Comment pervertir et pourrir une bonne idée… Démonstration par le ministère du Travail…
Que voilà une idée qu’elle était généreuse : le candidat Macron avait promis que les travailleurs indépendants et les salariés démissionnaires (volontaires, donc, pour quitter leur emploi) pourraient bénéficier des allocations de chômage au même titre que leurs copains mis à la porte par leur patron.
Même si l’on ne comprenait pas bien l’utilité d’une telle mesure, personne n’a moufté car elle ne coûtait pas trop cher — moins de 1,5 milliard, avait chiffré le candidat. L’Institut (libéral) Montaigne, lui, avait tiré la sonnette d’alarme en évoquant un coût de 2,7 milliards. Ce sera plus, beaucoup plus : de 3 à 5 milliards en vitesse de croisière, selon une étude du ministère du Travail (« Les Echos », 3/10). Et même entre 8 et 14 milliards (admirons la précision) la première année, en raison de l’effet d’aubaine de la mesure. Si, aujourd’hui, il n’y a que 50 000 chômeurs indemnisés après une démission (notament pour suivre un conjoint muté), l’aubaine risque en effet de susciter des centaines de milliers de vocations.
Pfff… Que je suis tristesse de voir ce mythe propagé par le Canard… L'utilité de cette mesure, c'est l'émancipation, c'est donner les moyens à chaque membre de notre société de se poser pour faire le point sur sa situation, d'envisager sereinement une ré-orientation (dans une autre société commerciale, dans un autre secteur d'activité, etc.), d'avoir les moyens de quitter un taff (devenu) déplaisant sans monter au conflit avec l'employeur⋅euse, etc. Bref, permettre à chaque individu de trouver sa juste place dans notre société. Quant aux travailleur⋅euse⋅s indépendant⋅e⋅s, c'est parfaitement logique qu'en échange de cotisations, il⋅elle⋅s soient couvert⋅e⋅s comme les autres contre le risque d'une perte d'activité…
Du coup, le ministère du Travail se gratte la tête et envisage la possibilité de réduire le montant des allocations de chômage, des « volontaires » comme des autres. On n’ose croire que c’était le but de la manœuvre !
Sinon, les premières réunions entre Macron et les représentants des syndicats majoritaires laissent entendre :
Dans le Canard enchaîné du 11 octobre 2017.