Je peux comprendre que l'Administration, quand on a pas trop l'habitude, Ă©voque plutĂŽt une sorte d'immense monstre d'acier glacial, avec des rangĂ©s de dents en formes de classeurs aux coins acĂ©rĂ©s, prĂȘt Ă dĂ©vorer tout sur son passage ; ou Ă la maison qui rend fou d'Asterix et Obelix.
Krevolt: Alors qu'en fait c'est plus souvent un petit vieux un peu perdu derriĂšre un guichet, qui veut bien faire, mais Ă qui ses chefs lui ont rĂ©pĂ©tĂ©s aujourd'hui que le jaune c'est du violet, alors qu'il y a pas deux semaines ses mĂȘmes chefs lui avaient martelĂ©s que le jaune, c'Ă©tait en fait du vert.
Je valide. Mais c'est aussi le cas dans n'importe quelle sociĂ©tĂ© commerciale ou entitĂ© au-delĂ d'un effectifâŠ
Tiens, j'ignorais que KissKissBankBank et Societe.com sont des filiales du groupe La Poste.
Une décision d'adéquation est un acte de l'exécutif européen, la Commission européenne (CE), qui reconnaßt que le droit d'un pays tiers (hors UE) offre un niveau de protection des données personnelles compatible avec celui de l'UE, ce qui permet d'y transférer des données persos sans frein (article 45 du RGPD).
En 2015, la Cour de Justice de l'UE (CJUE) a invalidĂ© le Safe Harbor, nom donnĂ© Ă la dĂ©cision d'adĂ©quation des Ătats-Unis prise par la CE Ă la fin des annĂ©es 90. ArrĂȘt dit « Schrems I ».
Les Ătats-Unis et la CE nĂ©gocient rapidement sa successeure, la dĂ©cision d'adĂ©quation nommĂ©e Privacy Shield. La CJUE l'invalide en 2020 (arrĂȘt dit « Schrems II »).
Depuis, une nouvelle décision d'adéquation est en négociation.
Biden a pris un décret présidentiel afin de rendre les pratiques de ses services de renseignement conformes aux attendus de la CJUE, permettant à la CE de prendre une nouvelle décision d'adéquation.
D'aprÚs une premiÚre analyse de NOYB, si ce décret présidentiel reprend le vocabulaire clé de l'UE, il en change le sens. « Proportionnalité » s'entend toujours comme « aussi adapté que possible ». « Recours juridictionnel effectif » s'entend toujours comme un recours devant une Cour qui dépend de l'exécutif et qui adresse des réponses automatiques sans débat (en premiÚre instance). Donc, a priori, les critÚres posés par la CJUE ne sont toujours pas satisfaits.
Depuis ce décret présidentiel, la CE peut prendre une nouvelle décision d'adéquation. Elle est attendue pour le printemps 2023.
Deux notes :
However, the US takes the view that foreigners don't have privacy rights. I doubt that the US has a future as the cloud provider of the world, if non-US persons have no rights under their laws.
Under Swedish law, a party can request a decision within four weeks, if an authority has not decided within six months. Following three years of inactivity, the complainant requested a formal decision under Section 12 of the Swedish administrative law, which was rejected by the Swedish IMY, arguing that it is undertaking a parallel ex officio investigation into Spotify and that the complainant is not a party to the procedure.
Une enquĂȘte de son propre chef d'une APD, mĂȘme si elle est plus large qu'une rĂ©clamation dĂ©posĂ©e par un lambda auprĂšs de la mĂȘme APD, ne fait pas obstacle Ă une demande de prise de dĂ©cision (aprĂšs six mois de silence, dans la loi suĂ©doise) portant sur la rĂ©clamation.
Attention, il s'agit d'une loi suĂ©doise relative aux administrations, pas tellement d'une loi relative aux donnĂ©es persos, donc ce cas peut ĂȘtre citĂ© en exemple mais n'est pas transposable Ă un autre pays de l'UE. Et la dĂ©cision fait toujours l'objet d'une contestation devant la cour suprĂȘme suĂ©doise en juin 2023.
