Mission accomplie : Macron avait promis des cabinets ministériels allégés (leurs effectifs ont fondu de 47 % par rapport au dernier gouvernement Valls). Mais, ce qui n’était pas annoncé, c’est l’explosion des rémunérations des conseillers ministériels : plus 20 % par personne, en moyenne. Le coût global des cabinets se réduit donc, en proportion, beaucoup moins que le nombre de conseillers : 117 millions d’euros, contre 152 millions pour le dernier gouvernement Valls, selon les calculs de l’ex-député PS René Dosière, expert ès gaspillages dans le fonctionnement de l’Etat.
Selon le document budgétaire — un « jaune », dans le jargon parlementaire — intitulé « Personnels affectés aux cabinets ministériels », annexé au projet de loi de finances (budget) 2018, la baisse des effectifs de conseillers (288 contre 551 sous Valls) s’explique à la fois par la réduction du nombre de ministres (30 contre 38) et par les limitations fixées par Macron (10 conseillers au maximum pour un ministre et 5 pour un secrétaire d’Etat, contre 15 et 10). En jetant un voile pudique sur les contournements à la règle décrits par « Le Canard », tel le recrutement dans les administrations ministérielles de « contractuels » dont le travail ressemble curieusement à celui des conseillers. Ou encore l’explosion du nombre des personnels « support » (chauffeurs, officiers de sécurité, huissiers et gardiens, secrétariat) : on en compte, en moyenne, 6,9 par conseiller (contre 3,9 sous le gouvernement Valls)…
Si la rémunération moyenne brute (y compris les primes) se monte à 9 186 euros (contre 7 624 euros en 2016), tous les ministères ne sont pas logés à la même enseigne Le ministère des Solidarités et de la Santé tient le haut du pavé avec 11 665 euros mensuels, suivi par le secrétariat d’Etat auprès de la ministre des Armées (11 300 euros) et Matignon (10 584 euros). En queue de peloton, le secrétariat d’Etat à la Cohésion des territoires (7 905 euros), l’Agriculture (7 808 euros) et le secrétariat d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes (7 209 euros). Une inégalité qui s’explique notamment par la forte différence entre les primes, « calculées selon des critères qui ne sont pas explicites », commente Dosière. Les conseillers des finances perçoivent ainsi une prime moyenne de 5 484 euros, ceux du secrétariat d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes devant se contenter de 600 euros.
Vite, un site Internet Augmentemaprime !
Dans le Canard enchainé du 1er novembre 2017.