Dans ce recueil de trois bandes dessinées inédites, la blogueuse Emma traite du réchauffement climatique sous trois angles : 1) comment en sommes-nous arrivés là ? 2) Flinguer les fausses solutions ; 3) Solutions. Il s'agit d'une compilation de ses lectures, donc il ne faut pas s'attendre à de l'original. Néanmoins, cela remet les idées en place, d'où j'en recommande la lecture.
J'aime assez l'analyse sur l'origine du problème. La machine à vapeur fut d'abord rejetée par les industriels : pourquoi payer du charbon alors que nos machines hydrauliques actuelles nous coûtent rien en énergie ? Selon moi, il y a deux biais : la puissance motrice limitée de l'eau et l'espace géographique limité où un courant suffisant permet d'actionner les machines désirées. Les usines étaient donc proches des cours d’eau, à la campagne. Mais, il était difficile de trouver de la main d'œuvre docile. Les hommes préféraient s'occuper librement de leurs terres. Les femmes commençaient à comprendre leur exploitation. On inventera l'école moderne pour les calmer et les contrôler. Les campagnes de recrutement régulières, la construction de villages ouvriers et tout ce qu'il faut pour attirer le chaland coûtent cher. Les propriétaires d'usines décident de déménager dans les villes en expansion où la main d'œuvre ne manque pas et d'utiliser la machine à vapeur qui fonctionne partout, elle. Le coût du charbon est compensé par la docilité et la productivité du personnel.
J'aime ce rappel des analyses du GIEC :
J'aime bien le dézingage des solutions dites du capitalisme vert :
Les solutions envisagées par l'auteure sont assez classiques : changer nos modes de vie (suppression de la publicité commerciale et de la mode vestimentaire, interdiction de l'obsolescence programmée, consommer moins, etc.) via des prises de décision collectives et solidaires (pour accompagner les destructions d'emplois…), refuser de marchander avec toutes les sociétés commerciales qui réclament un subventionnement avant de se mettre au vert (à quel niveau de résignation faut-il être pour accepter de payer pour que des millions de vie soient menacées ?) et manifester / faire grève / bloquer l'économie, même si l'auteure reconnaît que ça ne fonctionne pas en citant Ségolène Royal qui, quand on l'interroge sur les 2,8 degrés Celsius de hausse de la température moyenne du globe induite par le respect des accords de Paris, répond que la COP21, c'était quand même un « moment historique extraordinaire », comme si le but avait été de passer un bon moment entre potes…