Lâapproche est toujours la mĂȘme. Commencer par faire un inventaire des donnĂ©es que nous traitons. Ensuite, chercher le montage juridique qui permet de ne rien changer aux process habituels. Puis mettre en Ćuvre ce montage. Câest ce qui produit des textes longs, arides, quâon demande Ă lâutilisateur final de valider dâun clic, le plus souvent sans le lire. Et hop, magie du droit : on a obtenu le consentement de lâutilisateur, on peut continuer comme avant. [âŠ] Elle positionne la privacy comme un poste de coĂ»t, comme un risque, comme une chose qui nâest pas souhaitable.
[âŠ]
Le message affichĂ© dit une chose (en gĂ©nĂ©ral âwe value your privacyâ), alors que la rĂ©alitĂ© porte un message contraire (tu signes le contrat, 73 pages, maintenant, sans le lire). Lâutilisateur sait bien, quand il signe ça, que tout le monde ment dans cette histoire. Non, il ne lâa pas lu. Et non, personne ne âvalueâ sa privacy. On positionne lâutilisateur comme ennemi, dâune certaine maniĂšre. Quelquâun a qui on fait signer un document, plus ou moins sous la contrainte, par lequel il sâengage Ă ne pas nous faire un procĂšs, câest un ennemi.
[âŠ]
VoilĂ bien un point clef de comprĂ©hension. Si on en vient Ă devoir demander son consentement explicite Ă lâutilisateur, câest quâon est en train de porter atteinte Ă sa vie privĂ©e dâune maniĂšre qui ne lui rend pas service. Le consentement nâest pas la premiĂšre condition de tout traitement de donnĂ©es personnelles. Câest au contraire la derniĂšre, si vraiment il nây a aucun motif lĂ©gitime, avant de faire un truc potentiellement un peu crado, il faut demander la permission.
[âŠ]
Le plus souvent, une fois que ce point est posĂ©, il reste lâobjection clef : tout le business du digital, câest de saccager la vie privĂ©e des gens, pour pouvoir les modĂ©liser et les profiler, pour vendre de la publicitĂ© ciblĂ©e le plus cher possibles, et faire de la prĂ©diction de comportements. Bref, si on veut exister en ligne, il faut se calquer sur le modĂšle amĂ©ricain.
[âŠ]
Tentons une autre approche. ConsidĂ©rons que le RGPD est un texte qui protĂšge les EuropĂ©ens, qui impose nos valeurs (comme le respect de la vie privĂ©e) dans un monde qui les ignore. Le texte nous dit que les entreprises qui ne respectent pas ces valeurs ne sont pas les bienvenues sur le marchĂ© unique europĂ©en. Sous cet angle, le RGPD offre un effet protectionniste Ă©vident : les entreprises europĂ©ennes, qui respectent la vie privĂ©e comme une chose prĂ©cieuse et dĂ©sirable, gagnent un avantage concurrentiel Ă©vident. LâĂ©cosystĂšme du numĂ©rique europĂ©en peut se mettre Ă exister, et obtenir un accĂšs protĂ©gĂ© au marchĂ© le plus profitable du monde.
[âŠ]
VoilĂ bien un Ă©quilibre de Nash. Toutes les entreprises europĂ©ennes ont intĂ©rĂȘt Ă utiliser Ă leur avantage lâeffet protectionniste du RGPD, mais chacune a lâidĂ©e que si elle sây colle en premier, elle va se faire tailler en piĂšces par celles qui ne respectent pas la norme. Normalement, pour sortir de ce type dâĂ©quilibre nĂ©faste, il faut une action de rĂ©gulation du marchĂ©.
Oui. C'est à ce titre que la décision de l'autorité allemande de la concurrence de considérer que des infractions au RGPD constituent une atteinte à la concurrence est une bonne idée, faute de mieux.
