Nicolas Sarkozy propose, à son tour, de renforcer l’arsenal législatif à l’encontre des islamistes radicalisés. A la suite de l’attaque terroriste contre un couple de fonctionnaires du ministère de l’intérieur, à Magnanville (Yvelines), le président du parti Les Républicains suggère de « mettre tous les détenus islamistes à l’isolement » et « demande la création en urgence d’un service de renseignement des prisons », dans un entretien donné à six journaux européens, dont Le Figaro, le jeudi 16 juin.
« Nous sommes en guerre », affirme M. Sarkozy, après la tuerie d’Orlando (Floride) et l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville (Yvelines). C’est « une guerre extérieure, contre l’Etat islamique et Al-Qaida, et une guerre intérieure contre ceux de nos compatriotes adeptes de l’islam radical ».
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« Je demande que le principe de précaution s’applique aussi à la sécurité. Le principe de précaution, c’est aussi rallonger les peines pour les personnes coupables de crimes et délits liés au terrorisme et s’assurer de leur exécution. »
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« Nous n’avons pas les moyens de surveiller 24 heures sur 24 les quelque 11 500 individus fichés. Or, tous ceux qui sont passés à l’acte, sans exception, avaient été repérés à un moment donné. »
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Il demande également « l’assignation à résidence de toute personne suspectée de connexions directes ou indirectes avec des activités terroristes et le recours à un bracelet électronique pour suivre cet individu en permanence ».
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M. Sarkozy réclame aussi « la mise en place de centres de déradicalisation pour les individus condamnés. La prison, c’est la punition pour les horreurs qu’ils ont pu commettre. Mais il ne faut pas qu’ils puissent retourner dans la nature dès leur sortie, pas avant leur passage par la case déradicalisation et la preuve fournie à la société qu’ils ne sont plus une menace ».
Que du bonheur ! On boucle les suspects, on les prive de libertés. Pour combien de temps ? Nul ne le dit. Sur décision de qui ? Nul ne le dit. Que fait-on après la retenue injuste ? Dans un tel système, personne ne sortira de retenue parce qu'il y aura toujours un risque et donc une sortie suivie d'une attaque, quelle que soit son ampleur, démontrera l'inefficacité du système donc on ne laissera sortir personne.
Notre société doit d'abord penser à se protéger elle-même, plutôt que d'être paralysée par le respect vétilleux des libertés individuelles des personnes susceptibles de la menacer.
Citation de Hugues Moutouh, ancien conseiller spécial de Guéant (sinistre de l'Intérieur) à l'époque Sarkozy.
Via le Canard Enchaîné du 22 juin 2016.