D’innombrables signalements contre les policiers, mais quatre plaintes seulement sont en cours d’examen.
Touchant, le plaidoyer de Macron, le 16 janvier à Calais, en faveur de la police et de son image injustement attaquée. Impossible, a affirmé le chef de l’Etat, de « laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques [contre les migrants], confisquent des effets personnels, réveillent les personnes en pleine nuit, utilisent des gaz lacrymogènes sur des points d’eau ou au moment de la distribution des repas ».
Peut-être le Président n’a-t-il pas pris connaissance du rapport des Inspections générales de l’Intérieur commandé par son ministre, Gérard Collomb. Daté d’octobre 2017, ce document souligne que « l’accumulation de témoignages écrits et oraux (…) conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la dléontologie policière, principalement a Calais. Ces manquements portent sur des faits de violence, sur un usage disproportionné des aérosols lacrymogènes, la destruction d’affaires appartenant aux migrants »… Le ministre de l’Intérieur aurait—il tout caché à son patron ?
Gazage à tous les étages
La veille de la visite présidentielle, trois associations — L’Auberge des migrants, Utopia 56 et le Secours catholique —— avaient déposé une plainte contre X pour « destruction et dégradation de biens » leur appartenant. « Malgré la trêve hivernale, argumentent-ils, les exilés de Calais sont dépossédés quotidiennement des biens leur permettant de se protéger du froid. Chaque semaine, des sacs de couchage, bâches et tentes sont mis à la benne, détruits, voire gazés… »
C'est pour faire marcher l'économie, voyons ! Sans consommation, pas de croissance ni de pollution inutile donc pas de greenwashing donc pas de consommation et de croissance.
Des faits constatés a plusieurs occasions par une journaliste du « Canard », et corroborés par de nombreux témoignages. « Nous n’inventons rien ! s’insurge Vincent de Coninck, du Secours catholique. Alors, soit Emmanuel Macron est mal informé, soit, de manière perverse, il tente de manipuler l’opinion ! »
A deux reprises, Sylvie, bénévole au sein d’une association locale distribuant vêtements et nourriture aux migrants, a saisi (via une plateforme numérique) l’Inspection générale de la police nationale. Le 27 septembre, vers 10 heures, elle avait vu le conducteur d’un véhicule de CRS asperger de lacrymo trois jeunes piétons africains. Le 23 octobre, lors de l’évacuation d’un camp de fortune, un policier refusait, sous ses yeux, de rendre à un migrant ses effets personnels.
Des bœufs sur le feu
Deux fois, la sécurité publique du Pas-de-Calais et le grand patron des CRS lui répondent : « Circulez, il n’y a rien à voir. » Pourquoi la police des polices n’a-t-elle pas réagi elle-même ? Parce que les fameux « bœuf-carottes » n’ont pas mené l’enquête ! Leur « plateforme de signalement » se contente de transmettre les plaintes aux directions concernées. Une bonne recette pour ne pas trop griller les poulets ?
LALALALALALALALALALALAALALALAALALA !
En 2017, quatre plaintes ont été déposées contre des policiers au commissariat de Calais. Elles sont actuellement examinées par la justice. C’est peu au regard de ce que l’écrivain Yann Moix a « vu et filmé » (« Libération », 22/1 ) : des flics qui « frappent, gazent, caillassent, briment, humilient ». L’Intérieur « [s]’interroge sur l’opportunité » de porter plainte pour diffamation.
Encore une bavure de journaliste !
Yep, c'est bien connu, la flicaille est amour, douceur et gentilesse. :)
Dans le Canard enchaîné du 24 janvier 2018.