#Bayart
En matiĂšre de police, je n'aime pas voir ĂȘtre associĂ©s les mots IA et jeux de donnĂ©es⊠Surtout quand il y a eu abus passĂ©. On se rapproche d'une collecte massive et d'une approche prĂ©dictive de la criminalitĂ©, tout de mĂȘme. :(
Via https://twitter.com/gchampeau/status/1573030150953902082.
Pas conforme (sĂ©curitĂ© des donnĂ©es, articles 5.1f et 32 du RGPD, voire dĂ©tournement de finalitĂ© articles 5.1b et 6), d'aprĂšs les AutoritĂ©s de Protection des DonnĂ©es personnelles grecque, espagnole, belge, et anglaise, que ce soit un conseil municipal, une Ă©cole, un cabinet d'avocats, ou une Ćuvre de charitĂ©. MĂȘme pour quelques clients d'un mĂȘme cabinet d'avocats.
[âŠ] le « paquet europĂ©en de protection des donnĂ©es Ă caractĂšre personnel », composĂ© du rĂšglement n° 2016/679 du 27 avril 2016 relatif Ă la protection des personnes physiques Ă lâĂ©gard du traitement des donnĂ©es Ă caractĂšre personnel et Ă la libre circulation de ces donnĂ©es (RGPD) et de la directive n° 2016/680 du 27 avril 2016, dite directive « Police-Justice ».
[âŠ]
Le RGPD a vocation Ă sâappliquer Ă lâensemble des traitements de donnĂ©es Ă caractĂšre personnel dans les Etats membres, Ă la fois dans le secteur public et le secteur privĂ©, Ă lâexception toutefois des traitements mis en Ćuvre pour lâexercice dâactivitĂ©s qui ne relĂšvent pas du champ dâapplication du droit de lâUnion europĂ©enne, telles que les activitĂ©s de sĂ»retĂ© de lâEtat ou de dĂ©fense nationale, et ceux mis en Ćuvre aux fins de la directive « Police-Justice ».
Ooook. Trois contextes (champs d'application) distincts :
Droits en plus et/ou en moins entre la directive Police-Justice et le RGPD (notamment un droit d'accĂšs restreint voire indirect pour la directive).
Pour rappel, une donnĂ©e personnelle n'est pas forcĂ©ment nominative, c'est plus vaste. Une donnĂ©e, ou un ensemble de donnĂ©es, publiĂ©e ou non, qui peut ĂȘtre liĂ©e, par quiconque et par tous moyens, maintenant ou dans le futur, Ă une personne ou un groupe restreint de personnes est une donnĂ©e Ă caractĂšre personnel (DCP). Une somme de donnĂ©es persos, ça peut dĂ©finir un profil fantĂŽme : on ne sait pas encore, mais on va savoir (exemple de la collecte des pages web lues, car elles intĂšgrent toutes une police de caractĂšre distante).
Un numĂ©ro de compte client est une donnĂ©e identifiĂ©e auprĂšs d'un responsable de traitement (RT), car il l'a collectĂ© ou associĂ© Ă une identitĂ©. Une plaque d'immatriculation ou un numĂ©ro de sĂ©cu est une donnĂ©e identifiante : quelqu'un d'autre que le RT peut faire le lien (si je publie la photo d'une plaque d'immatriculation, je suis un RT en incapacitĂ© de nommer le titulaire de la carte grise, mais un tiers le peut). Les exemples de l'article pointĂ© sont des donnĂ©es possiblement identifiantes : Ă premiĂšre vue, un RT qui les collecterait peut ne pas avoir conscience qu'elles sont identifiantes. Le RGPD protĂšge ces trois types de donnĂ©es (d'oĂč l'exigence d'analyses d'impact sur les donnĂ©es dĂ©tenues, par ex.).
Cet article donne quelques exemples. Mes préférés sont les traces GPS de footing (numéro 3), la balance connectée (numéro 6), la vente de médicaments (numéro 8) et le triplet genre / date de naissance / code postal (87 % de ré-identification).
