Chez Ikea, le 29 février 2012 fut une très sale journée, résumée par le parquet de Versailles dans son réquisitoire, fin janvier.
Ce jour-là, FO déposait une plainte contre « un système d’espionnage organisé » au sein de la boîte suédoise, « parallèlement “Le Canard” relayait l’information » et, enfin, le président de la Cnil « décidait de réaliser plusieurs contrôles » au siège de la société et dans plusieurs magasins.
Six ans après cette date funeste, les turpitudes de la marque aux meubles légendaires sont retracées sur 102 pages. Tous ses magasins ou presque sont touchés, comme 11 de ses cadres et employés. Un ex-dirigeant d’une ex-société privée d’« investigation » et 4 policiers, dont des gradés. Tous prévenus d’avoir « mis en place un système (…) visant à obtenir des renseignements sur les candidats à l’embauche et certains collaborateurs, tirés pour partie de la consultation des fichiers police/gendarmerie ». Un système « largement répandu », utilisé « à grande échelle ». Et aussi « connu des dirigeants d’Ikea ». Le parquet demande le renvoi devant le tribunal de tous ces sympathiques « espions ».
« Njut », comme on dit chez Ikea : encore des journées noires !
Dans le Canard enchaîné du 21 mars 2018.