C'est une manie : l’administration pénitentiaire vient encore de diffuser, pour un marché public, les plans complets d’une prison, celle de Saintes (Charente-Maritime). En accès libre : il suffit de télécharger le dossier sur Internet et, hop ! tous les étages, couloirs, cellules, cours, passages, sorties, grilles, etc., apparaissent en détail, agrémentés des annotations utiles. Un régal pour les Rédoine Faïd locaux et autres candidats à l’évasion…
QHS ressuscités
Etonnant laxisme au moment où la même administration se prépare à ressusciter la plus implacable des formes d’emprisonnement, à savoir les « unités pour détenus violents » (UDV), copie des quartiers de haute sécurité (QHS) de jadis. Ces derniers, ayant engendré violences et troubles mentaux, avaient été supprimés par Robert Badinter en 1982. Au programme de ces tout modernes UDV : isolement total, mobilier scellé au sol, cour de promenade minuscule, trou dans la porte pour passer les mains afin qu’elles soient menottées avant toute sortie. « Le détenu sera constamment observé », annonce le document de 16 pages que « Le Canard » s’est procuré. Et il y sera placé pour trois mois renouvelables une seule fois… sauf s’il doit y rester plus. Cette surveillance continue permettra, entre autres, d’« apprécier la nature de son parcours incidentiel (sic), notamment à l’aune de ses déclarations ».
Quel beau cocktail de technocratie et d’humanité !
Dans le Canard enchaîné du 30 janvier 2019.