(Le terme consacré est « donnée à caractÚre personnel », pas « donnée personnelle », mais ça va plus vite. :- )
Identifier le titre et l'auteur d'une musique : SongRec est un client Shazam (Rust, GPL) disponible sur GNU/Linux.
Depuis un fichier, un micro, ou les haut-parleurs (une option de SongRec Ă©vite mĂȘme d'aller configurer la boucle sortie son standard vers entrĂ©e son standard dans PulseAudio / Alsa / autre).
flatpak install --user flathub com.github.marinm.songrec
flatpak run com.github.marinm.songrec
Changer la police par défaut de LibreOffice Writer : Outils, Options -> LibreOffice Writer -> Polices standard (occidentales).
Avant, quand je cliquais sur un fichier dans une page web, Firefox m'affichait une popup. Si je choisissais d'ouvrir, le fichier Ă©tait stockĂ© dans /tmp. Et il y restait mĂȘme aprĂšs la fermeture du fichier (j'ai parfois rĂ©cupĂ©rĂ© des trucs aprĂšs coup). Si je choisissais de tĂ©lĂ©charger, Firefox le rangeait dans ~/TĂ©lĂ©chargements.
Depuis que Debian stable est passé à la version 102 de Firefox, celui-ci range tout dans ~/Téléchargements, qui devient un vrai zouk.
Pour retrouver l'ancien comportement : browser.download.start_downloads_in_tmp_dir
Ă true dans about:config.
J'ai Ă©galement constatĂ© que Firefox commence le tĂ©lĂ©chargement (dans /tmp si « start_downloads_in_tmp_dir » est Ă true) avant que je choisisse d'ouvrir ou de tĂ©lĂ©charger. Johndescs me dit que ça fait dĂ©jĂ quelques versions. En tout cas, ça a rien Ă voir avec ce que je viens de dĂ©crire : mĂȘme avec « start_downloads_in_tmp_dir » Ă false (valeur par dĂ©faut), Firefox tĂ©lĂ©charge en anticipation.
Quand le correcteur orthographique de LibreOffice Writer ne souligne plus les fautes (alors qu'il est activĂ© dans les options), il faut supprimer le profil utilisateur car il doit ĂȘtre corrompu. Il se trouve dans ~/.config/libreoffice
.
En fĂ©vrier 2022, la CNIL a mis en demeure plusieurs sites web de ne plus utiliser Google Analytics : transfert illĂ©gal de donnĂ©es personnelles vers les Ătats-Unis, car ils ne prĂ©sentent pas de garanties suffisantes de respect de la vie privĂ©e.
La problĂ©matique fondamentale qui empĂȘche ces mesures de rĂ©pondre Ă la problĂ©matique de lâaccĂšs aux donnĂ©es par des autoritĂ©s extra-europĂ©ennes est celle du contact direct, par le biais dâune connexion HTTPS, entre le terminal de la personne et des serveurs gĂ©rĂ©s par Google. [âŠ] Les requĂȘtes qui en rĂ©sultent permettent Ă ces serveurs dâobtenir lâadresse IP de lâinternaute ainsi que de nombreuses informations sur son terminal. Celles-ci peuvent, de maniĂšre rĂ©aliste, permettre une rĂ©identification de celui-ci et, en consĂ©quence, lâaccĂšs Ă sa navigation sur lâensemble des sites ayant recours Ă Google Analytics.
J'en profite pour rappeler que le RGPD ne prévoit pas d'approche par les risques en matiÚre de transfert de données persos vers un pays qui ne présente pas un niveau adéquat de protection de la vie privée. Donc, peu importe la probabilité qu'un européen fasse l'objet d'une demande des autorités ricaines.
Je dĂ©couvre les recommandations du CEPD sur les mesures supplĂ©mentaires Ă mettre en Ćuvre lors d'un transfert de donnĂ©es personnelles hors de l'UE et en l'absence de dĂ©cision d'adĂ©quation.
En juin 2022, la CNIL a publiĂ© cette notice sur l'utilisation d'un reverse proxy comme mesure technique supplĂ©mentaire autorisant le transfert vers les Ătats-Unis.
