Sac de nœuds dans l’hémicycle à l’ouverture de la session ordinaire, le 1er octobre à 15 heures. Une séance consacrée au renouvellement des membres du bureau de l’Assemblée chargé de gérer son organisation.
Au préalable, tous les groupes parlementaires, à l’exception de La France insoumise, s’accordent autour d’une liste unique qui reconduirait les six vice-présidents de la dernière session — les trois premiers vice-présidents étant issus de la majorité (LEM ou MoDem).
Mais, surprise ! à l’annonce des résultats du vote (effectué à bulletins secrets), trois députés de l’opposition arrivent en tête et trustent les trois premiers postes de vice-président du bureau.
A savoir : Annie Genevard (LR), avec 211 voix, Marc Le Fur (LR) et Maurice Leroy (UDI), avec 210 voix. Les candidats MoDem et LRM sont relégués derrière, à quelques voix près.
Genevard est désormais première vice-présidente et assurera l’intérim de Ferrand en cas d’absence ! Qui l’eût cru ?
« C’est la première fois depuis 1968 qu’un premier vice-président de l’Assemblée est issu de l’opposition », s’agace un député influent de la majorité. Avant de désigner le coupable : « Si nous en sommes arrivés là, c’est parce que Le Gendre (le nouveau prési- dent du groupe) nous a envoyé un message pour nous dire de ne surtout barrer aucun nom sur la liste. On s’est exécutés sagement. »
Et le même d’expliquer : « Sauf que les Rep, eux, ont été plus malins que nous. Ils n’ont pas hésité à barrer les noms de nos candidats. Pour ses débuts, Le Gendre n’aura pas été si idéal. »
Les politiques issus de la société civile n’ont plus qu’à apprendre le métier.
Dans le Canard enchaîné du 3 octobre 2018.