C'était l'une des promesses phares de Macron durant la campagne présidentielle : l’ouverture des droits à l’assurance-chômage aux salariés démissionnaires. « Ce droit ne sera utilisable qu’une fois tous les cinq ans », était-il précisé dans le programme du candidat. Mais il s’agissait là de la seule limite fixée par Macron à l’application de la mesure.
Si un accord de principe a bien été trouvé, le 22 février, entre les partenaires sociaux sur la réforme de l’assurance-chômage, il ne s’est pas fait sans une réduction comme peau de chagrin de la promesse macronienne. Une promesse dont beaucoup, lors de la campagne présidentielle, avaient déjà souligné le coût exorbitant.
Les conditions pour pouvoir bénéficier de l’assurance-chômage en cas de démission apparaissent désormais draconiennes. Pour être éligible à la mesure, il faudra justifier d’une ancienneté minimale « ininterrompue » de sept ans dans son emploi et présenter un projet de reconversion qui réponde aux « besoins du marché du travail », dont le caractère « réel et sérieux » devra être validé par « une commission paritaire régionale ». Pôle emploi s’assurera ensuite de la mise en œuvre dudit projet, à travers une procédure à la complexité digne d’une usine à gaz.
Et ce n’est pas tout : la mise en œuvre de l’engagement du candidat Macron ne devra pas coûter à l’assurance-chômage plus de 180 millions par an. Sachant que l’Unedic avait estimé le coût de cette mesure entre 140 et 680 millions en fonction des critères retenus, les partenaires sociaux ont donc opté pour la promesse à deux balles.
Dans le Canard enchaîné du 28 février 2018.