Cette mĂ©thode peut ĂȘtre utilisĂ©e avec d'autres destinations / produits / outils que Google Analytics.
Elle me semble ĂȘtre une mauvaise idĂ©e Ă tous les niveaux :
Dans le cas d'un outil de mesure d'audience (Google ou autre), l'utilisation d'un reverse proxy retire une grande partie de l'intĂ©rĂȘt de l'outil. :D
La CNIL a une mission de conseil (article 8 de la loi I&L), mais pas de n'importe quoi. Là , on se tire une balle dans le pied, surtout avec l'absence de contrÎle depuis l'extérieur. :(
Un truc qui me fascine : le recours massif à un CDN⊠Sans trop savoir pourquoi ni vérifier son paramétrage ni évaluer le gain économique réel ? J'ai l'impression qu'il s'agit d'une frénésie, de mode, de suivisme, pas de décisions rationnelles. Je vais tenter de développer ce ressenti.
MĂȘme les dino s'y sont mis. Gandi (l'espace client). Un hĂ©bergeur qui ne sait pas hĂ©berger ses propres JavaScript et CSS ? Le noyau Linux (docs.kernel.org, bugzilla.kernel.org). L'IETF (site web vitrine et certains outils comme le suivi des documents â datatracker â). La discussion des normes techniques d'Internet chez Cloudflare⊠Le RIPE (site web vitrine). Ces personnes sont capables de monter des architectures techniques aussi chiadĂ©es qu'Atlas, que RIPEstat / RIS, ou que des rĂ©fĂ©rentiels pour gĂ©rer les ressources Internet rares (adresses IP, numĂ©ros d'AS, racine RPKI), mais plus d'hĂ©berger un simple site web ? Qui va croire que ces sites web reçoivent une plus forte affluence qu'avant alors qu'ils sont trĂšs techniques et mĂȘmes inconnus de nombre d'informaticiens ?
J'ai déjà rùlé sur Debian et OpenStreetMap.
Il y a ceux qui recours Ă un CDN alors que leurs concurrents encaissent quasi deux fois plus de visiteurs qu'eux sans CDN. Exemple : Les Jours (12 000 abonnĂ©s en 2021) a recours Ă un CDN alors qu'ArrĂȘt sur images (22 000 en 2021) n'en utilise pas. On peut mettre ça sur le compte aussi bien d'un site web mal conçu (gourmand en ressources) que d'une frĂ©quentation tout au long d'une journĂ©e diffĂ©rente que d'un arbitrage dĂ©libĂ©rĂ© ("on prĂ©fĂšre dĂ©penser la thune sur autre chose â salaires, investissements, etc. â, ce CDN rĂ©duit notre facture d'hĂ©bergement conventionnel").
Il y a ceux qui ont la puissance de calcul pour gĂ©nerer les pages web dynamiques de leur site web, mais pas pour diffuser quelques images, documents PDF, etc. alors que les ressources statiques se mettent trĂšs facilement en cache, aussi bien cĂŽtĂ© serveur (Varnish, HAProxy, etc.) que client (entĂȘtes HTTP Cache-Control et Expires, dĂ©sactiver ETAG, etc.). Exemple : Next Inpact.
Il y a les incohĂ©rents qui ne recourent pas Ă un CDN sur toutes leurs pages alors qu'on peut pourtant prĂ©dire quâelles reçoivent la mĂȘme quantitĂ© de trafic et que leur tenue de la charge est tout aussi nĂ©cessaire pour le fonctionnement global du service. Exemple : le fisc français. Le portail dâauthentification de l'espace web pour les particuliers et le tableau de bord aprĂšs authentification, sans lesquels lâaccĂšs au service (et donc les dĂ©marches administratives) est impossible, ne sont pas derriĂšre un CDNâŠ
Dans leurs rĂ©ponses, les CDN incluent des entĂȘtes HTTP additionnels (curl -D - -so <URL>
;) ). On peut y lire le nom du serveur qui a traitĂ© la requĂȘte web, qui, trĂšs souvent, indique sa localisation gĂ©ographique. On peut aussi y lire si le CDN a servi une copie du contenu qu'il dĂ©tenait ou s'il le rĂ©cupĂ©re, en temps rĂ©el, Ă chaque demande, auprĂšs de l'hĂ©bergeur final, auquel cas il a servit Ă rien (le serveur final a moulinĂ©) et il a mĂȘme fait perdre du temps (trajet client -> CDN -> hĂ©bergeur final + retour au lieu de client -> hĂ©bergeur + retour).
