« On les croise un peu partout dans la capitale malienne : aux carrefours, dans les gares et les marchés. Armés d’ordinateurs portables, les "téléchargeurs" peuvent vous retrouver n’importe quelle chanson, même les moins connues. Puis ils les transfèrent sur un CD ou, plus fréquemment, directement sur votre téléphone portable. Pratique dans un pays où tout le monde n’a pas accès à Internet...
Mais ce n’est pas tout : ils donnent aussi des conseils, font découvrir des nouveautés – bref, ils sont les "disquaires" d’aujourd’hui. À un détail près : tous leurs titres sont téléchargés illégalement.
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Aujourd’hui, certains se sont installés dans des kiosques. J’ai appris qu’en fait, il y a trois niveaux : les grossistes, qui téléchargent à tour de bras ; les demi-grossistes, qui sont ceux qui tiennent les kiosques, et les vendeurs ambulants.
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Les prix sont modiques. Pour un euro, on peut avoir le dernier album de Salif Keïta, par exemple. Et plus on achète de titres, moins c’est cher. S’ils n’ont pas la chanson que vous voulez dans leur ordinateur, ils peuvent la télécharger devant vous s’ils sont munis d’une clé internet, sinon ils prennent votre commande et vous repassez le lendemain.
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J’ai vu une cliente chanter trois notes d’une chanson qu’elle avait entendu dans la rue, mais dont elle ne connaissait pas l’auteur. Le téléchargeur l’a tout de suite reconnue ! C’est un peu comme le logiciel Shazam en Europe... mais avec un être humain ! »
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http://korben.info/news/les-telechargeurs-disquaires-2-0-de-bamako