C'est ainsi que l'on constate que toutes les requĂȘtes pour les pages web (le texte) de Mediapart, de L'informĂ© ou de sites web officiels français gĂ©rĂ©s par la DILA (LĂ©gifrance, Journal-Officiel, Service Public, Vie-Publique, etc.) parviennent Ă leur hĂ©bergeur final (cf. entĂȘte HTTP « x-cache: MISS »). Cloudflare permet de configurer la mise en cache des pages dynamiques, mais Numerama ou Les Jours n'ont pas effectuĂ© cette configuration, donc toutes les requĂȘtes pour leurs pages web doivent ĂȘtre traitĂ©es par leur hĂ©bergeur (cf. entĂȘte HTTP « cf-cache-status: DYNAMIC »). IntĂ©rĂȘt du CDN ? Ă leur dĂ©charge, la mise en cache de pages dynamiques contenant des donnĂ©es personnelles (Mediapart : identifiant dans le menu horizontal supĂ©rieur) n'est pas triviale (ben oui, il ne faut pas servir une page contenant les donnĂ©es persos d'une autre personne⊠Et mettre en cache X versions d'une page pour X abonnĂ©s, ça revient au mĂȘme que de se passer de cache).
Il y a les champions qui cumulent un hébergeur Google Cloud et un CDN Fastly. Comme si Google ne disposait pas de ressources suffisantes ni d'une excellente connectivité de son réseau à travers le monde ni d'une capacité à encaisser les attaques par déni de service⊠Exemple : L'informé. Faisons l'hypothÚse que Fastly coûte moins cher que de la ressource supplémentaire Google Cloud et que l'utilisation de Fastly permet la montée en charge d'un nouveau journal, mais je prends les paris que le CDN demeurera aprÚs la montée en charge (qui est un prétexte parmi d'autres) parce que ça marche, parce qu'on a oublié, parce qu'on s'en fiche le public nous aime comme ça, parce qu'on a toujours fait comme ça, blablabla.
Alors, oui, un CDN ne sert pas qu'Ă mettre en cache. Il peut aussi filtrer des attaques informatiques (par dĂ©ni de service, applicatives, etc.) plus efficacement que d'autres prestataires (typiquement les gros hĂ©bergeurs) car il a accĂšs Ă la requĂȘte web, donc Ă plus d'infos pour arbitrer, et peut-ĂȘtre pour moins cher qu'une prestation spĂ©cialisĂ©e vu les parts de marchĂ© des CDN. On ne peut donc pas totalement prĂ©juger de la volontĂ© de ceux qui y ont recours. MĂȘme si on me fera difficilement croire que le petit journal ou l'IETF ou le RIPE croulent sous des attaques permanentes.
Ces choix concentrent le trafic web dans les mains de quelques acteurs (dĂ©pendance, fiabilitĂ©, concurrence ?) et appauvrissent les compĂ©tences (qui sait construire, configurer finement, et maintenir une plate-forme d'hĂ©bergement web digne de ce nom ? Qui sait construire et maintenir un CDN maison ? Qui peut concurrencer, techniquement, les gros CDN ricains ?). Ăvidemment, ces quelques acteurs consignent qui (adresse IP) a consultĂ© telle page web prĂ©cise (c'est l'URL demandĂ©e ou des entĂȘtes HTTP supplĂ©mentaires) Ă telle date.
Si je résume :
Ouiiii, on peut installer, entre le visiteur d'un site web et Google / Amazon, un reverse proxy qui retire (strip) les entĂȘtes HTTP contenant des donnĂ©es personnelles, afin de continuer Ă utiliser ces outils. Mais, si l'on externalise, ce n'est pas pour se farder un reverse proxy, normalement. Surtout que sa conformitĂ© au RGPD nous tombe dessus (est-il bien configurĂ©) ? D'autant que ça retire une bonne partie de l'intĂ©rĂȘt d'une mesure d'audience.
Oui, on peut continuer Ă utiliser un Matomo installĂ© sur des serveurs dĂ©tenus par une entitĂ© UE (soi-mĂȘme ou un prestataire).
Le 1a de l'article 49 du RGPD permet d'autoriser des transferts de donnĂ©es personnelles vers un pays tiers non adĂ©quat (n'offrant pas les mĂȘmes garanties de respect de la vie privĂ©e) sur la base du consentement (spĂ©cifique au transfert, pas le consentement de l'article 6 du RGPD, et aprĂšs information sur les risques encourus).
Mais uniquement pour des transferts occasionnels.
Via https://www.cnil.fr/fr/cookies-et-autres-traceurs/regles/questions-reponses-sur-les-mises-en-demeure-de-la-cnil-concernant-lutilisation-de-google-analytics (question « Est-il possible de continuer à transférer des données avec le consentement explicite des personnes ? »).
Plus d'un an aprĂšs, et suite Ă une question du dĂ©putĂ© Latombe, le ministĂšre de l'Ă©duc' nat' nous apprend qu'il a demandĂ© (quand ?) de stopper les dĂ©ploiements d'Office 365 ainsi que ceux de la solution de Google (Workplace ?). RGPD, transferts illĂ©gaux de donnĂ©es personnelles vers les Ătats-Unis (Schrems II), dĂ©cision de la CNIL et circulaires de 2021, tout ça. Bref, rien de neuf, mais ça fait mine d'avancer.
DÚs 2019, l'Allemagne et les Pays-Bas ont partiellement banni Office 365. Allemagne : un seul Land puis suspension de l'interdiction le temps des négociations avec MS ; Pays-Bas : uniquement Office Online et les applis mobiles Office. En 2022, les danois ont suspendu durant un mois l'utilisation des Chromebooks et de Google Workplace.
J'ai hĂąte (ou pas) de voir la rĂ©action de Microsoft. Va-t-on partir sur de la revente de licence Ă des clouds souverains ? Sur du On-Premises (ça n'a pas l'air d'ĂȘtre populaire pour l'instant) ?
J'ai hùte (ou pas) de voir l'absence d'action de la part des bahuts exsangues que la gratuité d'Office 365 arrange bien. Le député évoque d'ailleurs la concurrence déloyale (et l'accoutumance) que cela constitue. Le ministÚre rappelle une de ses anciennes réponses : limiter le périmÚtre couvert par des licences gratuites, limiter la durée du "contrat", ne pas accorder d'exclusivité, blablabla.
En juillet 2022, l'Autorité de Protection des Données personnelles (APD) danoise ordonnait à deux communes (en charge de l'éducation) de cesser leur utilisation des Chromebooks et de G Suite for Education / Google Workplace for Education.
Injonction levée en septembre 2022 alors que les problÚmes ne sont pas corrigés, mais comme les communes reconnaissent leurs torts et ont identifié les problÚmes, tout va bien. Dommage, car ça donne le sentiment que les infractions au RGPD ne sont pas si grave que ça, aprÚs tout.
Notes :
Bref, ça gamberge bien pour sauver la mise aux GAFAM.
Une analyse d'impact sur la protection des données personnelles portant sur Microsoft Teams, OneDrive, SharePoint et Azure Active Directory réalisée en février 2022 par le ministÚre de la justice et de la sécurité des Pays-Bas.
Mes notes :
Bref, je note que ça met du temps Ă converger / gamberger (points 6 et 8), et que ça souhaite quand mĂȘme bien sauver la mise aux GAFAM (points 7 et 10).